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Goethe-Institut Tunis : une semaine dédiée à l’art contemporain, à la mémoire et aux pratiques curatoriales

Von: walid
21. Oktober 2025 um 17:19

Le Goethe-Institut Tunis a annoncé, lundi, deux programmes exceptionnels autour de l’art contemporain, de la mémoire et des pratiques curatoriales qui auront lieu cette semaine, entre les 22 et 26 octobre. Trois ateliers sur des sujets allant de la création spéculative de créatures extrêmophiles à la mémoire de l’eau et aux pratiques décoloniales ainsi qu’une master class dédiée aux pratiques curatoriales contemporaines sont au menu.

L’entrée aux workshops est gratuite, sur inscription par email, dans la limite des places disponibles. Les personnes qui souhaitent participer à la masterclass devront s’inscrire sur le site du Goethe-Institut.

Workshops

Les trois workshops auront lieu du 22 au 24 octobre, dans les locaux du Goethe-Institut Tunis, de 10h à 15h.

Animés respectivement par Bochra Taboubi, Dennis Dizon et Aigerim Kapar, ces workshops s’inscrivent dans le cadre du projet international “Techno-Ecologies and Bodies of Memory: The Environment as Battleground”, curaté par Marianna Liosi et initié par le Kunstraum Kreuzberg/Bethanien à Berlin. Ce projet examine l’environnement comme un champ de bataille où se croisent tensions politiques, sociales et écologiques, en mettant en lumière les liens entre mémoire, technologie et écologie.

En partenariat avec eSseda.lab et MECAM, le programme satellite en Tunisie fait écho aux thématiques abordées à Berlin à travers des projections, des tables rondes et des ateliers (à Chott-Meriem et à Tunis).

À travers la taxonomie imaginaire et la spéculation organique, “Extrêmophiles” est un atelier où les participants imaginent et créent des spécimens qui vivent dans des conditions extrêmes, ainsi que leur environnement hostile fictif ou étendu en utilisant des techniques telles que le dessin et l’impression. La création de ces paysages perdus/scenarios perdus qui portent les cicatrices des conflits créés par l’homme est une pratique dialogique qui capture l’invisible subissant la pression.

Ce workshop sera animé par Bochra Taboubi, artiste and éducatrice, diplômée à l’ISBAT de Tunis, qui s’intéresse aux formes organiques, au biomimétisme et à la relation entre l’Homme et la Nature.

L’extractivisme pourrait-il être pratiqué comme une forme de soin? Telle est la question que se pose le deuxième atelier intitulé « Juice » qui sera animé par Dennis Dizon (Philippines), artiste et chercheur.

Ce workshop prend comme point de départ une réflexion autour de la résine du pin d’Alep, le « jus », que l’artiste décrit comme le sang de l’arbre. Le pin d’Alep est une espèce très diffusée dans le pays de la méditerranée, sa résine est une alternative écologique aux résines artificiels, mais cette substance augment les risques de incendie.

Cette contradiction entre une solution écologique et une violence latente est un point de départ pour proposer une approche affective et émotionnelle de la fiction spéculative et de l’écriture poétique, entre l’humain et le plus-qu’humain. Par le toucher, et d’autres medias, le « jus » transmet les notions de réparation avec le sang du pin d’Alep.

« Caring and Learning with Lake Balkhash » est l’intitulé du troisième workshop qui sera animé par Aigerim Kapar, Artcom Platform (Khazakstan), curatrice et fondatrice du collective d’artistes et activistes Artcom Platform.

La pratique et recherche de cette chercheuse transdisciplinaire portent sur la décolonisation et de l’environnement, et la mémoire de l’eau).

Enracinée dans le vaste paysage de steppe et les cultures nomades pastorales d’Asie centrale, Care for Lake Balkhash est une initiative communautaire lancée par Artcom Platform qui se concentre sur un lac menacé dont la platitude le rend presque invisible, à la fois écologiquement et politiquement.

Ce workshop réfléchit sur le lac en tant qu’archive négligée de la colonisation soviétique et de la violence écologique en cours. À travers la cartographie participative, le travail de mémoire et les outils collectifs développés par Artcom Platform, les participants explorent comment les pratiques artistiques peuvent faire émerger des histoires effacées et cultiver le soin des écologies fragiles. La session relie l’expérience incarnée aux stratégies de résistance ancrées dans les géographies sous-représentées, les systèmes de connaissances nomades et les modes d’être locaux.

Masterclass

En parallèle, les 25 et 26 octobre, le Goethe-Institut organise en partenariat avec Archivart une masterclass dédiée aux pratiques curatoriales contemporaines, qui se tiendra à Archivart, Jinene Eddonia, La Marsa.

Ce programme s’adresse aux professionnels du secteur, aux étudiants en art, ainsi qu’à toute personne passionnée par l’art contemporain et la mise en valeur des œuvres à travers la curation.

Cette série de masterclass, destinée aux artistes, curateurs et professionnels du monde de l’art, offre une opportunité unique d’apprentissage et d’échange autour des enjeux actuels de la curation. Après une première session en avril avec l’artiste et auteur Steve Sabelle, cette deuxième édition sera animée par Charlotte Bank, historienne de l’art et curatrice indépendante basée à Berlin.

Durant ces deux jours, les participants exploreront comment les pratiques curatoriales peuvent devenir des formes d’activisme, transformant les expositions en espaces de critique sociale et en donnant voix aux récits souvent oubliés.

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Quand un mégot peut tout brûler : chronique d’un incendie évité, et d’un mal profond

24. Juli 2025 um 12:37

Ce devait être une journée paisible, une journée d’été comme tant d’autres. Le sable chaud, les rires des enfants, le clapotis des vagues. Et puis, tout à coup, les cris : « Au feu ! ». En quelques instants, la panique. Une cabane au toit de paille venait de s’enflammer.

La scène s’est déroulée en pleine journée, sur une plage tunisienne. Très vite, les employés du site — gardiens, agents de sécurité, serveurs — ont accouru, armés d’extincteurs. Leur sang-froid et leur efficacité ont permis de contenir les flammes, d’éviter le pire. Les pompiers ont ensuite pris le relais. Bilan : des dégâts matériels. Pas de blessés. Mais une colère profonde, tenace, qui ne s’éteindra pas aussi facilement que le feu.

Cet incendie aurait pu avoir des conséquences bien plus graves. Car cette cabane est située juste à côté d’un abri de voiture. Que se serait-il passé si une voiture avait été touchée ? Si son réservoir d’essence avait explosé ? À quelques mètres de là se trouve aussi un accès direct à la plage, souvent emprunté par des familles, des enfants, des personnes âgées. Une seule étincelle de plus, et la tragédie était à portée de souffle.

D’après l’enquête préliminaire de la Protection civile, l’incendie aurait été provoqué par un simple mégot de cigarette, jeté par-dessus un mur peut-être par un client ou un employé d’un restaurant voisin, également construit en paille. Un geste anodin, négligent, irresponsable. Et pourtant, potentiellement meurtrier.

Ce n’est qu’un fait divers, diront certains. Mais il est révélateur d’un mal bien plus profond : l’incivilité banalisée, la négligence élevée au rang de norme, le refus d’assumer la moindre responsabilité collective.

Dans le cas présent, ce mégot a déclenché un feu. Mais combien d’autres mégots sont simplement enfoncés dans le sable ? Combien jonchent nos plages, au milieu des coquillages et des jouets d’enfants ? Combien de bébés, de tout-petits, risquent chaque jour de mettre un de ces déchets toxiques à la bouche, faute d’attention, faute de civisme ?

Et ce n’est pas faute d’infrastructures : des cendriers sont installés sur toutes les tables, les poubelles sont visibles, accessibles. Il suffirait de faire deux pas, ou de tendre la main. Mais non. Il est tellement plus facile de se débarrasser de son mégot dans le sable, comme on se débarrasse de sa responsabilité.

Chaque jour, par des gestes aussi simples qu’un jet de mégot ou qu’un sachet plastique laissé sur le sol, nous signons notre défaite. Mais faut-il s’y résigner ? Que faire ? D’abord, dire STOP. Dénoncer ces comportements. Exiger des amendes, des sanctions, des campagnes de sensibilisation sérieuses. Éduquer dès l’école, mais aussi rappeler aux adultes qu’ils n’ont pas le droit de polluer, de dégrader, de mettre en danger les autres. Multiplier les cendriers, oui. Mais aussi exiger leur usage.

Surtout, il est urgent de redonner de la valeur à l’espace collectif. Une plage n’est pas un dépotoir. Une rue n’est pas un cendrier géant. Et si nous ne réapprenons pas à respecter ce qui est à tous, alors plus rien ne nous distinguera d’une société en décomposition.

Un mégot a failli tout brûler. Ce jour-là, le feu a été éteint. Mais la braise, elle, est encore là — invisible, insidieuse. Et elle nous consume lentement.

Neïla Driss

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