Enfance, jeunesse en crise : violence et harcèlement en hausse
Aujourd’hui, l’observation d’un phénomène inquiétant prend de l’ampleur dans tous les horizons : la hausse des mots violents, des moqueries et des comportements de harcèlement, aussi bien dans la sphère scolaire qu’en ligne. Si, il y a encore une dizaine d’années, ces comportements étaient relativement limités ou encadrés, ils semblent aujourd’hui devenir une norme inquiétante, alimentée par l’omniprésence des réseaux sociaux et la dégradation des valeurs éthiques.
Selon une étude mondiale menée par UNICEF en 2024, près de 46% des adolescents âgés de 13 à 17 ans ont été victimes de cyberharcèlement au moins une fois, et 58% ont été témoins de comportements de violence ou de moquerie en ligne sans intervenir.
Le harcèlement scolaire, aussi appelé « bullying », connaît aussi une recrudescence. Selon le secrétaire général du Syndicat de l’enseignement secondaire, Mohamed Essafi, a qualifié, lors de son intervention sur les ondes de Mosaïque fm ( Il y a quelques mois de cela) la situation de la violence scolaire en Tunisie de « catastrophique », soulignant qu’elle est devenue une réalité quotidienne dans de nombreuses écoles, surtout dans les zones urbaines et grandes villes, davantage que dans les régions rurales.
Selon lui, il est urgent de « tirer la sonnette d’alarme » face à ce phénomène qui a atteint un niveau difficile à ignorer, déplorant en même temps le manque de volonté réelle pour en venir à bout.
Les chiffres officiels confirment la gravité : durant l’année scolaire 2022-2023, 23 800 cas de violence scolaire ont été enregistrés, dont 312 incidents graves principalement contre les enseignants.
Entre 2023 et 2024, ce phénomène a augmenté de 19%, plaçant la Tunisie au deuxième rang dans la région méditerranéenne en termes de violence scolaire.
Ces données traduisent une situation alarmante, qui nécessite une prise en charge urgente et coordonnée pour protéger les élèves et le corps enseignant ainsi que pour restaurer un climat scolaire serein.
Les conséquences psychologiques sont lourdes : dépression, isolement, baisse de l’estime de soi, voire pensées suicidaires.
Le rôle des parents et de l’éducation
Face à cette montée de violence, la question demeure : que font les parents et les éducateurs ? La tolérance ou l’inaction peuvent faire le jeu des harceleurs. La responsabilité de prévenir le harcèlement revient surtout à l’entourage, à l’école et à la société toute entière.
Il est nécessaire d’instaurer une communication ouverte avec les jeunes, de leur apprendre le respect de l’autre et de leur faire prendre conscience des conséquences de leurs actes, en particulier en ligne où l’anonymat encourage parfois la brutalité.
La lutte contre le cyberharcèlement
Les plateformes sociales, en partenariat avec les gouvernements, cherchent à mettre en place des systèmes de signalement plus efficaces, mais il reste encore beaucoup à faire. La sensibilisation doit aussi passer par des programmes éducatifs intégrés dans les écoles, avec des campagnes de prévention et des ateliers de sensibilisation.
Le respect et l’éthique doivent redevenir des valeurs fondamentales, afin de contrer cette crise silencieuse qui menace le bien-être des enfans et l’harmonie sociale. Chaque acteur a un rôle à jouer : familles, écoles, institutions et médias. La lutte contre le harcèlement, sous toutes ses formes, doit devenir une priorité pour préserver notre société de demain.
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