Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 14. Oktober 2025Haupt-Feeds

Initiative pour renforcer la résilience de l’archipel de Kerkennah

14. Oktober 2025 um 13:18

Promouvoir un développement urbain local durable, résilient et inclusif à travers l’innovation sociale et la valorisation du capital naturel, culturel et humain de l’archipel de Kerkennah. Tel est l’intitulé d’un accord signé à Tunis lundi 13 octobre 2025.

L’archipel de Kerkennah constitue une zone sensible, un «hotspot», non seulement en Tunisie mais également dans toute la région de la Méditerranée. Il fait partie des zones les plus affectées par les impacts des changements climatiques.

Cet archipel, riche par ses caractéristiques naturelles variées et sa biodiversité terrestre et marine, subit aujourd’hui d’importantes et graves perturbations climatiques susceptibles de menacer ces atouts précieux. Cette situation se répercute négativement sur la vie des habitants, tant sur le plan économique que social.

Il devient dès lors indispensable pour tous les acteurs locaux, en particulier les résidents de l’île, d’adopter de nouveaux comportements tenant compte de ces risques émergents, afin de renforcer l’adaptation et la résilience face aux changements climatiques.

Ce partenariat entre Onu-Habitat Tunisie et la Fédération tunisienne de l’environnement et du développement (FTED) est le fruit d’une collaboration initiée dans le cadre du projet «Résilience climatique et inclusion à Kerkennah», intitulé Soumoud, et mis en œuvre par Onu-Habitat Tunisie avec le soutien de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (Aecid).

L’initiative vise à renforcer la résilience des communautés face aux effets du changement climatique, à travers des actions concrètes basées sur la nature et co-construites avec les habitants. La signature du protocole d’accord marque une étape structurante, en réunissant des partenaires publics, privés et associatifs engagés dans le développement urbain durable du territoire, dans le cadre de la mise en œuvre de l’ODD 11 pour la Tunisie.

L’approche adoptée repose sur la création de synergies entre les acteurs locaux, les institutions publiques, la société civile et le secteur privé, avec une attention particulière portée à l’inclusion des groupes les plus vulnérables, notamment les femmes, les jeunes, les personnes migrantes et les pêcheurs traditionnels. Ensemble, les partenaires ambitionnent de faire de Kerkennah un laboratoire d’innovation territoriale, capable d’inspirer d’autres villes et îles de la Méditerranée.

I. B. (avec communiqué).

L’article Initiative pour renforcer la résilience de l’archipel de Kerkennah est apparu en premier sur Kapitalis.

Succès populaire de la 2e Ooredoo Padel Cup Samsung 2025

14. Oktober 2025 um 12:24

La deuxième édition de la Ooredoo Padel Cup Samsung s’est achevée de la meilleure façon le 12 octobre 2025 à Padel Connection, après neuf jours de compétition intense qui ont confirmé la montée en puissance de ce sport émergeant en Tunisie et dans le monde.

Ouvert le 4 octobre, le tournoi a réuni près de 1 000 participants, dont plusieurs joueurs internationaux, établissant de nouvelles références en matière de participation, de dotation et d’impact social.

Placée sous l’égide de la Fédération tunisienne de tennis (FTT), cette édition représentait la 25ᵉ étape du circuit fédéral national de padel et comprenait plusieurs catégories allant de P50 à P2000, ainsi que des catégories dédiées aux jeunes – U14 et U16 – pour encourager la nouvelle génération de talents.

L’événement a battu tous les records nationaux en proposant la plus importante dotation jamais attribuée dans un tournoi de Padel en Tunisie, soit 35 000 dinars tunisiens, attirant une élite d’athlètes et contribuant à professionnaliser davantage ce sport en pleine expansion.

Au-delà de la performance sportive, le tournoi s’est distingué par son engagement social et solidaire. Près de 28 000 dinars tunisiens issus des frais d’inscription ont été reversés à l’association Atamcs, dans le cadre du programme de responsabilité sociale d’entreprise de Ooredoo, Tounes T3ich, qui soutient des projets liés à la santé, à l’éducation et à la cohésion sociale dans tout le pays.

Cette édition a également coïncidé avec le mois d’Octobre Rose, période consacrée à la sensibilisation au cancer du sein, une cause à laquelle Ooredoo accorde une attention particulière dans le cadre de son engagement pour la santé des femmes.

À cette occasion, Mansoor Rashid Al-Khater, Ceo de Ooredoo Tunisie, a déclaré : «Ooredoo Padel Cup Samsung 2025 représente bien plus qu’une simple compétition sportive. Elle incarne notre vision d’une société solidaire, dynamique et tournée vers l’avenir. Cet événement a permis de rassembler athlètes, passionnés et citoyens autour de valeurs communes, tout en soutenant concrètement les plus vulnérables grâce à notre programme Tounes T3ich. Nous sommes extrêmement fiers de cette réussite et poursuivrons nos investissements dans des initiatives qui inspirent et renforcent la société tunisienne.»

Grâce à une «Prize Money» record et à la forte participation qu’elle a suscitée, cette édition a contribué à renforcer la position de la Tunisie sur la scène sportive régionale et à attirer un large intérêt médiatique, ouvrant la voie à de futurs événements d’envergure.

Le tournoi Ooredoo Padel Cup Samsung 2025, a couronné les champions suivants :

• Catégorie P2000 Hommes : Mehdi Elloumi et Janvier Redondo ;

• Catégorie P2000 Femmes : Dorra Chemli et Arianda Canellas.

Alors que la pratique du padel connaît une croissance spectaculaire en Tunisie et à travers le monde, Ooredoo confirme son rôle moteur dans la promotion de cette discipline, le développement des talents locaux et la valorisation d’un mode de vie sain et actif. En conjuguant excellence sportive et responsabilité sociale, cette édition illustre l’engagement durable de Ooredoo en faveur du sport, de la jeunesse et du progrès social en Tunisie.

L’article Succès populaire de la 2e Ooredoo Padel Cup Samsung 2025 est apparu en premier sur Kapitalis.

Le grand absent de Charm El-Cheikh

14. Oktober 2025 um 11:35

Lundi 13 octobre 2025, à Charm El-Cheikh, en Égypte, une vingtaine de chefs d’État étaient réunis sous les projecteurs du monde entier. Les caméras fixaient leurs visages, les micros guettaient leurs paroles, les discours parlaient de paix, d’équilibre et d’avenir. Et pourtant, sur cette scène saturée de puissances, un absent régnait en maître. Il n’était pas là — et cependant, il était partout. Dans l’air que chacun respirait, dans les regards échangés, dans les silences lourds de prudence. Son ombre s’étendait d’un bout à l’autre de la tribune, occupant l’espace tout entier, au point d’établir, à lui seul, un équilibre face aux vingt présences officielles. C’est le peuple palestinien.

Khemais Gharbi *

Il y avait certes Mahmoud Abbas, le fantomatique président de l’Autorité palestinienne, mais il ne représente plus aujourd’hui que lui-même et une poignée de carriéristes corrompus méprisés par l’écrasante majorité des Palestiniens. Et ce sont ces derniers qui étaient au cœur des conversations à Sharm El-Cheikh, dans les arrière-pensées, dans les calculs comme dans les hésitations.

Invisible, mais omniprésent, le peuple palestinien pesait autant que tous les dirigeants réunis, car c’est autour de lui, de sa cause, de son nom — ou de son silence — que tout gravitait.

Ce géant invisible avait convoqué les puissants sans envoyer d’invitation. Il les avait forcés à se rassembler autour de son absence, à reconnaître, malgré eux, qu’il demeurait — encore et toujours — le centre du monde tant que ses droits ne sont pas rétablis.

Une présence éclatante

C’est un fait rarissime : le monde a été convoqué par un absent, dont la présence est si éclatante qu’aucun protocole n’a pu la contenir.

Il planait au-dessus d’eux comme une conscience, comme une lumière qu’on ne peut éteindre. Il habitait leurs mots, leurs silences, leurs regards fuyants.

Son sacrifice force l’admiration du monde entier. Depuis des décennies, il endure l’injustice, la faim, le siège et les bombardements, sans jamais renoncer à la terre qu’il aime, ni aux valeurs qu’il incarne.

Sa résistance n’est pas seulement celle des armes, mais celle d’un peuple entier qui refuse de plier, qui se relève toujours, qui transforme la douleur en courage. 

Chaque maison détruite devient serment, chaque deuil devient drapeau, chaque enfant, promesse de survie. Il affronte l’impossible avec la même détermination que les grands peuples de l’Histoire, et son sang versé ne réclame ni vengeance ni oubli — mais justice et liberté.

C’est cette fidélité obstinée à la dignité humaine qui fait de lui un symbole universel, redouté par ceux qui tuent, respecté par ceux qui espèrent.

Hier, le monde a célébré, sans le dire, la puissance silencieuse d’un peuple qu’on croyait effacé — et qui, par sa seule endurance, a contraint les puissants à s’incliner devant son ombre.

Son image plane déjà sur ces lignes, comme elle planait hier sur la scène de Charm El-Cheikh.

Un nouveau leadership palestinien

Mais que nul n’en doute : le grand absent, c’était la résistance palestinienne — présente dans chaque conscience, immense dans son silence, victorieuse dans son absence.

Un analyste politique expliquerait cette absence par la difficulté de trouver aujourd’hui un représentant légitime du peuple palestinien, qui soit acceptable sur les plans intérieur et extérieur. Le Hamas comme l’OLP et l’Autorité palestinienne installée à Ramallah ayant perdu toute crédibilité aux yeux des Palestiniens eux-mêmes, il va peut-être falloir œuvrer aujourd’hui pour l’avènement d’un nouveau leadership légitime, capable d’unifier les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie autour d’un projet national qui conjugue libération et paix, résistance intérieure et reconnaissance extérieure, et ce dans le cadre d’une solution à deux Etats, seule issue raisonnable et encore possible au conflit israélo-palestinienne qui dure depuis 1948.     

* Ecrivain et traducteur.  

L’article Le grand absent de Charm El-Cheikh est apparu en premier sur Kapitalis.

Soudan | Des mercenaires colombiens forment des enfants-soldats

14. Oktober 2025 um 10:39

Selon une enquête du journal britannique The Guardian, des centaines de mercenaires colombiens sont impliqués dans la guerre en cours au Soudan, combattant aux côtés des Forces de soutien rapide dirigés par Mohamed Hamdan Dogolo dans le cadre de la guerre civile qui les oppose à l’armée soudanaise. Ces mercenaires entraînent aussi des enfants soudanais au combat, dans l’un des épisodes les plus tragiques de cet interminable conflit depuis son déclenchement il y a plus de deux ans.

Imed Bahri

Le Guardian rapporte que des photographies de ces enfants soldats ont été prises dans le camp de Zamzam, le plus grand où sont parqués les déplacés du Soudan.

L’un des mercenaires colombiens, utilisant le pseudonyme de Carlos, a déclaré s’être rendu au Soudan début 2025 après avoir signé un contrat mensuel de 2 600 dollars par l’intermédiaire d’agents de sécurité soupçonnés d’être liés à un pays de la région.

Après une série de voyages à travers l’Europe, l’Éthiopie et la Somalie, il est arrivé à Nyala, capitale de l’État du Darfour-Sud, devenue une plaque tournante pour les mercenaires colombiens travaillant pour les Forces de soutien rapide.

«La guerre, c’est du business»

«La guerre, c’est du business», déclare Carlos, ajoutant que la première mission des mercenaires colombiens consiste à former des recrues soudanaises dont la plupart étaient des enfants qui n’avaient jamais porté d’armes auparavant. Il  ajoute : «Nous leur avons appris à utiliser des fusils, des mitrailleuses et des lance-roquettes avant de les envoyer au front. Nous les avons entraînés à mourir».

Comble du cynisme, il décrit l’expérience comme horrible et folle tout en précisant: «Malheureusement, c’est la guerre!». Le Colombien participe à une entreprise criminelle mais fait semblant de déplorer la situation ! 

Selon l’enquête du journal britannique, l’unité militaire à laquelle Carlos était affecté a finalement été envoyée dans la ville assiégée d’El- Fasher, décrit comme le pire champ de bataille du Soudan et le dernier grand bastion militaire dans la région du Darfour occidental. 

Aucune aide humanitaire n’est parvenue à El- Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, depuis près de 18 mois, tandis que les Nations Unies confirment que des centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions de quasi-famine, les enfants se nourrissant de criquets et de fourrage pour survivre.

La pire crise humanitaire au monde

Cela s’inscrit dans le contexte d’une guerre qui a coûté la vie à quelque 150 000 personnes et contraint 13 millions de personnes à fuir, dans ce qui est décrit comme la pire crise humanitaire et de déplacement au monde.

Carlos, qui a quitté le service militaire de son pays il y a plus de cinq ans, a partagé des photos et des vidéos avec le Guardian et le journal colombien La Silla Vacia, montrant des mercenaires colombiens entraînant des recrues soudanaises ou sur des positions de combat au Darfour.

Une image montre des adolescents tenant des fusils et souriant à la caméra, tandis que d’autres images montrent des tirs nourris dans des quartiers détruits d’El-Fasher, avec des mercenaires parlant en espagnol de leurs camarades blessés.

Le président colombien Gustavo Petro a décrit le phénomène du mercenariat comme «un commerce qui transforme les hommes en marchandises pour tuer», s’engageant à l’interdire. Il a toutefois reconnu que les conditions économiques et sociales des soldats retraités les rendent vulnérables aux tentations financières.

L’armée colombienne contraint ses soldats professionnels à prendre leur retraite vers 40 ans, avec de maigres pensions et des opportunités de développement professionnel limitées, les poussant à rejoindre des sociétés de sécurité privées.

Elizabeth Dickinson, analyste principale pour la Colombie à l’International Crisis Group, confirme que ces entreprises ne se limitent plus aux retraités, elles recrutent désormais des soldats encore en activité dans les zones pauvres, leur offrant des milliers de dollars par mois via des applications comme WhatsApp.

Le Guardian attribue le phénomène du mercenariat au long conflit interne en Colombie qui a laissé un excédent de combattants expérimentés dont beaucoup ont été formés par l’armée américaine. Ce pays d’Amérique du Sud est l’un des plus grands exportateurs de mercenaires.

Selon le Guardian, Carlos a récemment quitté le Soudan en raison de problèmes de salaire, affirmant que 30 de ses collègues étaient partis avec lui mais en même temps, des avions arrivaient avec de nouveaux mercenaires pour les remplacer.  Il reconnaît toutefois que son travail de mercenaire n’est ni légal ni honorable, ajoutant: «Nous y allons pour l’argent, rien de plus».

Bien que le phénomène des mercenaires ait disparu des champs de bataille mondiaux pendant la majeure partie du XXe siècle, le journal britannique confirme qu’il a commencé à faire un retour rapide au cours du siècle actuel.

Une sombre résurgence

Sean Mavity, expert américain en mercenaires, déclare: «C’est le plus vieux métier du monde. Nous revenons à une époque proche du Moyen Âge où les riches pouvaient posséder des armées privées et se comporter comme des superpuissances». Il ajoute que le recours aux mercenaires offre aux États un «déni plausible» qui leur permet de contourner le droit international et d’échapper à la responsabilité des violations. «Lorsque des mercenaires sont capturés ou tués, ils peuvent tout simplement être désavoués», précise-t-il. 

Au cœur de cette sombre résurgence, le Soudan est aujourd’hui devenu une arène tragique où commerce et sang se croisent, où les guerres deviennent des entreprises rentables et où les enfants deviennent du carburant.

L’article Soudan | Des mercenaires colombiens forment des enfants-soldats est apparu en premier sur Kapitalis.

‘‘Sangoma, le guérisseur’’ | Roman de la chute et de la transformation

14. Oktober 2025 um 08:12

Publié aux éditions Hkeyet à Tunis, ‘‘Sangoma, le guérisseur’’ a été présenté ces dernières semaines à Tunis lors d’une série de rencontres publiques, à l’Institut Français de Tunisie, à la librairie Mille Feuilles – La Marsa, puis à Al-Kitab – Mutuelleville. Autant de moments de partage intenses avec les lecteurs autour d’un livre né du croisement entre la médecine, la fatigue, le burn-out et le besoin de transformation intérieure. L’auteur de ce roman, médecin de son état, parle de son expérience avec ce premier roman.  

Dr Hichem Ben Azouz *

J’ai écrit ‘‘Sangoma’’ comme on traverse un continent. Le roman est né en Afrique du Sud dans les couloirs d’un hôpital, Entre deux patients, au contact du silence, de la mort et de l’épuisement des soignants. Puis il est devenu, page après page, une traversée initiatique de Cap Angela en Tunisie à Cape Agulhas en Afrique du Sud, les points les plus éloignés du continent africain, décrite ici comme une blessure vivante, pour raconter la chute d’un jeune médecin tunisien qui fuit son propre épuisement, son pays et cherche, au-delà du désespoir, une forme de guérison.

Ce voyage à travers l’Afrique est autant géographique qu’intérieur. Il questionne la frontière entre soigner et se soigner, entre chuter et renaître.

Soigner et se soigner, chuter et renaître

Le roman s’inscrit dans ce que Carl Gustav Jung appelait «le mythe du soignant blessé», cette idée que celui qui soigne les autres porte souvent en lui sa propre blessure, et que c’est en la traversant qu’il apprend à guérir les autres.

‘‘Sangoma’’ est un roman de la fracture, mais aussi de la transmutation. Il plonge dans la fêlure du corps médical et dans celle du monde, tout en cherchant un autre souffle qui relie et réinvente le soin quand tout semble perdu.

Le livre s’inspire de la médecine narrative (Rita Charon), de la pensée décoloniale (Frantz Fanon), et de la sagesse africaine du Ubuntu. Les tambours africains y résonnent avec le jazz de Abdullah Ibrahim. Les morts y parlent encore, comme chez Toni Morrison. Et la lumière surgit souvent au milieu des ténèbres.

«Il y a une fracture dans tout homme exilé. Mais après la chute, cette fracture peut devenir souffle. Et ce souffle, un nom qui revient.» Ce mantra traverse tout le roman. Il dit qu’il est possible de renaître de la chute, de transformer l’épuisement en lumière. À travers Slim, le médecin protagoniste, ‘‘Sangoma’’ parle de tous ceux qui tombent, soignants, artistes, exilés et qui cherchent encore à tenir debout.

Hichem Ben Azouz dédicaçant son roman.

Épuisement et fuite des médecins

Lors des rencontres à Tunis, beaucoup de médecins et de soignants présents ont évoqué, avec émotion, leur propre lassitude, leur sentiment d’être à bout de souffle dans un système de santé sous tension. Certains y ont reconnu la métaphore de leur vie quotidienne. Celle d’une vocation qui vacille entre épuisement, désenchantement et exil.

Aujourd’hui, alors que de nombreux médecins tunisiens et africains quittent leur pays, ‘‘Sangoma’’ résonne comme une parabole sur ce mal du soin. Comment continuer à soigner dans un monde qui ne soigne plus ses soignants ?

Les rencontres autour du roman ont montré que ‘‘Sangoma’’ touche un public large. Des médecins, lecteurs, étudiants, écrivains, mais aussi des personnes simplement sensibles à la fatigue du monde. Chaque échange a confirmé qu’il ne s’agit pas d’un roman médical, mais d’une quête humaine et poétique, universelle dans son désarroi et son espérance. À la librairie Mille Feuilles, les lecteurs ont parlé d’un «livre qui brûle et apaise à la fois». À Al-Kitab, un lecteur a parlé d’un «voyage intérieur et africain, d’une beauté troublante».

Plus qu’une fiction, ‘‘Sangoma, le guérisseur’’ est une invitation à repenser le soin, non comme un acte technique, mais comme une traversée du corps et du monde. C’est aussi un hommage aux soignants, aux patients, à l’Afrique, à ses langues, à ses paysages, à ses guérisseurs, et à la mémoire qu’ils portent. Et au-delà, une méditation sur la chute et la transformation personnelle, collective, spirituelle.

* Médecin, écrivain et cinéaste (Johannesburg- Tunis)

L’article ‘‘Sangoma, le guérisseur’’ | Roman de la chute et de la transformation est apparu en premier sur Kapitalis.

‘‘Le défilé des guerrières’’ rend hommage au courage des femmes face au cancer du sein

14. Oktober 2025 um 07:25

Elles ont traversé l’épreuve du cancer du sein, ou sont en plein combat. Certaines ont perdu un sein, d’autres leurs cheveux, d’autres encore leurs repères. Mais toutes ont gagné une chose essentielle : une force que rien ne peut effacer.

Ce sont les «guerrières» qui défileront et parleront de leurs expériences respectives, le dimanche 19 octobre 2025 à 18h30 au Radisson Blu Tunis, lors de la 4e édition du “Défilé des guerrières”, organisé par le magazine ‘‘Femmes Maghrébines’’, dans le cadre de la 12e campagne de l’Octobre Rose.

Ce défilé-spectacle a été conçu comme une célébration de la vie, du courage et de la dignité, ce défilé met en lumière des femmes touchées par le cancer du sein qui choisissent de monter sur scène pour porter un message vital : «Le dépistage précoce sauve des vies.»

À travers la mode, la musique et la scène, “Le défilé des guerrières’’ célèbre la force, la beauté et la résilience de ces femmes inspirantes, tout en portant un message fort de solidarité et d’espoir.

Depuis 12 ans, ‘‘Femmes Maghrébines’’ s’engage dans la lutte contre le cancer du sein à travers la campagne Octobre Rose, alliant information, sensibilisation et soutien. Mais depuis quatre ans, le magazine a décidé d’aller plus loin. Pour lutter contre le désintérêt et le refus de penser à la maladie ou encore le manque de réflexes de dépistage, et il fallait donc sensibiliser autrement.

C’est ainsi qu’est né le ‘‘Défilé des guerrières’’ : un format inédit, émotionnel et impactant, où les combattantes du cancer montent sur le podium ; non pour défiler, mais pour témoigner, raconter et inspirer.

Il s’agit d’interpeller un public large, parfois silencieux, souvent concerné, mais trop souvent passif. Femmes, hommes, jeunes ou moins jeunes : personne n’est à l’abri, et tout le monde peut agir.

I. B.

L’article ‘‘Le défilé des guerrières’’ rend hommage au courage des femmes face au cancer du sein est apparu en premier sur Kapitalis.

Gestern — 13. Oktober 2025Haupt-Feeds

Yazid Mansouri | L’espérance est prête pour la Ligue des champions

13. Oktober 2025 um 13:23

Alors que des voix s’élèvent parmi les supporters de l’Espérance de Tunis pour douter des capacités de leur club à jouer les premiers rôles dans la Ligue des Champions de la CAF, lui prédisant même une élimination prématurée de la compétition, le directeur sportif du club Sang et Or, Yazid Mansouri, se montre plus rassurant.

L’actuel effectif du club de Bab Souika lui permet de jouer pour la Ligue des champions de la CAF, a-t-il déclaré, dans une conférence de presse, dimanche 12 octobre 2025, tout en admettant que la limitation du nombre de joueurs étrangers sur le terrain à quatre lors des matches de championnat a handicapé le club champion de Tunisie ce qui explique l’écart de performances constaté entre les compétitions locale et continentale.

Yazid Mansouri a, par ailleurs, indiqué qu’il a validé le recrutement des deux attaquants Kouceila Boualia (Algérie) et Florian Danho (France) lorsqu’il a été consulté à leur sujet.

Il a, en revanche, reconnu que les négociations avec le milieu de terrain nigérian Onuche Ogbelu, pièce maîtresse du dispositif mis en place par le coach Maher Kanzari, sont difficiles et que des efforts sont actuellement menés pour le convaincre ainsi que d’autres joueurs en fin de contrat, de rempiler.

Sur un autre plan, le directeur sportif de l’EST a fait savoir que le club a mis en place des commissions composées de techniciens pour le suivi des binationaux, des joueurs prêtés aux autres clubs, des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 ainsi que des joueurs évoluant dans les académies de plusieurs pays africains, de manière à dénicher les talents susceptibles d’enrichir l’effectif de l’équipe A.

I. B.

L’article Yazid Mansouri | L’espérance est prête pour la Ligue des champions est apparu en premier sur Kapitalis.

Jendouba | Découverte du corps d’une femme noyée dans l’oued Dzira  

13. Oktober 2025 um 12:56

Les unités de la Protection civile ont découvert ce lundi 13 octobre 2025 le corps d’une femme native de 1969 qui avait été emportée par les eaux de l’oued Dzira, près du complexe agricole El-Koudia, dans la délégation de Bousalem, gouvernorat de Jendouba.  

Le corps a été découvert à proximité d’un chantier pour l’installation d’un ouvrage hydraulique, précise la Protection civile qui s’est fait aider dans ses recherches par des gardes forestiers et des volontaires parmi les habitants du douar Essaqi, à El-Koudia, qui ont retrouvé le corps de la victime dans le lit de la rivière.

La victime avait tenté de sauver ses quatre brebis qui risquaient d’être emportées par les eaux de la rivière lorsqu’elle a subi elle-même le même sort.

La rivière était houleuse après les fortes pluies tombées dimanche soir dans la région et qui ont causé des inondations dans la délégation de Thibar, située à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Béja.

I. B.

L’article Jendouba | Découverte du corps d’une femme noyée dans l’oued Dzira   est apparu en premier sur Kapitalis.

La Tunisie achète 100 000 tonnes de blé tendre   

13. Oktober 2025 um 12:22

L’Office des céréales de Tunisie a lancé, Le 10 septembre 2025, un appel d’offres pour l’achat de 100 000 tonnes de blé tendre toutes origines, qui ont été achetées à Bunge au prix de 254,58 dollars la tonne, au comptant et avec transport, rapporte ce lundi 13 octobre le site spécialisé Ukragroconsult.

Bunge a présenté l’offre la moins-disante. D’autres soumissionnaires ont fait des offres plus élevées : Ameropa à 259,85 dollars; Casillo à 259,97 dollars ; et d’autres encore à plus de 260 dollars.

Selon les termes de l’appel d’offres, les expéditions se dérouleront en quatre lots de 25 000 tonnes, du 5 novembre au 15 décembre, selon l’origine.

I. B.

L’article La Tunisie achète 100 000 tonnes de blé tendre    est apparu en premier sur Kapitalis.

Pollution à Gabès | Pas encore de solution en vue

13. Oktober 2025 um 12:04

Des militants tunisiens ont appelé dimanche 12 octobre 2025 à la fermeture des installations de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès, dans le sud-est de la Tunisie, suite aux protestations massives provoquées dans la région par les dizaines de cas d’intoxication par les gaz toxiques rejetés dans l’air par l’usine d’engrais appartenant à l’Etat. Mais l’Etat n’a pas encore expliqué ce qu’il compte apporter comme solution à ce problème qui préoccupe désormais tous les Tunisiens.   

Latif Belhedi

Dans une pétition, 25 associations, dont la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), ont appelé au «démantèlement des unités polluantes et à la mise en place d’un modèle de développement régional alternatif pour ralentir la pollution et la mortalité», par allusion aux atteintes cancéreuses, respiratoires et autres dont souffrent les riverains de l’usine.

La pétition évoque les «cas d’asphyxie chez 69 enfants et élèves et quatre femmes» dans le quartier de Chatt Essalem à Gabès, suite à «des fuites de gaz toxiques mortels provenant du GCT, dont les émissions se sont intensifiées depuis début septembre».

Vendredi et samedi, des centaines d’habitants se sont rassemblés près de l’usine du GCT pour protester contre ses émissions polluantes, après la diffusion de vidéos montrant des enfants en détresse respiratoire dans une école locale.

Des revendications légitimes

Il s’agissait de «manifestations pacifiques», a déclaré à l’AFP Khayreddine Debaya, militant de longue date du collectif Stop Pollution à Gabès. Il a expliqué qu’il y avait eu des «affrontements jusqu’à minuit» après que «la police a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène». Des routes ont été bloquées et des individus ont tenté d’incendier une partie du bâtiment du GCT, selon les médias locaux.

Le conseil local de Gabès a déclaré dimanche soutenir les revendications «légitimes» des manifestants et a appelé au «démantèlement des usines chimiques polluantes», tout en critiquant les «actes de vandalisme et de violence», par allusion à l’incendie survenu dans le siège régional du GCT dans la nuit du samedi et dimanche et qui, selon toute vraisemblance, a été provoqué par des citoyens en colère.

Le président tunisien, Kaïs Saied, a annoncé samedi l’envoi d’une équipe d’urgence des ministères de l’Industrie et de l’Environnement pour suivre de près la situation et prendre les mesures nécessaires pour remédier à la situation.

Debaya a critiqué la décision du président, affirmant qu’il était temps de «prendre des décisions, et non d’envoyer des commissions».

Les mines de phosphate sont la principale ressource naturelle de la Tunisie, mais depuis des années, les militants alertent sur la pollution causée par le GCT, qui déverse ses déchets gazeux et solides directement dans l’environnement.

Les autorités sont tiraillées entre leurs efforts pour développer ce secteur stratégique et leur promesse de 2017 de fermer progressivement l’usine de Gabès, sans faire le moindre pas en ce sens.

Le militant écologiste Firas Nasfi a affirmé ce lundi que les mouvements de protestation menés par les habitants de Gabès contre la détérioration alarmante de la situation environnementale «sont pacifiques et se poursuivront», ajoutant que l’a tentative d’incendie et de saccage du siège régional du GCT reste un «acte isolé et ne représente qu’une minorité parmi les manifestants».

Un air saturé de vapeurs chimiques

Intervenant sur les ondes de Jawhara FM, Firas Nasfi a insisté sur la gravité de la pollution causée par les unités industrielles du complexe chimique, tout en soutenant les revendications des habitants qui exigent l’arrêt immédiat des unités polluantes et leur démantèlement.

L’activiste a évoqué la situation dramatique des habitants du quartier Chatt Essalem, qui vivent quotidiennement dans un air saturé de vapeurs chimiques, les empêchant de respirer un air pur. «Les équipements du complexe sont obsolètes, en fin de vie, et ne peuvent plus empêcher les fuites de gaz toxiques», a-t-il déploré, tout en dénonçant l’absence totale des autorités locales et régionales, puisqu’aucune visite officielle n’a été enregistrée jusque-là pour constater l’ampleur de la crise et proposer des solutions concrètes.

Avec agences.

L’article Pollution à Gabès | Pas encore de solution en vue est apparu en premier sur Kapitalis.

Appel au retrait de la nationalité tunisienne aux juifs tunisiens servant dans l’armée israélienne  

13. Oktober 2025 um 11:03

Elyes Kasri, ancien ambassadeur de Tunisie au Japon et en Allemagne, appelle les autorités tunisiennes à retirer la nationalité aux juifs tunisiens portant également la nationalité israélienne, et qui servent dans l’armée de l’Etat hébreu.

Dans un post Facebook publié ce lundi 13 octobre 2025, le diplomate a relevé l’acharnement violent avec lequel la majorité des Israéliens traitent les Palestiniens et cherchent à les chasser de leurs terres pour construire le Grand Israël. Il a aussi relevé une caractéristique de la société israélienne qui considère tous ses membres comme des soldats mobilisés dans des unités de combat et de réserve, constatant au passage que les soldats israéliens d’origine arabe montrent une grande sauvagerie envers les Arabes, comme lors de l’arrestation en haute mer des membres de la Global Sumud Flottilla, un convoi humanitaire visant à lever le blocus imposé par l’armée israélienne aux deux millions de Palestiniens «emprisonnés» dans la bande de Gaza et soumis depuis deux ans à des bombardements massifs.      

Face à cette situation, il est devenu urgent de «retirer la nationalité tunisienne à quiconque porte également la nationalité israélienne, qu’il soit résident en Palestine occupée ou qu’il vive dans un troisième pays en Europe ou en Amérique et se considère lui-même comme un soldat de l’entité sioniste», préconise Elyes Kasri.

«Même l’administration du président Trump a pris conscience du danger que constitue cette cinquième colonne et commence à réagir favorablement à la campagne visant à interdire la détention de plusieurs nationalités et le service militaire sous la bannière d’un Etat étranger», a aussi expliqué le diplomate. Et d’ajouter : «Cette mesure souveraine n’a rien à voir avec la suspicion d’antisémitisme car elle préserve la souveraineté nationale et lui évite toute infiltration et exploitation criminelle, surtout lorsque celle-ci atteint le niveau de crimes de guerre et contre l’humanité».  

I. B.

L’article Appel au retrait de la nationalité tunisienne aux juifs tunisiens servant dans l’armée israélienne   est apparu en premier sur Kapitalis.

‘‘Mémoire de la main’’ | Exposition de sculptures à TGM Gallery

13. Oktober 2025 um 09:59

TGM Gallery, à La Marsa, propose aux amateurs de la sculpture sur divers supports une exposition collective intitulée ‘‘Mémoire de la main’’ qui sera ouverte au public du 18 octobre au 30 novembre 2025.

L’exposition réunira des œuvres de célèbres artistes ayant manqué le développement de la sculpture en Tunisie depuis les pionniers dans les années 1960-1970, tels Hedi Selmi et Hechmi Marzouk, mais aussi, leurs continuateurs qui ont poussé cet art et ses techniques dans de nouvelles voies, tels Sahbi Chtioui, Mohamed Ghassan, Mohamed Bouaziz, Najet Ghrissi, Omar Bey, Noutayel Belkadhi, Rym Karoui, Majed Zalila, Seif Ben Hammad et Mehdi Cherif.

Ces artistes taillent le bois, polissent le marbre, martèlent le fer, coulent le bronze, s’inscrivant dans la tradition du plus noble des arts, la sculpture, qui honora les dieux et les rois. Ils sculptent un univers, une histoire, des mythes, des symboles et des célébrations.

«La sculpture, dans l’histoire de l’art en Tunisie, n’est pas la forme plastique la plus développée. Exigeante, elle demande des Vulcains, mais aussi des poètes, des tailleurs de force mais aussi des rêveurs», lit-on dans la présentation de l’exposition. On y lit aussi : «Les sculpteurs que nous avons réunis pour cette exposition tracent par le burin et le feu, le maillet et le ciseau, l’évolution de cet art en Tunisie. Ils ont réalisé des monuments urbains, des fresques, des bustes, balisant les cités, personnalisant les bâtiments, honorant les personnages célèbres. Leur approche est souvent différente, leur technique également. Mais à eux tous ils offrent un panorama exhaustif de cet art relativement moins connu.»

L’article ‘‘Mémoire de la main’’ | Exposition de sculptures à TGM Gallery est apparu en premier sur Kapitalis.

Israël lance une campagne pour manipuler la Génération Z

13. Oktober 2025 um 09:05

Incontestablement, les jeunes incarnent la catégorie qui s’oppose le plus au génocide que perpètre Israël à Gaza depuis deux ans et ils le font vigoureusement partout dans le monde y compris aux États-Unis (pays dont le soutien est vital pour l’État hébreu) aussi bien dans les manifestations, sur les campus universitaires ou encore sur les réseaux sociaux. Soucieux de ne pas perdre la bataille de l’opinion publique et inquiet que les générations américaines montantes ne deviennent anti-israéliennes, le ministère israélien des Affaires étrangères a lancé une campagne d’envergure avec pour cible principale la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2012). Et ce dans le cadre de la «Hasbara», un terme qui renvoie aux stratégies de communication et de propagande de l’État d’Israël à destination de l’étranger.

Imed Bahri

Ynet (journal électronique relevant du journal israélien Yediot Aharonot) a révélé que le ministère israélien des Affaires étrangères avait lancé l’une de ses plus importantes campagnes de diplomatie publique aux États-Unis depuis le début de la guerre à Gaza, en y allouant un budget colossal. 

Dans leur enquête, Daniel Edelson et Raphael Kahan affirment que le ministère des Affaires étrangères a alloué un budget d’environ un demi-million de shekels (145 millions de dollars) à une campagne visant à influencer l’opinion publique américaine. Le groupe cible de la campagne est principalement la jeune génération, dite Génération Z, par l’intermédiaire des entreprises américaines, des influenceurs actifs sur les réseaux sociaux et des technologies d’intelligence artificielle telles que ChatGPT.

Le terme Génération Z désigne les personnes nées entre le milieu des années 1990 et le début de la deuxième décennie du XXIe siècle. Selon le Pew Research Center, cette période s’étend généralement de 1997 à 2012.

Manipulation des contenus numériques

Des documents soumis au ministère américain de la Justice en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (Fara) ont révélé les détails de la campagne. D’après Ynet, Israël a passé un contrat avec la société américaine Clock Tower, dirigée par Brad Parscale, ancien directeur de campagne du président Donald Trump. 

Brad Parscale est actuellement stratège en chef du Salem Media Group, un réseau médiatique chrétien conservateur qui possède des stations de radio à travers les États-Unis. En avril, il a annoncé que Donald Trump Jr. et Lara Trump étaient devenus les actionnaires majoritaires de sa société.

Selon l’enquête, la campagne sera mise en œuvre en collaboration avec Havas Media par l’intermédiaire du bureau de la publicité du gouvernement israélien. Elle se concentrera fortement sur le contenu numérique, plus de 80% du contenu étant dédié à la génération Z sur des plateformes telles que TikTok, Instagram, YouTube et les podcasts.

Cette campagne intervient dans un contexte de déclin du soutien public à Israël aux États-Unis, en particulier chez les jeunes. Un sondage Gallup de juillet a montré que seulement 9% des Américains âgés de 18 à 34 ans soutiennent les opérations militaires israéliennes à Gaza.

Un autre sondage réalisé par le ministère israélien des Affaires étrangères a révélé que 47% des Américains pensent qu’Israël commet un génocide. La campagne s’est donc fixé un objectif de portée inhabituel, estimé à 50 millions d’impressions de contenu mensuelles.

Influencer les systèmes d’IA générative

L’un des aspects les plus controversés de la campagne est la tentative d’influencer la réponse des systèmes d’IA générative, tels que ChatGPT, Gemini et Grok. L’entreprise vise à créer du contenu en ligne capable d’influencer les données utilisées, ce qui pourrait influencer la manière dont les questions liées à Israël sont présentées ou formulées.

Clock Tower prévoit de produire du contenu et des sites web spécifiquement conçus pour fournir des «résultats cadrés» dans les conversations d’IA, grâce à une nouvelle approche appelée optimisation des moteurs de recherche (Geo). Cette approche est similaire aux pratiques d’optimisation des moteurs de recherche (Seo) mais vise à influencer les réponses des modèles d’IA en agissant sur leurs ressources d’entraînement.

«Tout comme le Seo cartographie les emplacements qui façonnent les résultats de recherche, le Geo cartographie les sources qui influencent les réponses de l’IA», a déclaré Gadi Evron, PDG de l’entreprise israélienne de cybersécurité Nostec.

Selon certains experts, ce domaine en est encore à ses balbutiements mais ils s’attendent à ce qu’il ait un impact significatif sur la façon dont l’IA interagit avec les utilisateurs à l’avenir. «C’est un domaine nouveau», précise Gadi Evron qui ajoute: «Certains l’appellent Geo pour intelligence de nouvelle génération mais la terminologie est encore en évolution».

Soutien aux influenceurs pro-israéliens

Outre la campagne de Clock Tower, Israël a lancé un autre projet, le «Projet Esther» pour soutenir les influenceurs américains qui publient du contenu pro-israélien. Ces influenceurs sont financés par le gouvernement israélien dans le cadre d’un projet comprenant des contrats pouvant atteindre 900 000 dollars avec l’entreprise israélienne Bridges Partners.

La première phase du projet consiste à recruter cinq à six influenceurs, chacun devant publier 25 à 30 publications par mois. Le projet s’étendra ensuite aux influenceurs israéliens et aux entreprises américaines qui recevront des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars pour leurs contributions.

Avant cette campagne, Israël avait signé un contrat avec une agence de relations publiques américaine liée au Parti démocrate qui exploitait ce qui était décrit comme une usine à trolls pour diffuser des messages pro-israéliens. Cependant, l’agence a résilié le contrat dans des circonstances mystérieuses, précisant seulement que le travail avait été interrompu.

Selon Ynet, cette campagne numérique a culminé avec une rencontre entre Netanyahu et plusieurs influenceurs pro-israéliens au consulat israélien à New York. Netanyahu a souligné l’importance des réseaux sociaux dans la bataille médiatique d’Israël, les décrivant comme le «huitième front» de la guerre, aux côtés des fronts militaire, politique et économique.

Parmi les participants figuraient Lizzy Savetsky, très active depuis le début de la guerre; l’homme d’affaires Ari Ackerman, petit-fils du magnat israélo-américain Meshulam Riklis et le créateur numérique Zach Sage Fox, connu pour produire des vidéos pro-israéliennes.

Le chef du gouvernement israélien déclaré que les réseaux sociaux sont l’arme la plus importante aujourd’hui et qu’Israël doit coopérer avec des personnalités comme le milliardaire américain Elon Musk et investir dans TikTok pour «assurer la victoire dans l’arène la plus importante».

L’enquête indique que cette rencontre entre Netanyahu et les influenceurs a suscité une large controverse. Certains y ont vu une tentative délicate de soutenir le discours israélien, tandis que d’autres y ont vu un mépris pour les souffrances des familles de détenus israéliens à Gaza qui manifestaient devant le consulat pendant la rencontre.

L’article Israël lance une campagne pour manipuler la Génération Z est apparu en premier sur Kapitalis.

Et Gaza revient à la vie !

13. Oktober 2025 um 08:37

Ils reviennent, un à un, vers leurs maisons réduites en poussière. Chaque pierre, chaque ombre, chaque vestige redevient mémoire. Gaza renaît dans leurs pas, dans leurs larmes, dans leurs chants. Et le monde découvre que la dignité d’un peuple est plus forte que toutes les armes.

Khémaïs Gharbi *

Le retour vers Gaza est la victoire de la résistance et du courage. Dès les premières heures suivant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, des foules entières de Palestiniens déplacés se sont mises en marche, reprenant le chemin de leurs foyers — ou de ce qu’il en reste.

Comment décrire cette atmosphère ? Comment traduire cette émotion brute qui serre la gorge lorsqu’on voit, sur les écrans du monde entier, cette marée humaine — lente, dense, continue — se diriger vers Gaza ?

L’âme domine les ruines

Femmes, hommes, enfants, vieillards… Tous avancent dans un silence vibrant, certains les yeux levés vers le ciel, d’autres serrant contre eux un matelas, une chaise, un fragment de leur passé.

Il suffit de fermer les yeux pour revoir la même marée, quelques mois plus tôt, fuyant sous les bombes, traquée par le fer et le feu, poussée vers l’exil par une armée persuadée qu’elle parviendrait à déraciner tout un peuple.

Mais ce peuple-là n’a pas plié. Ce peuple-là n’a pas levé le drapeau blanc. Aujourd’hui, il revient. Et dans ce retour, tout y est — des symboles par centaines.

Celui d’une femme qu’on voit s’asseoir sur une pierre : tout ce qu’il lui reste de sa maison. Elle caresse un vêtement en lambeaux et murmure des noms — ceux de ses enfants, de son mari disparus.

Plus loin, un vieil homme fouille les décombres à la recherche de son chapelet, de ce petit objet qui, pour lui, contient tout un monde.

Notre regard croise celui d’enfants — les yeux écarquillés — qui tentent de reconnaître leur rue, leur école, leur chambre. Ils désignent une colonne, un mur, une fenêtre : c’était ici, leur rêve.

Et voici une jeune veuve, debout devant ce qu’il reste de sa chambre nuptiale — un rideau, un fragment de miroir, un souvenir suspendu.

Tous retrouvent des traces de vie, des preuves qu’ils ont existé, qu’ils existent encore. Et qu’ils sont de retour chez eux.

La résurrection d’un peuple digne

Ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas un simple déplacement : c’est une résurrection. Un peuple qui se relève de ses cendres, les mains nues, mais le cœur en feu. Un peuple qui a défié la mort, l’exil et l’oubli.
C’est cette force — invisible mais invincible — qui a bâti le pont entre l’asservissement et la liberté, entre la résignation et la résistance. C’est elle qui a triomphé des machines de guerre, des campagnes de désinformation et du vacarme des puissants.

Gaza, aujourd’hui, n’est pas seulement une terre meurtrie : elle est le symbole de la dignité humaine. Son peuple n’a pas seulement survécu : il a vaincu. Vaincu la peur, vaincu l’effacement, vaincu le chantage de la déportation. Vaincu le monstre de la mort. Car il n’est de victoire plus éclatante que celle d’un peuple qui, après avoir été chassé de chez lui, à deux doigts de la déportation, revient debout, drapeau à la main, le regard tourné vers l’avenir.

Ce retour n’est pas seulement une victoire géopolitique — c’est celle de la confiance en soi, de la justice, du courage face à la barbarie, et de l’attachement à une terre que rien ne peut ébranler.

À celles et ceux qui, par la plume, la voix ou la solidarité, ont soutenu ce peuple dans sa traversée du feu, il est permis d’éprouver une fierté profonde : vous avez marché du côté de la vie, du côté de l’humain, du côté de l’Histoire.

Quant à ceux qui ont préféré détourner le regard, se taire ou justifier l’injustifiable, puissent ces images les inviter à la réflexion — ou, mieux encore, à la conscience.

Gaza a montré au monde que la dignité ne se négocie pas. Elle se vit, elle se porte, elle se défend. Et lorsque le monde se lassera d’entendre son nom, Gaza, elle, continuera de se relever, de chanter au milieu des ruines, et de rappeler à tous que tant qu’un peuple garde mémoire, rien n’est perdu.

* Ecrivain et traducteur.

L’article Et Gaza revient à la vie ! est apparu en premier sur Kapitalis.

Ilyes Zouari : «L’Algérie perdra beaucoup à remplacer le français par l’anglais»

13. Oktober 2025 um 08:20

«En passant à l’anglais, l’Algérie commettrait la deuxième plus lourde erreur de son histoire, après celle de 1962 lorsqu’elle s’était jetée dans les bras de l’URSS», estime Ilyes Zouari, le président du Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone (Cermf). Qui ajoute : «L’Algérie ferait mieux de s’inspirer de la sagesse, de l’intelligence et de la clairvoyance de ses voisins francophones du Maghreb.» 

Ces propos ont été tenus dans un entretien du chercheur tunisien avec la chaîne YouTube Algérie Part consacrée à l’actualité algérienne.

Répondant aux voix qui s’élèvent en Algérie pour appeler à remplacer le français par l’anglais en tant que seconde langue dans le pays. Il avertit : «L’Algérie va détruire (une nouvelle fois) son avenir si elle remplace le français par l’anglais». Si le régime algérien fait passer le pays à l’anglais, «l’Algérie basculera dans la zone linguistique la moins dynamique économiquement du continent et du monde arabe (la zone francophone étant toujours globalement la plus dynamique, n’en déplaise aux ignorants et soi-disant experts…)», analyse Ilyes Zouari. «Le pays se coupera de l’océan et du marché francophones qui l’entourent (et notamment de l’Afrique francophone, qui vient de dépasser les 500 millions d’habitants, cette année)», argumente-t-il.

L’Algérie se rapprochera culturellement, lentement mais sûrement, des pays arabes du Moyen-Orient, sur lesquels elle finira par s’aligner. D’où une explosion, à moyen terme, de l’extrémisme religieux, et du port du niqab. L’Algérie se «démaghrebisera».

Le pays verra se réduire ses débouchés migratoires (étudiants, travailleurs…), vu l’hostilité historique des pays anglo-saxons à l’égard des populations arabes.

Enfin, le pays n’améliorera même pas son niveau en anglais, toutes les études démontrant que les pays arabes francophones dépassent déjà largement les pays arabo-anglophones, anciennes colonies anglaises, et même largement le Japon et la Chine (eux aussi très largement dépassés par la France…). A terme, tout semble donc indiquer que le niveau en anglais des Algériens finirait par baisser, conclut Ilyes Zouari.

L’article Ilyes Zouari : «L’Algérie perdra beaucoup à remplacer le français par l’anglais» est apparu en premier sur Kapitalis.

Le cancer en Tunisie | Les déterminants socioculturels d’une pathologie «sans nom»

13. Oktober 2025 um 07:51

En Tunisie, les cancers les plus fréquents chez les hommes concernent le poumon, la vessie, la prostate, le côlon et le rectum. Chez les femmes, les localisations les plus répandues sont le sein, le côlon, le rectum, la thyroïde et le col utérin. Le cancer est ainsi devenu la première cause de mortalité en Tunisie depuis 2021, représentant aujourd’hui environ 15,6% de l’ensemble des décès, devançant même les causes de décès historiques telles que le diabète (7,6% des décès) et les maladies cardiovasculaires (6,8% des décès).

Deux raisons majeures ont poussé le Professeur Sofiane Bouhdiba à écrire son nouveau livre ‘‘Le cancer en Tunisie. Une maladie sans nom’’. C’est d’abord un vibrant hommage rendu à une proche parente emportée, comme tant d’autres, par le cancer. Ce livre est également né d’un constat dramatique : en 2023, la Tunisie a connu quelques 22 101 nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues, avec une surmasculinité de l’incidence : 11 773 chez les hommes et 10 328 chez les femmes.

Qu’est-ce qui a poussé le Pr Bouhdiba à s’intéresser à cette pathologie en écrivant ‘‘Le cancer en Tunisie. Une maladie sans nom’’ ? Le sociologue spécialiste de la mortalité ne pouvait rester insensible face aux ravages du cancer. C’est ainsi que ce livre décrit d’une manière critique l’épidémiologie du cancer en Tunisie, mais ambitionne également d’analyser le plus finement possible les déterminants socioculturels du mal, et surtout de comprendre la nature de la souffrance, et donc la capacité de résilience des personnes touchées d’une manière ou d’une autre par un cancer.

Malgré les difficultés d’enquêter, par rapport à une cause de mortalité plus banale comme les maladies cardio-vasculaires ou les insuffisances respiratoires, le Pr Bouhdiba a tout de même été en mesure de collecter et épurer le matériau nécessaire, notamment sous la forme de statistiques et de rapports institutionnels ou émanant de la société civile, ainsi que quelques émouvants témoignages d’hommes, de femmes, d’enfants. Homme de terrain, l’auteur a complété son travail de recherche avec une rigoureuse enquête de nature qualitative menée en milieu hospitalier.  

Les réflexions qui font l’objet de ce livre sont organisées autour de quatre grandes parties, à peu près équilibrées.

La première partie de l’ouvrage, répartie en trois courts chapitres introductifs, commence par définir le cancer, avant de décrire brièvement l’épidémiologie du cancer dans le monde. L’auteur a également cru pertinent de s’interroger sur la signification profonde de la cause de décès, car «mourir du cancer» est une affirmation bien réductrice.  

La deuxième partie du livre traite de l’épidémiologie du cancer dans le cas spécifique de la Tunisie, et est partagée en quatre chapitres. Il commence par contextualiser le cancer, en le replaçant dans le cadre de la transition épidémiologique qu’a connue le pays depuis son accession à l’indépendance en 1956. L’auteur examine ensuite la mortalité par cancer selon une approche différentielle, en soulignant notamment les effets du sexe et de l’âge sur la répartition des décès. Le cancer de l’enfant, particulièrement dramatique, fait l’objet d’un chapitre spécifique.

Dans sa troisième partie, le livre passe en revue, toujours avec un œil critique, les réponses apportées aujourd’hui par le gouvernement, mais également par la société civile, à la propagation du cancer en Tunisie. Ainsi, après un bref examen de l’histoire de la carcinologie en Tunisie, l’auteur tente de replacer la stratégie individuelle de survie dans le cadre d’un itinéraire thérapeutique bien particulier. Il montre ensuite dans quelle mesure la stratégie nationale de prévention et de dépistage du cancer se heurte aujourd’hui encore à des barrières, certaines ayant une nature universelle, mais la plupart étant liées à la culture arabo-musulmane.

La dernière partie de l’ouvrage examine la prise en charge du patient cancéreux tunisien, et montre que la victoire sur la maladie, loin d’être une fin en soi, marque au contraire le début d’une nouvelle vie, avec ses joies et surtout ses peines. Car, selon le Pr Bouhdiba, la guérison malmène autant le corps que l’âme.

Sofiane Bouhdiba est Professeur de démographie à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis. Grand voyageur, il a enseigné dans de nombreuses universités en Europe, en Afrique et aux Etats Unis, et participé à un grand nombre de conférences internationales sur diverses thématiques liées à l’étude des populations, et notamment la morbidité et la mortalité.

Spécialiste mondial de la mort violente, il a publié plus d’une vingtaine de livres publiés en France et en Tunisie, et une bonne soixantaine d’articles scientifiques publiés en français et en anglais dans des revues internationales de haut niveau.

L’article Le cancer en Tunisie | Les déterminants socioculturels d’une pathologie «sans nom» est apparu en premier sur Kapitalis.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Tensions à Gabès | Incendie au siège du GCT

12. Oktober 2025 um 13:21

Des parties du siège régional du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès ont été incendiées et plusieurs de ses équipements endommagés dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 octobre 2025, rapporte Mosaïque FM.

Selon les premières informations, des protestataires s’étaient rassemblés samedi devant les locaux du GCT et aux abords des unités de production situées dans la zone industrielle, pour dénoncer la pollution dont se plaignent les habitants depuis plusieurs années et réclamer un environnement sain.

Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants regroupés devant l’une des unités de production, mais le feu avait pris dans le siège de la société.

Ces sit-in et marches de protestation se poursuivent depuis plusieurs jours à la suite de l’asphyxie de plusieurs élèves par les gaz toxiques rejetés dans l’air par l’usine du GCT.

Le président Kaïs Saïed a ordonné, samedi, le déploiement d’une équipe à l’usine d’acide phosphorique du GCT à Gabès «afin de remédier au plus vite aux problèmes» dont se plaignent les habitants de la zone, mais ses paroles ne semblent pas avoir calmé les esprits et rassuré les manifestants sur les intentions des autorités. Car ils exigent la fermeture pure et simple de ladite usine, promise depuis 2017 par le gouvernement, mais la promesse tarde à être tenue, alors que les impacts de la pollution industrielle provoquée par l’usine du GCT sur la santé des riverains s’aggravent au fil des ans.

I. B.

L’article Tensions à Gabès | Incendie au siège du GCT est apparu en premier sur Kapitalis.

Fin de la démocratie | Vers une gouvernance algorithmique ?

12. Oktober 2025 um 12:43

Depuis deux mille cinq cents ans, le mot démocratie incarne l’idéal politique par excellence. Héritée d’Athènes, elle fut pensée comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple — une définition que Lincoln a reprise à son compte en 1863. Mais à l’ère du numérique, les jeunes génies de la Silicon Valley, baignés dans la culture des data et des algorithmes prédictifs, remettent en cause cette conception. À leurs yeux, la démocratie représentative est lente, irrationnelle et inefficace face à des crises globales (écologiques, économiques, sanitaires) qui exigent des réponses rapides et fondées sur des données massives.

Zouhaïr Ben Amor *

L’idée d’une gouvernance algorithmique, bien que futuriste, est déjà présente dans les travaux de chercheurs tels que Shoshana Zuboff (The Age of Surveillance Capitalism, 2019) et Yuval Noah Harari (Homo Deus, 2015), qui envisagent un monde où la donnée devient un nouvel instrument de pouvoir. Cette «technocratie numérique» n’est plus une fiction, mais un horizon politique envisagé dans les laboratoires californiens, entre une réunion chez OpenAI et un colloque chez Palantir.

I. Le procès de la démocratie

Pour les jeunes ingénieurs de la Silicon Valley, la démocratie est malade. Les taux d’abstention records, la polarisation idéologique, la lenteur législative et la désinformation sur les réseaux sociaux en sont les symptômes les plus visibles. Le politologue Pierre Rosanvallon (La légitimité démocratique, 2008) avait déjà diagnostiqué cette crise de confiance, montrant comment la démocratie représentative s’érode sous le poids de la défiance et du populisme.

Ces nouveaux techno-réformateurs considèrent que la «voix du peuple» exprimée par le vote est obsolète face à la puissance des algorithmes capables de capter nos comportements en continu. Le philosophe Bernard Manin (Principes du gouvernement représentatif, 1995) rappelait pourtant que l’élection repose sur une confiance symbolique, non sur la pure rationalité. Or les Jeunots Génies veulent substituer à cette confiance une mesure permanente des désirs collectifs, comme s’il suffisait d’observer pour comprendre.

Leur critique n’est pas sans fondement : les scandales de corruption et la manipulation électorale (Cambridge Analytica, 2018) ont montré les limites d’un système vulnérable à la désinformation. Mais en voulant remplacer la délibération par la modélisation, ces ingénieurs risquent de réduire la politique à un problème d’optimisation mathématique, oubliant que, selon Hannah Arendt (La Condition de l’homme moderne, 1958), la politique est avant tout un espace d’action et de parole, non de calcul.

II. Une gouvernance par l’algorithme

Le projet des Jeunots Génies est clair : créer une gouvernance où l’intelligence artificielle (IA) remplace la représentation. Chaque citoyen serait un flux de données – ses achats, ses déplacements, ses interactions – analysé pour produire une image fidèle de la volonté collective. L’IA deviendrait un arbitre omniscient, garantissant la justice et l’efficacité.

Cette vision s’inscrit dans la logique du dataïsme décrite par Harari (Homo Deus, chap. 11) : la croyance selon laquelle les données représentent mieux la réalité que les récits humains. En s’appuyant sur des technologies comme la blockchain et l’apprentissage profond (deep learning), l’IA pourrait proposer des politiques fiscales, écologiques ou sanitaires « optimales », basées sur des indicateurs en temps réel.

Mais cette idée rejoint la cybernétique politique imaginée par Norbert Wiener dès 1948, où le contrôle des flux d’information remplace le débat humain. Evgeny Morozov (To Save Everything, Click Here, 2013) met pourtant en garde contre cette illusion du solutionnisme technologique : croire que la technologie peut résoudre les problèmes politiques en les dépolitisant.

Le danger est que cette IA devienne non plus un outil, mais un souverain algorithmique. Qui programmera ses valeurs ? Qui contrôlera ses priorités ? Comme l’a souligné Nick Bostrom (Superintelligence, 2014), une IA dotée d’un pouvoir de décision pourrait rapidement échapper au contrôle humain, transformant la gouvernance en une forme inédite de despotisme numérique.

III. Utopie ou dystopie ?

Le rêve d’une rationalité parfaite se heurte à la question du libre arbitre. Si la machine devine nos désirs avant nous, que devient la liberté ? L’éthique de l’IA, développée notamment par Luciano Floridi (The Ethics of Information, 2013), rappelle que toute donnée est une interprétation : elle n’est ni neutre ni objective. L’IA reproduit les biais de ses concepteurs (bias-in, bias-out).

L’élimination du débat public, de la contradiction et du conflit risquerait d’abolir ce qui fonde la démocratie : la pluralité. Jacques Rancière (La Mésentente, 1995) montre que la démocratie est précisément l’espace du désaccord, où la parole du peuple surgit contre l’ordre établi. La remplacer par un consensus algorithmique reviendrait à instaurer une police des comportements.

De plus, la gouvernance algorithmique pourrait accentuer les inégalités de pouvoir. Comme l’a démontré Cathy O’Neil (Weapons of Math Destruction, 2016), les algorithmes prétendument neutres renforcent souvent les discriminations qu’ils sont censés éliminer. L’utopie d’une justice automatisée vire ainsi à la dystopie technocratique.

IV. Vers un modèle hybride ?

Face à ces dérives potentielles, certains chercheurs envisagent une voie médiane : une démocratie augmentée par l’IA, mais non remplacée par elle. Ce modèle rejoint les réflexions d’Antoinette Rouvroy et Thomas Berns (Le gouvernement algorithmique et la politique des affects, 2013), selon lesquels l’IA peut contribuer à la décision publique, à condition que la transparence et la responsabilité soient assurées.

L’IA deviendrait alors un auxiliaire : elle simule les scénarios, aide à anticiper les crises, éclaire les citoyens. Les élus deviendraient des médiateurs entre le savoir algorithmique et la volonté populaire. Ce modèle rappelle le concept d’«intelligence collective» cher à Pierre Lévy (L’intelligence collective, 1994), où la technologie amplifie la réflexion humaine sans la remplacer.

Mais un tel projet exige une révolution éducative et éthique. Comme le souligne Timnit Gebru (2020), cofondatrice de Black in AI, sans diversité culturelle et contrôle citoyen, aucune IA ne peut prétendre servir l’humanité. L’éducation au raisonnement critique et à la donnée deviendra alors un pilier de la citoyenneté numérique.

Conclusion

Les Jeunots Génies ont raison sur un point : la démocratie athénienne, dans sa forme actuelle, ne suffit plus à gérer la complexité du monde. Cependant, vouloir substituer la machine à l’homme revient à oublier que la démocratie n’est pas une méthode de calcul, mais un projet moral. Claude Lefort (L’invention démocratique, 1981) rappelait que la démocratie repose sur un vide symbolique : nul ne détient le pouvoir en propre, il se négocie en permanence. Or, l’algorithme, en prétendant incarner la vérité, referme cet espace du vide et du débat.

Ainsi, entre l’idéalisme athénien et le pragmatisme algorithmique, la voie à inventer est celle d’une démocratie éclairée par la technologie, mais guidée par des valeurs humaines : liberté, pluralité, responsabilité. La question n’est pas de savoir si l’IA remplacera la démocratie, mais comment elle peut l’aider à se réinventer sans la trahir.

Bibliographie sélective :

  • Arendt, H. La Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, 1958.
  • Bostrom, N. Superintelligence: Paths, Dangers, Strategies, Oxford University Press, 2014.
  • Floridi, L. The Ethics of Information, Oxford University Press, 2013.
  • Harari, Y. N. Homo Deus, Albin Michel, 2017.
  • Lefort, C. L’invention démocratique, Fayard, 1981.
  • Manin, B. Principes du gouvernement représentatif, Flammarion, 1995.
  • Morozov, E. To Save Everything, Click Here, PublicAffairs, 2013.
  • O’Neil, C. Weapons of Math Destruction, Crown, 2016.
  • Rancière, J. La Mésentente, Galilée, 1995.
  • Rosanvallon, P. La légitimité démocratique, Seuil, 2008.
  • Rouvroy, A. & Berns, T. Le gouvernement algorithmique et la politique des affects, Presses Universitaires de Namur, 2013.
  • Wiener, N. Cybernetics: Or Control and Communication in the Animal and the Machine, MIT Press, 1948.
  • Zuboff, S. The Age of Surveillance Capitalism, Profile Books, 2019.

L’article Fin de la démocratie | Vers une gouvernance algorithmique ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Football | Sebastian Tounekti jouerait-il lundi contre la Namibie ?

12. Oktober 2025 um 12:01

Pourquoi Sebastian Tounekti, la nouvelle recrue du Celtic Glasgow, n’a-t-il pas joué lors du dernier match de l’équipe de Tunisie pour les éliminatoires de la Coupe du monde malgré sa convocation ?

Le nouvel international a deux tournois majeurs à l’horizon avec les Aigles de Carthage, dont la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, puis la Coupe du monde 2026, l’été prochain.

Mais vendredi, pour le match de qualification de la Tunisie pour la Coupe du monde contre Sao Tomé-et-Principe, le coach Sami Trabelsi ne l’a pas fait jouer. Ses coéquipiers ont certes fait le nécessaire en remportant le match par le confortable score de 6 à 0 et en confortant leur première place à la tête de leur groupe, mais son absence à suscité des interrogations. Car il était très attendu par le public tunisien.

L’absence de Tounekti de la sélection tunisienne s’explique par une blessure récemment contractée, mais il n’est pas rentré pour autant à Glasgow.

Souffrant d’un problème au mollet, le joueur a passé des examens lundi matin et sa blessure ne semble pas grave.

L’ailier polyvalent a donc simplement dû se reposer quelques jours, ce qui explique son absence de la sélection de vendredi. Il sera toutefois intéressant de voir s’il sera présent demain, lundi, contre la Namibie.

La situation actuelle de Tounekti est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle du point de vue du Celtic, qui a des matchs importants à venir après la trêve internationale d’octobre, et le Tunisien y jouera un rôle majeur.

I. B.

L’article Football | Sebastian Tounekti jouerait-il lundi contre la Namibie ? est apparu en premier sur Kapitalis.

❌
❌