Les progrès enregistrés par l’économie tunisienne au cours de 2024 et 2025 sont indéniables, la plupart des indicateurs sont au vert. Des belles promesses pour l’année 2026. Cependant, avec plein d’incertitudes.
Après plusieurs années de turbulences économiques, la Tunisie a enregistré en 2025 des indicateurs de redressement jugés tangibles, marquant une sortie progressive de la récession. Le taux de croissance s’est établi à 2,4% sur les neuf premiers mois de l’année, avec une projection annuelle de 2,6%, contre 1,4% en 2024, conformément aux prévisions de la Banque mondiale et du FMI. Ces améliorations se sont accompagnées d’un recul du chômage et de l’inflation, traduisant une stabilisation macroéconomique dans un environnement international pourtant incertain.
Cette dynamique est le fruit d’une stratégie de résilience fondée sur la relance des moteurs internes de croissance tout en préservant les grands équilibres financiers, selon les autorités.
Agriculture, tourisme et services : piliers du redressement
La reprise économique de 2025 repose essentiellement sur trois secteurs clés. L’agriculture a enregistré une hausse remarquable de sa valeur ajoutée (+9,8%), portée par une production abondante d’huile d’olive et de dattes, favorisée par de bonnes conditions climatiques et des prix internationaux élevés, lit-on dans une dépêche de la TAP.
Le tourisme s’est imposé comme l’un des principaux moteurs de la croissance. Les recettes touristiques ont progressé de 6,3% pour frôler les deux milliards de dollars, tandis que le pays a accueilli plus de 11 millions de visiteurs, dépassant ainsi le record de 2019. En outre, le secteur hôtelier et de la restauration a bénéficié de la stabilité sécuritaire et de la diversification de l’offre, incluant l’écotourisme et le tourisme médical.
En parallèle, le secteur des services a progressé de 1,9%, et l’industrie de 3,4%, soutenue notamment par une reprise historique de la production du phosphate (+55% au premier semestre), ajoute la même source.
Inflation maîtrisée et amélioration des équilibres financiers
L’inflation a reculé à 4,9% en 2025, permettant à la Banque centrale de Tunisie d’abaisser son taux directeur à 7,5 %, après une longue phase de resserrement monétaire. Même si elle est en deçà des attentes des entreprises, cette décision a offert un nouveau souffle au financement des PME.
Les investissements étrangers ont bondi de 28,1% pour atteindre près de 2,9 milliards de dinars à fin septembre. Les réserves en devises couvrent 108 jours d’importation, tandis que le dinar s’est apprécié face au dollar et à l’euro. Ces avancées ont conduit à une révision à la hausse de la notation souveraine du pays par plusieurs agences internationales.
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Réformes structurelles et cap sur 2026
L’État a poursuivi en 2025 des politiques correctives axées sur la réforme fiscale, la rationalisation des subventions et l’amélioration du climat des affaires. Le programme «Amen social» a été déployé pour mieux cibler les aides aux populations vulnérables, tandis que des mesures ont été prises pour accélérer la transition énergétique.
Forte de ces acquis, la Tunisie aborde 2026 avec l’objectif d’une croissance de 3,3%, portée par le lancement du Plan de développement 2026-2030, fondé sur une planification ascendante et la diversification des sources de valeur ajoutée. Le défi majeur reste toutefois la transformation de cette reprise en emplois durables, notamment pour les jeunes, afin d’ancrer la croissance dans la durée.
Alors question: cet objectif est-il atteignable? Voici la vraie question!
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