Le président Kaïs Saïed a ordonné le déploiement d’une équipe à l’usine d’acide phosphorique du Groupe chimique Tunisien (GCT) à Gabès «afin de remédier au plus vite aux problèmes», par allusion aux rejets toxiques de cette usine dont se plaignent depuis plusieurs années les habitants de la région, plaintes qui ont pris récemment la forme de sit-in et marches de protestation.
Latif Belhedi
Cette décision a été annoncée lors de la rencontre du chef de l’Etat avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, et le ministre de l’Environnement, Habib Abid, samedi 11 octobre 2025, au palais de Carthage.
On ne sait pas ce que les deux responsables vont pouvoir décider ou annoncer, puisqu’on ne les a pas entendus jusque-là parler du drame qui se déroule à Gabès, mais ce qu’on a compris, c’est que l’équipe conjointe des deux ministères qui va être dépêchée à Gabès doit «remédier au plus vite aux problèmes», selon l’expression du président.
Ils devront mettre en œuvre d’urgence un plan stratégique qui mette un terme définitif aux catastrophes environnementales, inspiré du plan élaboré par les jeunes de Gabès il y a plus de dix ans, a ajouté le président de la république.
Une baguette magique
Comment ces responsables vont-ils parvenir à mettre un terme définitif à la catastrophe environnementale à Gabès sans ordonner l’arrêt des machines de l’usine pollueuse ? Par quelle baguette magique vont-ils pouvoir changer une situation qu’on a laissé pourrir pendant deux ou trois décennies et qui s’est transformée, au fil des ans, en un drame sanitaire et humain qui nous explose aujourd’hui à la figure ?
On n’aimerait pas être à la place de ces responsables, car leur tâche ne sera pas de tout repos, mais on aimerait savoir de quels moyens et de quelle marge de manœuvre ils disposent pour pouvoir répondre aux attentes des habitants de Chatt Essalem et Ghannouch. Car entre les espérances des uns et les capacités de réponse des autres, il y a un énorme fossé que seul l’argent peut combler. Or, c’est l’argent qui manque le plus aujourd’hui dans les caisses de l’Etat, et il va falloir faire preuve d’une grande ingéniosité pour espérer débloquer les fonds nécessaires à l’opération de sauvetage de l’environnement à Gabès, qui plus est, dans un délai raisonnable et acceptable par la population.
Kaïs Saïed, qui dit suivre de près la situation, a noté, selon un communiqué de la présidence, que «de nombreuses irrégularités ont été détectées dans le fonctionnement de l’usine, notamment dans les procédures de maintenance et d’entretien des équipements par des spécialistes accrédités, entraînant les fuites de gaz» qui ont causé l’asphyxie de nombreux enfants transportés en urgence à l’hôpital.
Le président a également souligné qu’il n’y aura aucune tolérance pour quiconque a failli à ses devoirs, en avertissant contre toute tentative d’exploitation du mécontentement de la population de Gabès, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, en agitant, comme à son habitude, le spectre de vagues comploteurs qui chercheraient à attiser les tensions à Gabès pour s’attaquer à son régime, au risque de politiser une poussée de fièvre sociale amplement justifiée.
Entre espoir et incrédulité
«Notre peuple à Gabès, comme partout ailleurs dans la République, aura tous ses droits, car il est la véritable richesse, celui qui construira la Tunisie nouvelle comme il l’entend, une Tunisie verte, débarrassée de toute forme de pollution et de tous les pollueurs pollués», a déclaré le chef de l’Etat en recevant les deux ministres, sauf que les mots ne suffisent pas pour calmer les maux d’une population qui se sent abandonnée depuis très longtemps et qui est animée par un lancinant sentiment d’injustice.
C’est pourquoi, les habitants de Gabès, et tous les Tunisiens qui sont solidaires avec eux, attendent avec un mélange d’espoir et d’incrédulité l’annonce des remèdes miracles qui seront trouvés par la fameuse équipe dépêchée à leur chevet au cours des prochains jours.
La Tunisie lance une nouvelle attraction touristique dans le sud du pays avec le Balloons Event Show – Tunisia 2025, un festival international de montgolfières (et de parapentes) qui se déroulera sur trois sites : Djerba, Douz et Tozeur, du 24 octobre au 1er novembre.L’événement est organisé sous l’égide du ministère tunisien du Tourisme et par l’Association aéronautique tunisienne et le groupe Nadas. Vidéo.
Le festival s’ouvre à Djerba avec trois jours (du 24 au 26 octobre) de vols libres et captifs, de sessions à l’aube et au crépuscule, ainsi que de forums B2B et une soirée de clôture avec «Night Glow», un spectacle de drones et un concert.
La caravane se dirigera ensuite vers Douz, la «porte d’entrée historique du Sahara», où des démonstrations de vol et des soirées sont prévues les 27, 28 et 31 octobre, avec des rediffusions de «Night Glow» et des animations.
Tozeur accueillera des vols au-dessus de sites emblématiques comme Ong Jmal et des soirées les 29 et 30 octobre.
Les organisateurs font état de la participation d’équipes de pilotes de montgolfières et de paramoteurs de plus de 15 pays, ainsi que d’un forum professionnel, «Campagne d’hiver Djerba-Tozeur», dédié à la promotion du tourisme hivernal.
Selon les informations publiées par les organisateurs, l’accès à tous les espaces officiels du festival est gratuit. Certaines activités, comme les vols en montgolfière et les ateliers spécialisés, sont soumises à inscription. L’objectif affiché est d’allier promotion régionale, durabilité et innovation, en mettant en valeur l’artisanat, la musique et la gastronomie locaux.
Le ministère du Tourisme a rencontré le comité d’organisation début septembre pour discuter du programme et des stratégies de promotion numérique et internationale, afin d’en faire un événement annuel capable de générer des retombées économiques dans les régions du sud.
Le directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), Mohamed Mehdi Haloui, a déclaré que le festival représente «un événement très important pour la promotion du tourisme tunisien, notamment dans les régions désertiques».
Lors de la conférence de presse de présentation de l’événement, Haloui a expliqué que l’initiative combine le tourisme et l’aviation dans un nouveau format, «un nouveau produit qui enrichit et diversifie la destination tunisienne, contribuant à l’allongement de la saison touristique».
Le film ‘‘Le Pont’’ du réalisateur tunisien Walid Mattar a reçu le Prix du Jury Jeunes du 36e Festival du film arabe de Fameck – Val de Fensch (France), dont la cérémonie de palmarès s’est déroulée hier soir, samedi 11 octobre 2025.Bande-annonce.
Synopsis : Foued, jeune réalisateur, Safa, instagrameuse et Tita, rappeur, sont sur le tournage d’un clip quand par hasard ils tombent sur un paquet qui va les embarquer dans une sale affaire.
À la frontière entre deux mondes, ‘‘Le Pont’’ explore avec justesse les liens invisibles qui unissent les destins, entre exil, travail, espoir et désillusions. Un récit réaliste et poignant.
Au palmarès, ‘‘Songs of Adam’’ réalisé par l’irakien Oday Rasheed (2024) a été couronné du Grand Prix.
Prix de la Presse a été décerné à ‘‘La petite dernière’’ (2025) réalisé par la Franco-tunisienne Hafsia Herzi
Le Prix du Documentaire est revenu à ‘‘La vie de Siham’’ (2025) de l’Egyptien Namir Abdel Messeeh.
Le Prix du public a été décerné à ‘‘Sur la route de papa’’ d’Olivier Dacourt et Nabil AitakkaouaIi (2025)
Né en 1896 à Gênes, Eugenio Montale est poète et traducteur italien. Antifasciste, il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1975.
Il publie ses premiers poèmes en 1922, Dès cette période, il signe le Manifeste antifasciste. Surveillé et poursuivi par la police, il est licencié de son travail. Se déplace dans différentes villes italiennes où il se lie d’amitié avec des intellectuels et des créateurs progressistes.
Après la guerre, Montale devient journaliste, effectue des voyages à l’étranger, notamment, en France, en Bretagne, qui lui inspire ‘‘Finisterre’’, rencontre beaucoup de poètes et écrivains. En 1967, ses poèmes sont publiés chez Gallimard. Il décède en 1981, année où parait son septième et dernier recueil, ‘‘Autres vers et poèmes éparses’’. Son buste entre à la Scala de Milan.
Tahar Bekri
La vie s’enfuit
et quiconque tente de la faire refluer
rentre dans l’écheveau originel :
où pourrions-nous alors cacher, si nous tentons
à l’aide de rudiments ou pire, de survivre,
les objets qui nous paraissaient
une part non périssable de nous-mêmes ?
Il était une petite étagère
qui voyageait avec Clytie, réceptacle
de Saints Pères et de poètes équivoques, ayant
la vertu de flotter peut-être
sur la crête des vagues
quand le déluge aura tout englouti.
Au moins quelques miettes de toi
sinon de moi devraient vaincre l’oubli.
Et de moi ? L’espoir est que s’effacent
le visible zt le temps qui lui a
fourni la preuve douteuse que cette parole Est
(un E majuscule, seule lettre
de l’alphabet qui rend possible
ou du moins supposable l’existence)
Ensuite (tu as souvent porté
des lunettes noires et les as totalement
supprimées en même temps que les puces de John Donne)
prépare-toi au grand plongeon,
Nous fûmes heureux un jour, une heure un instant
et cela pourra-t-il etre détruit ?
Certains disent que tout recommence
copie conforme : mais je ne le crois pas
ni ne le souhaite. Toi aussi
le crois-tu ? Il n’y a pas de sibylle à Cumes
pour le savoir. Et si cela était, nul ne serait
assez nigaud pour lui prêter l’oreille.
Traduit de l’italien par Patrice Dyerval Angelini
‘‘Autres vers et poèmes éparses (Derniers poèmes) – Poèmes choisis 1916-1980’’, Poésie/Gallimard, 1991.
Les marches de protestation qui se succèdent depuis quelques jours à Chatt Essalam, à Gabès, contre la pollution de l’air et de l’eau provoquée par les rejets toxiques de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT), et qui drainent des citoyens de toutes conditions, notamment des femmes et des enfants, doit tous nous interpeller : décideurs politiques, acteurs de la société civiles et citoyens.
Latif Belhedi
On ne peut reprocher aux habitants de la région, quelque 400 000 âmes, qui souffrent de cette pollution s’aggravant d’année en année, sans qu’aucune mesure concrète n’est prise par les autorités pour en atténuer l’impact sur l’environnement et la santé, de protester devant l’usine du GCT, désormais gardée comme une caserne, et de crier leur ras-le-bol.
On sait que la transformation du phosphate en engrais émet des gaz toxiques tels que le dioxyde de soufre et l’ammoniac.
Le principal déchet solide produit est le phosphogypse, que l’usine rejette dans la mer. Elle contient du radium qui se désintègre en radon, un gaz radioactif cancérigène.
Cela fait au moins une décennie – depuis que les Tunisiens se sont débarrassés de la peur et ont repris leur liberté de parole – que les acteurs de la société civile alertent les autorités régionales et nationales, organisent des meetings, frappent aux portes des responsables, à Gabès et à Tunis, pour attirer leur attention sur une situation qui ne saurait plus durer sans mettre gravement en danger la vie de dizaines de milliers de citoyens complètement désarmés face à l’ogre de la pollution. Mais, au-delà des paroles, des promesses et des inchallahs, rien ne se fait concrètement sur le terrain, et l’usine du GCT, dont les équipements sont obsolètes, continue de rejeter ses poisons dans la nature, empestant l’air, la mer, la terre et l’unique oasis maritime au monde, qui aurait pu attirer beaucoup de visiteurs à Gabès, mais qui se meurt jour après jour, dans l’indifférence générale.
Le silence des autorités est inacceptable
Lorsque des élèves sont asphyxiés, transportés à l’hôpital dans un état critique et que leurs parents s’alarment et descendent protester dans la rue, on ne peut plus fermer les yeux ou tenir des propos soporifiques qui n’endorment plus personne. Il faut agir. Parler, oui, expliquer, oui, essayer de calmer les esprits, oui. Mais agir, surtout, montrer que l’on est réactif, qu’on est conscient de la gravité de la situation et qu’on fait quelque chose pour essayer d’atténuer les impacts de la pollution chimique sur la santé et l’environnement. Aussi, le silence dans lequel semblent se réfugier les responsables régionaux et nationaux est-il inacceptable.
On comprend la gêne des responsables : le GCT est un fleuron de l’industrie nationale, sa production est exportée et elle rapporte des sommes conséquences aux caisses de l’Etat. L’arrêt de ses usines est impensable. D’autant que la Tunisie, qui était autrefois le cinquième producteur mondial d’engrais à partir du phosphate, a chuté à la dixième place au cours des quinze dernières années. Sauf que, ne rien faire, alors que des enfants voient leur santé mise en danger par les rejets toxiques de ces mêmes usines, est tout aussi impensable.
Pollution chimique à la plage Chatt Essalam, Gabès.
On sait aussi que les finances publiques sont exsangues et que des solutions au problème de la pollution industrielle à Gabès, et ailleurs, à Sfax ou dans le bassin minier de Gafsa, sont très couteuses et ne sauraient être mises en œuvre demain la veille.
On a perdu beaucoup de temps. On a longtemps reporté la solution des problèmes quand ils ont commencé à se poser, et voilà que nous nous trouvons aujourd’hui complètement démunis et impuissants et que, nous nous réfugions «très courageusement» dans le silence, en renvoyant la patate chaude aux forces de sécurité désormais appelées à remettre de l’ordre à Gabès. Mais que peuvent-elles faire ? Tout au plus calmer momentanément les esprits échauffés, mais tant que le problème n’a pas commencé à être réellement résolu, il y aura de la tension à Gabès, mais aussi, ailleurs, dans les autres hotspots, qui ne manquent pas dans notre.
«Respirer et vivre avec moins de tumeurs»
Evoquant ce qu’il a appelé le «harak de Gabès», un Gabésien a écrit que les habitants de la ville et de la région «veulent seulement respirer et vivre avec moins de tumeurs», par illusion à la prolifération des atteintes de cancer parmi eux. Dénonçant la duplicité des autorités dont «les actes et les paroles sont complètement déconnectés», il a ajouté : «L’Etat est visiblement incapable de mener une politique industrielle qui ne tue pas l’être humain ou de traiter les problèmes sanitaires qui en découlent et qui provoquent une mort lente et certaine». Et d’avertir que la région est en train de se transformer en «un champ de mines risquant d’exploser à tout moment».
Gabès panse ses blessures, s’interroge, crie, interpelle, et attend des réponses de la part des responsables politiques qui devraient commencer par aller à la rencontre des populations, pour les écouter, recueillir leurs doléances et apporter des débuts de réponses à leurs questions. Mais où sont passés ces responsables ? Pourquoi ne les entendons-nous pas ? N’ont-ils pas de solutions à nos problèmes ?
La défense civile de Gaza a affirmé vendredi 10 octobre 2025 que près de 200 000 personnes étaient revenues dans le norddu territoire palestinien depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Fabuleux peuple palestinien, magnifique Gaza, qui plie mais ne rompt pas. Détruite, rasée, assassinée mais restée debout, digne et fière pour avoir tenu en échec l’ignoble machine de guerre du raciste et corrompu Benjamin Netanyahu, maître d’œuvre du génocide des Palestiniens.
Abdelaziz Dahmani
Heureux jour, le vendredi 10 octobre 2025, cessez-le-feu ou paix «provisoire» (car rien n’est durable ou définitif avec l’Etat d’Israël), le peuple palestinien, et notamment celui de Gaza, respire de bonheur, après 730 jours au cours desquels il a connu toutes les horribles facettes de l’enfer sur terre…
Admirables Palestiniens, exceptionnels, réduits à toutes les misères, exposés à tout instant à la faim, à la soif et à la mort, ils sont restés debout, réduits à la mendicité, sans toit, ni travail, ni de quoi manger, ni médecin pour se soigner, ni école pour les enfants…, mais debout et fiers. Même si les seuls chemins permis aux survivants sont ceux des cimetières collectifs, avec juste des numéros plantés dans le sable, pour désigner leurs morts.
Israël, devenu, encore plus raciste, plus sanguinaire, voulait réduire Gaza à rien, à la disparition même de l’Histoire, de son passé, de sa culture et de son identité. Cette ville millénaire, Israël voulait la réduire en poussière. Ce dessein, qui a germé dans la tête pourrie de Itamar Ben G’vir et autres monstres sionistes, n’a pu être réalisé… Car le peuple palestinien reste grand et admirable de courage, de dignité, d’honneur.
Ce peuple de Palestine et, surtout, de Gaza, réduit à presque à rien, n’a pas mis en échec seulement Israël. Il a mis en échec aussi les soutiens occidentaux de cet Etat factice et belliqueux qui sème la haine et la mort au Moyen-Orient depuis 1948. Ces soi-disant puissances occidentales qui croient avoir droit de vie et de mort sur le reste de l’humanité. Et à leur tête un Donald Trump plus déconcertant que jamais, qui, après avoir armé Israël et attisé la violence dans la bande de Gaza, se veut, aujourd’hui, maître de cérémonie d’une improbable paix.
La déportation des Palestiniens est une «ligne rouge»
En réalité, c’est Trump que le peuple de Gaza a mis en échec. Rappelez-vous, les débiles déclarations du président américain, lors de son intronisation à la tête des États Unis, en janvier de cette année, lorsqu’il a formé le vœu de déporter les deux millions de Gazaouis vers l’Egypte et la Jordanie, de vider Gaza de sa population et d’y construire une Riviera sur la côte orientale de la Méditerranée, une sorte de club de riches, son jardin privé, son parcours de golf… Mais les Gazaouis lui ont résisté et n’ont pas abandonné leur terre, et là, il faudrait aussi rendre hommage à l’Egypte, qui a fait de la déportation des Palestiniens une «ligne rouge»…
On ne le dira jamais assez, mais dans cette affaire de Gaza, c’est le fasciste Netanyahu qui a subi son plus grand échec politique en n’atteignant aucun de ses objectifs, malgré l’ampleur inégalée des massacres et des destructions infligés aux Palestiniens et à son propre peuple.
Souvenez-vous, après le drame du 7 octobre 2023, Netanyahu s’est donné pour mission de briser le Hamas en peu de temps et libérer aussi rapidement les otages israéliens. Que s’est passé ? Deux ans après, le Hamas est certes fortement secoué, affaibli, muselé, mais il n’a pas été battu et n’a pas rendu les armes. Et la résistance palestinienne, avec ou sans le Hamas, restera toujours debout.
La leçon d’abnégation et de résilience du peuple palestinien
Avec les inhumaines destructions qu’il a provoquées, Israël s’est vengé d’une façon ignoble sur les Palestiniens, simples citoyens, assassinant plus de 20 000 bébés et enfants. Et par un retour de manivelle, il a rendu la cause de la libération de la Palestine visible dans le monde entier. Et a fait d’Israël un pays hors-la-loi, banni, haï et stigmatisé lors des innombrables et immenses manifestations propalestiniennes dans le monde entier et, surtout, dans les pays occidentaux, principaux alliés de l’Etat hébreu, où le drapeau palestinien n’a jamais été aussi visible dans les rues.
Certes, Gaza est détruite par la force brutale et la haine destructrice d’un Etat voyou, aujourd’hui mis au ban de l’humanité. Mais Gaza est toujours debout et son peuple, admirable de courage, donne une leçon d’abnégation et de résilience au reste du monde, y compris à nos régimes arabes, riches et moins riches, soumis à leurs maîtres occidentaux, repliés sur leurs médiocres problèmes internes et empêchant leurs peuples de respirer…
Un dernier mot : avant le 7 octobre 2023, la cause palestinienne était presque morte et enterrée… La voilà aujourd’hui plus vivante que jamais, malgré les malheurs et les destructions… Et c’est l’ignoble Netanyahu, aveuglément soutenu par les extrémistes juifs, qui met aujourd’hui l’existence d’Israël en danger, en tout cas dans la conscience des hommes justes !
Le Prix Nobel de la Paix 2025 n’a pas été attribué au président américain Donald Trump, qui en a exprimé publiquement le vœu et pas qu’une seule fois (le lui attribuer aurait été porter un coup fatal à un prix qui a une forte valeur morale). C’est une activiste politique pro-américaine voire trumpiste, pro-israélienne et islamophobe notoire, María Corina Machado, figure de l’opposition vénézuélienne au président Nicolás Maduro, qui a finalement été distinguée.
Le comité Nobel a justifié sa décision en soulignant «ses efforts pour une transition pacifique et démocratique» dans un pays confronté à des tensions politiques et sociales profondes.
On rappellera au comité Nobel, qui semble l’avoir oublié, que Mme Machado est une fervente partisane du Likoud, le parti raciste israélien. Plus tôt cette année, elle a prononcé un discours lors d’une conférence de fascistes européens, dont Geert Wilders et Marie Le Pen, appelant ouvertement à une nouvelle Reconquista, faisant référence au nettoyage ethnique des musulmans et des juifs espagnols au XVIe siècle. Une militante de la paix ne soutiendrait pas un Etat génocidaire et n’appellerait pas à une guerre de religions!
Ingénieure et ancienne députée, María Corina Machado s’était imposée comme l’une des principales voix de l’opposition. Après avoir remporté les primaires de l’opposition en 2023, sa candidature à la présidentielle de juillet 2024 a été invalidée par la Cour suprême pour des motifs controversés. Depuis, elle vit dans la clandestinité et fait l’objet de poursuites pour «conspiration» et «incitation à la haine», des accusations qu’elle rejette.
Le Nobel souligne son engagement pacifique et sa persévérance dans la défense des droits politiques au Venezuela. La distinction intervient alors que ce pays pétrolier connaît une crise économique durable, des pénuries, une forte inflation et un climat politique tendu, avec des contestations électorales et une répression de l’opposition.
Les réactions sont partagées : ses soutiens y voient une reconnaissance internationale de la lutte pour la démocratie, tandis que le gouvernement de Caracas parle d’«ingérence». Plusieurs capitales occidentales, dont Washington et Bruxelles, ont salué la décision et appelé au respect des libertés.
Pour les observateurs, ce Nobel met en lumière la situation politique au Venezuela, mais n’implique pas de changement immédiat dans le fonctionnement du régime de Nicolás Maduro.
Un rêve quihabite encore les citoyens de Bizerte : le réaménagement de l’espace du Centre sportif du Nadhor, dédié au Club athlétique Bizertin (CAB), érigé dans les années 1990 dans le cadre d’un projet présidentiel. À l’époque, cette initiative avait suscité un immense espoir parmi nos concitoyens, nourrissant la vision d’un avenir meilleur pour la jeunesse et la ville tout entière.
Lotfi Sahli
Lors de la révolution de 2011, alors que des troubles et des mouvements de contestation éclataient un peu partout dans le pays, un certain chaos s’est également abattu sur plusieurs édifices symbolisant l’autorité. Le Centre sportif du Nadhor n’a malheureusement pas été épargné : doté d’un stade en gazon artificiel, d’un restaurant bien équipé et d’un dortoir comportant plusieurs chambres de séjour, il a subi à son tour le vol et le saccage perpétrés par certains individus profitant du désordre ambiant.
Souhaitant relancer le processus de réhabilitation du complexe sportif et de réaménagement de son espace environnant, les autorités locales envisagent aujourd’hui de redonner vie à ce site emblématique.
S’étendant sur un titre foncier de 48 hectares appartenant à l’État, cet espace constitue une réserve foncière stratégique pour la ville de Bizerte, d’autant plus précieuse que cette dernière souffre d’un déficit foncier, étant encerclée par la mer sur deux côtés et bordée par la montagne de l’autre.
Situé sur une colline verdoyante, jouxtant la forêt, le site offre un cadre naturel exceptionnel, propice à la création d’un véritable pôle sportif, récréatif, d’habitation et environnemental au service de la population bizertine.
C’est ainsi que les membres du conseil local de développement, accompagnés des représentants de la municipalité de Bizerte, du ministère du Domaine de l’État et de la direction régionale de l’Équipement, se sont réunis pour examiner la proposition spontanée de l’architecte Mohamed Ouerghi, qui a présenté avec enthousiasme son projet de réhabilitation et les différentes étapes de sa mise en œuvre, entamé depuis 2019 à l’époque de l’initiative Bizerte Smart City.
Mohamed Ouerghi.
Les composantes du projet
Le concept, tel que présenté par l’architecte, vise à créer un ensemble intégré, multifonctionnel, écologique et respectueux de l’environnement, comprenant :
– un complexe sportif moderne, dédié au mythique CAB, comprenant plusieurs terrains pour les différentes disciplines;
– un centre sportif polyvalent destiné aux visiteurs ;
– un centre d’hébergement pour les sportifs ;
– un complexe d’habitat social et de standing, pouvant accueillir au moins 500 logements collectifs et individuels ;
– un groupe scolaire, dont une partie sera dédiée aux sportifs d’élite ;
– un centre médical pour répondre aux besoins de santé et de suivi des athlètes et de la population (médecine sportive, infirmerie, centre de physiothérapie) ;
– un espace commercial.
Il est à signaler que le terrain est favorable à l’aménagement, étant longé par une route de 30 mètres, prévue par le Plan d’aménagement de l’urbanisme (P.A.U.) de la ville de Bizerte, approuvé en 2009.
Les différentes bâtisses seront alimentées en électricité grâce aux énergies renouvelables, et le tri sélectif des ordures ménagères sera mis en place, dans le cadre d’une cité interconnectée et intelligente, sous la supervision et l’égide de l’ANME, de l’Anged et de l’ATI.
La Municipalité de Bizerte, la Snit, l’AFH, l’OLM, le Commissariat régional du tourisme, la Caisse de Dépôt et de Consignation, ainsi que les banques, seront des acteurs incontournables pour la réussite de ce projet, dont le coût prévisionnel est estimé à environ 400 millions de dinars. Sa réalisation se fera par étapes, en partenariat public-privé (PPP) pour une partie du financement.
Le festival Cinémajet, organisé par la Délégation de l’Union européenne en Tunisie en collaboration avec CinémaTdour, un projet innovant et unique de cinéma itinérant, consacre une journée à l’Italie, samedi 11 octobre 2025, afin de mettre en lumière le patrimoine cinématographique et musical italien et ses liens avec la Tunisie.
L’événement, organisé par l’ambassade d’Italie à Tunis, se tiendra à Nefta, dans le sud-ouest du pays, avec un programme alliant rencontres professionnelles, spectacles et grand cinéma d’auteur.
Au programme : une discussion à la maison d’hôtes Dar Nefta, en centre-ville, sur le thème «Cinéma redécouvert. Restauration et préservation des films», qui sera animée par Elena Tammaccaro, directrice exécutive de L’Immagine Ritrovata à la Cinémathèque de Bologne et spécialiste de la restauration et de l’archivage, et par le réalisateur Mohamed Challouf, cofondateur de l’association Ciné-Sud Patrimoine, engagée dans la préservation des mémoires cinématographiques.
À 19h00, le ciné-concert «Aller-retour en Méditerranée» proposera une sélection de courts métrages muets tunisiens et italiens réalisés entre 1910 et 1920, accompagnés d’improvisations live de la pianiste italienne Francesca Badalini et de musiciens de l’Institut supérieur de musique de Sousse.
À 20h10, un hommage à Claudia Cardinale sera rendu avec la projection du chef-d’œuvre de Valerio Zurlini de 1961, ‘‘La jeune fille à la valise’’, considéré comme l’une des œuvres emblématiques du cinéma italien d’après-guerre.
«Focus Italia» propose un voyage alliant protection du patrimoine, création musicale et mémoire cinématographique. L’objectif est de favoriser la circulation des images en Méditerranée et de consolider la coopération culturelle entre l’Italie et la Tunisie, en offrant au public de Nefta une expérience partagée alliant histoire du cinéma et performance contemporaine.
La Cinémathèque de Bologne, institution internationale de premier plan, a également œuvré activement à la restauration et à la préservation du patrimoine cinématographique tunisien.
La journée consacrée à l’Italie à Nefta coïncide également avec la célébration en Tunisie de la 25e Semaine de la langue italienne dans le monde, avec un riche programme d’événements du 13 au 18 octobre, renforçant ainsi la présence culturelle italienne dans le pays.
Pour célébrer le 111e anniversaire du voyage de l’artiste germano-suisse Paul Klee en Tunisie, KleeXperience propose un voyage immersif gratuit à travers l’art, la technologie et l’émotion dans la Médina de Tunis : un mapping architectural, une installation lumineuse interactive et de la musique live.
Ce programme, créé par le duo Juliana & Andrey Vrady, sous l’égide du Goethe-Institut et en collaboration avec Mushmoom, se déroulera, en même temps, au Centre culturel Slimania à Tunis et au Zentrum Paul Klee de Berne.
L’événement débutera par un mapping dans la cour de Slimania, accompagné d’une performance live du producteur tunisien Dawan, pour une soirée d’ouverture mêlant arts visuels, son et architecture locale.
Du 12 au 15 octobre, l’après-midi, le projet se transforme en installation participative : les émotions des visiteurs, détectées en temps réel, sont traduites en couleurs et intégrées à un dispositif lumineux inspiré des œuvres de Klee, donnant naissance à une œuvre collective en constante évolution.
Le programme comprend également une masterclass, «Session Empathie : Humain/IA – Comment vous sentez-vous», le 14 octobre de 10 h 30 à 12 h 30, animée par les artistes Vrady et consacrée à la relation entre émotions, art et intelligence artificielle.
KleeXperience s’inscrit dans une longue série d’études et d’initiatives inspirées par le séjour de Klee en Tunisie en avril 1914, moment crucial de ses recherches sur la couleur et de son évolution vers l’abstraction, comme le soulignent les expositions et publications du Zentrum Paul Klee. L’initiative propose un dialogue entre patrimoine, espace urbain et nouvelles technologies, avec une attention particulière portée à l’engagement du public.
L’Algérie et la Tunisie ont signé, le 7 octobre 2025, un accord conjoint dans le secteur de la défense, à l’issue d’une visite de travail du ministre de la Défense Khaled Sehili à Alger, qui était accompagné de hauts gradés de la marine et des forces terrestres tunisiennes. Cet accord, on n’en connaît pas encore les détails mais qui suscite des réactions prudentes et mitigées, notamment du côté tunisien où certains se méfient de ce qu’ils considèrent comme une «volonté de domination algérienne.»
Latif Belhedi
Cet accord, annoncé par le ministère algérien de la Défense, constitue une étape importante dans les relations bilatérales et un pas important vers le renforcement de la coopération militaire entre les deux pays, lit-on dans le communiqué officiel algérien.
Au cours de cette visite, précise encore le communiqué, le responsable tunisien a été reçu par le général Saïd Chengriha, ministre délégué auprès du ministère de la Défense nationale et chef d’état-major de l’armée algérienne.
Les deux parties ont examiné les possibilités de coopération et discuté des moyens de renforcer la coordination sur les questions d’intérêt commun, notamment les défis sécuritaires auxquels la région est confrontée, ajoute le communiqué.
Par la suite, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu le ministre Sehili, réaffirmant la solidité des relations historiques et stratégiques entre les deux pays.
«Les entretiens préparatoires à cette signature ont porté, selon le ministère algérien de la Défense, sur un renforcement de la coopération militaire et sécuritaire, ainsi que sur l’élargissement du contrôle transfrontalier», rapporte Jeune Afrique.
Précarité de la sécurité régionale
Le journal parisien rappelle le contexte international et régional dans lequel la signature de ce traité est intervenue et évoque les deux attaques de drones ayant visé, début septembre, des bateaux de la flottille pour Gaza ancrés en rade du port tunisien de Sidi Bou Saïd. Attaques qui, selon une enquête de la chaîne américaine CBS News, auraient été approuvées en personne par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Selon Jeune Afrique, «ces frappes sur le petit port ont montré toute la précarité de la sécurité tunisienne, d’autant que tout s’est déroulé à quelques centaines de mètres du palais de Carthage et sous les fenêtres de la résidence de l’ambassadeur des États-Unis, qui surplombe le rivage.»
Pour l’Algérie qui, selon les termes de Jeune Afrique, «considère [La Tunisie] souvent comme un poste avancé de son propre territoire», l’accord avec la Tunisie s’inscrit dans une volonté de mieux protéger ses propres frontières.
On ne connaît pas encore les détails de l’accord en question, mais on peut estimer qu’il n’a pu être signé sans l’aval ou sous la dictée du président de la république Kaïs Saïed, chef suprême des forces armées et de l’Etat tunisien, comme l’a fait remarquer le général à la retraite Kamel Akrout dans un poste Facebook, hier soir, jeudi 9 septembre. Lequel a souvent souligné dans ses déclarations ce qu’il appelle «l’unité de destin» entre les deux pays voisins.
La XXVe édition de la Semaine de la langue italienne dans le monde se tiendra dans plusieurs villes tunisiennes du 13 au 18 octobre 2025, avec, au programme, un riche programme d’événements culturels.
L’objectif des organisateurs, l’ambassade d’Italie et l’Institut italien de culture de Tunis, est de célébrer l’espace linguistique, culturel et social de l’italien, en imaginant une nouvelle communauté italophone globale, unie non seulement par la connaissance de la langue, mais aussi par la proximité culturelle avec l’Italie et son patrimoine.
Cette édition de la Semaine, mise sous le haut patronage du président de la République italienne, est consacrée au thème «Italophonie : une langue au-delà des frontières», une réflexion sur la valeur de l’italien en tant que langue vivante, inclusive et partagée.
L’italien n’est plus uniquement une langue nationale, mais est aujourd’hui perçue comme une langue d’adoption, de mémoire et de rencontre, capable de franchir les frontières géographiques, culturelles et identitaires, et de créer des liens entre personnes et communautés à travers le monde.
Le programme prévoit six journées de manifestations impliquant universités, écoles et institutions culturelles tunisiennes. Il y aura des conférences académiques sur les thèmes de la migration et du plurilinguisme; des rencontres avec des écrivaines italophones; des projections de films; des concerts réunissant des voix italiennes et tunisiennes; ainsi qu’une exposition d’art contemporain organisée en collaboration avec la Fondation Orestiadi de Gibellina.
La Semaine de la langue italienne dans le monde est une initiative promue chaque année par le ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, dans le but de diffuser et valoriser la langue italienne dans le monde, à travers le réseau des Instituts italiens de culture, des ambassades, des consulats et des lectorats universitaires.
A l’évidence et à l’écoute et à la lecture des différents médias, il y a une dichotomie ou un décalage entre les affirmations de la Banque centrale de Tunisie (BCT) et du Gouvernement selon lesquelles l’inflation est en train de baisser de mois en mois en Tunisie et les affirmations contraires des ménagères et chefs de famille qui ont de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts et boucler leurs fins de mois.Qui croire et qu’en est-t-il vraiment ?Une réponse et un éclairage édifiant de la part d’un économiste universitaire et expert international.
Dr Sadok Zerelli
Lors de sa dernière audience accordée au Gouverneur de la BCT, le Président de la République s’est félicité de l’efficacité des choix économiques nationaux qui ont permis une baisse du taux d’inflation qui, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS), serait passé, en glissement annuel, de 5,6% en avril 2025, à 5,3% en juillet et à 5% en septembre. Ce faisant, le Président de la République occulte le prix très élevé payé par l’économie nationale sous forme de ralentissement des investissements et de croissance économique en raison du taux directeur très élevé (7,5%) qui est à la base de la politique monétaire très restrictive suivie par la BCT.
Plus grave encore, il ne fait pas doute que ces chiffres officiels de baisse de l’inflation que la BCT annonce chaque mois avec fierté et s’en attribue même les mérites, provoquent des rires jaunes chez les ménagères qui vont tous les jours au marché et reviennent avec un couffin de plus en plus vide pour le même budget de dépense et chez tous les Tunisiens qui ont de plus en plus des difficultés à joindre les deux bouts.
La question qui s’impose d’elle-même est la suivante : s’agit-il d’un signe réel d’une plus grande maîtrise des équilibres macroéconomiques ou d’un habillage politique destiné à rassurer une population épuisée par la cherté de la vie? Autrement dit, s’agit-il d’une réalité économique et sociale ressentie et vécue par les Tunisiens ou d’un mensonge d’Etat habillé sous formes de statistiques officielles qui, sans mettre en cause l’honnêteté intellectuelle des fonctionnaires de l’INS qui les établissent ou les accuser de manipuler les chiffres, ne reflètent pas la réalité vécue par les citoyens ?
La réponse que je vais tenter dans cet article d’apporter à ces questions se veut objective et scientifique, loin de toute considération politique politicienne, en faveur ou contre qui que ce soit.
Malgré la baisse progressive du taux d’inflation, calculé par l’INS selon la même méthodologie, il n’en demeure pas moins qu’un taux d’inflation qui qui a atteint 5% au mois de septembre est trop élevé pour une économie dont le taux de croissance pour l’année 2025 est estimé à 1,9%, notamment par la Banque mondiale. Les lois économiques enseignent que le différentiel entre le taux de croissance économique dans un pays et le taux d’inflation annuel se traduit automatiquement par une baisse de la compétitivité nationale et donc par un plus grand déséquilibre de sa balance commerciale et de sa balance des paiements, une baisse de la parité de sa monnaie nationale, un plus grand endettement extérieur et une aggravation de ses déséquilibres macroéconomiques structurels.
Ce cercle vicieux s’aggrave lorsque les pays partenaires de son commerce extérieur enregistrent des taux d’inflation nettement plus faibles, comme c’est le cas actuellement dans les pays européens où le taux d’inflation moyen se situe à 2,4% par an.
En termes de comparaison internationales avec des pays de taille similaire et concurrents, lorsqu’on sait que le taux d’inflation au Maroc n’a pas dépassé 0,3% (août 2025), 1,68% en Jordanie (juillet 2025), 2,2% au Sénégal (août 2025) et que certains pays ont même réussi à éradiquer totalement l’inflation et enregistrent des taux d’inflation négatifs (déflation) tels que l’Algérie où celui-ci s’est élevé à -0,26% au mois de juillet 2025, il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser et se féliciter pour avoir enregistré un taux d’inflation de 5% au mois de septembre.
Une autre raison pour ne pas crier victoire est qu’une baisse du taux d’inflation ne signifie nullement que les prix ont baissé comme pourrait l’interpréter l’opinion publique, mais signifie seulement que les prix ont continué à augmenter mais à un rythme plus lent que par le passé. Autrement dit, un tel résultat signifie que les prix continuent de grimper, mais moins vite qu’avant et il serait naïf de croire que cette baisse du taux d’inflation reflète une amélioration du quotidien des Tunisiens et encore moins de leur pouvoir d’achat.
D’autre part, il ne faudrait pas oublier qu’une bonne partie de la baisse de l’inflation enregistrée ces derniers mois n’est pas due à la politique monétaire restrictive suivie par la BCT, mais à une baisse du pouvoir d’achat et donc du niveau de vie, résultantes directes de l’augmentation passée des prix (9,3% en 2023, 7,1% en 2024), du blocage des salaires depuis 2022 et de la raréfaction des crédits bancaires, en raison du taux directeur très élevé fixé par la BCT (+7,5%) qui engendrent des taux débiteurs bancaires «d’enfer» de l’ordre de 12 à14%.
Enfin, last but not least, l’inflation réelle en Tunisie est probablement pour ne pas dire certainement supérieure aux taux officiels et ceci en raison de la méthodologie même utilisée par l’INS pour mesurer l’inflation en Tunisie.
Défaillances méthodologiques
L’inflation est un concept économique dont la définition est très simple : c’est l’augmentation des prix de tous les biens et services échangés dans une économie d’une période à une autre (année, trimestre, mois…).
Bien que sa définition soit claire, sa mesure nécessite la collecte d’une énorme masse d’informations et pose beaucoup de problèmes d’ordre méthodologique.
Ainsi, on distingue principalement deux indicateurs de mesure de l’inflation (il existe un troisième, appelé l’indice des prix de gros, mais qui est rarement utilisé) :
Le déflateur du PIB : il est égal au rapport du PIB d’un exercice estimé aux prix en vigueur durant cet exercice (prix courants) au PIB du même exercice estimé au prix d’une année de base (prix constants). La Comptabilité Nationale de chaque pays calcule systématiquement cet indice d’inflation globale et l’utilise pour déflater les agrégats économiques et les comparer d’une année à l’autre pour mesurer leur évolution réelle sans prise en compte de l’inflation. Il s’agit de loin du meilleur indicateur de mesure de l’inflation dans un pays, car il mesure l’évolution des prix de tous les produits et services, y compris des matières premières et produits semi-finis utilisés dans le processus de production. Comme tous les instituts statistiques du monde, l’INS calcule cet indice de l’inflation annuelle globale mais ne publie pas les résultats, probablement parce qu’ils sont plus défavorables pour le gouvernement que les résultats de la deuxième méthode de calcul de l’inflation
L’indice du coût de la vie : on l’appelle aussi «Indice des prix à la consommation» ou IPC. Méthodologiquement parlant, il est moins significatif de l’inflation réelle et globale dans une économie parce qu’il ne prend en compte que les biens et services consommés couramment par le ménage, à l’exclusion de ceux utilisés par les entreprises et les producteurs dans le processus de production. En plus, les prix sont pondérés par des poids souvent arbitraires qui ne reflètent pas toujours bien les comportements et les besoins de consommation réels.
En Tunisie, l’INS calcule l’IPC sur la base d’un panier de la ménagère qui est censé être représentatif de la consommation d’un ménage tunisien moyen. Ce panier comprend plus de 1200 produits et services répartis en 12 grands groupes, conformément à la classification internationale (Coicop).
Ci-dessous, pour information et culture générale des lecteur(ce)s, la répartition du panier de la ménagère utilisée par l’INS, afin qu’ils(elles) jugent d’eux (elles)-mêmes de son réalisme :
Il est évident à tout observateur qu’une telle structure de consommation ne reflète ni celle d’un ménage à faible revenu (qui consacre beaucoup plus que 28% de son revenu à la nourriture et à l’habitat), ni celle d’un ménage à haut revenu qui consacre beaucoup plus que 4% aux dépenses de loisirs et à la culture, ni même celle d’un ménage moyen qui consacre beaucoup plus que 2% de ses dépenses pour l’enseignement et l’éducation de ses enfants, surtout à l’ère où l’enseignement dans des écoles et universités privées est de plus en plus répandu en raison de la dégradation de l’enseignement public.
Dans tous les cas, le panier est censé représenter la structure de consommation d’un «ménage moyen» au sens statistique du terme, qui ne reflète pas exactement la consommation d’un ménage rural ou urbain, riche ou pauvre.
On relève également que le faible poids accordé aux dépenses d’alimentation (28% alors qu’elles dépassent en réalité 40% et même plus compte tenu de l’inflation cumulée durant ces dernières années) fait que la stabilité de certains produits subventionnés (pain, carburant, sucre, etc.) biaise le résultat final et engendre un taux d’inflation officiel plus faible que dans la réalité, et fausse ainsi la perception de l’inflation vécue.
Impact de l’inflation sur l’aggravation de la pauvreté
Bien que l’inflation soit un concept économique qui joue un rôle très important dans l’analyse des équilibres macroéconomiques dans un pays, son impact social n’est plus à démontrer.
En effet, une inflation persistante même si son rythme est en baisse ronge le pouvoir d’achat et creuse les inégalités sociales. Derrière les chiffres froids se cache une réalité brûlante : celle de millions de familles qui voient leurs revenus s’évaporer dans les marchés, les pharmacies et les factures du quotidien.
Plus grave encore, l’inflation impacte de façon inégale les différentes catégories sociales et régions du pays.
Ainsi, selon les données conjointes du ministère des Affaires sociales et de l’Unicef, le taux de pauvreté nationale est passée de 16,6% à 18,4%** entre 2021 et 2023. L’extrême pauvreté, elle, a légèrement augmenté, touchant désormais plus de 3% de la population. Et chez les enfants, le constat est alarmant : près d’un enfant sur trois vit aujourd’hui dans la pauvreté.
L’inflation agit comme un impôt déguisé sur les plus fragiles. Les salaires stagnent, les pensions de retraite n’évoluent pas, les aides sociales sont rares et souvent insuffisantes. Le coût de la vie grimpe plus vite que les revenus, poussant de nombreuses familles autrefois «classes moyennes» à glisser sous le seuil de pauvreté.
Dans les régions rurales du Centre-Ouest ou du Nord-Ouest, déjà marginalisées, le choc est encore plus rude : les revenus informels s’érodent, et les infrastructures sociales restent précaires.
Certes, la Tunisie dispose d’un système de protection sociale relativement étendu (75% des travailleurs sont couverts par le régime social de la CNRPS ou de la CNSS) mais mal adapté à l’inflation. Les transferts sociaux et les pensions de retraite ne sont pas indexés sur la hausse des prix, ce qui réduit chaque année le pouvoir d’achat de ses bénéficiaires, sans parler des familles vulnérables qui passent à travers les mailles du filet et ne bénéficient d’aucune couverture ou aide sociale.
Il n’est pas nécessaire d’être un économiste ou un statisticien pour constater et mesurer l’aggravation de la pauvreté générée par la spirale des prix : il suffit d’observer le nombre croissant de mendiants dans nos villes ou le nombre encore plus croissant des «barbacha», qui fouillent nos poubelles à la recherche de bouteilles en plastique vides pour les revendre, une profession qui n’existait pas il y a encore quelques années !
Ces hommes et ces femmes, quelquefois très âgés, quand ce ne sont pas des enfants, montrent que l’inflation n’est pas en Tunisie seulement un problème de chiffres faux ou justes, de méthodologies de calcul, de débats entre experts et de discours populistes, mais une crise de dignité humaine et de crédibilité même des politiques menées par le gouvernement, car elle remet en question le contrat social entre l’État et les citoyens. Quand un État préfère sauver son image plutôt que le quotidien de ses citoyens, il se déconnecte, et un État déconnecté finit toujours par s’effondrer sous le poids de sa propagande.
Conclusion
En réponse à la question posée par le titre de cet article, à savoir : «La baisse de l’inflation en Tunisie : une réalité ou un mensonge d’Etat ?», je laisse à chacun(e) des lecteurs(trices) le soin d’y répondre sur la base des développements et éclairages méthodologiques que j’espère avoir apportés dans cet article.
Ma réponse personnelle est sans équivoque : la baisse de l’inflation que reflète les chiffres officiels publiés par l’INS et repris par la BCT et le Gouvernement constitue bel et bien un mensonge d’Etat, mais un mensonge scientifique dans le sens de l’article que j’avais publié il y a quelques années dans Kapitalis (Les statistiques officielles sont une forme de mensonge scientifique) qui illustre la fameuse phrase de l’économiste anglais J.-M. Keynes qui disait que «les statistiques sont une forme de mensonge scientifique».
Mais la meilleure conclusion serait peut-être de dire : qu’il y ait eu baisse réelle de l’inflation ou pas, que le Gouvernent mente ou pas, il n’en demeure pas moins que tant que la hausse des prix continuera à éroder le pouvoir d’achat de tous les Tunisiens et à appauvrir davantage les plus vulnérables d’entre eux, sans réponse adaptée de l’Etat, la Tunisie restera prise dans la spirale infernale des prix et équation injuste : celle d’un pays où l’on travaille de plus en plus pour vivre de moins en moins bien ou, pour être plus exact, de plus en plus mal.
Dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 octobre 2025, le président américain Donald Trump a annoncé l’accord sur la fin de la guerre de Gaza. Après deux ans d’un effroyable et interminable génocide, c’est un soulagement mais la prudence est de mise. D’autant que les forces d’occupation israéliennes ont bombardé, à l’aube de ce vendredi 10 octobre, les villes de Khan Younis et de Gaza, malgré l’annonce de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu.
Imed Bahri
Avec un Benjamin Netanyahu fourbe, malhonnête, mythomane et sans foi ni loi qui ne se soucie que de ses calculs personnels, rien n’est sûr surtout que de réelles inquiétudes existent qu’il reprenne la guerre aussitôt les détenus israéliens récupérés. Les observateurs n’oublient pas comment il a battu en brèche en mars dernier la précédente trêve qui avait débuté au mois de janvier. De plus, le diable est dans le détail et beaucoup de questions cruciales restent en suspens.
Pour Andrew Roth, correspondant du journal britannique The Guardian à Washington, un accord de paix voire un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Hamas, constituerait la plus grande réussite diplomatique de la présidence de Donald Trump.
Cependant, les détails et le calendrier d’un accord visant à mettre fin à la guerre israélienne à Gaza restent flous, bien que l’objectif affiché d’Israël et du Hamas soit significatif. Conclure un accord avec le soutien politique des États arabes et d’autres puissances régionales représenterait la meilleure chance de mettre fin à la guerre depuis l’échec du cessez-le-feu en mars, ramenant Gaza à un conflit dévastateur qui a fait près de 68 000 morts, principalement des civils.
La première phase du plan de paix, telle que Trump l’a décrite dans texte publié sur Truth Social, est simple : la libération des détenus israéliens en échange d’un retrait militaire israélien limité. Sauf que libérer tous les détenus et gérer le retrait israélien pourrait s’avérer complexe.
Conformément au ton auquel on a été habitué durant la présidence Trump, les espoirs sont exagérés. Le président a déclaré : «Tous les otages seront libérés très prochainement et Israël retirera ses forces sur une ligne convenue, première étape vers une paix solide et durable. Toutes les parties seront traitées équitablement».
Trop de questions restent à résoudre
Il reste encore beaucoup à discuter. Le plan de paix en 20 points de l’administration tente de concilier la création des conditions d’un cessez-le-feu avec la négociation d’une fin définitive de la guerre, l’avenir du Hamas et le désarmement éventuel du groupe palestinien ainsi que la vision d’Israël pour l’avenir de Gaza. Toutes des questions qui restent à résoudre.
Roth rappelle à juste titre : «Nous avons déjà vécu cette situation. L’administration Trump était pressée de négocier la fin de la guerre de Gaza avant même son investiture et un cessez-le-feu planifié à la hâte a échoué en janvier en raison du calendrier de libération des otages dont certains sont toujours détenus à Gaza».
Il s’agit pourtant d’un moment crucial. Alors que le président américain s’exprimait lors d’une table ronde antifa mercredi après-midi, il a reçu une note du secrétaire d’État Marco Rubio indiquant : «Très bientôt. Nous avons besoin que vous approuviez une publication sur Truth Social prochainement afin que nous puissions annoncer l’accord en premier».
Personne ne prétend que la guerre israélienne à Gaza doive prendre fin par des accords de paix de type Oslo ou des délibérations politiques. Toutefois, la situation est différente. C’est un président américain ouvertement partial et instable qui a néanmoins utilisé son instabilité pour déstabiliser ses alliés et ses ennemis. Trump serait également animé par le désir de devenir le premier président américain à recevoir le prix Nobel de la paix depuis Barack Obama.
La remise du prix est prévue ce vendredi et le désir de le décerner au président américain a alimenté les débats politiques à Washington et dans tout le Moyen-Orient.
Les tensions persistent. Le Hamas a appelé Trump et d’autres parties à «garantir le plein respect des termes de l’accord par le gouvernement d’occupation israélien». Il existe une crainte qu’Israël ne reprenne son offensive une fois les détenus libérés.
«Nous n’abandonnerons jamais les droits nationaux de notre peuple jusqu’à ce que nous obtenions la liberté, l’indépendance et l’autodétermination», a déclaré le mouvement, dans une référence indirecte au désir d’établir un État palestinien que Netanyahu a rejeté et que la Maison Blanche a largement abandonné.
Netanyahu doit également composer avec des considérations politiques. Il a annoncé qu’il convoquerait un conseil des ministres jeudi pour approuver l’accord et rapatrier les détenus. Et c’est déjà fait. Il doit aussi gérer la réaction des membres de droite de son cabinet, notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui ont menacé de renverser le gouvernement en cas de cessez-le-feu.
Le président américain sur un piédestal
Trump a tenté de contourner ces considérations par la force, menaçant de déclencher une «guerre totale» à Gaza contre le Hamas si son souhait de paix n’était pas satisfait.
Lorsque Netanyahu a exprimé son scepticisme quant à l’accord, Axios rapporte qu’il a répondu au dirigeant israélien : «Je ne comprends pas pourquoi vous êtes toujours aussi pessimiste… C’est une victoire. Saisissez-la !».
Le président américain aurait l’intention de se rendre dans la région ce week-end pour signer l’accord. C’est son heure et il pourrait user de toute son influence et de son charisme pour empêcher un nouvel échec des négociations et une reprise des combats, ce qui constituerait une défaite diplomatique pour son administration. Croisons les doigts, sans trop y croire tout de même. Car tout cela ressemble à une mise en scène savamment orchestrée dont l’unique objectif, au final, est de mettre le président américain sur un piédestal.
Le maître du thriller philosophique Dan Brown revient avec son héros emblématique Robert Langdon dans ‘‘Le secret des secrets’’ (Éditeur Lattes, 9 septembre 2025). Plongé dans les ruelles enneigées de Prague et confronté à une créature mythique, le Golěm, Langdon se retrouve au cœur d’une aventure mêlant complots scientifiques, légendes anciennes et courses contre la montre. Le roman explore la conscience humaine, la vérité et la morale dans un récit haletant où Prague devient un théâtre vivant d’histoire, de magie et de suspense.
Djamal Guettala
Langdon se rend à Prague pour assister à une conférence sur la noétique donnée par son amie de longue date, la brillante scientifique Katherine Solomon, sur le point de publier un ouvrage révolutionnaire sur la nature de la conscience humaine. Mais ce qui devait être un séjour académique se transforme rapidement en chaos : un meurtre brutal éclate, Katherine disparaît et son manuscrit est piraté. Langdon se retrouve plongé dans un labyrinthe de mystères et de menaces, poursuivi par une organisation secrète dont les projets pourraient bouleverser notre compréhension de l’esprit humain.
Prague, personnage à part entière
Dan Brown transforme la ville en décor vivant et symbolique. Des rues pavées au pont Charles illuminé, en passant par le château monumental et la bibliothèque baroque du Clementinum, chaque lieu est décrit avec précision. La capitale de Bohême, relativement épargnée par les bombardements, mêle architecture gothique, baroque, Art nouveau et néoclassique. L’ambiance hivernale, le froid sec et la neige immaculée créent une atmosphère où chaque ruelle semble dissimuler un indice ou un secret.
Au-delà de l’intrigue, le roman explore la relation entre Langdon et Katherine. Leur lien platonique, teinté de complicité et de souvenirs partagés, humanise ces figures plongées dans un monde de symboles. Les passages sur leur premier baiser dans les ruelles de Prague apportent une dimension romantique et intime, équilibrant les scènes d’action et de suspense.
Le Golěm : mythe et conscience
L’intrigue parallèle du Golěm apporte une dimension mythique et philosophique. La créature, gravée des lettres hébraïques אֱמֶת («vérité») sur le front, agit comme un ange gardien silencieux. Chargé de protéger une scientifique, il oscille entre puissance et vulnérabilité. Les rituels qu’il accomplit pour repousser l’éther et sa fidélité désintéressée enrichissent le récit d’une profondeur morale et symbolique.
Le roman alterne habilement action haletante et méditation philosophique. La disparition de Katherine, le vol du manuscrit et la menace de l’organisation secrète maintiennent une tension constante, tandis que les pensées du Golěm et les descriptions de Prague offrent des respirations contemplatives. Brown dépasse le simple thriller : il invite à réfléchir sur la conscience humaine, la vérité et l’éthique, tout en captivant par le suspense et l’atmosphère immersive.
‘‘Le secret des secrets’’ illustre la maîtrise de Dan Brown à combiner érudition, énigmes et mythes. Entre Langdon et le Golěm, rationalité et mythe se répondent dans une Prague historique et mystérieuse, offrant au lecteur une expérience sensorielle et intellectuelle unique.
Avec ce nouveau roman, Dan Brown confirme sa place de maître du thriller intellectuel et immersif. Le secret des secrets propose une aventure captivante où science, conscience et légendes s’entrelacent, plongeant le lecteur dans une Prague à la fois fascinante et énigmatique.
Après deux années d’un conflit d’une brutalité sans précédent, un accord de cessez-le-feu vient d’être signé entre Israël et le Hamas, ouvrant la voie à un espoir fragile mais réel : celui d’un retour à la vie. Quoique, pour les habitants de Gaza, au vu des pertes humaines et des destructions matérielles, ce sera très dur … (Ph.Des Palestiniens célèbrent l’annonce de l’accord entre Israël et le Hamas devant l’hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza).
Khémaïs Gharbi *
Donald Trump s’est dit, ce jeudi 9 octobre 2025, «fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont tous deux accepté la première phase» de son plan de paix.
Pour Gaza, épuisée, meurtrie, mais debout, cette trêve n’est pas seulement une pause dans les combats — c’est une victoire de l’humanité sur la barbarie.
Il y a toujours une lumière au bout du tunnel. Même lorsque la nuit semble interminable. Même lorsque les bombes éclipsent le soleil. Même lorsque les larmes deviennent le seul langage commun aux mères de Gaza — comme ailleurs.
Aujourd’hui, cette lumière commence enfin à percer. Après deux années de guerre dévastatrice, Israël et le Hamas se sont accordés, aujourd’hui, sur un cessez-le-feu à Gaza. Cet accord marque la première phase du plan de paix annoncé par le président américain, soutenu par l’Égypte et plusieurs pays, et vise à instaurer une paix «durable» dans la région.
Les premières mesures concrètes
Dans le cadre de ce plan, le retrait progressif de l’armée israélienne jusqu’à une ligne convenue doit débuter, tandis que la libération de tous les otages est annoncée pour les jours à venir. Un échange de prisonniers et l’entrée urgente de l’aide humanitaire figurent aussi parmi les premières mesures concrètes.
À l’annonce de cet accord, une vague d’émotion a déferlé dans le monde entier. Ce n’est peut-être pas encore la fin. Mais c’est un tournant. Un moment historique.
Alors que les armes se taisent, que les bombardiers retournent à leur base et que les convois d’aide se préparent à franchir les ruines, une respiration collective traverse la région. Un souffle. Peut-être fragile, peut-être provisoire. Mais un souffle tout de même — celui de la vie, celui de l’espoir.
Entre le début et la fin de chaque guerre, il y a les innocents. Les veuves qui pleurent. Les enfants que l’on ne reverra plus. Les quartiers effacés de la carte, les rêves étouffés sous les gravats. Il y a les larmes, la peur, les sacrifices. Et il y a aussi la mémoire. Car aucune guerre ne s’efface jamais vraiment. Elle laisse des cicatrices dans le béton comme dans les cœurs, des traces indélébiles sur les pierres comme sur les âmes.
Le courage, la dignité et la résistance
Mais il y a aussi, dans l’ombre de ces douleurs, des lumières qui ne s’éteignent pas : celles du courage, de la dignité, de la résistance. Celles de ceux qui n’ont jamais accepté de baisser la tête.
Celles de ceux qui ont préféré sacrifier leur vie plutôt que de renier leur terre, leur pays. Ceux qui ont écrit, par leur abnégation, leur patience et leur fidélité à leur peuple, une page de l’Histoire.
Aujourd’hui, cette page se tourne peut-être. Lentement. Solennellement. Et espérons-le aussi, durablement, sans nous faire trop d’illusion sur les véritables intentions du gouvernement extrémiste en place en Israël.
Dans le silence qui succède aux explosions, on entend à nouveau les voix humaines. Celles qui réclament justice, dignité, souveraineté. Celles qui disent : «Nous sommes encore là.»
Ceux qui ont résisté, contre les déluges de fer et de sang, méritent plus que des hommages : ils méritent le respect — et la reconnaissance — d’avoir défendu leurs droits et l’honneur de toute une nation. Et ceux qui, pendant ce temps, depuis leurs bureaux climatisés ou leurs tribunes confortables, ont tenté de semer le doute, de miner la cohésion, de trahir l’effort collectif — qu’ils soient jugés par l’Histoire.
On n’écrit pas l’honneur avec des mots. On l’écrit avec du sang, avec du silence, avec des actes. Et aujourd’hui, c’est sur les épaules des hommes et des femmes libres que brillent les premiers rayons d’un soleil nouveau.
Le cessez-le-feu n’est pas une fin en soi. C’est une promesse. Promesse d’un chemin vers la reconstruction, vers la libération, vers la paix — pas celle qu’on impose avec des traités, mais celle qu’on construit avec des principes. Et à ceux qui ont tenu bon, à ceux qui n’ont pas levé le drapeau blanc, à ceux qui ont continué à marcher debout quand tout semblait perdu, l’Histoire vous regarde. Elle vous admire. Et elle se souviendra.
Depuis cet été, le président américain Donald Trump recourt de plus en plus fréquemment au déploiement de la Garde nationale dans les quatre coins du pays pour réprimer des manifestations dans certains cas ou bien dans d’autres pour lutter contre la criminalité comme il le revendique. Cela a commencé en juin à Los Angeles puis à la fin de l’été dans la capitale fédérale Washington et plus récemment à Chicago, à Portland dans l’Oregon et ailleurs. Ce recours excessif à la Garde nationale a entraîné de nombreux bras-de-fer aussi bien avec des gouverneurs de certains États qu’avec des juges fédéraux. Et comme si tout cela ne suffisait pas, Trump a convoqué les généreux et les amiraux de l’armée américaine pour les rallier à sa cause. Et là, ça craint…
Imed Bahri
C’est en Don Quichotte flanqué de son fidèle Sancho Panza, en l’occurrence le secrétaire d’État à la Guerre (la nouvelle dénomination du département de la Défense) Pete Hegseth, que le président américain s’est adressé aux hauts gradés de l’armée dans une réunion aux airs d’un meeting du mouvement Maga où il n’a pas hésité à employer un vocabulaire guerrier et même à utiliser des termes grossiers.
Dans une analyse publiée sur le site de CNN, Aaron Blake est revenu sur ces épisodes successifs, sur le contenu de la réunion avec les généraux et sur l’atmosphère qui prévaut dans les rapports entre l’actuel pouvoir américain et l’armée US.
Pression politique sur les dirigeants militaires
Blake a commencé par un épisode révélateur de cette atmosphère. Le mois dernier, lorsqu’un juge fédéral a réprimandé l’administration Trump pour son recours à la Garde nationale et aux Marines à Los Angeles durant le mois de juin, il a inclus une note de bas de page peu remarquée mais choquante.
Après que le major-général de la Garde nationale Scott Sherman se soit opposé en privé à la démonstration de force prévue par l’administration dans le parc MacArthur, la note de bas de page indiquait que Gregory Bovino, haut responsable du Département de la Sécurité intérieure, avait entrepris de «mettre en doute la loyauté de Sherman envers le pays».
Sherman est un vétéran de la guerre d’Irak comptant 30 ans de service et voilà qu’une personne nommée politiquement suggère qu’il a été déloyal en remettant en question les plans de l’administration.
Cet épisode illustre parfaitement la pression politique à laquelle sont confrontés les dirigeants militaires alors que Trump poursuit le déploiement de l’armée sur le sol américain, affirmant même que les villes pourraient servir de «terrain d’entraînement» pour les troupes, comme il l’a fait mardi 30 septembre 2025 lors de son discours devant des généraux et des amiraux à Quantico, en Virginie, franchissant ainsi une nouvelle étape.
Une militarisation constitutionnellement corrosive
Les dirigeants militaires se livrent-ils sans réserve à un pari extraordinaire dont les critiques – y compris d’anciens hauts responsables militaires du premier mandat de Trump – craignent qu’il puisse aboutir à une militarisation constitutionnellement corrosive du pays ?
De nombreux Américains semblent même exprimer des réserves quant à cette possibilité. Un sondage New York Times-Siena College a montré que davantage d’électeurs inscrits craignent que Trump n’utilise les troupes pour intimider ses adversaires politiques plus qu’ils ne craignent une montée en flèche de la criminalité sans la présence de la garde.
Ce qui nous amène à la scène de Quantico. De nombreuses questions ont été soulevées concernant la convocation, très inhabituelle, par le secrétaire à la Défense Hegseth, de généraux et d’amiraux du monde entier pour une réunion exceptionnelle. Pour Trump, au moins, l’objectif semblait être de rallier tout ce beau monde à son programme politique.
Dans un discours long et souvent décousu devant les responsables militaires, le chef de la Maison Blanche a débité une profusion de répliques qui auraient été bien plus appropriées pour un meeting de campagne alors même que les responsables restaient silencieux conformément au protocole. Il a approfondi ses affirmations souvent exagérées selon lesquelles il aurait mis fin à plus d’une demi-douzaine de guerres et ses espoirs de se voir décerner prix Nobel de la paix. Le président a vanté ses propres réussites et attaqué à plusieurs reprises les Démocrates. Rien de tout cela n’était pertinent pour s’adresser à un public censé être apolitique. Mais le plus frappant et le plus significatif, c’est que Trump a semblé chercher à rallier les généraux et les amiraux à sa répression intérieure.
La lutte contre «l’ennemi de l’intérieur»
Avec Hegseth, il a tenté de les monter contre les Démocrates, le monde universitaire, les supposés radicaux de gauche et les médias.
Trump a suggéré que les généraux et les amiraux seraient essentiels à sa lutte contre «l’ennemi de l’intérieur» et pourraient utiliser le pays comme un «terrain d’entraînement». «Nous subissons une invasion de l’intérieur. Ce n’est pas différent d’un ennemi étranger mais c’est plus difficile à bien des égards car ils ne portent pas d’uniformes», a-t-il déclaré.
À un autre moment, il a lancé: «J’ai dit à Pete que nous devrions utiliser certaines de ces villes dangereuses comme terrains d’entraînement pour notre armée – la Garde nationale, certes. Car nous allons bientôt attaquer Chicago».
Autre extrait du discours dans le même registre: «San Francisco, Chicago, New York, Los Angeles. Ce sont des endroits très dangereux. Et nous allons les redresser un par un. Cela va être un enjeu majeur pour certaines personnes présentes dans cette salle. C’est aussi une guerre. C’est une guerre intérieure».
Trump, qui se nourrit souvent de l’énergie de la foule et de ses interactions avec elle, a tenté à plusieurs reprises d’impliquer davantage les généraux et les amiraux, apparemment en quête de soutien, ou du moins de quelque chose qu’il pourrait faire passer pour tel.
À un moment, il leur a demandé s’ils acceptaient son attitude envers les manifestants du type «Ils crachent, nous frappons».
À un autre moment, il leur a demandé de lever la main s’ils pensaient que le président du Comité des chefs d’état-major interarmées, Dan Caine, était «incompétent». Comme ils n’ont pas levé la main, Trump a interprété cela comme une approbation de son choix.
Les remarques de Trump ont suivi un discours de Hegseth, plus axé sur sa philosophie militaire. Il a profité de son intervention pour souligner l’importance des combattants aguerris et de l’amélioration des normes de forme physique et d’apparence au sein du ministère de la Défense.
Toutefois, la présentation de Hegseth était également hautement politique. En plus de tourner en dérision à plusieurs reprises le prétendu wokisme de l’armée et de cibler les personnes transgenres («des mecs en robe», selon Hegseth), il a cherché à diviser les dirigeants militaires et ce qu’il considère comme des institutions de gauche.
«Voyez-vous, les salles de réunion des professeurs de l’Ivy League (les grandes universités de la côte est, ndlr) ne nous comprendront jamais, et ce n’est pas grave, car ils ne pourraient jamais faire ce que vous faites», a déclaré Hegseth. Il s’en est pris également aux médias.
Trump a également cherché à opposer les généraux et les amiraux aux Démocrates. «Les démocrates ne vous ont pas traités avec respect». Le message est clair: nous sommes vos véritables alliés politiques. Nous sommes de votre côté et eux non.
Il s’agissait d’une dégradation remarquable des frontières entre l’armée et la politique et d’un exemple inquiétant pour ceux qui craignent les tentatives de Trump de politiser l’armée et ce que cela pourrait laisser présager.
Trump veut déployer la Garde nationale dans les villes
Les Américains ne semblent pas du même avis que Trump sur ce point, à en juger non seulement par le sondage Times-Siena mais aussi par d’autres enquêtes. Les Américains, dans leur ensemble, n’apprécient pas l’idée du déploiement la Garde nationale dans leurs rues. Sauf que Trump insiste sur ce déploiement et semble vouloir s’assurer qu’il n’y ait plus de cas comme celui du major-général Sherman.
«Si vous voulez applaudir, applaudissez», a lancé Trump au début de son discours en remarquant le silence des généraux et des amiraux. Il a ensuite ajouté sur le ton de la plaisanterie : «Si ce que je dis ne vous plaît pas, vous pouvez quitter la salle. Bien sûr, votre grade en dépend. Votre avenir en dépend !». Si c’est une plaisanterie, elle est vraiment déplacée.
Le Centre tunisien de gouvernance des entreprises (CTGE) relevant de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) organise, le samedi 18 octobre 2025, la 7e édition du Forum de Gouvernance, consacrée à l’évaluation de la Loi n°2005-96, relative au renforcement de la sécurité des relations financières.
Vingt ans après, il devient essentiel non seulement de mesurer l’impact de ce texte de loi, mais également d’examiner sa capacité à répondre aux mutations économiques et financières actuelles.
Cette loi repose sur trois axes principaux : le renforcement de la transparence financière et de la bonne gouvernance ; le renforcement de l’indépendance des commissaires aux comptes et la création des comités d’audit ; et la dynamisation du système de Registre national des entreprises (RNE).
C’est dans ce cadre que s’inscrit le Forum de Gouvernance, qui ambitionne de dresser un bilan de l’application de cette loi tout en mettant en lumière les insuffisances et les inconvénients qui ont émergé dans le système tunisien et dans la gouvernance des entreprises.
Ce rendez-vous réunira des chefs d’entreprises, des experts-comptables, des commissaires aux comptes, des auditeurs, des avocats et divers acteurs économiques autour d’un débat constructif, visant à formuler des recommandations et à proposer des pistes de réforme adaptées.
À travers cette rencontre, l’IACE entend réaffirmer son rôle de catalyseur de réflexion et de dialogue, au service de la promotion d’une gouvernance moderne, efficace et inclusive.
Dans le cadre du mois du cinéma documentaire, l’Association Echos cinématographiques organise, le samedi 11 octobre 2025, à 10h, une table ronde à distance pour réfléchir sur le film documentaire, sa place dans le circuit commercial et non commercial et les stratégies à mettre en place pour promouvoir sa diffusion.
Le webinaire, portant sur «La diffusion du cinéma documentaire, enjeux et horizons», sera marqué par la participation, autour de Tahar Chikhaoui, critique de cinéma, formateur et programmateur, Leila Tsekaiev, chargée de mission à la Cinémathèque du documentaire, Dieudo Hamadi, réalisateur et producteur congolais et Mohamed Frini, distributeur.
Chacun des intervenants va présenter son expérience professionnelle afin d’amorcer un processus de réflexion et d’action qui, sur la durée, permettra de consolider le documentaire dans l’espace de diffusion du cinéma.