Droits et libertés en Tunisie : la LTDH dénonce les procÚs politiques et les dérives judiciaires
Les participants Ă la confĂ©rence nationale organisĂ©e samedi par la Ligue tunisienne des droits de lâhomme (LTDH) ont Ă©tĂ© unanimes Ă constater une recrudescence des violations des droits humains en Tunisie ces derniers temps.
LâĂ©vĂ©nement, tenu Ă lâoccasion du 48e anniversaire de la crĂ©ation de la Ligue, avait pour thĂšme : « LâĂ©tat des droits et des libertĂ©s en Tunisie ».
Dans son mot dâouverture, le prĂ©sident de la LTDH, Bassam Trifi, a estimĂ© que la Ligue se trouve, aujourdâhui, Ă un tournant dĂ©cisif de son histoire, oĂč elle est appelĂ©e Ă dĂ©fendre les droits et libertĂ©s dans un contexte marquĂ© par le repli des acquis dĂ©mocratiques, les tentatives de marginalisation de la sociĂ©tĂ© civile.
Dans le mĂȘme ordre dâidĂ©es, le prĂ©sident de la Ligue a dĂ©noncĂ© â la multiplication des procĂšs politiques et dâopinionâ, affirmant sa solidaritĂ© avec toute personne dĂ©tenue pour ses idĂ©es, parmi, notamment, journalistes et acteurs politiques.
De son cĂŽtĂ©, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de lâUGTT, Samir Cheffi, a dĂ©plorĂ© âla rĂ©gression des acquis nationauxâ, citant les atteintes ayant visĂ© syndicalistes et dĂ©fenseurs des droits humains, en particulier.
Selon lui, la libertĂ©, la dĂ©mocratie, la souverainetĂ© nationale et la justice sociale en Tunisie ne peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es sans la levĂ©e des restrictions et le retrait des lois rĂ©pressives.
Evoquant les conditions de dĂ©roulement des derniers procĂšs, le prĂ©sident de lâAssociation des magistrats tunisiens (AMT), Anas Hammadi, estime que les dĂ©cisions de justice rendues ne respectent pas les normes du procĂšs Ă©quitable.
Il a soulignĂ© que 70 % du corps judiciaire actuel a Ă©tĂ© nommĂ© par lâexĂ©cutif dans le cadre du mouvement judiciaire de 2023, qui a concernĂ© 1 088 magistrats, et que plus de 600 notes administratives ont Ă©tĂ© Ă©mises et en vertu desquelles des magistrats ont Ă©tĂ© nommĂ©s, dĂ©mis de leur fonction ou soumis Ă une sanction disciplinaire.
Hela Ben Salem, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de lâAssociation tunisienne des femmes dĂ©mocrates (ATFD), a dĂ©noncĂ© un climat marquĂ© par âlâarbitraire juridiqueâ, des atteintes aux libertĂ©s et des dĂ©rives procĂ©durales.
Elle a critiqué le non-respect des normes du procÚs équitable et les restrictions croissantes imposées à la société civile, les acteurs politiques et les médias.
Sur un autre plan, Ben Salem a abordé la marginalisation du principe de parité dans le cadre du systÚme électoral basé sur les candidatures individuelles.
Le prĂ©sident du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar, a, pour sa part, fait observer que le cadre lĂ©gislatif quâil a qualifiĂ© de ârĂ©pressifâ, a fortement contribuĂ© Ă la limitation des libertĂ©s dâexpression et dâopinion.
Les confĂ©renciers ont appelĂ© Ă la libĂ©ration immĂ©diate des prisonniers dâopinion, notamment les politiciens, les journalistes et les syndicalistes.
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