La Tunisie est amenée à suivre une action orientée vers la préservation et la valorisation des zones humides, a fait ressortir l’étude sur la stratégie nationale des zones humides (2025-2035), publiée par la Direction générale des forêts.
La réalisation de ces objectifs passe par la conservation et la restauration de leur biodiversité et leur utilisation rationnelle, en tant que patrimoine naturel national, qui contribue au développement durable social et économique des générations actuelles et futures, souligne cette étude réalisée avec la contribution du Fonds mondial pour la nature (WWF-Afrique du Nord).
Il en ressort que plusieurs actions différentes mais complémentaires doivent être nécessairement mises en œuvre, pour s’inscrire dans le sens de cette vision de préservation et de valorisation des zones humides. L’étude a fixé quatre objectifs stratégiques. Il s’agit de mieux connaitre les zones humides tunisiennes, de renforcer les cadres régissant leur gouvernance, de les valoriser à travers une utilisation rationnelle, et de restaurer celles qui sont dégradées.
Et de préconiser un plan d’action pour la mise en œuvre de la stratégie pour atteindre ces objectifs stratégiques:
Mieux connaitre les zones humides tunisiennes
Pour la réalisation du 1er objectif, l’étude a souligné l’importance de disposer de l’information nécessaire à la préservation et à la valorisation des zones humides tunisiennes, de façon à détecter, en temps opportun, les éventuels changements dans leurs caractéristiques écologiques et /ou sociologiques.
L’utilisation des technologies modernes permettrait de réduire les coûts de l’inventaire. De même, l’étude souligne la nécessité de créer un observatoire national des zones humides.
Renforcement des cadres régissant la gouvernance des zones humides
Selon l’étude, les cadres juridiques et institutionnels régissant les zones humides tunisiennes ainsi que leur gouvernance, souffrent du manque de cohérence entre les textes législatifs y afférents ainsi que du manque d’harmonisation dans les prérogatives de différents intervenants publics.
Il est donc nécessaire de construire sur les aspects positifs du cadre actuel, cibler les points de blocage, et aider à changer certaines approches vers davantage de cohérence et moins de double-emploi entre les acteurs.
A cet égard, un comité national des zones humides doit être mis en place qui aura un rôle central pour atteindre cet objectif stratégique. Il sera, aussi, important de travailler sur la mise en cohérence des dispositions juridiques applicables à ces zones et la promotion de leur prise en compte dans les politiques sectorielles pertinentes.
Par ailleurs, l’importance des zones humides tunisiennes au niveau national et leur rôle dans la préservation de plusieurs espèces migratrices d’intérêt mondial, confère à la Tunisie des devoirs et lui fournit des opportunités de coopération qu’elle devrait saisir, et ce notamment à travers le renforcement de son rôle au sein des instances internationales pertinentes.
Valorisation des zones humides à travers une utilisation rationnelle et restauration de celles dégradées
En Tunisie, le maintien des caractéristiques écologiques des zones humides nécessite des types d’interventions différentes, selon la situation de chaque zone. Pour celles soumises à d’importantes dégradations, l’intervention concernera notamment leur réhabilitation pour assurer un fonctionnement adéquat de leurs écosystèmes..
Pour cela, il s’agit d’élaborer des plans de gestion et de valorisation des zones humides soit à travers l’écotourisme durable ou par une pêche responsable, avec la participation des parties prenantes et notamment les composantes de la société civile..
L’étude a rappelé que de nombreuses zones humides ont subi des dégradations er leurs écosystèmes ne sont plus en mesure d’assurer les services qu’ils fournissaient avant leur dégradation. “La période 2021-2030 a été déclarée par l’Assemblées générale de l’ONU, « décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes ».
Ainsi, la stratégie nationale des zones humides de Tunisie 2025-2035, contribuerait à l’effort mondial visant à éviter, enrayer et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde et à sensibiliser à l’importance d’une restauration réussie.
La finalité étant de stopper le processus de dégradation des zones humides et de les restaurer en vue d’améliorer la continuité écologique, de réguler l’accès aux ressources d’eau à travers l’élaboration de plans d’aménagement et de gestion pour les zones humides d’importance nationale et internationale..
La mise en œuvre de cette stratégie sera étalée sur 10 ans de 2025 jusqu’à 2034, avec cinq plans opérationnels bisannuels. La 11ème année de la période stratégique (2035) sera consacrée à l’évaluation finale de la mise en œuvre de la stratégie et sa mise à jour, ou s’il y a lieu au développement d’une nouvelle stratégie. La stratégie fera également l’objet d’une évaluation à mi-parcours en 2029.