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Trois finalistes pour les « Prix des critiques arabes pour les films européens » 2025

07. Oktober 2025 um 15:36

Trois longs métrages européens ont été retenus comme finalistes pour les Arab Critics’ Awards for European Films (Prix des critiques arabes pour les films européens), une distinction créée conjointement par l’European Film Promotion (EFP – Promotion du cinéma européen) et le Arab Cinema Center (ACC – Centre du cinéma arabe), en partenariat avec le Festival du Film d’El Gouna en Égypte. Parmi les vingt films soumis cette année, le jury, composé de cent critiques de cinéma issus de seize pays arabophones, a choisi Deaf (Sourde) d’Eva Libertad (Espagne), DJ Ahmet de Georgi M. Unkovski (Macédoine du Nord, République tchèque, Serbie, Croatie) et Yunan d’Ameer Fakher Eldin (Allemagne, Canada, Italie, Palestine, Qatar, Jordanie, Arabie Saoudite).

J’ai personnellement l’honneur de figurer parmi ces cent critiques arabes qui participent à ce vote prestigieux, une initiative visant à renforcer la visibilité des films européens dans le monde arabe et à encourager les échanges culturels entre les deux régions.

Prix des critiques arabes pour les films européens Arab Critics’ Awards for European Films

Le film Deaf, premier long métrage de la réalisatrice espagnole Eva Libertad, est une adaptation intime de son court métrage du même nom. Inspirée de sa propre expérience familiale, la cinéaste y met en scène sa sœur, Miriam Garlo, sourde dans la vie comme à l’écran, pour raconter la relation d’un couple mixte — une femme sourde et son compagnon entendant — confronté à la maternité et aux barrières de la communication. Libertad explore avec une grande délicatesse les tensions, les incompréhensions et la tendresse qui traversent cette histoire d’amour silencieuse, révélant la richesse émotionnelle du monde intérieur des personnages. Présenté à la Berlinale dans la section Panorama, Deaf y a remporté le Prix du public et le Prix du cinéma d’art et d’essai. Il a ensuite triomphé au Festival de Málaga, où il a reçu six récompenses, dont celles du Meilleur film, de la Meilleure actrice et du Meilleur acteur. Le film a également remporté le Latin American Critics Award for European Films (Prix des critiques latino-américains pour les films européens) au Festival de Guadalajara. Produit par Distinto Films, Nexus CreaFilms et A Contracorriente Films, Deaf est distribué à l’international par la société madrilène Latido Films.

Deuxième film sélectionné, DJ Ahmet, premier long métrage du réalisateur macédonien Georgi M. Unkovski, a connu sa première mondiale au Sundance Film Festival 2025, où il a remporté le World Cinema Dramatic Audience Award (Prix du public du cinéma mondial – section fiction) ainsi qu’un Prix spécial du jury pour la vision créative. L’histoire se déroule dans un village reculé de Macédoine du Nord et raconte le parcours d’Ahmet, un jeune berger de quinze ans dont la découverte de la musique électronique bouleverse l’existence. Son rêve de devenir DJ se heurte à la tradition, aux attentes familiales et à un amour interdit. À travers ce personnage, Unkovski dépeint une forme de résistance silencieuse, celle qui naît dans les marges, lorsque la liberté intérieure défie le poids de l’héritage. D’un lyrisme visuel rare, DJ Ahmet capture la beauté brute des paysages macédoniens et la vitalité d’un jeune homme qui tente d’imposer sa voix dans un monde qui voudrait le faire taire. Coproduit par Cinema Futura et Sektor Film (Macédoine du Nord), Alter Vision et Analog Vision (République tchèque), Backroom Production et Baš Čelik (Serbie) ainsi que 365 Films (Croatie), le film est distribué à l’international par Films Boutique.

Enfin, Yunan, deuxième long métrage du cinéaste syro-palestinien Ameer Fakher Eldin, est une œuvre introspective et poétique sur l’exil, la solitude et la quête de sens. Le film suit le parcours d’un homme arabe arrivé sur une île isolée du nord de l’Allemagne, décidé à mettre fin à ses jours. Sa rencontre avec une communauté allemande marginalisée, marquée par le conservatisme et la précarité, bouleverse peu à peu sa perception du monde et de lui-même. Tourné dans la beauté austère des paysages nordiques, Yunan déploie un dialogue silencieux entre l’homme et la nature, entre l’exil intérieur et la possibilité d’un renouveau. Le film était en compétition à la Berlinale et a remporté le Golden Firebird Award du Meilleur acteur (Georges Khabbaz) et de la Meilleure actrice (Hanna Schygulla) au Hong Kong International Film Festival. Produit par Dorothe Beinemeier pour Red Balloon Film (Allemagne), en coproduction avec Microclimat Film (Canada) et Intramovies (Italie), ainsi que Fresco Films, Metafora Productions et Tabi360, Yunan est distribué par Intramovies, tandis que Mad Solutions assure les ventes pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

Ces trois finalistes incarnent chacun à leur manière une Europe plurielle, traversée par des questionnements universels : la communication et le silence (Deaf), l’émancipation et l’héritage (DJ Ahmet), l’exil et la renaissance (Yunan). Ils traduisent aussi la vitalité d’un cinéma d’auteur européen capable de dialoguer avec le monde arabe, en racontant des histoires profondément humaines.

Le film lauréat de cette sixième édition sera dévoilé lors du El Gouna Film Festival (16 – 24 octobre 2025).

Lancé en 2019, le Arab Critics’ Awards for European Films (Prix des critiques arabes pour les films européens) est né du partenariat entre l’EFP et le ACC. Ce prix est une déclinaison du Critics’ Awards for Arab Films (Prix des critiques pour les films arabes) créé par le même centre. L’objectif est double : encourager la diffusion d’œuvres européennes de qualité dans le monde arabe et mettre en lumière le rôle essentiel des critiques arabes dans la découverte et la médiation culturelle.

Depuis sa création, ce prix a distingué plusieurs films marquants : God Exists, Her Name Is Petrunya de Teona Strugar Mitevska (2019), Undine de Christian Petzold (2020), 107 Mothers de Peter Kerekes (2021), EO de Jerzy Skolimowski (2022), Fallen Leaves d’Aki Kaurismäki (2023) et The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof (2024).

Soutenue par le programme Creative Europe – MEDIA de l’Union européenne, cette initiative illustre la volonté commune de ses fondateurs : encourager le dialogue entre les cultures à travers le regard des critiques, et célébrer le cinéma comme un langage universel capable de dépasser les frontières.

Neïla Driss

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El Gouna 2025 – Vingt films en lice pour les Prix des Critiques Arabes pour les Films Européens

23. September 2025 um 20:26

Le Festival du film d’El Gouna, prévu du 16 au 24 octobre 2025, accueillera une nouvelle fois les Prix des critiques arabes pour les films européens (Arab Critics’ Awards for European Films), un rendez-vous désormais incontournable qui en est déjà à sa septième édition. Créée conjointement par la Promotion européenne du film (European Film Promotion – EFP) et le Centre du Cinéma Arabe (Arab Cinema Center – ACC), cette initiative met en lumière la richesse et la diversité du cinéma européen à travers le regard de 100 critiques arabes issus de 16 pays. Leur mission : désigner trois favoris parmi les vingt films sélectionnés, avant d’annoncer le lauréat final au cours du festival.

La sélection 2025 illustre la variété des écritures européennes et l’originalité des démarches artistiques. Beaucoup de ces œuvres ont déjà marqué les plus grands festivals internationaux ou représenté leur pays dans la course à l’Oscar du meilleur film international. Parmi elles, on retrouve Jeunes mères des frères Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique), qui a remporté  le prix du meilleur scénario à Cannes, Little Trouble Girls d’Urška Djukić (Slovénie) ou encore Sanatorium du documentariste irlandais Gar O’Rourke. D’autres films, déjà largement distingués, confirment leur place dans cette compétition : DJ Ahmet de Georgi Unkovski (Macédoine du Nord), multi-primé à Sundance, Cannes et Sarajevo, Home Sweet Home de Frelle Petersen (Danemark) et Deaf d’Eva Libertad (Espagne), récompensés au Panorama de la Berlinale, Yunan d’Ameer Fakher Eldin (Allemagne), lauréat au Festival du film arabe de Rotterdam, ou encore Celtic Utopia de Dennis Harvey et Lars Lovén (Suède), primé à la Semaine de la Critique de Locarno. L’animation est également représentée avec Tales from the Magic Garden de David Súkup, Jean-Claude Rozec, Patrik Pašš et Leon Vidmar (Slovaquie), déjà couronné au Giffoni Film Festival.

Cliquez ici pour la liste de tous les films sélectionnés

Pour Sonja Heinen, directrice générale de l’EFP, cette sélection témoigne de l’ampleur et de la diversité du cinéma européen : « Nous sommes ravis de voir cette année encore de nouveaux critiques rejoindre le jury. Chacun apporte une perspective singulière, qui enrichit le dialogue et contribue à renforcer la circulation des films. Les vingt œuvres en compétition reflètent la vitalité et la pluralité des cinématographies européennes. »

Du côté du Centre du cinéma arabe, ses cofondateurs Alaa Karkouti et Maher Diab insistent sur l’importance de cette collaboration avec l’EFP : « C’est toujours un plaisir de renouveler ce partenariat et de donner aux critiques arabes la possibilité de faire rayonner le cinéma européen dans notre région. Ces échanges permettent aussi d’ouvrir des horizons nouveaux aux cinéastes. »

À El Gouna, la directrice artistique Marianne Khoury souligne l’importance de ce rendez-vous dans la dynamique du festival : « Nous sommes fiers d’accueillir les Prix des critiques arabes pour les films européens. Cette rencontre entre critiques arabes et cinéma européen illustre notre vocation à établir des ponts, à favoriser le dialogue interculturel et à affirmer le rôle essentiel des festivals arabes dans cette interaction. »

Depuis sa création en 2019, le prix a récompensé plusieurs œuvres devenues emblématiques. La première édition avait consacré le très beau God Exists, Her Name Is Petrunya de la réalisatrice macédonienne Teona Strugar Mitevska, une œuvre percutante sur l’émancipation féminine qui avait déjà marqué la Berlinale et trouvé un large écho dans la région arabe grâce à son traitement audacieux des traditions et du patriarcat. L’année suivante, c’est l’Allemand Christian Petzold qui avait été distingué pour Undine, une variation contemporaine de la légende aquatique, dont la poésie visuelle et l’interprétation de Paula Beer avaient été largement saluées. En 2021, le prix était revenu au cinéaste slovaque Peter Kerekes pour 107 Mothers, un film hybride, entre fiction et documentaire, qui explorait la maternité derrière les murs d’une prison ukrainienne, suscitant un débat riche sur la représentation des femmes et des marges.

En 2022, c’est le vétéran polonais Jerzy Skolimowski qui avait bouleversé les critiques avec EO, une relecture moderne de Au hasard Balthazar de Robert Bresson. Le film, raconté du point de vue d’un âne, avait conquis les festivals et rappelé la force des regards expérimentaux sur le monde. L’année 2023 avait, elle, consacré le Finlandais Aki Kaurismäki pour Les feuilles mortes/Fallen Leaves, une chronique tendre et mélancolique sur deux êtres solitaires qui se rencontrent à Helsinki, confirmant le style unique et minimaliste du cinéaste, déjà célébré à Cannes.

Enfin, en 2024, le prix avait distingué Les graines du figuier sauvage/The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof, un magnifique film iranien d’une portée politique majeure, primé également par plusieurs prix à Cannes, dont le prix spécial du Jury, et qui avait trouvé une résonance particulière dans le monde arabe par son engagement et sa puissance narrative.

Cette rétrospective des lauréats des six éditions précédentes montre la capacité du prix à identifier des œuvres d’une grande diversité esthétique et thématique, mais aussi à leur offrir une visibilité élargie dans la région arabe, où la critique joue un rôle essentiel de passeur culturel.

Cette année, la liste des 100 critiques participants comprend plusieurs Tunisiens, confirmant la place de la critique nationale dans le paysage arabe. Parmi eux figurent Lamia Guiga, Ikbal Zalila, Samira Daimi, Tarek Ben Chaabane – actuel directeur général des Journées Cinématographiques de Carthage 2025 – ainsi que moi-même, Neïla Driss, aux côtés d’autres plumes issues de toute la région.

Cliquez ici pour la liste de tous les critiques par pays

Le prix, soutenu par Creative Europe – le programme MEDIA de l’Union européenne, vise autant à promouvoir la diversité des œuvres qu’à valoriser la voix des critiques arabes, considérés comme des passeurs essentiels entre films et publics. Plus largement, il ambitionne de stimuler l’intérêt des distributeurs et des professionnels du secteur pour des œuvres qui, sans ce tremplin, auraient parfois du mal à trouver une visibilité dans la région.

Le Festival d’El Gouna, fondé en 2017, s’est imposé en moins d’une décennie comme une plateforme incontournable pour le cinéma arabe et international. Grâce à son industrie, le CineGouna Platform, il encourage la découverte de nouveaux talents, favorise la coproduction et consolide les échanges artistiques. L’intégration des Arab Critics’ Awards for European Films dans sa programmation confirme cette volonté de mettre la critique au cœur du dialogue culturel et de faire du festival un véritable carrefour des cinémas du monde.

Neïla Driss

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