L’Algérie rejette les « menaces » de la France
Le ministère algérien des Affaires étrangères a confirmé qu’il « rejette catégoriquement qu’on lui adresse des délais, des avertissements et des menaces », après que le Premier ministre français, François Bayrou, a menacé d’annuler « tous les accords bilatéraux » sur les questions migratoires d’ici un mois ou six semaines.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a indiqué, dans un communiqué publié jeudi 27 février 2025, que « l’Algérie refuse catégoriquement de se voir adresser des délais, des avertissements et des menaces », et qu’elle appliquera la réciprocité à toutes les restrictions imposées aux déplacements entre l’Algérie et la France, sans exclure toutes autres mesures que les intérêts nationaux pourraient exiger.
« Nous explorons toutes les possibilités pour tenter d’aboutir à des relations apaisées avec l’Algérie », a déclaré la porte-parole du gouvernement français, Sophie Brima, précisant que « l’objectif est de maintenir l’accord de 1968 dans la mesure où il est mis en œuvre et que nous ayons des relations diplomatiques calmes et normales avec l’Algérie ».
Les discussions en France sur une révision de l’accord de 1968 qui facilite les conditions de séjour, de circulation et de travail des Algériens interviennent dans un contexte de tensions croissantes alimentées par un attentat perpétré par un Algérien et qui a fait un mort et six blessés à Mulhouse, dans l’est du pays.
Le Premier ministre français a indiqué que les autorités algériennes avaient été sollicitées « à 14 reprises » pour rapatrier leur ressortissant. C’est ainsi qu’il a donné au gouvernement algérien un délai de quatre à six semaines pour examiner « une liste urgente de personnes qui doivent pouvoir rentrer dans leur pays ».
Tension croissante
Dans un nouveau signe de l’escalade de la tension entre l’Algérie et la France, le Conseil de la nation algérien – la deuxième Chambre du Parlement – a annoncé la « suspension immédiate de ses relations » avec le Sénat français, en signe de protestation contre la visite effectuée en début de semaine par son président, Gérard Larcher, au Sahara occidental.
De son côté, l’Assemblée populaire nationale (la Chambre basse du Parlement) a fermement condamné la visite de Larcher, la qualifiant de « dérapage dangereux de l’extrême droite qui domine la scène politique française et de violation flagrante du droit international et des résolutions pertinentes des Nations unies ».
Les relations algéro-françaises connaissent une tension sans précédent depuis l’été dernier, et l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris sur fond d’adoption par cette dernière de la proposition marocaine d’autonomie pour résoudre la question du Sahara occidental.
Les tensions se sont encore accrues après que les autorités algériennes ont arrêté, en novembre dernier, l’écrivain algéro-français, Boualem Sansal, et qu’un tribunal algérien l’a inculpé en vertu de l’article 87 du Code pénal algérien, pour « atteinte et menace à l’unité nationale ».
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