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La Tunisie et le syndrome de la table rase

24. August 2025 um 09:09

Plus qu’une panoplie de slogans identitaires et civilisationnels qui font du peuple tunisien un colonisé mental et mémoriel, la Tunisie a besoin de décoloniser son histoire et ses référentiels civilisationnels car une mémoire colonisée ou déformée par les anciens colons ne peut mener à une pensée libre, souveraine et émancipée de toute inféodation.

Elyes Kasri *  

De nombreux analystes tunisiens et étrangers imputent le bouillonnement et l’angoisse existentielle que vit le peuple tunisien à des séquelles d’une période révolutionnaire et à un prétendu détournement de ce moment historique de délivrance et de passage à la véritable démocratie, au bonheur et à la prospérité.

Imputer à Ennahdha et ses sbires de toute sorte ou au mouvement syndical et à la gauche ou au mouvement nationaliste arabe cette responsabilité historique pourrait à la limite recueillir certains arguments et éclairer certaines séquences de la dérive proche de la perdition que connait la Tunisie qui semble à la recherche d’une identité et de repères socio-culturels pour se positionner entre les nations et se fixer des balises pour toute construction future.

Table rase du passé

Toutefois, il y a lieu d’admettre que la Tunisie vit depuis son indépendance le paradoxe existentiel d’un pays qui ne cesse de faire table rase de son passé tout en invoquant à chaque phase un narratif politiquement orienté du passé et des origines pour justifier des choix politiques momentanés.

Il faut reconnaître que la quête identitaire du peuple tunisien ne remonte pas à la phase bourguibienne mais fait partie de son ADN historique et de sa mémoire collective brouillée par des phases occultées et très souvent déformées, le plus souvent en mal et quelques fois enjolivées à l’excès à l’instar des péripéties des conquêtes arabe et ottomane.

Les apprentis sorciers de l’identité et de l’authenticité trouvent un écho favorable chez le peuple tunisien qui a été tout au long de son histoire, depuis la civilisation capsienne, l’ère punique et celles qui les ont suivies, victime d’un vol de son histoire et d’un viol de son identité et de sa mémoire collective de même que de ses territoires historiques.

Se réconcilier avec son histoire

Si l’occident a pu entrer dans la modernité après le siècle des lumières et un long combat contre l’emprise de l’église et de la théologie sur la pensée, la société et l’Etat, assortie d’une révolution copernicienne, la Tunisie a besoin avant toute chose de se réconcilier avec son histoire, son identité et sa mémoire collective.

Cette réconciliation devra se faire par un recentrage et une décolonisation de l’histoire et une distanciation avec les mythes plantés par les historiens occidentaux et arabes et surtout en relativisant la part arabo-musulmane dont l’épopée tunisienne mérite d’être démystifiée et mise dans un contexte adéquat pour éviter d’occulter et d’étouffer les autres pans de l’histoire et de l’identité du peuple tunisien.

L’histoire et la culture du peuple tunisien sont plus riches qu’un appendice d’une histoire de peuples orientaux de plus en plus démystifiée et qui ne fait que nous reléguer dans un no man’s land historique et civilisationnel pour faire de la Tunisie une entité socio-politique non identifiée et rejetée, tacitement sinon dans la pratique, par le monde européen avec lequel nous partageons pourtant de grandes séquences de notre histoire, par le monde arabe dont nous faisons notre première référence civilisationnelle et identitaire et qui nous regarde avec une méfiance teintée de mépris et par l’Afrique, notre continent auquel nous avons donné le nom et avec lequel le fossé se creuse de plus en plus rapidement surtout à la faveur de la crise migratoire et des réflexions et comportement qu’elle a pu susciter.

Décoloniser la conscience collective

Plus qu’une panoplie de slogans identitaires et civilisationnels qui font du peuple tunisien un colonisé mental et mémoriel, la Tunisie a besoin de décoloniser son histoire et ses référentiels civilisationnels car une mémoire colonisée ou déformée par les anciens colons ne peut mener à une pensée libre, souveraine et émancipée de toute inféodation.

L’avenir de la Tunisie ne pourra se concevoir en termes positifs et optimistes que par un changement de paradigme identitaire et une décolonisation de son histoire et de sa conscience collective.

* Ancien ambassadeur.

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Relations entre la Chine et le Monde arabe : Un partenariat stratégique en pleine expansion

18. August 2025 um 19:10

La Chine et les pays arabes partagent de nombreux intérêts communs sur la scène internationale, notamment la défense de la souveraineté nationale, l’opposition à toute ingérence extérieure et la promotion d’une réforme du système international, a affirmé, mercredi, l’ancien diplomate chinois Wo Sisco, à l’ouverture des travaux de la conférence des journalistes et responsables des médias arabes, organisée par le ministère du Commerce chinois à Pekin.

La Presse —Au fil des décennies, les relations entre la Chine et les pays arabes se sont affirmées comme un modèle de coopération internationale basé sur l’égalité, le respect mutuel et le bénéfice réciproque.

Depuis les premières échanges diplomatiques dans les années 1950, ce partenariat s’est élargi à tous les domaines, de la politique à l’économie, en passant par la culture et la sécurité, devenant un pilier de la multipolarité mondiale, d’après l’ancien ambassadeur chinois qui a évolué dans différents pays arabes, dont l’Egypte, l’Iraq et l’Arabie Saoudite, entre autres.

Une solidarité politique renforcée sur la scène internationale

Au sein de l’Organisation des Nations unies et d’autres forums multilatéraux, les deux partenaires coopèrent étroitement, selon lui, pour défendre les intérêts des pays en développement. Un exemple marquant est la position commune sur la question palestinienne, a-t-il fait observer.

«La Chine a toujours soutenu le droit des Palestiniens à disposer d’un État indépendant avec Al Qods-Est comme capitale, appuyant activement la solution à deux États. Cette position est saluée par la communauté arabe, qui voit en la Chine un partenaire fiable dans la recherche d’une paix durable au Moyen-Orient », a réitéré le même conférencier.

La Chine a établi des relations stratégiques avec de nombreux pays arabes, comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Qatar. Ces partenariats se traduisent par des consultations régulières au plus haut niveau, avec des visites présidentielles et des sommets qui renforcent la confiance mutuelle, note l’ancien diplomate.

Une coopération économique florissante : de l’énergie à l’infrastructure

Dans la même optique, Wo Sisco a affirmé que l’économie demeure le cœur battant des relations sino-arabes. «Les pays arabes sont des partenaires clés de la Chine dans le domaine de l’énergie, fournissant une part importante du pétrole et du gaz nécessaires à son développement. En retour, la Chine est un investisseur majeur dans les infrastructures des pays arabes, à travers le projet.

«Ceinture et Route qui relie Asie, Europe et Afrique», a expliqué l’intervenant.

Des projets emblématiques ont vu le jour, selon lui, comme le port de Gwadar au Pakistan, qui facilite le transport du pétrole de la région persique vers la Chine, ou le rail de Djibouti à Addis-Abeba, qui relie l’Éthiopie à la mer Rouge. Dans les pays arabes, la Chine participe à la construction de routes, de ponts, d’aéroports et de complexes résidentiels, contribuant à leur développement économique et à la création d’emplois.

La coopération commerciale entre la Chine et le monde arabe a connu une croissance exponentielle, dépassant les 300 milliards de dollars en 2022, selon le ministère du Commerce chinois.

Les produits chinois, de l’électronique au textile, sont omniprésents sur les marchés arabes, tandis que les pays arabes exportent principalement de l’énergie et des produits agricoles vers la Chine.

Des échanges culturels et humains en plein essor

Au-delà des questions politiques et économiques, les relations sino-arabes s’enrichissent également d’échanges culturels et humains. La Chine a établi des instituts Confucius dans plusieurs pays arabes, permettant aux étudiants arabes d’apprendre la langue chinoise et de découvrir la culture chinoise. Inversement, des festivals de cinéma arabe sont organisés en Chine, et des expositions culturelles permettent au public chinois de découvrir l’histoire et la civilisation arabes. Les échanges d’étudiants se multiplient également. Chaque année, des milliers d’étudiants arabes poursuivent leurs études en Chine, notamment dans les domaines de l’ingénierie, de la médecine et de l’économie. De leur côté, de nombreux étudiants chinois choisissent de faire leurs études dans des universités arabes, notamment au Caire ou à Riyad.

Ces échanges contribuent à renforcer la compréhension mutuelle entre les peuples chinois et arabes, dissipant les stéréotypes et favorisant la création d’amitiés durables.

Enjeux et perspectives pour l’avenir

Malgré les réussites, les relations sino-arabes doivent faire face à certains enjeux. La volatilité des prix du pétrole, les tensions régionales au Moyen-Orient et les défis économiques mondiaux constituent des obstacles potentiels à la coopération.D’ailleurs, la Chine doit faire face à des critiques quant à son rôle dans la région, notamment concernant son absence de prise de position claire sur certaines crises politiques.

Cependant, les perspectives pour l’avenir restent brillantes, a assuré l’ancien diplomate.

«La Chine et les pays arabes envisagent de développer leur coopération dans de nouveaux domaines, comme la technologie numérique, la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. La Chine, avec son expertise dans les énergies renouvelables, pourrait aider les pays arabes à diversifier leurs économies et à réduire leur dépendance au pétrole», a-t-il abondé.

La création de la Communauté économique et monétaire africaine (Cema) et l’intégration économique des pays arabes offrent de nouvelles opportunités de coopération avec la Chine. Les deux parties sont également déterminées à renforcer leur coordination dans les forums multilatéraux, pour promouvoir une gouvernance mondiale plus équitable et inclusive.

Les relations entre la Chine et le monde arabe semblent être, au demeurant, entrées dans une nouvelle ère de coopération stratégique, marquée par une solidarité politique, une coopération économique florissante et des échanges culturels enrichissants. Ce partenariat, basé sur les principes du respect mutuel, de l’égalité et du bénéfice réciproque, est appelé à jouer un rôle de plus en plus important sur la scène internationale, contribuant à la paix, la stabilité et le développement dans le monde.


Coopération sino-arabe

Des chiffres annonciateurs de lendemains meilleurs : le volume des échanges commerciaux entre la Chine et le monde arabe est passé de 36,7 milliards de dollars en 2004 à plus de 400 milliards de dollars en 2024, selon le ministère du commerce chinois.

Poursuivant une trajectoire ascendante, ces échanges commerciaux avaient atteint 337,4 milliards de dollars américains en 2022, avec une croissance annuelle de 14,7%, selon les données de la même source. Depuis 2020, la Chine est devenue le premier partenaire commercial des pays arabes pour trois années consécutives. Parmi eux, les échanges avec l’Arabie saoudite ont dépassé 116 milliards de dollars, tandis que ceux avec les Émirats arabes unis et l’Algérie se sont élevés respectivement à 87 milliards et 27 milliards de dollars.

Investissements mutuels

En 2023, le stock d’investissements directs chinois dans la région arabe a dépassé 200 milliards de dollars, couvrant des secteurs tels que l’énergie, les infrastructures et la haute technologie. À l’inverse, les investissements arabes en Chine ont atteint 130 milliards de dollars, principalement concentrés dans l’industrie pétrolière, les finances et l’immobilier. Par exemple, l’Arabie saoudite a investi 10 milliards de dollars dans des projets de nouvelles énergies en Chine en 2023.

Coopération énergétique

La Chine importe environ 50% de son pétrole brut auprès des pays arabes chaque année. En 2022, les importations de pétrole de la Chine en provenance de la région ont atteint 380 millions de tonnes, soit une valeur de 180 milliards de dollars. Parallèlement, la coopération dans le domaine des énergies renouvelables se développe : la Chine a participé à la construction de plus de 20 centrales solaires et éoliennes en Arabie saoudite, en Égypte et au Maroc, avec une capacité totale de production dépassant 5 GW.

Infrastructures

Dans le cadre de l’initiative «Ceinture et Route », la Chine a participé à la réalisation de plus de 100 projets d’infrastructures dans les pays arabes, dont des ports, des autoroutes et des réseaux ferroviaires.

Échanges culturels et éducatifs

Plus de 300 universités chinoises et arabes ont établi des relations de coopération. Chaque année, environ 10.000 étudiants arabes étudient en Chine, tandis que plus de 5.000 étudiants chinois poursuivent leurs études dans les pays arabes. De plus, il existe 20 instituts Confucius dans 13 pays arabes, promouvant la langue et la culture chinoises.

Ces chiffres témoignent de la profondeur et de l’ampleur de la coopération sino-arabe, qui se développe dans des domaines de plus en plus diversifiés, renforçant les liens stratégiques entre les deux parties.

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