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La Tunisie a rapatriĂ© 4 500 migrants en 6 mois

28. Juli 2025 um 13:53

Environ 4 500 migrants en situation irrĂ©guliĂšre originaires d’Afrique subsaharienne ont quittĂ© la Tunisie et sont retournĂ©s dans leur pays d’origine dans le cadre de programmes de retour volontaire organisĂ©s en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2025.

Ce chiffre a Ă©tĂ© avancĂ© par le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, dans une dĂ©claration Ă  la radio Diwan FM, qui a parlĂ© d’«une diminution du nombre de migrants en situation irrĂ©guliĂšre dans les villes tunisiennes grĂące aux mesures adoptĂ©es par les services de sĂ©curitĂ©, telles que le blocage des tentatives de migration par voie maritime vers l’Europe, ce qui a entraĂźnĂ© une diminution consĂ©quente du nombre de migrants en situation irrĂ©guliĂšre Ă  la recherche d’un point de dĂ©part pour rejoindre l’Italie».

Jebabli a ajoutĂ© que «le processus de dĂ©mantĂšlement des camps de fortune pour migrants en situation irrĂ©guliĂšre dans la rĂ©gion de Sfax est toujours en cours». «Une fois les camps informels vidĂ©s, les migrants irrĂ©guliers sont transfĂ©rĂ©s au siĂšge de l’OIM Ă  Sfax ou Ă  Tunis, tandis que d’autres dĂ©cident de quitter la Tunisie dans le cadre d’un plan de rapatriement volontaire vers leur pays avec des vols au dĂ©part des aĂ©roports internationaux de Sfax et de Tunis».

Il reste cependant Ă  prĂ©ciser qu’il n’y a aucune statistique officielle ou fiable du nombre exact des migrants bloquĂ©s en Tunisie, dont beaucoup travaillent dans le noir pour subvenir Ă  leurs besoins et rĂ©unir la somme nĂ©cessaire Ă  la traversĂ©e illĂ©gale de la MĂ©diterranĂ©e vers les cĂŽtes italiennes.

I. B.

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Les «barbechas» tunisiens et la concurrence des migrants subsahariens

28. Juli 2025 um 12:34

Dans une enquĂȘte intitulĂ©e «Les collecteurs de plastique en Tunisie luttent contre la crise et l’afflux de migrants», l’agence AFP donne voix Ă  ces hommes et ces femmes qui fouillent les poubelles pour collecter les bouteilles en plastique Ă  revendre aux centres de recyclage, et qui doivent dĂ©sormais faire face Ă  la concurrence des migrants subsahariens sur cette activitĂ© informelle, extĂ©nuante et mal rĂ©munĂ©rĂ©.

«Face Ă  des opportunitĂ©s d’emploi limitĂ©es, Ă  une inflation galopante et Ă  un chĂŽmage Ă©levĂ©, des milliers de Tunisiens se sont tournĂ©s vers la collecte du plastique pour survivre», Ă©crit l’agence, qui voit dans le dĂ©veloppement de cette activitĂ© le «reflet de l’aggravation de la crise Ă©conomique en Tunisie et des dĂ©fis migratoires croissants.»

«Un kilo de bouteilles en plastique ne rapporte que 0,5 Ă  0,7 dinar tunisien, soit moins de 0,25 dollar», rapporte l’agence qui cite

Hamza Chaouch, prĂ©sident de la Chambre nationale des collecteurs de dĂ©chets recyclables, estimant Ă  25 000 le nombre de collecteurs de plastique en Tunisie, dont environ 40 % dans la capitale. «Nombre d’entre eux sont aujourd’hui des travailleurs, des retraitĂ©s et des agents de nettoyage qui complĂštent leurs revenus, face Ă  la hausse constante du coĂ»t de la vie», ajoute l’AFP.

Le taux de pauvretĂ© en Tunisie qui dĂ©passe 15 %, le taux de chĂŽmage autour de 16 % et l’inflation dĂ©passant 5,4 % pousse davantage de personnes vers cette activitĂ© informelle qui attire de nombreux migrants d’Afrique subsaharienne, dont beaucoup sont bloquĂ©s en Tunisie aprĂšs avoir Ă©chouĂ© Ă  traverser la MĂ©diterranĂ©e pour rejoindre l’Europe.

Ce qui crĂ©e une concurrence entre les collecteurs locaux, appelĂ©s aussi «barbechas» (fouilleurs) et les travailleurs migrants qui n’a pas encore dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en violence, mais cela ne saurait tarder.

Des responsables de centres de recyclage ont cru avoir trouvĂ© la solution en refusant de travailler avec les «barbechas» subsahariens, mais cela ne semble pas avoir dissuadĂ© ces derniers qui, pour la plupart, n’ont pas d’autres sources de revenu, les autoritĂ©s ayant interdit le travail des migrants irrĂ©guliers.

I. B.   

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Amen Bank | PNB en hausse de 4,5% au 1er semestre 2025

28. Juli 2025 um 11:38

Selon ses indicateurs d’activitĂ© relatifs au 2e trimestre 2025, les crĂ©dits Ă  la clientĂšle, nets des provisions et d’agios rĂ©servĂ©s, d’Amen bank ont progressĂ© de 73,6 millions de dinars tunisiens (MDT) ou 1,04%, passant de 7 097 MDT, fin juin 2024, Ă  7 170,6 MDT, fin juin 2025.

Les dépÎts et avoirs de la clientÚle se sont établis à fin juin 2025 à 8 698,1 MDT, soit une progression de 713 MDT ou 8,93% par rapport au 30 juin 2024.

Les ressources longues, provenant des emprunts et ressources spéciales, ont atteint 685,3 MDT enregistrant ainsi une baisse de 93,4 MDT par rapport au 30 juin 2024.

Les produits d’exploitation bancaire ont enregistrĂ© une augmentation de 16,9 MDT ou 2,76% par rapport Ă  fin juin 2024.

Les charges d’exploitation bancaire ont enregistrĂ© une hausse de 3,6 MDT ou 1,14% par rapport Ă  fin juin 2024.

Le produit net bancaire a atteint 308,2MDT Ă  fin juin 2025 contre 295 MDT pour la mĂȘme pĂ©riode de 2024, soit une hausse de 4,50%.

Le coefficient d’exploitation a atteint 38,28% Ă  fin juin 2025 contre 38,02% pour la mĂȘme pĂ©riode de 2024, soit une hausse de 26 points de base.

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Attijari Leasing | Mises en force en hausse de 6% au 1er semestre 2025   

28. Juli 2025 um 11:22

La sociĂ©tĂ© Attijari Leasing a publiĂ© ses indicateurs d’activitĂ© relatifs au 2e trimestre 2025, qui font ressortir une augmentation des mises en force cumulĂ©es de 6%, Ă  139,701 millions de dinars (MDT) au 30 juin 2025 par rapport au 30 juin 2024 (132,056 MDT).

Autres faits saillants notables :  des produits nets de leasing 16,745 MDT en hausse de 7 % Ă  par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode 2024 (15,633 MDT et un taux d’actifs classĂ©s estimĂ© Ă  8,69 %.

Les capitaux propres ont enregistré, quant à eux, une augmentation de 6% compte non tenu du résultat de la période.

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City Cars | Revenus en hausse de 24,3% au 1er semestre 2025  

28. Juli 2025 um 10:42

La sociĂ©tĂ© City Cars, reprĂ©sentant de la marque sud-corĂ©enne Kia Motors en Tunisie, a publiĂ© ses indicateurs d’activitĂ© relatifs au 2e trimestre 2025, qui font ressortir des revenus Ă  110,532 millions de dinars tunisiens (MDT) contre 45,260 MDT durant la mĂȘme pĂ©riode en 2024, marquant ainsi une augmentation substantielle de 144,2%.

Sur l’ensemble du 1er semestre 2025, les revenus ont atteint 181,511 MDT contre 135,186 MDT, enregistrant une hausse de 34,3%.

Compte tenu de ces performances commerciale, la marque Kia s’est adjugĂ©e, au terme du 1er semestre 2025, la position de leader sur le marchĂ© de distribution automobile avec 3 181 vĂ©hicules immatriculĂ©s pour une part de marchĂ© de 10,6%.

Au cours du 1er semestre 2025, les charges financiĂšres nettes ont enregistrĂ© une baisse de 30,8% pour s’établir Ă  1,178 MDT contre 1,701 MDT pendant la mĂȘme pĂ©riode en 2024.

Au 30 juin 2025, les produits des placements se sont Ă©levĂ©s Ă  6,112 MDT contre 6,023 MDT pendant la mĂȘme pĂ©riode en 2024, soit une progression de 1,5%.

Durant la mĂȘme pĂ©riode, la trĂ©sorerie nette s’est Ă©tablie 57,594 MDT contre 36,363 MDT une annĂ©e auparavant, alors que la masse salariale s’est Ă©tablie Ă  2,309 MDT.

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Biat | PNB en hausse de 9,1% au 1er semestre 2025

28. Juli 2025 um 10:16

La Banque internationale arabe de Tunisie (Biat) a clĂŽturĂ© le 1er semestre de l’annĂ©e 2025 avec un produit net bancaire (PNB) de 787,5 millions de dinars tunisiens (MDT) en accroissement de 9,1% par rapport Ă  fin juin 2024.

Selon les indicateurs d’activitĂ© de la banque, la rĂ©partition de ce PNB s’établit comme suit : marge en intĂ©rĂȘts de 284,9MDT (36,2% du PNB); marge sur commissions de 134,4MDT (17,1% du PNB); revenus du portefeuille-titres commercial et d’investissement et des opĂ©rations financiĂšres de 368,2MDT (46,8% du PNB).

Par ailleurs, les charges opĂ©ratoires de la banque se sont Ă©tablies Ă  355,1MDT marquant une Ă©volution de 16,8% avec un coefficient d’exploitation de 45,1% contre 42,1% au 30 juin 2024.

Les encours de dĂ©pĂŽts se sont Ă©tablis Ă  20.950,2MDT en accroissement de 10,5% avec une Ă©volution des dĂ©pĂŽts Ă  vue et des dĂ©pĂŽts d’épargne de, respectivement, 8,6% et 11,5%. Les encours de crĂ©dits nets ont atteint 13 016,1MDT en progression de 6,4%

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Attijari bank | PNB en hausse de 2% au 30 juin 2025

28. Juli 2025 um 10:02

Attijari bank a publiĂ© ses indicateurs d’activitĂ© relatifs au 2e trimestre 2025 montrant une progression des dĂ©pĂŽts de la clientĂšle de 4,9% par rapport au 30 juin 2024 principalement au titre de la collecte en dĂ©pĂŽts Ă  vue et en comptes d’épargne qui ont Ă©voluĂ© respectivement de 7,3% et 8,9%.

Les encours de crĂ©dit ont diminuĂ© de 1,6% par rapport au 30 juin 2024 pour s’établir Ă  7 306,1 millions de dinars (MDT) au 30 juin 2025.

Les produits d’exploitation bancaire ont enregistrĂ© une progression de 2,7% par rapport au 30 juin 2024 pour s’établir Ă  585 MDT au 30 juin 2025.

Les charges d’exploitation bancaire ont enregistrĂ© une progression de 3,9% par rapport au 30 juin 2024 pour s’établir Ă  228,1 MDT au 30 juin 2025.

Le produit net bancaire s’est situĂ© Ă  356,5 MDT s’inscrivant en hausse de 2% par rapport au 30 juin 2024.  

Les charges opĂ©ratoires ont progressĂ© de 12,1% par rapport au 30 juin 2024 pour s’établir Ă  185,9 MDT au 30 juin 2025.

Le rĂ©sultat brut d’exploitation a diminuĂ© de 7,2% par rapport au 30 juin 2024 pour s’établir Ă  170,5 MDT au 30 juin 2025.

Le coefficient d’exploitation s’est Ă©tabli Ă  52,2% au 30 juin 2025.

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Espérance de Tunis | Youcef Belaïli fait encore parler de lui

28. Juli 2025 um 09:20

L’EspĂ©rance sportive de Tunis s’est inclinĂ©e (0-1) dans un match amical de prĂ©paration face au club Ă©gyptien Al Masry, dimanche 27 juillet 2025, dans son fief du Parc Hassen Belkhodja, Ă  Tunis. Un match terminĂ© en queue de poisson


Salah Mohsen a inscrit l’unique but de cette rencontre Ă  la 53e minute. Mais la rencontre a Ă©tĂ© interrompue Ă  cinq minutes de la fin par dĂ©cision de l’arbitre, aprĂšs que Youcef Belaili ait agressĂ© un joueur adverse suite Ă  un geste dĂ©placĂ© de ce dernier envers Mohamed TougaĂŻ.

Le public «sang et or» aurait souhaitĂ© voir l’attaquant international algĂ©rien faire parler de lui autrement. Mais l’incorrigible Belaili, qui coĂ»te trĂšs cher Ă  son Ă©quipe, multiplie les actes d’indiscipline qui risquent de coĂ»ter encore plus cher Ă  l’EspĂ©rance Ă  l’orĂ©e d’une nouvelle saison. Des sanctions s’imposent dĂšs aujourd’hui pour tenter de parer au pire, quoiqu’avec Belaili, on peut s’attendre Ă  tout.  

L’EST disputera son premier match officiel de la saison, en finale de la Supercoupe 2024-2025, dimanche prochain, 3 aoĂ»t, face au Stade tunisien, vainqueur hier de l’Union sportive monastirienne (2-0).

I.B. 

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À Gaza, 2000 dollars pour avoir du pain pendant deux semaines

28. Juli 2025 um 08:35

À Gaza, ceux qui peuvent se permettre de manger, mĂȘme Ă  des prix exorbitants, ne mangent qu’un seul petit repas par jour tandis que les autres ne mangent rien. 2 000 dollars ne suffisent plus Ă  acheter du pain pour deux semaines! Une situation insupportable sur le plan physique et psychique que les IsraĂ©liens poussent Ă  l’extrĂȘme pour dĂ©truire les Gazaouis. 

Imed Bahri

Dans une enquĂȘte publiĂ©e par le journal britannique The Observer, Ruth Michaelson a dĂ©montrĂ© par des cas concrets comment la faim Ă  Gaza est non seulement dĂ©vastatrice physiquement mais aussi mentalement. 

Pour Hassan, survivre Ă  la famine est une question de calculs quotidiens, Ă  commencer par la façon de diviser un morceau de pain, chaque quart devenant un repas. Il parcourt chaque jour cinq kilomĂštres Ă  pied Ă  la recherche de lĂ©gumes et ramasse du bois pour cuisiner ce qu’il peut.

La semaine derniĂšre, il a passĂ© quatre jours Ă  chercher en vain de la farine ou des pĂątes et a vu des gens s’évanouir de faim dans les rues.

AprĂšs avoir trouvĂ© trois boĂźtes de haricots, il a longuement rĂ©flĂ©chi Ă  la façon de les rĂ©partir entre les cinq membres de sa famille, allant mĂȘme jusqu’à se tourner vers ChatGPT pour obtenir des conseils sur les stratĂ©gies de rĂ©partition des calories.

Un repas quotidien est devenu un luxe rare

Hassan a perdu 38 kilos depuis mars, lorsqu’IsraĂ«l a renforcĂ© son blocus sur Gaza et que la nourriture s’est rarĂ©fiĂ©e. «Nous devons tout calculer pour survivre. Ce genre de famine nous affecte non seulement physiquement, mais aussi mentalement. C’est un combat», a-t-il dĂ©clarĂ©. 

MalgrĂ© ses souffrances, Hassan fait partie des rares chanceux. Son travail avec l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les rĂ©fugiĂ©s de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) lui assure un revenu stable mais insuffisant pour subvenir aux besoins de sa famille. Il a Ă©vacuĂ© sa femme et ses enfants au dĂ©but de la guerre et est restĂ© Ă  Gaza pour s’occuper de ses parents ĂągĂ©s.

Il combine ses revenus avec ceux de ses deux frĂšres pour fournir un ou deux repas par jour Ă  leurs parents. L’UNRWA a demandĂ© que le vĂ©ritable nom d’Hassan ne soit pas rĂ©vĂ©lĂ© pour sa protection.

Avoir un repas quotidien est devenu un luxe rare Ă  Gaza, oĂč de nombreux habitants disent passer des journĂ©es entiĂšres rien manger. Au moins 100 personnes, principalement des enfants, sont mortes de malnutrition.

Un demi-million de personnes souffrent de faim aiguë

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha), la plupart des plus de deux millions d’habitants de Gaza ne vivent que d’un seul repas par jour. Le Programme alimentaire mondial (Pam) estime que prĂšs d’un demi-million de personnes Ă  Gaza souffrent de faim aiguĂ«.

«Pour moi qui gagne un bon salaire comparĂ© Ă  d’autres Ă  Gaza, je perçois 2 000 dollars par mois mais cela ne suffit mĂȘme pas Ă  couvrir le coĂ»t du pain pendant deux semaines», explique Hassan.

À cause du systĂšme de transfert d’argent, il perd la moitiĂ© de son salaire, en plus des prix exorbitants. Un kilo de tomates coĂ»te environ 30 dollars, les concombres 26 dollars et un sac d’oignons 47 dollars. Il n’achĂšte donc qu’une seule variĂ©tĂ© Ă  la fois.

Dans les rares magasins qui vendent du sucre et du café, ces produits sont vendus au gramme et les balances de précision qui y sont utilisées le sont généralement pour peser les bijoux. Chaque boßte de haricots, que Hassan distribuait soigneusement à sa famille, coûte environ 11 dollars contre un shekel (environ 30 centimes) avant la guerre.

Hassan se souvient de l’époque oĂč la quantitĂ© minimale de sucre vendue Ă©tait de 3 kilogrammes alors qu’aujourd’hui, il est vendu au gramme. «La semaine derniĂšre, ma mĂšre m’a demandĂ© de vendre un morceau de son bracelet qu’elle avait conservĂ© de sa dot car elle voulait avoir le sentiment d’apporter sa contribution et non d’ĂȘtre un fardeau», a-t-il dĂ©clarĂ©. Ses enfants ont acceptĂ© Ă  contrecƓur de le vendre.

Hassan a ajoutĂ© qu’il lui arrive de passer une heure Ă  Ă©crire un seul courriel en raison de ses difficultĂ©s de concentration dues Ă  la faim.

6000 camions chargĂ©s d’aide stationnĂ©s en Jordanie et en Égypte

Des responsables de trois agences des Nations Unies se sont dits prĂ©occupĂ©s par l’épuisement de leur personnel. La semaine derniĂšre, des journalistes de trois grands mĂ©dias dont la BBC ont dĂ©clarĂ© que leurs collĂšgues Ă  Gaza souffraient des mĂȘmes problĂšmes et sont incapables de travailler en raison de pĂ©nuries alimentaires.

«Nous avons environ 12 000 employĂ©s, soit l’effectif le plus important du personnel des Nations Unies Ă  Gaza et ils nous disent ĂȘtre incapables de travailler Ă  cause du stress», a dĂ©clarĂ© Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA avant d’ajouter: «Ils parcourent des kilomĂštres chaque jour pour trouver de quoi manger et certains s’évanouissent au travail. MĂȘme les gardiens Ă  Gaza ont besoin de quelqu’un pour s’occuper d’eux».

Depuis qu’IsraĂ«l a renforcĂ© son blocus de Gaza dĂ©but mars, seule une quantitĂ© limitĂ©e d’aide humanitaire est entrĂ©e par l’intermĂ©diaire des Nations Unies. Washington et Tel-Aviv ont prĂ©fĂ©rĂ© soutenir un plan militaire controversĂ© via la Fondation humanitaire pour Gaza qui distribue des colis alimentaires et affirme avoir distribuĂ© des millions de repas malgrĂ© l’aggravation de la famine.

Ce plan s’est Ă©galement avĂ©rĂ© meurtrier. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme estime que plus de 1000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es en tentant d’accĂ©der Ă  l’aide depuis le dĂ©but des opĂ©rations de l’organisation controversĂ©e.

L’UNRWA estime avoir environ 6000 camions chargĂ©s d’aide stationnĂ©s en Jordanie et en Égypte qui sont en attente d’autorisation d’entrĂ©e. 

Max Rodenbeck, de l’International Crisis Group, a dĂ©plorĂ© l’échec des nĂ©gociations de cessez-le-feu, qualifiant la famine Ă  Gaza de catastrophe d’origine humaine et appelle IsraĂ«l Ă  ouvrir les points de passage Ă  l’aide internationale.

Dans le mĂȘme contexte, Olga Cherevko, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires Ă  Gaza, a dĂ©clarĂ© que la collecte de l’aide nĂ©cessite une coordination rigoureuse avec les autoritĂ©s israĂ©liennes, car environ 90% de la bande de Gaza est dĂ©sormais une zone militaire ou fait l’objet d’ordres d’évacuation. Elle a ajoutĂ©: «Si une mission d’aide est approuvĂ©e, il faut parfois attendre jusqu’à 46 heures pour se dĂ©placer car nous avons besoin d’une coordination avec les forces israĂ©liennes sur le terrain pour arrĂȘter les combats et nous permettre de nous dĂ©placer. Cela peut prendre des heures ou ne mener Ă  rien du tout lorsque nous attendons le feu vert qui ne vient jamais».

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Rentrer au bled autrement | Le train comme mémoire vivante

28. Juli 2025 um 07:29

Avec ‘‘Et si on rentrait au bled en train ?’’ (Gallimard, Paris, mai 2025, 144 pages), Nassira El Moaddem, journaliste française d’origine marocaine, signe un rĂ©cit aussi bref que dense, aussi personnel qu’universel. Loin des rĂ©cits de voyage formatĂ©s, son texte propose une alternative simple, mais radicale dans son Ă©poque : ralentir. Prendre le train pour rejoindre le Maroc depuis la France. Prendre le temps de traverser. De regarder. De transmettre.

Djamal Guettala

L’étĂ© 2022, la journaliste dĂ©cide d’embarquer mari et enfants dans une traversĂ©e ferroviaire entre Paris et Tanger, en passant par Barcelone, Cordoue, Cadix. Pas par goĂ»t de l’exotisme inversĂ©, ni pour satisfaire Ă  une posture Ă©cologique Ă  la mode, mais pour renouer avec une autre idĂ©e du voyage. Le bled ne se rejoint plus en survolant le rĂ©el, mais en l’habitant, pleinement.

L’Espagne, souvent traversĂ©e sans pause par les familles maghrĂ©bines en route vers le sud, devient ici une terre Ă  arpenter, Ă  regarder autrement. On y mange, on s’y perd, on s’y souvient. Chaque escale est un moment vĂ©cu, pas un simple arrĂȘt.

L’écriture est simple, Ă©purĂ©e, sans effets. Elle Ă©pouse le rythme du voyage : lente, attentive, parfois traversĂ©e par la fatigue ou le silence.

Une autre maniĂšre de voyager

Ce n’est pas un livre de slogans, mais il est traversĂ© par une conscience politique forte. Celle d’une enfant de l’émigration qui connaĂźt le prix des dĂ©placements, la charge des retours, la complexitĂ© de la transmission. Elle Ă©voque les valises trop lourdes, les banquettes brĂ»lantes, les douanes anxiogĂšnes, les souvenirs qui collent Ă  la peau. Et dans tout cela, la volontĂ© de montrer Ă  ses enfants qu’il existe une autre maniĂšre de voyager, de revenir, de dire : «voilĂ  d’oĂč l’on vient».

Ce livre n’a rien d’un manifeste thĂ©orique. Il est fait de gestes concrets, de souvenirs familiers, de regards posĂ©s lĂ  oĂč d’ordinaire on passe trop vite.

Ce que Nassira El Moaddem offre, ce n’est pas un guide, mais un chemin. Celui d’un retour au bled qui ne nie ni les frontiĂšres, ni la complexitĂ©, mais qui fait le pari du lien. Et ce pari-lĂ , discret mais tenace, mĂ©rite d’ĂȘtre lu, partagĂ©, transmis.

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Débat citoyen à Bizerte sur le commerce parallÚle

28. Juli 2025 um 07:09

Dans l’enceinte historique de Sidi Jelloul, fief de l’Association de la sauvegarde de la mĂ©dina de Bizerte (ASMB), un dĂ©bat riche et animĂ© autour du commerce parallĂšle s’est tenu dimanche 27 juillet 2025 Ă  l’initiative de l’association Travail et DĂ©veloppement, prĂ©sidĂ©e par Amor BĂ©jaoui, figure de proue du tissu associatif local.

Lotfi Sahli

OrganisĂ©e en deux temps, la rencontre a rĂ©uni commerçants, anciens hauts responsables de l’administration publique, ainsi que des membres de la sociĂ©tĂ© civile, tous venus dĂ©battre des enjeux Ă©conomiques et sociaux liĂ©s Ă  ce phĂ©nomĂšne en pleine expansion.

La premiĂšre session, consacrĂ©e Ă  un cadrage du sujet, a Ă©tĂ© prĂ©sidĂ©e par Salaheddine Makhlouf, ancien secrĂ©taire d’État Ă  l’Artisanat, qui a apportĂ© un Ă©clairage institutionnel sur les causes profondes du commerce informel et ses rĂ©percussions sur le tissu Ă©conomique national.

Le commerce parallĂšle, aussi appelĂ© commerce informel, reprĂ©sente une part non nĂ©gligeable de l’économie dans de nombreux pays, notamment en dĂ©veloppement. Il prĂ©sente certains avantages : il permet Ă  des milliers de personnes en situation de prĂ©caritĂ© d’accĂ©der Ă  une source de revenu, de subvenir Ă  leurs besoins quotidiens, et de proposer des biens Ă  des prix souvent infĂ©rieurs Ă  ceux du marchĂ© formel, ce qui sĂ©duit une large frange de consommateurs. Il constitue Ă©galement une rĂ©ponse Ă  la lenteur administrative, Ă  la rigiditĂ© fiscale ou au manque d’opportunitĂ©s dans l’économie formelle.

Toutefois, ses inconvĂ©nients sont nombreux et prĂ©occupants. Il prive l’État de recettes fiscales, nuit Ă  la concurrence loyale, affaiblit les entreprises structurĂ©es, et favorise parfois la contrebande ou la circulation de produits de contrefaits de mauvaise qualitĂ©, voire dangereux.

Pour faire face Ă  ce phĂ©nomĂšne, une approche globale est nĂ©cessaire. Il ne suffit pas de rĂ©primer : il faut aussi intĂ©grer. Cela passe par la simplification des dĂ©marches de formalisation, l’octroi de microcrĂ©dits, la crĂ©ation de zones marchandes encadrĂ©es, et des campagnes de sensibilisation sur les bĂ©nĂ©fices de l’intĂ©gration dans l’économie formelle. L’objectif est d’accompagner progressivement les acteurs du commerce parallĂšle vers une transition durable et bĂ©nĂ©fique pour l’ensemble du tissu Ă©conomique.

La deuxiĂšme session a Ă©tĂ© animĂ©e par Mohsen Ben Ali, ancien directeur rĂ©gional du commerce, qui a mis en lumiĂšre, Ă  l’issue des Ă©changes, l’importance du rĂŽle de la sociĂ©tĂ© civile et de l’Utica dans la lutte contre le commerce parallĂšle. Il a rappelĂ© que ce flĂ©au menace directement le commerce organisĂ© et formel. En tant que reprĂ©sentant des commerçants, l’Utica est appelĂ©e Ă  jouer un rĂŽle moteur en proposant des solutions concrĂštes, en servant de relais entre les commerçants et l’État, et en contribuant Ă  des politiques Ă©conomiques plus inclusives. Elle peut notamment identifier les causes de l’informel, appuyer la rĂ©gulation des marchĂ©s, et dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts du secteur lĂ©gal.

M. Ben Ali a aussi insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© d’intĂ©grer progressivement les acteurs informels via des mesures d’accompagnement, tout en sensibilisant les commerçants Ă  l’importance de la transparence et du respect des rĂšgles du marchĂ©.

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Disparue et retrouvée en Tunisie, une Italienne retourne à Cagliari

27. Juli 2025 um 13:07

Valentina Greco, 42 ans, une Italienne originaire de Cagliari, est rentrée en Sardaigne hier soir, samedi 26 juillet 2025. Elle a été retrouvée à son domicile de Sidi Bou Saïd (photo) le 19 juillet, aprÚs avoir été annoncée disparue par sa famille pendant une dizaine de jours.

ProfondĂ©ment bouleversĂ©e physiquement et psychologiquement, elle a demandĂ©, par l’intermĂ©diaire de son avocat, Me Gianfranco Piscitelli, Ă  ne pas ĂȘtre bombardĂ©e de questions sur ce qui s’est passĂ© en Tunisie et Ă  ne pas ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©e Ă  son arrivĂ©e.

Il ne s’agit pas d’une position hostile aux mĂ©dias, a expliquĂ© Me Piscitelli, mais d’une «demande comprĂ©hensible et humaine compte tenu de son Ă©tat physique». Elle ne fournira des Ă©claircissements et des prĂ©cisions qu’ultĂ©rieurement et par l’intermĂ©diaire de son avocat, a rapportĂ© l’agence italienne Ansa.

I. B.

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Italie | La police bloque l’exportation d’une Audi 7 volĂ©e vers la Tunisie

27. Juli 2025 um 12:49

Lors de contrĂŽles effectuĂ©s au port pour lutter contre le trafic international de vĂ©hicules volĂ©s Ă  destination de la Tunisie, la police de GĂȘnes a menĂ© une opĂ©ration conjointe avec le personnel de l’agence europĂ©enne Frontex, bloquant l’exportation d’une voiture de luxe.

Selon l’agence italienne Ansa, l’enquĂȘte, caractĂ©risĂ©e par sa rapiditĂ© et sa complexitĂ©, a permis l’identification et la saisie d’une Audi A7, estimĂ©e Ă  environ 90 000 euros (plus de 300 000 dinars tunisiens).

Le vĂ©hicule, identifiĂ© parmi les vĂ©hicules embarquant sur un ferry Ă  destination du port de La Goulette en Tunisie, a Ă©tĂ© volĂ© en SuĂšde. Des contrĂŽles ultĂ©rieurs ont confirmĂ© que le vĂ©hicule avait Ă©tĂ© rĂ©immatriculĂ© en France et qu’il Ă©tait muni de faux documents d’immatriculation.

Le conducteur du vĂ©hicule, un citoyen tunisien rĂ©sidant lĂ©galement dans l’Union europĂ©enne, a Ă©tĂ© signalĂ© en fuite Ă  l’autoritĂ© judiciaire compĂ©tente pour blanchiment d’argent.

SimultanĂ©ment, et dans le cadre de la lutte contre la falsification de documents, un faux permis de conduire belge a Ă©galement Ă©tĂ© saisi. Le propriĂ©taire, un citoyen belge d’origine tunisienne, a Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© aux autoritĂ©s judiciaires locales.

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Tunisie | La crise culturelle, un miroir brisé

27. Juli 2025 um 11:20

La Tunisie traverse une crise politique, sociale et Ă©conomique profonde, que nul n’ignore. Les chiffres parlent, les visages l’expriment, les rues le crient. Mais au cƓur de cette tourmente, un autre pan de notre ĂȘtre collectif s’effondre plus discrĂštement : la culture. Un effondrement plus silencieux, mais peut-ĂȘtre plus grave. Car si les crises politiques se traitent par des rĂ©formes, les fractures Ă©conomiques par des mesures de redressement, une crise culturelle, elle, altĂšre la conscience mĂȘme d’un peuple.

Ilyes Bellagha *

Dans une sociĂ©tĂ© oĂč l’architecture, la littĂ©rature, la musique et les arts Ă©taient autrefois le souffle discret d’une rĂ©sistance, la culture semble dĂ©sormais relĂ©guĂ©e Ă  l’ornement, au folklore, Ă  la distraction, au futile.

L’architecture est un prisme. Elle rĂ©vĂšle le lien d’un peuple Ă  son histoire, Ă  son imaginaire collectif, Ă  son avenir. En Tunisie, ce prisme est brisĂ©. L’espace bĂąti, naguĂšre porteur de sens, d’identitĂ© et de beautĂ©, est aujourd’hui livrĂ© Ă  l’anarchie, au cynisme spĂ©culatif, Ă  la perte de repĂšres. L’urbanisme n’est plus un projet, mais une fatalitĂ©. Le patrimoine, un fardeau. La beautĂ©, une option.

Une crise imbriquée

Comment ne pas voir dans cette dĂ©gradation de nos villes, de nos paysages et de nos gestes architecturaux, le symptĂŽme d’une crise culturelle profonde ? Car bĂątir, c’est dĂ©jĂ  penser. Et ce que nous bĂątissons aujourd’hui dit tout de notre vide intĂ©rieur.

Il serait naĂŻf de croire que cette crise culturelle est isolĂ©e. Elle est le fruit — mais aussi la matrice — des autres crises. Une sociĂ©tĂ© privĂ©e de rĂȘves, de rĂ©cits, de repĂšres symboliques, est une sociĂ©tĂ© vulnĂ©rable. La culture n’est pas un luxe. Elle est ce qui donne sens Ă  l’économie, dignitĂ© Ă  la politique, humanitĂ© au social.

La disparition des lieux de dĂ©bat, le rĂ©trĂ©cissement des espaces de crĂ©ation, la marginalisation des penseurs et artistes, la dĂ©sertification intellectuelle des institutions : tout cela crĂ©e un vide dans lequel prospĂšrent l’ignorance, la rĂ©signation et parfois la violence.

Des responsabilités à assumer

Il est temps que les acteurs culturels — architectes en tĂȘte — assument leur part de responsabilitĂ© dans ce naufrage. Trop souvent, nous avons fui en avant. Trop souvent, nous avons prĂ©fĂ©rĂ© le confort des colloques aux actes courageux, les discours aux engagements concrets.

Cette responsabilité est double.

La premiĂšre est directe : nombreux sont ceux qui ont acceptĂ© de servir un systĂšme qui les humilie. Ils se sont mis Ă  la table du pouvoir, mĂȘme lorsqu’on ne leur offrait que du pain noir. Ils ont renoncĂ© Ă  leur rĂŽle de conscience pour devenir des techniciens dociles, des dĂ©corateurs du dĂ©clin, des gestionnaires du renoncement.

La seconde est indirecte, mais tout aussi destructrice : elle consiste Ă  se draper dans une posture de victime permanente. À chaque nouveau bĂąton dans les roues, on lĂšve les bras au ciel, on proteste, on simule le refus, mais sans jamais aller au bout de la rupture. On joue Ă  prĂ©server sa dignité  tout en piĂ©tinant celle des citoyens. Ce théùtre de la plainte empĂȘche toute refondation.

Et entre les deux, il faut nommer ce qui Ă©touffe : la responsabilitĂ© du politique, bien sĂ»r — mais aussi l’ego ignorant des dĂ©cideurs, incapables d’envisager la culture comme un enjeu stratĂ©gique.

L’un des hĂ©ritages les plus pernicieux de Ben Ali dans le champ des arts aura Ă©tĂ© de nous laisser une Ă©lite administrative aussi inculte que le plus simple des citoyens, qui n’aurait pas compris cette phrase de Victor Hugo : «L’architecture, c’est le grand livre de l’humanitĂ©.»

Alors oui, face Ă  cela, il devient vital de rĂ©habiliter le militantisme culturel, et de l’incarner pleinement. Les architectes, en particulier, ne peuvent plus dĂ©tourner le regard pendant que leur pays est vandalisĂ© — par l’argent, par l’indiffĂ©rence, par l’ignorance.

Que faire ? Continuer Ă  expatrier nos jeunes architectes brillants pendant que l’on importe des modĂšles urbains prĂ©fabriquĂ©s, des produits chinois, un bĂ©ton sans Ăąme ? Sommes-nous devenus incapables de bĂątir nous-mĂȘmes notre propre avenir ?

Refaire société par la culture

Le chantier est immense. Mais il est vital. La Tunisie de demain ne se bĂątira pas seulement avec des plans Ă©conomiques ou des rĂ©formes institutionnelles. Elle devra retrouver ce souffle, cette dignitĂ© culturelle qui faisait d’elle, jadis, un phare. Redonner Ă  l’architecture sa poĂ©sie. À la parole sa puissance. À la mĂ©moire sa profondeur.

Et cela commence par un acte simple, mais difficile : se tenir debout. Ne plus dĂ©lĂ©guer Ă  d’autres ce que nous seuls pouvons porter.

* Architecte.

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Rencontre de l’ambassadeur Hood avec le rĂ©alisateur Majdi Smiri  

27. Juli 2025 um 10:34

L’ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie Joey Hood a rencontrĂ© le cinĂ©aste et rĂ©alisateur de renom Majdi Smiri afin d’explorer les possibilitĂ©s de collaboration dans des projets cinĂ©matographiques en anglais et des initiatives culturelles communes.

C’est ce qu’indique l’ambassade des Etats-Unis dans un post Facebook publiĂ© ce dimanche 27 juillet 2025 sans prĂ©ciser ni le lieu, ni la date, ni la circonstance dans laquelle s’est dĂ©roulĂ©e cette rencontre. «De la narration Ă  l’écran, la conversation a mis en lumiĂšre le pouvoir du cinĂ©ma pour rapprocher les peuples et les cultures», lit-on dans le post qui ajoute : «Nous sommes enthousiastes quant aux perspectives Ă  venir.»

Que l’on ne s’y trompe pas : il s’agit d’«un Ă©change d’idĂ©es dynamique avec l’une des voix les plus crĂ©atives de Tunisie», comme le souligne le titre du post. Et qu’on n’aille pas voir y voir le signe avant-coureur d’un nouveau complot contre l’Etat !

Majdi Smiri, pour sa part, n’a pas encore communiquĂ© sur cette rencontre qui pourrait lui valoir quelque dĂ©sagrĂ©ment si des patriotes autoproclamĂ©s se mettent dans la tĂȘte de lui chercher noise en lui collant un procĂšs
  

Le cinĂ©aste serait bien inspirĂ© de clarifier l’«affaire» avant qu’elle n’en devienne une, pour de bon.   

I. B.   

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Sra Ouertane | Veillons Ă  ce que le sel de la terre ne devienne un poison !

27. Juli 2025 um 09:49

Dans les entrailles de la Tunisie, lĂ  oĂč la roche sĂ©dimente des millĂ©naires de mĂ©moire, le Kef abrite le gisement de Sra Ouertane : une promesse de richesse mais aussi possible rĂ©pĂ©tition d’un traumatisme collectif. Alors que le projet d’exploitation du phosphate dans cette rĂ©gion du nord-ouest tunisien a refait surface, il convient d’ouvrir les yeux
 et les archives. 

Manel Albouchi

Le vice-prĂ©sident de la sociĂ©tĂ© chinoise Asia-Potash International Investment Guangzhou, Zheng Youye, en visite Ă  Sra Ouertane le 27 juin 2025, a exprimĂ© la volontĂ© de son groupe d’accĂ©lĂ©rer les dĂ©marches pour obtenir les autorisations nĂ©cessaires au lancement du projet d’exploitation du gisement de phosphate de Sra Ouertane, au sud du gouvernorat du Kef.

Les Chinois, tout comme les Tunisiens, n’étant pas particuliĂšrement regardants sur les impacts environnementaux de leurs activitĂ©s industrielles, on pourrait avoir du souci Ă  se faire Ă  propos de ce projet. Et pour cause
     

Pendant des dĂ©cennies, le Sud a Ă©tĂ© exploitĂ©, au prix de troubles sociaux, psychiques et environnementaux (Gafsa en porte encore les cicatrices), tandis que le Nord restait dans une dissociation silencieuse. Un oubli structurel, presque volontaire. 

DĂ©couvert dans les annĂ©es 1970, le gisement de Sra Ouertane contiendrait 1 milliard de tonnes de rĂ©serves estimĂ©es, avec 12 % de teneur en P2O5, soit l’un des plus importants gisements encore inexploitĂ©s du pays. Pourtant, plus de 50 ans aprĂšs sa dĂ©couverte, son activation reste en suspens, balançant entre rĂȘve de dĂ©veloppement et cauchemar environnemental. 

Les derniers rapports Ă©voquent une relance du projet, avec Ă  la clĂ© un investissement initial chinois estimĂ© Ă  800 millions de dinars, une capacitĂ© de transformation annuelle d’un million de tonnes de phosphate dĂšs sa premiĂšre phase de mise en Ɠuvre, et Ă  terme, plus de 1500 emplois directs. Mais Ă  quel prix ? 

L’ombre de Gafsa plane encore 

Les habitants du Kef observent Gafsa comme on regarde un miroir brisĂ©. Dans cette rĂ©gion miniĂšre, le phosphate a laissĂ© des stigmates profonds : maladies respiratoires, cancers, infertilitĂ©, anxiĂ©tĂ© chronique, stress post-traumatique. La dĂ©pression s’y est propagĂ©e comme un nuage de poussiĂšre. Les chiffres parlent : selon une Ă©tude de l’Institut national de la statistique (INS) en 2016, 1 habitant sur 3 dans le bassin minier souffre de troubles anxieux ou dĂ©pressifs. 

Le phosphate n’épuise pas que les sols. Il Ă©rode les corps, rompt les liens sociaux, fragilise les structures psychiques. Les enfants nĂ©s dans ces zones portent, souvent Ă  leur insu, une mĂ©moire traumatique transgĂ©nĂ©rationnelle. 

Des responsables de la sociĂ©tĂ© chinoise Asia-Potash International Investment Guangzhou en visite Ă  Sra Ouertane.

Ce que le corps retient 

Nous sommes en prĂ©sence d’un projet probablement rentable sur le plan Ă©conomique mais stratĂ©giquement risqué : car tout dĂ©veloppement qui nie le symbolique et le lien au vivant court Ă  sa propre destruction. Le mauvais exemple de GabĂšs meurtri par les impacts catastrophiques des industries chimiques en est une autre preuve. Et la RĂ©publique ne peut pas fonder sa modernitĂ© sur l’extractivisme, l’oubli et la dissociation collective. 

En effet, le corps qui il soit individuel ou social est une archive vivante. Il se souvient de l’injustice, de l’humiliation, de la dĂ©possession. A Sra Ouertane, le corps social est pris en tenaille entre promesse d’emploi et menace d’effondrement.  

Dans cette perspective, ignorer les effets psychosomatiques d’un tel projet est une forme de violence symbolique.  

Ce que le projet oublie 

Le projet Sra Ouertane est riche en promesses
 mais pauvre en Ă©tudes d’impact indĂ©pendantes. Les risques hydriques (le phosphate Ă©tant trĂšs consommateur en eau), les pollutions de l’air et du sol, les risques pour la santĂ© mentale et physique, ainsi que les mouvements migratoires induits n’ont pas Ă©tĂ© suffisamment Ă©tudiĂ©s. 

Aucune enquĂȘte psychosociale sĂ©rieuse n’a Ă©tĂ© menĂ©e auprĂšs des populations locales. Il n’y a pas eu de dialogue Ă©thique ni de protocole de suivi psychologique anticipĂ©. On a oubliĂ© que l’amĂ©nagement du territoire ne peut se faire sans soin du territoire psychique. 

Une RĂ©publique du soin ou de l’oubli ? 

On vient de cĂ©lĂ©brer, avant-hier, 25 juillet 2025, la fĂȘte de la RĂ©publique, osons poser la question fondamentale : quelle souverainetĂ© exercera-t-on si l’on sacrifie une partie de sa population sur l’autel de la rentabilité ? Le dĂ©veloppement ne peut ĂȘtre fondĂ© sur le dĂ©ni. Une vĂ©ritable stratĂ©gie rĂ©publicaine impliquerait : 

– des Ă©tudes d’impact pluridisciplinaires; 

– un accompagnement psychologique des populations concernĂ©es; 

– des mĂ©canismes de rĂ©paration pour les victimes des erreurs passĂ©es (comme Ă  Gafsa); 

– et un dĂ©bat citoyen, Ă©thique et transparent, car la Tunisie mĂ©rite une Ă©cologie de la justice. 

Le sel de la terre 

Le phosphate est le sel de la terre. Il peut fertiliser
 ou brĂ»ler. À nous de choisir si nous voulons en faire une graine ou une cendre. Mais souvenons-nous que le sol parle, que le corps parle, et que la RĂ©publique n’est pas qu’un rĂ©gime politique. Elle est aussi une promesse : celle de la dignitĂ© pour tous les citoyens, de la justice, de l’écoute et de la reconnaissance. Un État qui creuse la terre doit d’abord sonder les Ăąmes. Car la terre, elle, hurle dĂ©jĂ  en silence. 

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Commerce et investissement | La Tunisie met le cap sur la Chine

27. Juli 2025 um 08:52

Tap, l’agence officielle d’information tunisienne, a publiĂ© l’article suivant intitulĂ© «La Tunisie cherche Ă  construire des relations commerciales et d’investissement avec la Chine au-delĂ  des marchĂ©s traditionnels» oĂč elle souligne le nouveau tropisme chinois de la Tunisie qui cherche Ă  diversifier ses partenariats internationaux et sortir du tĂȘte Ă  tĂȘte harassant avec ses deux partenaires historiques : l’Union europĂ©enne et les Etats-Unis.  

Ces derniers mois, les entreprises chinoises ont renforcĂ© leur prĂ©sence en Tunisie, tant en fournissant des produits de haute technologie qu’en investissant dans plusieurs secteurs clĂ©s tels que l’exploitation miniĂšre.

Les observateurs considĂšrent cette tendance comme s’inscrivant dans les efforts plus vastes dĂ©ployĂ©s par la Tunisie pour diversifier ses partenariats et s’implanter au-delĂ  des marchĂ©s traditionnels.

Un Ă©vĂ©nement rĂ©cent important a Ă©tĂ© la visite d’une dĂ©lĂ©gation du groupe public chinois Wuhan Yangluo Port Services Co., Ltd., conduite par son PDG Xu Baowei. La dĂ©lĂ©gation a rencontrĂ© des reprĂ©sentants du gouvernement, dont le ministre du Commerce et du DĂ©veloppement des exportations, Samir Abid, afin d’explorer de nouvelles pistes de coopĂ©ration en matiĂšre de commerce et d’investissement.

Tap prĂ©sente dans ce rapport les Ă©tapes clĂ©s de l’évolution des relations sino-tunisiennes, notamment le premier dĂ©ploiement de bus de fabrication chinoise, ainsi que l’avancement de projets majeurs tels que le pont de Bizerte et le stade olympique d’El Menzah.

Visite d’une dĂ©lĂ©gation chinoise et nouveaux horizons

La dĂ©lĂ©gation chinoise de haut niveau de Wuhan Yangluo Port Services Co., Ltd. est arrivĂ©e Ă  Tunis pour explorer les opportunitĂ©s de coopĂ©ration commerciale et d’investissement.

Selon le ministĂšre du Commerce, cette visite, prĂ©vue jusqu’au 29 juillet 2025, s’inscrit dans le prolongement des discussions menĂ©es lors de la 4e Exposition Ă©conomique et commerciale Chine-Afrique Ă  Changsha en juin 2025, oĂč M. Abid a conduit la dĂ©lĂ©gation tunisienne.

M. Abid a soulignĂ© l’importance de cette visite, qui constitue une opportunitĂ© d’accroĂźtre les Ă©changes commerciaux et d’établir des partenariats mutuellement bĂ©nĂ©fiques.

Xu Baowei, pour sa part, a soulignĂ© l’intĂ©rĂȘt du groupe pour l’exploration de diverses opportunitĂ©s d’investissement et la promotion de produits tunisiens Ă  fort potentiel, tels que l’huile d’olive et les dattes, sur le marchĂ© chinois.

Le groupe chinois a exprimé sa volonté de soutenir les entreprises tunisiennes sur les plans logistique, financier et procédural afin de garantir un meilleur accÚs au marché chinois.

La dĂ©lĂ©gation a Ă©galement rencontrĂ© les responsables du Centre de promotion des exportations (Cepex) et environ 25 entreprises tunisiennes Ă  fort potentiel d’exportation.

Des opportunités inexploitées mais prometteuses

En 2024, les Ă©changes commerciaux entre la Tunisie et la Chine ont atteint 9,2 milliards de dinars tunisiens, soit une croissance de 8 % par rapport Ă  2023. [Mais la balance commerciale entre les deux pays reste trĂšs dĂ©sĂ©quilibrĂ©e en faveur de la Chine, premier dĂ©ficit commercial de notre pays depuis de nombreuses annĂ©es. Ce que la Tap n’a pas cru devoir rappeler].   

Le Cepex estime que la Tunisie dispose d’un potentiel d’exportation inexploitĂ© de plus de 214 millions de dollars amĂ©ricains sur le marchĂ© chinois, dont prĂšs de 20 millions de dollars amĂ©ricains pour l’huile d’olive, 15 millions de dollars amĂ©ricains pour les produits de la mer et 2,5 millions de dollars amĂ©ricains pour les dattes [En attendant leur rĂ©alisation, ces performances espĂ©rĂ©es restent du domaine des wishful thinking].

L’Institut national de la statistique fait Ă©tat d’une croissance constante des Ă©changes commerciaux entre les deux pays, malgrĂ© les difficultĂ©s liĂ©es Ă  la gĂ©ographie et aux coĂ»ts de transport.

L’Institut a Ă©galement soulignĂ© les possibilitĂ©s de renforcement des transferts de technologie et des investissements, notamment compte tenu de l’adhĂ©sion de la Tunisie Ă  la Zone de libre-Ă©change continentale africaine (Zleca).

Pour s’adapter aux rĂ©glementations commerciales strictes de la Chine, la Tunisie intensifie ses efforts de promotion, alignant ses exportations sur les normes chinoises de qualitĂ© et d’authenticitĂ© culturelle.

Visite d’État et changements stratĂ©giques

La visite d’État de cinq jours du prĂ©sident KaĂŻs SaĂŻed en Chine (du 28 mai au 1er juin 2024), Ă  l’invitation du prĂ©sident Xi Jinping, a marquĂ© un tournant dans les relations bilatĂ©rales.

Elle a Ă©tĂ© couronnĂ©e par plusieurs accords de coopĂ©ration, notamment sur la coopĂ©ration Ă©conomique et technique, le dĂ©veloppement vert et les groupes de travail sur l’investissement.

Lors de la rĂ©union annuelle de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) Ă  PĂ©kin (du 24 au 26 juin 2025), le projet d’une mission technique en Tunisie a Ă©tĂ© confirmĂ© afin d’évaluer les opportunitĂ©s de projets de dĂ©veloppement.

Les discussions ont Ă©galement portĂ© sur la coopĂ©ration financiĂšre, sous le thĂšme : «ConnectivitĂ© pour le dĂ©veloppement, coopĂ©ration pour la prospĂ©rité».

L’ambassadeur de Chine en Tunisie, Wan Li, a dĂ©clarĂ© en mars 2025 que les visites de haut niveau avaient contribuĂ© Ă  la mise en Ɠuvre d’accords bilatĂ©raux importants, tels que le nouveau centre de traitement du cancer Ă  l’hĂŽpital universitaire de GabĂšs.

La Chine Ă©tait Ă©galement l’invitĂ©e d’honneur de la 39e Foire internationale du livre de Tunis (25 avril-4 mai 2025), tĂ©moignant de liens culturels profonds.

Commerce et investissement au cƓur des opportunitĂ©s

Les Tunisiens ont rĂ©cemment commencĂ© Ă  utiliser 300 nouveaux bus chinois commandĂ©s par la sociĂ©tĂ© de transport Transtu, pour un coĂ»t de 152 millions de dinars tunisiens. La flotte comprend 140 bus standards et 160 bus articulĂ©s, permettant de rĂ©pondre aux besoins d’environ 3 millions d’habitants du Grand Tunis.

Huawei, acteur majeur des TIC en Tunisie depuis 1999, s’est rĂ©cemment rendu Ă  Fipa-Tunisie pour discuter de ses projets d’expansion.

Par ailleurs, l’entreprise chinoise Sinoma a acquis une participation majoritaire brĂ©silienne dans une cimenterie de Djebel Oust (Zaghouan), pour un montant de 418 millions de dinars tunisiens.

Autres investissements chinois

Le projet d’usine de dĂ©rivĂ©s du brome de Shandong Haiwang Chemicals, d’un montant de 95 millions de dollars amĂ©ricains.

La participation d’Asia Potash dans la production de phosphate et d’engrais, en partenariat avec la Tunisie.

Le projet de Taikang Electronics de créer une nouvelle usine de composants automobiles, suite à des visites sur site et des réunions avec les autorités tunisiennes.

Le 17 juin 2025, l’entreprise chinoise chargĂ©e de la phase principale du nouveau pont de Bizerte s’est engagĂ©e Ă  achever toutes les fondations profondes d’ici la fin de l’annĂ©e. Le coĂ»t initial du projet Ă©tait estimĂ© Ă  761 millions de dinars tunisiens.

Dans le secteur des sports, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali a rencontrĂ© des experts chinois le 3 juin 2025 afin de finaliser les aspects techniques de la reconstruction du stade olympique d’El Menzah.

Conclusion d’accords de financement.

La Tunisie souhaite Ă©galement dynamiser le tourisme chinois, comme en tĂ©moigne sa participation au Salon international du tourisme de Shanghai (27-29 mai 2025), oĂč les responsables ont promu le tourisme culturel et durable, ainsi que les investissements hĂŽteliers.

MalgrĂ© un dĂ©sĂ©quilibre commercial persistant en faveur des importations chinoises, la Tunisie s’emploie activement Ă  inverser cette tendance en dĂ©veloppant ses exportations et en capitalisant sur sa position gĂ©ographique stratĂ©gique, vĂ©ritable pont entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie.

Ces efforts s’inscrivent dans la vision prĂ©sidentielle de la Tunisie, initiĂ©e le 25 juillet 2021, visant Ă  favoriser les relations avec les pays de l’Est, notamment la Chine, la Russie, l’IndonĂ©sie et l’Égypte.

Agence Tap.

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Abdallah rentre au Liban aprÚs 41 ans de détention en France

27. Juli 2025 um 07:47

Le militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah est rentrĂ© au Liban ce vendredi 25 juillet 2025, aprĂšs avoir passĂ© plus de quatre dĂ©cennies dans les prisons françaises. L’avion le transportant a atterri Ă  l’aĂ©roport international de Beyrouth en provenance de France, oĂč il Ă©tait incarcĂ©rĂ© depuis 1984 pour complicitĂ© dans l’assassinat de deux diplomates, l’un amĂ©ricain, l’autre israĂ©lien.

ÂgĂ© de 74 ans, Abdallah est considĂ©rĂ© comme l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe. Son incarcĂ©ration, aussi longue qu’exceptionnelle, a suscitĂ© pendant des annĂ©es de nombreuses mobilisations en France, au Liban et ailleurs, en particulier au sein des cercles de solidaritĂ© avec la cause palestinienne.

Vendredi matin, il a quittĂ© la prison de Lannemezan dans le sud-ouest de la France sous escorte policiĂšre. Un convoi de six vĂ©hicules l’a conduit Ă  l’aĂ©roport de Tarbes, d’oĂč il a embarquĂ© Ă  bord d’un vol Air France Ă  destination de Beyrouth. À son arrivĂ©e, plusieurs dizaines de personnes Ă©taient prĂ©sentes pour l’accueillir, tandis que sa famille prĂ©parait une rĂ©ception Ă  Qoubaiyat, son village natal dans le nord du pays.

MalgrĂ© le recours engagĂ© en dĂ©but de semaine par le parquet gĂ©nĂ©ral de Paris contre sa libĂ©ration, la justice a confirmĂ© la levĂ©e immĂ©diate de sa dĂ©tention, Ă  condition qu’il quitte dĂ©finitivement le territoire français. Une victoire pour ses soutiens, mais aussi un symbole fort pour les milieux militants.

(FILES) French policemen escort Georges Ibrahim Abdallah (C), a Lebanese national sentenced to life in prison, as he leaves Pau’s Courthouse, southwestern France, on February 18, 2010 after a prosecutor demanded a three months sentence at the Appeal Court for having refused a DNA sample. A Paris Court of Appeal ordered the release of Georges Ibrahim Abdallah, a Lebanese national sentenced to life in prison and detained in Lannemezan on July 17, 2025. Abdallah, one of the country’s longest-serving inmates,was sentenced to life imprisonment in France in 1984 for his part in the 1982 murders of two diplomats, Charles Robert Day, an Georges Ibrahim Abdallah aprĂšs sa libĂ©ration escortĂ© par deux policiers français.

Membre fondateur des Factions armĂ©es rĂ©volutionnaires libanaises, un groupuscule marxiste, laĂŻc et anti-impĂ©rialiste, Georges Abdallah n’a jamais exprimĂ© de regrets, qualifiant les assassinats de 1982 d’actes de rĂ©sistance dans le contexte des guerres civiles et de l’occupation israĂ©lienne du Sud-Liban. Une position qui lui a valu l’hostilitĂ© durable des autoritĂ©s françaises, malgrĂ© son Ă©ligibilitĂ© Ă  une libĂ©ration conditionnelle dĂšs 1999.

Sa cellule, dĂ©corĂ©e d’un drapeau rouge Ă  l’effigie de Che Guevara, a Ă©tĂ© vidĂ©e ces derniers jours. Il a confiĂ© ses livres et effets personnels Ă  son comitĂ© de soutien. Selon son avocat Jean-Louis Chalanset, «il souhaite dĂ©sormais passer ses derniers jours dans son village et s’impliquer, peut-ĂȘtre, dans la vie politique locale».

Si pour ses partisans il incarne l’intĂ©gritĂ© d’un engagement sans concessions, pour d’autres, il demeure une figure polĂ©mique d’un passĂ© violent. Son retour au Liban intervient dans un contexte rĂ©gional tendu, oĂč la question palestinienne reste au cƓur des rapports de force, mais aussi des mĂ©moires encore vives.

Guettala Djamal 

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Le poĂšme du dimanche | ‘‘CommĂ©moration de Chebbi’’ de Moufdi Zakaria

27. Juli 2025 um 07:43

Moufdi Zakariya est patriote, nationaliste, anticolonialiste, il est considéré comme le poÚte de la Révolution algérienne. (Ph. Moufdi Zakaria / Mémorial Aboulkacem Chebbi à Tozeur).

Né en 1908 aux environs de Ghardaïa, dans la région mozabite, en

AlgĂ©rie, a fait ses Ă©tudes Ă  la Zitouna en Tunisie. Il se lie d’amitiĂ© avec Aboulkacem Chebbi et Rachid Hammoud. Il compose de nombreux chants et hymnes au souffle Ă©pique, dont celui, de l’hymne national algĂ©rien, Le serment, ‘‘Qaçamen’’.

La Tunisie, oĂč il a vĂ©cu, compte beaucoup dans son Ɠuvre. Il lui rend hommage dans un recueil, ‘‘Tahta dhilal az-zaytoun’’ (A l’ombre des oliviers), paru en 1965. Il dĂ©cĂšde en Tunisie, en 1977.

Tahar Bekri

Vivant tu resteras mĂȘme si le linceul te couvre *

Eternel malgrĂ© ce qu’ils firent pour te rabaisser et te diminuer

Ton monde ĂŽ poĂšte est douleurs remplies

de ton ĂȘtre. Nous ne fĂ»mes ni eux ne furent

Tu n’as pas dit ta poĂ©sie pour satisfaire un sentiment

Ni tu as faibli. Comme dans leur faiblesse ils trahirent !

Tu n’as point courtisĂ© suppliant une aide d’un frĂšre

Combien de frĂšres par leurs poĂšmes courtisĂšrent !

HĂ©las ! Comme la poĂ©sie chez certains est devenue

Une marchandise sans fiertĂ© ni gloire !

Celui-ci commerce avec les poĂšmes en professionnel

Celui-là par la poésie ambitionne des médailles

Cette débauche dans les Lettres est répandue

Ses filles sont de nos jours poésies et musiques

Réunies dans la mollesse et le déclin

Dans l’ñme vile mesures et rythmes

La poésie est devenue efféminée comme son auteur

Ni le poùme n’est poùme ni l’artiste artiste

Chaque peuple par la poésie cherche un gain

Sa chance de la vie fiĂšre est perte

O poĂšte de l’éternitĂ© laisse-les dans leurs errements

Le poĂšme Ă©ternel leur rĂ©siste oĂč qu’ils soient

L’éternitĂ© te le remplace mieux que leur amitiĂ©

Te suffit l’éternitĂ© comme amis et camarades.**

Tahta dhilal az-zaytoun (A l’ombre des oliviers)

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

* Le poĂšte a une anecdote amusante Ă  propos de ce poĂšme : il Ă©tait en visite Ă  Paris. Cela coĂŻncida avec un programme de commĂ©moration de Chebbi, prĂ©parĂ© par le regrettĂ© Mohamed Laribi (Ibn Toumert) qui travaillait Ă  Radio France. Il tĂ©lĂ©phona Ă  son ami Moufdi Zakariya et le fit venir Ă  la Maison de la radio pour un fait de grande importance. Ce qu’il fit rapidement et fut, Ă  son arrivĂ©e, Ă©tonnĂ© que Laribi l’attendĂźt sur les escaliers vers le studio. Il le fit entrer et ferma la porte, en disant : «Tu ne sortiras de cette prison que si tu composes un poĂšme pour la commĂ©moration de Chebbi qu’on enregistrera». Le poĂšte n’avait de salut pour acheter sa libertĂ© que d’écrire ce poĂšme. (Note de l’auteur).

** Malheureusement ce poĂšme n’est pas datĂ©. (Note du traducteur)

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