Voici cinq photos, qui restent dans l’histoire. Celles qui décrivent le mieux le retour de Bourguiba, après trois ans d’exil et de prison, le 1er juin 1955. Il y a 70 ans.
Pour de nombreux Tunisiens qui n’ont pas vécu l’événement et ceux qui, à chaque fois qu’il était commémoré du temps de la présidence d’Habib Bourguiba, premier président de la République (32 ans)), était rappelé, le 1er juin 1955 ne veut pas, peut-être, dire beaucoup de choses. L’événement, survenu il a aujourd’hui 70 ans, doit être cependant considéré comme un événement majeur.
Le 1er juin 1955, appelé « fête de la victoire », a marqué du reste une étape importante dans le processus menant vers la fin de la colonisation française (1881) et l’accession du « Combattant suprême » à la tête de l’Etat tunisien, devenu, le 25 juillet 1957, une République; et ce, après la disparition de la dynastie beylicale (1705-1957).
Pour beaucoup de jeunes notamment, nés après la destitution de Bourguiba par Zine El Abidine Ben Ali, en 1987, et qui a décidé de ne plus en faire une fête nationale, l’évocation du 1er juin 1955 se fait en grande partie grâce à quelques photos que tout le monde peut notamment consulter sur internet.
Rémada, l’île de la Galite et l’île de la Croix
Et qui marquent des moments forts de ce retour de Bourguiba après avoir été arrêté par les autorités coloniales au lendemain du 18 janvier 1952, appelé « fête de la Révolution », et caractérisée par l’engagement de la lutte armée. Ce que Bourguiba a toujours décrit comme « le dernier quart d’heure ».
Un quart d’heure au cours duquel il sera déplacé d’exil en exil et de prisons en prisons. Avec là aussi des photographies pour immortaliser ces moments. De Tabarka, première étape, au château de La Ferte à Amily, à 110 kilomètres de la capitale française. Après que l’ancien président du Conseil français, Pierre Mendès-France, a annoncé la disposition de la puissance coloniale à accorder l’autonomie interne de la Tunisie. Et entre ces deux étapes, il y a Rémada, l’île de la Galite et l’île de la Croix (notre photo).
Cinq photos décrivent, au plus près, des pans entiers de ce retour de Bourguiba, le 1er juin 1955. La première photo est sans doute celle de Bourguiba sur le paquebot, « Ville d’Alger », à l’entrée du port de La Goulette. Il est vêtu d’un costume bleu, coiffé d’un fez et agitant un mouchoir blanc.
A commencer par Azouz Rebaï
La seconde représente la princesse Lella Aïcha, fille du dernier bey, Mohamed Lamine bey, en voile blanc, sefsari, venue accueillir Habib Bourguiba au port de La Goulette. Une autre photo la montre avec Habib Bourguiba, sur la passerelle, à sa descente du « Ville d’Alger ».
La troisième montre Bourguiba avec des militants pour l’indépendance, qui prendront part à l’édification de l’Etat qu’il dirigera : Mongi Slim, Taëb Mehiri et Béchir Bellagha.
D’autres évidemment joueront un rôle de premier ordre dans cet événement. A commencer par Azouz Rebaï, véritable maître d’œuvre de l’organisation du 1er juin 1955.

La photo montre avec Bourguiba des militants pour l’indépendance, qui prendra part à l’édification de l’Etat qu’il dirigera, Mongi Slim, Taëb Mehiri et Béchir Bellagha. D’autres évidemment joueront un rôle de premier ordre dans cet événement. A commencer par Azouz Rebaï, véritable maître-d ‘œuvre de l’organisation de l’événement.
D’autres seront de la partie. Dont Ahmed Tlili, Mahjoub Ben Ali, Lazhar Cheraïti, Sassi Lassoued,… Ils auront la lourde tâche de veiller au grain pour que la manifestation se déroule dans les meilleures conditions.
Des cours d’équitation
Et ce n’était pas du tout une tâche aisée. Lorsqu’on sait que le service d’ordre était alors constitué de quelque 20 000 membres de la Jeunesse destourienne. Sans compter les scouts et les anciens fellaghas.
Beaucoup de membres de ces derniers vont constituer une partie du personnel politique et sécuritaire qui prendra les rênes du pouvoir. Qui dans les gouvernorats et les délégations, qui dans les rangs de la police et de la Garde nationale.
Ils n’oublieront pas aussi celle qui représente Habib Bourguiba en compagnie du Bey Mohamed Lamine. Ce dernier l’accueille au Palais de Carthage, dans l’actuelle demeure où est installée la Beït Al Hikma (l’Académie Tunisienne des Sciences des Lettres et des Arts). Moment au cours duquel, il vient donc saluer le Bey avant de reprendre la route pour rentrer en communion avec la foule amassée sur les trottoirs des quartiers de la médina de Tunis.

Et pour revenir aux photos, beaucoup n’oublieront pas de sitôt celle du leader Habib Bourguiba à cheval. Un cheval qu’il montera à l’arrivée du cortège à hauteur de L’Aouina. On dit qu’Habib Bourguiba aurait pris des cours d’équitation en préparation de son retour triomphal du 1er juin 1955.
Ils n’oublieront pas non plus celle qui représente Habib Bourguiba en compagnie du Bey Mohamed Lamine. Ce dernier l’accueille au Palais de Carthage, dans l’actuelle demeure où est installée la Beït Al Hikma (l’Académie tunisienne des sciences des lettres et des arts). Moment au cours duquel il vient donc saluer le Bey avant de reprendre la route pour rentrer en communion avec la foule amassée sur les trottoirs des quartiers de la médina de Tunis.
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