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Heute — 13. November 2025Haupt-Feeds

Tunisie : Le lait, le beurre et l’effondrement silencieux d’une filière stratégique

13. November 2025 um 16:34

La Tunisie vit une crise laitière. En l’espace de quelques jours, députés, représentants agricoles, industriels et experts ont multiplié les alertes, dressant tous le même constat : la filière du lait s’enfonce dans un déclin structurel. La pénurie de beurre, qui s’installe dans les rayons, n’est plus une anomalie passagère mais le symptôme visible d’une fragilité profonde.

Une audition parlementaire qui sonne comme un signal d’alarme

Jeudi, lors d’une audition conjointe devant les commissions financières des deux chambres, les représentants de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) ont présenté un tableau préoccupant.
Mnaouer Sghiri, directeur de l’unité de production animale, a appelé à “réhabiliter” toute la filière.

Il réclame notamment :

  • la création d’un fonds national de santé animale,
  • un soutien direct à l’achat de génisses (jusqu’à 40 à 50 % du coût),
  • la réduction de la TVA sur les fromages — aujourd’hui fixée à 19 % — pour stimuler une consommation nationale parmi les plus faibles au monde, entre 1 et 2 kilos par an.

Pour lui, le cheptel tunisien “ne peut plus se maintenir dans ces conditions”.

Un secteur industriel en déclin depuis cinq ans

Sur les ondes de Mosaïque FM, Ali Klibi, vice-président de la Chambre nationale de l’industrie du lait, a confirmé l’enracinement d’un déclin entamé en 2020. En cinq ans, la production est passée de 880 millions de litres à 720 millions, tandis que le stock stratégique, qui atteignait 48,7 millions de litres en octobre 2020, s’est effondré à 12,3 millions aujourd’hui, pour une consommation quotidienne de 1,8 million de litres.

Cette contraction intervient alors que la filière produit désormais à perte : le litre est acheté aux éleveurs entre 1,340 et 1,400 dinar, pour un coût réel de 1,700 à 1,900 dinar. « Le producteur est dans le rouge. Seul le yaourt rapporte encore quelque chose. Le reste détruit l’éleveur », soupire Klibi, qui appelle à une révision urgente du prix à la production et à un programme national de relèvement du cheptel pour éviter un effondrement irréversible.

Le beurre manquant : un révélateur brutal

Contrairement au lait UHT ou au yaourt, que l’industrie peut fabriquer à partir de poudre de lait importée, le beurre ne peut être produit qu’à partir de lait frais national. Sa disparition des étals pointe donc une évidence : la Tunisie manque de lait frais.

Pour Midani Dhaoui, président du Syndicat tunisien des agriculteurs, cette pénurie est l’aboutissement de plusieurs années de sécheresse extrême, de l’envolée des prix des fourrages consécutive à la guerre en Ukraine, et de l’asphyxie économique d’éleveurs incapables de couvrir leurs coûts.

La balle de foin se négocie désormais 40 dinars, la tonne d’aliments pour bétail dépasse 1,6 million de dinars, et une génisse de race pure peut atteindre 14 millions. « On demande à l’éleveur de financer la politique sociale du pays. Ce n’est plus tenable », déplore-t-il.

« Il faut importer massivement pour reconstituer le cheptel »

Pour M. Dhaoui, il n’y a plus de solution à demi-mesure.
Il appelle à importer entre 100 000 et 200 000 têtes de bétail pour stopper l’hémorragie, et à mettre fin aux importations de viande étrangère, qui affaiblissent selon lui la filière locale.

Le syndicaliste rappelle qu’un précédent existe : Dans les années 1990, l’importation de vaches hollandaises avait permis une envolée de la production, dépassant les 2,2 millions de litres par jour, avec 400 000 litres de surplus en périodes de pointe et un stock stratégique de 56 millions de litres.

Il propose de reproduire ce modèle pour les petits ruminants, via l’introduction de races productives comme la Sardi, adaptées progressivement aux conditions tunisiennes.

Lire aussi:

A plus de 6 dinars le paquet : Le « beurrelesque » qui fâche ! (2023)

Tunisie : L’exportation du beurre, suspendue pour équilibrer le marché (2018)

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Tunisie : l’hémorragie silencieuse des éleveurs de lait

13. November 2025 um 14:29

C’est une équation qui résume à elle seule un naufrage : produire un litre de lait coûte 1,900 dinar, mais il est vendu à 1,340. Dans les campagnes tunisiennes, des milliers d’éleveurs tirent le diable par la queue, étranglés par des coûts qui s’envolent et un prix de vente imposé. Derrière les rayons vides de beurre se joue une tragédie économique aux racines profondes.

L’absence de beurre dans les commerces n’est pas un simple accident. C’est le signe tangible d’une pénurie de lait frais local. Contrairement aux yaourts ou au lait UHT, le beurre ne peut pas être fabriqué à partir de poudre importée. Son absence des étals sonne comme un aveu : la production nationale de lait cru s’effondre.

Intervenant sur les ondes de Sabra FM, Midani Dhaoui, président du Syndicat tunisien des agriculteurs, alerte : « Le problème n’est pas la disparition du beurre, mais celle de notre cheptel. » Sécheresse historique, flambée du prix des aliments pour bétail, conséquences des guerres lointaines… La Tunisie, comme ses voisins, subit de plein fouet des chocs globaux.

L’impasse économique de l’éleveur tunisien

Les chiffres donnent le tournis. Une balle de foin à 40 dinars, une tonne d’aliments à 1,6 million. Dans ce contexte, comment justifier l’investissement dans une génisse à 14 millions de dinars, dont la production laitière ne couvrira même pas les frais ? La réponse est cinglante : c’est un suicide financier.

« On a imposé l’agenda social au producteur », dénonce Midani Dhaoui. L’éleveur est devenu le maillon sacrifié, contraint de vendre à perte pour maintenir un prix bas au consommateur. Une injustice qui, à terme, pourrait tarir définitivement la filière.

Subventions et importations : le syndicat propose une voie alternative

Face à cette spirale infernale, le syndicat avance des solutions. Rationaliser les subventions– qui profitent aujourd’hui jusqu’aux touristes- et réorienter les 400 millimes par litre directement vers la production. « Le rôle de l’éleveur est de produire, pas de financer la politique sociale du pays », assène le président.

Il plaide aussi pour une intervention d’urgence : importer massivement 100 000 à 200 000 têtes de bétail pour reconstituer le cheptel. Un investissement nécessaire, selon lui, pour sortir de cette « culture de consommation » qui favorise les importations au détriment du local. Le dirigeant agricole convoque la mémoire d’une époque révolue, où la Tunisie affichait des excédents laitiers. « Nous produisions 400 000 litres de trop par jour ! », se souvient-il. Le pays avait même construit une usine de séchage et constitué des réserves stratégiques.

Ce succès provenait d’une politique volontariste : importation de races performantes, croisements, professionnalisation. Un modèle qu’il propose de dupliquer aujourd’hui avec les petits ruminants.

Et demain ? La crainte d’une pénurie généralisée

La question se pose : après le beurre, assistera-t-on à la disparition du lait ? Midani Dhaoui tempère, évoquant un facteur saisonnier – les vaches se préparent à vêler en début d’année. Mais il reconnaît le risque : sans mesures fortes, la crise actuelle n’est qu’un avant-goût de ce qui pourrait arriver.

Les solutions sont sur la table, dit-il. Reste à savoir si les autorités les entendront, avant que la pénurie de beurre ne se mue en disparition pure et simple du lait tunisien.

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Tunisie : Le stock de régulation du lait frais stérilisé fixé à 19,7 millions de litres pour 2025

17. September 2025 um 19:28

Le gouvernement tunisien a déterminé le stock de régulation du lait frais stérilisé pour l’année 2025 à 19,7 millions de litres, selon un arrêté conjoint des ministres de l’Industrie, de l’Agriculture, des Finances et du Commerce, publié au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) n°113.

L’arrêté précise que la période de haute lactation s’étendra du 1er mars au 31 août 2025, tandis que les centrales laitières pourront bénéficier de la prime de stockage du lait frais stérilisé du 1er mars au 31 décembre 2025.

Cette mesure vise à encadrer la production et le stockage du lait, garantissant un approvisionnement stable tout en régulant le marché.

Le stock de régulation a été fixé conformément au décret n°658 de 1999, amendé et complété par le décret n°4031 de 2013, qui encadre notamment les modalités de stockage et de soutien aux centrales laitières.

  • Lire aussi : Tunisie : La vache… où est passé mon lait !?

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