FILT 2025 : le Bisht Hassawi, joyau du patrimoine saoudien, fascine les visiteurs Ă Tunis
ĂvĂ©nement culturel incontournable, la Foire Internationale du Livre de Tunis (FILT) sâimpose comme un rendez-vous annuel ouvert sur les cultures et les arts du monde entier. Outre la littĂ©rature, les traditions autour du patrimoine et des mĂ©tiers artistiques occupent une place importante dans cette fĂȘte du livre ouverte sur lâhistoire des peuples et des nations dans une mosaĂŻque de couleurs intemporelle.
Au pavillon saoudien, le fameux Bisht Hassawi, en rĂ©fĂ©rence Ă la ville dâAl-Ahsa, au Sud du Royaume, est un patrimoine vestimentaire par excellence qui se dĂ©ploie en couleurs et tissus ornĂ©s de motifs, argentĂ©s ou dorĂ©s, tissĂ©s Ă la main.
Lâespace amĂ©nagĂ© Ă lâentrĂ©e du pavillon et accueillant ce savoir-faire ancestral, capte la curiositĂ© de voir de prĂšs le tissage de ce vĂȘtement traditionnel sous forme de manteau long sans manches dont lâArabie Saoudite Ćuvre Ă promouvoir, avec dâautres mĂ©tiers, Ă travers lâinstauration de lâannĂ©e de lâartisanat en 2025.
Le Bisht est proposĂ© pour inscription sur la liste du patrimoine mondial de lâUnesco dans le cadre dâune candidature multinationale rĂ©unissant plusieurs pays arabes qui partagent ce patrimoine immatĂ©riel.
Dans une rencontre, lundi, avec lâagence TAP, lâartisan Habib Mohamed Khothor a offert un large aperçu de ce savoir-faire du Bisht, un hĂ©ritage de plusieurs gĂ©nĂ©rations, mis en avant sur le pavillon de son pays oĂč est Ă©galement visible un autre Ă©lĂ©ment emblĂ©matique du patrimoine du pays, le « Ogal ».
Costume traditionnel et produit synonyme dâauthenticitĂ© mais aussi de luxe, le Bisht et ses appellations multiples dont la plus connue est celle de âAbayaâ, se dĂ©cline en plusieurs modĂšles et couleurs, dans les tons particuliĂšrement du vert et du Camel. Ces couleurs de la terre renvoient vers une gĂ©ographie du dĂ©sert racontant la rĂ©silience humaine et la capacitĂ© de lâhomme Ă se nourrir de son environnement dans des crĂ©ations qui dĂ©fient le temps.
Originaire de la ville dâAl Ahsa, ville abritant le plus grand oasis au monde qui est classĂ© au patrimoine mondial, et berceau du Bisht, lâartisan en Abaya blanche avec et les fameux âcoiffeâ et âogalâ saoudiens, raconte fiĂšrement lâhistoire dâun vĂȘtement âportĂ© depuis des siĂšcles par les hommes et les femmes de son pays et soigneusement confectionnĂ© Ă la main, avec passion et patience, sur une durĂ©e de 15 Ă 20 joursâ.
Ce travail implique de nombreux artisans dont âle nombre va jusquâĂ 8 personnes qui se partagent les tĂąches jusquâĂ la derniĂšre trame tissĂ©e sur un costume hautement sollicitĂ© par les clients chacun selon ses moyensâ. Ce produit de qualitĂ© reproduit la culture du peuple et ses fils argentĂ©s ou dorĂ©s revisitent les ruisseaux dâeau dans lâOasis et les branches des palmiers.
GrĂące Ă sa longue expĂ©rience dans la fabrication du Bish et nourri du sens du dĂ©tail et de la prĂ©cision, il parle dans les moindres dĂ©tails sur un mĂ©tier quâil pratique avec dĂ©vouement habitĂ© par une volontĂ© infaillible Ă faire perpĂ©tuer cet art pour les gĂ©nĂ©rations futures dans son pays.
Beaucoup plus quâun simple costume, le Bisht est un costume de prestige et de statut social. Les fils en usage dans le tissage, en or et en argent, sont gĂ©nĂ©ralement importĂ©s de pays comme lâAllemagne pour les produits de luxe alors que les Abayas normales sont assez souvent brodĂ©es par le fils importĂ© de lâInde ou de France.
La fabrication du Bisht a profitĂ© de lâemplacement de la rĂ©gion, carrefour traditionnel pour le commerce dans la pĂ©ninsule arabique et les pays voisins. Historiquement, il Ă©tait le costume des princes et des dignitaires du pays avant de devenir progressivement un costume Ă la portĂ©e de la population. Selon M.Khodhor «les prix les plus Ă©levĂ©s peuvent atteindre les 10 mille dollars».
Ces derniĂšres annĂ©es, âle Bisht hassawi « attire les maisons de couture modernes qui se prĂ©cipitent pour lâintroduire dans leurs crĂ©ations, en lui insufflant une touche moderne en prĂ©servant ce qui fait son authenticitĂ©â, avance lâartisan.
Passage obligatoire pour tout visiteur de son atelier temporaire au coeur du pavillon saoudien, une photo avec le Bisht sur les Ă©paules créée un dialogue et un contact direct avec une culture millĂ©naire beaucoup plus quâun simple souvenir sur les rayons du livre.
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