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Le compte à rebours de la 3e guerre mondiale s’accélère-t-il ?

24. Juni 2025 um 11:30

Les récentes frappes américaines contre les principales installations nucléaires iraniennes montrent les limites de la résistance du président Donald Trump à l’état profond et au lobby sioniste et surtout au diabolique Benjamin Netanyahu, malgré l’évaluation récente de la communauté américaine du renseignement selon laquelle le danger d’une militarisation du programme nucléaire iranien n’est pas imminent.

Elyes Kasri *

Les gouvernements du Golfe appréhendent une escalade qui risque de compromettre le commerce des hydrocarbures, leur principale source de revenus, en plus d’une contamination nucléaire en provenance de l’Iran ou d’Israël maintenant que le tabou des installations nucléaires a été levé.

De son côté, l’Europe craint les effets des hostilités sur le cours des hydrocarbures, facteur supplémentaire d’intensification de la crise économique et le détournement de l’attention mondiale et américaine du théâtre ukrainien.

Le président américain doit faire face à sa base politique Maga (Make America Great Again) auprès de laquelle il s’était engagé de ne pas laisser entraîner les Etats-Unis d’Amérique dans les guerres des autres et surtout pas dans le bourbier moyen oriental.

D’importants membres du Congrès ont pris leur distance avec les frappes contre le programme nucléaire iranien, certains invoquant la condition constitutionnelle de l’autorisation préalable du Congrès à tout acte de guerre.

Pour sa part, le célèbre chroniqueur Tucker Carlson qui a été très actif lors de la campagne présidentielle de Trump est allé jusqu’à annoncer la fin de la présidence de ce dernier.

Le compte à rebours de la troisième guerre mondiale s’accélère-t-il ?

* Ancien ambassadeur.

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La toile d’araignée tissée par l’espionnage israélien en Iran

21. Juni 2025 um 10:31

Mossad -le service de renseignement extérieur d’Israël-, Aman -son service de renseignement militaire-, des Israéliens travaillant dans le secteur privé, des membres de la diaspora israélienne travaillant dans le secteur des télécommunications, des Iraniens recrutés comme agents, la technologie de pointe et des moyens matériels colossaux ont été mobilisés pour tout savoir sur l’Iran et mener la guerre actuelle contre ce pays. Une véritable toile d’araignée a été tissée par l’espionnage israélien qui a fait que l’Iran est devenu un véritable livre ouvert ce qui donne un avantage clé à l’État hébreu sur son ennemi.

Imed Bahri  

Le Financial Times a publié une enquête de Mehul Srivastava, Neri Zilber et John Paul Rathbone sur la guerre secrète menée par Israël en Iran. Elle revient sur le modus operandi du renseignement israélien en indiquant à titre d’exemple qu’un cadre israélien du secteur des télécommunications travaillant en Europe a reçu l’année dernière un appel d’un ami à Tel-Aviv lui demandant: «Pourriez-vous contribuer à la conception d’un téléphone bon marché, de type Android, capable de transmettre des données cryptées?».

Au même moment, un réserviste travaillant pour une start-up israélienne opérant dans le secteur de la santé a reçu un appel de l’Unité 9900, une petite unité de l’armée israélienne qui recherche des informations dans d’énormes volumes de données. Il lui a été demandé s’il pouvait modifier un algorithme qu’il avait développé pendant son service militaire afin qu’un serveur dédié puisse examiner les images satellite des camions-citernes et distinguer ceux qui transportent de l’essence de ceux qui transportent du carburant pour missiles.

Aucun des deux interlocuteurs n’a été informé que ses efforts joueraient un rôle dans la première attaque israélienne contre l’Iran la semaine dernière.

Une opération en préparation depuis des années

Plusieurs dignitaires des services de renseignement et de l’armée, ainsi que des savants nucléaires renommés ont été tués lors de l’attaque. La plupart des défenses aériennes ont été détruites avant le lancement des missiles intercepteurs. Bien que la manière précise dont Israël a organisé les opérations militaires en coopération avec le Mossad et l’Aman ne soit pas révélée, des informations filtrent progressivement, certaines visant à embarrasser l’Iran, d’autres provenant de personnes au courant des préparatifs ayant requis l’anonymat.

Tous ont décrit une opération multidimensionnelle, en préparation depuis des années, s’appuyant sur tout ce que les services de renseignement israéliens pouvaient utiliser: satellites commerciaux, téléphones piratés, agents infiltrés recrutés localement, entrepôts secrets d’assemblage de drones et même des systèmes d’armes légères fixés à des moyens de transport publics.

Les sources ont déclaré que l’objectif était de créer une base de données dense d’individus ciblés à éliminer dès les premières heures de l’opération militaire. Un ancien responsable israélien a indiqué que l’opération a coûté plusieurs millions de dollars et des années d’efforts pour répondre à ce qu’Israël considère comme une menace existentielle. «Quand vous travaillez pendant des années et des années et que vous investissez tout ce que vous avez –renseignement humain, renseignement de source ouverte (l’open source intelligence), l’argent– ​​vous finirez par obtenir un résultat», a-t-il indiqué. 

Des milliers de sources de renseignements

Durant la période précédant l’attaque, Aman a identifié des centres de gravité sur lesquels se concentrer, à savoir les sites du programme nucléaire et ceux du programme balistique.

L’équipe a comparé des milliers de sources de renseignements et, dès mars de cette année, a commencé à remplir une base de données sur les éventuelles cibles. La méthode de suivi des cibles est la même que celle ayant conduit à l’assassinat du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah. L’équipe technique derrière l’opération d’élimination de ce dernier a été consultée. Le FT indique que c’est un système de surveillance automatisé qui a localisé sa position avec une précision remarquable. 

Le journal précise que l’opération israélienne contre l’Iran n’a pas encore atteint ses objectifs ultimes à savoir détruire intégralement les capacités nucléaires et balistiques de la République islamique mais les premières heures de l’opération ont mis en évidence la liste ambitieuse et exhaustive des cibles que les services de renseignement israéliens ont constamment poursuivies.

Les premières frappes ont concerné quatre types de cibles: les hauts responsables militaires à la tête la chaîne de commandement, les défenses aériennes autour de sites stratégiques, des parties d’installations nucléaires et les sites de lancement de missiles balistiques dans l’ouest de l’Iran, tous perçus comme une menace. Israël a ainsi tenté de tirer parti au maximum de l’effet de surprise.

Miri Eisin, ancienne responsable des renseignements, a déclaré: «Lors de l’attaque initiale, la première salve, qui a marqué le début de l’offensive, nous n’avions pas terminé. Car cibler 15 personnalités différentes simultanément n’est pas chose aisée. Mais en éliminant tous les décideurs, on retarde la riposte et on gagne du temps»

Le journal note que la frappe israélienne a semé la panique au sein des services de sécurité iraniens, longtemps embarrassés par les infiltrations du Mossad. Un haut commandant des Gardiens de la révolution iraniens a exhorté les citoyens de vérifier à ce qu’il n’y ait pas de drones de petites tailles qui, selon lui, ont été introduites clandestinement dans les grandes villes par des groupes d’opposition.

Le chef de la police Ahmed Reza Radan a également exhorté ceux qui ont espionné pour Israël à se rendre et à bénéficier d’une amnistie. Le député Hamid Raisi a déclaré: «La décision la plus importante est la suivante: tous les téléphones portables appartenant à d’éminents dirigeants et scientifiques nucléaires et même à leurs familles doivent être mis de côté».

Le journal note qu’Israël continue de détruire les défenses aériennes restantes et a acquis la supériorité dans l’espace aérien iranien. Il a certes perdu des drones espions Hermes 900 sans pour autant perdre aucune de ses capacités militaires. L’armée de l’air israélienne jouit d’une liberté absolue pour frapper n’importe où en Iran.

En comparaison, les opérations de renseignement iraniennes en Israël sont minimes. Plusieurs citoyens israéliens ont été arrêtés et jugés pour avoir recueilli des informations pour l’Iran. Des pirates informatiques iraniens semblent avoir piraté le téléphone d’un membre de la famille de David Barnea, le chef du Mossad, ces dernières années, piratage que l’Iran a publiquement revendiqué.

En Iran, les équipes de contre-espionnage ont également arrêté plusieurs personnes, les accusant de travailler pour Israël et l’une d’elles a été exécutée récemment.

Cependant, aucune arrestation d’un espion israélien en Iran n’a été signalée, ce qui témoigne d’un recrutement massif d’agents locaux, involontairement ou contre rémunération ou d’opposants au régime.

Une infiltration à une échelle sans précédent

En revanche, le Mossad a procédé à de multiples assassinats de scientifiques nucléaires iraniens, dont un en 2020 qui semblait impliquer une mitrailleuse télécommandée montée sur un camion. Le Mossad a également volé des milliers de documents des archives nucléaires iraniennes que Netanyahu a montrés en direct dans une conférence de presse.

L’année dernière, Israël a assassiné le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh dans une résidence des Gardiens de la révolution alors qu’il assistait à l’investiture du président Massoud Pezeshkian. Afin d’ajouter à son aura, le Mossad a diffusé des images montrant ses forces spéciales opérant en Iran, lançant des drones d’attaque et des missiles guidés qui ont détruit les défenses aériennes et les missiles iraniens.

«Du point de vue du renseignement, [cette campagne] est une prouesse remarquable et sans précédent dans la guerre moderne: une domination totale en matière d’espionnage et une infiltration à une échelle sans précédent dans l’histoire récente. Je ne me souviens pas d’un conflit où une partie a pris connaissance des plans d’urgence de son ennemi et des mouvements de ses dignitaires», a commenté un ancien responsable de la défense américaine. 

Le FT affirme que le récent succès d’Israël contre le Hezbollah lors d’une campagne surprise similaire l’année dernière et aujourd’hui au début d’un conflit à grande échelle avec l’Iran contraste avec son incapacité à prévoir ou à empêcher l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023.

Miri Eisin a expliqué que ces récents succès démontraient les capacités des unités de renseignement et de l’armée israéliennes lorsqu’elles étaient bien préparées et dotées de ressources suffisantes. Elle a également indiqué que l’Iran était une priorité absolue pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les responsables du renseignement en général mais elle a mis en garde contre le revers de la médaille de tels succès en matière de renseignement car elles peuvent engendrer de l’arrogance et un sentiment de supériorité.

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L’islam progresse et va devenir la première religion mondiale

19. Juni 2025 um 07:47

Mauvaise nouvelle pour Donald Trump, Narendra Modi ou encore Benjamin Netanyahu : l’islam progresse et va devenir la première religion du monde dans quelques années et ils n’y pourront rien. La démographie en a décidé ainsi. Les islamophobes peuvent continuer à hurler au loup, ça ne changera rien. Une étude intitulée ‘‘Le paysage religieux mondial’’ passe au peigne fin les dynamiques et les tendances religieuses. 

Imed Bahri

Une enquête d’Angie Orellana Hernandez publiée par le Washington Post consacrée aux religions dans le monde indique que même si le christianisme est la première religion du monde en 2020, sa croissance n’a pas suivi celle de la population mondiale. Pour sa part, l’islam est considéré comme l’une des religions connaissant la croissance la plus rapide au monde. 

Le WP cite une enquête menée par le Pew Research Center qui révèle que le nombre de musulmans a augmenté au cours de la dernière décennie, entre 2010 et 2020, plus que toutes les autres religions réunies.

Les musulmans font plus d’enfants

L’étude publiée par le centre intitulée ‘‘Le paysage religieux mondial’’ attribue la croissance de l’islam à la croissance démographique et estime que l’évolution de la population musulmane mondiale n’a quasiment aucun lien avec la conversion ou l’abandon de l’islam. L’étude souligne que les musulmans font plus d’enfants et sont en moyenne plus jeunes que les adeptes de toute autre grande religion. 

L’étude ajoute: «Sur la base des données de la période 2015-2020, nous estimons qu’une femme musulmane aura en moyenne 2,9 enfants au cours de sa vie contre 2,2 enfants par femme non musulmane».

L’étude, qui examine l’évolution de la composition religieuse mondiale entre 2010 et 2020 conclut que bien que le christianisme demeure la religion la plus répandue de par le monde, avec 2,3 milliards de fidèles, l’écart entre les adeptes de l’islam et ceux du christianisme continue de se réduire. Selon l’étude, le nombre de chrétiens dans le monde a diminué d’environ 1,8% depuis 2010.

L’augmentation de la population musulmane mondiale s’est principalement concentrée dans les pays à majorité musulmane. L’islam a connu la plus forte croissance par rapport aux autres religions au Kazakhstan, au Bénin et au Liban tandis que le pourcentage de musulmans a diminué à Oman et en Tanzanie.

Le pourcentage de personnes sans appartenance religieuse a également fortement augmenté aux États-Unis, augmentant de 97% depuis 2010. La majorité des personnes sans appartenance religieuse vivent en Chine où 1,3 milliard de personnes n’ont aucune appartenance religieuse.

Le christianisme recule de 5% dans 40 pays

L’analyse de Pew révèle que les chrétiens constituent toujours une majorité dans 60% des pays et territoires étudiés. Cependant, le christianisme a reculé d’au moins 5% dans 40 pays tandis qu’il a connu une hausse significative dans un seul. Pew attribue une partie de ce déclin à l’abandon du christianisme, mesurant le nombre d’adultes ayant changé de religion pour une autre que celle de leur enfance.

Entre 2010 et 2020, pour chaque adulte converti au christianisme, trois l’ont quitté. Pour les personnes sans appartenance religieuse, c’est l’inverse: pour chaque adulte qui a cessé d’être sans appartenance religieuse, trois autres sont devenus sans appartenance religieuse.

Le bouddhisme et l’hindouisme ont également vu plus d’adultes quitter leur religion que d’adultes y adhérer.

L’islam est la seule religion où le nombre d’adultes adhérant à la religion est supérieur à celui des adultes qui la quittent.

L’islam est la deuxième religion au monde avec deux milliards de fidèles soit près d’un quart de la population mondiale. Le nombre de ses adeptes a augmenté d’environ 350 millions depuis 2010 soit trois fois plus que celui du christianisme et plus que toutes les autres religions réunies.

On compte également près de deux milliards de personnes sans appartenance religieuse soit une augmentation de 270 millions depuis 2010. Elles constituent le seul groupe, hormis l’islam, dont la part de la population mondiale progresse par rapport aux autres religions.

L’hindouisme, troisième religion au monde, avec 1,2 milliard de fidèles, a augmenté de 126 millions. Cependant, sa proportion est restée inchangée. Le nombre de fidèles d’autres confessions, comme le sikhisme et le bahaïsme, a également augmenté pour atteindre environ 200 millions soit 2,2% de la population mondiale.

La proportion des juifs est de 0,2% de la population mondiale

Le nombre d’adeptes du judaïsme a augmenté d’environ un million mais la proportion des juifs est restée à environ 0,2% de la population mondiale.

Le bouddhisme est la seule grande religion dont le nombre d’adeptes a diminué en une décennie de 18,6 millions. Leur proportion est passée d’environ 5% à 4% de la population mondiale.

«Il est remarquable que ce changement radical se soit produit en seulement dix ans», a déclaré Conrad Hackett du Pew Center, auteur principal de l’étude. Il a ajouté: «Durant cette période, les nombres de musulmans et de chrétiens ont convergé. La croissance des musulmans a été plus rapide que celle de toute autre grande religion. Parmi les jeunes, pour chaque personne dans le monde qui se convertit au christianisme, trois ont été élevés dans la foi chrétienne avant de l’abandonner».

Selon l’étude, la plus grande proportion de chrétiens –environ 31%– se trouve en Afrique subsaharienne. Auparavant, l’Europe abritait le plus grand nombre de chrétiens au monde. Hackett déclare : «Cela résulte de taux de fécondité élevés, d’une population jeune et d’une croissance rapide en Afrique subsaharienne, combinés au vieillissement, à la baisse des taux de fécondité et à la désunion religieuse en Europe».

Augmentation des personnes se déclarant non religieuses

L’auteur indique par ailleurs que les chercheurs avaient précédemment prédit une diminution de la population sans appartenance religieuse en raison du vieillissement et de la diminution du nombre d’enfants. Cependant, il expliqué que l’abandon de la religion, en particulier du christianisme, a entraîné une augmentation du nombre de personnes se déclarant non religieuses.

«On entend parfois des rumeurs de renouveau religieux et la religion peut certainement se développer dans certaines régions mais dans cette étude minutieuse que nous avons menée sur une période de dix ans, la tendance générale est à l’abandon de la religion dans de nombreux endroits», constate Hackett.

En se basant sur les tendances de conversion religieuse et les différences d’âge et de fécondité, Hackett estime que la tendance à la convergence entre chrétiens et musulmans se poursuit, l’islam devant devenir la première religion du monde dans les années à venir. Il indique que la prochaine étape du travail du Pew Center consistera à réaliser des projections démographiques pour fournir de nouvelles estimations du moment exact où les deux religions vont converger.

Lire l’étude de Pew en anglais

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Israël-Iran │Les Etats-Unis vont-ils être acculés à s’engager dans la guerre ?

17. Juni 2025 um 10:48

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus l’Iran inonde Israël de missiles en semant la terreur parmi les Israéliens et plus il s’engage dans une dynamique qui fera passer son conflit avec Israël à une confrontation militaire et diplomatique avec les Etats-Unis d’Amérique et les autres pays de l’Alliance Atlantique. (Ph. Explosion lors d’une attaque de missiles iraniens à Tel Aviv, le 13 juin 2025).

Elyes Kasri *

La pluie de missiles iraniens sur Tel Aviv, Haïfa et d’autres sites économiques et militaires israéliens constitue une première dans l’histoire moderne du Moyen Orient et suscite une grande excitation chez ceux qui ont été longtemps exaspérés par l’impunité dont a longtemps bénéficié Israël avec sa politique devenue ouvertement raciste, génocidaire et au-dessus de tout droit international et de toute morale humaine.

Il faut toutefois se rendre à l’évidence que, depuis le coup fatal du 13 juin 2025 qui a vu Israël décapiter le système de défense anti-aérienne et le commandement militaire iranien, en plus de l’élite des scientifiques nucléaires, toute riposte iranienne aux provocations israéliennes ne fait que renforcer la main du criminel de guerre Benjamin Netanyahu dans le plus important aspect de ce conflit qu’est l’engagement direct des Etats-Unis d’Amérique dans un conflit ouvert avec l’Iran.

Un conflit aux conséquences imprévisibles

Si plusieurs présidents américains ont résisté à cette manœuvre israélienne, Donald Trump, avec son credo «America First» et sa promesse de ne pas engager les Etats-Unis dans une guerre extérieure, semblait être le plus réfractaire à toute implication ouverte dans un conflit aux conséquences imprévisibles.

Toutefois, le diabolique Netanyahu semble, avec l’aide d’un régime iranien en désarroi et aux prises à de sérieuses remises en question internes, sur le point de forcer la main à Trump et créer une atmosphère de menace existentielle à l’Etat juif pour justifier une intervention américaine et même de l’Otan. Les pays membres de l’Alliance Atlantique seraient trop contents de voir la présidence américaine renoncer à sa tentation isolationniste pacifiste avec ses implications sur le théâtre européen et russo-ukrainien.

En conclusion, l’Iran a perdu une grande bataille le 13 juin et risque, avec ses tirs de missiles dont la valeur stratégique est inversement proportionnelle à leur effet psychologique immédiat, de perdre la guerre non seulement en étant obligé de renoncer définitivement à son ambition nucléaire mais en tombant dans une phase d’instabilité politique et un processus séparatiste qui pourrait aboutir à l’éclatement de l’Iran moderne en plusieurs provinces autonomes ou carrément des Etats ethniques indépendants.

Donald Trump dans l’expectative

En gagnant certains aspects de la guerre d’image, l’Iran a perdu l’initiative militaire et diplomatique et joue dorénavant dans un carré qui lui est tracé par Netanyahu et les pays de l’Otan désireux d’affaiblir le président américain Trump en le forçant à renoncer à son refus de s’engager dans des guerres extérieures et à être rejeté par son électorat Maga (Make America Great Again) pour le faire revenir à de meilleurs sentiments bellicistes et militaristes.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, plus l’Iran inonde Israël de missiles en semant la terreur parmi les Israéliens et plus il s’engage dans une dynamique qui fera passer son conflit avec Israël à une confrontation militaire et diplomatique avec les Etats-Unis d’Amérique et les autres pays de l’Alliance Atlantique.

* Ancien ambassadeur.

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Le démantèlement de l’Axe de la résistance a balisé la voie à la guerre d’Israël contre l’Iran

17. Juni 2025 um 10:07

La Ceinture du feu composée par les groupes armés et financés par l’Iran dans divers pays du Moyen-Orient et théorisée par l’ancien chef du Corps des Gardiens de la révolution Qassem Soleimani avait pour vocation de protéger la République islamique de toute attaque israélienne. Si l’État hébreu frappait l’Iran, il subirait les foudres de cette Ceinture du feu. Aujourd’hui, celle-ci n’existe plus, les Israéliens l’ont démantelée maillon par maillon et attaquent désormais l’Iran et le cœur de Téhéran. (Ph. Immeuble à Téhéran détruit par des raids aériens israéliens, le 13 juin 2025).

Imed Bahri

Dans une analyse publiée par le Guardian, Jason Burke est revenu sur la méthode du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a systématiquement et avec succès affaibli ses ennemis régionaux pour enfin se concentrer sur le régime iranien qu’il veut faire tomber. 

Burke indique que l’offensive israélienne contre l’Iran est le dernier maillon d’une série d’événements déclenchés suite à l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2023. Tous ces événements ont successivement affaibli Téhéran et, militairement du moins, renforcé Israël et s’ils n’avaient pas eu lieu, il est difficile d’imaginer comment la nouvelle offensive lancée directement contre l’Iran vendredi aurait été possible.

Au commencement, la guerre contre le Hamas

Il y eut d’abord l’offensive israélienne à Gaza, qui a déjà tué des dizaines de milliers de Palestiniens en quelques semaines et a suffisamment affaibli militairement le Hamas pour qu’il ne représente plus une menace significative pour les Israéliens.

Le Hamas faisant partie de ce qu’on appelle l’Axe de la Résistance, une coalition d’organisations similaires à travers le Moyen-Orient, rassemblée par Téhéran au cours de la dernière décennie pour projeter sa puissance dans la région et dissuader Israël de frapper son programme nucléaire iranien, cette offensive a eu des implications régionales majeures.

En avril dernier, Israël a bombardé e consulat de la République islamique d’Iran à Damas tuant sept personnes dont des hauts gradés du corps des Gardiens de la révolution. En réponse, l’Iran a attaqué Israël directement pour la première fois, lançant une salve inefficace de missiles et de drones. Le conflit entre l’Iran et Israël, longtemps mené par des intermédiaires, des assassinats et des frappes hors du territoire israélien, s’était alors ouvert au grand jour.

La déroute du Hezbollah libanais

À l’automne, le Hamas étant affaibli, Israël pouvait se retourner contre le Hezbollah, le groupe basé au Liban et soutenu par l’Iran, de loin le plus puissant des membres de l’Axe de la résistance.

En septembre, Israël a éliminé l’ensemble des dirigeants du Hezbollah ainsi que la majeure partie de son redoutable arsenal de missiles et a envahi le cœur de son territoire, le sud du Liban, sans rencontrer de résistance significative. Même les partisans du Hezbollah ont reconnu avoir subi une défaite cuisante.

L’Iran a de nouveau lancé une offensive aérienne inefficace contre Israël qui a riposté par des frappes aériennes qui ont anéanti une grande partie de son système de défense aérienne ouvrant ainsi la voie à l’attaque plus vaste de vendredi.

La chute de la dynastie Assad

De même, la faiblesse soudaine du Hezbollah a empêché l’Iran de défendre le régime Al-Assad en Syrie, son autre allié crucial, lorsque les rebelles ont lancé une offensive.

La chute d’Assad en décembre a mis fin à des décennies de relations étroites entre Téhéran et Damas. Cela a encore affaibli l’Axe de la résistance déjà en déclin, exposé les mandataires iraniens en Syrie et permis aux avions de chasse israéliens d’atteindre plus facilement des cibles vulnérables en Iran.

Les milices soutenues par l’Iran en Syrie et en Irak étant convaincues que transformer les menaces rhétoriques d’attaquer Israël en actes était une mauvaise idée, les Houthis au Yémen sont restés le seul membre de l’Axe de la résistance encore engagé dans les hostilités avec Israël. Ils ont certes harcelé les navires en mer Rouge mais les missiles balistiques qu’ils ont lancés sur Tel-Aviv ne pouvaient causer aucun dommage stratégique significatif.

Une fenêtre d’opportunité

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, désireux d’exploiter ce qui pourrait être une fenêtre d’opportunité, a commencé à préparer l’offensive majeure qu’il espérait lancer depuis longtemps.

Le président américain Donald Trump n’a accordé que 60 jours aux négociations avec Téhéran pour parvenir à un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien. Ce délai a expiré la semaine dernière. Vendredi, Netanyahu a déclaré aux Iraniens qu’il espérait que la poursuite de l’opération militaire israélienne en Iran ouvrirait la voie à leur liberté, autrement dit à la chute du régime des mollahs. 

Même si Israël ne cherche pas à remonter le temps jusqu’à des années antérieures à la révolution iranienne de 1979, époque à laquelle le pays était un proche allié d’Israël et des États-Unis, la nature des cibles choisies par les stratèges israéliens pourrait avoir pour effet de démanteler le régime au pouvoir depuis cet événement sismique. Cela s’explique en partie par le rôle central que joue encore en Iran une génération d’hommes ayant débuté leur carrière au lendemain de la chute du Shah voire avant.

L’Iran seul face à son destin

Les premières victimes de vendredi comprenaient de nombreux officiers supérieurs parmi les premières recrues du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), fondé en 1980 pour protéger le nouveau pouvoir puis devenu le cœur idéologique et militant du projet révolutionnaire. Plusieurs d’entre eux étaient également des vétérans de la guerre Iran-Irak, qui a duré de 1980 à 1988 et que de nombreux historiens considèrent comme le creuset où le régime actuel s’est forgé.

Au moins un des scientifiques nucléaires tués lors de la première vague de frappes était également un vétéran du CGRI. Également, Ali Shamkhani, un proche collaborateur du Guide de la Révolution Ali Khameneï visé, avait été un militant islamiste clandestin dans les années 1970 avant d’occuper une série de postes de plus en plus importants. Khameneï lui-même est arrivé au pouvoir en tant que successeur de l’ayatollah Khomeini en 1989 mais son parcours d’activiste islamiste a débuté à la fin des années 1960.

Il est extrêmement improbable qu’une fois la guerre terminée, l’Iran revienne à une position pro-israélienne ou pro-américaine. En revanche, il semble très probable que le pouvoir des hommes qui ont d’abord renversé le chah puis dirigé le régime révolutionnaire au cours des décennies suivantes soit gravement, voire fatalement, affaibli. Et il est certain que la stratégie de l’Axe de la Résistance censé protéger l’Iran avec les groupes mandataires qui le composaient a échoué. Aujourd’hui, la République islamique fait face à son destin toute seule.

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Guerre israélo-iranienne │ Tous les chemins ne mèneront pas à Tel Aviv

17. Juni 2025 um 08:50

Il est nécessaire de le rappeler ! C’est l’impasse sur le dossier palestinien imposée depuis des décennies par l’Etat sioniste soutenu par le bailleur de fonds et d’armes américain, ainsi que la résignation des Etats arabes à la normalisation avec leurs ennemis, qui ont conduit à la guerre actuelle, entre Israël et l’Iran, et qui a débuté à Gaza, il y a près de deux années. Les ondes de choc se ressentent désormais au Pakistan, seul pays musulman à disposer de la bombe nucléaire, et au-delà, jusqu’en mer de Chine.

Dr Mounir Hanablia *

Mollahs ou pas, il n’était pas acceptable pour l’Iran d’assister les bras croisés à sa marginalisation et à la mise hors service d’un détroit d’Ormuz court-circuité dans une péninsule arabique dont tous les chemins depuis la mer d’Oman et Aden mèneraient à Haifa. Aucun Iranien n’aurait pu accepter ce degré d’impérialisme.

Les médias occidentaux soulignent l’unanimité de l’opinion publique au sein de l’entité sioniste sur la nécessité de priver l’Iran de l’arme nucléaire. C’est oublier la non moins implacable unanimité de l’opinion iranienne relative à son acquisition, non seulement en tant que symbole de souveraineté, mais comme moyen suprême de sauvegarder son indépendance et son intégrité territoriale.

Les effets de la politique occidentale

Les Iraniens avaient vu leur pays occupé par les Anglais au Sud et les Soviétiques au Nord en 1941, sans qu’ils n’eussent pu réagir. Au sortir de neuf années de guerre contre l’Irak de Saddam Hussein soutenu par l’Occident, les Iraniens ont pu constater les effets de la politique occidentale dans ce pays à partir de 1991, puis en 2003.

L’Iran perdra la guerre, c’est inévitable. Et on ignore à quel degré de destruction il aura été soumis à la fin du conflit. Sa seule chance est d’infliger à Israël des pertes telles que l’allié américain pour le neutraliser n’aurait d’autre choix que de l’intégrer dans son dispositif en tant qu’allié de plein droit et d’en assurer la reconstruction ainsi qu’il l’avait fait pour le Japon et l’Allemagne. Cela suppose évidemment de cibler le réacteur nucléaire de Dimona, entraînant une catastrophe mondiale de grande ampleur.

Ainsi le discours sioniste actuel sur la nécessité de renverser le régime des Mollahs n’est qu’un tissu de propagande. Les Israéliens savent parfaitement que la fin de leurs ennuis ne se situerait pas dans la chute du régime clérical chiite mais dans le démembrement du pays, à l’instar de ce qui avait été fait en Irak et de ce qui vient de l’être en Syrie. Et c’est quand même un peu fort qu’un génocidaire patenté comme Benjamin Netanyahu, recherché par la Cour internationale de justice (CIJ) en tant que criminel de guerre, se pose désormais en défenseur du peuple et des femmes iraniens, au point de les appeler à se soulever pour leur liberté.

La variable pakistanaise

Mais le premier ministre sioniste, qui vient de se signaler en glissant une imprécation talmudiste dans les failles du mur de lamentations, invoquant comme prétexte à la destruction du potentiel nucléaire iranien la sécurité du peuple juif, a inévitablement éveillé l’inquiétude de la puissance nucléaire pakistanaise.

On s’en souvient, il y a deux semaines environ, l’Inde avait attaqué son voisin, et avait de toute évidence subi une déculottée obligeant le président américain Trump à intervenir pour mettre fin au conflit. Comment situer cette attaque indienne par rapport à la guerre actuelle? Sans doute par la volonté d’empêcher le Pakistan de réagir en apportant son soutien à son voisin iranien.

Le Pakistan est et a toujours été un allié de l’Occident, même après la guerre d’Afghanistan où il n’a pas manqué de jouer son va-tout. Et l’exécution de Ben Laden sur son territoire a démontré toute l’ambiguïté des relations qu’il entretient avec l’Amérique. Soucieux de ne pas placer tous les œufs dans le même panier, il est désormais un débouché important de l’économie chinoise sur la mer d’Oman, permettant à son puissant voisin de contourner le détroit de Malacca.

Il est donc douteux que les Pakistanais assistent les bras croisés à une tentative de dénucléariser leur pays, au nom de la sécurité de l’entité sioniste qui joue à plein la carte de l’Inde. Or la doctrine israélienne est d’empêcher tout pays musulman de maîtriser le nucléaire, même civil, prélude à son utilisation éventuelle à des fins militaires. 

Et les oubliés de Gaza ?

Que feront donc les Pakistanais dans le conflit actuel? Difficile de le prévoir. Néanmoins, ce à quoi nous assistons actuellement est la tentative israélienne d’assurer sa mainmise sur le Moyen-Orient au moment même où les Ukrainiens bombardent en profondeur le dispositif militaire russe. Cette tentative de dominer le Moyen-Orient a pourtant déjà échoué puisqu’elle a démontré que si l’Amérique était d’accord pour dénucléariser l’Iran, elle ne l’était pas autant pour voir sa prédominance dans la région être remise en question, même au bénéfice de son exécuteur des basses œuvres. Autrement elle aurait mené elle-même la guerre.

En attendant, tout le monde a oublié que le génocide à Gaza se poursuit, et, retour à la case départ, que tant que la question palestinienne n’aura pas être été réglée, la paix demeurera illusoire. Et ce ne sont pas les imprécations issues du Talmud ou d’ailleurs qui y changeront quoique ce soit.  

* Médecin de libre pratique.

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Guerre Israël-Iran │ Le Moyen-Orient brûle et la loi du plus fort règne!

16. Juni 2025 um 07:58

Les États-Unis ont autrefois freiné Benjamin Netanyahu et l’ont empêché pendant quinze ans d’attaquer l’Iran. Avec Donald Trump, les choses ont changé. Et au-delà de la guerre actuelle au Moyen-Orient, c’est l’ordre international qui est bousculé et plus que jamais c’est la loi du plus fort qui prévaut. Plus aucun pays ne pourra être à l’abri de l’hégémonie des pays plus puissants que lui et cela donne lieu à un monde multicrises et très instable. (Des secouristes devant un bâtiment à Téhéran, l’une des quelque 100 cibles touchées par une frappe israélienne le 13 juin 2025. Ph. Meghdad Madadi/Tasnim News).

Imed Bahri

Une enquête de Steve Bloomfield paru dans The Observer indique que le général Amir Hajizadeh, commandant de l’armée de l’air au sein des Gardiens de la révolution, a tenu une réunion jeudi soir au quartier général du commandement ignorant les conseils d’éviter de se rassembler dans un même endroit. Lui et ses collègues pensaient que la menace d’une attaque israélienne n’allait pas se concrétiser. Ils avaient tort. Le bunker souterrain était l’un des 20 sites frappés par l’aviation israélienne en 15 minutes.

D’autres chefs militaires à l’instar de Hossein Salami, commandant des Gardiens de la révolution, ont été tués à leurs domiciles. Eux aussi avaient été avertis de se réfugier dans des maisons sûres, eux aussi ont ignoré l’avertissement

Des éminents dignitaires militaires iraniens et des chercheurs nucléaires ont été tués (14 à ce jour selon des sources israéliennes). Des radars et des systèmes de défense aérienne ont été détruits ainsi que des parties d’une installation d’enrichissement d’uranium.

Une guerre régionale

Ces attaques, qui ont déclenché une guerre régionale, révèlent les faiblesses du régime iranien, les capacités de renseignement d’Israël et la manière dont le Premier ministre israélien agit sans crainte de rendre des comptes ni de sanctions.

L’auteur ajoute que ces trois facteurs sont au cœur de la nouvelle guerre et soulignent l’instabilité des semaines à venir. Personne en dehors du régime iranien n’est conscient de la faiblesse de son guide suprême Ali Khameneï et de son gouvernement. Khameneï lui-même l’ignore peut-être. Un coup d’État, un effondrement ou un soulèvement sont autant de possibilités.

Les services de renseignement israéliens, critiqués au lendemain du 7 octobre 2023 pour leur incapacité à détecter les préparatifs de guerre du Hamas, avaient obtenu des résultats bien plus importants au cours de l’année écoulée depuis les attaques par bipeurs contre le Hezbollah et les assassinats de dirigeants du Hamas et du Hezbollah en Iran et au Liban jusqu’aux attaques de la semaine dernière. Non seulement Israël savait où se trouvaient les scientifiques et les hauts dirigeants nucléaires iraniens mais ils étaient également au courant des progrès du programme nucléaire du pays.

Bloomfield estime que le troisième facteur inquiète le plus: l’impunité. Quant à Netanyahu, il estime se battre pour préserver le peuple juif et empêcher ce qu’il appelle «un holocauste nucléaire». Alors que, ces quinze dernières années, les présidents américains successifs ont rejeté son idée d’une telle attaque contre l’Iran, Netanyahu ne ressent plus cette contrainte aujourd’hui.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane ont appelé samedi à la désescalade mais Israël n’a guère réagi, son ministre de la Défense avertissant que «Téhéran brûlera» si l’Iran continue de tirer des missiles.

L’Iran, de son côté, a averti les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France qu’il attaquerait leurs bases militaires et leurs navires s’ils aidaient Israël à intercepter des missiles et des drones iraniens. Le Premier ministre britannique a annoncé samedi soir l’envoi de nouveaux avions de la Royal Air Force dans la région «pour soutenir la sécurité régionale», faisant fi des avertissements iraniens et affichant ainsi clairement son soutien total à l’expansionnisme d’Israël, Etat belliqueux que la Grande-Bretagne (on l’oublie parfois) avait beaucoup aidé à implanter au Moyen-Orient comme un nid de guêpes au cœur de la région.

Bloomfield estime qu’à la lumière de l’attaque contre l’Iran, la pression internationale sur Israël pour qu’il assouplisse le blocus de Gaza s’est atténuée tandis qu’une conférence sur la création d’un État palestinien a été reportée.

Les germes des conflits futurs

Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump en 2017, on craint un effondrement de l’ordre international fondé sur des règles en vigueur depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce sentiment s’est intensifié en février 2022 lorsque la Russie a envahi l’Ukraine et il est devenu plus difficile à ignorer avec le retour de Trump cette année. L’attaque de Netanyahu semble marquer le moment où il est désormais impossible de le nier.

«Nous vivons désormais dans un monde où les États puissants peuvent faire ce qu’ils veulent», a déclaré Bronwyn Maddox, directrice de Chatham House à Londres, avant d’ajouter: «Ce ne sont pas seulement les États qui déclenchent ces conflits, ils ne les arrêtent pas. Les conflits se poursuivent sans relâche».

Non seulement cela entraîne davantage de morts et de destructions aujourd’hui mais cela engendre également des problèmes pour l’avenir. «De nombreuses personnes voient leur vie brisée, cela sème les germes des conflits futurs», explique Maddox.

Peter Ricketts, ancien directeur au ministère britannique des Affaires étrangères et premier conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, considère que la période actuelle est la plus inquiétante depuis la Guerre froide. Selon lui, l’approche musclée des États-Unis, de la Russie et de la Chine dans les affaires internationales, conjuguée à la faiblesse des Nations Unies, est une combinaison inédite. Il ajoute: «Même pendant la Guerre froide, la situation était relativement stable entre les puissances et aujourd’hui, toutes les garanties sont tombées. La situation au Moyen-Orient échappe totalement à tout contrôle international».

Bloomfield estime qu’il existe une tendance à idéaliser la puissance américaine et la morale occidentale lorsqu’on évoque la période de la Guerre froide. Cela revient à ignorer son incapacité à intervenir au Rwanda et à empêcher le génocide, la décision des États-Unis et du Royaume-Uni d’envahir et d’occuper l’Irak sur la base de renseignements erronés et d’une idéologie aveugle et sa gestion désastreuse de la Syrie.

Il est clair cependant que l’utilisation de la puissance économique et diplomatique contre Israël et l’Iran a eu un effet. Non seulement elle a freiné pendant des années Netanyahu mais l’Iran était prêt à accepter un accord qui lui aurait permis de développer un programme nucléaire civil. Le précédent accord de Vienne signé en 2015 était certes imparfait, chaotique et fréquemment violé mais il a fonctionné.

Ricketts estime que les attaques actuelles renforceront à terme la détermination de l’Iran à se doter de l’arme nucléaire. «À court terme, elles retarderont considérablement le programme mais à long terme, les Iraniens redoubleront d’efforts. Israël ne peut pas voler le savoir des ingénieurs iraniens», estime le diplomate britannique. 

Selon Maddox, la décision de Trump d’abandonner le traité iranien d’Obama, sous la pression de Netanyahu, a conduit au scénario qu’ils prétendaient tous deux vouloir éviter. Ils ont poussé l’Iran au bord de la bombe nucléaire et c’était évitable.

Un monde où tout est permis

Si la situation au Moyen-Orient est terrifiante, les conséquences de ces derniers jours se répercuteront également ailleurs dans le monde. La Russie a déjà clairement indiqué que les frontières internationales n’avaient aucune importance, et ses voisins membres de l’Otan –l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie– doutent que l’alliance leur vienne en aide si la Russie envoie des troupes pour occuper leurs territoires. Maddox affirme que la Chine ne tentera peut-être pas de prendre Taïwan par la force mais «cela peut rendre la vie de Taïwan très difficile» sans grande menace de réaction de la part de Trump.

«Les pays prennent les choses en main», déclare Ivo Daalder, ancien conseiller en politique étrangère de Bill Clinton et Barack Obama, avant d’ajouter: «La Corée du Nord pourrait décider que le moment est venu de s’emparer d’une partie de la Corée du Sud. Je ne suis pas tout à fait certain que les États-Unis interviendraient»

Dans les prochaines 24 heures, des avions transportant des dirigeants du «monde libre» atterriront en Alberta, au Canada, pour la 51e réunion du G7. Cette réunion des plus grandes puissances occidentales, quelques jours seulement après une guerre potentiellement catastrophique au Moyen-Orient, devrait être le signe que l’ordre mondial fondé sur des règles, aussi imparfait soit-il, peut encore tenir et freiner les activités militaires inconsidérées dans une région instable.

Toutefois, nous sommes désormais dans un monde nouveau. Les dirigeants s’exprimeront et pourraient publier une déclaration appelant au calme mais rien de ce qui se dira en Alberta ne devrait empêcher Israël et l’Iran d’intensifier le conflit. «Partout où l’on regarde, des puissances plus fortes tentent de dominer des voisins plus faibles. Nous sommes désormais dans un monde où tout est permis», affirme Ricketts.

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Guerre Israël-Iran │ Netanyahu plutôt maussade

15. Juni 2025 um 07:45

Le gouvernement israélien actuel, ambitieux, partisan et fanatique, qui ne comprend le monde qu’à travers sa frénésie, selon la fameuse expression du Général De Gaulle, a jugé bon de bombarder par surprise les installations nucléaires et militaires situées sur le territoire iranien, en pensant riposter aux douloureuses piqûres de moustiques des Houthis. Une réussite du Mossad? Il se confirme que c’est quand il est acculé que le Premier ministre israélien tente ses coups les plus risqués.  (Ph.  Bâtiments détruits par des missiles iraniens, à Ramat Gan, en Israël, le 14 juin 2025. © Reuters/Ronen Zvulun).

Dr Mounir Hanablia *

L’Iran a riposté par ses missiles balistiques et ses drones qui ont frappé Tel Aviv et Haïfa. Désormais, c’est la guerre ouverte entre les deux pays. Naturellement, l’état sioniste bénéficie de l’aide militaire et médiatique inconditionnelle de l’Occident et le résultat de la guerre ne fait pas de doute, même si elle se prolonge.

Finis les morts de Gaza; oubliés et enterrés !  Cependant c’est l’ampleur des dégâts que l’Iran infligera à l’agresseur qui risque d’être déterminante lors des discussions qui fatalement mettront un terme au conflit. Les Iraniens seront-ils ou non capables, à défaut d’éliminer les dirigeants ennemis, d’atteindre la centrale nucléaire Dimona et les installations gazières israéliennes en Méditerranée? 

Un pion dans le jeu américain

Il existe néanmoins une certitude. Le rêve israélien de devenir une grande puissance dont les tentacules s’étendent du golfe d’Oman jusqu’à la Méditerranée avec un Moyen-Orient à sa botte a vécu. Et Israël demeurera un pion dans le jeu américain, certes important, mais un pion tout de même dont la dépendance vis-à-vis de son puissant parrain ne cesse de croître. Et en fin de compte c’est avec Téhéran que les Américains finiront par discuter, parce que l’Iran est un pays qui n’est pas arabe, parce qu’il est chiite, parce qu’il est bien plus important géopolitiquement, et parce qu’il est rompu aux subtilités de la négociation.

Quant aux F 35 de fabrication américaine que Téhéran affirme avoir abattus, le plus plausible est que ce type d’appareil n’a pas besoin d’être atteint pour s’écraser. Il est notoire que son avionique est tellement sophistiquée que son utilisation nécessite un environnement météo particulier que les conditions prévalant au-dessus du désert iranien ne favorisent certainement pas. La plupart du temps, le F 35 est immobilisé au sol pour des nécessités d’entretien.

Alliances régionales

Les difficultés israéliennes, prévisibles après les performances de l’armée à Gaza, semblent se confirmer puisque Netanyahu, maussade, demande désormais au peuple iranien, autrement dit les minorités kurde, baloutche, et azerbaidjanaise, de se soulever pour recouvrir sa liberté, et de faire le travail à sa place,  puisqu’il est douteux qu’il soit entendu par les Persans. L’avenir dira si ceux qui ont déjà été abandonnés dans le jeu des alliances régionales, feront confiance au moins fiable des alliés de la région.  

* Médecin de libre pratique.

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Israël-Iran │ L’heure est aux règlements de comptes

14. Juni 2025 um 06:44

Entre attaques israéliennes et représailles iraniennes, c’est une guerre qui se déroule depuis vendredi au Moyen-Orient dont les observateurs ont du mal à apprécier l’éventuelle durée. En attendant le retour aux négociations politiques, qui ne sont pas pour le moment à l’ordre du jour, les deux parties continuent d’enregistrer des morts, des blessés et des dégâts matériels. Un climat d’instabilité et de peur règne dans toute la région, provoquant une onde de choc planétaire. (Ph. Secours israéliens déployés après une frappe iranienne).

Deux personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées dans une frappe iranienne sur Israël, a indiqué le Maguen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, à l’aube de ce samedi 14 juin 2025. Cela porte à trois morts le bilan des tirs de représailles menés par l’Iran contre les attaques aériennes israéliennes d’une ampleur sans précédent qui ont visé plus de 200 sites militaires et nucléaires.

La télévision d’Etat iranienne a annoncé, ce matin, «une nouvelle série d’attaques dans le cadre de l’opération “Promesse honnête 3”», nom donné aux tirs de représailles aux frappes israéliennes.

Téhéran, dont la riposte a commencé vendredi soir a affirmé viser «des dizaines de cibles», «de bases et d’infrastructures militaires» en Israël.

Certains de ces missiles ont pu être interceptés, a déclaré l’armée israélienne qui avait appelé la population à se réfugier dans des abris anti-bombardements. Vendredi soir, les pompiers israéliens ont fait état de «plusieurs incidents majeurs» autour de Tel-Aviv.

Dans le même temps, de fortes explosions ont été entendues dans la nuit à Téhéran, alors que la défense antiaérienne était activée, selon l’agence officielle Irna, contre de nouvelles frappes israéliennes. Des flammes dégageant une épaisse fumée s’élevaient, samedi matin, à l’aéroport Mehrabad de Téhéran, a constaté un journaliste de l’AFP alors que les médias locaux faisaient état d’une explosion dans les environs.

La République islamique iranienne a annoncé, ce matin, avoir abattu samedi des drones israéliens qui étaient en mission de reconnaissance au-dessus du nord-ouest du pays, a rapporté un média d’État.

Les forces iraniennes «ont réussi à abattre des drones israéliens qui avaient violé l’espace aérien du pays dans la région frontalière de Salmas», a indiqué la télévision d’État iranienne, ajoutant que «les drones avaient pénétré dans l’espace aérien iranien pour des missions d’espionnage et de reconnaissance».

Les frappes israéliennes en Iran ont tué 78 personnes et en ont blessé plus de 320 autres, «une large majorité étant des civils, dont des femmes et des enfants», selon l’ambassadeur iranien à l’Onu, Amir Saeid Iravani.

En Israël, le bilan des tirs de missiles iraniens s’élève à 3 morts et une cinquantaine de blessés. Les services de secours avaient fait état, vendredi soir, de 47 blessés, puis une sexagénaire est décédée de ses blessures dans la région de Tel-Aviv, selon les médias locaux.

L’armée israélienne a annoncé avoir « démantelé » la base militaire de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran.Une attaque a également visé le site d’Hamadan, situé 500 km environ plus au sud.

L’armée israélienne a aussi affirmé avoir «démantelé» une usine d’uranium à Ispahan, au centre du pays. Les dégâts sur ces installations comme sur le site de Fordo, au sud de Téhéran, sont mineurs, a, au contraire, assuré l’organisation iranienne du nucléaire.

Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël avait mis en place contre l’Iran «une des plus grandes opérations militaires de l’histoire». L’heure est venue pour les Iraniens de se révolter contre le «régime maléfique et oppressif» qui les gouverne, a ajouté le premier ministre israélien.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghtchi, a écarté, vendredi, toute retenue vis-à-vis d’Israël. De son côté, le ministre de la défense israélien a estimé que l’Iran avait franchi des «lignes rouges» en tirant des missiles sur des centres urbains israéliens.

L’organisation de l’aviation civile iranienne a annoncé que l’espace aérien du pays serait fermé jusqu’à samedi, à 14 heures (12 h 30, heure de Paris). De nombreuses compagnies, comme Air India, Emirates ou Air France avaient déjà supprimé ou dérouté des dizaines de vols, vendredi, après les frappes israéliennes sur le territoire iranien.

Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a appelé, vendredi soir, Iran et Israël à mettre fin à leurs attaques. «Bombardements israéliens sur des sites nucléaires iraniens. Frappes de missiles iraniens sur Tel-Aviv. Assez de l’escalade, il est temps que ça cesse. La paix et la diplomatie doivent l’emporter», a-t-il écrit sur X.

Le premier ministre britannique, Keir Starmer, et le président américain, Donald Trump, ont, eux, «convenu» de «l’importance de la diplomatie et du dialogue» dans la résolution du conflit entre Israël et l’Iran, lors d’un entretien téléphonique vendredi soir, a annoncé Downing Street.

I. B. (avec agence).

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