La chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis a condamné par contumace l’ancien candidat à la présidence, Imed Daimi, à un an et demi de prison. Ce verdict a été prononcé pour des accusations liées à l’attribution de faits inexacts à un fonctionnaire public sans preuves, ainsi qu’à l’atteinte à la réputation d’autrui […]
Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a rencontré, mardi 12 novembre, à Djeddah, le Directeur Général de l’Union des Agences de Presse de l’Organisation de la coopération islamique (UNA), Mohammed Ben Abd Rabbuh al-Yami.
Il a, à cette occasion, évoqué les moyens susceptibles de renforcer la coopération entre l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) et l’UNA en vue de faire connaître la Tunisie, ses réalisations ainsi que ses choix politiques, économiques, culturels et sociaux et ce, sur la base des principes de transparence, de professionnalisme et d’objectivité, indique un communiqué du département des Affaires étrangères.
De son côté, le Directeur général de l’UNA a passé en revue les programmes, activités et vision de cette institution médiatique en vue de promouvoir les réalisations des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
L’UNA, a-t-il dit, utilise des méthodes de travail basées sur les technologies modernes de communication.
L’UNA diffuse du contenu fourni par les agences de presse officielles des pays membres de l’OCI.
Cet entretien intervient au terme des travaux du Sommet extraordinaire arabo-islamique qui a eu lieu lundi à Riyad, en Arabie Saoudite. Le ministre Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger y a représenté la Tunisie et a conduit la délégation tunisienne.
Selon un communiqué des Affaires étrangères, ce Sommet a été l’occasion de discuter des moyens et mécanismes permettant une mobilisation arabo-islamique en vue de stopper la guerre « injuste » menée par l’entité sioniste contre le peuple palestinien « désarmé ».
Ainsi le budget proposé s’élève à 5931 millions de dinars. Soit une augmentation de 2 % par rapport à 2024. Cependant, le ministre de l’Intérieur estime que ce montant reste insuffisant pour mettre en œuvre pleinement la stratégie du ministère pour 2025.
En ce qui concerne les axes prioritaires, il estime que le budget devra se concentrer sur plusieurs axes stratégiques. A savoir : la lutte contre la criminalité et l’immigration irrégulière; le renforcement de la sécurité nationale; ainsi que le soutien aux unités de sécurité et de protection civile.
Il ajoute l’importance de l’amélioration des services aux citoyens ainsi que le renforcement de la sécurité routière.
Par ailleurs, il a fait savoir lors de son allocation, que 1242 millions de dinars sont alloués aux interventions de développement et aux investissements. Parmi les projets prévus :
La construction d’une académie de police à Ennfidha;
La création d’une académie pour les Garde-côtes;
La rénovation de casernes et postes de sécurité;
La construction du siège de l’École nationale de Protection civile;
Les recrutements.
En outre, le ministre a annoncé le recrutement de 2000 nouveaux agents dans les différents services de sécurité. Cela portera l’effectif total du ministère à 99 486 agents.
Cet article est une réaction à l’article du Dr Mounir Hanablia «Le crochet gauche de Hamma Hammami», qui est une note de lecture à propos du livre : ‘‘La révolution trahie: le dernier quart d’heure de la transition démocratique’’, de Mohamed Kilani.
Helal Jelali *
J’avais publié ici-même en avril 2022 un article dont le titre : «La rupture démocratique» qui dit en résumé que la révolution tunisienne a été enterrée le soir même du départ de Ben Ali quant les Tunisiens ont découvert à 20 heures à la télévision publique les têtes des caciques de l’ancien régime sur les devants de la scène. Quant à la gauche tunisienne et arabe en général, voici pour quelles raisons, elle n’a jamais existé et ne pourrait jamais émerger…
Qu’est-ce c’est la gauche, ou la social démocratie ou le socialisme? N’en déplaise à beaucoup de penseurs dans les pays arabes, ce sont des concepts exclusivement européens. Ce sont les conditions économiques, sociales et politiques dans les pays européens qui étaient à la source de l’émergence de la gauche européenne. La gestation de cette gauche remonte au XVIIe siècle, et peut-être avant avec un XVIe marqué par des frondes sociales et des jacqueries presque chroniques.
La gauche européenne n’a pris son envol que grâce à une classe ouvrière politisée et syndiquée. En Tunisie, l’UGTT est un syndicat de fonctionnaires et n’a jamais été proches des ouvriers ou des mineurs de phosphate… Ou des ouvrières du textile.
En Europe, la gauche s’est fortement appuyée sur une classe moyenne éclairée et des leaders dont les convictions politiques étaient inébranlables. Ses dirigeants ont su créer des partis de masses et non de petits groupuscules de 300 militants à la Hamma Hammami.
La confusion à tous les étages
Ce que nous appelons la gauche arabe, c’est la confusion à tous les étages: le nationalisme arabe serait-il de gauche, alors que c’était le nationalisme des chars?
Le socialisme de Gamal Abdel Nasser et de Saddam Hussein n’était que le vernis des juntes militaires.
De quelle gauche arabe parlons-nous quand les premiers pendus en public par le vice-président Saddam Hussein sont les communistes irakiens avec une aide de la CIA ? Le journaliste d’Europe1 Pierre Lauer passera 6 mois en prison dans une prison irakienne, dans des conditions effroyables parce qu’il avait dénoncé ces exécutions expéditives.
Nasser ne sera pas non plus tendre avec les communistes égyptiens, ils sont exclus de l’amnistie générale après la révolution de 1952 et deux seront exécutés quelques années plus tard après des mouvements sociaux dans le secteur du textile.
Le socialisme arabe a créé des entreprises publiques, mais en réalité ce sont des entreprises étatisées. Et dans ce chapitre, il existe une sacrée différence. Une entreprise publique à un contrat d’objectifs (CO) avec l’Etat mais défend son indépendance bec et oncles. L’entreprise étatisée est dirigée par les hauts fonctionnaires des ministères, par conséquent sa gestion devient techniquement incontrôlable.
Nassériens, Baathistes, Kadhafistes, nationalistes arabes, avec leurs slogans creux, continuent de nous faire croire que la gauche arabe existe…
Paris était leur capitale et leur refuge. Une seule fois, j’ai franchi le pas et participé à la réunion d’un parti de gauche tunisien, mon sentiment à la sortie était affligeant de tristesse. C’était un groupuscule d’«illettrés politiques». Il leur manquait même la «courtoisie du dialogue». Le bouquet de la soirée : une vraie bagarre à coups de poings…
Au Parti communiste tunisien des années 1970, on interdisait aux jeunes militants d’avoir une petite amie…
La perle est venue de l’ancien ministre «socialiste» Ahmed Ben Salah. Réfugié à Paris après son limogeage et sa fuite du pays, il avait déclaré : «Puisque le socialisme assure l’égalité entre les citoyens, nous n’avons pas besoin de pluralisme politique».
Une autre force de la gauche européenne : un tissu associatif très puissant et surtout pérenne, pas comme certains associations tunisiennes qui organisent des séminaires et des colloques dans les hôtels cinq étoiles et sont toujours à l’affut de subventions…
La prétendue gauche arabe préfère défendre un leader – un zaïm –, mais rarement des idées. Peut-on demander à un leader de la «gauche» tunisienne, Hamma Hammami en l’occurrence, qui a fait le voyage de Caracas pour féliciter le président Maduro pour sa réélection, de lire les rapports des Nations-Unies sur les disparitions forcées et les arrestations massives dans ce pays ?
Et on n’oublie pas les déboires du Mouvement Perspectives. C’est vrai, quelques uns de ses dirigeants ont souffert, beaucoup souffert dans les prisons de Bourguiba. L’aile maoïste avait disparu avec la débâcle de la Révolution Culturelle – qui était en fait un coup d’Etat de Mao Tsé Toung.
Beaucoup de «perspectivistes» ont d’ailleurs rejoint la haute fonction publique et sont devenus ministre sous Bourguiba et Ben Ali… Une stratégie bien connue en politique dans le monde arabe : infiltration, implosion puis absorption politique.
Une gauche est populaire ou elle ne l’est pas. La gauche européenne des années 1970 était active sur le terrain, même dans les fêtes de villages. Elle avait des programmes politiques et sociaux bien ficelés et réalisables. Elle était loin du délire onirique des groupuscules tunisiens, algériens, ou marocains… Dans les années 1970-1980, l’USFP marocaine était devenue une filiale du parti Baâth de Saddam Hussein…
Un vivier intellectuel et culturel
A-t-on sous nos cieux des hommes de gauche comme Mitterrand, Chevènement, Soares, Gonzales, ou encore Schröder?
Si on tient compte de l’Histoire et de la dialectique en politique, le concept de la gauche européenne n’est «transposable» nulle part ailleurs. Ni en Afrique, ni en Asie, ni en Amérique Latine. La gauche européenne est le résultat de deux siècles de luttes sociales massives, d’une succession de révolutions parfois très violentes, et d’une élite presque messianique. Elle était née dans les mines de charbon, dans une industrialisation intensive au XIXe siècle. Sur le plan psychologique, elle était une revanche des classes ouvrières et moyennes contre les marchands des guerres où elle avait longtemps servi de chair à canons.
Enfin, en Europe, la gauche a bien résisté face à la droite grâce à son «armature» culturelle, intellectuelle et artistique. D’Émile Zola à Albert Camus en passant par Jean-Paul Sartre… des peintres comme Pablo Picasso ou Marcel Duchamp, sans compter les surréalistes autour d’André Breton, le Théâtre de l’Odéon de Jean-Louis Barrault, que Mme De Gaulle a voulu fermer en mai 1968… Le cinéma de la Nouvelle vague avec François Truffaut, Jean- Luc Godard, Éric Rohmer… et les chansons à textes de Léo Ferré, Georges Brassens, Jean Ferrat, Jacques Brel… Tout ce monde culturel avait donné à la gauche française une amplitude et une popularité qui l’ont propulsée au pouvoir en 1980 avec Mitterrand.
Une gauche digne de ce nom ne pourrait survivre sans ce brassage et ce vivier intellectuel et culturel qui est aussi une nourriture nécessaire pour les citoyens.
* Journaliste retraité; ancien rédacteur en chef à RFi.
L’actrice tunisienne Rania Toumi a partagé ce dimanche 10 novembre 2024 une vidéo sur son compte Instagram, documentant son voyage pour accomplir la Omra aux côtés de sa mère. Ce voyage spirituel, réalisé en partenariat avec une agence de voyages, retrace chaque étape depuis son départ de son domicile en Tunisie jusqu’à son arrivée en […]
Si aujourd’hui on en est de nouveau au pouvoir personnel en Tunisie, c’est bien parce que les forces de gauche ont servi les pouvoirs contre lesquels elles croyaient lutter, à leur corps défendant, au détriment de leur liberté et de leur crédibilité, et que la classe politique a été incapable d’oublier ses intérêts égoïstes pour le bien du pays.
Dr Mounir Hanablia *
La solution de continuité politique qualifiée de révolution en Tunisie s’est déroulée sous nos yeux, et pourtant si les faits ne souffrent aucune contestation, leur interprétation est loin de faire l’unanimité. Par exemple, on s’accorde à dire que Ben Ali est parti le 14 janvier 2011 dans l’après-midi, mais les circonstances donnent lieu à plusieurs narrations, depuis les ambitions personnelles de Ali Seriati jusqu’aux initiatives de membres (patriotes?) de la sécurité présidentielle, en passant par les traditionnelles manipulations de l’ambassadeur américain.
Or Ben Ali en partant comptait manifestement revenir, puisque Mohamed Ghannouchi, Abdallah Kallel et Fouad Mebazaa avaient au départ parlé de «vacance provisoire» du pouvoir, alors même que le clan Trabelsi était arrêté et empêché de quitter le territoire. C’est le lendemain que, la nuit portant sans doute conseil, on s’est mis à parler de «vacance définitive» avec Fouad Mebazaa nommé président à titre provisoire selon le processus constitutionnel du moment.
La révolution de… la continuité
On ne voit pas comment des personnalités aussi timorées réduites à l’obéissance la plus totale pendant des années ont pu de leur propre chef prendre une telle décision. On est donc obligé de considérer, faute de mieux, qu’une dichotomie s’était produite au plus haut sommet de l’Etat, entre les institutions sécuritaires et politiques dans l’après-midi du 14 janvier, vite été résorbée le lendemain, avec la proclamation de la vacance définitive. Puis il y a eu le gouvernement timoré de Mohamed Ghannouchi, intenable politiquement, remplacé par celui dit provisoire de Beji Caid Essebsi.
Dans tout cela quel rôle ont joué les masses populaires? Il y a eu certes les soulèvements de l’intérieur du pays avec celui des mines de phosphate de Redeyef depuis 2008, mais on ne voit pas pourquoi menaceraient-ils l’existence du régime.
Quant à considérer qu’il s’agit d’ une manifestation de la lutte des classes exprimée par des revendications salariales non satisfaites, ou de celle des masses populaires revendiquant la liberté et la démocratie, le jugement doit être nuancé, tant que le rôle des notables locaux y compris syndicalistes dans le déroulement du conflit n’a pas été précisé.
Le sit-in sur la voie ferrée interdisant toute exportation de phosphate à partir du bassin minier immédiatement après le changement du régime prouve bien que d’autres forces étaient à l’œuvre derrière les revendications syndicales non satisfaites. Et par ailleurs la révolte du bassin minier ne s’était accompagnée d’aucun soulèvement majeur dans le pays menaçant le pouvoir de Ben Ali. Simplement un moment est arrivé après «l’immolation» de Mohamed Bouazizi, quand une partie des forces sécuritaires elles-mêmes soumises à l’influence de facebook et en contact quotidien avec les citoyens ont commencé à ne plus réprimer les manifestations organisées sur les réseaux sociaux, aboutissant à l’intervention des janissaires du régime, qualifiés de «snipers», envoyés mater la population.
Donc, si on veut évaluer le rôle des forces de la gauche qualifiées de démocratiques dans le jargon de Mr Kilani dans tout cela, force est de constater que son influence a été, avec tous les respects dus à l’écrivain, nulle, tout comme d’ailleurs celui de l’ensemble des forces de l’opposition (Mouvement du 18-Octobre, etc.).
Si cette opposition s’est réunie miraculeusement l’après-midi du 14 janvier devant le ministère de l’Intérieur, c’est simplement qu’elle avait «appris» que le dictateur était sur le départ. De là à hurler, à l’instar de ce qu’avait fait Abdennasser Aouini, seul la nuit au milieu de l’Avenue Habib Bourguiba, que Ben Ali était parti, comme s’il s’agissait d’une victoire obtenue par le peuple, il n’y a qu’un pas que beaucoup ont allègrement franchi.
La gauche au service de la contre-révolution
Cela n’exonère pas la Gauche, particulièrement le Parti des Travailleurs de Hamma Hammami, de sa responsabilité ultérieure dans le mouvement pour l’Assemblée constituante, et qui a contribué d’une manière décisive à permettre au parti Ennahdha de mener le pays sur une voie de garage. En l’occurrence la préparation aux élections de cette Assemblée constituante allait fournir à Béji Caïd Essebsi le temps dont il avait besoin pour poser le pied du parti Ennahdha à l’étrier du pouvoir.
Si donc on veut parler d’une révolution trahie, c’est peut-être à cette opportunité que la gauche a ouverte à la «réaction» pour poser les jalons de la «contre-révolution» politique et sociale, que l’on doit d’abord penser.
Du reste, l’analyse faite des jeux politiques de Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi est pertinente. Ce dernier n’a joué de son fils, dont il ne pouvait pas manquer de savoir qu’il était inapte à assumer le pouvoir, qu’aux fins de démanteler son propre parti, Nidaa Tounès, et d’empêcher l’émergence d’une force dotée de la légitimité (électorale) nécessaire pour s’opposer au nom du principe démocratique aux velléités présidentielles exclusives.
Avec le terrorisme le vent en poupe, la crise économique, celle du Covid, l’affaiblissement de l’Etat, la volonté prédatrice et l’arrogance des partis, et surtout l’absence de Cour Constitutionnelle inaccessible grâce à leur jeu, le mécontentement et la piété populaires associés à la médiocrité générale ont balisé le chemin de l’ambition vers le pouvoir. Ce fut Savonarole qui en émergea.
Evidemment, tout cela doit être replacé dans une perspective plus large. La révolution en Tunisie fut l’occasion de liquider les acquis de l’État national, et d’arrimer définitivement le pays à l’économie mondialisée par le biais de la dette contractée auprès des marchés financiers internationaux durant la décennie Ennahdha-Nidaa. C’est ce legs que bon gré mal gré, nous assumons tous aujourd’hui et que nous devons rembourser.
En admettant qu’il y eût bien une révolution et qu’elle ait échoué, on ne peut en jeter la pierre ni à Ebert, ni à Liebknecht, ni à Staline. Il aurait fallu pour cela qu’il y eût d’abord une gauche, qu’elle eût mené une révolution, et qu’elle ait accédé au pouvoir ou ait été bien près de le faire. Ce ne fut évidemment jamais le cas.
Le drame véritable de la gauche en Tunisie fut que ses militants n’aient pas été emprisonnés pour leurs idées ou le danger qu’ils représentaient, qui n’a jamais existé. Autrement dit, tout comme Hamma Hammami l’a fait pour Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi en exigeant l’Assemblée constituante, ils ont servi les pouvoirs contre lesquels ils croyaient lutter, à leur corps défendant, au détriment de leur liberté et de leur bien-être pour les uns, de leur crédibilité pour les autres.
Néanmoins Mohamed Kilani dans son livre use d’une vision perspective (sans jeu de mots) jetée sur le passé, certes parfois biaisée par l’inévitable lutte des classes, mais intéressante pour une réflexion approfondie, à la lumière des derniers développements politiques dans le pays. Son évocation de l’Union des forces démocratiques républicaines en tant qu’alternative crédible à la situation politique actuelle, pour autant qu’on ignore qui elle intéresserait, a justement été démentie par l’expérience de l’Union pour la Tunisie, et plus encore par le Nidaa Tounès.
Si aujourd’hui on en est de nouveau au pouvoir personnel, c’est bien parce que la classe politique tunisienne a été incapable d’oublier ses intérêts égoïstes pour le bien du pays. C’est la quadrature du cercle.
* Médecin de libre pratique.
‘‘La révolution trahie: le dernier quart d’heure de la transition démocratique’’, de Mohamed Kilani, en arabe, éditions La Gai Savoir, Tunis, 2024.
La Chambre pénale du Tribunal de première instance de Tunis, chargée de traiter les affaires liées au terrorisme, a décidé de reporter au mois de décembre 2024 l’examen du dossier concernant l’assassinat de Mohamed Brahmi.
Lors de l’audience tenue ce vendredi 8 novembre 2024, plusieurs accusés impliqués dans cette affaire, et actuellement détenus, étaient présents. Cependant, des incidents ont marqué cette session. En effet, l’un des accusés, Ezzedine Aouadi, a refusé de quitter l’établissement pénitentiaire pour assister à l’audience, tandis qu’un autre prévenu, connu sous le nom de « Soumali », a refusé de sortir de la cellule de détention située au sein du tribunal.
Face à ces difficultés, la Chambre pénale a décidé de reporter la procédure à une date ultérieure, en l’occurrence au mois de décembre 2024, afin de permettre une meilleure préparation du dossier et de traiter les éventuels obstacles liés à la comparution des accusés. Cette décision s’inscrit dans le cadre des démarches judiciaires visant à faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat de Mohamed Brahmi, un événement tragique qui a secoué le pays et pour lequel la justice cherche à établir toute la vérité.
Le tribunal de première instance de Tunis, spécialisé dans les affaires de terrorisme, a décidé de renvoyer l’examen de l’affaire de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi au mois de décembre prochain, en attendant la poursuite de l’exécution des décisions préparatoires. Lors de l’audience du vendredi 8 novembre 2024, plusieurs accusés, actuellement en détention, ont comparu […]
Le directeur du département européen du FMI, Alfred Kammer, s’est félicité des récentes réformes économiques en Turquie. Selon lui, ces changements ont permis de réduire considérablement la vulnérabilité du pays et d’amorcer une baisse de l’inflation.
Kammer a par ailleurs souligné la nécessité de maintenir une politique monétaire restrictive pour consolider ces résultats. Il a en outre appelé à une modération dans l’augmentation des salaires minimums afin de ne pas relancer l’inflation.
Dans une vidéo publiée le mercredi 6 novembre 2024, l’actrice Rania El-Toumi a exprimé son soutien et sa solidarité envers les créateurs de contenu condamnés à des peines de prison allant de un à quatre ans et demi. Visiblement émue, elle a partagé la difficulté de la situation, notamment pour “Lady Samara”, qui a été […]
La croissance économique en Tunisie devrait atteindre 1,6% en 2024 contre 2,1 initialement prévu, a déclaré le ministre de l’Economie et du Plan, Samir Abdelhafidh, lors d’une séance d’audition devant la commission des finances et du budget des deux chambres parlementaires réunies.
Ce taux de croissance n’est «pas suffisant» pour surmonter les défis économiques, mais reste «respectable», a ajouté le ministre, arguant que les chocs extérieurs auxquels la Tunisie est confrontée, notamment l’impact de la pandémie de Covid-19 et les troubles géopolitiques régionaux et internationaux, sont responsables de ce taux de croissance «modeste». Ces bouleversements ont entraîné une hausse «significative» des prix de l’énergie et des matières premières.
Abdelhafidh a également souligné les efforts visant à contenir l’inflation, qui a atteint 6,7% en septembre 2024 contre 9% à la même période l’année dernière.
Rappelons que la Banque mondiale a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du PIB pour la Tunisie, à 1,2% en 2024, contre 2,4% annoncés en avril 2024.
Selon le FMI, en 2025, la croissance du PIB de la Tunisie devrait atteindre 2,2%, lit-on dans le Mena Economic Update, «Croissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», publié le 16 octobre dernier.
La Tunisian Automotive Association (TAA), qui a tenu sa 8e assemblée générale le 31 octobre 2024, a élu son nouveau comité directeur pour le mandat 2024- 2027. Il est présidée par Myriam Elloumi de Coficab Group, qui succède à Nabhen Bouchaala.
Le nouveau comité directeur est composé d’Imed Charfeddine (Pec Group), Wissem Badri (Kromberg & Schubert), Sabri Brahem (Draexlmaier), Chekib Debbabi (TPS), Riadh Ben Ayed (LTM), Walid Rouis (Actia), Lamia Fourati (One tech Group), Béchir Dardour (Apem), Issam Jemli (Bontaz ), et Safouane Hakiri (Yazaki).
Il aura pour mission de poursuivre et d’amplifier les actions de la TAA pour soutenir le développement du secteur automobile en Tunisie, en mettant l’accent sur l’innovation, la durabilité et la compétitivité.
La nouvelle présidente de la TAA a exprimé sa reconnaissance envers les membres pour la confiance qui lui a été accordée et a affirmé son engagement à renforcer la position de la Tunisie dans l’écosystème automobile mondial.
Dans un communiqué, la TAA a tenu également à «exprimer sa profonde gratitude à l’ancien président, Nabhen Bouchaala, ainsi qu’aux membres sortants du comité directeur pour leur dévouement et leur contribution.»
Les relations entre les milieux académique et politique sont complexes et souvent opaques, particulièrement au sein des dictatures. L’affaire de la «disparition» du physicien italien Ettore Majorana en 1937 pendant la traversée sur la ligne Napoli-Palerme souligne cette complexité dans ce qu’elle peut avoir de plus tragique.
Dr Mounir Hanablia *
Un homme de sciences doit-il établir avec sa discipline un intérêt limité à ses aspects techniques (dans le sens de spécificité des connaissances), pratiques, et académiques? Question complexe parmi toutes mais depuis le réchauffement climatique et les désordres écologiques en résultant, dont le dernier en date semble être l’émergence de virus inconnus, elle n’en acquiert que plus d’importance. La question de la production d’énergie n’en rend la recherche de solutions que plus ardue.
L’arme nucléaire ne pouvait pas ne pas susciter de questions d’ordre éthique, même si finalement c’est la peur d’une destruction totale qui en a limité (jusqu’à quand?) l’utilisation, mais pas la diffusion. Mais qu’en était-il avant sa fabrication, au moment de la controverse Bohr-Einstein (Dieu ne joue pas aux dés), au cours des années 30 du siècle dernier, quand il ne s’agissait encore que de théorie quantique et que le principe d’incertitude de Werner Heisenberg et l’introduction des statistiques pour expliquer les phénomènes physiques suscitait les plus grandes réserves?
Ce livre du grand écrivain sicilien Léonardo Sciascia traite de l’étrange affaire de la disparition en 1937, à l’apogée du régime fasciste italien, de son compatriote sicilien Ettore Majorana, un homme que, dans les milieux de la physique, on qualifie toujours de génie.
Un génie au comportement troublant
Après des études d’ingénieur, Majorana est admis en 1927 à l’Institut de physique de Rome dirigé alors par le célèbre Enrico Fermi, le futur prix Nobel, celui qui en 1938 fera défection après avoir refusé à Stockholm au moment de la remise de sa récompense de faire le salut fasciste, et qui contribuera d’une manière décisive à la réussite du projet Alamos de bombe atomique américaine.
Mais en 1928, à l’Institut de physique de Rome, Majorana et Fermi traitaient donc d’égal à égal, et quand Fermi montrait ses statistiques, Majorana revenait le lendemain avec une démonstration rédigée dans le tramway sur un paquet de cigarettes et une boîte d’allumettes, en confirmant la justesse, qu’il s’empressait une fois énoncée de jeter au panier.
Majorana avait été le premier à évoquer la théorie quantique de l’électron et du positon, la validité des statistiques en physique et en sciences sociales, et l’existence des neutrons, mais il avait toujours refusé de communiquer et de publier, et c’est ainsi que plusieurs de ses découvertes avaient finalement plusieurs années plus tard été attribuées à d’autres que lui. Mais en 1933, Majorana fut admis pendant 8 mois à l’Institut de physique de Leipzig, dirigé alors par Heisenberg, l’un des pères fondateurs de la théorique quantique.
Il semble que les deux hommes eussent eu de longs échanges de points de vue en se portant mutuellement une grande estime. Mais à son retour, Majorana déserta l’Institut de Rome. Selon ses collègues il semblait absorbé, probablement par un travail de recherches. Mais quelques mois plus tard le ministère de l’enseignement italien ouvrait un concours d’attribution de chaire universitaire en physique.
Des trois candidats retenus dont le classement avait été prévu à l’avance, avec évidemment l’assentiment de Fermi, sans qui rien ne pouvait se faire en physique, l’un était le fils d’un philosophe célèbre. C’est alors que Majorana à la surprise générale présentait sa propre candidature, venant ainsi semer le trouble parmi ses collègues. Mais le problème serait vite résolu et le concours se déroulerait finalement comme prévu. Il allait ainsi être nommé «à titre exceptionnel» professeur de la chaire de physique à l’Université de Naples.
Quatre années plus tard il disparaissait définitivement, après avoir acheté un billet de voyage en bateau aller-retour sur la ligne maritime Naples-Palerme, en laissant deux lettres, l’une dans sa chambre d’hôtel destinée à sa famille et leur demandant de porter son deuil pendant trois jours, l’autre à un collègue de l’université annonçant son suicide pendant la traversée vers Palerme. Mais une seconde lettre adressée à ce collègue de Palerme viendra lui demander de ne pas donner suite à la première et lui promettre des explications lors de son retour.
Les morts ne disparaissent pas
L’affaire fit grand bruit. Mussolini ne put admettre que dans l’Italie fasciste dont les masses étaient encadrées par un parti politique et une police omniprésents, un savant d’une aussi grande renommée pût ainsi disparaître sans laisser de traces, et demanda au chef de la police qu’on le retrouvât à tout prix. Mais ainsi que l’écrivit ce dernier, «les morts ne disparaissent pas, seuls les vivants le font». Quoiqu’il en soit, la mère de Majorana ne crut jamais à sa mort, et à la fin de sa vie, elle lui légua sa part d’héritage.
Ce livre a suscité des polémiques lors de sa parution en 1975, près de 40 ans après les faits, il soutenait que Majorana ne s’était pas suicidé et qu’il avait disparu parce qu’il avait mesuré longtemps à l’avance les conséquences de l’énergie nucléaire et la fabrication de la bombe atomique avant même sa mise en pratique, une vision qu’il partagerait avec Heisenberg dont l’échec de l’Allemagne à produire la bombe atomique serait imputable à son manque de collaboration avec les Nazis.
Ainsi Fermi, le célèbre savant, le produit modèle de la filière académique, celui qui n’hésitait pas à trafiquer les concours d’agrégation universitaires en Italie pour favoriser la nomination de ses amis, par ailleurs très compétents, allait contribuer à «trahir» son pays en donnant à Truman, un homme ordinaire contrairement à Hitler, ainsi que le précisait Sciascia, les bombes d’Hiroshima et Nagasaki.
Quant au génial Majorana, il préférerait disparaître, et on arguerait ainsi d’un désordre de la personnalité, d’un comportement asocial l’ayant poussé à un acte irréparable après un drame familial. Et entre les deux, se situerait Heisenberg, l’un des fondateurs de la théorie quantique, dont la collaboration aurait été aussi apparente que l’opposition réelle.
Les relations entre les milieux académique et politique sont d’autre part complexes et souvent opaques, particulièrement au sein des dictatures. En Tunisie, comme ailleurs, d’aucuns, occupant toujours des postes d’influence et de pouvoir, leur doivent leurs carrières. Mais de temps à autre émerge une affaire, la dernière en date étant celle du doyen Habib Kazdaghli accusé par ses collègues de sionisme pour avoir participé à des congrès internationaux.
On constate ainsi que l’appartenance au milieu académique n’est pas synonyme de modération et suscite parfois des haines inassouvies. Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. La lecture d’articles scientifiques dans sa propre spécialité laisse deviner toutes les compromissions qui ont toujours cours dans les concours universitaires et la course vers les carrières académiques et les titres universitaires; au point de préférer désormais les ignorer ainsi que la société savante qui en cautionne la publication. Et quant à tout cela se mêle l’appât du gain, on conçoit vers quels abîmes une profession est inévitablement entraînée.
‘La disparition de Majorana’’, de Leonardo Sciascia , traduit de l’italien, éd. Allia. janvier 2012, 128 pages.
Nidhal Souilmi (à gauche) a été nommé aujourd’hui directeur général de l’Aviation civile en remplacement de Hédi Cherfadi (à droite) qui assurait l’intérim ces dernières années.
Cérémonie de passation au siège du ministère du Transport.
Les médias tunisiens, tous supports confondus, se portent très mal. Ils ne se sont jamais aussi mal portés depuis la révolution du 14 janvier 2011, qui a été un tournant décisif pour leur développement dans un climat de liberté et de réconciliation avec le public.Tout cela fait partie du passé et c’est le retour des mauvais jours des années de plomb.
Signe de ce malaise, la disparition du journal hebdomadaire (papier et électronique) Acharaa Al-Magharibi après neuf ans d’existence. C’est sa rédactrice en chef Kaouther Zantour qui a annoncé la mauvaise nouvelle, justifiant les difficultés du journal par le manque de soutien de la part des annonceurs. Le manque de ressources publicitaires empêche le journal de garantir la stabilité matérielle de l’équipe rédactionnelle, technique et administrative.
Face aux difficultés, il a été convenu avec l’associé fondateur, l’homme d’affaires Moncef Sellami, de régler les problèmes encore en suspens et de liquider l’entreprise.
«La presse écrite en Tunisie traverse aujourd’hui sa période la plus difficile dans l’histoire du pays», a déclaré Zantour, ajoutant que le secteur n’a connu aucune réforme susceptible d’assurer sa pérennité et sa continuité, contrairement à ce qui s’est passé dans beaucoup d’autres pays.
Même la question de la répartition de l’enveloppe publicitaire des entreprises publiques, souvent évoquée par les responsables, n’a pas été réglée et les promesses faites en ce sens par les gouvernements successifs sont restées lettres mortes, a expliqué Zantour. Sans parler des autres promesses faites pour régler le problème de la couverture sociale, et qui a maintenu les employés du secteur dans une situation de précarité totale.
Lors des derniers meetings du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) à Washington, Dr Fethi Zouhair Ennouri a claché le FMI et sans détour, il a craché la vérité : «le FMI doit sortir de son dogmatisme et il doit mieux faire pour tenir compte de la réalité des pays pauvres et des peuples de par le monde, et de la Tunisie notamment». Mais, en même temps, des élites tunisiennes (supposément universitaires) présentes à ces rencontres délivrent une autre image et un autre discours nuisible. Une dissonance malveillante…
Moktar Lamari *
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) n’est pas allé de main morte. Il a brisé les mythes, désormais la Tunisie n’est plus le «bon élève du FMI», n’est plus l’élève naïf, «colonisé», soumis et capable de tout avaler sans broncher. Disant presque que la Tunisie n’est pas l’Egypte, n’est pas la Jordanie…
Mais, dans le sillage de ces rencontres, ces autres Tunisiens, universitaires et proxys, qui font des mains et des pieds pour une simple photo avec la gouverneure du FMI ou ses sous-fifres, Libanais ou Israéliens de service. Honte à ces «élites» et ces larbins, qui au lieu d’écrire des chroniques, préfèrent poster des photos sur facebook.
Cela donne une image d’une Tunisie aux abois, divisée et à genoux. Cela ne rend pas service à la cause tunisienne, cela n’est pas observable ou comparables, pour les délégations algériennes et marocaines présentes dans les salles de réunion de ces mêmes réunions. Leurs citoyens parlent de la même voix, sans discordes, sans double discours. La dignité prévaut sur les divisions.
Le «bon élève» qui s’insurge
Trop c’est comme pas assez. La Tunisie a payé cher l’application aveugle des diktats du FMI, depuis toujours.
Pour l’histoire, à chaque programme d’aide à la Tunisie, le FMI a exigé une dévaluation du dinar de 20%, en 1964, 1984, en 2013-2017. Pour l’histoire, avant les relations dangereuses avec le FMI et la BM, le dinar vaut quasiment 3 dollars (1963), aujourd’hui, il en faut presque 3 dinars pour un dollar.
Ces élites tunisiennes ne sont pas capables de décrire cet historique, autrement ils n’auront pas agi de la sorte.
Il y a quelques jours, Dr Nouri a délivré un beau «speech» en très peu de minutes. C’est courageux, il a dit à la gouverneure du FMI, les yeux dans les yeux, le FMI n’a rien compris des réalités des pays en émergence.
Entre les mots, il lui a confirmé que la Tunisie doit avoir son programme propre de réformes, endogènes et à vocation humaine. Ajoutant que la Tunisie est capable de concevoir ses programmes, et n’est plus, intellectuellement parlant, pauvre et démunie.
Il a corsé le ton en disant que le FMI doit faire mieux, mieux évaluer ses programmes en Tunisie, et avoir le courage de s’auto-évaluer et s’auto-administrer un programme d’ajustement structurel dans ses concepts et stratégies hégémoniques et coloniales.
Suggérant dans ses dits et non-dits qu’il faut faire le bilan des réformes imposées par le FMI à la Tunisie, qui par l’austérité, on a cassé la croissance et aggravé la situation au lieu de l’améliorer. Ce faisant, il met une croix sur une éventuelle carrière au sein du FMI, après son mandat au sein de la BCT.
Dr Ennouri a tenu un discours structuré, exceptionnel, que personne n’a vu venir. Il faut dire qu’il a été briefé par le président, quelques heures avec son décollage en direction de Washington. Et tout indique que le message tient la route, il est calibré, nuancé et intelligent. L’ambassadrice de Tunisie à Washington a joué un rôle majeur dans les formulations et ajustements diplomatiques des mots et des faits. Mais, les dissonances viennent d’ailleurs. De ces élites «frivoles» et agissant en électrons libres.
Le complexe du colonisé
Ces élites, surtout universitaires et consultantes capitalisant sur les rencontres pour se faire une aura, ont déçu. À Washington ou à Tunis. Ils ont joué une autre partition, ils ont couru bassement derrière des photos humiliantes avec l’entourage de Kristalina Georgieva et Jihad Azour, ou autres staffs qui n’ont jamais respecté la Tunisie et da la Révolution du Jasmin en 2011.
Des «sionistes» qui ont tout fait pour gommer de l’agenda de ces rencontres les massacres immondes et les purifications ethniques qu’opèrent Israël, les États-Unis et leurs alliés arabes pour gommer la Palestine de la géopolitique mondiale.
Quand on observe ces élites tunisiennes, totalement victimes du «complexe du colonisé», courir pour une vilaine photo, ou une poignée de main avec le staff du FMI et de la BM, on ne peut que déplorer le niveau de maturité et d’intelligence de ces élites présumées.
Au lieu d’écrire et de démontrer scientifiquement les méfaits des impacts des politiques du système du Bretton Woods dans les pays arabes, en Tunisie particulièrement, on voit ces élites s’aplatir et tout faire pour une photo ou un sourire. Cela ne fait pas une élite forte, respectable, digne de foi, crédible et honnête.
Dans les couloirs du FMI et de la BM, la Tunisie n’a pas parlé de la même voix. On donne l’impression que la Tunisie des élites universitaires n’est pas celle des élites gouvernementales.
Deux discours et deux personnalités. Et pas seulement. Le «bruit nocif» fait par ces pseudo-élites, dans les couloirs du FMI, doit cesser, et doit favoriser les positions et les orientations qui rendent service à la Tunisie dans son ensemble. Ces dissonances sont maléfiques, dévastatrices. Et une action publique doit pousser vers l’harmonisation et la coordination.
Kristalina Georgieva n’est plus la personne la plus fréquentable au sein du FMI, et ses heures à la tête de l’institution seraient comptées. L’ensemble des institutions de Bretton Woods sont apparues anachroniques et en décalage par rapport à ce que plusieurs pays membres souhaitaient recevoir comme aides et façons de faire.
Ces institutions sont doublement décriées. D’abord, en raison de leurs diktats et leur appel systématique au désengagement de l’Etat des services publics et les dévaluations des monnaies nationales. Ensuite par leur alignement sir les points de vue américain et israélien dans un contexte d’extermination du peuple palestinien et de massacres au Liban.
La directrice générale du FMI incarne ces dérives du FMI. Elle a été poursuivie pour plusieurs affaires de corruption et de malversations au sein de la BM (en faveur des Saoudiens, en 2016), et elle est loin d’affectionner la Tunisie et son peuple, elle est sourde à ce qui arrive aux peuples palestiniens, libanais. Business as usual.
Et quoi qu’on en dise ce système de Bretton Woods est simplement impérialiste, immonde et abjecte, quand on le regarde du point de vue de ces éternels dindons de la farce, ces pays arabes, ces vaches à lait pour les multinationales européennes et américaines.
Et pour cause, alors que les dernières rencontres du FMI se terminent à 17 heures (heure de Washington), et à la minute près, Israël déclenche, la main dans la main avec les Américains, plusieurs vagues d’attaques contre l’Iran, le Liban et Gaza. C’est juste pour dire encore une fois «America first».
Ce vendredi, exactement 17h dans les couloirs du siège du FMI et juste après la fermeture de la Bourse de Wall Street, la guerre américaine contre les pays qui la contestent a repris mortellement, dramatique.
Et pour gagner les élections il faut mener des guerres et massacrer des Arabes… et pour éterniser dans une certaine mesure, le système de Bretton Woods.
Toutes les études et prédictions annoncées la même semaine par le FMI quant aux prévisions de croissance sont déjà, cinq jours après, obsolètes, désuètes et simplement pas honnêtes.
Rappelons que les premiers leaders du FMI et de la BM ont été des militaires, des généraux américains qui n’ont pas pu arriver à leur objectif pacifiquement.
La Tunisie a enregistré des signes d’amélioration économique, mais le taux de croissance reste faible et des réformes structurelles sont nécessaires, a déclaré Jihed Azour, soulignant l’absence de négociations entre le FMI et la Tunisie sur de nouveaux financements. Cependant, le président Saïed, qui n’est pas pressé de voir ces négociations reprendre, estime que la Tunisie peut se relancer en comptant sur ses propres moyens.(Illustration: Jihad Azour reçu par le président Saïed en juin 2022).
Imed Bahri
Dans une déclaration à l’agence de presse Tap en marge des réunions annuelles 2024 du FMI et de la Banque mondiale (BM), le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que la situation économique de la Tunisie a montré quelques signes d’amélioration, notamment dans le commerce extérieur et l’agriculture, mais la croissance reste faible, à 1,6% en 2024 et 2025, selon les prévisions du FMI publiées dans son rapport sur les Perspectives de l’économie mondiale.
Il s’agit du niveau le plus faible parmi tous les pays d’Afrique du Nord : l’Egypte 4,1%, la Mauritanie 4,2%, le Maroc 3,6% et l’Algérie 3% en 2025.
Impulser les investissements et créer des emplois
L’économie tunisienne est actuellement confrontée à des défis majeurs liés à la nécessité de créer des emplois et de développer le volume des investissements. Selon Azour, le gouvernement tunisien a pu adopter certaines mesures en termes de dépenses publiques, mais l’économie nationale doit bénéficier d’autres réformes structurelles qui contribuent à augmenter le niveau des investissements et à la création d’emplois, car le FMI s’attend à ce que le taux de chômage atteindra un niveau élevé de 16,4% en 2024.
« Je pense qu’il est nécessaire d’introduire des réformes pour augmenter le niveau de croissance, réduire le fardeau des banques publiques et élargir le cercle du financement», a déclaré Azour.
«Le FMI ne dispose d’aucune information sur l’existence de nouvelles négociations avec le gouvernement tunisien sur l’accès au financement et le précédent programme de financement pour lequel la Tunisie avait reçu l’approbation préliminaire n’a pas été finalisé», a-t-il rappelé.
En octobre 2022, les services du FMI et les autorités tunisiennes étaient parvenus à un accord pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois au titre du mécanisme élargi de financement d’environ 1,9 milliard de dollars, mais les négociations ont été bloquées fin 2022.
En juin 2023, le président Kaïs Saïed a déclaré que, dans toute négociation avec le FMI, les solutions ne doivent pas être présentées sous forme de diktats, ajoutant que les solutions conventionnelles ne feraient qu’aggraver la crise sociale et avoir un impact négatif sur la situation en Tunisie et dans la région dans son ensemble.
La Tunisie doit compter sur ses propres moyens
«Le Fonds doit revoir ses propositions pour trouver une solution», a soutenu Saïed, alors que le FMI affirme qu’il revient à la Tunisie de présenter un nouveau programme qui soit crédible et éligible à un financement.
Le président de la république rechigne à mettre en œuvre les réformes économiques douloureuses, comme la réduction des subventions, la baisse de la masse salariale dans le secteur public ou encore la privatisation totale ou partielle de certaines entreprises publiques en difficulté, estimant que ces réformes sont susceptibles de provoquer des tensions sociales dans le pays, Il estime également que la Tunisie peut compter sur ses propres moyens, car elle regorge de richesses encore mal exploitées et qu’il suffit de lutter contre la corruption qui gangrène l’économie nationale pour que ces richesses profitent à tous les Tunisiens.
Cependant, et en attendant de cueillir les fruits promis de la lutte contre la corruption, la machine économique nationale reste bloquée et la croissance est on ne peut plus atone (0,4% en 2023, 1,6 en 2024), sans que des signes de relance ne pointent à l’horizon.
La Tunisie n’est pas suffisamment ouverte au monde hispanique. Et si la langue espagnole, la deuxième langue maternelle au monde en termes de nombre de locuteurs (près de 500 millions de personnes) enseignée dans notre pays depuis des décennies, le nombre d’hispanisants tunisiens reste relativement faible. D’où la nécessite de jeter des passerelles avec ce monde à la fois proche et lointain.
C’est là d’ailleurs le but Forum international tuniso-hispano-latino-américain des intellectuels et écrivains, dont la 7e édition se tient les 25 et 26 octobre 2024 à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, sous le thème : «Espanisme et interculturalité».
Le second volet de ce forum se tiendra, le 31 octobre, au Palais des Sciences à Monastir.
Vingt intellectuels et créateurs venus d’Espagne, du Mexique, de Bolivie, de Colombie, d’Argentine, de Cuba et du Pérou, en plus de quinze écrivains, intellectuels et universitaires tunisiens prennent part à ce forum organisé par le département de langue et littérature espagnoles à l’Université de la Manouba, en partenariat avec l’Association tunisienne des diplômés en langue et littérature espagnoles, présidée par l’universitaire, chercheur, traducteur hispanisant Ridha Mami.
Les travaux du forum, ouverts vendredi matin, ont été marqué par la présence du président de l’Université de la Manouba (UMA), Ameur Chérif, de l’ambassadeur d’Espagne en Tunisie, Javier Puig Saura, du Doyen de la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba, Moncef Tayeb, et du président du Pen Club espagnol et fondateur de la maison d’édition Sial Pigmalión, l’écrivain Basilio Rodriguez Canada.
Dans une déclaration à l’agence Tap, Ridha Mami a souligné qu’après le focus Espagne au cours des éditions précédentes du Forum tuniso-hispano-latino-américain, cette nouvelle édition est ouverte sur les différentes cultures des pays d’Amérique du Sud. Il a souligné l’importance de découvrir les cultures de ces pays et leurs illustres écrivains et intellectuels, à l’instar du Colombien Gabriel Garcia Marquez (1927-2014), prix Nobel de littérature 1982, du Chilien Pablo Neruda (1904-1973), et du Cubain Jose Julian Marty Perez (1853-1895).
Cette édition se distingue par son ouverture sur les différentes disciplines à travers la participation des créateurs tels que les hommes de médias, auteurs, musiciens, poètes, artistes peintres et cinéastes, a fait savoir l’universitaire, et ce partant de la conviction que toutes les cultures se rejoignent redessinant les contours de la culture et la notion de l’humanité.
Des spécialistes de divers secteurs culturels et littéraires sont invités à ce Forum initialement dédié aux spécialistes de la langue espagnole dont le cercle s’est élargi cette année pour couvrir d’autres langues, en particulier l’arabe et le français.
Ce Forum vise à renforcer le partenariat culturel sur les bases d’un rapprochement intellectuel et littéraire ainsi que la promotion mutuelle des cultures respectives.
Dans le but d’élargir la coopération scientifique universitaire, de nouveaux accords seront signés entre la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba et des universités du Mexique et du Venezuela, en plus du renouvellement de certains accords avec des universités sud américaines, telles que celle de Bogota en Colombie, a fait savoir M. Mami.
Le premier jour du forum était axé sur la littérature à travers les thèmes de «fiction, réalité, littérature et journalisme» et des interventions de spécialistes tunisiens tels que Ridha Boukraa, Abdelhafidh Harguem, Abdelaziz Kacem et Maher Abderrahmane.
Une soirée de lectures de poésie présentée par la poétesse et écrivaine vénézuélienne Nery Santos Gomez était également au menu avec la participation de Kamal Bouajila, Maria Socorro Marmol, Abdelaziz Kacem, Maria Pilar Cavero Montori, Khadija Gadhoum, Basilio Rodriguez Canada et Adel El Meezi.
Au deuxième jour du forum, un hommage sera rendu à Maria Antonia Garcia de Leon Alvarez, écrivaine espagnole et professeure de sociologie à l’Université Complutense de Madrid, et Ridha Boukraa, sociologue tunisien.
La journée du samedi prévoit également des tables-rondes autour des thèmes suivants: «femmes et littérature». Le thème «Tunisie et Espagne: fraternité à travers l’histoire» permettra de débattre des «avantages et dangers de l’enseignement virtuel de l’histoire et de la civilisation», de «la contribution arabe à l’identité espagnole entre influence et tradition», de «l’Espagne en Tunisie à l’époque hafside, la prise de la Goulette en 1535 et Mahdia/Afrique en 1550» et «fouille dans les relations culturelles tuniso-espagnoles entre hier et aujourd’hui».
De nouvelles lectures poétiques nocturnes auront lieu, à la Madersa Slimania, dans la Médina de Tunis, avec la participation des invités espagnols et sud-américains. Des recueils de poésie espagnols traduits en arabe seront offerts aux participants.
La soirée verra l’attribution du Prix International de Poésie «Cité de Carthage» qui est décerné chaque année dans le cadre du Forum tuniso-hispano-latino-américain.