Les récents propos de Benjamin Netanyahu affirmant son “attachement” à la vision d’un “Grand Israël” ont déclenché une vague d’indignation dans le monde arabe. Dans une interview à la chaîne i24, le Premier ministre israélien a présenté ce projet comme une “mission historique et spirituelle” pour le peuple juif.
La Ligue arabe a dénoncé des “violations flagrantes de la souveraineté des États arabes” et une “menace grave pour la sécurité régionale”. La Jordanie a parlé d’une “provocation dangereuse” et l’Égypte a exigé des clarifications.
Le Qatar, l’Arabie saoudite, Oman et l’Autorité palestinienne ont également condamné fermement ces déclarations, les qualifiant d’expansionnistes et contraires au droit international.
Ces réactions surviennent dans un contexte de tensions extrêmes : l’offensive israélienne sur Gaza dure depuis près de deux ans, causant plus de 61 000 morts palestiniens et aggravant une crise humanitaire majeure. Pour de nombreux observateurs, les propos de Netanyahu risquent de fragiliser davantage les timides efforts de normalisation entre Israël et certains pays arabes.
Face à cette levée de boucliers, plusieurs capitales arabes appellent la communauté internationale à réaffirmer le respect des frontières reconnues et des droits du peuple palestinien, considérant que toute velléité expansionniste ne fera qu’alimenter l’instabilité au Moyen-Orient.
Le Fonds Monétaire Arabe (FMA) a récemment annoncé une prévision de croissance d’environ 3,2 % pour la Tunisie en 2025, information qui vient d’être relayée aujourd’hui par l’agence TAP. Cette projection contraste avec les estimations plus prudentes d’autres institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale.
Des perspectives contrastées selon les institutions
Le FMA mise sur une croissance plus dynamique, conditionnée par la poursuite des réformes économiques, notamment en matière de financement, de maîtrise du déficit budgétaire et d’amélioration du climat des investissements.
En revanche, le FMI prévoit une croissance plus faible, autour de 1,4 % pour 2025 et 2026, avec une inflation encore élevée. La Banque mondiale estime quant à elle une croissance intermédiaire à 1,9 %, portée par une amélioration sectorielle limitée.
De son côté, la Banque africaine de développement (BAD) anticipe une croissance similaire à celle de la Banque mondiale, tandis que des analystes privés tablent sur une croissance plus modeste, autour de 1,5 %.
Institution
Prévision de croissance en 2025
Fonds Monétaire Arabe (FMA)
~3,2 %
Banque mondiale
1,9 %
Banque africaine de développement
1,9 %
Allianz Trade (privé)
1,5 %
FMI
1,4 %
L’importance cruciale des réformes pour la trajectoire économique
Ces différences illustrent l’impact des hypothèses et approches diverses des institutions. Le FMA fait preuve d’optimisme conditionnel aux réformes, tandis que le FMI et les autres restent prudents face aux défis économiques et sociaux.
La réussite des réformes et la stabilité macroéconomique détermineront la trajectoire future de la Tunisie.
Après le succès retentissant de sa première édition en 2024, le concours « Eish » fait son retour au sein du El Gouna Film Festival, dans une édition renouvelée et ambitieuse, portée par une alliance fructueuse entre le festival, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies en Égypte, et la société Zest. Cette initiative régionale unique convie à nouveau les cinéastes d’Égypte et du monde arabe à proposer leurs projets de courts métrages en développement, d’une durée maximale de quinze minutes, autour d’un thème crucial mais souvent marginalisé dans le paysage audiovisuel : la sécurité alimentaire.
Le mot « Eish » en lui-même porte une double signification qui résonne profondément avec la philosophie du concours. En arabe classique, il signifie « Vivre », tandis qu’en dialecte égyptien, il désigne le « Pain ». Deux sens qui, loin de s’opposer, se rejoignent de manière essentielle : car le pain est la base de la vie. Sans pain, il est impossible de vivre. Ce titre simple, direct et polysémique, résume à lui seul le message que ce concours cherche à transmettre — celui d’une urgence vitale, d’un droit humain fondamental, et d’un combat collectif à mener.
La date limite de soumission des projets a été fixée au 30 août 2025, et le projet lauréat sera dévoilé lors d’un événement spécial organisé dans le cadre de la huitième édition du festival, qui se tiendra du 16 au 24 octobre à El Gouna. Ce calendrier n’est pas anodin : l’ouverture du festival coïncide cette année avec la Journée mondiale de l’alimentation, renforçant le message que cinéma et engagement humanitaire peuvent avancer main dans la main.
Un succès immédiat et un écho régional
Lancée en 2024, la première édition du concours avait suscité un engouement immédiat, avec un nombre impressionnant de candidatures reçues en un laps de temps réduit. Ce succès témoigne non seulement de la vitalité de la jeune création arabe, mais aussi de l’urgence ressentie par les nouvelles générations d’artistes à traiter de sujets sociétaux majeurs, à commencer par celui de la faim, de l’inégalité dans l’accès à la nourriture, et de la précarité alimentaire, qui touche encore des millions de personnes dans la région.
Le projet lauréat de l’an passé, Khufu du cinéaste Mohamed Khaled Al Assi, illustrait parfaitement cette volonté : à travers l’histoire simple et bouleversante d’une famille dont la survie économique dépend d’un seul chameau tombé malade, le réalisateur explorait avec pudeur les conséquences d’une instabilité financière aiguë, à l’échelle domestique. Un récit local, intime, mais porteur d’un écho universel.
L’art pour éveiller les consciences
« Eish n’est pas simplement un concours », rappelle Amr Mansi, directeur exécutif et cofondateur du El Gouna Film Festival, « c’est un appel à faire de l’art une force de changement. » Pour lui, cette initiative incarne pleinement la foi du festival dans le pouvoir du cinéma à faire évoluer les mentalités, à sensibiliser, à provoquer des dialogues. « Nous sommes fiers de poursuivre cette collaboration avec le WFP et Zest. Elle permet aux cinéastes arabes de raconter des histoires profondément ancrées dans leur réalité, et qui abordent de front des enjeux vitaux comme la sécurité alimentaire. »
Cette démarche est pleinement partagée par le Programme alimentaire mondial, représenté en Égypte par Jean-Pierre de Margerie, qui souligne la capacité du cinéma à humaniser les défis les plus complexes. « L’accès à la nourriture est à la base de la dignité humaine, de la stabilité et de la résilience des sociétés. Le cinéma a ce pouvoir unique : il ne se contente pas d’émouvoir, il incite à l’action. »
Quand la nourriture devient récit
Si l’engagement du WFP apparaît évident, la présence de Zest dans ce partenariat pourrait surprendre. Mais pour Abdallah Dnewar, directeur des programmes spéciaux chez Zest et responsable du concours, cette collaboration coule de source. « Zest est une entreprise qui place l’interaction avec la nourriture au cœur de son activité. Le lien entre alimentation et narration est, selon nous, fondamental : il permet d’explorer la complexité de l’expérience humaine. En nous associant au GFF et au WFP, nous offrons aux créateurs une tribune inédite pour raconter l’histoire de notre humanité à travers ce que nous mangeons, partageons ou perdons. »
Cette perspective ouvre un champ immense aux cinéastes : des questions de pénurie aux problématiques d’agriculture durable, des tensions liées aux chaînes d’approvisionnement aux récits de résilience face à la faim, le concours « Eish » incite à traiter la sécurité alimentaire sous toutes ses facettes, avec inventivité et engagement.
Un engagement ancré dans la mission du festival
Le El Gouna Film Festival, depuis sa création, s’est imposé comme un espace de découverte et de dialogue, où les voix arabes trouvent un écho international. En mettant en avant le cinéma comme vecteur de conscience sociale, le festival ne se contente pas de célébrer la création : il en fait un levier de transformation. Son objectif reste inchangé : promouvoir le cinéma arabe dans toute sa diversité, favoriser les échanges culturels, et soutenir l’émergence de nouveaux talents.
Le concours « Eish » s’inscrit dans cette lignée, en combinant engagement social, accompagnement artistique et rayonnement régional. En plaçant la thématique de la sécurité alimentaire au cœur du processus créatif, il permet aux cinéastes de raconter autrement leur monde, leurs inquiétudes, mais aussi leur espérance.
Le cinéma peut-il contribuer à la justice alimentaire ? Le GFF, le WFP et Zest parient que oui. Et ce sont les jeunes cinéastes arabes qui, une fois encore, auront la parole.
Le tirage au sort de la 11e édition de la Coupe arabe des nations, qui s’est tenu ce dimanche pour l’édition Qatar 2025, a placé la Tunisie dans le Groupe A aux côtés du pays organisateur, le Qatar.
Deux autres équipes complèteront ce groupe après les matchs de qualification entre la Syrie et le Soudan du Sud, d’une part, et la Palestine et la Libye, d’autre part.
Composition des groupes de la phase finale :
Groupe A : Qatar, Tunisie, Syrie ou Soudan du Sud, Palestine ou Libye
Groupe B : Maroc, Arabie Saoudite, Oman ou Somalie, Yémen ou Comores
Groupe C : Égypte, Jordanie, Émirats arabes unis, Koweït ou Mauritanie
Groupe D : Algérie, Irak, Bahreïn ou Djibouti, Liban ou Soudan
La compétition se déroulera au Qatar du 1er au 18 décembre 2025. Il s’agira de la deuxième édition organisée sous l’égide de la FIFA.
Vainqueur historique de la première édition en 1963 au Liban, la Tunisie tentera de prendre sa revanche après sa défaite en finale de l’édition 2021 face à l’Algérie (0-2 après prolongations), également disputée au Qatar.
Le 17 mai, en marge du 78e Festival de Cannes, l’Arab Cinema Center (ACC) a organisé la neuvième cérémonie des Critics Awards for Arab Films, sur la plage des Palmes. Pratiquement tous les professionnels du cinéma arabe présents à Cannes étaient là, parmi eux la grande star du cinéma égyptien et président du Festival International du Film du Caire Hussein Fahmy, notre fierté nationale Dhafer L’Abidine, le réalisateur palestinien Rashid Masharawi, le scénariste et producteur égyptien Mohamed Hefzy…
Le palmarès inclut cette année deux lauréats tunisiens : Adam Bessa, désigné Meilleur acteur pour son rôle dans Ghost Trail, et Amine Bouhafa, primé pour la Meilleure musique originale dans Aïcha de Mehdi Barsaoui.
Adam Bessa reçoit cette récompense pour la deuxième fois, après avoir été primé en 2023 pour son rôle dans le film tunisien Harka, déjà salué cette année-là dans la section Un Certain Regard. Quant à Amine Bouhafa, il remporte pour la quatrième fois le prix de la meilleure musique décerné par les Critics Awards.
La cérémonie s’est ouverte par la remise des Prix d’honneur pour l’ensemble d’une carrière critique à Ninos Mikelides (Chypre) et Erfan Rashid (Irak).
Le palmarès a été établi par 281 critiques de cinéma internationaux, réunis par l’Arab Cinema Center, en partenariat avec la plateforme Festival Scope. Les prix distinguent des films arabes sortis au cours de l’année écoulée, dans dix catégories.
Le cinéma palestinien est très présent cette année, avec quatre distinctions : le très beau Thank You for Banking with Us! de Laila Abbas reçoit les prix du Meilleur film et de la Meilleure réalisation, No Other Land est désigné Meilleur documentaire — un film qui a également remporté l’Oscar 2025 du meilleur documentaire — et l’étonnant et magnifique Upshot de Maha Haj, projeté en ouverture des Journées Cinématographiques de Carthage 2024, remporte le prix du Meilleur court métrage.
Palmarès complet des 9e Critics Awards for Arab Films :
Meilleur long métrage de fiction : Thank You for Banking with Us! – Laila Abbas (Palestine)
Meilleure photographie : Mostafa El Kashef – The Village Next to Paradise (Égypte)
Meilleur documentaire : No Other Land – Basel Adra, Hamdan Ballal, Yuval Abraham, Rachel Szor (Palestine)
Meilleur court métrage : Upshot – Maha Haj (Palestine)
Prix d’honneur pour l’ensemble de la carrière critique : Ninos Mikelides (Chypre), Erfan Rashid (Irak)
Avec cette neuvième édition, les Critics Awards for Arab Films s’inscrivent comme un rendez-vous annuel important dans la reconnaissance des talents du monde arabe, en marge du Festival de Cannes. D’ailleurs rendez-vous a été pris pour le premier samedi du Festival de Cannes 2026 !
En marge de la 34ᵉ session du Sommet arabe, qui se tient actuellement à Bagdad, le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, s’est entretenu, samedi 17 mai 2025 avec son homologue djiboutien, Abdoulkader Houssein Omar.
Cette entrevue, placée sous le signe du dialogue et de la coopération, a permis aux deux responsables diplomatiques de réaffirmer la profondeur des liens qui unissent la Tunisie et Djibouti. Les discussions ont porté sur les perspectives de renforcement des relations bilatérales dans des domaines jugés stratégiques : économie, culture, enseignement supérieur, formation professionnelle, ainsi que la gestion des infrastructures portuaires.
Au-delà de ces axes de coopération, les deux ministres ont mis en avant la nécessité de renforcer la concertation entre leurs deux pays sur les grandes questions africaines d’intérêt commun. Une volonté partagée de faire entendre une voix coordonnée sur la scène régionale et continentale.
C’est dans le cadre du Marché du Film du Festival de Cannes qu’a eu lieu une table ronde d’une intense charge émotionnelle : « Le cinéma palestinien sous les projecteurs ». Organisé par le Centre du Cinéma Arabe en collaboration avec le Palestine Film Institute, ce panel a mis à l’honneur une cinématographie en lutte, façonnée par l’exil, l’oppression et une quête permanente de mémoire. À travers les récits des intervenant·e·s, s’est dessiné un cinéma de résistance, mais aussi d’une richesse esthétique et narrative encore trop peu connue du grand public.
La modération était assurée par Melanie Goodfellow, correspondante internationale senior pour Deadline, qui a orchestré les échanges entre des figures majeures du paysage cinématographique palestinien. Dans la salle, on remarquait la présence de nombreux visages occidentaux — un contraste notable avec l’assistance majoritairement arabe du panel consacré la veille au cinéma égyptien. Un signe sans doute de l’écho international croissant que suscite la Palestine aujourd’hui, dans un contexte mondial marqué par une attention renouvelée à sa cause.
La productrice et réalisatrice May Odeh a ouvert les échanges par un témoignage saisissant sur les entraves physiques et bureaucratiques à la création cinématographique. « Si je voulais tourner un film avec des réalisateurs comme Elia Suleiman ou Hany Abu-Assad, qui ont la nationalité israélienne, je ne le pourrais pas, car je ne suis pas libre de mes mouvements à l’intérieur d’Israël », explique-t-elle. Productrice du film 200 mètres, qui traite justement des restrictions de circulation, elle décrit un quotidien de contrôles, d’autorisations arbitraires, de routes interdites. « J’ai des amis originaires de certaines régions de la Palestine que je ne peux voir qu’à l’étranger. » Et ce type de récit n’est pas isolé : elle évoque aussi le cas de la réalisatrice Najwa Najjar, qui avait dû attendre un mois en Jordanie pour obtenir le visa permettant à l’acteur principal de son film Eyes of a Thief de participer au tournage.
Cette entrave à la mobilité et à la création, Cherien Dabis l’a vécue de manière plus intime. Réalisatrice et actrice américano-palestinienne, elle raconte son premier voyage en Palestine, à l’âge de 14 ans. « J’ai grandi dans l’Ohio, aux États-Unis. On m’a toujours dit que j’étais palestinienne, mais tout cela restait abstrait. Quand nous sommes allés en famille en Palestine, avec ma petite sœur qui n’avait que deux ou trois ans, j’ai vu mon père, un homme digne, se faire humilier au point d’en rougir de honte. C’était un moment fondateur. » Elle évoque la découverte brutale d’une réalité dont elle connaissait les contours, mais qu’elle n’avait jamais vécue. « Mon cousin a été tué alors que j’avais cinq ans. On en parlait à la maison, mais là, j’ai vu la Palestine. J’ai compris ce qu’était la Nakba. J’ai compris que l’histoire de ma famille était une histoire de dépossession. »
Rakan Mayasi, lui, n’a jamais pu mettre les pieds en Palestine. Né et élevé en Jordanie, formé au Liban, il explique comment son cinéma est né d’une frustration, d’un vide identitaire. « C’est en réalisant Bonboné que j’ai vraiment commencé à comprendre les difficultés de faire des films palestiniens. Je voulais faire jouer Salah Bakri, mais il n’a même pas pu se rendre au Liban. La logistique, les visas, les refus, les interdictions… tout est un combat. Et c’est une lutte perpétuelle pour trouver des solutions. »
Le cinéaste Rashid Masharawi, présent lui aussi, a raconté une trajectoire marquée par la volonté de filmer envers et contre tout. Né dans un camp de réfugiés à Gaza, il n’a jamais cessé de documenter la vie quotidienne sous occupation, avec des moyens réduits mais une urgence vitale de témoignage. Il évoque notamment son dernier film, From Ground Zero, tourné dans des conditions extrêmes et pourtant parvenu jusqu’aux portes des Oscars 2025, en étant shortlisté dans la catégorie du meilleur documentaire. À travers ce film d’anthologie, des Gazaouis racontent leur quotidien dans les premiers jours de la guerre, avec une caméra comme seule arme, pour documenter l’indicible et porter la voix d’un peuple oublié. « Être sur la shortlist des Oscars, c’est important non pas pour moi, mais pour la Palestine. Cela signifie que notre voix commence, enfin, à être entendue. »
Pour lui, le cinéma palestinien est encore trop souvent dans la réaction plutôt que dans l’action. Or, leur patrimoine culturel est très riche, et les Palestiniens devraient œuvrer à le faire connaître, à faire entendre leur narratif.
La chercheuse et curatrice Rasha Salti a apporté, quant à elle, une perspective historique et esthétique, rappelant que le cinéma palestinien s’est construit dans la marge, souvent en dehors des normes classiques. « Les colons ont toujours voulu imposer un récit aux colonisés. Toujours — que ce soient les Anglais aux Indiens, ou d’autres — le cinéma palestinien, pour se débarrasser de ces règles, a dû inventer ses propres formes, casser les cadres. »
Elle revient également sur la manière dont les premiers films réalisés en Palestine, notamment par les Européens, ont contribué à forger une image biaisée. « Dès l’époque des frères Lumière, face à cette terre sacrée qu’est Jérusalem, les films montraient une terre vide, sacrée, déconnectée de la réalité. On n’y voyait jamais les écoles, les hôpitaux, les marchés, la vie réelle. Ils servaient à nourrir un fantasme orientaliste. »
Bien que toutes les histoires racontées par les Palestiniens soient dramatiques, ceux-ci ont su les décliner sous des formes très diverses. « Certains films sont drôles, d’autres poétiques… » En tant que programmatrice, elle évoque les réactions du public à New York, souvent surpris par la qualité artistique de ces œuvres. « Ce sont des films sophistiqués, profonds, qui suscitent des débats très riches. Il faut aussi apprendre à parler avec ceux qui ne sont pas d’accord, qui sont choqués, en colère. »
Elle insiste également sur l’importance de montrer ces films dans les camps de réfugiés, notamment au Liban. « Les spectateurs veulent revoir les villes qu’ils ont quittées et où ils n’ont plus le droit de retourner. Ils veulent aussi découvrir d’autres films arabes, car ils n’ont pas la possibilité de voyager. Le cinéma devient une forme d’évasion, mais aussi de transmission. »
Rasha Salti conclut en rappelant la place centrale de la poésie dans le cinéma palestinien. Les symboles y sont omniprésents : les oliviers, les clés, les maisons abandonnées… Autant de figures récurrentes d’un imaginaire bâti sur la perte, mais aussi sur la persistance.
En filigrane de ce panel dense, c’est toute une géopolitique de l’image qui s’est dessinée. Le cinéma palestinien, loin d’être cantonné à un rôle de témoignage, affirme aujourd’hui une voix esthétique forte, inventive, capable de toucher des publics divers… à condition qu’on lui ouvre enfin les portes.
En marge des préparatifs du 34ᵉ Sommet arabe, prévu à Bagdad ce samedi 17 mai 2025, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a tenu ce vendredi un entretien bilatéral avec son homologue algérien, Ahmed Attaf. La situation en Libye a occupé une place centrale dans les discussions entre les deux diplomates.
Les chefs des diplomaties tunisienne et algérienne ont exprimé une convergence de vues sur la nécessité de relancer un processus de dialogue inter-libyen sous l’égide des Nations unies, loin de toute ingérence étrangère. Ils ont appelé à mettre un terme aux violences, estimant que seule une solution politique inclusive peut garantir la stabilité durable du pays voisin.
Outre la question libyenne, la réunion a également permis aux deux parties d’aborder les points majeurs à l’ordre du jour du sommet arabe, notamment les projets de résolutions qui seront adoptés lors de cette session.
La coopération bilatérale a également été discutée en profondeur. Tunis et Alger ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur partenariat stratégique, en particulier dans les domaines du commerce interrégional, de l’investissement, de l’énergie, de l’industrie, ainsi que dans le développement intégré des régions frontalières.
Les deux ministres ont, par ailleurs, souligné l’importance de maintenir une concertation étroite sur plusieurs dossiers régionaux, africains, méditerranéens et internationaux, réaffirmant l’importance de la coordination diplomatique entre les deux pays.
Mohamed Ali Nafti conduit actuellement la délégation tunisienne à la double rencontre de haut niveau : le Sommet arabe ordinaire et le 5ᵉ Sommet arabe pour le développement économique et social, tous deux organisés ce 17 mai à Bagdad.
Rappelons que Mohamed Ali Nafti, a rencontré, hier, Dr. Badr Abdelatty, ministre des Affaires étrangères égyptien et Fuad Mohammad Hussein, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères irakien.
En marge de sa participation au 34ᵉ Sommet arabe prévu à Bagdad le 17 mai 2025, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Étranger, Mohamed Ali Nafti, a rencontré, jeudi 15 mai, son homologue égyptien Dr Badr Abdelatty, ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Égyptiens à l’Étranger.
La rencontre a été l’occasion de passer en revue l’état des relations bilatérales entre la Tunisie et l’Égypte. Le chef de la diplomatie tunisienne s’est félicité de la dynamique positive que connaissent les liens entre les deux pays, exprimant la volonté de Tunis de renforcer davantage la coopération dans tous les domaines. Il a notamment insisté sur la nécessité d’élever les échanges économiques, commerciaux et les investissements au niveau des relations politiques jugées excellentes entre les deux capitales.
Le ministre égyptien a, pour sa part, réaffirmé l’engagement du Caire à concrétiser les projets convenus lors des précédentes réunions bilatérales. Il a également souligné l’importance d’exploiter les opportunités existantes pour faire progresser les secteurs économiques prioritaires et de renforcer la coordination en amont des prochaines échéances régionales.
Au-delà du cadre bilatéral, les deux ministres ont évoqué les principales questions régionales, à commencer par la situation en Palestine. Ils ont renouvelé leur soutien aux efforts de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, dénonçant les violences contre les civils palestiniens et appelant à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
La crise libyenne a également été abordée. Tunis et Le Caire ont mis en garde contre toute escalade susceptible d’entraver le processus politique en cours et ont plaidé pour une approche concertée afin de préserver la stabilité du pays voisin.
A l’occasion du 78ᵉ Festival de Cannes, le Centre du Cinéma Arabe a organisé un panel au Palais des Festivals et des Congrès, intitulé « L’Égypte, nation phare du cinéma arabe », dans le cadre de ses nombreuses activités visant à mettre en lumière les dynamiques cinématographiques de la région. Modéré par Nick Vivarelli, correspondant pour l’Italie et le Moyen-Orient chez Variety, ce rendez-vous a rassemblé plusieurs figures emblématiques du cinéma égyptien contemporain, autour de la place historique et de l’avenir de cette cinématographie majeure dans le monde arabe : la légendaire actrice Yousra, l’acteur Hussein Fahmy, le jeune réalisateur Morad Mostafa, le dirigeant de l’Egypt Film Commission Ahmed Badawi, la productrice Sawsan Yusuf, et l’entrepreneur culturel Amr Mansi. Tous ont esquissé, chacun à sa manière, une fresque vivante du cinéma égyptien, entre héritage et renouveau.
Le panel s’est ouvert par un rappel de ce qu’a été l’âge d’or du cinéma égyptien, présenté comme un socle fondateur pour toute l’industrie cinématographique arabe. Un bref survol historique a permis de souligner le rôle précurseur de l’Égypte dans la production, la distribution et la formation artistique dès le début du XXᵉ siècle, lorsque ses studios, ses stars et ses scénaristes faisaient du Caire le Hollywood du monde arabe. Cette introduction a posé les bases du dialogue, ancrant les échanges dans la longue durée d’un héritage aussi prestigieux que complexe.
Yousra : une voix générationnelle entre passé glorieux et chocs modernes
Dès sa prise de parole, Yousra a évoqué l’audace comme moteur du renouveau artistique. Pour elle, si l’Égypte a longtemps été le cœur battant du cinéma arabe, elle garde aujourd’hui une vitalité nourrie par sa capacité à affronter des sujets sensibles. « Nous avons encore le courage de parler de tous les sujets », a-t-elle affirmé, revendiquant une volonté de briser les tabous dans ses choix artistiques. Elle évoque avec fierté son dernier film, réalisé par un jeune cinéaste, qu’elle qualifie de « choc » : une œuvre pensée pour réveiller un public trop absorbé par les écrans et les réseaux sociaux. « Mon film est out of the box », a-t-elle insisté, confiante dans la capacité du cinéma à provoquer une prise de conscience.
Pour moi, cette affirmation selon laquelle le cinéma égyptien pourrait aujourd’hui aborder tous les sujets reste discutable. Il est en réalité très difficile, à l’heure actuelle, de traiter de certains thèmes sensibles dans le contexte égyptien, non seulement en raison de la censure institutionnelle, mais aussi en raison du conservatisme croissant et de la pression exercée par la société. En Égypte, toute personne peut, en effet, porter plainte contre un film ou une œuvre jugée contraire à la morale, aux bonnes mœurs ou à la religion. La liberté qu’avait autrefois le cinéma égyptien, notamment à l’époque de Youssef Chahine ou même jusque dans les années 1990, semble bien loin. En revanche, sur le plan formel, Yousra a raison : de nombreux jeunes cinéastes osent aujourd’hui des approches nouvelles, décalées, parfois radicales. Le film Plumes de Omar El Zohairy, présenté à la Semaine de la Critique en 2021, en est un exemple fort, par son ton absurde et son regard critique, qui s’est pourtant heurté à une vive polémique en Égypte et qui n’y a pas été distribué, malgré les prix récoltés à l’échelle internationale.
Yousra a également souligné la relation unique qu’entretiennent les stars égyptiennes avec leur public. Cet attachement, qu’elle décrit comme « un amour inconditionnel », repose selon elle sur la durée, la confiance et la capacité à surprendre. Elle se dit fière d’avoir été un repère pour les nouvelles générations d’artistes, notant que « 90 % des jeunes artistes actuels ont travaillé avec elle à leurs débuts ».
Enfin, elle a rendu un hommage appuyé à Youssef Chahine, dont elle fut l’une des muses. Youssef Chahine, rappelle-t-elle, « voulait montrer notre cinéma au monde entier » et a multiplié les participations à Cannes. Mais si la relève tente aujourd’hui de suivre ses pas, Yousra le reconnaît avec lucidité : « C’est très insuffisant. »
Hussein Fahmy : mémoire vivante du cinéma égyptien et engagement présidentiel
L’acteur Hussein Fahmy, aujourd’hui président du Festival international du film du Caire (CIFF), a livré une intervention empreinte d’un attachement profond à l’histoire du septième art égyptien. « Le cinéma égyptien existe depuis l’invention du cinéma, depuis les frères Lumière », a-t-il rappelé, revendiquant une continuité artistique ininterrompue.
Formé à la mise en scène, il a d’abord réalisé avant de devenir acteur, convaincu que « c’est la star qui transmet, qui est aimée du public ».
En tant que président du CIFF, il a défendu l’idée de la compétition comme stimulant artistique. Il estime que la rivalité avec le festival du film d’El Gouna est bénéfique : « Cela nous pousse à rester jeunes, à garder un esprit jeune… Cela nous booste. » Il a notamment insisté sur les efforts déployés pour attirer la jeunesse au CIFF, en sortant le festival de ses lieux traditionnels comme l’Opéra du Caire et allant dans les salles de cinéma de la ville du Caire et banlieues, et en proposant des tarifs accessibles aux étudiants. Cette volonté d’ouverture va de pair avec une stratégie de renouvellement du public.
Mais Hussein Fahmy a aussi exprimé des réserves sur les compétitions peu constructives entre les festivals de la région. Il regrette une forme de concurrence désorganisée, liée à la proximité des dates : « Nous nous battons pour voir les mêmes films, pour avoir les meilleurs jurys, cela fait monter les prix… C’est dommage. » Enfin, il a tenu à rappeler que l’hégémonie historique de l’Égypte dans le cinéma arabe repose sur une structure industrielle solide : « Nous avons nos studios, nos stars… Aucun autre pays arabe n’a fait de même. »
Cannes 2025 – Les acteurs Hussein Fahmy et Yousra
Amr Mansi : Le Festival du Film d’El Gouna, un festival né par hasard devenu acteur stratégique
Le témoignage d’Amr Mansi, cofondateur du Festival d’El Gouna, a apporté un regard différent, plus entrepreneurial. Ancien joueur de squash professionnel, il raconte comment l’idée du festival est née après le succès d’un tournoi sportif à la ville d’El Gouna. La famille Sawiris et l’actrice Bushra ont perçu alors un potentiel inédit. Cinéphile passionné, Mansi affirme n’avoir « jamais raté une sortie de film à Alexandrie sa ville ». Il voit dans le festival du Film d’El Gouna un levier de transformation : « Ce festival a aidé le cinéma égyptien, mais bien plus : il a changé les habitudes de management, y compris dans l’événementiel. »
Il observe aussi un changement de posture dans les relations entre les partenaires : « Au début, ils discutaient de la place de leurs logos ; aujourd’hui, ils veulent s’impliquer dans nos projets et sont devenus nos partenaires. » Son ambition actuelle : attirer des entrepreneurs pour qu’ils deviennent investisseurs dans l’industrie du film, et ainsi bâtir un écosystème durable autour du cinéma.
Morad Mostafa : une voix indépendante, entre regard étranger et reconnaissance locale
Morad Mostafa a évoqué Aisha Can’t Fly Away, son nouveau film présenté cette année en compétition dans la section Un Certain Regard. Il a insisté sur l’importance de la sincérité dans le regard qu’il porte sur son sujet : l’histoire d’une jeune migrante éthiopienne au Caire, confrontée à l’attente, à la peur et à l’injustice. « Je voulais explorer la société égyptienne à travers les yeux d’une étrangère », dit-il. Pour cela, il a choisi de tourner dans de véritables lieux, en suivant le quotidien d’Aisha, et de confier le rôle principal à une actrice non-professionnelle d’origine éthiopienne. Cette attention au réel, à la vérité du contexte, illustre à quel point un film peut toucher juste lorsqu’il reste fidèle à sa réalité propre. Le réalisateur indépendant rappelle aussi la nécessité de trouver une voix originale face à des thèmes déjà abordés par des cinéastes occidentaux. Son premier film, auto-produit, a connu un succès important, lui ouvrant les portes de la coproduction internationale.
Par ailleurs, pour lui, le paysage est en train de s’ouvrir en Égypte : « Aujourd’hui, il y a beaucoup de supports et d’opportunités pour les jeunes. » Son expérience incarne à la fois les défis et les possibles d’un cinéma indépendant en quête de reconnaissance locale et internationale.
Sawsan Yusuf : équilibre entre exigence artistique et succès populaire
Productrice et fondatrice de Bonanza Films, Sawsan Yusuf revendique un modèle qu’elle qualifie d’équilibré : « Nous faisons les films que nous aimons, mais nous cherchons aussi à plaire au box-office. » Co-productrice du film Aisha Can’t Fly Away avec Morad Mostafa, elle défend un cinéma enraciné, à la fois local et universel : « Lorsqu’on fait des films avec sa propre authenticité, les gens le sentent, et ces films marchent. »
Elle n’hésite pas à pointer les limites de certaines coproductions internationales, en particulier lorsqu’elles imposent des conditions de tournage éloignées du projet initial. « Je préfère tourner chez nous, dans notre propre pays », affirme-t-elle. À ses yeux, l’identité visuelle et narrative d’un film repose avant tout sur un ancrage géographique et culturel fort, qui ne saurait être sacrifié pour des considérations extérieures.
Cette réflexion fait écho à une conviction que je partage pleinement. L’authenticité, lorsqu’elle naît d’un ancrage sincère dans une réalité locale, devient paradoxalement le vecteur le plus puissant d’universalité. En vérité, l’humain est le même partout. Mais le public, qu’il soit arabe, européen ou d’ailleurs, est sensible aux récits vrais, enracinés, porteurs d’une identité propre, à condition qu’ils évitent l’écueil du folklore. C’est une idée que j’ai d’ailleurs développée il y a quelques années dans un article intitulé Le cinéma arabe à la conquête du public européen ?
Cannes 2025 – Sawsan Yusuf et Morad Mostafa
Ahmed Badawi : l’ouverture aux tournages étrangers comme stratégie nationale
À la tête de l’Egypt Film Commission, Ahmed Badawi a présenté les mesures concrètes mises en place pour attirer les tournages étrangers en Égypte. L’objectif, selon lui, est de répondre au mieux aux attentes des productions internationales, y compris les plus exigeantes. Il cite ainsi l’exemple d’une autorisation exceptionnelle accordée pour l’importation de grandes quantités de fausses armes destinées à un tournage, ou encore l’usage d’hélicoptères militaires au pied des pyramides.
Le gouvernement, affirme-t-il, « fait énormément d’efforts pour permettre à ces gros projets de venir chez nous ». Ces efforts se traduisent notamment par des incitations financières : des ristournes pouvant atteindre 30 % sur les taxes appliquées aux services, et des tarifs préférentiels sur les hébergements proposés aux équipes étrangères.
Mais au-delà des avantages économiques, Ahmed Badawi insiste aussi sur les atouts intrinsèques du pays. « Nous avons une grande diversité géographique, une grande infrastructure, des entreprises de production… », rappelle-t-il, soulignant que l’Égypte dispose d’un écosystème complet capable de répondre aux besoins des productions de grande envergure.
Dans cette perspective, il défend une stratégie résolument compétitive à l’échelle régionale, visant à faire de l’Égypte un hub incontournable pour les tournages internationaux.
Une vitalité plurielle, un avenir en construction
Ce panel, à la fois institutionnel, artistique et entrepreneurial, a montré à quel point l’Égypte continue d’incarner une puissance cinématographique majeure dans le monde arabe. Entre transmission générationnelle, renouveau de la production indépendante, professionnalisation des festivals et stratégies économiques nationales, le pays affirme une volonté collective de reprendre sa place sur la carte mondiale du cinéma. Un chemin complexe, entre mémoire et transformation, que le Festival de Cannes a permis d’entendre dans toute sa diversité.
Le chef de la diplomatie tunisienne, Mohamed Ali Nafti, représentera la Tunisie à Bagdad ce 17 mai, à l’occasion de deux sommets arabes majeurs : le 34e Sommet ordinaire de la Ligue arabe et le 5e Sommet consacré au développement économique et social.
Ces réunions, organisées en parallèle, interviennent dans un contexte régional tendu, marqué par la poursuite de la guerre menée par Israël contre la population de Gaza et les violences croissantes en Cisjordanie. La question palestinienne figurera en tête de l’agenda du sommet politique, avec pour enjeu une réaction commune du monde arabe face à ce que plusieurs pays qualifient de « guerre génocidaire ».
En parallèle, le sommet dédié au développement mettra l’accent sur le renforcement des partenariats économiques et sociaux entre les pays membres. De nouvelles approches de coopération seront explorées, avec pour objectif de relancer une dynamique collective dans un monde arabe en quête de stabilité et de croissance inclusive.
Les listes courtes reflètent la richesse et la diversité de la production littéraire arabe contemporaine.
La littérature tunisienne continue d’affirmer sa présence dans les plus prestigieux concours littéraires du monde arabe. Cette année, cinq romans tunisiens ont été sélectionnés pour figurer dans les listes courtes de la 11e édition du Prix Katara du roman arabe, un prix de référence décerné par la Fondation du quartier culturel Katara au Qatar.L’annonce officielle, publiée hier par la Fondation Katara, révèle que les œuvres tunisiennes retenues couvrent plusieurs catégories parmi les six que comprend le concours, à savoir les romans publiés, les romans non publiés, les romans historiques, la littérature de jeunesse, les études critiques et le roman qatari.
Les cinq œuvres tunisiennes sélectionnées sont : «L’Heure de Noé» de Sofiane Rajeb, dans la catégorie des romans publiés, «Dien Bien Phu–Histoire de ceux que l’Histoire a oubliés» de Omar Jemli, dans la catégorie des romans historiques, «Joufrane et la nymphe des eaux» de Besma Haj Yahia, et «Les Enfants de la lumière» de Besma Chaouali, dans la catégorie des romans de jeunesse, «Lalla Aziza ou Señorita Mona Lisa ? » de Ajmi Ben Boubaker, dans la catégorie des romans non publiés.
Cette édition 2025 rassemble un total de 44 romans et 9 études critiques en compétition pour décrocher l’un des prix. Les listes courtes reflètent la richesse et la diversité de la production littéraire arabe contemporaine.
Dans la catégorie des romans publiés, neuf œuvres provenant de sept pays arabes ont été retenues. L’Égypte et la Palestine y figurent en tête avec deux romans chacune, suivies par la Tunisie, le Koweït, le Sultanat d’Oman, la Syrie et le Yémen avec un roman chacun.
Dans la catégorie des romans non publiés, la sélection compte neuf œuvres d’auteurs venant de six pays : l’Égypte (3), le Maroc (2), et un roman pour la Tunisie, le Soudan, l’Irak et la Palestine.
La catégorie jeunesse (romans pour adolescents) comprend également neuf œuvres issues de cinq pays, avec deux romans pour la Tunisie, l’Égypte, le Maroc et l’Algérie, et un roman syrien.
Les études critiques non publiées incluent neuf travaux académiques provenant de trois pays : cinq du Maroc, trois d’Égypte et une de Jordanie.
Enfin, les romans historiques, au nombre de neuf, proviennent de six pays : l’Égypte (3), la Jordanie (2), et un pour la Tunisie, le Maroc, l’Irak et le Yémen.
Dans la catégorie spéciale du roman qatari, huit ouvrages ont été enregistrés, mais un seul sera retenu lors de l’annonce finale. Le verdict final du jury et la révélation des lauréats auront lieu le 13 octobre 2025, comme chaque année, coïncidant avec la Journée mondiale du roman arabe. La liste complète des œuvres sélectionnées est disponible sur le site officiel du Prix Katara.
La Chine et les pays arabes partagent de nombreux intérêts communs sur la scène internationale, notamment la défense de la souveraineté nationale, l’opposition à toute ingérence extérieure et la promotion d’une réforme du système international, a affirmé, mercredi, l’ancien diplomate chinois Wo Sisco, à l’ouverture des travaux de la conférence des journalistes et responsables des médias arabes, organisée par le ministère du Commerce chinois à Pekin.
La Presse —Au fil des décennies, les relations entre la Chine et les pays arabes se sont affirmées comme un modèle de coopération internationale basé sur l’égalité, le respect mutuel et le bénéfice réciproque.
Depuis les premières échanges diplomatiques dans les années 1950, ce partenariat s’est élargi à tous les domaines, de la politique à l’économie, en passant par la culture et la sécurité, devenant un pilier de la multipolarité mondiale, d’après l’ancien ambassadeur chinois qui a évolué dans différents pays arabes, dont l’Egypte, l’Iraq et l’Arabie Saoudite, entre autres.
Une solidarité politique renforcée sur la scène internationale
Au sein de l’Organisation des Nations unies et d’autres forums multilatéraux, les deux partenaires coopèrent étroitement, selon lui, pour défendre les intérêts des pays en développement. Un exemple marquant est la position commune sur la question palestinienne, a-t-il fait observer.
«La Chine a toujours soutenu le droit des Palestiniens à disposer d’un État indépendant avec Al Qods-Est comme capitale, appuyant activement la solution à deux États. Cette position est saluée par la communauté arabe, qui voit en la Chine un partenaire fiable dans la recherche d’une paix durable au Moyen-Orient », a réitéré le même conférencier.
La Chine a établi des relations stratégiques avec de nombreux pays arabes, comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Qatar. Ces partenariats se traduisent par des consultations régulières au plus haut niveau, avec des visites présidentielles et des sommets qui renforcent la confiance mutuelle, note l’ancien diplomate.
Une coopération économique florissante : de l’énergie à l’infrastructure
Dans la même optique, Wo Sisco a affirmé que l’économie demeure le cœur battant des relations sino-arabes. «Les pays arabes sont des partenaires clés de la Chine dans le domaine de l’énergie, fournissant une part importante du pétrole et du gaz nécessaires à son développement. En retour, la Chine est un investisseur majeur dans les infrastructures des pays arabes, à travers le projet.
«Ceinture et Route qui relie Asie, Europe et Afrique», a expliqué l’intervenant.
Des projets emblématiques ont vu le jour, selon lui, comme le port de Gwadar au Pakistan, qui facilite le transport du pétrole de la région persique vers la Chine, ou le rail de Djibouti à Addis-Abeba, qui relie l’Éthiopie à la mer Rouge. Dans les pays arabes, la Chine participe à la construction de routes, de ponts, d’aéroports et de complexes résidentiels, contribuant à leur développement économique et à la création d’emplois.
La coopération commerciale entre la Chine et le monde arabe a connu une croissance exponentielle, dépassant les 300 milliards de dollars en 2022, selon le ministère du Commerce chinois.
Les produits chinois, de l’électronique au textile, sont omniprésents sur les marchés arabes, tandis que les pays arabes exportent principalement de l’énergie et des produits agricoles vers la Chine.
Des échanges culturels et humains en plein essor
Au-delà des questions politiques et économiques, les relations sino-arabes s’enrichissent également d’échanges culturels et humains. La Chine a établi des instituts Confucius dans plusieurs pays arabes, permettant aux étudiants arabes d’apprendre la langue chinoise et de découvrir la culture chinoise. Inversement, des festivals de cinéma arabe sont organisés en Chine, et des expositions culturelles permettent au public chinois de découvrir l’histoire et la civilisation arabes. Les échanges d’étudiants se multiplient également. Chaque année, des milliers d’étudiants arabes poursuivent leurs études en Chine, notamment dans les domaines de l’ingénierie, de la médecine et de l’économie. De leur côté, de nombreux étudiants chinois choisissent de faire leurs études dans des universités arabes, notamment au Caire ou à Riyad.
Ces échanges contribuent à renforcer la compréhension mutuelle entre les peuples chinois et arabes, dissipant les stéréotypes et favorisant la création d’amitiés durables.
Enjeux et perspectives pour l’avenir
Malgré les réussites, les relations sino-arabes doivent faire face à certains enjeux. La volatilité des prix du pétrole, les tensions régionales au Moyen-Orient et les défis économiques mondiaux constituent des obstacles potentiels à la coopération.D’ailleurs, la Chine doit faire face à des critiques quant à son rôle dans la région, notamment concernant son absence de prise de position claire sur certaines crises politiques.
Cependant, les perspectives pour l’avenir restent brillantes, a assuré l’ancien diplomate.
«La Chine et les pays arabes envisagent de développer leur coopération dans de nouveaux domaines, comme la technologie numérique, la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. La Chine, avec son expertise dans les énergies renouvelables, pourrait aider les pays arabes à diversifier leurs économies et à réduire leur dépendance au pétrole», a-t-il abondé.
La création de la Communauté économique et monétaire africaine (Cema) et l’intégration économique des pays arabes offrent de nouvelles opportunités de coopération avec la Chine. Les deux parties sont également déterminées à renforcer leur coordination dans les forums multilatéraux, pour promouvoir une gouvernance mondiale plus équitable et inclusive.
Les relations entre la Chine et le monde arabe semblent être, au demeurant, entrées dans une nouvelle ère de coopération stratégique, marquée par une solidarité politique, une coopération économique florissante et des échanges culturels enrichissants. Ce partenariat, basé sur les principes du respect mutuel, de l’égalité et du bénéfice réciproque, est appelé à jouer un rôle de plus en plus important sur la scène internationale, contribuant à la paix, la stabilité et le développement dans le monde.
Coopération sino-arabe
Des chiffres annonciateurs de lendemains meilleurs : le volume des échanges commerciaux entre la Chine et le monde arabe est passé de 36,7 milliards de dollars en 2004 à plus de 400 milliards de dollars en 2024, selon le ministère du commerce chinois.
Poursuivant une trajectoire ascendante, ces échanges commerciaux avaient atteint 337,4 milliards de dollars américains en 2022, avec une croissance annuelle de 14,7%, selon les données de la même source. Depuis 2020, la Chine est devenue le premier partenaire commercial des pays arabes pour trois années consécutives. Parmi eux, les échanges avec l’Arabie saoudite ont dépassé 116 milliards de dollars, tandis que ceux avec les Émirats arabes unis et l’Algérie se sont élevés respectivement à 87 milliards et 27 milliards de dollars.
Investissements mutuels
En 2023, le stock d’investissements directs chinois dans la région arabe a dépassé 200 milliards de dollars, couvrant des secteurs tels que l’énergie, les infrastructures et la haute technologie. À l’inverse, les investissements arabes en Chine ont atteint 130 milliards de dollars, principalement concentrés dans l’industrie pétrolière, les finances et l’immobilier. Par exemple, l’Arabie saoudite a investi 10 milliards de dollars dans des projets de nouvelles énergies en Chine en 2023.
Coopération énergétique
La Chine importe environ 50% de son pétrole brut auprès des pays arabes chaque année. En 2022, les importations de pétrole de la Chine en provenance de la région ont atteint 380 millions de tonnes, soit une valeur de 180 milliards de dollars. Parallèlement, la coopération dans le domaine des énergies renouvelables se développe : la Chine a participé à la construction de plus de 20 centrales solaires et éoliennes en Arabie saoudite, en Égypte et au Maroc, avec une capacité totale de production dépassant 5 GW.
Infrastructures
Dans le cadre de l’initiative «Ceinture et Route », la Chine a participé à la réalisation de plus de 100 projets d’infrastructures dans les pays arabes, dont des ports, des autoroutes et des réseaux ferroviaires.
Échanges culturels et éducatifs
Plus de 300 universités chinoises et arabes ont établi des relations de coopération. Chaque année, environ 10.000 étudiants arabes étudient en Chine, tandis que plus de 5.000 étudiants chinois poursuivent leurs études dans les pays arabes. De plus, il existe 20 instituts Confucius dans 13 pays arabes, promouvant la langue et la culture chinoises.
Ces chiffres témoignent de la profondeur et de l’ampleur de la coopération sino-arabe, qui se développe dans des domaines de plus en plus diversifiés, renforçant les liens stratégiques entre les deux parties.
Plusieurs pays arabes et la Ligue arabe ont fermement condamné les récentes déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui a évoqué sa “vision d’Israël grande”, incluant l’annexion de territoires arabes.
L’Arabie saoudite, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a dénoncé “les idées expansionnistes et coloniales” d’Israël, réaffirmant le droit du peuple palestinien à un État indépendant et mettant en garde contre les violations qui menacent la stabilité régionale et mondiale.
Le Qatar a parlé d’“arrogance” et d’“attisement des crises”, jugeant ces propos contraires au droit international et au principe de souveraineté des États. Doha a appelé à une solidarité internationale face à des provocations susceptibles d’aggraver la violence dans la région.
La Jordanie a qualifié les déclarations de “provocation dangereuse”, avertissant qu’elles ne diminueraient en rien les droits inaliénables du peuple palestinien. Amman a pointé un gouvernement israélien isolé sur la scène internationale en raison de son offensive à Gaza et en Cisjordanie.
L’Égypte, de son côté, a demandé des éclaircissements, estimant que ces positions compromettent la paix et s’opposent aux aspirations régionales et internationales. Le Caire a réaffirmé que la seule voie vers la stabilité passe par la fin de la guerre à Gaza et la création d’un État palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
La Ligue arabe a dénoncé “une atteinte grave à la souveraineté arabe” et “une menace pour la sécurité collective”, appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à réagir.
Ces réactions surviennent alors que Netanyahou, poursuivi par la CPI pour crimes de guerre, justifie son projet comme une “mission historique”, dans un contexte de guerre meurtrière et de discours d’extrême droite en Israël appelant à un expansionnisme de “la vallée du Nil à l’Euphrate”.