La Chine devrait dépasser l’Allemagne pour devenir le plus grand importateur mondial de gaz naturel (GNL) par pipeline cette année. Et ce, alors qu’elle cherche à renforcer sa sécurité énergétique, selon un rapport de Rystad Energy publié par Bloomberg.
Après avoir presque rattrapé l’Allemagne en 2024, la Chine devrait prendre la première place. Avec une augmentation des importations de gaz naturel par pipeline en provenance de Russie, déclare Rystad Energy.
Les accords récents entre Pékin et Moscou, notamment la décision de poursuivre le projet de gazoduc Power of Siberia 2, renforceront cette position. C’est ce qu’a déclaré Martin Opdahl, associé chez Rystad, dans un rapport en collaboration avec l’Union internationale du gaz.
Un marché en pleine transformation
Cela souligne la transformation que le marché du gaz a subie depuis que l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a bouleversé le commerce mondial des matières premières.
L’Allemagne, qui dépendait fortement du carburant relativement bon marché des pipelines provenant des gisements russes de Sibérie, s’est tournée vers le GNL transporté par pétroliers en provenance des États-Unis et d’autres fournisseurs. Cela a réduit son exposition au gaz russe, mais a entraîné une plus grande volatilité des prix, l’Europe étant en concurrence avec d’autres régions pour le GNL.
La Norvège reste le plus grand fournisseur de gaz par pipeline vers l’Europe, y compris l’Allemagne. Mais sans capacité de réserve, la région est obligée d’augmenter ses achats de gaz naturel liquéfié.
Dans le même temps, la Chine s’efforce de renforcer ses liens avec la Russie, qui dispose de capacités de réserve après que 90 % de ses approvisionnements par pipeline vers l’Europe ont été interrompus suite à l’invasion de l’Ukraine.
A rappeler que Moscou et Pékin ont récemment conclu un protocole d’accord pour la construction d’un nouveau gazoduc de grande envergure vers la Chine, tout en élargissant d’autres itinéraires.
Selon Opdahl de Rystad, les importations chinoises par gazoduc devraient atteindre 79 milliards de mètres cubes cette année; contre un peu moins de 71 milliards pour l’Allemagne. En 2024, elles étaient respectivement de 70 et 71 milliards de mètres cubes.
Baisse des prix du gaz européen
Les discussions sur un éventuel accord de paix en Ukraine ont poussé les prix du gaz européen à leur plus bas niveau depuis un an le mois dernier. Tandis que l’on s’attend à un retour de certains approvisionnements russes en Europe. Cependant, les perspectives de négociations de paix restent incertaines.
Selon le rapport de l’Union internationale du gaz, la demande mondiale de gaz devrait augmenter de 1,9 % en 2024, dépassant les 4 100 milliards de mètres cubes, et de 1,7 % cette année. Ce rapport prévoit que la demande au cours de la prochaine décennie dépassera la plupart des prévisions.
Même avec des objectifs de zéro émission nette – avant 2050 dans l’Union européenne et 2060 en Chine –, le gaz conservera son rôle essentiel pendant des années qui est de « soutenir les énergies renouvelables intermittentes », souligne le rapport. Le secteur gazier poursuit ses efforts de réduction des émissions, depuis le captage et le stockage intégrés du carbone dans les terminaux GNL jusqu’à l’électrification totale ou partielle des opérations de transport et de stockage du gaz.
Toutefois, les tensions géopolitiques jettent une ombre sur les perspectives du marché à long terme et sur le rythme de la transition énergétique. Tandis que des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et des moteurs technologiques, tels que l’intelligence artificielle, « compliquent la dynamique de l’offre et de la demande mondiales », selon le rapport.
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