Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 10. Dezember 2023Haupt-Feeds

La guerre à Gaza creuse le fossé entre les dirigeants arabes et les citoyens

10. Dezember 2023 um 11:34

Bahreïn, petite monarchie du Golfe, fait face à une pression croissante de la part de ses citoyens pour rompre ses liens récemment établis avec Israël – un microcosme des tensions qui se propagent à travers le Moyen-Orient. (Illustration : Manifestation propalestinienne à Manama, à Bahreïn, non loin de l’ambassade d’Israël).

Par Vivian Nereim

Alors que la lumière de l’après-midi s’adoucit, un homme tenant un mégaphone s’est avancé devant une foule d’environ 200 personnes dans la capitale bahreïnienne, Manama, et a commencé à crier à pleins poumons.

Les manifestants, brandissant des drapeaux palestiniens, ont répété ses paroles avec enthousiasme, implorant leur gouvernement autoritaire allié aux États-Unis d’expulser l’ambassadeur israélien nommé il y a deux ans, après que Bahreïn a établi des relations diplomatiques avec Israël.

«Pas d’ambassade sioniste sur le territoire bahreïnien !», ont-ils scandé. Mais aussi : «Pas de bases militaires américaines sur le territoire bahreïnien !»

À moins de six kilomètres de là, des Américains et des Européens en tenue militaire se sont réunis pour le Dialogue de Manama, une conférence annuelle qui rassemble de hauts responsables des puissances occidentales et du Moyen-Orient pour discuter de la sécurité régionale. Ils se sont rassemblés dans une salle dorée de l’hôtel Ritz-Carlton, hautement gardé, quelques heures seulement après la manifestation – sans même se rendre compte qu’elle avait eu lieu.

Lorsque le prince héritier de Bahreïn, Salman Bin Hamad Al Khalifa, est monté sur scène, il a plu à une grande partie de l’assistance en condamnant le Hamas, le groupe armé palestinien qui dirige Gaza et qui a dirigé l’attaque du 7 octobre contre Israël qui a tué environ 1 200 personnes, selon aux autorités israéliennes.

Gouffre entre les dirigeants et les peuples

La guerre à Gaza qui a suivi l’attaque n’a pas seulement mis à nu un gouffre entre de nombreux dirigeants arabes et leur peuple; il l’a élargi.

Bahreïn, pays du Golfe d’environ 1,6 million d’habitants, a connu une vague de soutien populaire aux Palestiniens et une montée de l’hostilité envers Israël depuis le début de la guerre. L’armée israélienne a répondu à l’attaque du Hamas en bombardant et en assiégeant Gaza dans le cadre d’une campagne militaire qui a tué plus de 16 000 personnes, selon les autorités de Gaza.

Alors qu’il existe depuis longtemps un décalage entre de nombreux États arabes et leurs citoyens quant à leur approche de la cause palestinienne, la guerre a grandement élargi ce fossé depuis des années. Lors de nombreuses manifestations dans la région, les gens sont allés au-delà de la condamnation d’Israël pour scander leur soutien au Hamas et critiquer leurs propres gouvernements.

Au Maroc et en Jordanie, des milliers de personnes se sont rassemblées pour exiger que leur pays rompe ses liens avec Israël. Au Caire, des manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés sur la place Tahrir, là où a commencé le soulèvement du Printemps arabe en Égypte, et ont relancé un cri révolutionnaire pour le pain, la liberté et la justice sociale.

Et à Bahreïn, les manifestants ont déclaré qu’en plus de ressentir un profond sentiment d’identité arabe et islamique partagée, ils voyaient des liens entre la libération palestinienne et leur propre libération de la répression politique.

«J’ai hâte que nous soyons un peuple libre», a déclaré Fatima Jumua, une Bahreïnienne de 22 ans qui a participé à la manifestation à Manama. «Notre existence et notre liberté sont liées à l’existence et à la liberté de la Palestine», a-t-il ajouté.

Pendant des décennies, la plupart des gouvernements arabes ont refusé d’établir des liens avec Israël avant la création d’un État palestinien. Mais ce calcul a changé dans les années qui ont précédé la guerre, alors que les dirigeants autoritaires mettaient en balance l’opinion publique négative à l’égard d’Israël et les avantages économiques et sécuritaires d’une relation – et les concessions qu’ils pourraient obtenir des États-Unis, le principal allié d’Israël.

«Le gouvernement de Bahreïn veut être considéré comme une voix de modération aux États-Unis, et il utilise de plus en plus sa nouvelle relation avec Israël pour façonner cette perception à Washington», a déclaré Elham Fakhro, chercheur associé à Chatham House, un groupe de réflexion londonien. «Mais à la maison, cela a un effet différent», ajoute-t-il.

En 2020, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Maroc ont établi des relations avec Israël dans le cadre d’accords négociés par l’administration Trump et connus sous le nom d’accords d’Abraham, rejoignant l’Égypte et la Jordanie, qui ont conclu des accords de paix avec Israël depuis des décennies.

Ces accords ont été célébrés par les gouvernements occidentaux qui soutiennent depuis longtemps les familles royales de la région et, en septembre, le gouvernement bahreïnien a signé un pacte de sécurité global avec l’administration Biden.

Mais les sondages ont montré que la plupart des citoyens arabes ordinaires voient de plus en plus d’un mauvais œil l’établissement de liens avec Israël.

À Bahreïn – avec sa famille royale musulmane sunnite et sa population majoritairement chiite – les responsables ont déclaré que les accords encourageaient la tolérance et la coexistence. Mais cela sonnait creux pour de nombreux citoyens alors que le gouvernement continuait de réprimer la dissidence intérieure.

La cause palestinienne et l’opposition à Israël unissent les Bahreïniens au-delà des lignes sectaires et politiques – sunnites et chiites, laïcs de gauche et islamistes conservateurs, jeunes et vieux. Interrogés lors d’un sondage réalisé avant la guerre sur l’impact qu’auraient les accords d’Abraham sur la région, 76 pour cent des Bahreïniens ont répondu négativement.

Les accords ont été «imposés contre la volonté du peuple», a déclaré Abdulnabi Alekry, un militant bahreïnien des droits humains de 60 ans.

Mme Fakhro de Chatham House a déclaré que Bahreïn était sous tension depuis de nombreuses années en raison des tensions entre le gouvernement et les mouvements d’opposition. «Cette crise creuse encore davantage ce fossé», a-t-elle déclaré.

Bahreïn a écrasé le soulèvement du Printemps arabe en 2011 avec l’aide des forces saoudiennes et émiraties. Elle abrite également l’une des bases militaires américaines les plus importantes de la région.

Les manifestants bahreïnis ont déclaré qu’ils considéraient Israël comme une puissance occupante de style colonial et un projet soutenu par l’Occident destiné à dominer la région. Certains ont dit qu’Israël ne devrait même pas exister.

Mme Jumua a déclaré que les Palestiniens et le reste de la population de la région vivent tous sous l’emprise des puissances occidentales. «Jusqu’à présent, nous constatons que nous ne pouvons pas agir sans l’approbation américaine», a-t-elle déclaré.

De retour à l’hôtel Ritz-Carlton le matin après la manifestation, de hauts responsables arabes et américains sont retournés dans la salle de bal fastueuse pour débattre de la voie à suivre pour Gaza.

Interrogé sur l’opinion publique négative à l’égard des accords d’Abraham, Brett McGurk, un haut responsable de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, a déclaré qu’il se concentrait sur la crise immédiate. Mais au-delà de cela, a-t-il ajouté, les décideurs politiques américains restent attachés à «l’intégration» d’Israël et de ses voisins.

Avant la guerre, la Maison Blanche avait mené des pourparlers avec l’Arabie Saoudite au sujet d’un accord complexe dans lequel le royaume, le pays arabe le plus puissant, reconnaîtrait Israël. «Nous ne pouvons pas permettre que ce que le Hamas a fait le 7 octobre fasse définitivement dérailler cette situation», a déclaré M. McGurk.

Mais certains Palestiniens craignaient qu’un accord entre l’Arabie saoudite et Israël n’ébranle davantage leur lutte pour la création d’un État.

Un haut responsable bahreïnien a déclaré que son gouvernement est convaincu qu’Israël est là pour rester et que les peuples de la région doivent coexister. Bahreïn est préoccupé par le fait que la guerre alimente la colère et l’extrémisme, a-t-il ajouté, s’exprimant sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité du sujet. Les Accords d’Abraham doivent être protégés en tant qu’outil permettant de ramener la paix, a-t-il déclaré.

Mais interrogé sur le fossé entre les dirigeants arabes et l’opinion publique, le responsable n’a pas directement abordé la question. Au lieu de cela, il a déclaré que Bahreïn considérait la situation à Gaza comme catastrophique et faisait tout ce qu’il pouvait pour favoriser la paix.

Les accusations les plus cinglantes contre Israël lors de la conférence sont venues du ministre des Affaires étrangères de Jordanie – où une grande partie de la population est d’origine palestinienne – et d’un haut responsable royal saoudien, le prince Turki Al Faisal, qui a appelé à des sanctions contre Israël.

Le prince Turki – un ancien chef des renseignements saoudiens – a rejeté l’idée selon laquelle l’établissement de liens entre les États arabes et Israël apporterait la paix, la qualifiant d’«illusion israélienne, américaine et européenne».

Un espace semi-autorisé pour se défouler

Pendant que le prince Turki parlait, une autre manifestation prenait de l’ampleur à environ six miles de là, s’étendant sur des pâtés de maisons dans les rues étroites de Muharraq – une ville d’immeubles bas dans les tons blanc et beige. L’air sentait l’essence des voitures au ralenti tandis que des flots de personnes bloquaient la circulation, agitant des drapeaux palestiniens et portant des enfants sur leurs épaules.

La liberté d’association et de réunion reste très restreinte à Bahreïn. Mais bon nombre des manifestations récentes ont reçu des autorisations gouvernementales, offrant ainsi un espace semi-autorisé pour se défouler.

Des milliers de manifestants ont crié en anglais et en arabe jusqu’à ce que leurs voix deviennent enroués : «À bas, à bas, Israël !» et «L’Amérique est la tête du serpent !»

Certains ont scandé des slogans en faveur du Hamas, l’exhortant à bombarder Tel Aviv.

Dans son discours de la veille, le prince héritier de Bahreïn avait déploré les «bombardements constants» de Gaza, les qualifiant de situation intolérable.

«Permettez-moi d’être extrêmement clair sur ce qui compte pour le Royaume de Bahreïn», a-t-il déclaré, dressant une liste de «lignes rouges», notamment le déplacement forcé des habitants de Gaza, la réduction du territoire de Gaza ou la réoccupation de ce territoire. «Et d’un autre côté, il ne doit y avoir aucun terrorisme dirigé depuis Gaza contre les Israéliens», a-t-il ajouté. Il n’a cependant pas menacé de rompre les relations diplomatiques avec Israël tout en qualifiant les États-Unis d’«indispensables» à tout processus de paix.

Lorsqu’il eut fini, ses invités dégustèrent des pêches pochées au safran et des poulets farcis à la ratatouille. S’exprimant en marge de la conférence, des responsables bahreïniens ont déclaré aux participants qu’ils étaient déterminés à protéger leur accord avec Israël.

Traduit de l’anglais.

Source : ‘‘The New York Times’’.

* Journaliste du ‘‘New York Times’’ couvrant les pays de la péninsule arabique, basée à Riyad, Arabie Saoudite.

L’article La guerre à Gaza creuse le fossé entre les dirigeants arabes et les citoyens est apparu en premier sur Kapitalis.

Accueil de 57 Tunisiens et leurs accompagnants rapatriés de Gaza

10. Dezember 2023 um 11:21

Le secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères,Mounir Ben Rjiba, a accueilli, dimanche 10 décembre 2023, 57 membres de familles tunisiennes résidant dans la bande de Gaza sont arrivés à l'aéroport de Tunis-Carthage, accompagnés de leurs conjoints palestiniens, qui ont exprimé leur souhait de quitter temporairement la région en raison des attaques brutales contre le peuple palestinien.

Kairouan: Hommage à l’adjudant Anis Jelassi [Photos]

Von: D .
10. Dezember 2023 um 11:28

Chadli Jehinaoui, premier délégué chargé de la gestion du gouvernorat de Kairouan, a présidé hier, samedi, une cérémonie pour commémorer l’anniversaire de l’assassinat de l’adjudant Anis Jelassi, tombé en martyr lors de l’opération terroriste dans la région de Bouchebka. Cet événement a eu lieu au centre de la Garde nationale à la délégation de Chebika, […]

L’article Kairouan: Hommage à l’adjudant Anis Jelassi [Photos] est apparu en premier sur Tunisie.

QNB – Les prix des matières premières suggèrent que les vents contraires macroéconomiques mondiaux ne sont pas écartés

10. Dezember 2023 um 11:00

Les marchés des produits de base ont connu des épisodes de volatilité et de perturbation sans précédent depuis que la pandémie a commencé au début de 2020. En fait, les chocs subis par les marchés des produits de base ont été si importants que les prix ont connu des fluctuations en dents de scie en […]

L’article QNB – Les prix des matières premières suggèrent que les vents contraires macroéconomiques mondiaux ne sont pas écartés est apparu en premier sur Tunisie.

Arrivée à Tunis de 57 membres de familles tunisiennes résidant à Gaza avec leurs conjoints p-a-l-e-s-t-i-n-i-e-n-s [Photos]

Von: D .
10. Dezember 2023 um 10:47

  Aujourd’hui, dimanche le 10 décembre courant, 57 membres de familles tunisiennes résidant dans la bande de Gaza, accompagnés de leurs conjoints palestiniens, sont arrivés à l’aéroport de Tunis-Carthage. Ils ont exprimé leur désir de quitter temporairement la région en raison de l’agression brutale contre le peuple palestinien, en attendant la fin des hostilités. Monji […]

L’article Arrivée à Tunis de 57 membres de familles tunisiennes résidant à Gaza avec leurs conjoints p-a-l-e-s-t-i-n-i-e-n-s [Photos] est apparu en premier sur Tunisie.

L’universitaire et chercheuse tunisienne Najet limam-Tnani, à La Presse: «Ni le féminisme, ni les études de genre n’excluent les hommes…» (II)

10. Dezember 2023 um 10:50

Artiste dans l’âme, Najet Limam-Tnani sait meubler agréablement son temps par le chant, la création des bijoux, mais aussi par un autre type de recherche qui est cette fabuleuse quête picturale des formes et des couleurs quelque part à l’ombre des bougainvilliers ou près de la mer rêveuse, houleuse, promettant l’incessant bonheur… Interview.

Vous êtes spécialiste surtout de Marguerite Duras et de Jean Genêt aux œuvres de qui vous avez consacré votre thèse d’Etat «Un je sans garantie dans les œuvres de Marguerite Duras et celles de Jean Genet» que vous avez soutenue à Tunis, en 2007. Ces deux grands écrivains ont toujours pris le parti des vaincus contre les vainqueurs, par exemple celui des femmes contre les hommes ou celui des juifs contre les nazis. S’ils étaient encore là, quel parti auraient-ils, ces jours-ci, défendu dans leurs textes, celui des Palestiniens de Gaza ou celui d’Israël ?

En effet, Duras et Genet ont mis au centre de leurs textes les marginaux, les mendiants, les fous, les criminels et les prisonniers, tous ceux qui sont rejetés et invisibilisés par le système. Ils se sont tenus aux côtés des opprimés et des colonisés. Chez Duras, les juifs occupent une place déterminante à cause de leur histoire tourmentée et de l’errance à laquelle ils ont été réduits, mais aussi du génocide dont ils ont été victimes au moment de la Seconde Guerre mondiale. Mais Duras a également défendu les Algériens au moment de la guerre d’Algérie et leur a consacré de nombreux articles de presse où elle a dénoncé le racisme dont ils ont été l’objet et les humiliations et l’oppression que leur faisait subir la police française. Par ailleurs, le Manifeste des 121 titré «Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie» et publié le 6 septembre 1960 dans le magazine Vérité-Liberté, est né dans le sillage du groupe de la rue Saint-Benoît qui se réunissait chez elle et a été rédigé par Dionys Mascolo, son compagnon de l’époque. Genet a, quant à lui, toujours fraternisé avec les Arabes : très jeune déjà, lors de ses voyages en tant que soldat légionnaire, en Syrie et au Maroc, il sympathisait avec les autochtones et se sentait plus poche des Arabes colonisés que de l’armée colonisatrice dont il faisait partie. Dans les années 70, il se rend en Jordanie pour soutenir les Palestiniens, et devient le témoin des fedayins et le défenseur de la révolution palestinienne et écrit sur eux plusieurs textes qui seront réunis dans son œuvre ultime «Un captif amoureux». Le 16 septembre 1982, se trouvant à Beyrouth au moment des massacres de Sabra et Chatila, il se rend au camp de Chatila et écrit «4 heures à Chatila», où il décrit les atrocités qu’il y a vues. Malgré les nombreux points communs qui les unissent, Duras et Genet auraient eu aujourd’hui des positions totalement opposées, Genet aurait certainement continué à défendre les Palestiniens, peut-être même avec plus d’acharnement et Duras aurait pris parti pour Israël même si les sionistes d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec les Juifs opprimés qui hantent sa mémoire et se rapprochent beaucoup des colonisateurs qu’elle a tant haïs et toujours dénoncés dans ses œuvres. Mais, pour elle comme pour Genet, ces prises de position n’auraient pas été déterminées par des raisons strictement politiques et rationnelles : le juif pour Duras et l’Arabe pour Genet sont des figures symboliques qu’ils se sont peu à peu appropriées, pour en faire des éléments de leur imaginaire et de leur univers personnel.

Marguerite Duras, dont vous semblez connaître la littérature sur le bout du doigt, est née comme vous le savez au Vietnam où elle a vécu jusqu’à à peu près l’âge de 20 ans. Ce qu’elle évoque de ce pays dans par exemple «Un barrage contre le pacifique» ou «L’amant» ou d’autres romans informe-t-il vraiment sur la position qu’elle aurait prise contre la colonisation du Vietnam par la France, elle qui était la fille d’une famille de colons pauvres et ruinés ?

J’aimerais d’abord rappeler que les rapports de Duras avec le colonialisme sont un peu complexes. Les critiques du système colonial qu’elle exprime directement dans ses entretiens et indirectement dans ses œuvres et ses prises de positions en faveur des colonisés datent d’après la guerre. Avant cela, elle a eu des positions totalement opposées et même servi la propagande coloniale en écrivant «L’Empire français» (Gallimard, 1940), un texte qui glorifie la grandeur de l’empire français, met en valeur les bienfaits de la colonisation et l’apport civilisationnel de la France aux pays qu’elle a colonisés. Durant cette période, elle était, selon ses dires, dans un état d’amnésie. C’est la guerre qui va servir de déclencheur et provoquer chez elle une prise de conscience brutale et un changement total dans sa vision de la colonisation mais aussi dans sa manière d’écrire. Dans ses textes autobiographiques, la guerre est d’ailleurs souvent associée au passé asiatique et au système colonial. Cela n’est pas étonnant, si on lit «Coloniser exterminer. Sur la guerre et l’état colonial» d’Olivier Le Cour Grandmaison, on comprend que l’idéologie nazie, basée sur la hiérarchie des races et la volonté de domination de l’autre, et ses pratiques déshumanisantes sont les mêmes que celles de la France coloniale, telles qu’il les décrit dans son livre. Le nazisme n’a fait que les porter jusqu’au bout de leur logique. Avec l’occupation allemande, la France a en effet connu les mêmes discriminations et les mêmes souffrances qu’elle faisait subir à ses colonies. Ces similitudes ont pu produire chez Duras une identification avec les Vietnamiens et déterminer ses prises de positions anticolonialistes.

En 1996, vous avez publié à Tunis, aux éditions «Alif», votre ouvrage «Roman et cinéma chez Marguerite Duras ; une poétique de la spéculation». Comment avez-vous réussi à étudier en même temps les textes littéraires de cette écrivaine, ses scénarios et les films qu’elle a réalisés ?

Chez Duras, littérature et cinéma sont très liés et on ne peut pas les séparer. Son écriture très visuelle a donné lieu à de nombreuses adaptations qui ne lui ont pas toujours plu. C’est ce qui l’a amenée, selon ses dires, à faire son propre cinéma. Dans ses films, l’écriture occupe une place importante et le spectateur transformé de différentes manières en lecteur. Lorsqu’on l’interroge sur ses films, Duras dit que ce qui lui importe le plus c’est l’écrit et que tout son cinéma c’est de la littérature, mais on pourrait tout aussi bien dire que toute sa littérature c’est du cinéma. C’est cette interaction entre cinéma et littérature qui fait toute la singularité mais aussi la modernité de l’écriture de l’auteure qui m’a intéressée et que j’ai essayé d’étudier dans cet ouvrage.

«L’Amant» est sûrement le roman le plus connu et le plus lu de Marguerite Duras. C’est grâce surtout à ce roman qu’elle a été consacrée par le prix Goncourt en novembre 1984. Ce roman a été adapté au cinéma en 1992 par Jean-Jacques Annaud et a remporté un immense succès auprès des spectateurs dont le nombre a dépassé, paraît-il, les 3 millions. Seulement, malgré ce succès, il n’a pas fait le bonheur de Marguerite Duras qui, déçue qu’elle était, a dit à des journalistes que «rien ne l’attachait à ce film» qui n’était qu’«un fantasme d’un nommé Annaud». En tant que connaisseuse du texte et en même temps de la sémiologie de l’image, pensez-vous que toute adaptation de la littérature au cinéma ne peut que la défigurer ou la pervertir et qu’un écrivain ne peut jamais se retrouver dans l’œuvre cinématographique qu’on tire de son œuvre littéraire ?

Une adaptation est une appropriation et donc une trahison, les meilleures adaptations sont celles qui arrivent à restituer l’esprit de l’œuvre comme l’a fait par exemple Bresson avec les romans de Bernanos. Ce n’est pas le cas de Jean Jacques Annaud, qui, en s’attachant à l’histoire de «L’Amant» et non à son esprit, a fini par faire une adaptation très réductrice. Son film comporte de belles images, beaucoup d’exotisme et des scènes d’amour sulfureuses et a été certes un succès commercial, mais n’est pas du tout une réussite sur le plan artistique : il n’a rien apporté ni à l’œuvre de Duras ni au cinéma. Par sa manière de filmer, il a même défiguré «L’Amant» et banalisé son histoire : en effet par leur réalisme, ses images figent tout ce qui était d’ordre virtuel et poétique dans le livre et laissent peu de place au spectateur.

Sa démarche est en cela totalement opposée à celle de Duras qui cherche toujours dans ses œuvres aussi bien romanesques que cinématographiques à impliquer le récepteur en sollicitant son imagination et à produire, par la fragmentation de ses récits et le recours au montage ainsi que par la neutralisation de la fonction représentative de l’image, pas seulement une lecture ouverte, mais des «lectures illimitées», dit-elle.

Vous vous êtes intéressée aussi, dans vos recherches, à l’autobiographaphie ou à l’autofiction. Ainsi avez-vous contribué à différents colloques et ouvrages traitant de l’écriture de soi dans le texte littéraire ou dans le cinéma. Souvent votre corpus était les romans de Duras ou ses films. Quelles conclusions majeures avez-vous enfin tirées de vos recherches portant sur ce vieux sujet qui ne cesse d’être étudié, qui ne semble pas être épuisé et qui paraît toujours comme un terrain en friche ?

J’aimerais d’abord rappeler que l’écriture du moi avec ses sous-genres journal intime, autobiographie, a longtemps été le genre historique et littéraire le plus pratiqué par les femmes parce qu’elles n’avaient accès ni à la grande histoire ni à la grande littérature. L’aspect féminin des écritures du moi est confirmé par les sociologues et les historiens qui ont exploré les «territoires scripturaux» : leurs analyses ont montré que ceux-ci sont partagés entre les deux sexes : l’espace extérieur, le public et l’officiel pour les hommes ; le familial, le privé et l’intime pour les femmes.

Or c’est ce genre, à plusieurs égards féminin, longtemps controversé, accusé de nombrilisme et même d’impudeur et dont la littérarité pose problème qui domine depuis la fin du XXe siècle la littérature française et a permis par les expérimentations et les innovations auxquelles il a donné lieu de la redynamiser. En effet, l’autobiographie dont il s’agit là est une nouvelle autobiographie qui rompt totalement avec la tradition de l’autobiographie classique telle qu’elle a été définie par Philippe Lejeune avec sa dimension référentielle, sa sincérité et la fusion des instances auteur/narrateur/ personnage. Une autobiographie qui se caractérise par l’hétérogénéité et l’hybridité : jeu constant entre le factuel et le fictionnel qui l’oriente constamment vers l’autofiction, mélange des genres (autobiographique, biographique, romanesque et poétique)ouverture sur les arts (peinture, photographie, cinéma) et sur les sciences humaines (Psychanalyse, histoire, philosophie). Par la nature intime des réalités sur lesquelles elle porte et les secrets souvent compromettants qu’elle divulgue, l’autobiographie contemporaine a également modifié le rapport de la littérature à la vie et même celui du lecteur à l’œuvre. (Pour plus de précisions sur le sujet, je renvoie à mon article «Les écritures du moi : un lieu d’expérimentation et d’innovation», in «Le roman français et d’expression française contemporain : nouvelles formes, nouveau rapports à l’histoire», (dir.) Emna Bel Haj Yahia, Académie tunisienne des Sciences, des Lettres et des arts. Beit al-Hikma, 2016.

Vous avez beaucoup travaillé, beaucoup enseigné, beaucoup dirigé des mémoires et des thèses, beaucoup écrit et publié en Tunisie et ailleurs. Maintenant vous êtes à la retraite depuis quelques années. Que dites-vous de votre retraite et de ce qui s’en est suivi au niveau de votre activité de chercheuse, de vos rapports humains, de votre vie de tous les jours ? Avez-vous une nouvelle activité littéraire ou artistique pour meubler agréablement le temps qui passe ? Quel sentiment éprouvez-vous par rapport à l’institution universitaire ? Vous paraît-elle assez reconnaissante de vos efforts et de votre apport ?

En effet, je suis à la retraite, mais je continue à être active et impliquée dans la recherche. Je suis actuellement membre associé au Laboratoire «Passages» de Lyon 2 et fais partie du comité de lecture de «La Revue Duras». Par ailleurs, entre 2019 et 2023 j’ai dirigé la publication de deux ouvrages collectifs («Le Marin de Gibraltar de Marguerite Duras : lectures critiques», paru en 2019 aux Presses universitaires de Provence et «Histoire au féminin. Histoire à contre-courant», paru cet été chez l’Harmattan) et publié plus d’une dizaine d’articles, qui ont porté sur différents sujets : Marguerite Duras, Jean Genet, mais aussi les écritures du moi, le genre et le cinéma. Il s’agit pour la plupart d’entre eux de contributions à des ouvrages collectifs ou à des revues et certains ont été traduits en anglais et même en portugais. J’ai d’autres projets de livres, mais ces projets nécessitent pour leur documentation des déplacements en France, or aujourd’hui il n’est plus facile pour les chercheurs tunisiens, surtout quand ils sont à la retraite, de faire des séjours scientifiques en France. La retraite m’a également permis de reprendre des activités artistiques que j’ai dû, faute de temps, arrêter lorsque je travaillais : peinture, chant, création de bijoux à partir de bijoux anciens, etc.

(Suite et fin)

«Histoire au féminin. Histoire à contre-courant», dir. Najet Limam-Tnani, Paris, L’Harmattan, coll. «Espaces littéraires», 2023, 220 pages. ISBN : 978-2-14-035368-0.

L’article L’universitaire et chercheuse tunisienne Najet limam-Tnani, à La Presse: «Ni le féminisme, ni les études de genre n’excluent les hommes…» (II) est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

Classement Pisa 2023 sur les performances éducatives: Quelles leçons devons-nous en tirer ?

10. Dezember 2023 um 10:46

La Tunisie ne figure plus dans le classement Pisa ((programme international pour le suivi des acquis des élèves),organisé par l’Ocde (Organisation de coopération et de développement économique) depuis sa version de 2016. Mais, malgré cette absence, on est en mesure de comprendre que notre système éducatif, comme tous les systèmes qui ont participé à la dernière édition Pisa, est grippé.


Le verdict est sans appel cette fois pour la majorité des pays participants à la dernière compétition Pisa: un net recul a été enregistré à tous les niveaux (sciences, lecture et mathématiques). Seuls les pays asiatiques comme Macao (Chine), Singapour et le Japon émergent du lot. Même les pays scandinaves comme la Finlande n’ont pas échappé à la dégringolade.

Système éducatif défaillant ?

Si notre pays s’est retiré de la course c’est, surtout, en raison des classements trop faibles enregistrés lors des différentes participations. Il y a 13 ans nous occupions la 56e place parmi les 65 pays en lice. Au cours de la dernière participation dont les résultats ont été publiés le 6 décembre 2016, la Tunisie s’est classée 65e sur les 70 pays candidats.

Elle avait, alors, enregistré un score de 367 points en mathématiques, 361 points en compréhension de l’écrit et 386 en sciences.

Le dernier rapport Pisa, publié le 5 de ce mois, montre que 18 pays et économies ont réussi à améliorer leurs performances et dépasser la moyenne Ocde en mathématiques, en sciences et en lecture, tandis que d’autres ont carrément chuté dans ces matières. Le rapport souligne que le résultat moyen en mathématiques à l’échelle de l’Ocde a diminué de 15 points, celui de lecture a reculé de 10 points, soit le double de son précédent record à la baisse. Enfin, le résultat en sciences est resté relativement sans changement.

En somme, faut-il que notre pays reste en dehors de cette compétition internationale ? Notre système éducatif passe, il est vrai, par une phase critique qui demande plus d’un outil d’évaluation et de valorisation. Les difficultés que rencontrent nos élèves sont dues aux nombreuses défaillances et contreperformances qui ont marqué le système éducatif, ainsi que le vieillissement des méthodes et des programmes.

Les différentes tentatives de réformes ont fait long feu et l’on se cherche encore. Alors qu’il faudrait une refonte et une révision de toutes les approches. Toujours est-il que ce sont des générations entières qui payent la facture de toutes les fautes et de tous ces retards accusés. Il y a, aussi, la conjoncture nationale et internationale qui contribue à l’aggravation du phénomène.

Depuis 2011, la société tunisienne vit dans un climat de tension et d’incertitude. Ce qui est de nature à déstabiliser plus d’un. Ajoutons-y les soucis quotidiens liés aux difficultés économiques et au stress qui en découle. Ceci sans pour autant parler des craintes liées à l’apparition des épidémies et des conflits armés.

Les soucis du quotidien

Toutes ces données et tant d’autres ne manquent pas d’avoir des conséquences sur la psychologie des apprenants et de leur entourage. Et, automatiquement cela se répercute sur les résultats scolaires.

Nous savons tous que les écarts socioéconomiques ont leur part dans cette baisse du niveau des élèves. Mais il y a, également, d’autres paramètres qu’il faut prendre en compte. Et justement, sur ce point, le dernier rapport Pisa note que 8 % des élèves sont en situation d’insécurité alimentaire. Et c’est bien le cas de notre pays à cause des conditions climatiques et de la sécheresse persistante, ainsi que la multiplication des pénuries de la plupart des produits de première nécessité et leur absence des marchés ou la cherté de leur prix.

De plus, il y a 30 % des élèves qui sont distraits par les appareils numériques et 20 % qui sont harcelés au moins plusieurs fois par mois. Tous ces indicateurs nous interpellent et doivent nous obliger à agir au plus vite pour restaurer notre système éducatif et le rendre plus performant.

L’article Classement Pisa 2023 sur les performances éducatives: Quelles leçons devons-nous en tirer ? est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

Mes Humeurs: Gaza, après le nord, le sud et puis…

10. Dezember 2023 um 10:45

Le temps des comptes n’est pas arrivé, les chars israéliens continuent leur route, jusqu’où iraient-ils, vers où ? Dans la dernière Humeur (3 décembre),  j’évoquais le cas de surpeuplement du sud, ajoutons à cela les 80% des habitants du nord de Gaza qui ont été déplacés et… le paysage de désolation annoncé apparut dans son horreur.

Plus de soixante jours d’occupation, voilà donc le sud  qui se réveille à son tour dans le brouillard des bombes. Depuis peu de jours, à Khan Younès, ville principale du sud,  jusqu’alors épargnée, on compte  des  morts par centaines, des brûlés, des  enfants sans vie, des femmes mutilées, une épidémie, des conditions sanitaires déplorables,  l’exode et des départs précipités; départ pour où ? Nul ne le sait. Le gouvernement israélien n’en dit pas un mot, de toute évidence il ne le sait pas non plus, par contre, il sait une chose : son armée tue sans distinction, chasse, poursuit et élimine tout ce qui bouge.

Aux dernières nouvelles, elle est entrée au cœur de Khan Younès; sur nos écrans, on ne voit pas la ville, mais des ruines sous un manteau de nuages fumant, des images qui me renvoient à celles de Dresde (Allemagne) bombardée. La vie va-t-elle reprendre son cours à Gaza ?  L’horreur est si prégnante, si forte que les observateurs, les analystes de guerre affirment que le nombre de morts a dépassé celui de tous les conflits après la Seconde Guerre mondiale, ce qui a eu entre autres conséquences un changement de termes dans le langage du «public». Holocauste, pogrom des  termes lourds,  chargés d’histoire  remplacent  désormais crime, délit ou atrocité. Les médias, principalement ceux qu’on dénomme «mainstream» diffusent à longueur de journée ces scènes qui font mal et brouillent la réalité. Scènes qui font mal, mal à qui ?principalement à ceux qui gardent en eux le sens de «l’humain» et qui cherchent désespérément  une  justice (divine ou humaine).

Ceux-là  n’ont  que des larmes à verser  et le vacarme des contestations. Excepté quelques rares  médias encore attachés à leur devoir d’honnêteté, l’homme d’aujourd’hui, impuissant devant les massacres, se trouve face à un déluge de mensonges, de pratiques douteuses, de désinformations révoltantes qui ne font pas honneur au métier de journaliste (j’y reviendrai prochainement). Mais à la lumière des récentes déclarations des puissants du monde, très influencés par la «réalité» du génocide et par la pression de ce qu’on appelle prosaïquement «la rue», on constate que  leurs positions commencent  à prendre une autre tournure ou une inclinaison vers la justice.

Des exemples ? Ils sont si nombreux, je n’en prendrai que les derniers en date. Réunis le mercredi 6 de ce mois en vidéoconférence, les dirigeants des pays du G7, affirment leur soutien à la création d’un Etat palestinien, appelant à une action urgente à la crise humanitaire, ils réaffirment être «très préoccupés par l’impact dévastateur sur la population civile palestinienne à Gaza» et appellent à l’ouverture «de nouveaux points de passage» autres que Rafah, à la frontière avec l’Égypte, par lequel transite actuellement l’aide humanitaire. D’un autre côté, les experts de l’ONU restent «convaincus que le peuple palestinien court un risque de génocide… Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, avait déjà alerté le 14 octobre «sur les crimes contre l’humanité» commis par Israël à Gaza. L’exemple cocasse pour terminer. Antonio Guterres, Secrétaire général  de l’ONU, qui a adressé une demande au Conseil de sécurité d’invoquer l’article 99 de la Charte de l’ONU, déclare qu’«il y a risque d’effondrement total de l’ordre public à Gaza», ce à quoi, sans rougir, Eli Cohen, ministre des Affaires étrangères d’Israël, qui l’accuse de soutenir le Hamas, répond «le mandat de Guterres est un danger pour la paix dans le monde». Sans commentaire !

L’article Mes Humeurs: Gaza, après le nord, le sud et puis… est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

Chroniques de la Byrsa: Les miracles du caniveau

10. Dezember 2023 um 10:45

Ce dimanche, je devais entretenir mes lecteurs de tout autre chose qui n’a rien à voir avec les propos à venir. Mais une rencontre singulière est venue dévier mon propos.

De retour du bureau de poste de Carthage, sous la pluie fine et si amicale de vendredi dernier, j’ai cheminé comme à chaque fois que j’effectue cette remontée qui, du bord de mer qui vient caresser les murs de l’ancien palais beylical, conduit vers la cime de la colline de la Byrsa. J’escaladais la pente, tête baissée, songeant aux promesses de ces précipitations tant promises et tant attendues, quand, à quelques dizaines de mètres de la station du « TGM », sur la gauche, presque en face du siège de la délégation et du terrain de tennis, mon regard a été accroché par deux apparitions quasi miraculeuses : deux très jeunes plants de palmier au beau milieu du caniveau qui charriait, ce jour-là, une eau rendue très claire par la quantité d’eau qui a transité par cette rigole et qui avait évacué toutes les impuretés que notre vaillante mairie avait laissées s’y accumuler. Je ne saurais dire pourquoi, je me suis arrêté tout net, comme fasciné par le spectacle. Deux jeunes pousses de moins d’une vingtaine de centimètres de haut, incrustés là, dans l’asphalte au pied d’un géant étêté suite à l’offensive, en mars 2011, d’un nuisible, le charançon, venu du lointain Maroc, dissimulé parmi un lot de palmiers importés (eh oui !) par l’entreprenant gendre de Ben Ali, un certain Mohamed Sakher Matri, et qui n’avait pas voulu, comme la loi le stipule, soumettre ses protégés à la quarantaine réglementaire. On sait les ravages que cela a occasionnés.

Quel plus beau message d’espérance,

d’incitation à la persévérance;

quelle plus belle preuve de résilience ?

J’étais donc là, planté en bordure du trottoir, immobile à l’abri d’un parapluie sur lequel tambourinait une pluie amicale, méditant sur ce véritable miracle accompli par la nature et que les hommes, en plus d’une douzaine d’années, ont été incapables à réussir. Oui : dans des fentes causées dans l’asphalte par les intempéries, deux noyaux de dattes tombées d’un palmier ornemental, mort depuis, ont réussi à s’incruster, à germer, à jeter des racines et à croître. Quel plus beau message d’espérance, d’incitation à la persévérance ; quelle plus belle preuve de résilience ? Ce message est d’autant plus fort qu’il s’exprime ici, dans ce boulevard qui, avec ses deux rangées d’altiers palmiers, se déversait dans la mer dans l’un des plus beaux tableaux de la banlieue nord de la capitale, si ce n’est de tout le pays et reproduit à l’infini dans toutes sortes de publications, cartes postales en tête.

On aurait espéré qu’à l’occasion de la fête de l’Arbre, la mairie, la délégation ou le gouvernorat s’inspirent d’un aussi bel exemple. Mais tout ce beau monde chemine-t-il, par temps de pluie, en bordure du trottoir de leur périmètre administratif ? Ils ont sûrement d’autres soucis en tête pour avoir le temps de folâtrer.

L’article Chroniques de la Byrsa: Les miracles du caniveau est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

MAE: Des prestations jugées satisfaisantes

10. Dezember 2023 um 10:45

La MAE est une compagnie d’assurance à but non lucratif. Elle est la première institution financière sociale et solidaire du pays.

Cette mutuelle nationale cherche toujours à innover ses produits pour satisfaire ses 340.000 adhérents. Dans ce sens, soucieux de la maintenir toujours à l’avant-garde des organismes financiers, Lassaâd Zarrouk, son directeur général, tient à ce que son personnel soit constamment à la page, capable de relever les défis multidisciplinaires, au milieu de ce monde en perpétuel changement. C’est la raison pour laquelle Mehrez Touil, directeur au siège, et certains de ses collègues n’ont pas cessé leurs pérégrinations du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, durant l’année en cours, pour fournir des séances de formation au profit de ceux qui ont été recrutés, il y a quelques mois, et booster les connaissances de leurs collègues mutualistes qui les ont précédés dans le domaine.

Simultanément, certaines agences ont été retapées à neuf pour améliorer les conditions de travail et assurer une prestation meilleure à leurs adhérents, susceptible de dynamiser la commercialisation.

D’autre part, si les membres de la commission de déontologie créée récemment au sein de la MAE ne se sont pas réunis au cours  de l’année 2023, cela prouve que les choses vont bon train. Et c’est bon signe. En effet, son conseil d’administration est composé d’un groupe homogène et performant. Pour leur part, les délégués régionaux jouent bien le rôle d’ambassadeurs dans leurs régions, d’autant que les prestations de services dans les 100 succursales, installées dans les quatre coins du pays, sont jugées satisfaisantes.

A rappeler que l’an dernier, la Mutuelle a organisé un symposium à l’occasion de son soixantième anniversaire auquel ont participé de grands acteurs mutualistes français ( Maif), belges et l’Union générale arabe ( Gaif).

L’article MAE: Des prestations jugées satisfaisantes est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

  37e édition des journées de l’entreprise  | Bureaucratie: La refonte de l’ingénierie administrative, une priorité

10. Dezember 2023 um 10:42

Imed Hazgui a mis en lumière les défis et les lacunes qui entravent la formalisation des entreprises et des travailleurs dans le pays. Il a donné un aperçu des obstacles que doit surmonter la Tunisie pour stimuler la formalité économique et restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.


Imed Hazgui, président du Haut Comité de contrôle administratif et financier, a récemment exposé les défis liés à l’informalité en Tunisie lors de son intervention dans une session dédiée aux coûts de formalité et l’organisation des marchés, tenue dans le cadre de la 37e édition des Journées de l’Entreprise. Mettant en évidence la nécessité de reconnaître et d’obtenir des informations précises sur le secteur informel, Imed Hazgui a souligné son impact sur la formulation et l’évaluation des politiques publiques. Il a, par ailleurs, dévoilé les résultats d’une enquête majeure menée par le ministère sur l’emploi informel en Tunisie, touchant 12.000 personnes.

Les conclusions de cette enquête ont mis en lumière un chiffre alarmant : environ 1,8 million de Tunisiens travaillent dans l’informalité, couvrant divers secteurs, y compris les salariés, les indépendants, les employeurs et même les infirmiers.

Cette enquête a servi de socle pour réviser certains programmes et initiatives. Hazgui a mis en exergue les déterminants de l’informalité, mettant en avant des facteurs spécifiques aux indépendants et aux entreprises. Notamment, l’âge des entreprises a été identifié comme un élément clé, indiquant que les unités de production plus anciennes sont moins enclines à la formalisation. Cela souligne l’importance de la sensibilisation précoce et du soutien financier dès la création d’une entreprise.

Encourager la formalisation

Il a également pointé du doigt le manque de sensibilisation, de communication et d’information comme des obstacles majeurs. Le président du Haut Comité de contrôle administratif et financier a ajouté que de nombreux employeurs tentant de formaliser leurs activités n’avaient pas accès aux ressources nécessaires en raison d’un manque d’encadrement et d’information adéquate.

Par ailleurs, il a insisté sur le rôle crucial du développement des entreprises informelles et de l’amélioration des qualifications des entrepreneurs pour encourager la formalisation. Dans ce même cadre, Hazgui a indiqué que l’approche de la formalité ne pouvait être uniforme, appelant à la prise en compte des spécificités de chaque secteur.

Dans la sphère politique, Hazgui a plaidé en faveur d’une réforme administrative majeure, soulignant la nécessité de lutter contre la corruption et d’accroître la transparence. Il a appelé à une refonte de l’ingénierie administrative, à la modernisation des systèmes d’information, à l’amélioration de l’interopérabilité et à une transparence accrue.

Il a également soulevé des préoccupations concernant le retard technologique de la Tunisie, appelant à des réformes rapides pour rattraper ce retard. Ce dernier a exprimé aussi son inquiétude quant aux retards législatifs liés à la pandémie du Covid-19, soulignant l’urgence d’une action rapide pour surmonter ces défis.

En guise de conclusion, Imed Hazgui a exhorté à une action immédiate pour faire face aux défis posés par l’économie informelle. Il a souligné que cette problématique menaçait non seulement la stabilité économique, mais également la confiance des citoyens dans les institutions. Son appel à une réforme globale et à une régulation efficace de l’Etat résonne comme un avertissement urgent pour la Tunisie.

Meriem KHDIMALLAH

L’article   37e édition des journées de l’entreprise  | Bureaucratie: La refonte de l’ingénierie administrative, une priorité est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

37e édition des journées de l’entreprise | Économie informelle en Tunisie: Réalités cachées et défis à relever

10. Dezember 2023 um 10:40

Dans les méandres économiques de la Tunisie, un phénomène persiste et intrigue: l’économie informelle. A l’intersection de l’emploi, du secteur et de l’épargne, elle se déploie comme un tableau complexe.


Le phénomène de l’économie informelle en Tunisie est au cœur des préoccupations, suscitant un besoin crucial de clarification des concepts qui y sont liés. Le Pr Mongi Boughzela, éminent économiste et ancien doyen de la Fsegt, s’est penché sur la distinction entre l’emploi informel, l’économie informelle et l’épargne informelle, mettant en lumière des aspects essentiels de cette réalité complexe. Intervenant lors de la 37e édition des Journées de l’entreprise qui se tient cette année sur le thème « L’Entreprise et l’informalité : inégalités et solutions en suspens », Boughzela a indiqué que l’économie informelle englobe l’emploi informel et le secteur informel, partageant une caractéristique principale : le non-conformisme aux réglementations, lois et normes en vigueur. Cela concerne notamment la fiscalité, la sécurité sociale, le code du travail, l’hygiène, les conditions de travail et la sécurité.

L’économie informelle se manifeste à travers des activités légales visibles, telles que la restauration, les services de transport, ou encore la sécurité assurée par des individus payés par la communauté. Cependant, les activités illégales, comme le trafic d’êtres humains ou de stupéfiants, ne relèvent pas de l’économie informelle, mais de la criminalité.

Le professeur souligne que la frontière entre l’économie formelle et informelle n’est pas toujours claire, mais dans l’ensemble, il s’agit d’une réalité ancrée dans la vie quotidienne, touchant une grande partie de l’économie nationale. Il insiste sur le fait que l’économie informelle n’est pas souterraine, mais bien présente, bien que parfois dans l’ombre.

La moitié des emplois en Tunisie sont informels

Cependant, en dépit de la notoriété de ce phénomène, le Pr Boughzela souligne le manque de données précises en Tunisie. Les enquêtes menées, notamment sur l’emploi informel en 2019, montrent que près de la moitié des emplois en Tunisie sont informels, confirmant une réalité largement répandue. Cependant, il souligne les limites de ces enquêtes et la nécessité d’adopter des stratégies spécifiques.

En matière de lutte contre l’économie informelle, Boughzela préconise une approche différenciée en distinguant trois catégories : les riches capables de gérer leurs impôts, les intermédiaires pouvant contribuer, et la grande masse de personnes défavorisées nécessitant une approche axée sur le développement et l’intégration.

L’économie informelle en Tunisie, bien que complexe et insuffisamment documentée, demeure un défi à relever. La mise en place de politiques ciblées, la collecte de données plus précises et une approche différenciée pour chaque catégorie d’acteurs semblent être les clés pour transformer ce secteur et promouvoir un développement économique durable, estime encore l’économiste.

L’article 37e édition des journées de l’entreprise | Économie informelle en Tunisie: Réalités cachées et défis à relever est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

Des faits et des chiffres

10. Dezember 2023 um 10:38

4,7

Selon l’Association internationale du transport aérien, 4,7 milliards de passagers sont attendus en 2024. Il s’agit d’un record historique qui portera les bénéfices nets cumulés à 23,3 milliards de dollars. Le nombre de passagers transportés dépasserait le record d’avant la crise sanitaire du Covid en 2019, les compagnies aériennes avaient alors enregistré 4,54 milliards de voyageurs dans le monde. Ainsi, les bénéfices nets du secteur devraient plus que doubler par rapport aux précédentes prévisions pour l’année prochaine.

1,2

« Tunisie Clearing » a annoncé que les souscriptions à la quatrième tranche de l’Emprunt national 2023 se sont élevées à 1.215 millions de dinars, contre 700 millions de dinars fixés initialement par le ministère des Finances. A travers les quatre tranches de l’emprunt national de 2023, la Tunisie a réussi à mobiliser près de 3,8 milliards de dinars, répartis entre 715 millions de dinars pour la première tranche, 844 millions de dinars pour la deuxième tranche et 1 milliard de dinars pour la troisième tranche et plus de 1,2 milliard de dinars pour la quatrième tranche.

 8,3 %

Le taux d’inflation se replie à 8,3 %, contre 8,6 % au mois d’octobre. Ce recul de l’inflation, malgré la hausse mensuelle, est dû à la décélération du rythme d’augmentation des prix entre novembre et octobre de cette année comparé à la même période de l’année précédente.  En effet, un fléchissement a été observé au niveau du rythme annuel d’augmentation des prix du groupe « produits alimentaires », passant de 13,1 % à 11,9 % et du groupe « meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer » passant de 8,8 % à 8,1 %. En novembre 2023, les prix de l’alimentation ont augmenté de 11,9% sur un an. Cette hausse provient principalement de l’augmentation des prix du café en poudre (35 %), des huiles alimentaires (29%), des viandes ovines de 28 %, des viandes bovines (17,1 %) et des fruits frais (14,1 %). Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) se replie légèrement pour s’établir à 7,3 % après 7,4 % le mois précédent. Les prix des produits libres (non encadrés) augmentent de 9,2 % sur un an. Les prix des produits encadrés augmentent, quant à eux, de 5,2 %. Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 13,4 % contre 3,3 % pour les produits alimentaires à prix encadrés.

L’article Des faits et des chiffres est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

Pourquoi: Dignité, dites-vous ?

10. Dezember 2023 um 10:34

Quand j’observe les interminables files d’attente devant les boulangeries, les stations-services, les torréfacteurs et les épiceries pour de simples articles comme un kilo de sucre ou un paquet de lait, je me demande si cela représente vraiment la dignité !

Ces images me désolent profondément. C’est déchirant de voir des personnes dans d’autres pays faire la queue pour des expériences culturelles ou des spectacles, tandis que chez nous, cela persiste dans les commerces essentiels. Combien de temps cette réalité perdurera-t-elle encore dans notre pays ?

L’article Pourquoi: Dignité, dites-vous ? est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

Après le véto américain à un cessez-le-feu: Une situation cauchemardesque s’installe à Gaza

10. Dezember 2023 um 10:30


• Les militaires israéliens ne reculent devant rien : la dignité humaine piétinée et filmée par l’armée sioniste

•  MSF : « Le véto des États-Unis les rend complices des massacres en cours ».


On y avait cru, mais finalement, le cessez-le-feu humanitaire et immédiat n’a pas eu lieu et n’aura, probablement, pas lieu entre l’occupant israélien et la Résistance palestinienne du Hamas dans la bande de Gaza à cause de l’opposition farouche des Etats-Unis d’Amérique qui y ont opposé leur véto.

Un procès d’intention

Essayant de justifier ce vote, l’ambassadeur adjoint américain, Robert Wood, n’a pas trouvé mieux que de faire un procès d’intention en prétendant qu’un « un cessez-le-feu non durable va simplement planter les graines de la prochaine guerre », tout en regrettant « l’absence d’une condamnation des attaques du Hamas du 7 octobre ».

Mais la vraie raison est venue de Tel-Aviv dont l’ambassadeur à l’ONU a tenu à remercier le fidèle allié US pour être « resté fermement aux côtés de l’entité sioniste » tout en assurant qu’un cessez-le-feu ne serait possible que par la « destruction du Hamas»… ».

Lui répondant, l’ambassadeur de la Palestine auprès de l’Organisation des Nations unies, Riyad Mansour, a déploré l’attitude américaine, avant d’enchaîner : « C’est un triste jour dans l’Histoire du Conseil de sécurité, mais nous n’abandonnerons pas… ».

Il est utile de savoir que le projet de résolution, soutenu par une centaine de pays et voté par 13 pays et une abstention, celle de la Grande-Bretagne, exigeait, outre «un cessez-le-feu humanitaire immédiat», la libération des otages et l’accès humanitaire.

Parmi les autres réactions, on signale celle de la France qui affirme que « le Conseil ne s’est pas  montré à la hauteur de la mission fondamentale que lui confie la Charte », faisant preuve, ainsi, d’une grosse déception partagée par de nombreux membres du Conseil.

Moscou va plus loin. Son ambassadeur à New York, Dmitry Polyanskiy, n’a pas été tendre envers les Etats-Unis en disant en substance : «Nos collègues américains ont devant nos yeux condamné à mort des milliers, voire des dizaines de milliers de civils palestiniens et israéliens supplémentaires… »

«En continuant à fournir des armes et une protection diplomatique à Israël qui commet des atrocités (…), les USA risquent de se rendre complices de crimes de guerre», a réagi dans un communiqué Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

C’est le même constat fait par l’organisation Médecins sans frontières » (MSF) qui affirme, dans un communiqué rendu public, «l’inaction du Conseil de sécurité des Nations unies et les vétos des États membres, notamment des États-Unis, les rendent complices des massacres en cours ».

Un « scénario infernal » pour les civils  

Malgré ce vote, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a réitéré qu’il demeure « déterminé à pousser pour un cessez-le-feu humanitaire », et ce dans une déclaration faite  à l’AFP par son porte-parole, Stéphane Dujarric.

Sur le terrain, la situation va en empirant à Gaza où la Croix-Rouge évoque un « scénario encore plus infernal » pour les civils dans la mesure où près de 1,9 million de Gazaouis ont été déjà déplacés par la guerre vers le sud, transformant Rafah, le long de la frontière fermée avec l’Égypte, en un vaste camp de réfugiés.

Quant au bilan, il est de plus en plus lourd, s’élevant à plus de 17 mille martyrs et des dizaines de milliers de blessés, alors que les forces d’occupation reconnaissent avoir perdu 91 soldats depuis le début de leur agression à Gaza, précisant que deux autres militaires avaient été blessés lors de l’échec d’une tentative de libération d’otages dans la nuit.

Ce n’est pas tout !… Alors que les combats urbains sont plus violents que jamais, un nouveau scandale a eu lieu avec des images encore jamais vues du conflit. Jeudi soir, les chaînes de télévision israéliennes ont diffusé des vidéos montrant des dizaines de Palestiniens en sous-vêtements, les yeux bandés, sous la garde de soldats israéliens dans l’enclave palestinienne, provoquant une vive polémique sur les réseaux sociaux.

L’occupant israélien fait ainsi fi des règles les plus élémentaires en matière de respect de la dignité humaine puisque son armée n’hésite pas à descendre aussi bas, en obligeant des êtres humains à se déshabiller, à s’agenouiller dans la rue avant de les entasser et de les filmer dans les bennes de véhicules militaires. Le comble de la bassesse et de l’humiliation !

Selon le journaliste de la BBC, des diplomates palestiniens ont qualifié ces images de « barbares » (« savages » en anglais) en termes de traitement des personnes arrêtées et dénudées.

C’est dire que l’agression israélienne n’est pas près de s’arrêter, laissant présager une accentuation des actes barbares, immoraux et inhumains sans la moindre lueur d’espoir d’en finir avec ce cauchemar imposé à des civils palestiniens sans défense.

L’article Après le véto américain à un cessez-le-feu: Une situation cauchemardesque s’installe à Gaza est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.

Mohamed Ali Boughdiri : ” J’y suis, j’y reste”

10. Dezember 2023 um 10:12

Dans une déclaration à Mosaïque le samedi 9 décembre 2023, le ministre de l’Éducation, Mohamed Ali Boughdiri, a réagi aux informations circulant sur les réseaux sociaux concernant son limogeage de la tête du ministère.. Il a insisté sur le fait qu’il ne se soucie pas de telles rumeurs et qu’il continuera à soutenir le processus du 25 juillet, d’où qu’il se trouve.

En ce qui concerne la Consultation nationale sur l’éducation, Mohamed Ali Boughdiri a souligné la participation de 500 000 personnes jusqu’à présent, avec l’espoir que le nombre atteigne 700 à 800 000 participants d’ici le 15 décembre en cours. Il a également confirmé dans sa déclaration à Mosaïque que le président de la République, Kaïs Saïed, est celui qui décidera de prolonger ou non la consultation.

L’article Mohamed Ali Boughdiri : ” J’y suis, j’y reste” est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

COP 28 : Au bal masqué du Greenwashing

10. Dezember 2023 um 09:53

Le sommet de l’ONU sur le climat se réunit cette année à Dubaï. La COP28 intervient alors que les dégâts du changement climatique se font de plus en plus ressentir, avec une année 2023 la plus chaude enregistrée. Selon les données de l’ONU, 118 millions de personnes vivant en Afrique dans l’extrême pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour) risquent d’être fortement touchées par les changements météorologiques extrêmes d’ici 2030.

Pour certains, ce sommet est l’occasion pour l’industrie pétrolière de redorer son image ; pour d’autres, rien de plus normal que d’impliquer les pays pollueurs dans les négociations. Ainsi, la COP28 a commencé très fort avec la création d’un “fonds de compensation” « pertes et dommages » pour soutenir les pays les plus touchés par le changement climatique et l’engagement d’atteindre un objectif de réchauffement climatique à 1,5 °C. Malgré ces annonces fortes, les décisions de ce sommet manquent toujours d’audace.

Lire aussi : COP28 : un accord révolutionnaire sur les « pertes et dommages » des pays vulnérables

En matière de transition énergétique, une élimination progressive du fossile a été soulignée lors de ce sommet, mais aucun délai n’a encore été annoncé. De plus, aucun accord sur un objectif de réorientation vers le renouvelable et l’efficacité énergétique n’a été adopté.

Ce fonds, qui sera opérationnel en 2024, sera financé par les Etats responsables, sur une base volontaire, sans aucune obligation. Aucun objectif financier à atteindre n’a été encore déterminé, ni comment les fonds seront distribués, ou encore quels sont les critères des pays bénéficiaires.

A ce jour, les sommes promises par les pays engagés restent en deçà des besoins nécessaires pour soutenir les pays vulnérables, avec des risques de pertes évalués à des centaines de milliards de dollars US. Un 28ème sommet sur le climat qui risque, encore une fois, de ne pas cibler les vrais dangers liés aux changements climatiques.

En effet, la création d’un fonds qui dédommagerait les pays vulnérables et les propositions timides en matière de transition écologique semblent montrer la faible volonté des Etats pollueurs à vouloir réellement rompre avec le modèle de développement dominant.

Quand les géants pétroliers campent sur le fossile, et d’autres, comme la France, poussent vers davantage de nucléaire, il est alors difficile que les organisateurs de la COP28 réussissent le rafistolage d’une crédibilité lourdement érodée par la marginalisation des attentes des pays en développement. Bref, à la COP 28, le greenwashing a encore la main.

Par Noura Harboub-Labidi

Cette chronique  est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 883 du 6 au 20 décembre 2023

L’article COP 28 : Au bal masqué du Greenwashing est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌