De vastes superficies cultivées de tomates destinées à la transformation dans les délégations d’El Mida et Korba (gouvernorat de Nabeul) sont endommagées, suite à la propagation de la pathologie du mildiou.
Le mildiou de la tomate est une maladie causée par des champignons. Elle cause le dépérissement des plants de tomates et entraine souvent la perte de nombreux fruits.
Le secrétaire général de la Fédération régionale de producteurs de tomates à Nabeul, Mohamed Ben Hassan, a indiqué, dans une déclaration à l’agence TAP, que la propagation du mildiou a causé des dégâts importants, allant de 20 à 70% des récoltes, ce qui a entrainé une baisse au niveau du rendement, lequel ne dépasserait pas 40 tonnes par hectare, contre 60 tonnes par hectare durant de la saison précédente.
Ainsi, les prévisions tablent sur une récolte globale de tomate de l’ordre de 240 mille tonnes, cette année, contre 360 mille tonnes, au cours de la saison précédente, ce qui représente une chute de 40%.
Le responsable a appelé, dans ce cadre, à la formation d’une commission technique nationale pour mener des enquêtes sur le terrain, évaluer les dégâts et intervenir d’urgence pour identifier des solutions à cette problématique, d’autant que les médicaments importés utilisés se sont avérés inefficaces.
Il a proposé, aussi, d’accorder des indemnisations aux agriculteurs sinistrés qui, a-t-il fait observer, souffrent déjà de la hausse du cout de la production et de l’accumulation de dettes.
Mohammed Ben Hassan, propose, également, de fixer le prix de référence des tomates destinées à la transformation et qui, selon lui, ne devrait pas être inférieur à 350 millimes par kilogramme, précisant que le coût de production de tomates avoisine les 15 mille dinars, par hectare.
La Fédération régionale des producteurs de tomates à Nabeul a adressé une lettre au ministère de tutelle, aux autorités régionales et aux différents intervenants, les invitant à l’urgence d’agir pour faire face à la hausse continue du coût de production et à la propagation des différentes pathologies, a-t-il souligné, appelant au lancement d’un dialogue national pour développer le secteur agricole et garantir les droits des agriculteurs.
De son côté, l’agriculteur Khaled Kchaou a pointé plusieurs questions problématiques auxquelles sont confrontés les agriculteurs de la région, dont le manque d’encadrement agricole, la pénurie de médicaments et leur coût élevé.
Il a souligné, dans ce cadre, l’impératif d’intensifier le contrôle des intermédiaires intervenants dans le secteur, de réviser à la baisse les prix des pesticides et des engrais et de fixer les marges de gain des points de vente.
Pour sa part, l’agriculteur Majdi Ben Othman a affirmé que les professionnels de la région souffrent de la flambée des prix des médicaments et de la pénurie de la main-d’œuvre, réitérant la nécessité de revoir le prix de référence actuel, qui ne dépasse pas 270 millimes par kilogramme de tomates. Il a tenu à précisé que ce prix n’a pas été révisé depuis plus de deux ans.
D’après lui, le coût élevé de la production et les pertes importantes subies par les agriculteurs ont poussé certains d’entre eux à abandonner la culture de la tomate en raison de l’absence d’une marge bénéficiaire.
Il convient de noter que le rendement de la culture des tomates destinées à la transformation dans le gouvernorat de Nabeul, a régressé ces dernières années, ce qui a réduit la contribution de la région à la production nationale à environ 30%, actuellement, contre 65% auparavant.
De même, la superficie réservée à la culture des tomates est passée de 11 mille hectares en 2017, à 6 mille hectares, actuellement.
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