Lagarde : le renforcement de l’euro face au dollar est contraire au bon sens
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a déclaré que la récente hausse de l’euro par rapport au dollar était une conséquence des politiques imprévisibles du président américain Donald Trump et représentait une opportunité pour l’Europe.
« Il est frappant de constater que dans une période d’incertitude, où normalement on aurait dû avoir une appréciation significative du dollar, c’est l’inverse qui s’est produit : l’euro s’est apprécié par rapport au dollar », a-t-elle déclaré au journal La Tribune Dimanche le 18 mai. « Cela va à l’encontre du bon sens, mais se justifie par l’incertitude et la perte de confiance des marchés financiers dans les politiques du gouvernement américain ».
Faisant écho à des commentaires précédents, Mme Lagarde a souligné dans son interview que le renforcement de l’euro est « plus qu’une menace, c’est une opportunité » et que « les dirigeants doivent accélérer le processus d’approfondissement de l’Union européenne ».
« À une époque où l’État de droit, le système judiciaire et les règles commerciales sont remis en cause par les États-Unis, où l’incertitude est constante et renouvelée quotidiennement, l’Europe est considérée à juste titre comme une région de stabilité économique et politique avec une monnaie saine et une Banque centrale indépendante », explique la présidente de la BCE.
Christine Lagarde a fait état des enjeux de l’euro numérique et du marché unique des capitaux, affirmant qu’il y a « une vague plus forte en leur faveur que tout ce que j’ai vu au cours de mes six années de mandat. Nous devons également parvenir à une harmonisation de la supervision, comme nous avons réussi à le faire dans le secteur bancaire ».
L’euro, monnaie de réserve ?
En effet, les investisseurs se sont précipités pour abandonner le dollar américain depuis le début de l’année. Ce qui a entraîné sa chute par rapport à toutes les autres devises majeures suivies par Bloomberg. Cela reflète en grande partie les inquiétudes concernant les politiques du président Trump, allant des politiques tarifaires perturbatrices – qui pourraient nuire à l’économie du pays – aux menaces contre l’indépendance de la Réserve fédérale.
Par ailleurs, Mme Lagarde n’est pas la seule à la tête de la BCE à affirmer que l’Europe et l’euro traversent actuellement une période critique de leur histoire. Le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, a déclaré que l’euro pourrait être une alternative au dollar comme monnaie de réserve si l’Europe accroît ses efforts d’intégration.
De même, Isabelle Schnabel, membre du directoire, a déclaré samedi 17 courant : « Nous avons désormais une opportunité historique de renforcer encore le rôle international de l’euro. »
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