Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Gestern — 14. November 2025Haupt-Feeds

L’originalité humaine, dernier rempart contre l’IA ?

14. November 2025 um 16:55

À qui appartiennent les droits d’une œuvre créée par l’intelligence artificielle ( IA) ? Cette question a ouvert les débats lors d’un atelier sur les droits d’auteur à l’ère numérique, organisé dans le cadre de la 44ème Foire du livre de Sharjah, où écrivains, éditeurs et créateurs se sont penchés sur les bouleversements juridiques et éthiques qui secouent l’industrie du contenu.

Selon l’agence TAP, la réponse du Dr Mohammed Mahmoud Al Kamali, membre du conseil d’administration de l’Association de gestion des droits de reproduction émiratie et modérateur de la rencontre, est sans équivoque : seule la créativité humaine peut bénéficier de la protection des droits de propriété intellectuelle. Une production automatique ne saurait être considérée comme une œuvre originale au sens juridique, créant ainsi un fossé croissant entre liberté de création et protection des droits d’auteur.  L’expert a pointé du doigt la complexité du problème. Les systèmes d’IA  se nourrissent de millions de textes et d’images issus d’œuvres humaines protégées par le droit d’auteur. Chaque nouveau contenu généré soulève donc des interrogations éthiques et juridiques quant à son attribution et sa source. La frontière entre création humaine et artificielle devient de plus en plus fragile, rendant la sauvegarde de l’original le plus grand défi de l’ère des technologies ouvertes.

Al Kamali a rappelé que les lois traditionnelles sur les droits d’auteur, notamment la Convention de Berne, exigent toujours que l’auteur soit une personne physique, excluant de facto les œuvres générées automatiquement du champ de la protection juridique. L’originalité et l’intervention humaine demeurent les critères fondamentaux dans l’octroi des droits, poussant le monde vers l’élaboration de nouvelles définitions de l’auteur et de l’identité artistique.

Face à ces enjeux, l’intervenant a mis en avant plusieurs solutions technologiques pour protéger la propriété intellectuelle : l’empreinte numérique pour tracer les copies, les outils de détection du plagiat comme Plagscan et Turnitin, ou encore les systèmes de gestion des droits numériques qui empêchent toute modification, copie ou publication non autorisée.

Le message est clair : l’avenir exige un équilibre délicat entre encouragement de l’innovation technique et protection des droits des créateurs. Une modernisation urgente des lois s’impose pour suivre les évolutions numériques, avec des réglementations claires garantissant aux auteurs les bénéfices de leurs œuvres sans entraver la liberté de création technologique. Car le véritable défi n’est pas de combattre la technologie, mais de construire un cadre juridique et éthique qui accompagne son développement tout en préservant la pérennité de la créativité humaine.

L’article L’originalité humaine, dernier rempart contre l’IA ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

MOBIDOC Green : de la recherche académique aux solutions terrain

14. November 2025 um 15:49

75 projets retenus sur 139 candidatures, 54 organismes partenaires mobilisés, un financement allant jusqu’à 1700 dinars mensuels par chercheur : le Pr Chedly Abdelly, directeur général de l’Agence nationale de promotion de la recherche scientifique (ANPR), a dévoilé ce vendredi 14 novembre 2025 sur les ondes de RTCI les chiffres de la nouvelle session MOBIDOC Green Post-Doc, un dispositif qui place les jeunes chercheurs en première ligne face aux urgences environnementales de la Tunisie.

L’Agence nationale de promotion de la recherche scientifique lance une nouvelle session du programme MOBIDOC dans sa version environnementale. Sur 139 projets soumis, 75 ont été retenus pour bénéficier d’un accompagnement visant à transformer la recherche académique en solutions opérationnelles. L’objectif affiché : répondre aux urgences environnementales à travers la gestion des déchets, l’économie circulaire, la préservation de la biodiversité et les énergies propres.

MOBIDOC, contraction de « mobilité » et « docteur », existe depuis 2012. Le principe repose sur un partenariat triangulaire entre un jeune chercheur, sa structure de recherche et un partenaire socio-économique. Ensemble, ils identifient des problématiques concrètes et développent des projets de recherche appliquée sur une durée de 24 à 36 mois.

Le financement s’élève à 1700 dinars mensuels pour les docteurs et 1500 dinars pour les doctorants préparant leur thèse. Selon le Pr Abdelly, 907 projets ont été financés depuis le lancement du programme, grâce à un financement conjoint de l’Union européenne et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Des résultats contrastés mais encourageants

Le bilan présenté révèle plusieurs indicateurs positifs. Les participants au programme MOBIDOC produisent davantage de brevets que la moyenne nationale. En Tunisie, on compte environ 3000 publications scientifiques par an pour seulement 100 brevets. Les « mobidociens » dépassent ce ratio, démontrant une meilleure capacité à valoriser leurs recherches.

Le dispositif a également permis la création de startups fonctionnelles et a servi de tremplin vers des programmes de coopération bilatérale et européenne. Toutefois, le taux d’intégration professionnelle dans les entreprises partenaires demeure modeste, autour de 20% pour les éditions achevées.

Le directeur général de l’ANPR explique ce chiffre par la structure du tissu économique tunisien, dominé par les petites et moyennes entreprises, mais surtout par l’absence de cellules de recherche-développement au sein de ces structures. Il estime que les jeunes docteurs formés par MOBIDOC pourraient justement contribuer à créer ces cellules de veille scientifique et technologique.

La version « Green » du programme répond à une urgence. La Tunisie, comme l’ensemble des pays, subit les effets du changement climatique. L’appel à projets a privilégié des thématiques prioritaires : économie circulaire, gestion durable des ressources naturelles, préservation de la biodiversité et énergies renouvelables.

Les 75 projets retenus impliquent 54 organismes partenaires, avec une participation remarquée des femmes. Environ deux tiers des bénéficiaires travailleront avec des entreprises, tandis que 30% intégreront des centres de recherche-développement. Contrairement aux éditions précédentes, MOBIDOC Green s’ouvre également aux municipalités et aux associations environnementales.

Des solutions concrètes pour les territoires

Le Pr Abdelly cite l’exemple d’un projet de phytostabilisation mené par le Dr Rabia Rebbah. Cette approche biologique utilise des plantes pour décontaminer les décharges non contrôlées, nombreuses à travers le territoire tunisien. Certaines de ces décharges sont contaminées par des métaux lourds toxiques. Les plantes sélectionnées permettent soit de stabiliser ces polluants pour éviter leur propagation vers les zones agricoles, soit de les extraire du sol.

Ce type de projet ouvre la voie à des collaborations avec plusieurs municipalités, notamment dans la région du Cap Bon, confrontées à des problématiques similaires de gestion des déchets. Fort de cette première édition nationale, l’ANPR prévoit de lancer un MOBIDOC Green à dimension régionale. L’objectif consiste à cibler les gouvernorats les plus affectés par les problèmes environnementaux, comme Gabès ou Gafsa, et à organiser des séances de concertation avec les acteurs locaux pour identifier les priorités.

Cette démarche vise à favoriser l’implication des laboratoires et des compétences régionales, tout en restant ouverte aux expertises nationales. MOBIDOC Green s’inscrit dans le cadre du programme ARÈS (Appui à la recherche et à l’enseignement supérieur dans le secteur de l’environnement), composante du programme national « Tunisie verte et durable ». La convention a été signée il y a un peu plus d’un an.

Outre MOBIDOC Green, le programme ARÈS a lancé l’appel « Green Impact », destiné aux consortiums d’au moins deux laboratoires disposant de résultats validés. Sur 71 propositions reçues, 15 projets seront financés à hauteur de 700 000 dinars chacun. Les conventions de financement devraient être signées en décembre 2025.

Le programme travaille également sur la création et l’ajustement de parcours de formation universitaire. Et ce, pour mieux répondre aux besoins évolutifs du secteur environnemental et améliorer l’employabilité des diplômés.

Le défi du transfert technologique

Le principal enjeu demeure la transformation des résultats de laboratoire en solutions opérationnelles. Selon le Pr Abdelly, la Tunisie excelle dans la production scientifique mais peine à valoriser cette recherche sur le terrain. La maturation technologique nécessite un partenariat étroit entre chercheurs et utilisateurs finaux.

Les 907 projets MOBIDOC financés depuis 2012 ont touché plusieurs secteurs :
-Agriculture et agroalimentaire (28%);
-Éthique (22%):
-Santé (15%);
-Industrie chimique (15%);
-Énergie (5 à 6%);
-Et services (4%).

Les sciences humaines et sociales restent sous-représentées avec seulement 1% des projets, une lacune que l’agence souhaite corriger dans les prochaines éditions. Le projet ARÈS mobilise l’ensemble des directions générales du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ainsi, il témoigne d’une volonté de coordination interministérielle face aux défis environnementaux.

L’article MOBIDOC Green : de la recherche académique aux solutions terrain est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Tunisie : le pari gagnant de l’industrie pharmaceutique

14. November 2025 um 12:35

Ce n’est pas seulement une industrie qui prospère, c’est une stratégie qui s’incarne. La Tunisie forge silencieusement un nouveau visage, celui d’une puissance pharmaceutique émergente. Avec 44 unités de production, un taux de couverture de 70 % de la demande locale et plus de 10 000 spécialistes à son actif, le pays ne se contente plus de répondre à ses propres besoins : il regarde résolument vers l’extérieur. Preuve de cette dynamique : l’inauguration, cette semaine, d’une troisième usine à Sidi Thabet, portée par un investissement colossal de 50 milliards de dinars. Un signal fort de l’industrie pharmaceutique tunisienne adressé aux marchés régionaux comme aux partenaires internationaux.

Garantir l’accès aux soins, maîtriser les coûts, réduire la dépendance aux importations : les défis sont multiples. Mais la Tunisie a fait le choix de la production nationale, mêlant génériques et médicaments innovants. Résultat, une sécurité sanitaire renforcée et des prix contenus pour la population. Et l’ambition de l’industrie pharmaceutique de la Tunisie ne s’arrête pas aux frontières. Avec 250 millions de dinars d’exportations annuelles et des perspectives de croissance solides en Afrique, le modèle tunisien démontre sa viabilité.

Pour s’imposer durablement, le pays mise désormais sur l’excellence. En partenariat avec l’OMS, les autorités lancent le Global Benchmarking Tool (GBT), un référentiel exigeant visant à harmoniser les standards nationaux avec les exigences internationales. « L’objectif est clair : obtenir une reconnaissance mutuelle et accélérer l’exportation de nos produits », explique la Docteure Soumaya Miled, Directrice générale de l’Agence nationale du médicament, sur les ondes de la Radio nationale. Une réforme structurelle qui s’accompagne d’un effort massif en faveur de l’innovation, avec le lancement du Bio-Training Center, plateforme dédiée à la formation en biotechnologies.

Cap sur l’Afrique et au-delà

La nouvelle unité de Sidi Thabet symbolise cette nouvelle ère. Spécialisée dans les traitements contre les maladies cardiovasculaires, le diabète ou encore les troubles digestifs, elle ciblera à la fois le marché local et l’export vers les zones arabe et africaine. Une implantation qui confirme l’attractivité croissante du bassin tunisien pour les investisseurs étrangers.

Ainsi, entre modernisation accélérée et vision stratégique, la Tunisie construit pas à pas son autonomie et affirme sa place de hub pharmaceutique régional. Un pari sur l’avenir, qui allie santé publique et dynamisme économique.

L’article Tunisie : le pari gagnant de l’industrie pharmaceutique est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

La déesse qui défiait la mort : comment Isis a conquis les cœurs de Carthage

14. November 2025 um 09:47

Le culte d’Isis en Tunisie représente un héritage méditerranéen exceptionnel révélé par l’archéologie. le Professeur Christian Cannuyer, historien, orientaliste et docteur en égyptologie a présenté le 13 novembre au Palais Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd un inventaire scientifique des traces millénaires de cette religion égyptienne qui a conquis le monde méditerranéen avant le christianisme. Il intervenait dans le cadre d’une Conférence internationale  « De Tanit à Isis : figures féminines et héritages contemporains » organisée par la Fondation Ben Abbes Stichting. 

Le mythe d’Isis, né en Égypte au troisième millénaire avant notre ère, porte un message selon lequel l’amour triomphe de la mort. Cette déesse a ressuscité son époux Osiris après son assassinat par son frère Seth. À l’époque hellénistique, ce message de salut personnel s’est diffusé dans tout le bassin méditerranéen, devenant l’une des premières religions universelles. Cette puissance spirituelle s’est imposée à une époque où les religions gréco-romaines étaient devenues formalistes, offrant aux fidèles l’espoir d’un salut personnel.

En Tunisie, les témoignages archéologiques sont nombreux mais révèlent une implantation tardive du culte. Avant l’époque romaine, les traces sont rares. Le seul témoin explicite de l’époque punique est une stèle découverte en 1899 à Carthage évoquant un prêtre d’Isis nommé Pès. La plupart des témoignages datent du premier siècle avant notre ère. Cette implantation tardive s’explique par la prédominance du culte de Tanit, grande déesse carthaginoise, et de son parèdre Baal Hammon. Des analogies existaient néanmoins entre Tanit et Isis, toutes deux grandes figures féminines salvatrices et protectrices liées à la fertilité. Il fallut attendre la chute de Carthage pour qu’Isis s’installe durablement en Afrique proconsulaire.

Les temples jumeaux dédiés à Sérapis et à Isis à Carthage ont fait l’objet d’une publication récente. Leur découverte remonte à Évariste Pricot de Sainte-Marie qui entreprit des fouilles entre 1874 et 1875. Parmi ses découvertes figure la célèbre statue de l’impératrice Sabine, épouse d’Hadrien. Ces objets destinés au Louvre furent chargés sur la frégate Magenta qui sombra dans la rade de Toulon en 1875. En 1995, des fouilles sous-marines permirent de récupérer une grande partie de la cargaison archéologique.

La découverte d’une stèle de fondation en 1990 permit de localiser précisément ces sanctuaires au fond de l’actuelle avenue Bourguiba, au sud des thermes d’Antonin. Le professeur Cannuyer a souligné que ces sites se situent précisément là où se trouve aujourd’hui le palais de Mahmoud Ben Ayed. La présence d’une tête de l’empereur Hadrien suggère que le temple fut fondé lors de sa visite en Afrique en 128, probablement le 24 janvier, date de naissance de l’empereur qui vouait un culte particulier à l’Égypte et à Sérapis.

Les fouilles ont révélé un riche ensemble de divinités égyptiennes vénérées à Carthage, notamment Sérapis, Hermanubis (fusion d’Hermès et d’Anubis), ainsi que des statues d’Anubis à tête de chien découvertes à Dougga. Le dieu Thot, représenté sous forme de cynocéphale, est également attesté. Saint Cyprien de Carthage au troisième siècle évoquait l’adoration de crocodiles, de cynocéphales et de serpents dans les temples carthaginois, témoignant de la persistance de ces cultes égyptiens. Des pieds votifs offerts à Sérapis pour remercier le dieu de guérisons ont été retrouvés, faisant référence à un miracle rapporté par Tacite concernant l’empereur Vespasien.

Si le culte d’Isis ne pénétra qu’au deuxième ou premier siècle avant notre ère, des dévotions égyptiennes furent bien plus précoces. Des amulettes égyptiennes des sixième et cinquième siècles avant notre ère ont été découvertes, notamment représentant le dieu Bès. Au musée du Bardo figurent une gourde du nouvel an au nom du roi Amasis de la vingt-sixième dynastie et le sarcophage de la déesse Harisad-Baal présentant toutes les caractéristiques d’une déesse égyptienne.

Une statuette découverte à Soliman et conservée au Bardo représente une Isis lactans, Isis allaitant l’enfant Horus. Cette iconographie, présente dans toute la Méditerranée jusqu’au cinquième siècle, portait en égyptien le titre de mère de Dieu. Le conférencier a établi un lien avec l’iconographie chrétienne de Marie mère de Dieu, titre défendu au concile d’Éphèse en 431. Le professeur Cannuyer a également évoqué une continuité avec l’islam, citant les sourates du Coran mentionnant la femme de Pharaon ayant recueilli Moïse. Cette figure nommée Assia dans la tradition musulmane présente des analogies avec Isis, toutes deux recueillant un coffret voguant sur le Nil. Des linguistes ont suggéré que le nom Assia pourrait dériver du nom d’Isis.

L’article La déesse qui défiait la mort : comment Isis a conquis les cœurs de Carthage est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Mohamed Hssine Fantar : « La première Constitution du monde fut celle de Carthage »

14. November 2025 um 09:41

Le professeur Mohamed Hssine Fantar, historien et membre de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts (Beït al-Hikma), est intervenu jeudi 13 novembre au Palais Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd lors de la conférence internationale, organisé par la Fondation Ben Abbes Stichting, et consacrée au culte d’Isis en Tunisie. Dans son allocution introductive, l’universitaire a lancé un appel à repenser la manière dont les Tunisiens appréhendent leur passé, affirmant qu’un peuple ne se développe véritablement que lorsqu’il est capable de présenter lui-même son histoire plutôt que de la recevoir d’intermédiaires étrangers. Au passage, il a révélé que Carthage fut dotée de la première Constitution de l’histoire, saluée d’ailleurs par Aristote.

Mohamed Hssine Fantar a insisté sur un aspect méconnu : Carthage n’a jamais été une monarchie mais toujours une République. Il a affirmé que la première Constitution de l’histoire du monde est carthaginoise, saluée par Aristote dans sa « Politique ». Il précise que les germes républicains étaient présents dès la fondation, puisque la légendaire Didon (ou Elissa) n’avait pas de successeur désigné après son suicide, instaurant ainsi un pouvoir collectif partagé avec l’ensemble de la communauté.

Carthage (Qart Hadasht, « la ville nouvelle » en phénicien) fut précédée par la fondation d’Utique à la fin du deuxième millénaire, établie comme base militaire pour contrer l’avancée grecque en Afrique du Nord.

L’historien a également évoqué Magon, qu’il a qualifié de plus prestigieux savant en agronomie de Carthage. L’encyclopédie agronomique de Magon fut le seul livre que Scipion Émilien, qui présida à la destruction de Carthage en 146 avant Jésus-Christ, reçut l’ordre du Sénat de récupérer dans la bibliothèque carthaginoise pour le faire traduire au profit de l’agriculture romaine.

Un appel à la réappropriation de l’histoire nationale

Le professeur Fantar a poursuivi son intervention par un appel à repenser la manière dont les Tunisiens appréhendent leur passé, un élément qu’il considère comme essentiel pour bâtir l’avenir. « Un peuple se développe lorsqu’il est en mesure de présenter son histoire lui-même et non pas de l’apprendre par des intermédiaires », a-t-il déclaré. Tout en reconnaissant toutefois l’utilité de ces derniers. Il insistera sur la nécessité d’une lecture autonome du passé national.

Une civilisation millénaire aux racines multiples

L’historien a rappelé l’ancienneté de la civilisation tunisienne, évoquant la découverte près de Gafsa d’un sanctuaire considéré comme le plus ancien connu dans l’histoire de l’humanité, remontant à l’époque de l’homme du désert.

Selon le professeur Fantar, les liens entre cette région et l’Égypte pharaonique sont attestés dès l’Antiquité, notamment à travers les mercenaires libyques présents dans les armées de pharaon et documentés dans les textes égyptiens. L’influence égyptienne se manifeste à Carthage par le culte de divinités comme Isis et Osiris, dont la présence est confirmée par l’onomastique et les offrandes rituelles.

Quatre chapitres historiques distincts

L’universitaire a structuré l’histoire tunisienne en quatre grandes périodes. La première, dite libyque ou berbère, concerne les populations autochtones attestées depuis la haute Antiquité. Le terme « berbère », a-t-il précisé, n’était pas connu en Afrique du Nord avant l’arrivée des Byzantins, qui l’utilisaient pour désigner tous ceux qui ne parlaient ni grec ni latin. Les Arabes ont ensuite repris ce terme.

Il a souligné l’unité du Maghreb, dont témoignent les toponymes d’origine libyque conservés jusqu’à aujourd’hui. Il a toutefois regretté que la langue berbère n’ait pas atteint le statut de langue écrite, même sous le règne de Massinissa, à qui Scipion accorda un royaume en dehors des terres de ses ancêtres.

Les périodes romaine et arabe

La troisième période, romaine, débuta après 146 avant Jésus-Christ. Après une phase initiale de colonisation et d’exactions, la population s’est progressivement romanisée, développant une culture romaine proprement africaine avec ses spécificités linguistiques, reconnaissables par les philologues. Cette romanité s’est maintenue durant au moins dix siècles.

La quatrième et dernière période correspond à l’arabité actuelle. Le professeur Fantar a tenu à préciser que l’arabité est une culture et non une race, qualifiant d’erreur dangereuse l’idée d’une race arabe. Il a insisté sur le fait que les Tunisiens sont Arabes de langue, mais pas ethniquement, rappelant que tous les peuples se mélangent et qu’il n’existe que des mélanges.

L’article Mohamed Hssine Fantar : « La première Constitution du monde fut celle de Carthage » est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Tunisie : l’hémorragie silencieuse des éleveurs de lait

13. November 2025 um 14:29

C’est une équation qui résume à elle seule un naufrage : produire un litre de lait coûte 1,900 dinar, mais il est vendu à 1,340. Dans les campagnes tunisiennes, des milliers d’éleveurs tirent le diable par la queue, étranglés par des coûts qui s’envolent et un prix de vente imposé. Derrière les rayons vides de beurre se joue une tragédie économique aux racines profondes.

L’absence de beurre dans les commerces n’est pas un simple accident. C’est le signe tangible d’une pénurie de lait frais local. Contrairement aux yaourts ou au lait UHT, le beurre ne peut pas être fabriqué à partir de poudre importée. Son absence des étals sonne comme un aveu : la production nationale de lait cru s’effondre.

Intervenant sur les ondes de Sabra FM, Midani Dhaoui, président du Syndicat tunisien des agriculteurs, alerte : « Le problème n’est pas la disparition du beurre, mais celle de notre cheptel. » Sécheresse historique, flambée du prix des aliments pour bétail, conséquences des guerres lointaines… La Tunisie, comme ses voisins, subit de plein fouet des chocs globaux.

L’impasse économique de l’éleveur tunisien

Les chiffres donnent le tournis. Une balle de foin à 40 dinars, une tonne d’aliments à 1,6 million. Dans ce contexte, comment justifier l’investissement dans une génisse à 14 millions de dinars, dont la production laitière ne couvrira même pas les frais ? La réponse est cinglante : c’est un suicide financier.

« On a imposé l’agenda social au producteur », dénonce Midani Dhaoui. L’éleveur est devenu le maillon sacrifié, contraint de vendre à perte pour maintenir un prix bas au consommateur. Une injustice qui, à terme, pourrait tarir définitivement la filière.

Subventions et importations : le syndicat propose une voie alternative

Face à cette spirale infernale, le syndicat avance des solutions. Rationaliser les subventions– qui profitent aujourd’hui jusqu’aux touristes- et réorienter les 400 millimes par litre directement vers la production. « Le rôle de l’éleveur est de produire, pas de financer la politique sociale du pays », assène le président.

Il plaide aussi pour une intervention d’urgence : importer massivement 100 000 à 200 000 têtes de bétail pour reconstituer le cheptel. Un investissement nécessaire, selon lui, pour sortir de cette « culture de consommation » qui favorise les importations au détriment du local. Le dirigeant agricole convoque la mémoire d’une époque révolue, où la Tunisie affichait des excédents laitiers. « Nous produisions 400 000 litres de trop par jour ! », se souvient-il. Le pays avait même construit une usine de séchage et constitué des réserves stratégiques.

Ce succès provenait d’une politique volontariste : importation de races performantes, croisements, professionnalisation. Un modèle qu’il propose de dupliquer aujourd’hui avec les petits ruminants.

Et demain ? La crainte d’une pénurie généralisée

La question se pose : après le beurre, assistera-t-on à la disparition du lait ? Midani Dhaoui tempère, évoquant un facteur saisonnier – les vaches se préparent à vêler en début d’année. Mais il reconnaît le risque : sans mesures fortes, la crise actuelle n’est qu’un avant-goût de ce qui pourrait arriver.

Les solutions sont sur la table, dit-il. Reste à savoir si les autorités les entendront, avant que la pénurie de beurre ne se mue en disparition pure et simple du lait tunisien.

L’article Tunisie : l’hémorragie silencieuse des éleveurs de lait est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Lotfi Riahi : « La hausse de la TVA se traduit directement par une inflation artificielle »

13. November 2025 um 11:02

Face à la hausse de la TVA sur plusieurs produits et services prévue par le projet de loi de Finances 2026, l’Organisation tunisienne de l’information du Consommateur (OTIC) propose l’abolition de cet impôt sur les services essentiels, telles que l’électricité et l’eau. Son président, M. Riahi, souligne que cette mesure améliorerait immédiatement le pouvoir d’achat des citoyens.

M. Riahi explique que toute augmentation de la TVA se répercute directement sur le prix final supporté par le consommateur, contrairement aux entreprises qui peuvent la récupérer. Dans une déclaration à L’Economiste Maghrébin, il qualifie cet impact de régressif. Car il alourdit la charge fiscale des ménages sans distinction de revenus.

Cette pratique est, estime-t-il, un facteur d’inflation artificielle et l’une des causes principales de la cherté des prix.

Retour sur les conséquences

Pour illustrer son propos, le président de l’OTIC indique qu’une hausse du taux de TVA de 16 % à 19 % entraînerait une augmentation de 5,5 % à 6 % du prix final payé par le consommateur. Cette augmentation affecte également les marges de profit et la structure globale des prix.

D’un point de vue social et fiscal, M. Riahi dénonce l’injustice d’un système où un contribuable aisé paie la même TVA sur sa facture d’électricité ou d’eau qu’un foyer modeste. Il critique également les stratégies des professionnels qui, selon lui, préservent systématiquement leurs marges. Et ce, notamment via des techniques comme la « marge arrière » pratiquée dans la grande distribution.

Enfin, il remet en cause la rationalité des structures de coûts établies par les industriels, qui incluent des dépenses diverses dans le prix de vente. Il plaide pour que l’impôt soit prélevé sur les revenus des entreprises selon une structure de prix encadrée par l’État, et non intégré au prix des produits.

Il appelle également à la mise en place d’un plafond maximal pour tous les produits.

L’article Lotfi Riahi : « La hausse de la TVA se traduit directement par une inflation artificielle » est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

De la prison algérienne aux soins en Allemagne : le calvaire de Sansal s’arrête

12. November 2025 um 15:31

C’est un dénouement qui soulage les cercles littéraires et les chancelleries européennes. L’Algérie a consenti, ce mercredi 12 novembre, à gracier l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis un an, et à autoriser son transfert vers l’Allemagne pour y recevoir des soins. La présidence algérienne a fait connaître sa décision par voie de communiqué, mettant fin à des mois d’attente et de pressions discrètes.

Selon le texte officiel, le président Abdelmadjid Tebboune a répondu favorablement à une requête de son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier. Ce dernier avait plaidé pour une libération motivée par « l’âge avancé » et « l’état de santé fragile » de l’auteur, âgé de 81 ans et atteint d’un cancer. Une libération qui s’apparente à un geste d’apaisement, soigneusement négocié dans les coulisses du pouvoir.

Une famille entre inquiétude et espoir

Depuis la Tchéquie où elle réside, sa fille Sabeha Sansal a confié son soulagement. « J’étais pessimiste, mais j’y ai toujours cru. […] Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il était emprisonné. » Des mots qui résonnent comme un écho aux appels répétés de la famille, inquiète des conditions de détention du romancier.

Arrêté puis condamné en appel à cinq ans de réclusion en juillet dernier pour « atteinte à l’unité nationale », Boualem Sansal avait renoncé à se pourvoir en cassation. Une renonciation qui a ouvert la voie à la procédure de grâce présidentielle, seul recours possible.

Une affaire aux racines politiques

L’origine de son emprisonnement remonte à des déclarations faites en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, dans lesquelles l’écrivain affirmait que des régions de l’Ouest algérien, comme Oran et Mascara, relevaient historiquement du Maroc avant la colonisation française. Un propos sensible dans un contexte de tensions régionales persistantes.

Pour obtenir gain de cause, le président allemand a insisté sur la dimension « humanitaire » de la demande, mais aussi sur les « bonnes relations entre [leurs] deux pays ». Un argument qui semble avoir porté.

Soulagement en France et en Europe

En France, la nouvelle a été accueillie avec émotion. Le premier ministre Sébastien Lecornu a salué une décision « fruit d’une méthode faite de respect et de calme ». Même tonalité du côté de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, pour qui « la liberté de penser, d’écrire, de douter et de citrique triomphe aujourd’hui ».

Dans l’opposition, de Laurent Wauquiez (LR) à Marine Tondelier (Écologistes), les réactions convergent vers un hommage à la détermination des soutiens de l’écrivain. Seule ombre au tableau : la situation de Christophe Gleizes, toujours détenu en Algérie, rappelée par Gabriel Attal.

Le rôle de la discrétion diplomatique

L’ancienne ministre Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien à Sansal, a salué sur les ondes de RFI un « immense soulagement » après des mois d’incertitude. Un sentiment partagé par l’ancien président François Hollande, tandis qu’Olivier Faure (PS) a défendu l’idée qu’en diplomatie, « montrer ses muscles ça ne sert souvent pas à grand-chose ».

Aujourd’hui, l’essentiel reste que Boualem Sansal, affaibli et malade, puisse retrouver les siens et recevoir les soins dont il a besoin. Une victoire pour ses proches, pour ses lecteurs, et peut-être aussi un signe d’ouverture dans les relations entre Alger et l’Europe.

L’article De la prison algérienne aux soins en Allemagne : le calvaire de Sansal s’arrête est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Dernière chance pour un partenariat égal ? Le sommet de Luanda sous pression

12. November 2025 um 11:24

C’est un rendez-vous qui pourrait redéfinir les équilibres géopolitiques et économiques de deux continents. Les 24 et 25 novembre 2025, Luanda, capitale de l’Angola, devient l’épicentre du dialogue Afrique-Europe. Pour la première fois, le sommet UA-UE se tient en terre africaine. Un symbole fort, à la mesure des ambitions affichées. A savoir : donner un nouveau souffle à un partenariat vieux d’un quart de siècle.

Derrière les traditionnelles déclarations sur la paix et la stabilité, c’est bien une reconfiguration des rapports de force qui se joue. L’Afrique, avec ses 1,3 milliard d’habitants et son poids démographique croissant, entend bien peser dans les discussions. L’Europe, elle, cherche à consolider son influence face aux puissances émergentes. Les deux parties affichent des attentes élevées, mais distinctes.

150 milliards d’euros sur la table : le « Global Gateway » en ligne de mire

L’initiative « Global Gateway », projet phare de Bruxelles, constituera l’un des points d’attention majeurs. Avec 150 milliards d’euros d’investissements prévus dans les infrastructures, le numérique et la transition énergétique, l’UE espère incarner une alternative crédible aux Nouvelles routes de la soie chinoises. Reste à savoir si les capitaux promis suffiront à convaincre des partenaires africains de plus en plus exigeants – et divers dans leurs alliances.

La transformation numérique et la transition éclectique figureront en bonne place dans les débats. Mais les véritables discussions porteront sur les modalités concrètes : transferts de technologie, formation des compétences locales, et rééquilibrage des chaînes de valeur. L’enjeu est de taille : éviter que ce partenariat ne reproduise les schémas du passé.

De Bruxelles à Luanda : le basculement géopolitique

Le choix de Luanda n’est pas anodin. L’Angola, puissance pétrolière en diversification, incarne cette Afrique qui se réinvente. Le sommet de 2022 à Bruxelles avait relancé le dialogue; celui de 2025 vise à lui donner une nouvelle orientation, plus équilibrée. Les dirigeants africains arriveront avec des priorités claires : intégration économique continentale, transformation structurelle et place dans la gouvernance mondiale.

Ce sommet s’inscrit explicitement dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des Objectifs de développement durable. Mais au-delà des références communes, c’est la capacité à définir des projets concrets qui sera scrutée. Les beaux discours ne suffiront plus.

À l’heure où l’Afrique devient un acteur incontournable des relations internationales, le sommet de Luanda représente bien plus qu’une simple rencontre diplomatique. C’est une occasion historique– peut-être la dernière- de bâtir un partenariat d’égal à égal. Le compte à rebours est lancé.

L’article Dernière chance pour un partenariat égal ? Le sommet de Luanda sous pression est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Mauritanie : la triple crise FMI, corruption et austérité sociale dénoncée par un élu

12. November 2025 um 09:44

Dans une chronique cinglante, le député et militant Biram Dah Abeid fustige la gestion économique de la Mauritanie et son rapport de soumission au Fonds Monétaire International. Il accuse les dirigeants de faire porter le fardeau de leurs malversations à la population, au prix d’une austérité socialement dévastatrice.

 Le Fonds Monétaire International (FMI) vient une nouvelle fois de « recommander » à la Mauritanie d’accélérer la suppression des subventions sur les hydrocarbures. Le parlementaire précise que, derrière le langage feutré de la diplomatie, l’institution lance un accusation brutale : « Vous n’êtes pas crédibles, avez failli au devoir de vérité et vos omissions se paient cher ». Le gouvernement, pour sa part, diffère sans débat à ces injonctions. « Le FMI ‘suggère’, et Nouakchott ‘exécute' », constate amèrement Biram Dah Abeid, s’interrogeant : « Que subsiste-t-il de la souveraineté et de la dignité nationale ? »

Une thérapie de choc qui « étrangle les moins nantis » au lieu de miser sur le FMI 

Les conséquences de ces réformes budgétaires sont, souligne-t-il, catastrophiques pour la majorité des Mauritaniens. « La rançon du redressement va générer un carburant onéreux, une alimentation et un transport hors d’atteinte des revenus modestes, bref une vie de privations appliquée au grand nombre ».

Il décrit un effet domino dévastateur : « Dès que le tarif du litre d’essence augmente, une chaîne entière de l’activité vacille puis s’écroule ». Dans un pays où « le salaire minimum ne permet pas de couvrir une semaine de dépenses essentielles », cette politique « revient à étrangler les moins nantis, littéralement ».

La corruption des élites, cause originelle de la crise

Le député renverse l’accusation : si le FMI impose sa rigueur, c’est en raison des « malversations, errements de gestion, détournements, conflits d’intérêts et autres dysfonctionnements dus à l’inconduite d’une élite corrompue ». Il cite deux « éléphants blancs » notoires : le projet Aftout Essahli (900 millions de dollars engloutis) et le port de Ndiago (400 millions injectés), symboles d’une gabegie nationale. Il dénonce un système pervers où « la socialisation du risque et la privatisation du profit huilent l’engrenage très rodé de la régression ».

Un appel à la résistance et à la responsabilité

« Nous ne rejetons pas la réforme mais en contestons l’aveuglement et la misanthropie sélective », précise l’élu. Il en appelle à un sursaut : « Dire non lorsque l’injonction étrangère contredit l’intérêt général des Mauritaniens tient à la fois de l’utilité publique et de la prudence comptable ».

Rappelant que « le FMI n’est pas le gouvernement », il conclut sur la vocation fondamentale de l’État : « Gouverner comporte, en priorité, l’obligation de protéger » les citoyens; non de leur « imposer la souffrance » pour des erreurs qu’ils n’ont pas commises.

L’article Mauritanie : la triple crise FMI, corruption et austérité sociale dénoncée par un élu est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

COP30 en Amazonie : l’ultime paradoxe climatique

11. November 2025 um 21:27

Ici, la forêt meurt en silence tandis que les discours résonnent sous les climatiseurs. Alors que 50 000 délégués se pressent à la COP30 de Bélem, le poumon vert de la planète exhale son dernier souffle, transformé en source de carbone. Un sommet climatique au cœur du drame : pari audacieux ou ultime provocation ?

Bélem, porte d’entrée d’une Amazonie martyrisée, accueille la grand-messe climatique. Ironie cruelle : les représentants du monde entier planchent sur la sauvegarde du climat dans une région où l’équivalent de la superficie du Maroc a été rayé de la carte entre 2004 et 2017. Le président Lula défend ce choix : « Nous voulons que les gens voient la réalité. » La réalité, la voici.

Les chiffres donnent le vertige. 43 millions d’hectares dévorés. 15,4% de la forêt brésilienne évaporée. Le sanctuaire mondial de la biodiversité – refuge des jaguars, dauphins roses et aigles harpies – se fragmente, brûle, recule. L’élevage intensif et l’orpaillage illégal creusent des plaies qui libèrent des millions de tonnes de carbone. Pire : la forêt amazonienne, naguère poumon de la planète, émet désormais plus de CO₂ qu’elle n’en absorbe. Un basculement historique.

La fièvre

Les eaux mêmes sont en surchauffe. Une étude récente de Science alerte : lors de la sécheresse de 2023, des lacs amazoniens ont atteint 41°C. Hécatombe de poissons et de dauphins d’eau douce. Des communautés entières, prisonnières de ces bouleversements, privées de nourriture et d’eau potable. Le dérèglement n’est plus une abstraction, c’est une réalité qui isole et affame.

L’urgence en héritage

Scott Denning, spécialiste du climat à l’Université du Colorado, tire la sonnette d’alarme : cette transformation remet en cause la capacité même des forêts tropicales à absorber nos excès de CO₂. Le temps n’est plus aux constats, mais à l’action. Alors que les négociations s’ouvrent dans l’antichambre du désastre, une question persiste : le monde saura-t-il écouter les derniers râles de l’Amazonie ?

L’article COP30 en Amazonie : l’ultime paradoxe climatique est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

La Tunisie sur la voie des 4 milliards : les IDE en hausse de 28%

11. November 2025 um 19:50

La Tunisie affiche une performance remarquable en matière d’investissements étrangers. Sur les neuf premiers mois de l’année 2025, le pays a attiré 2 588,7 millions de dinars (MD), enregistrant une hausse significative de 28,1 % par rapport à la même période de 2024, où les entrées s’élevaient à 2 020 MD. Ces chiffres, communiqués par l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA), placent la Tunisie sur la trajectoire de son objectif annuel de 3,4 milliards de dinars.

 

Principale force motrice de cette dynamique, les investissements directs étrangers (IDE) ont crû de 27,7 % pour atteindre 2 536 MD, contre 1 986,4 MD un an plus tôt. Cette croissance soutenue confirme l’attractivité renouvelée du pays auprès des investisseurs internationaux.

Les secteurs clés : industrie manufacturière et énergie verte

Le secteur des industries manufacturières conserve sa place de leader, avec 1 613 MD investis, soit une progression de 24,6 %. Cette performance s’explique notamment par la vitalité de la filière des composants automobiles et l’essor des véhicules électriques.

Parallèlement, le secteur de l’énergie connaît une envolée spectaculaire, avec 493,5 MD d’investissements, en hausse de 35 %. Cette envolée est principalement tirée par les projets dédiés aux énergies renouvelables et à l’hydrogène vert, particulièrement dans les régions de Kairouan et Sidi Bouzid.

Autre fait marquant : le secteur agricole, longtemps en retrait, connaît un bond exceptionnel. Les investissements y ont atteint 63,1 MD, contre seulement 19,2 MD en 2024. Cette métamorphose s’explique en grande partie par la concrétisation d’un projet néerlandais intégré de 50 MD dans la région de Haïcha (Gabès). Ce dernier associe agriculture sous serres, énergie géothermique et dessalement d’eau sur une superficie de 300 hectares.

Création d’emplois et répartition géographique

Hors secteur énergétique, 762 opérations d’investissement – comprenant 67 nouvelles créations et 695 extensions – ont généré 2 042,5 MD et 11 554 emplois directs.

Sur le plan géographique, plus de 61 % des IDE sont concentrés dans le Grand Tunis, avec 1 250,6 MD. La gouvernorat de Ben Arous arrive en tête, attirant à lui seul 328,2 MD.

Origine des investissements et stratégie d’attractivité

La France confirme son statut de premier investisseur en Tunisie, avec 639,9 MD, représentant 31 % des IDE hors énergie. Elle est suivie de l’Allemagne (294 MD), de l’Italie (242,4 MD), des Pays-Bas (153,7 MD) et des États-Unis (108,2 MD).

Interrogé par l’Agence TAP, le directeur central de la FIPA, Hatem Soussi, a attribué cet élan à la stratégie proactive d’attractivité du pays. « Nous avons notamment intensifié notre ouverture vers les entreprises chinoises, sud-coréennes et japonaises, à la recherche de nouveaux sites de production à proximité de l’Union européenne, suite à la fin annoncée des subventions chinoises pour les véhicules électriques en 2026 », a-t-il précisé. Plusieurs délégations chinoises ont d’ores et déjà effectué des visites de terrain, tandis que des projets sud-coréens et japonais dans les composants électriques sont entrés en phase de production.

Une ambition 2026 désormais réaliste

Fort de ces résultats, l’objectif de 4 milliards de dinars d’IDE pour 2026, inscrit dans le projet de loi de finances, apparaît désormais à sa portée. La Tunisie consolide ainsi sa position de plateforme stratégique en Afrique du Nord, résolument tournée vers les investissements industriels et énergétiques durables.

L’article La Tunisie sur la voie des 4 milliards : les IDE en hausse de 28% est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Tunisair vise la ponctualité à 90 % d’ici fin 2025, selon Rached Amri

11. November 2025 um 17:09

Alors que la compagnie nationale entame un timide redressement, le gouvernement dévoile des investissements structurants pour moderniser les infrastructures aéronautiques du pays, avec en ligne de mire un objectif de 90% de ponctualité.

La Tunisie prépare une transformation majeure de son paysage aérien. Au-delà de l’extension pharaonique de l’aéroport Tunis-Carthage, évaluée à 3 milliards de dinars, le ministre des Transports, Rachid Amri, confirme l’étude parallèle d’un nouvel aéroport à Bizerte. Une stratégie à deux vitesses pour capter la croissance du trafic régional.

Une cure de jouvence pour Carthage

Le projet d’extension de la plateforme existante est d’une ampleur inédite. Il s’agit ni plus ni moins que de faire passer sa capacité d’accueil de 5 à 18 millions de voyageurs annuels. Innovation notable : le ministre a annoncé la création d’une ligne de métro suspendu, un mode de transport moderne, qui reliera directement l’aéroport au centre-ville de Tunis, désenclavant le site.

Face à l’urgence et l’enjeu stratégique, le gouvernement a opté pour une procédure accélérée. Un contrat de gré à gré, formule « clé en main », est en préparation. L’Office de l’aviation civile a déjà planché sur les études de faisabilité, laissant présager un lancement rapide des travaux.

Tunisair : la lente remontée

En parallèle, le ministre a dressé un bilan en demi-teinte de la compagnie nationale, Tunisair. Si les plaintes des passagers – 3 000 recensées – illustrent une crise de confiance persistante, un timide mieux se dessine. Le taux de ponctualité des avions est passé de 42% au premier trimestre à 62% aujourd’hui. L’objectif affiché est ambitieux : atteindre 90% d’ici la fin de l’année.

La situation reste néanmoins fragile. Avec seulement 14 avions propres et 3 appareils loués en activité, la compagnie subit encore des pertes abyssales de 22 millions de dinars par mois. La solution ? L’acquisition prochaine de cinq avions supplémentaires en location-achat et la remise en état de deux autres. Le ministre Rached Laamari estime que l’équilibre financier sera atteint lorsque la flotte comptera 21 appareils opérationnels. Un plan de restructuration, attendu comme le messie, sera dévoilé fin d’année.

Un plan de sauvetage élargi

Cette stratégie de redressement ne se limite pas au ciel. Elle s’étend à l’ensemble des fleurons des transports publics. La Société nationale des chemins de fer (SNCFT), la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) et la Société tunisienne d’acconage (STAM) sont également concernées par des programmes de restructuration en profondeur.

L’article Tunisair vise la ponctualité à 90 % d’ici fin 2025, selon Rached Amri est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Emprunt obligataire Amen Bank : succès immédiat sur le marché

11. November 2025 um 15:38

MAC SA a confirmé lundi la clôture express de l’opération « Amen Bank Subordonné 2025-2 ».

Lancée hier auprès du grand public, cette levée de fonds de 100 millions de dinars a été intégralement souscrite en quelques heures seulement. Une performance qui témoigne de l’appétit des épargnants pour ce type de placement obligataire.

L’article Emprunt obligataire Amen Bank : succès immédiat sur le marché est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

CAN Maroc-2025 : Les visas électroniques désormais gratuits

11. November 2025 um 15:09

Le Comité Local d’Organisation de la CAN Maroc-2025 annonce une mesure majeure : les visas électroniques pour le Maroc sont désormais gratuits via l’application Yalla. Cette décision, prise en coordination avec les autorités marocaines et la Confédération Africaine de Football, concerne l’ensemble des supporters du tournoi.

L’obtention du FAN ID demeure obligatoire pour accéder aux stades de la compétition. Le traitement des demandes de visas électroniques et de FAN ID s’effectue simultanément sur la plateforme officielle accessible à l’adresse https://www.yallamorocco.ma, selon un communiqué publié mardi.

Pour faciliter les démarches, un service client dédié a été mis en place au +212 5 30 30 20 30. Ce service fonctionne en continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, avec une équipe disponible en trois langues : arabe, anglais et français. Les demandeurs peuvent également solliciter l’équipe support par courriel à l’adresse info@yallamorocco.ma.

Le comité d’organisation exprime sa gratitude aux supporters, médias, délégations et partenaires pour leur enthousiasme. Il réaffirme son engagement à garantir une expérience optimale pour tous les participants au tournoi.

L’article CAN Maroc-2025 : Les visas électroniques désormais gratuits est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Climat : le Maghreb en quête de financements lors de la COP 30

10. November 2025 um 17:19

Belém accueille dès ce lundi une nouvelle conférence internationale dédiée au climat (COP 30). Parmi les 146 délégations présentes, celles du Maghreb porteront les revendications de tout un continent africain. L’Afrique étant frappé de plein fouet par le dérèglement climatique.

Dix années se sont écoulées depuis la signature de L’Accord de Paris. Pourtant, l’Afrique du Nord demeure en première ligne face aux bouleversements environnementaux. Et ce, avec ses épisodes de sécheresse extrême, de crues dévastatrices et de montée des eaux. Un paradoxe cruel quand on sait que le continent ne génère même pas 4 % des émissions planétaires de gaz à effet de serre.

Reste alors en suspens la question cruciale du financement. Car, pour respecter les engagements pris à Paris, l’Afrique évalue ses besoins annuels à 1 300 milliards de dollars entre 2025 et 2030.

Dans ce contexte, les 45 États les moins avancés économiquement, majoritairement africains, réclament pour leur part une enveloppe de 220 milliards par an. Or, la précédente COP, qui se déroulait à Bakou en novembre dernier, s’était achevée sur des engagements financiers décevants pour les pays africains. L’édition brésilienne ne devrait pas modifier la donne. D’ailleurs, Ana Toni, qui préside cette COP 30, l’indique clairement : aucun nouvel objectif chiffré ne sera fixé. Le plafond de 300 milliards de dollars d’ici 2035 pour l’ensemble des pays en développement, validé lors de la COP 29, demeure donc la référence.

Retard du Maghreb sur les engagements

Quant à l’ONU Climat, elle recense seulement 10 signataires de L’Accord de Paris ayant actualisé leur stratégie de réduction des émissions pour l’horizon 2035; et ce, sur un total de 200 pays. Le Maghreb figure parmi les absents de cette liste.

Ainsi, l’Algérie avait présenté sa Contribution Déterminée au niveau National peu après 2015. Elle visait une baisse de 7 à 22 % de ses émissions d’ici 2030, conditionnée au soutien international reçu. Depuis, aucune mise à jour. L’économie algérienne reste tributaire des hydrocarbures, sans véritable feuille de route vers la décarbonation.

De son côté, le Brésil souhaite transformer cette rencontre en tremplin pour rehausser les ambitions climatiques mondiales. Tout en validant de nouvelles contributions nationales jusqu’en 2035. Ana Toni, administratrice de la COP 30, a d’ailleurs salué publiquement l’action marocaine, désignant Rabat, hôte de la COP 22 en 2016, comme un partenaire engagé.

Le royaume chérifien pilote effectivement deux initiatives continentales majeures : un programme de « cuisson propre » destiné à substituer les combustibles polluants par des alternatives durables: et la Mission 300, qui ambitionne d’électrifier 300 millions d’Africains supplémentaires avant 2030.

Une vulnérabilité géographique commune

Ces efforts n’effacent pas la réalité environnementale. Maroc, Algérie et Tunisie affrontent une aridification progressive de leurs territoires. Entre 1999 et 2002, la Tunisie a traversé sa pire sécheresse depuis le XVe siècle, selon le Fonds mondial pour la nature. Le stress hydrique chronique menace directement l’agriculture et le secteur touristique, deux piliers économiques régionaux. La géographie littorale aggrave les risques. Avec près de 1 835 kilomètres de côtes marocaines et 1 148 kilomètres tunisiennes exposées, la submersion marine pourrait engloutir jusqu’à 16 000 hectares de terres cultivables.

Toute progression dans la mise en œuvre des plans nationaux reste subordonnée aux transferts financiers promis par les nations industrialisées. Or, le contexte actuel joue en défaveur de l’action climatique : l’aide au développement diminue tant en Europe qu’aux États-Unis. La transition hors des énergies fossiles ne figure pas à l’agenda de Belém. Et les engagements de Bakou restent jugés largement insuffisants par les délégations africaines.

L’article Climat : le Maghreb en quête de financements lors de la COP 30 est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Justice sociale et taxation des pollueurs au cœur des enjeux de la COP 30 en Amazonie

10. November 2025 um 15:44

La question que tout le monde se pose à la veille de l’ouverture officielle de la COP 30 concerne les attentes que l’on peut placer en cette trentième conférence sur le climat. Sachant que 170 pays ont déjà confirmé leur présence à Belém, située en plein cœur de l’Amazonie. Néanmoins, une absence notable plane sur l’événement, celle des États-Unis, faisant l’effet d’une ombre au tableau.

Ce lundi marque le début des premières discussions par les pays sur la réduction de leurs gaz à effet de serre. Le Brésil, en tant que pays hôte, s’est engagé à réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre entre 59 et 67 % d’ici à 2035. Le pays organisateur souhaite également mettre en avant des thèmes qui ont été parfois peu étudiés lors des conférences précédentes. Ces thèmes incluent la question de la justice sociale mais aussi celle de la taxation des pollueurs.

Le président brésilien Lula avait d’ailleurs souligné qu’il ne souhaitait pas que cette COP 30 soit simplement une énième vitrine de bonnes idées. Il a plutôt insisté sur la nécessité de s’atteler à travailler concrètement pour tenter d’atteindre les objectifs qui ont été si souvent traités par le passé. Cette détermination est cruciale, alors que la COP 30 s’ouvre dans un contexte marqué par la montée du climatoscepticisme. Une tendance illustrée par l’absence confirmée du président argentin, Javier Milei.

Cette situation intervient dix ans après que Les Accords de Paris ont échoué à limiter le réchauffement climatique sous la barre des 1,5°C. L’enjeu n’est donc plus de fixer de nouveaux objectifs, mais bien d’atteindre ceux qui ont déjà été établis. Le secrétaire général des Nations-Unies a rappelé l’importance du moment en déclarant : « Nous nous trouvons à un moment décisif ».

L’article Justice sociale et taxation des pollueurs au cœur des enjeux de la COP 30 en Amazonie est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Les Tunisiens face à l’IA : entre prudence et curiosité

10. November 2025 um 14:32

Une majorité de Tunisiens observe l’essor de l’intelligence artificielle (IA) avec un mélange d’intérêt et de réserve. C’est ce que révèle un sondage national conduit en octobre 2025 par le cabinet Emrhod Consulting, de Nabil Bellâam. Et ce dans le cadre d’un forum scientifique consacré aux usages numériques émergents.

Relayée par nos confrères d’Express FM, l’étude, menée auprès de 1 200 personnes, dresse le portrait robot d’un public qui découvre encore l’IA, et donc loin d’en maîtriser les contours. Seuls 8 % des répondants déclarent l’utiliser régulièrement ou en comprendre le fonctionnement. Plus de la moitié (55 %) possèdent une connaissance de base. Tandis que 18 % se limitent à connaître le terme sans en saisir le sens. Et 18 % avouent n’en avoir jamais entendu parler.

Lorsqu’ils pensent à l’IA, 63 % des sondés y voient avant tout un outil de recherche d’informations. D’autres y perçoivent un moyen d’accélérer les tâches quotidiennes (27,7 %), ou une menace pour l’intelligence humaine (22 %). Les réseaux sociaux constituent le principal espace d’exposition à l’IA (43 %), suivis par les établissements d’enseignement (38 %).

Une confiance mesurée dans la machine

L’enquête souligne une confiance sélective : les Tunisiens privilégient encore l’humain dans les domaines jugés sensibles. En santé, 78 % affirment faire davantage confiance au jugement d’un médecin qu’à une décision issue d’un algorithme. À l’inverse, dans des secteurs plus techniques comme la traduction, 70 % se tournent vers les outils d’IA. L’équilibre reste fragile : 68 % des personnes interrogées se disent « modérément confiantes » dans l’intelligence artificielle, estimant que son évolution rapide rend difficile toute évaluation durable de ses impacts.

Des émotions contrastées

Face à l’essor de l’IA, les réactions varient. Près de 43 % des Tunisiens se disent indifférents. Alors que 32 % ressentent inquiétude ou anxiété. La curiosité n’est exprimée que par 9 %, mais atteint 41 % chez les citoyens les plus instruits et familiers de ces technologies. Seuls 7 % se montrent enthousiastes et 5 % se disent émerveillés par les capacités de l’IA.

Désinformation et dépendance : les craintes dominantes

Les principales appréhensions concernent les fausses informations générées par l’IA, la confusion entre réalité et contenu artificiel (57 %), ainsi que l’utilisation malveillante de ces technologies.

La perte de créativité humaine et la dépendance aux machines figurent également parmi les risques cités. Environ 42 % des sondés pensent que l’IA remplacera l’humain dans de nombreux métiers au cours des prochaines années.

Cependant, l’étude met en évidence un consensus autour de la nécessité d’un encadrement réglementaire et éducatif.

Ainsi, les participants plaident pour une réglementation claire des usages, une protection accrue des données personnelles; mais aussi un contrôle renforcé de l’accès des enfants à ces technologies. La prévention des dérives cybercriminelles figure aussi parmi les priorités évoquées.

Pour Nabil Bellâam, directeur d’Emrhod Consulting, « l’intelligence artificielle doit être envisagée comme un levier de progrès, mais elle exige une gouvernance responsable ». Il appelle à une stratégie nationale concertée, conciliant innovation, éthique et inclusion numérique.

L’article Les Tunisiens face à l’IA : entre prudence et curiosité est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Tunisie : lancement de la plateforme nationale de l’investissement au 1er trimestre 2026

10. November 2025 um 13:49

La TIA (Tunisie Investissement Agency) s’apprête à lancer sa Plateforme nationale de l’investissement au cours du premier trimestre 2026. Namia Ayadi, Présidente de l’instance, a annoncé cette nouvelle ce lundi.

Lors de son intervention dans l’émission « Youm Saïd » sur la Radio Nationale, Namia Ayadi a précisé que l’objectif central de cette nouvelle plateforme est de « numériser complètement les services que l’instance offre aux investisseurs ». Cette initiative vise à simplifier radicalement les démarches et à améliorer le climat des affaires en Tunisie.

Parmi les services clés que cette plateforme offrira, Mme Ayadi a cité :

  • La possibilité de déclarer un investissement à distance.

  • L’accès à une formation juridique pour les entreprises.

Ces outils réduiront les lourdeurs administratives et offriront un accompagnement plus efficace aux porteurs de projets, tant tunisiens qu’étrangers.

Par ailleurs, l’intervenante a souligné la dynamique positive que connaît l’investissement en Tunisie. Elle a révélé que le volume des investissements déclarés à l’échelle nationale, tous secteurs confondus, avait enregistré une hausse significative de 41,5 % à fin septembre 2025.

Fait marquant, cette croissance profite particulièrement aux régions de l’intérieur du pays. En effet, ces dernières captent 60 % des intentions d’investissement. Et les nouveaux projets représentent 77 % de ce total. Ce chiffre démontre une tendance prometteuse vers une décentralisation économique et un rééquilibrage régional.

L’article Tunisie : lancement de la plateforme nationale de l’investissement au 1er trimestre 2026 est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌