La cérémonie de remise des Prix Comar du roman déroulée s’est déroulée, samedi 17 mai 2025, au théâtre municipal de Tunis, dans une ambiance festive où littérature, musique et chant font bon ménage pour le bonheur du public présent.
Imed Bahri
Comme chaque année, la proclamation des noms des six lauréats a été précédé et suivi de concerts de chants des voix représentatives du «tarab» en Tunisie : Rana Zarrouk, Mohamed, Mohamed Ben Salah et Olfa Ben Romdhane, qui a clôturé en beauté la soirée, pour le bonheur des mélomanes présents.
Les dirigeants des Assurances Comar, l’entreprise qui a créé et organise cet événement littéraire majeur depuis 29 ans dans le cadre de sa stratégie de responsabilité sociale de l’entreprise, étaient présents aux premiers rangs pour montrer l’intérêt qu’il accorde à la culture en général et à la littérature romanesque en particulier, ce que MM Slaheddine Ladjimi, président du conseil d’administration des Assurances Comar, et Lotfi Belhaj Kacem, président du Comité d’organisation des Prix Comar, ont exprimé dans leurs allocutions d’ouverture, en promettant de poursuivre sur cette voie, le but étant de promouvoir la lecture parmi le grand public et de rapprocher les écrivains des lecteurs à travers la dynamique promotionnelle que ces prix créent et renforcent d’une année à l’autre.
Rana Zarrouk .
Après la présentation des membres des deux jurys, qui ont été honorés pour l’occasion, le palmarès des Prix Comar 2025 a donné les résultats suivants :
Roman tunisien de langue française :
Le Prix Comar d’Or décerné à Mahdi Hizaoui pour son roman «Ecris, tu seras aimé des dieux» (Editions Arabesques).
Le Prix spécial du Jury décerné à Abdellatif Mrabet pour son roman «Le vert et le bleu» (Editions Contrastes).
Le Prix Découverte décerné à Houda Mejdoub pour son roman «Ecoute-moi ma fille» (Editions Arabesques).
Roman tunisien de langue arabe :
Le Prix Comar d’Or décerné à Chafiq Targui pour son roman «Liman Tajmaa Wardak aya Makram» (Editions Mayara).
Chafiq Targui.
Le Prix spécial du jury décerné Sofiane Rejeb pour son roman «Ashab Al-Hodhod» (Editions Meskiliani).
Le Prix Découverte décerné à Balkis Khalifa pour son roman «Nafidha Ala Chams» (Editions Mayara).
Rappelons qu’outre la promotion médiatique et à travers les circuits culturels dont ils bénéficient, les auteurs des romans primés se voient attribuer des chèques de 10000 DT (Comar d’Or), 5000 DT (Prix spécial du Jury) et 2500 DT (Prix découverte).
En 2020, en Inde, un pays essentiellement campagnard et sous-développé, les paysans, pourtant politiquement roués et encadrés par des intellectuels souvent brillants, n’ont pas saisi l’opportunité d’un véritable changement en profondeur qu’ils auraient pu imposer d’une manière irrémédiable, avec la majorité nécessaire pour le faire.
Dr. Mounir Hanablia *
Les paysans en Chine avaient constitué la base sur laquelle s’était appuyé le Parti communiste chinois pour lutter contre l’occupation japonaise durant la seconde guerre mondiale, puis pour arracher le pouvoir au parti Kuomintang dont les débris sont toujours réfugiés aujourd’hui sur l’île de Taiwan.
En Russie en 1917, ou plutôt dans l’empire tsariste, les paysans, malgré les prétentions du parti bolchevik à représenter la classe ouvrière dans un pays sous industrialisé et largement agricole, avaient formé l’ossature de l’armée rouge des ouvriers et paysans, ainsi qu’on l’avait nommée, qui allait permettre aux communistes de s’installer à la tête du pays durant plus de 70 ans.
Curieusement, l’Inde, un pays majoritairement constitué de campagnards dont l’agriculture représente la principale source de revenus, n’a pas basculé dans la Révolution, malgré des famines cycliques, et les conflits intercommunautaires, ou bien issus de la tyrannie sociale née du système des castes prédominant dans le pays. Les partis communistes, légalisés dans le pays, n’ont jamais eu d’influence qu’au niveau régional dans quelques États périphériques dont ils ont remporté les élections comme le Kérala et le Bengal Occidental. Il y a bien eu un maquis communiste dirigé par Charu Majumdar, qu’on a qualifié de Naxalite, dans les forêts du Jharkhand, qui a fait parler de lui un certain temps en menant des attaques contre les forces de l’ordre ou leurs informateurs, mais ce maquis n’a pas bénéficié du soutien populaire qui lui aurait permis de constituer un fief, un territoire sécurisé, une république populaire, pour se lancer ensuite à la conquête du pays, comme cela s’était fait en Chine ou au Vietnam.
Le morcellement issu du communalisme et des castes n’a ainsi pas pu être surmonté par l’analyse ou la rhétorique marxiste alors que tout prédisposait le pays à un conflit social de grande ampleur dont aurait pu naître une situation révolutionnaire.
Le mouvement paysan de 2020
C’est pourquoi le mouvement paysan de 2020 dans le pays le plus peuplé au monde ne doit pas être considéré comme un événement marginal, le néolibéralisme et le marché global ayant le vent en poupe dans le monde entier. C’est justement pour exiger le retrait des lois instituées par décrets par le gouvernement communaliste hindou du démagogue autoritaire Modi, dans le but de soumettre l’agriculture indienne aux intérêts des grands groupes commerciaux et financiers nationaux et internationaux, que le soulèvement paysan est né afin d’épargner à des centaines de millions de paysans les expropriations de leurs terres en faveur de l’agrobusiness, que les trois nouvelles lois auraient imposées.
Ces lois supprimaient les prix minimums garantis des produits agricoles, restreignant les droits des fermiers à se pourvoir en justice en cas de litige avec des intermédiaires, qui ne seraient désormais plus agréés par l’Etat. Les fermiers devraient traiter avec un marché sur lequel ils n’avaient aucune prise, pas même celle de fixer les prix. Bref, ils ne seraient que de simples producteurs face à de puissantes corporations qui en seraient les principaux acteurs.
En légiférant par décrets, le gouvernement Indien avait court-circuité le Parlement sans lui soumettre les projets de lois contestés pour approbation, remettant en question l’équilibre des pouvoirs dans un pays qui se qualifie de plus grande démocratie du monde. Il était d’autant moins fondé à le faire que la Constitution indienne précisait que les questions liées à l’agriculture relevaient des parlements régionaux, et non du pouvoir central. Et il avait choisi de le faire en pleine pandémie de Covid pendant qu’il restreignait les libertés de travailler, de circuler et de se réunir dans tout le pays.
Le fait démontre suffisamment la capacité de mobilisation de plusieurs centaines d’associations de fermiers et leur détermination dans des conditions aussi défavorables. Le noyau de la contestation s’est situé au Punjab, un des États les plus prospères de la Fédération Indienne, considéré dans les années 70 comme le grenier à blé de l’Inde après ce qu’on a appelé la Révolution Verte. Le cœur en a été la communauté Sikhe dont, outre les réseaux de solidarité autour d’une croyance monothéiste commune, l’Histoire est celle d’une lutte ininterrompue contre l’oppression et l’injustice du pouvoir, et dont l’idéal est le service de la communauté.
Ainsi les temples sikhs disposent tous de cuisines animées par des fidèles volontaires, afin de distribuer des repas gratuits à tous ceux qui se présenteraient, indépendamment de leurs race, sexe, ou conviction religieuse. Ce haut idéal humaniste a facilité la mobilisation des milliers de paysans du Punjab dont la capacité d’organisation et l’idéal communautaire étaient si on peut dire rodés depuis des siècles. Des milliers d’hommes, de femmes, de vieillards venus dans leurs tracteurs, camions, et camionnettes, ont ainsi établi des camps mobiles le long des routes convergeant vers la capitale, dont tous les jours ils se rapprochaient encore plus.
Le gouvernement indien, tout comme ceux qui l’ont précédé, n’étant nullement désireux de voir sa capitale envahie par une contestation jugée menaçante, envoya les unités centrales de la police épauler les unités régionales afin d’empêcher les contestataires de passer, si possible de les disperser. Les manifestants furent donc confrontés à la brutalité policière, mais ils persistèrent.
Il vint donc un moment, début décembre, alors que le froid de l’hiver se faisait sentir, où les paysans se trouvèrent bloqués en rase campagne par les forces de l’ordre avec les routes vers la capitale coupée. Des camps permanents furent ainsi montés avec entre autres bibliothèques, gymnase, cinémas, ravitaillement quotidien en provenance des campagnes, cuisine, voirie, et même des dispensaires, animés par les centaines de volontaires venus apporter leur aide. Et le mouvement a fait tache d’huile dans les autres Etats de la fédération dont les fermiers étaient aussi intéressés par le retrait des lois contestées.
Toujours est-il, au moment où les paysans entamaient des négociations avec le gouvernement, qu’ils décidaient de mettre la pression en bloquant le chemin de fer au niveau régional, entraînant l’épuisement rapide des stocks de charbon, et la fermeture de plusieurs centrales électriques nécessaires au fonctionnement de l’industrie.
En un peu plus d’un mois, il y eut environ six réunions entre les représentants des fermiers et du gouvernement, qui n’aboutirent pas, les premiers exigeant les retraits des lois, et les seconds s’obstinant à ne discuter que d’amendements. Naturellement le gouvernement entama une campagne de propagande de grande ampleur, relayée par des médias aux ordres appartenant aux grands groupes commerciaux désireux de voir les lois appliquées à leur bénéfice. Ils présentaient les fermiers comme des naxalites, guérilleros communistes, ou bien Punjab oblige, des khalistanis.
En effet, dans les années 80, l’armée indienne avait détruit le Temple d’Or d’Amritsar, le lieu le plus saint du sikhisme, parce que s’y étaient réfugiés des séparatistes exigeant la création d’un Etat sikh indépendant, le Khalistan. Une actrice de Bollywood devenue députée appuyait les thèses du premier ministre Modi.
Face à cette campagne de désinformation, les contestataires répliquaient par un usage intensif de l’Internet afin d’informer régulièrement leurs propres partisans tout en acquérant la sympathie de leurs compatriotes, émus par la mort d’une cinquantaine de manifestants, souvent âgées, de froid, ou de maladie. Il y eut même un suicide de protestation, afin de rappeler que les suicides de fermiers, endettés irrémédiablement, représentaient plus de 11% du total dans le pays, sur 25 ans.
Malgré cela, le gouvernement s’obstinait, arguait du bien-fondé de sa politique, récusée par les fermiers, les partis d’opposition, et de plus en plus les différents segments de la société civile que rebutaient sa dérive autoritaire remettant en cause le fonctionnement des institutions démocratiques, tout comme les méthodes policières utilisées pour réprimer les manifestants, de plus en plus soutenus par une opinion publique internationale influencée par les communautés indiennes établies aux Etats-Unis et au Canada.
Le Canada s’invite dans la crise
Le Premier ministre Justin Trudeau du Canada n’hésitait pas à monter au créneau pour exprimer sa solidarité avec ses compatriotes originaires d’Inde inquiets du sort de leurs proches demeurés dans ce pays, luttant pacifiquement pour préserver leurs droits. Trudeau dénoncerait quelques années plus tard l’assassinat de militants sikhs au Canada en l’attribuant aux services secrets indiens, déclenchant une crise diplomatique entre les deux pays.
Le fait le plus marquant est que le mouvement paysan, en utilisant des moyens pacifiques, était ainsi devenu une menace pour le pouvoir parce qu’il avait réussi à surmonter les différences de castes et de religions entre Hindous et Musulmans, dont le parti suprémaciste Hindou au pouvoir, le BJP, avait fait son cheval de bataille, en instaurant le fameux registre national et la réforme sur la nationalité faisant des musulmans des citoyens sans droits dans leur propre pays.
Le mouvement paysan avait fédéré les différents mécontentements contre la politique cynique d’un gouvernement qui n’hésitait pas à importer de l’étranger à des prix supérieurs les produits disponibles sur le marché intérieur, afin de casser la production locale et punir les fermiers, quand il ne les soumettait pas à des représailles fiscales.
Des personnalités éminentes et des sportifs avaient même rendu les décorations dont l’État Indien les avait honorés, en signe de protestation, un symbole fort remettant ainsi en question implicitement l’unité du pays.
Le livre, écrit comme un journal par une adolescente punjabi sikhe de 16 ans suffisamment cultivée pour citer des passages de pièces de Shakespeare, s’interrompt en janvier 2021 alors que les deux parties n’ont pas encore trouvé d’accord.
En fait, il faudra une année au gouvernement pour céder et se résoudre à l’annulation des lois en question. Ce n’est pas la menace de désintégration du pays qui l’a fait reculer, mais plutôt la perspective d’une défaite électorale sans précédent. Et les élections de 2024 viendront confirmer le recul électoral de M. Modi qui ne disposera plus de la majorité absolue au parlement.
Évidemment nul ne contestera que les fermiers indiens ont remporté une grande victoire en réalisant leurs objectifs contre un pouvoir sans scrupules soutenu par le marché global et les forces de la mondialisation. Néanmoins, après cela, leur mouvement s’est immédiatement auto-dissous. Et les perspectives entrevues d’une société libérée de la tyrannie des castes et du communalisme ne se sont pas réalisées, parce qu’aucun parti politique nouveau n’a émergé pour en faire programme réalisable, les partis traditionnels en étant incapables.
Ainsi dans un pays qui demeure essentiellement campagnard et sous-développé, avec quelques poches d’opulence autour de mégalopoles surpeuplées, les paysans, pourtant politiquement roués et encadrés par des intellectuels souvent brillants, n’ont pas saisi l’opportunité d’un véritable changement en profondeur qu’ils auraient pu imposer d’une manière irrémédiable, avec la majorité nécessaire pour le faire. Leur victoire, obtenue par leur sens de l’organisation, leur combativité, leur sacrifice, leur persévérance, et leur solidarité, n’est donc pas définitive, et demeure tributaire d’une volonté politique qui n’aura de cesse de la remettre en question dès lors que l’opportunité pour le faire se présentera.
* Médecin de libre pratique. ‘
‘Inquilab-2020 : The United Indian Peasant Movement’’, de Amarveer Kaur, éd. Notion Press, 14 février 2021, 270 pages.
Liana Badr est Palestinienne. Romancière, nouvelliste, poète, cinéaste, journaliste et auteure pour jeunesse.
Née à Jérusalem en 1950, elle a fait des études supérieures de philosophie et de psychologie. Engagée dans la cause palestinienne, elle vit depuis 1994 à Ramallah où elle a occupé de hautes fonctions culturelles.
Elle avait également séjourné en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Tunisie.
Son œuvre est traduite dans de nombreuses langues et elle a obtenu différentes distinctions pour sa création littéraire comme cinématographique.
En poésie, elle a publié, en arabe, Tulipes de lumière, 1996; Le temps dela nuit (2008); Astres, 2017; Dialogue avec Fadwa Touqan, Les ombres desparoles narrées, 1996; L’influence du lieu sur l’identité chez le poèteMahmoud Darwich, 2013.
Plusieurs parties ont exprimé leur solidarité avec Imen Ouardani, ancienne adjointe au maire de Sousse, qui est en détention depuis le 10 mai 2024.
Imen Ouardani,a été arrêtée dans le cadre d’une enquête ouverte sur la slignature d’un accord de partenariat en 2022, entre la municipalité de Sousse et l’organisation « La Tunisie, terre d’asile ». Elle est ppursuivie pour blanchiment d’argent, falsification, de constitution d’un réseau pour l’entrée d’étrangers, et abus de fonction.
Pour le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) la détention d’Imen Ouardani, docteure en biologie, est arbitraire : « Les pièces présentées par sa défense contredisent ces accusations et démontrent l’absence totale d’éléments justifiant son arrestation et sa détention. Les experts ont également confirmé, dans leurs rapports, l’absence de toute transaction financière entre Imen Ouardani et l’organisation Tunisie Terre d’Asile ».
Le CRLDHT qui a exprimé sa solidarité avec Imen Ouardani, estimant qu’elle est victime d’une violation flagrante de ses droits fondamentaux.
Et d’ajouter : «Imen est aujourd’hui punie, non pour un crime commis, mais pour avoir rempli son devoir, pour avoir défendu des valeurs humaines désormais criminalisées».
L’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a exprimé sa profonde inquiétude concernant la détérioration de l’état de santé de la journaliste Chadha Hadj Mbarek.
En détention dans le cadre de l’affaire Instalingo, Chadha Hadj Mbarek est en grève de la faim depuis mercredi afin de protester contre l’absence de soins médicaux adéquats au sein de la prison Messaadine à Sousse, sachant qu’elle souffre de plusieurs pathologies chroniques et sérieuses, incluant une hypertension oculaire, des douleurs intenses à la colonne vertébrale, des problèmes articulaires à l’épaule et au poignet droit, ainsi qu’un état d’épuisement physique et psychologique considérable.
« Malgré ses demandes répétées, l’administration pénitentiaire n’aurait pas répondu à ses besoins de traitement médical approprié, la contraignant à cette mesure extrême pour défendre sa dignité et son droit fondamental à la santé », a déploré l’ATFD, estimant qu’il ne s’agit pas d’une simple négligence, mais «une forme de violence institutionnelle inacceptable à l’égard des femmes ».
L’association a exprimé sa solidarité avec Chadha Hadj Mbarek, en demandant à ce qu’elle puisse bénéficier d’un accès immédiat à un traitement et à un suivi médical appropriés er en tenant l’État, à travers le ministère de la Justice et la Direction générale des prisons, pleinement responsable de toute détérioration de son état de santé.
Le Théâtre de l’Opéra de Tunis annonce un concert exceptionnel le 24 mai, qui marquera la commémoration du 150ème anniversaire de la naissance du compositeur français Maurice Ravel et la venue d’un violoncelliste français de renommée internationale, Sebastien Hurtaud.
Fruit d’une collaboration placée sous le signe de l’excellence artistique entre le Théâtre de l’Opéra de Tunis, l’Ambassade de France et l’Institut français de Tunisie, ce concert unique mettra en lumière le talent de Sébastien Hurtaud, qui se produira aux côtés de l’orchestre synmphonique de Tuni, sous la direction de M. Fadi Ben Othman.
Le programme de cette soirée exceptionnelle proposera des œuvres de Maurice Ravel, incluant la Sonate posthume, la Pavane et le célèbre Boléro.
La Sonate posthume pour violon et piano de Maurice Ravel arrangée au violoncelle, composée en 1897 mais publiée seulement en 1975, révèle un jeune compositeur déjà empreint d’une sensibilité unique. En un seul mouvement d’environ quinze minutes, elle oscille entre une mélancolie rêveuse et des élans passionnés, préfigurant certaines harmonies et atmosphères de ses œuvres ultérieures.
Place ensuite à l’interprétation du Concerto pour violoncelle n°1 de Camille Saint-Saëns, une pièce maîtresse du répertoire pour violoncelle. Pour rappel, ce Concerto pour violoncelle en la mineur, opus 33, fut créé à Paris le 19 janvier 1873, avec Auguste Tolbecque, dédicataire de l’œuvre, au violoncelle, accompagné par l’Orchestre de la Société des concerts du Conservatoire.
La performance de Sébastien Hurtaud dans ces œuvres ne manquera pas de captiver l’auditoire. La presse internationale est unanime à saluer son talent exceptionnel, le comparant à des légendes du violoncelle : « l’âme d’un Rostropovich, la virtuosité d’un Feuerman, le grand son faisant penser au style des grands violoncellistes du 20ème siècle comme André Navarra » (BBC Mag, New-Zealand Herald, Strad Magazine). Professeur de violoncelle à l’école Normale Alfred Cortot à Paris, Sébastien Hurtaud est invité à se produire comme soliste dans de nombreux pays par des orchestre prestigieux.
Ce concert promet donc une soirée exceptionnelle, offrant au public un aperçu varié et accessible des richesses des deux compositeurs français, Maurice Ravel et Camille Saint-Saëns interprétées par des artistes de grand talent.
Sebastien Hurtaud :
Violoncelliste français à la carrière internationale, Sébastien Hurtaud est reconnu pour sa sonorité profonde, son engagement artistique et sa virtuosité expressive. Lauréat de concours prestigieux (dont le Naumburg Competition à New York), il se produit en soliste sur les grandes scènes d’Europe, d’Amérique, d’Asie et du Pacifique. Il collabore avec des chefs renommés et des orchestres prestigieux.
Passionné de création contemporaine, Hurtaud inspire de nombreuses œuvres à des compositeurs comme Gareth Farr, Anthony Girard ou Éric Tanguy. Il enregistre pour des labels de renom et défend un répertoire varié allant de Bach aux œuvres les plus contemporaines. Artiste engagé, il conçoit ses projets avec une dimension poétique et humaniste forte. L’arrangement de La Ballade pour violoncelle et orchestre d’après Ravel lui est dédi.
Une grève des taxis individuels dans le Grand-Tunis prévue pour le lundi 19 mai 2025, a été annoncée par le Syndicat de base avec le soutien d’autres organisations du secteur.
Cette action sera également accompagnée d’un rassemblement prévu à partir de 10h devant le ministère du Transport à Montplaisir, où les chauffeurs appelleront à une réponse favorable à leurs revendications.
En tête de liste des revendications figure la revalorisation du tarif du compteur et une modification de son mode de calcul, « jugés obsolètes face à la réalité économique actuelle et aux spécificités du travail en milieu urbain », selon un communiqué publié par le président du Syndicat de base des taxis individuels, Nader Kazdaghli.
Le Syndicat appelle aussi à réguler les applications de transport ainsi qu’à la simplification des procédures lots des renouvellements administratifs, l’exonération fiscale et la possibilité d’importer des véhicules d’occasion.
Selon le communiqué, la partie syndicale demande également une participation active au processus de révision de la loi n° 33 et du décret n° 2410 qui encadrent le secteur, ainsi qu’une discussion approfondie des problèmes liés au décret n° 581 concernant l’attribution des licences, dans un souci d’équité et de transparence.
Un incident majeur a perturbé le réseau de métro de Tunis ce samedi 17 mai 2025 vers 9 : une rame de la ligne numéro 6 a déraillé au niveau de l’aiguillage près la station « Mohamed Ali », alors qu’elle se dirigeait vers El-Mrouj 4, a annoncé la Société de transport de Tunis (Transtu).
Si l’accident n’a heureusement fait aucune victime, il a toutefois engendré des perturbations majeures sur le réseau et des dommages matériels significatifs, affectant la rame ainsi qu’un poteau électrique. Cet incident a immédiatement entraîné l’interruption de la circulation sur les lignes de métro 1 et 6, causant des désagréments importants pour les usagers, avant un retour à la normale vers 16h.
La Transtu affirme avoir rapidement mis en place des mesures alternatives pour assurer la mobilité des voyageurs, via des navettes assurées par des par bus pour assurer la liaison vers les stations du centre-ville de Tunis.
Dans son communiqué, la société de transport a également annoncé l’ouverture d’une enquête afin de déterminer les responsabilités et les causes exactes de ce déraillement.
À l’occasion de la Journée internationale des musées, l’accès aux sites, monuments et musées en Tunisie sera gratuit ce dimanche 18 mai 2025.
C’est ce qu’a fait savoir l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion Culturelle (AMVPPC) en rappelant que tous les Tunisiens ainsi que les personnes étrangères résidentes en Tunisie sur présentation de la carte d’identité nationale ou de la carte de séjour peuvent bénéficier de cette entrée gratuite.
L’AMVPPC a par ailleurs publié la liste des musées, des sites archéologiques et des monuments historiques ouverts (liste).
L’âge moyen en Tunisie est actuellement de 35 ans, ce qui signifie que la pyramide des âges prend une forme marquée par le vieillissement de la population.
C’est ce qu’a indiqué le directeur général de l’Institut national de la statistique (INS), Bouzid Nsiri, lors d’une conférence de presse tenue ce samedi 17 mai 2025, pour présenter les résultats officiels du recensement général de la population et de l’habitat pour l’année 2024.
Selon les données communiquées, la population résidente en Tunisie s’élève à 11 972 169 habitants, contre 10 982 800 en 2014, enregistrant ainsi un taux d’accroissement annuel moyen de 0.87% par rapport à 2014.
Entre 1921 et 2024, soit environ un siècle environ, la population en Tunisie a été multipliée par six, passant de 2 millions à près 12 millions habitants.
La composition démographique est constituée de 50,7% de femmes contre 49,3% d’hommes, soit un écart de 1,4 %.
La proportion d’étrangers résidant en Tunisie sans nationalité tunisienne est estimée, quant à elle, à 0,55 %, ce qui dément les allégations catastrophistes et à connotation racistes selon lesquelles la forte présence des migrants africains subsahariens dans notre pays risque de changer la composition ethnique de sa population et son identité arabo-musulmane.
Pour sa part, le directeur technique du recensement, Abdelkader Talhaoui, a indiqué que la proportion d’enfants âgés de 0 à 4 ans a connu une baisse significative, atteignant 5,86%, contre 11% en 1965, conséquence d’une baisse de la natalité: les Tunisiens se marient plus tardivement et font moins d’enfants, pour des raisons essentiellement économiques.
Les résultats du recensement sont répartis selon plusieurs catégories et secteurs, tels que la structure démographique, l’éducation et la formation, l’emploi, la couverture sociale, la santé, les migrations internes et externes, le genre, l’enfance, la jeunesse et les personnes âgées.
Pendant la période coloniale, la population étrangère représentait environ 10% de la population résidente en Tunisie. Mais, après l’indépendance et le départ des Français, le nombre d’étrangers a diminué, passant de 341 473 personnes en 1956 (soit environ 9% de la population totale) à 66 834 en 1966 (soit 1,5%).
Après 1966, la population étrangère en Tunisie est restée relativement stable, avec un effectif d’environ 40 000 individus, représentant environ 0,5 % de la population totale.
À partir de 2004, toutefois, on observe une augmentation : la population étrangère atteint 53 490 personnes en 2014, puis 66 349 en 2024. Malgré cette progression, leur part dans la population totale reste relativement faible, ne représentant que 0,55% en 2024.
Néanmoins, il faut souligner que cette augmentation, bien que, en apparence, modeste, entraîne des répercussions considérables aux niveau économique et social.
Le CRLDHT a publié, ce samedi 17 mai 2025, le communiqué suivant en soutien à la LTDH, à son président Bassem Trifi et à son appel conjoint avec leFTDES pour une conférence nationale des droits et libertés.
Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) exprime son soutien plein et entier à la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et à son président, Maître Bassem Trifi, face à la tentative d’intrusion survenue lors de la réunion de son Conseil national. Cette intervention n’est pas un simple incident interne : il s’agit d’une manœuvre politique dangereuse visant à saper la crédibilité de l’une des dernières institutions indépendantes qui incarnent encore la mémoire et l’avenir du combat pour les droits humains en Tunisie.
Le CRLDHT dénonce cette tentative d’intimidation qui cherche à semer la division au sein de la Ligue et à entraver son action autonome, à un moment où la LTDH — aux côtés du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) — a lancé un appel à la tenue d’une «Conférence nationale pour les droits, les libertés et l’État démocratique», prévue pour la fin du mois de mai.
Ce projet courageux intervient dans un contexte dramatique : l’arrestation de l’ancien juge Ahmed Souab, les verdicts iniques contre de nombreux opposants, l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire et la fermeture de l’espace civique. Il ne s’agit plus seulement de dénoncer — il s’agit de résister, se rassembler et construire des alternatives démocratiques face à la dérive autoritaire en cours.
Le congrès annoncé vise précisément à unir toutes les forces civiles, politiques et sociales refusant l’ordre autoritaire, à élaborer collectivement une riposte solidaire et pérenne et à redonner souffle à une dynamique démocratique fondée sur les droits, les libertés, la justice sociale et l’État de droit.
Les tentatives de sabotage interne ou d’instrumentalisation doivent être comprises pour ce qu’elles sont : des attaques dirigées contre la volonté de fédérer les résistances, contre le retour de la démocratie, contre la liberté même de penser et de s’organiser. Ces pratiques, que nous pensions révolues, relèvent d’une stratégie de division, de peur et de chaos entretenue par des groupes aux agendas opaques et proches du pouvoir.
Le CRLDHT affirme : • sa solidarité avec la LTDH, son président et son bureau légitimement élu; • son soutien à l’appel conjoint de la LTDH et du FTDES à tenir une conférence nationale inclusive, ouverte à toutes les composantes démocratiques, à toutes les familles de pensée et à tous les défenseurs sincères des droits et libertés; • son engagement à défendre l’indépendance du mouvement des droits humains contre toutes les formes d’ingérence, de manipulation ou de division.
Il ne s’agit pas d’un congrès de plus, mais d’un moment crucial pour empêcher l’effondrement définitif de notre espace public, de nos droits et de notre démocratie.
Les pratiques autoritaires reviennent, mais la société civile se relève. Le droit d’avoir des droits n’est pas négociable.
Selon le dernier classement de la liberté de la presse dans le monde publié par l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF), la Tunisie a perdu 11 places en un an, se classant 129e sur 180 pays. C’est son plus mauvais classement depuis la chute de la dictature de Ben Ali.
La Tunisie se classe derrière la Mauritanie (50e), le Maroc (120e) et même l’Algérie (126e). Elle peut se consoler d’avoir devancé le reste des pays arabes, qui sont parmi les derniers de la classe dans ce domaine… comme dans bien d’autres.
Cette dégringolade sans précédent fait suite à l’intensification de la répression contre les journalistes, dont plusieurs sont actuellement derrière les barreaux, purgeant des peines de prison pour des commentaires, des déclarations et des écrits.
«Depuis la révolution de 2011 qui a poussé le président Ben Ali hors du pays, la Tunisie connaît une transition démocratique à rebondissements. Le coup de force du président Kaïs Saïed, en juillet 2021, fait craindre un recul de la liberté de la presse0», souligne le rapport.
Cette dégradation fait suite à la promulgation du Décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication. Texte liberticide auquel les juges recourent désormais presque exclusivement pour condamner les journalistes et les acteurs de la société civile, tout en jetant aux oubliettes les décrets-lois 115 relatif à la liberté de la presse et 116 trelatif à la communication audiovisuelle promulgués en 2011, et qui ne prévoient pas de peines privatives de la liberté.
Rappelons que le très controversé article 24 du décret-loi n° 54 stipule ceci :
«Est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de cinquante mille dinars quiconque utilise sciemment des systèmes et réseaux d’information et de communication en vue de produire, répandre, diffuser, ou envoyer, ou rédiger de fausses nouvelles, de fausses données, des rumeurs, des documents faux ou falsifiés ou faussement attribués à autrui dans le but de porter atteinte aux droits d’autrui ou porter préjudice à la sûreté publique ou à la défense nationale ou de semer la terreur parmi la population.
«Est passible des mêmes peines encourues au premier alinéa toute personne qui procède à l’utilisation de systèmes d’information en vue de publier ou de diffuser des nouvelles ou des documents faux ou falsifiés ou des informations contenant des données à caractère personnel, ou attribution de données infondées visant à diffamer les autres, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement, d’inciter à des agressions contre eux ou d’inciter au discours de haine.
«Les peines prévues sont portées au double si la personne visée est un agent public ou assimilé.»
Les infrastructures informatiques critiques de la République de Chypre sont placées en état d’alerte maximale depuis le milieu de la semaine suite à des menaces de cyberattaque. Un groupe de pirates informatiques tunisiens a annoncé sur le dark web et une plateforme de communication connue son intention de lancer une attaque contre Chypre, selon des informations obtenues par le journal électronique chypriote Philenews. La menace décrit l’attaque prévue comme «puissante, massive et de grande envergure».
L’annonce sur le dark web inclut une invitation à d’autres pirates informatiques à s’associer à l’attaque prévue. Les pirates opéreraient sous le nom de «Tunisian Maskers Cyber Force», rapporte le journal, en ajoutant qu’«aucune information précise n’est disponible quant à la date prévue de l’attaque.»
Selon les experts qui ont évalué et analysé ces informations, l’attaque prévue a probablement des motivations politiques et/ou religieuses.
Méthode de l’attaque
Si elle est mise à exécution, la cyberattaque devrait prendre la forme d’une attaque réseau par déni de service distribué (DDoS). Il s’agit de l’un des types de cyberattaques les plus courants, visant à perturber le fonctionnement d’un système ou d’un service réseau.
Dans ce cas, les pirates envoient un volume massif de requêtes à un serveur ou à un réseau afin de saturer le système, épuisant ainsi les ressources (bande passante, mémoire, processeur) ou rendant le service inaccessible aux utilisateurs légitimes.
À Chypre, si un site web gouvernemental reçoit, par exemple, un million de requêtes (visites) par minute en provenance de différents pays, le serveur bloque et le site web devient inaccessible.
L’analyse du trafic révèle une répartition anormale des requêtes provenant de logiciels malveillants.
Bien que les attaques DDoS ne permettent pas le vol de données personnelles ni d’autres informations précieuses, elles peuvent faire partie d’un tel plan malveillant.
Plus précisément, les pirates peuvent lancer une attaque DDoS pour surcharger ou faire planter un site web afin de détourner l’attention des administrateurs de sécurité, tout en exploitant simultanément d’autres vulnérabilités (par exemple, injection SQL, logiciels malveillants) pour pénétrer les systèmes et extraire des données personnelles ou financières.
Mesures préventives
L’Autorité chypriote de sécurité numérique (DSA) a déjà pris des mesures préventives, indique Philenews, citant des sources officielles. L’affaire a été confiée au CSIRT-CY, qui est l’organe technique et opérationnel de la DSA chargé de la prévention et de la gestion des incidents de cybersécurité dans les infrastructures informatiques critiques de la République de Chypre. Le CSIRT-CY formule des recommandations sur les mesures préventives à prendre.
Les services des infrastructures critiques ont déjà été officiellement informés des intentions déclarées des pirates informatiques tunisiens.
La 16e Conférence arabe des responsables des médias de sécurité s’est tenue du 14 au 15 mai 2025 au siège du Secrétariat général du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur à Tunis.
C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA), ajoutant que la délégation saoudienne, dirigée par le colonel Talal bin Abdulmohsen Al-Shalhoub, directeur général de l’information et de la communication institutionnelle et porte-parole officiel du ministère de l’intérieur, a activement contribué aux débats.
Cette réunion a rassemblé des directeurs et des représentants d’agences de presse spécialisées dans la sécurité des pays arabes, de l’Union de radiodiffusion des États arabes et de l’Université arabe Nayef des sciences de la sécurité.
Les échanges ont porté sur des enjeux cruciaux, notamment le rôle essentiel des médias de sécurité dans la sensibilisation aux cybercrimes, l’intégration des technologies d’intelligence artificielle dans la communication sécuritaire, et le partage des meilleures pratiques en prévention et lutte contre le trafic de stupéfiants.
La conférence a exploré le rôle des médias spécialisés dans la sécurité dans la sensibilisation à la cybercriminalité, l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les médias spécialisés dans la sécurité et les expériences des États membres en matière de prévention des drogues.
La balance commerciale alimentaire de la Tunisie a enregistré au cours des quatre premiers mois de l’année 2025 un excédent de 633,3 millions de dinars (MDT), contre un excédent de 1 387,6 MDT durant le même période de l’année précédente, ce qui représente une baisse de 54%.
C’est ce qu’indique une note de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) publiée vendredi 16 mai 2025, ajoutant que le taux de couverture a régressé, passant de 159,3% à fin avril 2024, à 126,9% à fin avril 2025.
En termes de valeur, les exportations alimentaires ont enregistré une baisse de 19,9%, contre une légère hausse des importations de 0,6%, et ce, en raison de la diminution des exportations d’huile d’olive (-28,2%), des produits de la pêche (-23,6%), et des dattes (-16,0%).
La baisse de la valeur des exportations de l’huile d’olive est expliquée par la chute du prix moyen à l’exportation de 53,5%, par rapport à l’année précédente, à 12,73 DT/kg. Par ailleurs, l’Onagri a fait état de la baisse des importations des céréales (-14,7%), de sucre (-44,6%) et des huiles végétales (-44,5%).
Quant aux prix à l’importation des produits céréaliers, ils ont baissé de 19,4% pour le blé dur et de 1,8% pour le blé tendre, contre une augmentation de 5% pour l’orge et de 8,1% pour le maïs.
Le prix du sucre a également chuté de 34,2%, tandis que les prix des huiles végétales ont augmenté de 25,1% et ceux du lait et des dérivés de 10,5%.
La Tunisie est présente au XVIe Forum économique international «Russie-monde islamique» ou KazanForum 2025, qui se tient du 13 au 18 mai courant, dans la capitale du Tatarstan.
Ce forum est organisé par la République du Tatarstan, la République fédérale de Russie et l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
Le chargé d’affaires par intérim à l’ambassade de Tunisie à Moscou, Bechir Langar a déclaré à l’agence Tap que la Russie cherche à développer ses relations avec les pays arabes, islamiques et africains dans de nombreux domaines économiques, notamment, les technologies de l’information, la sécurité informatique, le transport et l’éducation.
La Tunisie, pays importateur net de céréales, d’engrais et de pétrole et dérivés, accorde un intérêt spécial au développement des relations avec la Russie. Et l’ambassade est en train de prospecter le marché russe en vue d’identifier les sociétés russe intéressées par l’importation de l’huile d’olive, des dattes, du prêt-à-porter et des cosmétiques tunisiens, a-t-il ajouté.
La représentante du Cepex dans la capitale russe, Hela Hanachi, a indiqué à l’agence Tap, que son institution va renforcer ses actions en 2025, en collaboration avec l’ambassade, sur le marché russe. L’objectif étant d’exporter vers ce marché une partie du surplus de la production d’huile d’olive de la campagne en cours.
Un programme spécifique a été mis en place cette année par le Cepex pour développer le potentiel de commercialisation de l’huile d’olive tunisienne sur le marché russe.
En février dernier, six acheteurs de la Russie et de la Biélorussie ont été invités par le Cepex et ont rencontré des exportateurs d’huile d’olive à Tunis. D’autres manifestations promotionnelles sont programmées sur ce marché, sachant que la balance commerciale de la Tunisie avec la Russie est très déficitaire et gagnerait à être rééquilibré par la hausse des exportations tunisiennes sur ce marché qui reste encore méconnue des exportateurs tunisiens.
Le regain de violence politique en Libye inquiète les pays voisins, et notamment la Tunisie qui a fait part, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, publié vendredi 16 mai 2025, de sa «profonde préoccupation» face aux graves développements sécuritaires survenus dans la capitale libyenne Tripoli, mettant en garde contre les éventuelles répercussions de cette escalade de violence sur la sécurité des citoyens libyens et des ressortissants étrangers établis en Libye.
Face à ces développements sécuritaires et aux dangers pouvant peser sur l’avenir de Libye et de son peuple, la Tunisie réitère son appel à l’arrêt immédiat de l’escalade dans les différentes régions du pays.
Elle exhorte les différentes parties libyennes à bannir la violence, à mettre fin au recours aux armes et à faire prévaloir le dialogue en tant que seul et unique moyen de règlement des différends entre les frères libyens.
Dans son communiqué, le ministère des Affaires étrangères met l’accent sur l’importance de faire prévaloir la voix de la sagesse et d’accorder à «l’intérêt de la patrie» toute la priorité requise dans le cadre d’un consensus entre toutes les parties libyennes de manière à garantir l’adhésion à un processus global sous l’égide des Nations unies.
Ce processus global devrait aboutir, selon la même source, à mettre fin à la violence et à aller de l’avant sur la voie de l’organisation d’élections et la mise en place d’institutions unifiées et permanentes de l’Etat qui tiennent compte des intérêts de tous les citoyens libyens sans nulle exception ou exclusion dans le respect de l’unité, de la souveraineté et de la stabilité de l’État Libyen.
Tout en rappelant les liens solides ainsi que le «destin commun liant la Tunisie à la Libye et partant du souci constant de la Tunisie de poursuivre son soutien aux frères libyens en vue de parvenir à une solution politique pacifique émanant de leur propre volonté loin de toute forme d’ingérence étrangère», la Tunisie réitère sa disposition à être «une terre de rencontre» pour les frères libyens dans le cadre d’un dialogue inter-libyen sous les auspices de la Mission onusienne en Libye. L’objectif ultime étant de parvenir à une issue politique souhaitée qui soit en mesure de permettre de préserver l’unité de la Libye et de répondre aux aspirations profondes du peuple libyen à la sécurité et à la stabilité.
Les assassinats de figures politiques, de l’Antiquité à nos jours, révèlent une fascination persistante pour la destinée et le hasard, bien au-delà des seules considérations historiques. Dans son nouvel essai ‘‘Baraka – L’attentat politique face aux caprices du destin’’, Gilles Furigo, ancien directeur du Service de protection des hautes personnalités (SPHP) en France, propose une analyse approfondie de la «baraka» : cette chance insaisissable qui semble avoir sauvé certaines personnalités au fil des siècles.
Djamal Guettala
Publié cette semaine par Mareuil Éditions, Paris, France, l’ouvrage revient sur des cas célèbres – attentats réussis ou manqués – pour révéler une dimension inattendue de la sécurité politique.
Dans ‘‘Baraka’’, Furigo revisite des attentats marquants pour éclairer le rôle parfois troublant de la baraka. À travers des récits précis, il évoque des situations où la protection humaine paraît surpassée par des forces imprévisibles. Parmi les exemples cités figure l’attentat de la rue du Petit-Clamart, en 1962, contre le président Charles de Gaulle. Ce dernier échappe de peu à la mort, les tirs des putschistes manquant leur cible à plusieurs reprises – une survie presque miraculeuse qui continue d’interroger historiens et témoins. Pour Furigo, cet épisode illustre parfaitement la baraka, lorsque les circonstances semblent inexplicablement favoriser un dirigeant.
Un autre cas marquant abordé est l’assassinat du président américain Abraham Lincoln en 1865. Bien que Lincoln ait été tué par John Wilkes Booth, Furigo rappelle qu’il avait déjà échappé à plusieurs tentatives, toutes avortées en raison de hasards ou d’erreurs. Son successeur, Andrew Johnson, visé par un autre assassin le même jour, survécut, son agresseur ayant renoncé à passer à l’acte. Cette différence de destin entre les deux hommes illustre, selon l’auteur, l’existence possible d’une mystérieuse «protection» que certains nomment baraka.
Le destin, allié ou ennemi ?
Furigo évoque également l’attentat réussi contre John F. Kennedy en 1963, où la chance semble avoir déserté le président malgré un dispositif de sécurité renforcé. La configuration de la limousine présidentielle et le parcours à découvert dans les rues de Dallas ont contribué à rendre l’assassinat possible, contrastant fortement avec d’autres chefs d’État ayant échappé à des circonstances similaires de façon inexplicable.
À l’inverse, le président égyptien Anouar El-Sadate échappa à un premier attentat en 1977, avant d’être tué en 1981. Pour Furigo, cela témoigne d’une protection temporaire, incertaine. Ronald Reagan, lui, survécut de justesse à une tentative d’assassinat en 1981. Frappé d’une balle qui manqua de peu le cœur, il fut sauvé par quelques millimètres. Ce détail relance l’idée qu’une baraka – ou une main invisible – pourrait influer sur le cours des événements.
Repenser la sécurité des dirigeants
Selon Furigo, cette accumulation de «coïncidences» oblige à considérer l’existence d’un destin qui dépasse les seules mesures de sécurité. Fort de son expérience dans la protection rapprochée, il revient notamment sur l’attentat manqué de juillet 2024 contre Donald Trump. Une série d’éléments imprévus ont perturbé le plan des assaillants, permettant à l’ancien président d’en sortir indemne. Pour l’auteur, la baraka, loin de se résumer à un simple coup de chance, pourrait constituer un facteur réel dans le parcours de certains dirigeants, renforçant leur légitimité et leur aura auprès du public.
L’ouvrage de Furigo ne se limite pas à une relecture historique. Il propose une réflexion audacieuse sur les limites du contrôle humain et sur la part de mystère qui entoure le pouvoir politique. Pourquoi certains échappent-ils aux attaques les plus violentes alors que d’autres n’ont aucune chance ? La question, selon l’auteur, reste ouverte et renvoie à une forme de providence ou de fatalité échappant à toute stratégie rationnelle.
‘‘Baraka’’ n’est donc pas qu’une enquête sur les attentats politiques. C’est un essai stimulant qui interroge la frontière entre le calcul humain et l’imprévisible. Il suggère que cette chance inexpliquée pourrait être perçue comme une forme de légitimité, une aura protectrice associée aux chefs survivants, de l’Antiquité à aujourd’hui. Furigo, avec une grande maîtrise du sujet, soulève des questions essentielles sur le pouvoir, le destin et la condition humaine.
Une lecture incontournable pour comprendre la «protection invisible» qui semble accompagner certains dirigeants.
Gilles Furigo intègre la police en France en 1981. Il consacre plus de vingt ans au SPHP, qu’il dirige de 2010 à 2012. Inspecteur général honoraire, il est reconnu pour son expertise en matière de sécurité rapprochée. Il est l’auteur d’un premier essai intitulé ‘‘Les Gorilles de la République’’.
La première édition du concours régional Artiterroir a été clôturée le jeudi 15 mai 2025 par une cérémonie de remise des prix à Nabeul.La créativité des artisans locaux a été mise en lumière autour des trois produits emblématiques de la région : la fleur de bigaradier, la harissa et la figue de barbarie.
Organisée par la Délégation régionale de l’Office National de l’Artisanat Tunisien (Onat) et le Hub Design Nabeul avec l’appui du projet Pampat (Onudi/Seco), sous le thème «Les produits du terroir de Nabeul, source d’inspiration pour l’artisanat local», ce concours a permis de mettre en lumière la créativité des artisans autour des trois produits emblématiques de la région : la fleur de bigaradier, la harissa et la figue de barbarie.
Les trois lauréates ont été récompensées pour des créations originales alliant identité locale et savoir-faire artisanal, notamment en céramique et en jonc, deux spécialités phares de Nabeul.
L’événement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de valorisation et de promotion des produits du terroir. Il contribue également à renforcer l’attractivité touristique de la région à travers une offre renouvelée de produits souvenirs authentiques.
Lancé le 12 mars, le concours Artiterroir s’inscrit dans une démarche de valorisation du patrimoine local, en plaçant la créativité artisanale au service de l’identité régionale et du développement économique durable. Il a invité les artisans, designers et entreprises artisanales de la région à proposer des créations inspirées des 3 produits phares à savoir la fleur de bigaradier, la harissa (piment rouge) et la figue de barbarie de Bouargoub. Ce sont des articles cadeaux et souvenirs qui traduisent l’authenticité des savoir-faire locaux tout en répondant aux attentes d’un public en quête de renouveau et de lien au territoire qui ont été proposés.
Sana Mansour, représentante de la Délégation régionale de l’artisanat à Nabeul et du Hub Design, a déclaré : «Ce concours a permis d’explorer de nouvelles passerelles entre les ressources du terroir et la création artisanale. En tant que structure d’accompagnement, le Hub Design a soutenu les participants à chaque étape, de la conception à la finalisation des pièces. Grâce à l’appui du projet Pampat, cette expérience s’est déroulée dans un cadre structuré, collaboratif et stimulant».
La cérémonie de remise des prix du concours s’est tenue en présence de Mourad El Hadj Amor, premier délégué du gouvernorat de Nabeul, de Mohamed El Hedi Chaabene, délégué de Nabeul-Ville, du représentant de l’Onudi en Tunisie, Lassaad Ben Hassine, ainsi que de représentants du ministère de l’Agriculture (DGPA et DGAB), de l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), du ministère de l’Économie et de la Planification, de l’Office national de l’artisanat tunisien (Onat), du Commissariat régional au tourisme Nabeul-Hammamet, de l’Institut de formation dans les métiers du tourisme (IFMT) de Nabeul et de l’Association pour la sauvegarde de la ville de Nabeul (ASVN).
Durant la cérémonie, les représentants des différentes institutions ont unanimement évoqué l’importance du travail collaboratif entre les différents ministères ainsi que leurs représentations régionales. Ils ont salué une dynamique interinstitutionnelle inédite, rendue possible grâce au projet Pampat, et ont souligné que cette approche concertée permet de faire des produits du terroir un levier de développement local, en valorisant leur dimension culturelle, leur potentiel économique et leur rôle dans la promotion touristique de la région. Cette collaboration interinstitutionnelle constitue une avancée majeure et pourrait servir de référence pour la mise en œuvre de la stratégie nationale dans d’autres territoires.
Le premier prix a été décerné à Souad Hassini pour une série de pièces en céramique inspirées de la figue de barbarie. Par ce travail, l’artisane rend hommage à la céramique, produit emblématique de l’artisanat de Nabeul, en traduisant l’esthétique de ce fruit à travers des formes organiques et des nuances d’émail évoquant ses teintes naturelles. «J’ai voulu créer une collection qui évoque à la fois la robustesse et la beauté naturelle de la figue de barbarie, symbole de notre région. Ce prix me motive à aller encore plus loin dans la mise en valeur de nos ressources locales», a déclaré la lauréate.
Le deuxième prix est revenu à Rahma Bouaoun pour un diffuseur de parfum habillé en jonc, une matière elle aussi emblématique du savoir-faire local, orné d’une représentation en céramique de la fleur d’oranger. Cette pièce associe finesse végétale et expression artistique pour offrir un objet sensoriel et élégant. «La fleur d’oranger fait partie de notre quotidien et de nos souvenirs d’enfance. Je voulais la représenter de façon délicate dans un objet utile et décoratif, en travaillant des matériaux qui racontent notre identité», a-t-elle expliqué.
Le troisième prix a été attribué à Nejiba Slama (Poterie Slama) pour un ensemble de bocaux en céramique mettant en valeur le piment, principal ingrédient de la harissa, à travers des formes utilitaires et des décors inspirés de la tradition culinaire régionale. «La harissa est un produit fortement ancré dans notre culture culinaire. J’ai voulu en prolonger la symbolique à travers un objet que les visiteurs peuvent emporter avec eux, comme un souvenir vivant de nos saveurs et de notre identité», a confié Mme Slama.
Ces créations seront présentées dans un espace dédié à l’occasion du Salon de la création artisanale, du 23 mai au 1er juin 2025 au Parc des Expositions du Kram. Cette vitrine constitue une opportunité unique pour les lauréates pour promouvoir leurs réalisations auprès d’un large public.