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Déficit fourrager et effondrement du cheptel : l’UTAP alerte sur une crise majeure et appelle à l’action

29. Dezember 2025 um 16:50

Quelle est la situation de notre cheptel (ovins, bovins, caprins) ? Ou encore celle des éleveurs de bovins de boucherie ? On sait que c’est difficile, mais est-ce une amélioration est possible, après des années de sécheresse ?

Il faut bien l’avouer, les producteurs de lait de vache sont confrontés à des hausses des coûts de production. Lesquelles ont conduit partiellement à des répercussions sur le prix de vente au litre, notamment dans les entreprises de transformation. En conséquence, les troupeaux de vaches laitières ont baissé.

Mnawer Sghairi, directeur de la production animale à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), dresse un état des lieux, dans une déclaration exclusive à leconomistemaghrebin.com.

Il rappelle que la hausse des coûts de production est principalement liée à l’alimentation animale. Il convient de noter à cet égard que  60 à 70% de l’alimentation animale proviennent de l’importation. Toutefois, malgré les aléas liés à la guerre russo-ukrainienne, à la COVID et aux tensions géopolitiques régionales, nous assistons à une pénurie de fourrages et une flambée des prix mondiaux.

Cependant, malgré la résilience des éleveurs, le nombre du cheptel est en chute. Comme l’a annoncé récemment le ministre de l’Agriculture à l’ARP. En effet, il a fait état de la perte de 20 % de bovins et d’ovins. Une réalité qui en dit long. Car d’après Mnawer Sghairi, sans recensement agricole depuis 2004-2005 (comme pour la population tous les 10 ans), on se fie à des estimations ministérielles basées sur des indicateurs. A savoir, la hausse des prix de la viande rouge et la disponibilité réduite du lait, environ 340 000 à 350 000 bovins. Cela s’explique par l’absence de données fiables et des discours contradictoires laissant planer le doute. Or, il estime que seul l’État peut digitaliser un recensement exhaustif, peut-être via l’Institut national de la statistique. Mais cela exige des moyens massifs.

Défis structurels : un déficit fourrager insurmontable

À cet effet, Mnawer Sghairi a fait savoir que le dilemme revient aux ressources fourragères.

Il est à rappeler que la ration de base repose sur des aliments verts (ou conservés : foin) et résidus agricoles (pailles, fanes de tomates, olives) accompagné par un déficit structurel qui varie entre 15  et 25 %  depuis 2005. Tout en soulignant que les zones fourragères se limitent au nord; tandis que 60 % des ovins sont au centre-sud (aride) et 35 % des bovins y pâturent aussi.

Résultat de cette course : une dépendance aux aliments concentrés (maïs 100 % importé en cargaisons de 100 000 tonnes; orge à 300 000 tonnes/an mais consommé en 3-4 mois à 95 000 tonnes/mois; soja pour protéines entièrement importé). Ces concentrés servent aussi aux volailles et monogastriques, saturant le marché.

Au delà d’un état des lieux et les problématiques posées, la question que tout le monde se pose est alors : quelles sont les solutions prioritaires ?A cette interrogation, il insiste sur l’importance de quatre axes.
Le premier axe comprend l’importance d’instaurer d’autres cultures fourragères et alternatives locales, comme celles de promouvoir la luzerne, l’orge fourragère et par dessus tout d’instaurer la culture du colza. Ce qui permettrait, à ses dires, d’enrichir les sols. Cela nous amène à une réduction de 60 % de l’huile végétale et aux alentours de 40-50% de  tourteaux  de soja  possible sur 150 000 ha de colza, soit 14-15 % des surfaces dédiées aux céréales, sans empiéter sur le blé.  D’où la Fin de la monoculture qui épuise les terres !

Le deuxième axe inclut l’achat de machines polyvalentes (moisson, ensilage, emballage en balles transportables vers le centre-Sud).

Le troisième axe tourne autour de la santé et de la génétique. Mnawer Sghairi insiste sur les contrôles renforcés aux frontières ouvertes (500 km ouest, 1 000 km est avec Libye). A l’instar de l’identification massive, des programmes sanitaires avec des vétérinaires et des brochures. Il en va de même de la vaccination face aux maladies climatiques émergentes (comme la dermatose nodulaire en France).

Et enfin, il lance un appel au renforcement  des groupements professionnels adaptés au terrain. Il insiste sur la valorisation locale : le lait de chèvre  et vache laitière au centre-Sud plutôt que tout acheminer vers les laiteries du Nord. De même que sur l’augmentation de la valeur ajoutée sur place.

En somme, il conclut : « Ces mesures exigent une vision globale de l’élevage. Prenons un exemple. Vous savez qu’entre 30-32% du budget de l’UE  finance principalement l’agriculture. Alors que chez nous, les ressources publiques sont diluées ailleurs. Ce qui fait qu’avec des petits exploitants, impossible de concurrencer sans soutien massif. En d’autres termes, l’agriculture fixe les ruraux, évite l’exode vers les villes. Il est grand temps de rendre le cheptel attractif et durable. »

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Industrie laitière : L’usine de Sidi Bou Ali relancée sous contrôle public avec « Tunisie Lait »

25. Dezember 2025 um 10:26

A l’arrêt depuis sept ans, l’usine laitière de Sidi Bou Ali s’apprête à redémarrer sous une nouvelle identité et une gouvernance entièrement revue. Reprise par l’État à travers la Caisse des Dépôts et des banques publiques, la structure renaît sous le nom de « Tunisie Lait », avec l’ambition de retrouver un rôle central dans le secteur.

Fermée depuis novembre 2018, l’usine laitière de Sidi Bou Ali va prochainement reprendre ses activités. La relance intervient à la suite d’une opération de reprise pilotée par la puissance publique. L’annonce a été confirmée le 24 décembre par Sadok Laarif, commissaire aux comptes et mandataire judiciaire, lors d’une intervention médiatique.

Une reprise orchestrée par l’État

Le redémarrage du site industriel est le résultat d’un processus de rachat structuré, marqué par une intervention directe du président de la République, Kaïs Saïed. Selon Sadok Laarif, cette implication a permis de renforcer la participation nationale et de replacer l’usine sous contrôle public, après une phase de coordination entre l’ensemble des acteurs concernés.

L’opération s’est traduite par l’acquisition de la société Elbene Industrie par la Caisse des Dépôts et Consignations, en partenariat avec trois banques publiques : la BNA, la STB et la BH Bank. De cette nouvelle configuration est née une entité rebaptisée « Tunisie Lait ».

Un directeur général a déjà été désigné pour conduire la phase de relance opérationnelle, tandis que des démarches sont engagées pour identifier un partenaire stratégique capable d’accompagner le développement à moyen et long terme.

Selon les estimations avancées, la reprise complète de la production devrait s’étaler sur une période d’environ douze mois. Cette phase transitoire vise à remettre à niveau les capacités industrielles, stabiliser la gestion et repositionner l’entreprise sur un marché laitier marqué par de fortes tensions structurelles.

Retour sur une fermeture

La mise à l’arrêt de l’usine en 2018 était intervenue dans un contexte financier particulièrement dégradé et de soupçons de corruption. Les états financiers arrêtés au 31 décembre de la même année faisaient apparaître de graves déséquilibres. Les commissaires aux comptes avaient alors émis un avis assorti de réserves, soulignant une incertitude majeure quant à la capacité de l’entreprise à poursuivre son exploitation.

Cette situation avait conduit au licenciement d’environ 200 employés, tandis que 154 autres sont restés à la disposition de l’entreprise, sans salaires, durant toutes ces années.

Le 28 mai dernier l’administrateur judiciaire de l’entreprise, Sadok Laarif, avait annoncé que la société « Elbene Industrie » était désormais placée sous la tutelle de la Caisse des Dépôts et Consignations, bras financier de l’État après le dépôt d’une offre d’acquisition auprès du tribunal de première instance de Sousse, accompagnée d’un plan de redressement structuré visant à relancer durablement le site industriel.

Entrée en activité en 1978, cette unité industrielle, privatisée en 2005, était l’une des principales contributrices à la production nationale de lait et de ses dérivés. En période de pointe, entre janvier et avril, la production quotidienne atteignait entre 400.000 et 500.000 litres, et descendait à environ 300.000 litres par jour durant les mois de juin, juillet et août.

L’usine, autrefois publique, a été privatisée en 2005 et cédée à deux investisseurs tunisiens pour un montant de 8 millions de dinars, l’État tunisien conservant néanmoins 15% du capital, via la Banque nationale agricole (BNA).

Lire aussi :

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L’usine laitière de Sidi Bou Ali renaît sous le nom de « Tunisie Lait »

25. Dezember 2025 um 09:17

Un acteur majeur du secteur laitier va sortir de sa léthargie. L’usine de Sidi Bou Ali, à l’arrêt depuis novembre 2018, reprendra prochainement du service sous une nouvelle identité et un nouveau contrôle, après une intervention directe des plus hautes autorités de l’État. Cette information a été confirmée ce mercredi 24 décembre 2025 par Sadok Laarif, commissaire aux comptes et mandataire judiciaire, sur les ondes de Jawhara FM.

Le processus de relance est le fruit d’une opération de rachat orchestrée par la puissance publique. Selon M. Laarif, le président de la République, Kaïs Saïed, est intervenu directement pour renforcer la participation nationale dans le capital de la société. « Après un travail coordonné avec tous les intervenants, nous avons réussi à ramener l’usine de Sidi Bou Ali sous contrôle de l’État », a-t-il déclaré.

L’opération a été concrétisée par l’acquisition de la société Elbene Industrie par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), en partenariat avec trois établissements bancaires publics : la BNA, la STB et la BH Bank. La nouvelle entité issue de cette structure porte le nom de « Tunisie Lait ». Un directeur général a déjà été nommé pour piloter la phase de redémarrage, et la recherche d’un partenaire stratégique pour accompagner le développement futur est en cours. Le délai estimé pour une reprise complète de la production est d’environ douze mois.

La fermeture de l’usine en 2018 intervenait dans un contexte de graves difficultés financières, comme en attestent les derniers états financiers publiés, arrêtés au 31 décembre 2018. À cette date, les commissaires aux comptes avaient émis un avis avec réserves, pointant une incertitude significative sur la capacité de l’entité à poursuivre son exploitation.

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Tunisie : Le lait, le beurre et l’effondrement silencieux d’une filière stratégique

13. November 2025 um 16:34

La Tunisie vit une crise laitière. En l’espace de quelques jours, députés, représentants agricoles, industriels et experts ont multiplié les alertes, dressant tous le même constat : la filière du lait s’enfonce dans un déclin structurel. La pénurie de beurre, qui s’installe dans les rayons, n’est plus une anomalie passagère mais le symptôme visible d’une fragilité profonde.

Une audition parlementaire qui sonne comme un signal d’alarme

Jeudi, lors d’une audition conjointe devant les commissions financières des deux chambres, les représentants de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) ont présenté un tableau préoccupant.
Mnaouer Sghiri, directeur de l’unité de production animale, a appelé à “réhabiliter” toute la filière.

Il réclame notamment :

  • la création d’un fonds national de santé animale,
  • un soutien direct à l’achat de génisses (jusqu’à 40 à 50 % du coût),
  • la réduction de la TVA sur les fromages — aujourd’hui fixée à 19 % — pour stimuler une consommation nationale parmi les plus faibles au monde, entre 1 et 2 kilos par an.

Pour lui, le cheptel tunisien “ne peut plus se maintenir dans ces conditions”.

Un secteur industriel en déclin depuis cinq ans

Sur les ondes de Mosaïque FM, Ali Klibi, vice-président de la Chambre nationale de l’industrie du lait, a confirmé l’enracinement d’un déclin entamé en 2020. En cinq ans, la production est passée de 880 millions de litres à 720 millions, tandis que le stock stratégique, qui atteignait 48,7 millions de litres en octobre 2020, s’est effondré à 12,3 millions aujourd’hui, pour une consommation quotidienne de 1,8 million de litres.

Cette contraction intervient alors que la filière produit désormais à perte : le litre est acheté aux éleveurs entre 1,340 et 1,400 dinar, pour un coût réel de 1,700 à 1,900 dinar. « Le producteur est dans le rouge. Seul le yaourt rapporte encore quelque chose. Le reste détruit l’éleveur », soupire Klibi, qui appelle à une révision urgente du prix à la production et à un programme national de relèvement du cheptel pour éviter un effondrement irréversible.

Le beurre manquant : un révélateur brutal

Contrairement au lait UHT ou au yaourt, que l’industrie peut fabriquer à partir de poudre de lait importée, le beurre ne peut être produit qu’à partir de lait frais national. Sa disparition des étals pointe donc une évidence : la Tunisie manque de lait frais.

Pour Midani Dhaoui, président du Syndicat tunisien des agriculteurs, cette pénurie est l’aboutissement de plusieurs années de sécheresse extrême, de l’envolée des prix des fourrages consécutive à la guerre en Ukraine, et de l’asphyxie économique d’éleveurs incapables de couvrir leurs coûts.

La balle de foin se négocie désormais 40 dinars, la tonne d’aliments pour bétail dépasse 1,6 million de dinars, et une génisse de race pure peut atteindre 14 0000 dinars. « On demande à l’éleveur de financer la politique sociale du pays. Ce n’est plus tenable », déplore-t-il.

« Il faut importer massivement pour reconstituer le cheptel »

Pour M. Dhaoui, il n’y a plus de solution à demi-mesure.
Il appelle à importer entre 100 000 et 200 000 têtes de bétail pour stopper l’hémorragie, et à mettre fin aux importations de viande étrangère, qui affaiblissent selon lui la filière locale.

Le syndicaliste rappelle qu’un précédent existe : Dans les années 1990, l’importation de vaches hollandaises avait permis une envolée de la production, dépassant les 2,2 millions de litres par jour, avec 400 000 litres de surplus en périodes de pointe et un stock stratégique de 56 millions de litres.

Il propose de reproduire ce modèle pour les petits ruminants, via l’introduction de races productives comme la Sardi, adaptées progressivement aux conditions tunisiennes.

Lire aussi:

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