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Gestern — 27. November 2025Haupt-Feeds

Paiements en cash : un recul stratégique pour la transparence financière en Tunisie

Von: hechmi
27. November 2025 um 07:51

Adopté en 2018 dans le cadre de la loi de finances 2019, l’article 45 imposait que tout contrat de vente de biens immobiliers, de fonds de commerce ou de véhicules mentionne le mode de paiement et les références des instruments utilisés (chèque, virement, mandat postal).

Les paiements en cash étaient limités à 5.000 dinars, le reste devant obligatoirement passer par des moyens traçables. L’objectif de la promulgation de l’article 45 était de répondre aux recommandations du Groupe d’action financière (GAFI) et renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent, la contrebande et le financement du terrorisme. Cette disposition marquait une étape importante dans l’instauration d’une culture de traçabilité et de modernisation des pratiques financières.

Une abrogation qui sonne le glas de la transparence financière

Lors de l’examen de la loi de finances 2025, la commission des finances a adopté l’article 57 qui abroge l’article 45.

Effet immédiat : à partir du 1er janvier 2026, les transactions pourront être réglées intégralement en espèces, sans obligation de traçabilité.

Conséquence : un achat immobilier ou automobile de plusieurs centaines de milliers de dinars pourra être payé en cash, comme avant 2018, soit du pain béni pour les contrebandiers et les maîtres d’œuvre de l’économie informelle.

Les enjeux et les risques majeurs sont une perte de transparence : la suppression de l’article 45 ouvre la voie à des transactions opaques, rendant plus difficile la détection des flux suspects.

À l’international, la Tunisie, encore sous surveillance du GAFI, risque de fragiliser sa notation et de compromettre sa sortie définitive de la liste grise. Pire, c’est un encouragement clair au marché parallèle, à la contrebande et au blanchiment, en contradiction avec les efforts de “decashing” menés depuis 2019.

« L’abrogation de l’article 45 ouvre la voie à des transactions opaques. Elle complique la détection des flux suspects et fragilise l’un des outils essentiels de lutte contre l’économie informelle. »

Un signal politique et économique

Cette décision peut être perçue comme un recul dans la modernisation financière et la conformité internationale. L’abrogation de l’article 45 n’est pas une simple mesure technique. Elle remet en cause les efforts entrepris pour instaurer une culture de traçabilité et de conformité en contradiction, à titre d’exemple, à l’obligation pour les commerces de s’équiper de caisses enregistreuses afin de limiter l’usage du cash. Cette décision semble aller à contre-courant des engagements pris auprès des instances internationales et fragilise la crédibilité du pays.

Les questions qui se posent sont :

    • qu’est-ce qui a poussé les autorités publiques qui déploient des efforts gigantesques pour lutter contre le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale à abroger l’article garde-fous aux pratiques douteuses ?
    • Comment peut-on parler du “laxisme” de la CTAF, qui n’épargne pas d’efforts pour juguler le phénomène des transactions financières illicites poussées parfois jusqu’à l’exagération, et lutter contre l’ampleur des flux occultes, tout en supprimant un dispositif qui impose la traçabilité des transactions ?
    • Comment prétendre protéger l’économie nationale et la souveraineté financière, si l’on ouvre la voie à des paiements massifs en espèces, hors de tout contrôle ?
    • Comment espérer endiguer les pratiques héritées de la décennie noire et des réseaux de l’ancien régime, si l’on désarme volontairement l’État de ses outils de surveillance ?
    • Comment concilier l’exigence de vigilance exprimée par les plus hautes autorités avec une mesure qui fragilise la lutte contre le blanchiment et la contrebande ?
    • Enfin, comment convaincre les partenaires internationaux de la crédibilité de la Tunisie, si l’on renonce à l’un des instruments clés de conformité aux standards du GAFI ?
    • L’article 45 doit être maintenu pour des raisons de conformité internationale à savoir respecter les exigences du GAFI et renforcer la crédibilité de la Tunisie auprès des bailleurs de fonds. Devons-nous reparler de l’importance de la limitation du cash dans la réduction des flux opaques et la protection de l’économie formelle ?
    • La traçabilité, alors que tout le monde dénonce l’évasion fiscale, élargit l’assiette fiscale et réduit l’évasion et enfin, il y a un signe politique et social important : en préservant l’article 45, on envoie un message de rigueur et de modernisation, renforçant la confiance des citoyens et des investisseurs.
« Un achat de plusieurs centaines de milliers de dinars pourra de nouveau être réglé entièrement en espèces, comme avant 2018, au détriment de la transparence des flux. »

Adapter plutôt qu’abroger

D’autres solutions existent. Il s’agit de relever le seuil de paiement en espèces et en simplifiant les procédures administratives, tout en maintenant la traçabilité des transactions importantes.

L’abrogation de l’article 45 constitue un recul stratégique qui menace la transparence, la crédibilité internationale et la lutte contre l’économie informelle. Au moment où la Tunisie cherche à renforcer la confiance des investisseurs et des citoyens, elle ne peut se permettre de fragiliser ses engagements. Le débat en plénière sera décisif : il mettra en balance la souplesse recherchée par certains acteurs économiques et la rigueur exigée par les partenaires internationaux.

À bon entendeur… Même si nous doutons fort du fait que nos voix puissent être entendues par ceux censés décider du destin de notre pays.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • L’article 45, instauré en 2018 pour limiter les paiements en espèces et renforcer la traçabilité, sera abrogé en 2026.
  • Les transactions, même pour l’immobilier ou l’automobile, pourront de nouveau être réglées entièrement en cash.
  • Cette mesure fragilise la lutte contre le blanchiment, l’économie informelle et les engagements vis-à-vis du GAFI.
  • Elle intervient malgré les efforts de “decashing” engagés depuis 2019.
  • Le débat en plénière décidera si la Tunisie choisit l’adaptation ou un recul durable.

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Prix Abou El Kacem Chebbi 2025 : Kamilia Abdelfattah lauréate du prix d’excellence

26. November 2025 um 11:00

Prix littéraire Abou El Kacem Chebbi - Banque de TunisieLa 31ᵉ édition du Prix Abou El Kacem Chebbi pour la littérature arabe a renforcé la place de la Tunisie dans le paysage littéraire régional. Organisé par la Banque de Tunisie, le prix illustre le rôle croissant des institutions financières en tant qu’acteurs de la renaissance culturelle. La diversité des œuvres en compétition confirme la vitalité de la création arabe et consolide la légitimité de l’initiative de la Banque de Tunisie en tant que mécène.

Quarante-trois romans venus de Tunisie, d’Égypte, d’Algérie, d’Irak, d’Oman, de Palestine, de Syrie et d’autres pays ont été soumis cette année. La sélection finale a retenu quatre titres, dont La Névrose de Staline d’Abdelouahab Aïssaoui et La Trace de l’ours de Honar Karim. Le prix d’excellence, doté de 25 000 dinars, a été attribué à la romancière égyptienne Kamilia Abdelfattah pour « An Yataarajah Bika » (“أن يتأرجح بك”), distingué pour sa profondeur psychologique et sa finesse narrative.

Un prix d’excellence littéraire et un engagement régional

Le prix d’honneur, d’un montant de 10 000 dinars, est revenu au sociologue tunisien Tahar Labib. La présence de l’intellectuel qatari Khaled Al Jabeur comme invité d’honneur et le rôle du jury, présidé par Moncef Louhaibi, ont renforcé la dimension régionale du prix.

La cérémonie a rassemblé des personnalités diplomatiques et culturelles, dont l’ambassadeur de Palestine à Tunis, Rami Al Qidoumi, et celui du Qatar, Zayed Bin Saad Al Khayarin. Écrivains, critiques et acteurs du monde littéraire ont également pris part à l’événement, soulignant l’ampleur du rayonnement de cette édition.

Jeunesse, héritage et transmission

La soirée a également rendu hommage aux jumelles tunisiennes Bissan et Bilsan Kouka, lauréates du Défi de la lecture arabe 2025 à Dubaï. Elles ont récité des poèmes d’Abou El Kacem Chebbi et ont reçu des certificats de reconnaissance ainsi que des carnets d’épargne, geste symbolique d’encouragement à la jeunesse tunisienne et à sa relation à la lecture.

La diversité des candidatures et l’engagement des participants ont confirmé la portée de ce prix littéraire, qui reste un espace d’expression, de rencontre et de transmission. Par son ancrage et sa régularité, le Prix Abou El Kacem Chebbi demeure un acteur incontournable du dialogue culturel arabe.

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Prix Abou El Kacem Chebbi de la Banque de Tunisie : Quand la Tunisie fait vibrer la voix des lettres arabes

25. November 2025 um 22:45
Prix littéraire Abou El Kacem Chebbi - Banque de Tunisie
Prix littéraire Abou El Kacem Chebbi 2025

Samedi 22 novembre 2025, la Banque de Tunisie a célébré au Palais Ksar Said la 31ᵉ édition du Prix Abou El Kacem Chebbi pour la littérature arabe. La cérémonie, organisée devant un public nombreux, a consacré cette année le roman et dévoilé le nom de la lauréate.

L’écrivaine égyptienne Camélia Abdel Fattah a remporté le prix pour son œuvre « An Yataarajah Bika » (“أن يتأرجح بك”). Le prix, instauré en 1984 en partenariat avec le ministère des Affaires culturelles, s’inscrit dans une tradition visant à soutenir la création littéraire et à honorer les œuvres marquantes. Il constitue aussi un hommage constant au poète tunisien Abou El Kacem Chebbi (1909-1934).

Prix littéraire Abou El Kacem Chebbi - Banque de TunisiePourquoi une banque célèbre Abou El Kacem Al Chebbi

Depuis plus de quatre décennies, la Banque de Tunisie ne se limite pas à un simple geste de mécénat culturel. En portant le nom de Chebbi, elle inscrit son engagement dans une vision où la finance appuie la mémoire et accompagne l’avenir. Le choix d’un poète romantique et révolutionnaire n’a rien d’anodin.

Abou El Kacem Chebbi a bouleversé les codes de la poésie classique en Afrique du Nord. Son recueil « Les Chants de la vie » marque une rupture durable : un langage neuf, vibrant, nourri parfois du parler populaire tunisien, qui modernise la poésie arabe et l’ancre dans les aspirations de son époque.

Poète de l’amour, de la liberté et de la révolte, il a donné voix aux émotions universelles – solitude, souffrance, beauté – et aux élans collectifs. Son vers célèbre, « Si le peuple un jour veut la vie, le destin doit forcément répondre », résonne encore dans les mouvements de libération à travers le monde.

Figure nationale, surnommé le “poète de la Tunisie”, Chebbi incarne l’âme du pays. Ses mots figurent dans l’hymne national et son œuvre reste une expression vivante de la dignité tunisienne. En célébrant son nom, la Banque de Tunisie affirme que la culture constitue un capital immatériel essentiel.

Elle montre que les institutions financières peuvent être des acteurs de la renaissance culturelle, en soutenant la littérature et en valorisant les créateurs. Le prix devient un pont entre la mémoire poétique et l’innovation littéraire, entre la force des mots et la responsabilité institutionnelle.

Prix littéraire Abou El Kacem Chebbi - Banque de TunisieCulture, héritage et responsabilité institutionnelle

Dans son discours, Hichem Rebai, directeur général de la Banque de Tunisie, a rappelé les 141 ans d’histoire de l’institution et l’ancienneté du prix créé en 1984. Il a souligné son rôle pionnier, premier prix littéraire attribué par une institution financière dans le monde arabe, et a insisté sur l’importance de soutenir la culture « dans une époque dominée par la performance chiffrée ».

Évoquant la vision universaliste d’Abou El Kacem Chebbi, il a mis en avant le rôle du patrimoine littéraire dans la préservation de la mémoire, de l’identité et de la créativité à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle.

A.B.A

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Les Tunisiens à l’étranger : une diaspora qui évolue et qui change

25. November 2025 um 07:00

IDH PopulationAvec près de deux millions de ressortissants à l’étranger. Les Tunisiens à l’étranger ne sont pas un bloc homogène, ils sont différents selon les appartenances socioprofessionnelles, les raisons qui les ont incités à s’installer ailleurs et les niveaux d’intégrations dans les pays d’accueil.

Ce qui les unit est un attachement commun à la Tunisie. L’OTE veut transformer cette richesse en un levier de développement et ambitionne de dépasser le simple lien affectif ou saisonnier pour bâtir une relation pérenne, utile, et respectueuse

La communauté tunisienne souvent dispersée est en constante évolution. Sa présence est concentrée en Europe, mais le nombre des Tunisiens qui choisit d’autres destinations augmente de plus en plus.   Selon les données existantes, la population sise à l’étranger s’élève vraisemblablement à environ 1,85 million de personnes. Ce chiffre ne prend en compte que les citoyens immatriculés dans les consulats, et donc ne reflète pas essentiellement l’ensemble des Tunisiens vivant à l’extérieur du pays.

La France demeure de loin la première destination de la diaspora tunisienne, concentrée à elle seule près de 54 % des ressortissants. Elle est suivie par l’Italie, qui accueille environ 270 000 Tunisiens, puis de l’Allemagne avec près de 140 000. Ces trois pays forment le socle historique de l’émigration tunisienne, initiée dès les années 1960 dans le cadre de la migration de main-d’œuvre.

« Les Tunisiens à l’étranger doivent être considérés comme une partie intégrante du développement national, même s’ils vivent hors du territoire. Leur rôle dépasse largement le cadre du lien affectif. »

Des destinations émergentes sur tous les continents

Au-delà de cette géographie traditionnelle, la présence tunisienne dans le monde s’est considérablement élargie. Des Tunisiens vivent aujourd’hui en Chine, au Japon, ou encore dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Une communauté significative s’est également formée au Canada, où le nombre de Tunisiens est passé de 15 000 en 2013 à plus de 45 000 aujourd’hui.

Le profil sociologique de ces communautés évolue lui aussi. Si, dans le passé, le Canada attirait surtout des étudiants et des cadres, on y trouve désormais une main-d’œuvre plus diversifiée et l’apparition de vulnérabilités sociales qui nécessitent une attention accrue.

Golfe, Amériques, Afrique : différents profils, différents pays d’accueil et de résidence

Les pays du Golfe restent également des pôles d’attraction. L’Arabie saoudite a longtemps été en tête, mais aujourd’hui, la concurrence est vive avec le Qatar et les Émirats arabes unis, qui séduisent de plus en plus de compétences tunisiennes, notamment dans les services et le BTP.

Aux États-Unis, la communauté tunisienne s’agrandit, attirée par les opportunités économiques et académiques. Et plus récemment, des Tunisiens commencent à s’implanter en Amérique latine, notamment au Mexique, en Argentine et au Brésil. Ce phénomène témoigne d’une mobilité globale et d’une capacité d’adaptation remarquable.

« Il y a eu des moments où la confiance a été ébranlée. Notre volonté est aujourd’hui claire : rétablir cette confiance et devenir un véritable relais de service et de solidarité. »

La diaspora, une composante nationale qui doit garder des liens étroits avec le pays d’origine

Cette dispersion constitue une ressource stratégique pour la Tunisie. « Les Tunisiens à l’étranger doivent être considérés comme une partie intégrante du développement national, même s’ils vivent hors du territoire », insiste Helmi Tlili, directeur général par intérim de l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE).

Pour cela, il plaide pour un changement de paradigme : repenser la relation avec la diaspora, multiplier les canaux de communication directs et numériques, et surtout, parler leur langue. L’objectif n’est plus seulement de leur enseigner l’arabe, mais de mieux comprendre leurs codes, leurs besoins, leurs habitudes et leurs attentes dans leur pays d’accueil. Un accompagnement à moderniser et à renforcer L’OTE s’attelle à transformer son approche.

Helmi Tlili reconnaît aussi les failles du passé : « Il y a eu des moments où la confiance entre la communauté tunisienne et certaines institutions, dont l’OTE, a été ébranlée. Aujourd’hui, notre volonté est claire : rétablir cette confiance, et devenir un véritable relais de service et de solidarité ».

« La diaspora demeure une ressource stratégique pour la Tunisie, capable de contribuer au développement et au rayonnement international du pays. »

Des priorités : claires protection, proximité et participation

L’une des priorités est la protection des droits sociaux et économiques des Tunisiens dans leur pays de résidence. “Nous observons certaines vulnérabilités sociales de Tunisiens installés au Canada et au Qatar”.

Cela passe par un travail diplomatique, social et juridique constant. Mais aussi par des dispositifs d’urgence, de médiation et d’intégration, notamment dans les pays où des situations de précarité ou de discrimination ont été relevées.

L’autre axe majeur, c’est la participation des Tunisiens de l’étranger au développement du pays. Cela suppose une reconnaissance pleine de leur rôle, de leur expertise, de leurs apports financiers (transferts, investissements, envois de fonds), mais aussi de leur capacité à faire rayonner la Tunisie à l’international.

A.B.A

EN BREF

  • La diaspora tunisienne compte environ 1,85 million de personnes, majoritairement en Europe.
  • De nouvelles destinations émergent : Canada, Golfe, États-Unis, Asie et Amérique latine.
  • L’OTE veut refonder la relation avec les expatriés et moderniser ses outils.
  • Priorités : protection sociale, proximité institutionnelle et participation au développement national.
  • Des vulnérabilités apparaissent, notamment au Canada et au Qatar, nécessitant un accompagnement renforcé.

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Quand un marathon fait germer une forêt : la compensation carbone expliquée

Von: hechmi
24. November 2025 um 08:52

COMAR MARATHONDepuis 2021, le Marathon COMAR s’est engagé dans une stratégie ambitieuse : devenir l’un des premiers événements sportifs tunisiens totalement neutres en carbone. Pour y parvenir, l’organisation mise sur un programme de reboisement de grande ampleur, conçu pour absorber progressivement les émissions émises par l’événement.

En quatre ans, ce sont déjà plus de 154 000 arbres qui ont été plantés sur différents sites du pays. L’effort s’est fortement accéléré en 2024, avec plus de 61 000 arbres mis en terre rien que cette année-là. Cette montée en puissance n’est pas anodine : la capacité de séquestration du CO₂ augmente avec l’âge des arbres.

Les premiers effets sont modestes — 8 tonnes de CO₂ absorbées en 2022, 33 tonnes en 2023 — mais la courbe s’infléchit très vite. En 2025, les arbres plantés devraient déjà capter 162 tonnes, puis 384 tonnes en 2026 et 590 tonnes en 2027.

Lire aussi : Marathon COMAR 2025 : du bitume aux forêts, la stratégie verte gagnante

Face à cela, l’empreinte carbone du marathon reste relativement stable : environ 281 tonnes de CO₂ équivalent par édition. En prenant comme référence l’année 2024 et en supposant des émissions équivalentes jusqu’en 2027, le total à fournir s’élève à 1 124 tonnes.

C’est précisément ce volume que les plantations sont censées absorber à partir de 2027. En clair, le Marathon COMAR ne réduit pas drastiquement ses émissions, mais il développe suffisamment de « puits de carbone » pour compléter intégralement l’impact de ses quatre neuf éditions. Un pari sur le long terme, qui illustre une approche de plus en plus répandue dans les grands événements sportifs.

Une stratégie repose sur deux conditions : que les émissions restent effectivement stables, et surtout que les arbres plantés survivent et atteignent leur maturité. Autrement dit, la neutralité carbone annoncée dépendra autant de la rigueur du suivi environnemental que de l’effort de plantation. (Voir tableau)

A.B.A

CHIFFRES CLÉS

  • 154 000 — Arbres plantés depuis 2021.
  • 61 000 — Arbres mis en terre en 2024.
  • 281 tonnes — Émissions annuelles du marathon.
  • 1 124 tonnes — Volume total à compenser d’ici 2027.
  • 590 tonnes — Séquestration attendue en 2027.

COMAR MARATHON

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Marathon COMAR 2025 : du bitume aux forêts, la stratégie verte gagnante

Von: hechmi
24. November 2025 um 07:52

COMAR MARATHONLe 30 novembre prochain, Tunis et Carthage s’apprêtent à vibrer au rythme des foulées. Près de 10 000 participants sont attendus pour cette 38ᵉ édition du Marathon COMAR, qui portera haut son slogan : « Courons pour une Tunisie verte ».

Derrière les chiffres impressionnants et l’ambiance festive, une réalité mérite d’être soulignée : ce marathon sera organisé de bout en bout par les propres troupes de COMAR et de Hayet, mobilisées avec passion et détermination.

Record de participation

Au 20 novembre, 6 072 coureurs étaient déjà inscrits, dont 1 301 étrangers représentant 50 nationalités. Le jour de la manifestation, les organisateurs s’attendent à près de 10 000 participants, confirmant l’ampleur internationale et populaire de l’événement.

Les chiffres annoncés par les organisateurs sont plus qu’éloquents :

  • 847 marathoniens sur les 42,195 km mythiques
  • 3 107 semi-marathoniens
  • 1 880 coureurs populaires sur la course pour tous
  • 238 enfants au Kids Marathon

Ces chiffres traduisent une dynamique sociale et culturelle unique : des athlètes venus d’Italie, de Chine, des États-Unis, du Cameroun ou encore du Japon partageront la même ligne de départ que des amateurs tunisiens, unis par la passion de la course.

Les équipes COMAR et Hayet au cœur de l’organisation

Ce qui rend cette édition exceptionnelle, c’est la mobilisation interne. L’organisation repose avant tout sur les moyens propres de COMAR et Hayet. Les collaborateurs ne se sont pas contenté d’être des spectateurs ou des soutiens logistiques : ils sont les véritables artisans de l’événement.

Ils ont assuré de bout en bout depuis la planification et la logistique jusqu’à l’accueil et la communication passant par la sécurité et l’animation. Leur implication est la plus grande preuve que l’entreprise ne délègue pas son identité : elle la vit et la porte à travers ses employés. Cette autonomie sera un gage de sincérité : le marathon ne sera pas une vitrine artificielle, mais une œuvre collective portée par des femmes et des hommes convaincus de son importance.

Les partenaires institutionnels – fédérations sportives, municipalités, ministères n’ont pas été du reste. Ils ont apporté leur appui et leur assistance et en prime les ministères de l’Intérieur et du Tourisme

Une course éco responsable

Sous le slogan « Courons pour une Tunisie verte », l’édition 2025 s’inscrit dans une démarche durable :

  • Nettoyage du parcours pour préserver l’environnement.
  • T shirts écoresponsables et emballages recyclables pour réduire l’empreinte écologique.
  • Accessoires durables pensés pour la longévité.
  • Nearshoring et recours aux fournisseurs locaux pour soutenir l’économie tunisienne.
  • L’initiative « Tounes Clean » se poursuit avec la plantation de 154 652 arbres, inscrivant l’événement dans une dynamique citoyenne et responsable.

Lire aussi : Quand un marathon fait germer une forêt : la compensation carbone expliquée

Une fête populaire et inclusive

Le Marathon COMAR est ouvert à tous, sans distinction de genre, d’âge ou de niveau. Il impliquera les grandes fédérations tunisiennes : Athlétisme, Sport pour Handicapés, Sport Scolaire et Universitaire, Sport Pour Tous. Les avenues de Tunis se transformeront, dimanche 30 novembre, en un immense terrain de fête, où musique, animations et encouragements des spectateurs accompagneront les coureurs.

Le sport, une école de société

Au-delà de la performance, le Marathon COMAR rappelle que le sport est une école de vie et de citoyenneté :

  • il enseigne la discipline, l’effort et le respect des règles ;
  • il montre que la compétition peut être synonyme de solidarité et d’inclusion ;
  • il valorise l’engagement écologique comme une responsabilité collective ;
  • il offre aux enfants et aux jeunes une expérience éducative grandeur nature, où l’on apprend que l’effort partagé construit des valeurs communes ;

Dans une société en quête de repères, le sport deviendra un vecteur d’éducation, de cohésion et de transmission. Chaque faute sera une leçon : celle de la persévérance, de l’égalité et de l’espérance.

Le 30 novembre, Tunis ne se contentera pas de courir. Elle montrera que l’on peut organiser un événement d’envergure internationale par ses propres moyens, en mobilisant ses employés et en s’appuyant sur une conviction partagée. Le Marathon COMAR 2025 est une course pour la planète, pour l’inclusion et pour l’avenir, une démonstration que chaque foulée pourra contribuer à bâtir une Tunisie plus verte, plus solidaire et plus forte.

Pierre de Coubertin disait : « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre »

Rien à ajouter

A.B.A

EN BREF

  • Le Marathon COMAR 2025 accueillera près de 10 000 coureurs à Tunis et Carthage.
  • L’organisation est entièrement assurée par les équipes de COMAR et Hayet.
  • L’édition adopte une approche durable : nettoyage, t-shirts écoresponsables, recyclage, fournisseurs locaux.
  • Les fédérations tunisiennes seront mobilisées pour un événement accessible à tous.
  • Le marathon réaffirme le rôle du sport comme outil de cohésion et d’éducation.

 

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Inflation en Tunisie : des chiffres rassurent…d’autres inquiètent

22. November 2025 um 07:34

inflationAlors que l’inflation officielle semble sous contrôle, les données monétaires racontent une autre histoire. Hechmi Alaya décrypte un paradoxe tunisien : une masse monétaire en forte expansion, sans flambée apparente des prix.

Inflation : un reflux trompeur

  • 4,9 % : taux d’inflation officiel en octobre 2025 (contre 6,7 % un an plus tôt).
  • 5,3 % : inflation moyenne attendue pour l’année 2025.
  • 0,1 % : hausse mensuelle des prix de l’alimentation en octobre.
  • 1,1 % : inflation sur les produits à prix administrés — son plus bas niveau depuis 2018.

« L’inflation n’est pas ce qu’indique l’indice officiel des prix. » — Hechmi Alaya

Alaya pointe les limites méthodologiques de l’IPCF : sélection des produits, prix administrés, moyennes arithmétiques qui lissent les hausses réelles. Il évoque une « inflation cachée » qui pèse sur les ménages sans apparaître dans les chiffres.

Mais on peut faire dire aux chiffres ce que nous voulons que les gens croient n’est ce pas ?

Masse monétaire : une croissance à deux chiffres

  • +11,0 % : croissance moyenne de la masse monétaire (M3) depuis janvier 2025.
  • +15,5 % : hausse de la masse de cash (billets et pièces) à fin septembre.
  • +11,1 % : progression des dépôts à vue sur un an.

« La quantité de monnaie augmente beaucoup plus vite que les richesses réellement créées. » — Hechmi Alaya

Cette expansion monétaire, selon lui, est « une fuite en avant budgétaire » : elle alimente l’État, pas l’économie réelle.

 Crédit : l’État capte la liquidité

  • 95,7 % : part de la création monétaire provenant des crédits (moyenne sur 5 ans).
  • 31,5 % : part des crédits captée par l’État en 2025 (contre 2,5 % dans les années 2000).
  • 63,7 % : part des crédits allouée à l’économie réelle — un plus bas historique.

« La politique monétaire est désormais asservie à la politique budgétaire. » — Hechmi Alaya

Les banques, contraintes par l’État et une faible demande privée, privilégient les créances publiques. Résultat : raréfaction de la monnaie privée et stagnation des investissements productifs.

Demande en berne, pouvoir d’achat érodé

  • 1,2 fois : vitesse moyenne de circulation de la monnaie en 2025 (contre 2 fois dans les années 2000).
  • 8 170 dinars : revenu par habitant en 2025, équivalent à celui de 2017.
  • 12850 dinars : revenu par habitant en parité de pouvoir d’achat, au niveau de 2014.

« Les Tunisiens n’ont pas retrouvé leur niveau de vie d’il y a huit ans. » — Hechmi Alaya

La faiblesse de la demande intérieure freine la transmission inflationniste de la masse monétaire. Mais elle traduit surtout un appauvrissement généralisé.

Une stabilité apparente, déséquilibres profonds

Hechmi Alaya alerte : « Ce n’est pas l’inflation qui est maîtrisée, c’est la demande qui est étouffée. » La Tunisie vit une illusion de stabilité, masquant une fragilité monétaire et sociale. Sans réforme du Policy-mix, le risque d’un retour brutal de l’inflation reste entier.

(Source : Ecoweek numéro 41 du 9 novembre 2025)

EN BREF

  • L’inflation officielle recule, mais les indicateurs masquent une hausse réelle des coûts supportés par les ménages.
  • La masse monétaire progresse à deux chiffres, portée par le financement de l’État plutôt que par l’économie productive.
  • Le crédit se concentre sur les besoins publics, marginalisant les entreprises et les investissements.
  • La demande intérieure reste faible, freinant la transmission des hausses monétaires.
  • Cette stabilité apparente cache des déséquilibres profonds et un risque de retour inflationniste.

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