Musique Soufie et Spiritualité : La Hadhra de Fadhel Jaziri captive le public tunisien
La Cité de la Culture Chedly Klibi s’est imprégnée d’une atmosphère mystique lors de la soirée du mercredi 26 mars 2025, où l’effervescence du Ramadan s’entremêlait à la ferveur de la Nuit du Destin. Après la rupture du jeûne, une marée humaine affluait vers la salle de l’Opéra, portée par une même attente : celle de s’immerger dans l’univers spirituel envoûtant de “la Hadhra”, l’œuvre intemporelle de Fadhel Jaziri, présentée en collaboration avec le Théâtre de l’Opéra de Tunis.
Empreinte de recueillement, la soirée s’est ouverte par l’intonation de la Fatiha, suivie d’invocations portées par la voix profonde de Samir Ressaissi. Dans une montée progressive de rythmes et d’inflexions, la Hadhra prend de plus en plus vie, déployant son souffle sacré dans une touche contemporaine. Fidèle à sa démarche, Fadhel Jaziri convoquait les traditions tout en les réinventant, offrant au grand public cosmopolite un patrimoine réinventé, où l’empreinte du passé se réaffirmait avec la fougue du présent.
Là où les percussions traditionnelles comme le “tbal” et le “bendir” battaient comme un chœur ancestral, le saxophone, la guitare, la batterie et l’orgue venaient tisser une trame nouvelle, dans une parfaite alchimie musicale. Pendant près de deux heures, chants, musiques et tableaux chorégraphiques se sont enchaînés dans une harmonie saisissante, transportant toute le salle dans un vertige d’émotions et de sensations.
Dans l’air flottait l’odeur entêtante de l’encens, mêlée aux cris de joie, aux claquements de mains et aux youyous fusant de partout, transformant la salle de l’Opéra en un sanctuaire où le sacré et l’art se confondaient en parfaite harmonie.
Au cœur de cette fresque musicale, les voix notamment de Haythem Hadhiri, Yahia Jaziri, Mondher Achouri, Houssem Ben Moussa, Oussema Nebli et bien d’autres ont donné chair et âme aux “madihs” et aux invocations mystiques.
Avec des chants envoûtants transmis et appris par coeur au fil des générations comme “Nadou lbabakom”, “Ellil zahi”, “raies lebhar”, “Fares Baghdad”, Fadhel Jaziri a ravivé la mémoire collective, en lui offrant une nouvelle respiration. Loin de s’essouffler, la Hadhra renaît à chaque représentation, toujours surprenante, subjuguant à nouveau avec un spectacle qui traverse le temps sans en porter la moindre ride.
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