L’industrie de la santé au Moyen-Orient connaît une profonde transformation, portée par la santé numérique, le renforcement de la production locale, les collaborations transfrontalières ainsi que la progression rapide de l’intelligence artificielle et de la robotique. D’après Deloitte, le marché de la robotique médicale dans la région devrait croître, passant de 626 millions de dollars en 2024 à plus de 811 millions de dollars en 2028.
Cette dynamique est illustrée par des initiatives majeures telles que l’expansion internationale de PureHealth à Abu Dhabi et le lancement par SPIMACO à Riyad de la première usine saoudienne dédiée aux produits pharmaceutiques à haute puissance. Les acteurs pharmaceutiques et technologiques renforcent leurs partenariats avec les gouvernements pour soutenir les stratégies nationales et les programmes de localisation industrielle.
L’édition 2025 de Forbes Middle East Healthcare Leaders met en lumière les acteurs clés du secteur, avec 50 fondateurs et actionnaires et 100 dirigeants et PDG des principales entreprises de santé régionales.
Parmi eux, Sara Masmoudi, CEO du Kilani Group depuis 2019, se distingue par son leadership dans la santé et l’industrie pharmaceutique. À la tête d’un conglomérat tunisien aux activités diversifiées — pharmacie (ADWYA, TERIAK, PROTIS), distribution (Argania, Nerolia, Prochidia) et commerce de détail (Fatales) —, elle préside aussi TERIAK, ADWYA et STA. Engagée dans l’innovation pharmaceutique tunisienne, elle anime la Tunisian Union of Pharma Industry et Pharma In Cluster. Sa portée dépasse la Tunisie, avec des mandats de CEO chez Cinpharm au Cameroun et Cipharm en Côte d’Ivoire, renforçant son rôle clé en Afrique francophone. Forbes souligne son impact stratégique et sa capacité à transformer le secteur régional.
Olfa Gam, CEO de Cytopharma depuis 2019, est également reconnue pour son leadership dans la pharma oncologique spécialisée. Sous sa direction, Cytopharma a enregistré une croissance de 42% de son chiffre d’affaires en 2024 tout en renouvelant sa certification EU GMP. Elle a lancé des projets stratégiques comme une coentreprise en Arabie Saoudite et l’enregistrement du premier biosimilaire oncologique en Tunisie et dans la région CEI. Présidente de la Tunisia Health Alliance et membre du conseil d’administration de Julphar, Olfa Gam joue un rôle majeur au niveau régional et international. Forbes met en avant sa capacité à conjuguer croissance, innovation et expansion globale.
Ces deux dirigeantes incarnent la montée en puissance et la transformation de l’industrie de la santé au Moyen-Orient, façonnée par la digitalisation, l’innovation technologique et l’intégration régionale.
Intitulé « Absa Africa Financial Markets Index 2025 », le rapport publié le 16 octobre 2025 par le groupe sud-africain Absa et le think tank londonien Official Monetary and Financial Institutions Forum (OMFIF) dresse un bilan des marchés financiers dans 29 pays africains, représentant près de 80% de la population et du PIB du continent.
Parmi les six critères évalués, on note la profondeur du marché, l’accès aux changes, le cadre juridique et la transparence, la capacité des investisseurs locaux, l’environnement macroéconomique et l’exécutabilité des accords financiers internationaux. Ainsi la Tunisie ressort comme l’un des marchés les plus stables du continent. Alors que neuf pays ont amélioré leur score global cette année et onze l’ont vu diminuer, la Tunisie figure parmi les huit marchés stables, conservant un positionnement solide malgré un contexte mondial incertain.
L’impact des tensions commerciales et de la géopolitique mondiale a freiné les progrès financiers en Afrique, mais la Tunisie maintient le cap. Le pays prévoit d’ailleurs une réunion supplémentaire cette année dans le cadre du Pilier 5, contribuant à renforcer son score. Ce dynamisme contraste avec d’autres marchés plus volatils ou en recul, comme l’Afrique du Sud, le Cameroun ou encore Madagascar.
Toutefois, certains défis persistent dans la diffusion des données, avec des retards importants dans certains pays. La Tunisie, en revanche, respecte les calendriers de publication, un facteur crucial pour attirer et rassurer les investisseurs.
Au final, si la Tunisie ne fait pas partie des leaders traditionnels comme l’Afrique du Sud, elle s’affirme comme un acteur stable et en progression dans le paysage financier africain, posant ainsi les bases d’un développement soutenu.
Royal Air Maroc (RAM) et China Eastern Airlines ont signé, lundi 20 octobre, un Mémorandum d’Entente (MoU). Il établit une nouvelle phase de coopération aérienne entre leurs pays respectifs via Casablanca (Maroc) et Shanghai (Chine). C’est ce qu’a révélé le site Ecofin.
La même source indique que l’accord comprend des dispositions pour des opérations en partage de code sur des routes spécifiques, l’expansion des vols de correspondance via les hubs de Casablanca et Shanghai, ainsi qu’un Special Prorate Agreement (SPA) pour simplifier la tarification, rapporte le site ecofin.com.
Ces mesures permettront aux deux compagnies d’offrir aux passagers un réseau plus dense, des transferts simplifiés et une expérience de voyage plus fluide entre l’Afrique et l’Asie.
Ce partenariat vise à renforcer la connectivité entre les deux continents en développant leurs réseaux, en interconnectant les hubs et en améliorant l’intégration tarifaire.
À long terme, les deux compagnies ambitionnent d’éliminer les escales en établissant des liaisons directes régulières. Cette évolution vise à soutenir les flux commerciaux et touristiques croissants entre la Chine, le Maroc et l’Afrique subsaharienne.
Cette alliance renforcée fait suite à la reprise, en janvier 2025, par RAM de sa liaison directe Casablanca-Pékin, suspendue durant la pandémie de COVID-19.
Dans un développement parallèle, la filiale de China Eastern, Shanghai Airlines, a lancé un service Shanghai-Casablanca, avec une escale à Marseille. Ce trajet a été renforcé en septembre par une fréquence supplémentaire de vol direct…
Cette coopération est à même de constituer un moteur de dynamisation des échanges économiques et touristiques entre l’Afrique et l’Asie…
Le Conseil du marché financier , en partenariat avec l’Union des Autorités des Marchés Financiers Arabes a lancé un guide destiné à renforcer la sensibilisation et la protection des investisseurs.
Lors de son intervention dans la journée du mardi 21 octobre 2025 sur les ondes de la Radio nationale, Mehdi Ben Mustapha, le Chef du Département de la Communication de l’Éducation Financière et de la Documentation du CMF (Conseil du Marché financier) a expliqué que ce guide aide les investisseurs à adopter des pratiques et stratégies d’investissement éclairées.
En outre, il a indiqué que ce guide est disponible sur le site officiel de l’Autorité du Marché Financier. Tout comme il a rappelé le lancement, depuis le 20 octobre, de la Semaine mondiale de l’investisseur, qui se tient jusqu’au 24 octobre sous la supervision de l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs, regroupant la majorité des régulateurs financiers mondiaux.
Cet événement met l’accent sur la technologie, la finance numérique, ainsi que sur la prévention contre la fraude et la manipulation, en proposant des recommandations pour s’en prémunir.
Mehdi Ben Mustapha a annoncé la publication de deux nouvelles fiches pédagogiques, l’une abordant la technologie blockchain, l’autre le mécanisme de délégation de gestion.
Enfin, le CMF prévoit d’organiser plusieurs initiatives destinées aux étudiants des universités publiques et privées, selon les mêmes informations.
Le débat sur le PLF 2026 a déjà commencé. C’est dans ce contexte que la Commission des finances et du budget s’est réunie dans la journée du lundi 20 octobre 2025.
Certains députés se sont interrogés sur les conséquences financières des faibles prévisions et leurs effets sur les équilibres budgétaires généraux de l’État.
Parallèlement, d’autres députés ont estimé que les mesures sociales mises en œuvre en faveur des populations vulnérables en 2025 n’ont pas modifié la situation économique et sociale. Ils ont proposé d’instaurer des mécanismes de financement favorisant l’investissement et attirant les diplômés de haut niveau afin de stimuler la création de richesse…
La Commission s’est également interrogée sur les performances de certains secteurs tels que l’industrie mécanique et la production de phosphate. Plusieurs intervenants ont indiqué que certains secteurs ont connu un développement lié parfois aux conditions climatiques, ou grâce à des programmes de soutien visant à accroître leur compétitivité.
D’ailleurs, les difficultés que rencontrent certaines entreprises ont été soulignées. Ce qui prouve une fois de plus l’intérêt de l’appui à ces entreprises via des études économiques rigoureuses ainsi que sur des stratégies commerciales et marketing solides. Cela permet de mieux garantir leur présence sur les marchés nationaux et internationaux. Ils ont, au passage, salué la récente révision du cadre légal encadrant ces entreprises.
Enfin, concernant l’évolution des investissements dans le secteur industriel, plusieurs députés ont relevé que les indicateurs témoignent d’un redémarrage économique, avec une hausse de 21,4 % des investissements directs étrangers au premier semestre 2025.
Ce matin, une collision s’est produite à la station Meftah Saadallah à Tunis entre un métro de la ligne 3 et un autre de la ligne 5. D’après les premiers éléments, aucun passager n’a été blessé. La Transtu publiera prochainement un communiqué pour détailler les circonstances de l’incident et informer des mesures prises en réponse à cet événement.
La grande question demeure : que s’est-il réellement passé ? Est-ce la négligence du conducteur ou bien l’état des infrastructures du métro qui doit être révisé ? Il est indispensable de trouver des solutions à moyen et long terme.
D’après un communiqué de la Société de Transport de Tunis, l’accident s’est produit aux alentours de 11h30, lorsque la rame avant du métro numéro 3 a percuté par l’arrière la rame numéro 5, les deux circulant sur la même voie.
Les blessés ont été immédiatement transportés vers les hôpitaux les plus proches pour recevoir les soins nécessaires et un soutien psychologique. Une équipe de la société s’est aussi rendue sur place pour vérifier leur état de santé et assurer un suivi jusqu’à leur sortie, conformément au communiqué.
Par ailleurs, une équipe du ministère des Transports, incluant des membres du bureau d’enquête sur les accidents, s’est déplacée sur les lieux de l’incident, en parallèle à une commission d’enquête spécialisée de la Société de Transport de Tunis, chargée de faire la lumière sur les causes et responsabilités de l’accident.
Face à un déficit commercial inquiétant, l’urgence de bâtir une stratégie à moyen et long terme est plus que nécessaire. Et ce, dans le but de renforcer le dialogue public-privé, en diversifiant les marchés vers l’Afrique et le Moyen-Orient, et en surmontant les obstacles logistiques et financiers. Maher Ben Aissa, vice-président de la chambre syndicale nationale des sociétés de commerce international à l’UTICA, tire la sonnette d’alarme sur la situation des exportations tunisiennes. Interview :
Quels sont les indicateurs clés pour renforcer le dialogue public-privé dans le commerce international ? On parle de moins en moins de ce dialogue, alors qu’on l’entendait souvent auparavant. Quel est l’état des lieux aujourd’hui ?
Maher Ben Aissa : Actuellement, on parle surtout d’export, mais la situation est difficile. Cette année, on s’attend peut-être à un déficit commercial dépassant 20 milliards de dinars, ce qui serait alarmant. L’année dernière, nos exportations étaient à 62 milliards de dinars, majoritairement (72 %) vers l’Europe, ce qui est à la fois une force et une faiblesse puisque l’Europe est une région en déclin démographique et de faible croissance. Il faut donc consolider ce marché tout en cherchant d’autres horizons, comme l’Afrique subsaharienne et les pays arabes, malgré la concurrence, la logistique et les problèmes bancaires en Tunisie.
Existe-t-il une stratégie sur le long terme pour les exportations tunisiennes, par exemple à l’horizon 2035 ?
Maher Ben Aissa : Malheureusement, cette stratégie n’existe pas encore. Il y avait un projet avec l’International Trading Center (ITC) pour réaliser une étude et définir une stratégie à horizon 2035, mais il n’a pas encore démarré. Aujourd’hui, on travaille surtout à court terme, ce qui est illogique. La Tunisie doit rechercher des niches dans de nouveaux marchés comme l’Afrique.
Vous évoquez l’Afrique comme un marché prometteur avec une population qui devrait atteindre 2 à 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050. Pourtant, vous dites que la Tunisie n’a plus de produits à offrir. Pouvez-vous l’expliquer ?
Exact. Il y a dix ans, on exportait beaucoup de produits vers l’Afrique, comme des couches pour bébés, des carreaux céramiques, mais ces produits ont presque tous disparu car ces pays construisent eux-mêmes leurs industries pour résorber leur chômage et exporter à leur tour. Donc la stratégie d’implantation directe en Afrique est essentielle.
Quelles mesures faut-il prendre pour encourager les PME tunisiennes à aller s’implanter en Afrique ?
La Tunisie compte 95 % de PME qu’il faut guider et encourager à s’installer en Afrique, ce qui n’est pas facile. L’État doit intervenir pour accompagner ces jeunes entrepreneurs, comme l’ont fait la Turquie et le Maroc, avec des politiques publiques fortes, des infrastructures et une présence diplomatique renforcée. Prenons l’exemple de la Turquie qui a ouvert ses ambassades partout en Afrique, développé des lignes aériennes directes avec Turkish Airlines, investi dans les infrastructures locales (mosquées, stades) et renforcé sa flotte maritime. De même, il serait judicieux que les pays du Maghreb s’unissent pour agir ensemble, notamment avec l’Algérie via la consolidation de la route transsaharienne – une voie stratégique pour réduire les coûts et améliorer les délais.
Quel bilan faites-vous de la participation tunisienne lors de la Foire intra-africaine IATF 2025 à Alger ?
Malheureusement, je n’y étais pas, mais j’ai observé le travail de l’Afreximbank à Tunis, notamment avec M. Hafedh Ben Afia. La Tunisie doit renforcer ses liens avec l’Algérie, surtout via la voie transsaharienne, qui est cruciale pour capter le marché africain rapidement.
Quelles sont les difficultés majeures rencontrées dans le commerce africain, notamment au sujet du financement et de la logistique ?
Les banques européennes ont quitté l’Afrique, ce qui pose un vrai problème.
En Tunisie, les virements tardent car ils passent par des banques chinoises, libyennes ou kenyanes, ce qui augmente les coûts. Un autre problème est la conformité bancaire, car souvent les virements africains passent par plusieurs pays. La Tunisie doit simplifier ces procédures et trouver des solutions financières, comme l’acceptation du franc CFA par la Banque centrale de Tunisie ( BCT) , une demande en attente depuis plusieurs années. J’ajouterais que la solution PAPSS, le paiement en monnaie locale africaine, est viable pour la Tunisie, qui, à mon sens, est une idée positive. Cependant, quelques banques restent réticentes. Ce système est encore peu utilisé (à part au Zimbabwe). Il faut encourager cette solution, mais d’autres obstacles, notamment logistiques, sont encore plus importants.
Qu’en est-il du coût de la logistique en Tunisie ?
Le coût de la logistique en Tunisie est trois fois supérieur à la moyenne internationale, ce qui est très élevé. La gouvernance du secteur doit être améliorée. Les ports, comme celui de Tunis classé 251ème au monde, et le port d’Enfidha, bien que port en eau profonde, ne jouent pas encore pleinement leur rôle. Il faut un partenariat stratégique similaire à celui de Tanger Med au Maroc, géré par des opérateurs privés internationaux.
Maher Ben Aissa : « L’export doit devenir une stratégie nationale fondamentale »
Et enfin, quel avenir pour la jeunesse tunisienne dans ce contexte ?
Il faut encadrer et encourager la jeunesse. Le fonds FOPRODEX, avec 100 millions de dinars, est sous-utilisé (59 millions consommés en trois ans). Beaucoup de jeunes veulent partir à l’étranger pour de meilleures conditions, mais c’est une opportunité aussi : leur diaspora peut renforcer la Tunisie via les IDE, les startups et les transferts financiers (déjà près de 10 milliards de dinars). Il faut aussi les encourager à s’implanter en Afrique, où se trouve la croissance.
Pour conclure, quel message voulez-vous transmettre concernant la stratégie d’exportation ?
L’export doit devenir une stratégie nationale fondamentale. La position stratégique de la Tunisie pourrait permettre d’aller loin, en intégrant aussi la réexportation, à l’image de Singapour, qui avec 4 millions d’habitants fait plus de 400 milliards de dollars d’exportation. Il faut renforcer cette position et multiplier les partenariats avec l’Europe, le monde arabe et l’Afrique.
La Tunisie se positionne comme une destination de choix pour le tourisme médical en Afrique et au Maghreb, notamment dans le domaine de la chirurgie rénale et urologique.
Grâce à l’expertise reconnue de ses spécialistes et à l’adoption prochaine de technologies avancées, le pays attire des patients venant du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et des pays du Golfe, renforçant ainsi son rayonnement international dans la transplantation rénale.
Sami Ben Rhouma, chef du service de chirurgie rénale et urologique à l’hôpital universitaire Habib Thameur, a souligné récemment sur les ondes d’Express fm, la place de premier plan qu’occupe la Tunisie dans plusieurs spécialités médicales, notamment en transplantation rénale.
Il a fait savoir que cette expertise attire de nombreux patients étrangers, tandis que plusieurs nations s’inspirent du modèle tunisien.
Le 25ᵉ Congrès national de chirurgie rénale et urologique, s’achève ce samedi 18 octobre octobre 2025 à Hammamet. Il a accueilli des spécialistes venus d’Afrique, d’Europe, des États-Unis et d’Asie, mais aussi des sociétés savantes internationales spécialisées, témoignant de la reconnaissance mondiale du savoir-faire tunisien.
Par ailleurs, Dr Ben Rhouma a mis en avant l’importance des innovations technologiques, notamment l’usage des robots chirurgicaux, qui contribuent à améliorer la précision des interventions. Il a révélé l’arrivée prochaine de ces robots chirurgicaux en Tunisie, une avancée qui promet d’élever encore davantage la qualité des soins offerts.
Le tourisme médical et de bien-être est promis à un fort développement dans les années à venir. Ce secteur en pleine croissance nécessite toutefois un encadrement renforcé pour exploiter pleinement son potentiel.
Organisé pour la première fois en Tunisie après cinq éditions réussies à Dakar, ce salon rassemblera 60 exposants venant de Tunisie, d’Algérie, de Libye, de Mauritanie, de Guinée, du Congo, d’Inde et d’Italie.
Ainsi ce large panel d’acteurs souligne l’envergure internationale de la manifestation et son rôle moteur dans la fédération des professionnels de la santé, de la recherche et de l’industrie médicale.
La directrice du salon, Basma Hamaïdi, explique que cet événement vise à constituer une plateforme professionnelle de référence où s’échangent expertises et expériences. Il mettra en avant les dernières innovations dans les équipements de laboratoire, les technologies médicales avancées et la chirurgie esthétique, tout en favorisant des partenariats solides entre acteurs publics et privés.
De ce fait, le salon couvrira l’ensemble de la chaîne de production médicale, en intégrant les fabricants d’équipements ainsi que les services associés tels que l’assurance, la sécurité, l’hygiène, la digitalisation, la formation et le conseil scientifique. Plus encore, une zone spécifique nommée « Afri Lab & Afri Health » offrira aux professionnels et investisseurs africains une opportunité unique de renforcer la coopération entre le nord et le sud du continent, notamment avec l’Afrique subsaharienne.
Par ailleurs, le programme prévoit également des conférences scientifiques et des ateliers spécialisés pour discuter des avancées récentes en médecine, en analyses de laboratoire et en technologies médicales. Des démonstrations en direct permettront aux visiteurs de découvrir les équipements les plus innovants sur le marché.
Basma Hamaïdi souligne le rôle stratégique de ce salon pour affirmer la position de la Tunisie comme une destination leader du tourisme médical et de la formation spécialisée en Afrique.
Ce rendez-vous constitue un levier important pour améliorer la qualité des systèmes de soins et des services médicaux sur le continent, tout en renforçant la coopération africaine dans les domaines de la santé et de l’innovation.
Une femme sur cinq souffre de l’ostéoporose silencieuse, selon les dernières statistiques du département des maladies articulaires et osseuses de l’hôpital universitaire de La Rabta, d’après une déclaration médiatique faite ce samedi matin par la cheffe de service, Dr. Héla Sahli.
Lors d’une journée de sensibilisation consacrée au dépistage de l’ostéoporose chez les femmes âgées de 60 ans et plus, Dr. Héla Sahli a expliqué que cette pathologie est devenue répandue, touchant davantage les femmes que les hommes, sans présenter de symptômes avant l’apparition de douleurs ou autres.
Elle a souligné, à l’occasion de cette journée coïncidant avec la célébration de la Journée mondiale de l’ostéoporose du 20 octobre, qu’un grand nombre de personnes sont atteintes sans s’en rendre compte, jusqu’à ce qu’elles subissent une fracture suite à une simple entorse, qui normalement ne cause pas de complications chez les sujets en bonne santé.
Le médecin a recommandé la nécessité de mesurer la densité osseuse à l’aide d’un appareil spécialisé, accompagné des analyses de laboratoire appropriées, notamment chez les personnes âgées (60 ans et plus) ou chez celles présentant un risque accru, afin de détecter précocement la maladie et de suivre un traitement adapté.
Les femmes ménopausées sont plus exposées à l’ostéoporose que les autres, a indiqué Dr. Sahli. De même, les personnes souffrant de maladies neurologiques, d’arthrite, de maladies intestinales ou celles sous traitement prolongé par des médicaments contenant des corticostéroïdes sont également plus à risque.
Elle a mis en garde contre le retard dans le dépistage de la maladie, qui peut provoquer des fractures graves, notamment au niveau du bassin.
En effet, 25% des femmes âgées victimes de fractures du bassin dues à l’ostéoporose décèdent dans les six mois suivant leur alitement, selon des études mondiales.
Elle a appelé à préserver la santé osseuse en consommant des aliments riches en calcium et en vitamine D, complétés par des suppléments si nécessaire, ainsi qu’en pratiquant une activité physique d’au moins 150 minutes par semaine.
Les patients atteints d’ostéoporose doivent prendre leurs médicaments de façon rigoureuse et correcte, selon les prescriptions de leur médecin.
Qui dit transition énergétique, dit une dynamique alliant innovation technologique et préservation environnementale. C’est dans ce contexte que le navire-laboratoire Energy Observer fait escale à Tunis, organisée par Qair Tunisie.
Ce projet inédit illustre la volonté d’instaurer un modèle durable, conciliant énergies renouvelables performantes et sauvegarde des écosystèmes marins méditerranéens, notamment les herbiers de posidonie, essentiels à la séquestration du carbone bleu.
A cet effet, Qair Tunisie, acteur majeur des énergies propres, développe plusieurs initiatives phares qui répondent à l’objectif national de 30% d’énergies renouvelables à l’horizon 2035.
Trois experts contribuent à éclairer ces enjeux : Frans Schuman, Directeur de la Communication du Groupe Qair, Simon Marilleau, Chef de Projets chez Qair Tunisie, et Vincent Reynaud, Ingénieur Système à bord d’Energy Observer.
Frans Schuman, Directeur de la Communication du Groupe Qair,
Frans Schuman, Directeur de la Communication du Groupe Qair revient sur l’importance de l’investissement dans les énergies renouvelables. Car l’inaction coûterait bien plus cher à long terme.
Il convient de noter que le groupe Qair est implanté dans une vingtaine de pays, dont plusieurs en Afrique, avec une capacité installée actuelle de 85 MW sur le continent et une ambition forte d’atteindre 500 MW dans les cinq prochaines années, notamment en Tunisie, au Maroc, au Tchad, au Burkina Faso et à l’île Maurice. Cette croissance rapide s’inscrit dans un objectif global de 3 GW installés dans le monde d’ici 2030, contre 1,7 GW aujourd’hui.
Pour Qair, la transition énergétique n’est pas seulement une nécessité environnementale, mais aussi un levier économique.
Le groupe mise sur l’innovation, en développant des solutions de stockage par batteries lithium (BESS) et par hydrogène, pour pallier le caractère intermittent du solaire et de l’éolien, et stabiliser l’électricité destinée aux grands consommateurs industriels via des contrats à long terme. Cette expertise, déjà éprouvée en Europe, accompagne désormais la stratégie énergétique tunisienne dans le cadre d’appels d’offres publics qui favorisent l’injection d’électricité renouvelable au réseau national.
Simon Marilleau : une expertise locale pour valoriser le potentiel solaire tunisien
Présent en Tunisie depuis 2015, Simon Marilleau, Chef de Projets chez Qair Tunisie, met en lumière les réalisations concrètes sur le terrain. Responsable de la réalisation de deux centrales photovoltaïques dans la région de Kasserine, totalisant 20 MW capables d’alimenter environ 30 000 personnes, il évoque également les projets à venir dans les régions de Gafsa et Sidi Bouzid.
Le choix de ces zones s’appuie sur un fort potentiel solaire et la disponibilité de terrains adéquats : terrains privés pour Gafsa, terrains publics mis à disposition par le ministère de l’Énergie à Sidi Bouzid.
Selon Simon Marilleau, la Tunisie, encore largement dépendante à 97% du gaz naturel pour sa production d’électricité, vise une transition ambitieuse avec un objectif de 30% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030-2035. Qair ambitionne de jouer un rôle clé en produisant près de 4,5% de l’électricité nationale dès fin 2027, avec une montée en puissance prévue pour atteindre 7% d’ici 2029 et potentiellement près de 10% en 2030.
Ces projets illustrent la contribution active de Qair au développement d’un mix énergétique propre, nécessaire pour réduire l’empreinte carbone tunisienne tout en créant des emplois locaux et en renforçant les compétences techniques du pays.
Vincent Reynaud, ingénieur système du navire Energy Observer
Pour sa part, Vincent Reynaud, ingénieur système du navire Energy Observer, apporte un témoignage personnel sur l’escale tunisienne de ce bateau innovant. Depuis 2021, il est responsable de la maintenance et de l’évolution technologique du navire. Bien qu’entrant dans le milieu marin avec un profil de montagnard, il souligne les défis techniques liés à l’environnement marin, particulièrement agressif pour les équipements en raison de l’humidité et de la salinité. Le bateau offre un véritable banc d’essai à ces technologies, combinant hydrogène produit à bord, panneaux solaires intégrés à la coque, et énergie éolienne.
L’escale à Tunis a également marqué une étape cruciale pour le projet scientifique mené à Bizerte, où Energy Observer collabore avec des chercheurs de l’Université de Tunis et des pêcheurs locaux afin d’étudier le carbone bleu séquestré par les herbiers de posidonie. Ces écosystèmes marins jouent un rôle vital dans la lutte contre le réchauffement climatique en stockant le CO₂, ce qui fait de leur protection une priorité dans la stratégie de transition énergétique méditerranéenne.
L’événement regroupant ces acteurs, en présence de hauts responsables comme Manel Akremi (STEG – ER), Anne Gueguen (Ambassadrice de France en Tunisie), et des représentants des institutions tunisiennes et européennes, symbolise un tournant concret pour la Tunisie.
Photo de groupe prise sur le bateau avec, de gauche à droite : Manel Akremi, Directrice Administrative et Financière STEG , Anne Gueguen, Ambassadrice de France en Tunisie, Clément Arbib, Responsable du Développement Qair Tunisie, Khélil Chaïbi, Président CCI Tuniso-Française, Marie Colonna Renucci, Chancellerie Ambassade de France en Tunisie, Titouan Garnerin, Adjoint au Chef du Service économique régional de Tunis, Dario Trombetta, Chargé de Programmes Energie Climat Délégation de l’Union Européenne, Artus Precheur, Stagiaire Service économique régional de Tunis, Eric Boutemy, Directeur Qair Tunisie, Anne Persicke, Cheffe du secrétariat GIZ, Gilles Suzanne, Attaché de coopération universitaire Ambassade de France, Arnaud Guigné, Chef du Service économique régional de Tunis
En soutenant la transition énergétique via des appels d’offres compétitifs et en favorisant l’implication des communautés locales, Qair Tunisie affirme son rôle clé dans la construction d’un modèle énergétique méditerranéen durable, intelligent et respectueux des écosystèmes.
Cette démarche innovante, intégrant la création d’emplois, le renforcement des compétences locales et la collaboration scientifique, ambitionne de faire de la Tunisie un exemple de résilience climatique en Méditerranée.
L’économiste Ridha Chkoundali critique le projet de loi de finances 2026, soulignant un manque d’actualisation et de transparence des données budgétaires, ainsi qu’un grand décalage entre les ambitions affichées et les moyens proposés.
Ridha Chkoundali déplore l’absence de cohérence entre le plan économique 2026-2030, le bilan économique et la loi de finances, révélant une défaillance de coordination gouvernementale.
Il met en garde contre une politique économique centrée sur le maintien et l’expansion de l’emploi public plutôt que sur le développement du secteur privé, essentiel pour la création de richesse durable. L’approche restrictive sur les négociations salariales et le recours à des mesures fiscales diverses pour soutenir la sécurité sociale sont jugés insuffisants face aux vrais défis financiers.
Enfin, la stratégie de financement massif par emprunt bancaire à taux nul est perçue comme une manœuvre dangereuse qui risquerait d’étouffer davantage l’investissement privé et d’accentuer la crise de liquidités, tout en contredisant la politique monétaire prudente.
L’expert appelle à une politique plus audacieuse, coordonnée et réaliste, capable de stimuler une croissance économique forte via le secteur privé, la réforme sociale et une meilleure gestion financière publique.
Il estime que le budget 2026, première année du plan économique et social 2026-2030, devait marquer un tournant avec des politiques audacieuses pour sortir d’une stagflation prolongée. Or, il montre un manque de cohérence entre le plan, le cadre économique et la loi de finances, traduisant une absence de coordination entre les ministères concernés.
Les objectifs fixés sont ambitieux mais les politiques proposées sont insuffisantes pour les atteindre. Le rôle social de l’État se limite à l’emploi public, aux hausses salariales sans négociations réelles et à l’augmentation de taxes pour soutenir la sécurité sociale, alors que le secteur privé reste le moteur essentiel de la croissance.
Il conclut à cet effet: « L’octroi d’un prêt direct massif pour financer le déficit budgétaire risque d’aggraver la crise de liquidité, de restreindre le financement du secteur privé et de compromettre l’autonomie économique. Cette approche contredit la politique monétaire prudente et crée une contradiction dans la gestion du crédit par la Banque centrale, freinant ainsi le développement économique et la création de richesse ».
L’ère du paiement mobile est enfin arrivée en Tunisie grâce à Enda ! Avec Enda Tao, il n’y a plus de longues démarches ou encore des complications liées aux paiements traditionnels, ainsi que le recours à des services étrangers peu accessibles. C’est ce qui ressort de la conférence de presse tenue ce vendredi 17 octobre 2025 au siège d’Enda à la Cité Ettahrir.
L’ambition d’un accès simple, rapide et sécurisé aux services financiers via téléphone mobile, longtemps rêvée, devient aujourd’hui une réalité grâce à Enda, acteur majeur de l’inclusion sociale et économique dans le pays.
Fort de plus de 35 années d’engagement au service des populations vulnérables, Enda s’appuie sur son expertise et sa présence territoriale pour lancer Enda Tao, une plateforme numérique innovante et agréée par la Banque centrale de Tunisie. Cette solution révolutionnaire vise à démocratiser l’usage des technologies financières dans tout le pays, offrant aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels un accès facile aux transactions mobiles, où qu’ils se trouvent.
Enda Tao permet d’effectuer des paiements instantanés et sécurisés de factures essentielles, incluant celles de la STEG (électricité), Sonede (eau), Topnet (internet) et des principaux opérateurs de téléphonie nationale (Tunisie Télécom et Ooredoo prochainement). Cette simplicité renouvelle profondément les habitudes de paiement en Tunisie, plaçant désormais les citoyens à l’ère de la digitalisation financière, sans barrières géographiques ni contraintes de temps.
En complément, la solution facilite l’envoi et la réception d’argent via des partenaires internationaux de confiance, tels que Western Union, MoneyGram et Myeasy. Cette intégration renforce les capacités des utilisateurs à gérer leurs transferts financiers aisément, que ce soit pour des besoins personnels ou professionnels.
Enda Tao ne se limite pas aux simples transactions : cette solution intègre aussi un volet innovant d’octroi de micro-crédits grâce à Enda Tamweel, permettant aux utilisateurs d’accéder à un financement agile et adapté à leurs besoins. Ce dispositif vient ainsi soutenir l’autonomisation économique et le développement de projets personnels ou professionnels, particulièrement pour les populations souvent exclues des circuits bancaires classiques.
Mohamed Bouzid, directeur général d’Enda Tao, a expliqué dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com que la plateforme a obtenu l’agrément de la Banque centrale fin 2022 et a commencé ses activités en mars 2023, avec plus de 1500 agents présents à travers toute la Tunisie. Il part du constat qu’Enda vise l’inclusion financière numérique en permettant aux Tunisiens, bancarisés ou non, d’ouvrir un compte, de transférer de l’argent instantanément et de payer diverses factures gratuitement. La prochaine étape consiste à renforcer la communication pour encourager l’adoption et la fidélisation des utilisateurs du Wallet Enda.
En somme, avec Enda Tao, c’est tout un écosystème financier qui se modernise, au service du développement durable et du bien-être des citoyens.
Hajer Araissia, représentante de l’association Club Culturel Ali Belhouane et membre du PCPA « Soyons Actifs/Actives » (PCPA SAA), coordonné et financé par l’AFD, œuvre depuis plus de dix ans pour réduire les inégalités d’accès aux droits fondamentaux et renforcer la participation citoyenne en Tunisie. Impliquant plus de 90 associations, syndicats, coopératives, collectivités et acteurs publics des deux rives de la Méditerranée, ce programme a permis la réalisation de 105 projets dans 23 gouvernorats. Il bénéficie à des milliers de citoyens, notamment dans les domaines de l’éducation inclusive, de l’insertion socio-professionnelle et de la démocratie participative. Nous l’avons contactée avant la clôture officielle du programme prévue le 17 octobre 2025 à Tunis.
Cette cérémonie vise à valoriser les acquis du programme, partager les enseignements tirés et réfléchir à la pérennisation des actions. Le programme est une démarche multipartite, en partenariat avec plusieurs ministères tunisiens, qui soutient principalement les jeunes, les femmes et les personnes en recherche d’emploi. Et ce, tout en renforçant les capacités de la société civile locale.
Quel bilan dressez-vous ?
Le programme, lancé en 2011, a pour ambition de créer un cadre de coopération structuré entre acteurs tunisiens et français répartis entres associations, syndicats, collectivités locales, ministères et universités, afin de réduire les inégalités d’accès aux droits fondamentaux.
Quels sont les facteurs clés de sa réussite ?
Il repose sur une conviction essentielle : aucune transformation sociale durable ne peut s’accomplir sans dialogue et concertation. En plus d’une décennie, le programme a fédéré près de 90 entités réparties sur l’ensemble du territoire, autour de deux axes majeurs : l’éducation et l’économie sociale et solidaire. Ce qui a permis d’atteindre des résultats significatifs, notamment en renforçant la gouvernance associative locale et en favorisant des partenariats efficaces entre les différentes parties prenantes.
À J-1 de l’événement bilan, comment qualifieriez-vous les résultats obtenus ?
Le bilan est très positif. Le programme a accompagné plusieurs centaines d’organisations locales dans la gestion, la gouvernance et le plaidoyer. La promotion d’une culture du partenariat, notamment par la co-construction transparente de projets impliquant associations, syndicats et institutions publiques, constitue un levier majeur des succès enregistrés.
L’impact du programme est particulièrement visible dans les régions intérieures, comme la poterie de Sejnane. A travers des initiatives citoyennes et économiques locales portées par des associations et des coopératives, il a structuré des dynamiques régionales de concertation et favorisé la création d’espaces de dialogue entre la société civile, les municipalités et les services publics, permettant d’élaborer des solutions adaptées aux réalités locales.
Sur le plan national, le programme a également eu une influence stratégique, en participant notamment à l’élaboration de la loi sur l’économie sociale et solidaire. Depuis son lancement, plus de dix mille bénéficiaires directs et indirects, principalement des jeunes en recherche d’emploi, ont été formés et accompagnés.
Par ailleurs, une attention particulière a été portée aux populations vulnérables. Le pôle économie sociale et solidaire (ESS) a soutenu la création de groupements agricoles et de coopératives artisanales, valorisant des savoir-faire ancestraux, comme ceux des potières de Sejnane Ces initiatives ont bénéficié de formations adaptées et ouvert des circuits de commercialisation équitables.
Qu’en est-il de la pérennisation du programme ?
Le comité de pilotage a identifié cinq composantes clés pour assurer la continuité :
la création de think-tanks en éducation et ESS;
le développement d’espaces citoyens dédiés à la participation;
ainsi que des recommandations opérationnelles visant à renforcer la coopération;
la professionnalisation des équipes;
et le financement durable.
En conclusion, ce programme est avant tout une aventure humaine. Il illustre avec force que la coopération constitue un levier puissant de solidarité. Si aujourd’hui les jeunes, les femmes et les associations se sentent plus fortes et légitimes, c’est la preuve du succès de cette démarche.
L’urgence d’un débat politique respectueux des différences et d’un renouveau démocratique est l’un des messages forts qui ressortent de la conférence de presse tenue ce mercredi 15 octobre 2025, à l’occasion du 62ᵉ anniversaire de la commémoration de la fête de l’Évacuation, ayant pour thème « Engagement patriote », organisé par une initiative commune de trois partis politiques (PDL, mouvement Hak, Parti social libéral) et des personnalités indépendantes.
Nafaâ Laribi, membre du comité de défense d’Abir Moussi, était présent ce mercredi 15 octobre lors de l’initiative commune autour de l’engagement patriote.
Il a souligné dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com la forte mobilisation de personnalités indépendantes, telles que M. Mohamed Ennaceur, ancien président de la République par intérim et ancien président de l’ARP, ainsi que la participation de partis politiques, forces indépendantes et acteurs de la société civile.
Cette initiative, selon lui, n’est autre que le fruit de quatre mois de travail intensif, témoignant ainsi de la conscience partagée de la gravité de la situation politique actuelle et l’urgence d’une amélioration démocratique.
Nafaâ Laribi a insisté sur la nécessité de rétablir un débat politique respectueux des différences, crucial pour dépasser plus de 15 ans d’antagonismes profonds qui ont conduit au 25 juillet 2021, portant atteinte à la légalité et à la légitimité, et qui a abouti à un durcissement du pouvoir exécutif ainsi qu’à la remise en cause des fondamentaux de l’État de droit.
Il a mis l’accent sur « la suppression de la séparation effective des pouvoirs, aujourd’hui réduite à trois fonctions subordonnées sous l’hégémonie présidentielle ».
Il précise dans ce contexte: « Cette situation a eu pour conséquence un affaiblissement grave de l’indépendance de la justice : les magistrats ne jugent plus en toute indépendance, mais sont mutés arbitrairement par de simples notes de service, en violation des principes du procès équitable ».
Toujours selon Nafaâ Laribi, « les libertés publiques sont aujourd’hui bafouées, alors que l’engagement patriote a permis un espace rare de débat libre et démocratique ».
Interrogé sur la forte mobilisation des acteurs engagés de la société, tout en constatant parallèlement une division croissante parmi les citoyens, phénomène absent en 2011, marqué par une montée de la haine et de la rancune, il a répondu que depuis 2011, les Tunisiens votent souvent sous le coup de l’émotion, sans réflexion approfondie. Cela a engendré une succession de déceptions et une perte de confiance envers l’ensemble de la classe politique. Certains avaient cru au 25 juillet, mais manquent des outils nécessaires pour en faire une analyse juridique précise.
Nafaâ Laribi a souligné que la majorité silencieuse devrait briser son mutisme, car le droit exige de ne pas rester silencieux.
Il a appelé à une prise de conscience face au recul des libertés, à la dégradation de la situation économique (avec un taux de croissance à 0,87%) et sociale, et à l’alarmante problématique du décrochage scolaire, qui concerne environ 80 000 jeunes chaque année.
Face à ces crises en cascade, il espère que l’engagement patriote sera à l’origine d’un véritable changement politique et social en Tunisie. Le choix symbolique de lancer cette initiative le 15 octobre, autour de la date commémorative de la fête de l’Évacuation, reflète une volonté réfléchie d’inscrire cette démarche dans un contexte porteur d’espoir.
Enfin, concernant la situation judiciaire d’Abir Moussi, Nafaâ Laribi a annoncé qu’une visite d’avocats de la section régionale de Tunis, y compris son président, est prévue la semaine prochaine afin d’organiser le déroulement de son audience à venir.
Après la conférence de presse tenue ce mercredi 15 octobre 2025, Thameur Saad, dirigeant du parti PDL, est revenu sur la signature d’un engagement patriote regroupant le PDL, le Mouvement Hak, le Parti social libéral ainsi que des personnalités indépendantes. Cet engagement, appuyé notamment par l’ancien président par intérim Mohamed Ennaceur, vise à promouvoir un État démocratique respectueux des droits de l’homme et à restaurer la confiance des citoyens.
Thameur Saad a insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un engagement national, mais d’un engagement patriote, ce qui, selon lui, est une distinction importante. Il a exprimé sa fierté d’avoir reçu l’ancien président de la République par intérim Mohamed Ennaceur, preuve de l’importance de cette initiative. Ce dernier, qui a dirigé le pays et occupé des postes clés dans plusieurs gouvernements tunisiens, connaît bien la réalité du pays et a accepté de signer cette initiative après en avoir pris connaissance en détail.
Thameur Saad a annoncé que la première procédure de signature était lancée et que cet engagement serait diffusé électroniquement sur les réseaux sociaux pour permettre à tous, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, de le signer. Il a précisé que cette initiative vise à construire un État démocratique respectueux des droits humains selon les conventions nationales et internationales, insistant sur la nécessité d’une démocratisation profonde du paysage politique.
Il a souligné que la Tunisie ne peut plus fonctionner en 2025 où les citoyens ne se sentent ni en sécurité, ni libres de vivre et de se développer normalement.
Face au constat de division croissante parmi les citoyens et à une majorité silencieuse souvent désespérée, Thameur Saad a reconnu ce sentiment d’exclusion et de déception vis-à-vis des pouvoirs politiques depuis 2011, rappelant que de nombreux Tunisiens espéraient une démocratie comparable à celle des pays développés, ce qui n’a pas été le cas.
Il a décrit la situation politique actuelle comme « une démocratie de façade où les citoyens peuvent s’exprimer mais sans réel impact, en citant Coluche qui a dit: « La démocratie, c’est cause toujours… ».
Il a affirmé la volonté de dépasser cette réalité pour vivre dans un État véritablement démocratique où chaque individu, association, parti ou intellectuel a le droit d’exprimer son opinion et de contribuer au développement social, économique, politique et culturel du pays.
Saad a aussi insisté sur la nécessité de rétablir l’esprit critique, qu’il estime mort depuis 2011, pour permettre à la société tunisienne de progresser. Il a relevé le désintérêt de la population pour la chose publique lié à des déceptions répétées, ainsi que des enjeux économiques et sociaux majeurs, comme le faible taux de croissance de 0,87% et un décrochage scolaire élevé.
Concernant les perspectives de changement concret, Thameur Saad a insisté sur la nécessité d’un grand renouvellement du système éducatif, capable de s’adapter aux réalités internationales pour donner un nouvel élan au pays.
Pour conclure, il a exprimé l’espoir d’une large adhésion des citoyens tunisiens à cette initiative, incluant les partis politiques, même ceux qui n’ont pas souhaité initialement y participer. Il a rappelé que ce document et cette démarche dépassent désormais le cadre du PDL pour devenir un engagement collectif et une initiative commune.
Mohamed Ennaceur, ancien président de la République par intérim et ancien président de l’ARP (Assemblée des représentants du peuple), était présent à la rencontre organisée par le PDL ce mercredi 15 octobre 2025. Celle-ci coïncidant avec la commémoration de la fête de l’Évacuation.
Lors de cette initiative commune autour d’un engagement national regroupant partis politiques d’opposition, le PDL en tête, le mouvement HaK, le Parti socialiste libéral et des personnalités indépendantes ainsi que des acteurs de la société civile, M. Ennaceur a souligné, dans une déclaration aux médias, que « la solidarité entre les citoyens ne fait que renforcer notre union en tant que Tunisiens. Nous ne pouvons qu’avoir de l’espoir en l’avenir ».
En ce mercredi 15 octobre 2025, jour de la fête de l’Évacuation, le PDL, le mouvement HaK, le parti social libéral ainsi que la présence de l’ancien président de la République Mohamed Ennaceur et les acteurs de la société civile se sont réunis en cette journée historique. Et ce, pour s’engager ensemble autour d’une charte nationale commune définissant, entre autres, le rôle de l’action politique. Autour de laquelle une justice équitable et des slogans porteurs sont le reflet de la volonté active et de l’engagement concret et urgent, bien que risqué, de piloter les axes de la législation politique et sociale qui garantissent les fondements de l’unité nationale.
Voici le contenu de cet engagement patriote :
« La nation apaisée a décidé, en tant que composante fondamentale, de publier un document convenu, intitulé “Engagement national“, une initiative citoyenne basée sur les principes et les objectifs suivants : la souveraineté et l’indépendance de la décision nationale, rejetant toute forme de tutelle ou de dépendance à des puissances étrangères.
L’exercice effectif de cette souveraineté à travers l’élection de ses représentants au gouvernement, via des élections libres, honnêtes, transparentes, soumises à un contrôle judiciaire rigoureux.
Un système démocratique fondé sur la séparation et l’équilibre des pouvoirs, renforçant la pluralité et la rotation pacifique au pouvoir.
Un État neutralisant les forces armées dans la politique, garantissant la liberté de conscience, la séparation de la religion et de la politique, et rejetant toute discrimination nuisant à l’unité sociale.
L’inscription effective des droits dans la loi et leur application à tous les citoyens sans distinction de quelque nature que ce soit, et l’ancrage d’un espace politique égalitaire.
Une politique économique visant à bâtir une économie dynamique, créatrice de richesse, et redistributrice équitablement, permettant le développement économique dans un contexte de compétition internationale économique et technologique.
La protection de la culture nationale, de l’identité enracinée dans sa diversité et son renouvellement, tout en encourageant le dialogue interculturel et la tolérance sans succomber à la standardisation globalisée.
Le respect des droits humains et l’engagement à éduquer les jeunes générations aux valeurs humaines, au développement de la pensée critique.
La garantie pleine et entière de la participation active des citoyens au débat politique et social sans ingérence partisane, préservant ainsi le système démocratique et la paix sociale. Un engagement professionnel, collectif et pluraliste à jouer un rôle responsable dans l’ancrage du processus démocratique.
La reconnaissance de la société civile comme acteur principal dans la gestion des affaires publiques, avec respect aux institutions de l’État.
Cet engagement vise à recourir uniquement à des moyens pacifiques, conformément à la constitution républicaine et civile, fondée sur la séparation et l’équilibre des pouvoirs, assurant l’intégrité des élections par une organisation transparente, et permettant au représentant élu de gouverner en confiance.
Il garantit aussi le droit démocratique à l’opposition et la création d’organes constitutionnels autonomes capables de freiner les abus et de combattre la concentration des pouvoirs, renforçant transparence et responsabilité sans exception.
Il promeut le dialogue politique par des mécanismes juridiques adéquats, dont une loi d’amnistie générale au bénéfice des prisonniers civils, des prisonniers d’opinion et des exilés…
Il condamne toutes les mesures non constitutionnelles et la confiscation des droits et libertés qui contredisent les cadres nationaux et internationaux des droits humains, notamment les textes similaires au décret 117 de 2021 sur les mesures exceptionnelles.
Il réaffirme l’importance des institutions garantissant les droits, notamment la Cour constitutionnelle, le Conseil supérieur de la magistrature et les hautes autorités indépendantes assurant leur protection contre toute intervention. Il vise aussi à assurer un traitement judiciaire impartial et indépendant pour tous les justiciables.
L’engagement patriote soutient la relance économique et sociale, encourage l’investissement et la paix sociale par un programme urgent de réformes et un plan de redressement.
Cet “Engagement patriote“, expression d’une conscience collective, affronte ensemble les défis présents et futurs avec une volonté commune sincère, cherchant à asseoir des bases solides fondées sur la confiance mutuelle et le respect de la pluralité comme garantie du vivre-ensemble et de la sauvegarde des institutions démocratiques de l’État.
Il appelle à dépasser les divisions, le discours de haine et le regret nostalgique du passé qui ne bâtit pas l’avenir du pays.
Au contraire, nous pouvons transformer positivement cet héritage par une union des forces dynamiques, la courageuse prise de décision, une planification rigoureuse et la solidarité de toutes les forces vives pour développer le pays et renforcer sa position dans le monde par la réaffirmation de son identité auprès de ses filles et fils ».
À l’occasion de la commémoration de l’évacuation de Bizerte, des rumeurs circulent sur un prétendu accord sécuritaire entre la Tunisie et l’Algérie. C’est ce qu’a fait savoir Elyes Kasri, analyste politique, via son post Fb.
Elyes Kasri part du constat que l’absence de débat national et de communication officielle alimentent méfiance et inquiétudes, ravivant des blessures historiques et suscitant la crainte que « la Tunisie perde son autonomie face à un voisin au passé et au présent controversés. Face à ces spéculations alarmantes, il est urgent de clarifier la situation. »
Vous trouverez ci dessous le post d’Elyes Kasri.
« La commémoration de l’évacuation de Bizerte par les forces françaises le 15 octobre 1963 est chahutée cette année par des rumeurs qui circulent au sujet d’un prétendu accord sécuritaire avec l’Algérie qui, faute d’un débat national ou d’une communication officielle sur ses motifs, modalités et objectifs, donnent à certains l’opportunité de semer un sentiment d’appréhension et d’amertume, incitant insidieusement à une assimilation au traité du Bardo du 15 mai 1881 imposé par la France et qui a abouti à une colonisation et une répression dures qui ont duré trois quarts de siècle et fait des dizaines de milliers de martyrs tunisiens.
De nombreux observateurs reprochent aux relations tuniso-algériennes depuis le départ de Bourguiba et de Ben Ali un caractère considéré déséquilibré, comme si le principal bénéficiaire de la pseudo révolution de la liberté et de la dignité était un pays voisin dont les autorités semblent vouer une aversion pathologique à toute velléité démocratique sur leur sol et dans leur voisinage.
Il serait tragique qu’en plus de la dégradation socio-économique et du recul de sa stature internationale, la Tunisie devienne, comme certains en Tunisie et en Algérie veulent le faire croire, l’appendice d’un régime voisin contesté à l’intérieur pour de bonnes raisons apparemment et à l’extérieur pour ce qui est considéré comme des velléités déstabilisatrices et hégémoniques.
Certaines rumeurs insidieuses, que le bon sens rejette avec vigueur et effroi, annoncent le prochain stationnement permanent en Tunisie de plusieurs milliers de soldats et sécuritaires algériens à partir du 20 octobre 2025.
Espérons vivement qu’il ne s’agit que d’une fake news à démentir officiellement et dans les faits. »