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Sacrifice

30. März 2025 um 16:58

Y aura-t-il du méchoui cette année ? La question s’est posée et pendant un certain temps, on a vraiment craint le pire. On a cru qu’il n’y aura pas de sang versé le jour de l’Aïd al-Adha. Il y avait de quoi glacer notre sang dans nos veines. On a eu chaud et il aura fallu l’intervention de l’Office de l’Ifta pour refroidir les ardeurs de ceux qui s’enthousiasment des rumeurs concernant l’annulation du rituel sacrificiel. Dans un communiqué, sans équivoque et signé par le mufti de la République tunisienne lui-même, l’institution dément fermement cette information et rappelle que ce rite prophétique est une sounna confirmée.

C’est là, la signature d’une main de maître, qu’on n’est pas des moutons de Panurge pour suivre aveuglément certains pays, qui ont invité leurs concitoyens à ne pas égorger le mouton en raison des difficultés climatiques et économiques affectant l’élevage. Une prise de position qui a donné des idées à quelques brebis galeuses de chez nous qui ont suggéré de faire pareil, estimant que notre pays rencontre des problèmes similaires. Ils ajoutent à l’argument que la pratique de l’Aïd, essentiellement ostentatoire, perd beaucoup de sa valeur symbolique et que Dieu ne charge pas une âme au-delà de ses capacités.

En voilà des idées, et puis, de quoi elles se mêlent, ces gales? Heureusement que notre mufti est là pour ramener ces brebis au troupeau, histoire d’assurer notre portion annuelle de protéine. En tout cas, le dossier est clos. Le sacrifice aura lieu et notre cheptel ovin saura désormais à quoi s’en tenir. Nos moutons peuvent toutefois se dire qu’ils ne seront pas les seuls à passer à l’autel. A cela, ils partagent le sort des hauts responsables qui ont fini de la même sorte. La liste est longue et cela devra quelque part consoler nos animaux à cornes.

Le parallèle ne s’arrête pas là. C’est que, comme pour eux, le rite se fait dans la joie, sous les applaudissements des spectateurs qui se régalent du spectacle, celui des « chaises musicales ». On parle là de ce jeu en vogue dans lequel l’animateur enlève chaque fois une chaise pour piéger celui qui n’a pas su, ou n’a pas pu, regagner une place à temps.

C’est pour dire que chez nous, on s’amuse comme on peut, même quand on pense que tout le monde continue à tourner dans le vide, tout en prétendant, tous sans exception, connaitre la musique. Pour les chaises, il y en a manifestement pour tous, à tour de rôle il faut dire. Que celles-ci soient éjectables ne semble pas émouvoir plus que ça.

Le dernier en date des chefs de gouvernement en sait quelque chose. Il sait désormais que quand le peuple dit avoir raison, il faut bien qu’il y ait un bouc émissaire, en particulier quand tous les remèdes sont basés sur une erreur de diagnostic initiale.

En parlant de diagnostic, il y en a un qui ressort en ce moment d’une manière crue : qu’en est-il du projet de loi portant amendement de certaines dispositions du Code du travail, qui vise, entre autres, à interdire et à criminaliser la soustraitance ainsi qu’à mettre fin au contrat à durée déterminée (CDD) ? Un projet mû par une volonté d’en finir avec la précarisation de l’emploi, tout en imposant une politique sociale qui protège les travailleurs.

C’est beau, c’est même louable. Reste à savoir si tout cela s’adapte à la réalité du terrain. Un terrain escarpé par des années de disette économique et qu’on risque de sacrifier en le privant d’une main-d’oeuvre devenue très exigeante. La logique économique dit qu’il est plus rentable de laisser un terrain en friche que de le cultiver à perte. Une idée à cultiver en attendant une fatwa pour tirer tout cela au clair, avec l’idée qu’il ne faut pas souffler sur la braise avant de sacrifier le mouton .

Mot de la fin est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin n 916 du 26 mars au 9 avril 2025

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Gouvernance

30. März 2025 um 04:19

La nouvelle est venue d’ailleurs. Même si elle n’annonce pas le printemps, elle a le mérite de clarifier le débat. L’agence de notation – et non des moindres – Fitch Ratings vient de mettre fin à nos interrogations et à nos supputations au sujet de la trajectoire de croissance. Elle annonce sans réserve ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026, qui seraient respectivement de 1,5% et de 1,6%. Pas de quoi pavoiser. Ces estimations, moitié moindres que ce que prévoyait la loi de finances 2025, mais du reste fort probables, sont lourdes de conséquences. Elles font planer de grosses menaces sur la stabilité du pays et sur la cohésion sociale. Car il s’agit moins d’un accident de parcours, d’un phénomène conjoncturel et donc passager que d’une défaillance chronique, d’un blocage structurel qui n’en finit pas de ruiner l’économie nationale.

 

La sanction est immédiate : le revenu national par habitant va poursuivre sa chute, entraînant le pays dans les affres des classements mondiaux.

 

1,5% de croissance dans ces conditions, c’est plus que la cote d’alerte, c’est moins que le rythme de croissance démographique, pourtant à son plus bas historique. La sanction est immédiate : le revenu national par habitant va poursuivre sa chute, entraînant le pays dans les affres des classements mondiaux. D’un pays à revenu intermédiaire qu’il était, il s’approche de plus en plus de la cohorte des pays à faible revenu. Cette dégradation a pour effet d’élargir et d’aggraver la fracture sociale. Les mieux nantis s’en sortent bien mieux que les laissés- pour-compte. Les inégalités se creusent, tirant vers le bas de larges contingents de la classe moyenne qui se rétrécit comme une peau de chagrin. Situation aggravée : dans les grandes villes, devenues le réceptacle de la misère des régions défavorisées, la situation est intenable. Les signes extérieurs de richesse affichés sans la moindre décence accentuent la détresse et le désespoir des sans-emplois et des plus pauvres parmi les pauvres. Vision pour le moins triste et affligeante d’un pays qui, il y a peu de temps encore, paradait sur le toit de l’Afrique. Image inversée que celle qu’il offre aujourd’hui, en étant à la traîne du continent : la croissance, quand elle existe, y est la plus faible. En 2026, si l’on en croit Fitch Ratings, qui fait écho à d’autres organismes internationaux, les perspectives de croissance ne seraient guère meilleures. En clair, le déclassement du pays n’en serait pas à sa fin.

 

Bien au contraire : la Tunisie, même abîmée par plus de 10 ans d’immobilisme économique, est le pays qui a le plus fort taux de concentration au kilomètre carré de compétences professionnelles et de capital humain du continent.

 

Il n’y a pourtant aucune fatalité à cette dérive inimaginable. Bien au contraire : la Tunisie, même abîmée par plus de 10 ans d’immobilisme économique, est le pays qui a le plus fort taux de concentration au kilomètre carré de compétences professionnelles et de capital humain du continent. L’exode de cerveaux par centaines de milliers n’y change rien, même s’il l’a vidée en partie de sa substance.

Pendant plus d’une décennie, les pouvoirs en place ont ignoré et négligé le champ de la compétition économique, désormais au relent guerrier. Que peut-on espérer en retour si ce n’est, au mieux, une croissance atone, quand les conditions des marchés le permettaient ? Nous avons vécu d’expédients en recourant à l’endettement à tout-va pour pallier les défaillances de notre appareil productif et notre décrochage économique. Le spectre de la faillite et du défaut ont brutalement mis fin à ce jeu de massacre, à cette incurie érigée en politique. Le couperet est tombé : la sanction des marchés financiers est sans appel.

 

Il a mis fin à nos dernières illusions. Pour mémoire : 4 ans après, nous n’avons pas retrouvé le niveau d’avant-Covid. A croire que les difficultés sont encore devant nous.

 

Sur toute la période, nous avons délibérément amputé notre potentiel de croissance : à peine 1,5% en moyenne. Le plus souvent, nous étions plus proches de zéro. L’effondrement de 2020 a fait chuter le taux de croissance à -9%, quand l’économie était mise sous cloche à cause de la pandémie. Il a mis fin à nos dernières illusions. Pour mémoire : 4 ans après, nous n’avons pas retrouvé le niveau d’avant-Covid. A croire que les difficultés sont encore devant nous.

Hasard de calendrier, l’annonce de Fitch Ratings intervient à moins d’une semaine de la célébration du 69ème anniversaire de l’indépendance nationale. Elle tombe à point nommé, comme s’il s’agissait d’un ultime et salvateur électrochoc de nature à provoquer un rebond. On en mesure l’urgence pour préserver ce qui devrait l’être et ce qui nous est le plus cher : la maîtrise de notre propre destinée.

Quand l’économie nationale est quasiment à l’arrêt et ne donne plus de signes de dynamisme, comme si elle était en état de mort cérébrale, la moindre hésitation confine à la faute. L’avenir du pays s’en ressent. La vérité est que l’indépendance nationale ne se décrète pas, elle se mérite au prix d’une lutte de tous les instants, sans la moindre défaillance. Elle n’est jamais à l’abri de prédateurs, de quelque nature qu’ils soient. Le combat a, certes, changé de forme, mais les motivations des uns et des autres n’ont pas varié. Au pillage des ressources minières des premiers temps des coloniaux s’ajoutent, plus pernicieux et plus néfastes, celui du capital humain et, demain, celui des énergies renouvelables. Il faut donner tout son sens et toute la force du terme à notre attachement indéfectible à notre souveraineté nationale. Nous devons, à cet égard, tout faire et tout entreprendre pour que les clignotants économiques, financiers et sociaux ne soient pas au rouge vif. Il y va de notre crédibilité.

 

Il y a plus à gagner en s’inscrivant dans le mouvement et l’action qu’en campant dans le déni. Il faut traiter le mal à la racine, éviter le piège de l’austérité et briser le cercle vicieux de la récession qui a fait tant de dégâts dans le tissu social et économique du pays.

 

Certaines coïncidences sont comme un signe du destin et méritent qu’on s’y attarde. Les difficultés économiques, financières, qui mettent en péril notre modèle social, devraient nous inciter à plus de raison, de vigilance et d’unité. Ici et maintenant, plus que jamais, un seul mot d’ordre : tolérance zéro. Ni indépendance tronquée et fragilisée ni souveraineté limitée. Elles doivent être pleines et entières ou elles ne le seront pas. L’économie nationale, tout comme les finances publiques sont au plus mal et les nécessaires réformes se font attendre. Prétendre le contraire rend encore plus difficiles les solutions de sortie de crise par le haut. Il y a plus à gagner en s’inscrivant dans le mouvement et l’action qu’en campant dans le déni. Il faut traiter le mal à la racine, éviter le piège de l’austérité et briser le cercle vicieux de la récession qui a fait tant de dégâts dans le tissu social et économique du pays. Nous devons impérativement et dans l’immédiat retrouver les chemins d’une croissance forte et durable, à la hauteur des attentes des forces vives de la nation.

Certes, la conjoncture mondiale s’y prête mal, mais de quelque côté que soufflent les vents contraires, rien ne saurait faire obstacle au redressement de notre économie, si elle est pilotée au nom d’une politique volontariste. La reprise serait certes moins rapide mais, dans tous les cas, plus forte et plus prometteuse qu’au cours de ces dix dernières années.

Convenons-en : le pays a d’énormes atouts dont il tire peu profit. Il dispose d’un grand potentiel de développement. Son positionnement géographique le prédispose à jouer un rôle dans le redéploiement des chaînes de valeur et d’approvisionnement. Son ouverture sur le monde, et plus particulièrement sur l’Europe, élargit son horizon économique et ajoute à l’attractivité du site Tunisie. La diversification de l’économie est un facteur clé de sa résilience.

L’envie des chefs d’entreprise de retrouver la compétition internationale fera le reste. Qui plus est, le pays recèle un immense gisement d’ingéniosité humaine, de réels leviers de croissance aujourd’hui en panne ou en mode ralenti qu’il est possible de réactiver à peu de frais, pour peu qu’on libère l’investissement de la mainmise bureaucratique et de l’omniprésence de l’Etat, là où il n’est plus dans son rôle. Le secteur privé, même balloté de partout, exposé à toutes les turbulences, est en ordre de marche, moyennant de simples ajustements. Il est dans l’attente d’un signal fort, franc, clair, sans ambiguïté aucune. A charge pour l’exécutif de s’inscrire dans le temps long, tout en clarifiant le mode de gouvernance politique en donnant du temps au temps gouvernemental. Sans quoi, il deviendrait difficile de reconstruire la confiance, d’injecter de la sérénité et de l’apaisement, vision globale et lointaine à l’appui. Il faut une vraie boussole, un cap précis et de la visibilité pour les chefs d’entreprise. Et une perspective pour les jeunes et moins jeunes que plus rien n’enchante ni ne fait rêver. Il y a besoin, il y a nécessité de politiques publiques et sectorielles bien de leur temps, dans le droit fil des avancées technologiques, de l’IA…

La désignation de Madame Sarra Zaafrani Zenzeri, à la tête du gouvernement, le soir même du 20 mars, jour de célébration de la proclamation de l’indépendance nationale, est sans doute un signe et tout un symbole. Le moment s’y prête. C’est l’instant-femme par excellence, comme le pays a su en produire tout au long de son histoire. Elle a de réels attributs et une parfaite maîtrise des rouages de l’Etat, des enjeux du moment et des défis du futur. Aura-t-elle les coudées franches? Saura-t-elle, pourra-t-elle faire la démonstration de sa capacité de faire bouger les lignes et de changer les choses ? On ne tardera pas à le savoir. Mais si, à Dieu ne plaise, et au bout de l’effort, on ne voit rien venir qui puisse nous sortir de l’ornière, alors, il sera difficile d’envisager la suite.

Cet édito est disponible dans le Mag de l’Economiste Maghrébin numéro 916 du 26 mars au 9 avril 2025.

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Crise politique en Turquie : quand la rue se dresse contre Erdogan

29. März 2025 um 10:22

Une semaine après l’arrestation du maire d’Istanbul, les mouvements de contestation continuent en Turquie. Il s’agit d’une crise politique inédite qui menace directement le pouvoir vieillissant du président Recep Tayyip Erdoğan.

 

Qui a dit que la flamme sacrée de la liberté finit toujours par renaître de ses cendres ? Souvenez-vous qu’il y a plus d’une décennie, le mouvement Gezi en Turquie débute le 28 mai 2013 par un simple sit-in d’une cinquantaine d’écologistes et de riverains du parc Taksim Gezi à Istanbul ; lesquels s’opposent à la destruction de ce parc qui est l’un des rares espaces verts du centre de la capitale économique turque. Et ce, pour reconstruire la caserne Taksim et y installer un centre commercial.

Printemps turc ​

Sauf que la violente éviction des manifestants par la police provoqua  une vague de manifestations à travers le pays, exprimant un mécontentement plus large envers le gouvernement du Premier ministre de l’époque Recep Tayyip Erdoğan. Les protestataires dénonçaient notamment des atteintes à la liberté de la presse, d’expression et de réunion, ainsi qu’une érosion de la laïcité en Turquie. S’en est suivie ​une sévère répression des manifestations avec un usage excessif de la force par la police, entraînant des milliers de blessés et plusieurs décès.

Ces événements, que certains ont comparés au Printemps arabe, auront laissé derrière eux une cicatrice indélébile dans l’histoire turque.

Bras de fer

Qui a dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets ?

12 ans plus tard, c’est l’arrestation d’Ekrem Imamoglu – maire d’Istanbul, figure clé de l’opposition et surtout potentiel rival du président Recep Tayyip Erdogan lors de la prochaine élection présidentielle de 2028 – qui ralluma la mèche d’un mécontentement populaire qui couve dans le pays depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir et déclencha des manifestations massives à travers toute la Turquie et galvanisa la foule dans au moins 55 des 81 provinces du pays. Les manifestations ont été interdites dans les trois plus grandes villes du pays, en l’occurrence Istanbul, Ankara et Izmir, et plus de 1 130 personnes ont été interpellées en six jours, tandis que 43 ont été arrêtées le soir du lundi 24 mars, selon le ministre de l’Intérieur.

Pourtant, à l’appel de l’opposition et bravant les interdictions de rassemblement, des dizaines de milliers de manifestants, souvent des jeunes étudiants, se retrouvent chaque soir à l’emblématique place Taksim, au cœur d’Istanbul, pour défier cette décision et crier leur colère contre le régime d’Ankara.

Or, au lieu de calmer les esprits, le pouvoir boucle la place Taksim par un impressionnant dispositif policier avec à l’appui gaz lacrymogènes, barrages et interpellations massives. Pourtant, chaque soir, les rues d’Istanbul deviennent le théâtre d’un bras de fer entre le pouvoir et une population qui refuse de plier. Pis, la foule revient, plus nombreuse, plus déterminée, défiant un pouvoir vacillant qui mise sur la violence débridée pour se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir.

Rappelons à cet égard que le 23 mars 2025, un tribunal turc a ordonné l’incarcération de cette figure politique turque de premier plan et membre du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition en Turquie. Et ce, en attendant son procès pour des accusations de corruption, de soutien présumé à une organisation terroriste armée en raison de sa coopération avec une coalition politique de gauche lors des élections locales de l’année 2024. Cependant, le tribunal a décidé que sa détention pour les accusations financières était suffisante à ce stade, sans inclure les charges liées au terrorisme.

Ainsi, dans le contexte d’une profonde inquiétude concernant la démocratie, l’État de droit, ainsi que l’indépendance du système judiciaire en Turquie, l’opposition perçoit l’arrestation du populaire maire d’Istanbul comme une tentative judiciaire destinée à entraver les ambitions politiques de l’homme qui était pressenti pour être le candidat de son parti aux élections de 2028. ​

D’ailleurs, Amnesty International a appelé les autorités turques « à mettre fin à l’usage inutile et aveugle de la force par les forces de sécurité contre des manifestants pacifiques et enquêter sur les actes de violence illégaux commis par la police ».

Pour sa part, l’ONU a exprimé mardi son inquiétude sur des arrestations massives en Turquie : « Nous sommes très préoccupés par l’arrestation d’au moins 92 personnes par les autorités turques au cours de la semaine écoulée, dont Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, démocratiquement élu », lit-on dans un communiqué publié mardi 25 mars.

Turbulences

Rappelons enfin que déjà aux prises avec une grave crise inflationniste, l’économie turque est mise sous pression par les récents événements, entraînant une chute de la livre turque, tombée à son plus bas historique face au dollar et obligeant la Banque centrale à intervenir en puisant dans ses réserves à hauteur de 27 milliards de dollars pour stabiliser la monnaie. Et ce n’est qu’un début.

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ECLAIRAGES – Taux d’intérêt et l’illusion de relance : Quelques enseignements après la baisse du taux directeur de la BCT

28. März 2025 um 13:14

La récente décision de la Banque centrale de Tunisie de réduire son taux d’intérêt directeur de 50 points de base pour le porter à 7,50% soulève d’importantes réflexions sur l’économie tunisienne et sur les mécanismes de financement d’une économie en transition. Les taux d’intérêt, en tant que baromètres de la santé économique, jouent un rôle déterminant dans l’allocation du capital, la consommation et l’investissement.

L’impact des taux d’intérêt sur l’économie

Les taux d’intérêt influencent directement les décisions d’emprunt et d’épargne. Un taux d’intérêt plus bas peut inciter les entreprises à emprunter davantage pour financer leurs projets, stimulant ainsi l’activité économique. Par exemple, si une entreprise tunisienne emprunte 100 000 dinars à un taux d’intérêt de 7,50% pour investir dans l’achat de nouveaux équipements, elle peut espérer une augmentation de sa productivité et, par conséquent, de ses bénéfices. Cependant, cette dynamique doit être examinée à la lumière de la durabilité de cette croissance.

L’équilibre entre épargne et consommation

La théorie économique souligne que l’épargne est un pilier fondamental du développement économique. Lorsque les Tunisiens épargnent, les banques disposent de plus de capitaux à prêter, ce qui peut entraîner une baisse des taux d’intérêt à long terme. Cela favorise alors les investissements dans des projets à fort potentiel. Cependant, dans un contexte où la culture de l’épargne est moins ancrée, une réduction artificielle des taux d’intérêt peut provoquer des comportements de consommation hâtifs au détriment de l’investissement productif.

Le danger de l’inflation monétaire

Il est important de faire la distinction entre une baisse naturelle des taux d’intérêt résultant d’une augmentation de l’épargne (offre de fonds prêtables à long termes) et une baisse provoquée par une expansion monétaire excessive (offre de liquidités monétaires à court terme). Si la Banque centrale, en réponse à des pressions économiques, augmente la masse monétaire sans une réelle augmentation de la production de biens et services, cela peut entraîner des effets inflationnistes, via à des tensions sur les capacités de production et sur les couts, d’où une hausse des prix. Les entreprises pourraient être incitées à investir dans des projets peu rentables, car le coût de l’emprunt semble faible. Cela peut donner l’illusion d’une prospérité immédiate tout en posant les germes d’une crise économique future.

Les cycles économiques et la réalité de l’illusion de prospérité

Dans une économie en croissance, les taux d’intérêt jouent le rôle de signal. Lorsque ces signaux sont déformés par des politiques monétaires trop accommodantes, il en résulte souvent des cycles de boom et de récession. En Tunisie, cela pourrait se traduire par une surabondance de projets d’infrastructure ou d’investissements dans des secteurs sans demande réelle et/ou immédiate, menant à une situation où, à terme, les entreprises ne pourront pas écouler leurs produits ou services, provoquant des faillites et un chômage accru.

L’importance de l’investissement productif

Pour éviter cette illusion de prospérité, il est primordial que les décideurs politiques et économiques en Tunisie mettent l’accent sur des investissements productifs. Ce qui implique l’amélioration du climat des affaires pour inciter à l’innovation, à la formation et à l’amélioration de la compétitivité des entreprises. Aussi, la réduction du taux d’intérêt doit être accompagnée de mesures visant à renforcer la confiance des investisseurs (producteurs) et des consommateurs/épargnants (rationnels), tout en favorisant une véritable éthique d’épargne/investissement. 

En définitive, la réduction du taux d’intérêt directeur à 7,50% en Tunisie peut fournir un coup de pouce temporaire à l’économie. Cependant, les conséquences à long terme dépendent d’une gestion prudente de la politique monétaire et de la promotion d’une culture de l’épargne et de l’investissement. Sans cela, la transition risque de tomber dans le piège d’une reprise économique illusoire, qui pourrait mener à l’instabilité et à la récession. Les leçons de l’histoire économique montrent que la prospérité durable repose sur des paradigmes solides, et non sur des artifices financiers.

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A lire notre contribution sur L’Economiste maghrébin, numéro 917 – 

« LA BAISSE DU TAUX DIRECTEUR– LA MAUVAISE BONNE NOUVELLE ».

 

 

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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La fin du droit international?

28. März 2025 um 11:52

Gaza symbolise une période où plus que jamais, depuis la fin de la guerre froide, la violence et la loi de la jungle (celle du plus fort), étouffe la voix d’un droit international devenu inaudible. Dans un monde qui renoue dangereusement avec la pure logique de puissance, la rationalité juridique est pourtant plus légitime et nécessaire que jamais.

La duplicité de l’Occident dès lors qu’il s’agit de respect du droit international par Israël sape l’édifice qu’il a lui-même forgé à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le cimetière du droit international que représente Gaza marque la fin d’un monde qui a conçu l’idée suivant laquelle la vie internationale devait être régie par des règles et principes.

Un paradoxe international

D’un côté, il existe un droit des relations internationales. Celui-ci est à la base de l’ordre international libéral établi à la fin de la Seconde Guerre mondiale et formalisé par la Charte des Nations unies. Les « principes de justice et du droit international » relèvent des buts de l’ONU (art. 1er).

Les acteurs internationaux sont saisis par le droit, leur comportement est de plus en plus « enserré » par un ensemble de normes juridiques internationales qui présentent un caractère prescriptif, prohibitif ou permissif. Un phénomène constitutif d’une juridicisation des relations internationales, avec l’inflation et la diversification (formelle et matérielle) des règles juridiques internationales.

Ces normes juridiques relèvent d’un droit spécifique : le « droit international public », sorte de langage commun indispensable, de technique instrumentale au service des Etats et de tous les acteurs de la société internationale. Celui-ci contribue à la prévisibilité et à la pacification des rapports internationaux.

La « légalité internationale » applicable dans divers domaines d’activité est largement respectée par les acteurs des secteurs concernés. Un droit international dont le champ, précisément, ne cesse de se développer et de se diversifier. Il s’est « universalisé », en ce sens où il s’est étendu à de nouveaux sujets et à de nouvelles matières.

De l’autre, le droit international ressemble à des règles fictives. Officiellement, les relations internationales sont encadrées par des règles, des principes, des institutions du droit international. Or, en pratique, les relations internationales échappent, de fait, au cadre prescrit par ce droit international. Il y a un décalage entre ce cadre juridique et la réalité de relations internationales, celle du jeu des puissances et du rapport de force.

Cette perception résulte notamment de l’absence d’« Etat mondial » doté d’un « législateur international centralisé » et d’autorités juridictionnelles et policières centrales, qui permettraient de faire respecter le droit international et de l’imposer au jeu des puissances et aux intérêts nationaux.

Résultat, certaines séquences donnent l’impression d’une scène internationale dont les acteurs se comportent comme les cowboys des westerns américains, sans foi ni loi…

La violence internationale contre le droit international

L’ordre international moderne né à la fin de la Seconde Guerre mondiale a été forgé sur des principes animés par un esprit libéral et consacrés par le système onusien, en général, et par la Charte des Nations unies, en particulier : respect du droit international, égalité souveraine des États, respect des droits de l’Homme universels, libre-échange. Or précisément, nous sommes entrés dans un monde marqué à la fois par :

  • l’absence de puissance hégémonique capable, seule, d’imposer un ordre;
  • la contestation de l’ordre international issu de l’après-Seconde Guerre mondiale et de la fin de la Guerre froide;
  • une redistribution de la puissance (en faveur de puissances du Sud) qui consacre un bouleversement des équilibres mondiaux et un décentrement des relations internationales;
  • une mondialisation synonyme d’accélération du temps, de rétractation de l’espace et de connexion aiguë entre les faits/acteurs internes et externes.

Un tel environnement global nourrit l’imprévisibilité, l’instabilité et l’incertitude caractéristiques d’un ordre mondial chaotique, en phase de transition, où la loi de la jungle prévaut sur la loi internationale. Le rapport de force prime sur le respect de la règle de droit. En témoigne l’insidieuse désuétude du droit de la guerre et le principe de non-recours à la force (l’un des fondements de la Charte des Nations unies), en particulier.

Notre propre siècle est confronté à une reprise de la course aux armements et à une persistance de foyers de tension/conflits (en dépit de l’interdiction du recours à la force inscrite dans l’article 2, § 4 de la Charte des Nations unies). La Commission de crimes internationaux et la violation de principes fondamentaux de la Charte des Nations unies semblent comme se normaliser…

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Olfa Hamdi ou l’art de savoir « vendre » son image

27. März 2025 um 12:05

Comment se positionner sur l’échiquier politique en vue d’un éventuel portefeuille au gouvernement de Sarra Zaafrani Zenzri? Olfa Hamdi, la présidente du parti « La Troisième République » nous livre des éléments de réponse.

Encore une annonce éphémère qui ne fera pas date? Souvenez-vous que Olfa Hamdi – qui  n’avait pas à l’époque l’âge légal pour participer à la course à Carthage, étant née en 1988, aura bravé la Constitution de 2022 qui dispose dans son article 89 que « le candidat ou la candidate doit être, au jour du dépôt de sa candidature, âgé(e) de quarante ans au moins et jouir de ses droits civils et politiques » – s’est présentée contre vent et marée en novembre 2023 comme étant « une alternative face aux échecs essuyés par la politique du président actuel, Kaïs Saïed ». Tout en « assurant qu’elle était capable de répondre aux attentes des Tunisiens et de leur offrir un avenir meilleur », pour annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle de 2024.

Revirement

Retournement spectaculaire de veste. Dans une lettre ouverte publiquement diffusée sur Facebook le 25 mars 2025, la présidente du parti « La Troisième République » interpelle le président Kaïs Saïed contre lequel elle avait l’intention de se présenter en novembre dernier. Et ce, en indiquant sans détours que son parti « ne se considère pas comme un opposant politique au président de la République, mais aspire à travailler avec lui en tant que garant des institutions de l’État pour sauver le pays ».

Ainsi, pour faire face à la crise économique, Olfa Hamdi appelle à la formation d’un gouvernement de sauvetage au sein duquel son parti « jouera un rôle actif ». Et ce, sur la base de trois priorités stratégiques : la mise en place immédiate de la Cour constitutionnelle; l’élaboration d’un plan d’urgence économique; et l’activation du dialogue social.

« Face aux défis économiques sans précédent traversés par la Tunisie, notamment la baisse des réserves souveraines et l’aggravation de la dette, une coopération nationale permettrait d’éviter une crise majeure », a-t-elle écrit.

Le dialogue « une obligation légale »

Et de poursuivre : « La période exceptionnelle justifiant la reconstruction institutionnelle est désormais révolue, avec l’achèvement du projet constitutionnel et l’élection du président du Conseil des régions et des districts. Dès lors, le rôle du président de la République devait être celui d’un garant des institutions et non d’un acteur isolé dans la prise de décisions stratégiques. »

D’où la nécessité, estime-t-elle « d’une lecture constitutionnelle qui exige, en période de crise, une coopération entre les différentes forces nationales pour assurer la continuité et la stabilité de la République ». Par quel biais? En activant le Conseil national du dialogue social, prévu par la loi n° 2017-54, à ses yeux « une obligation légale et non un simple choix politique », a-t-elle encore argué.

Une manière de mettre le chef de l’Etat au pied du mur : choisir la voie du dialogue avec les partis d’opposition, les organisations nationales et les composantes de la société civiles; ou opter pour les décisions unilatérales, quitte à tomber dans un isolement stérile.

Expertise douteuse

Enfin, le parti La Troisième République s’est déclaré prêt à contribuer activement à sauver la Tunisie. Et ce, en apportant des solutions techniques aux défis économiques et financiers. De quelle manière? C’est là que le bât blesse.

C’est que cette jeune femme dont la modestie est loin d’être une vertu cardinale – ne s’est-elle pas comparée dans une publication FB du 15 mars 2024, au légendaire général carthaginois, Hannibal Barca? Tout en écrivant sans rire : « J’ai sûrement les mêmes gènes que Hannibal […] Nous nous frayons un chemin lorsqu’on nous bloque la route […] Nous sommes attachés à la réussite de la Tunisie-Carthage […] Nous sommes aussi patients qu’un éléphant […] Le travail continue quel que soit le climat politique. »

Or, nous savons tous que Mme Hamdi, la présidente d’un parti unipersonnel, avec des adhérents qui ne rempliraient pas un bus, sans implantation nationale, a décroché en 2007 son bac avec une moyenne exceptionnelle de 19 sur 20. Elle est titulaire en 2012 d’un master en sciences mécaniques et ingénierie de l’Ecole centrale de Lille, d’un master de management de grands projets industriels de l’université du Texas à Austin en 2014, ainsi que d’un diplôme supérieur en règlement extrajudiciaire des différends, obtenu entre le secteur privé et public à la Texas School of Law. Un cursus universitaire certes impressionnant, mais pas plus.

Alors, quand la trentenaire qui présida, par accident, aux destinées de Tunisair en janvier 2021 avant d’être  limogée sept semaines plus tard par sa hiérarchie pour avoir « commis beaucoup d’erreurs », avance sans preuve avoir à cet âge précoce géré aux Etats-Unis de grandes entreprises et travaillé pour de mégas projets, on veut bien la croire. Par courtoisie.

De là à proposer son expertise pour apporter des solutions techniques aux défis économiques et financiers auxquels notre pays est confronté, c’est une autre paire de manche.

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BCT : d’une indépendance dépendante à une dépendance totale ?

27. März 2025 um 06:02

Il est quasiment clair que le changement du statut de la Banque centrale de Tunisie (BCT) est acté. Une première tentative par les députés n’a pas abouti, mais cette fois, le train est bel et bien en marche.

Le gouverneur de la BCT a été reçu par le président de la République le lendemain de la nomination d’une nouvelle cheffe du gouvernement. Deux jours après, ils se sont rencontrés autour d’une séance de travail qui a donné le feu vert pour modifier ledit statut.

 

Une démarche attendue

Est-ce que cela est surprenant ? Pas non. Il y a une logique dans la Constitution de 2022 qui fait que tout l’appareil de l’Etat doit fonctionner en harmonie et sous la même houlette. L’indépendance de la BCT, à laquelle nous allons revenir, semble être l’exception dans tout ce tableau.

En pratique, la BCT ne fonctionne pas dans un monde parallèle. Elle est la banque de l’Etat et toutes ses actions quotidiennes sont en concertation avec le ministère des Finances. Les deux œuvrent pour que l’Etat honore ses engagements internes et externes.

L’indépendance est dans le choix de la politique monétaire adéquate pour atteindre l’objectif principal de l’institution de l’Avenue Hédi Nouira, à savoir la maîtrise des prix. Son instauration est une protection contre l’ingérence des politiques dans sa décision. Vous pouvez retourner en arrière et imaginer ce que l’exécutif pourrait faire lors des élections de 2019, dans la course vers le Palais de Carthage.

 

En pratique, la BCT ne fonctionne pas dans un monde parallèle. Elle est la banque de l’Etat et toutes ses actions quotidiennes sont en concertation avec le ministère des Finances. Les deux œuvrent pour que l’Etat honore ses engagements internes et externes.

 

Dans l’attente de la nouvelle version

L’indépendance est donc une garantie pour des décisions purement techniques en matière de politique monétaire. Elle n’est pas un moyen pour agir contre les actions gouvernementales.

Revenir en arrière n’est pas donc une bonne chose dans l’absolu. Le point positif cette fois est que la BCT est dans le groupe qui travaillera sur la nouvelle loi. La première tentative du mois de décembre 2024, initiée par les députés, était inacceptable. Cette fois, il y a au moins une garantie que la définition des rôles et des missions soit prise en concertation, sans qu’elle soit parachutée.

 

Il ne faut pas penser que cela rendra le Trésor capable d’éviter les sorties sur le marché local et de s’endetter auprès des banques. C’est totalement le contraire. Il dépensera plus et sera amené à cumuler une double dette. Cela ne peut pas également remplacer l’endettement extérieur, car la BCT n’imprime pas des dollars ou des euros.

 

Ce que nous ne voulons pas voir, c’est surtout une ligne de financement permanente mise à la disposition d’un gouvernement. Ce sont des solutions de facilité qui ne conduisent qu’à des dysfonctionnements majeurs au bout de quelques années. Il ne faut pas penser que cela rendra le Trésor capable d’éviter les sorties sur le marché local et de s’endetter auprès des banques. C’est totalement le contraire. Il dépensera plus et sera amené à cumuler une double dette. Cela ne peut pas également remplacer l’endettement extérieur, car la BCT n’imprime pas des dollars ou des euros.

Nous ne pouvons pas juger la démarche lancée. L’évaluation de l’impact se fera sur la version finale du projet de la loi. Elle sera, sans doute, le texte le plus important de l’année.

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Gaza Delenda est …

25. März 2025 um 16:37

Ce qui est le plus contradictoire dans l’histoire de l’image, c’est peut-être le fait que la pratique religieuse interdisait au musulman de représenter une figure humaine – création divine –  qui aurait entraîné l’invention de la chambre noire par IBN HAITHEM au XIème siècle qui ne pouvait imaginer ce que cela allait devenir plusieurs siècles plus tard sous l’impulsion de NICEPHORE NIEPCE. Ce dernier inventa la photographie, document muet qui était aussi expressif que jamais et pouvait montrer une situation que le verbe ne pouvait décrire…

Mais comme toute saine invention, elle finit par être contaminée par l’homme qui, dans un geste imbécile, créa l’intelligence artificielle qu’il appela IA.

 

 

Cette dernière peut modifier ou adapter à ses désidérata le contenu d’une photo qui la dérange … Mais heureusement qu’Internet, cette base de données inépuisable, garde dans ses entrailles les images d’un passé comme celui que je décris dans cet article qui s’étale sur plus de DEUX MILLENAIRES…

Et il s’en est passé des choses depuis ce lointain passé ou déjà un de nos illustres ancêtres avait osé l’inimaginable… Traverser les Alpes à dos d’éléphants pour aller combattre ROME, l’inique objet de son ressentiment…, comme dirait une Camille quinze siècles plus tard.

ROME, cette capitale bien spécifique, abrite sur son territoire le VATICAN – le centre de gravité du monde chrétien – qui s’étale sur 44 ha et est né en pleine crise financière mondiale en 1929 alors que s’opérait en Palestine ce qu’on a appelé le massacre d’Hébron. Et ce, à l’aube de l’accession d’Hitler au pouvoir en janvier 1933, suivie de près en avril de la même année par la signature du premier contrat pétrolier entre l’Arabie saoudite et la Standard Oil américaine.

Je ne vais pas refaire l’Histoire du Moyen-Orient, mais tout ou presque a une odeur de pétrole voire de gaz. Ce qui peut expliquer la situation explosive sur le terrain. Surtout aller vous parler du rôle machiavélique de la perfide Albion qui a marqué le monde partout où elle est passée. Ce qui demanderait un numéro spécial de cette revue hebdomadaire.

Si les passagers du Mayflower* expulsés d’Europe ont été à l’origine de la création des USA en 1776, pays où on a pratiqué un nettoyage ethnique systématique sur les populations indigènes – qui n’intéressaient personne -, on a assisté à plusieurs tentatives de nettoyage ethnique depuis toujours et le plus anciennement connu fut celui opéré par les fameux Romains qui décidèrent de raser Carthage et de semer du sel à sa place. Le plus récent est celui que tentent de réussir les rescapés des camps allemands en rasant Gaza; et ce, avec la complicité active des descendants de la création des USA.

On peut se demander : vont-ils réussir avec la densité d’armes et de bombes utilisées que les images au-dessus suffisent à décrire? Ne trouvez-vous pas que Gaza aujourd’hui ressemble étrangement à l’ancêtre de Carthage (« Carthago delenda est » – « Il faut détruire Carthage »), devenue aujourd’hui la capitale du pouvoir dans ce petit pays qui a vu des tranches d’Histoire passer sur son territoire. Ce prémonitoire d’un futur où les Palestiniens ne sont ni des Apaches ni des Sioux?

D’autres images puisées dans l’Histoire de capitales rasées par les vainqueurs de l’époque ne montrent-elles pas des villes qui aujourd’hui abritent des dirigeants du futur?

Alors, messieurs les Américains, utilisez vos sous-traitants israéliens – qui finiront par redevenir des enfants de Judas – pour « frapper vite et frapper fort », selon une expression consacrée utilisée par De Gaulle, furieux de la volonté de Bourguiba qui voulait récupérer la base de Bizerte avec des moyens rudimentaires. Comme ceux qu’utilisent aujourd’hui « ces va-nu-pieds » de Houthis qui osent! WAIT EN SEE ET ON VERRA CE QU’ON VERRA…

Ibtissem

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*Le Mayflower /meɪˈflaʊɚ/ est un vaisseau marchand anglais devenu célèbre pour avoir transporté en 1620 d’Angleterre en Amérique du Nord un groupe de dissidents religieux, les Pilgrim fathers (« Pères pèlerins »), à la recherche d’un lieu pour pratiquer librement leur religion.

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Autoriser le covoiturage serait une bonne alternative aux VTC

25. März 2025 um 13:09

Bolt, une application de VTC (véhicule de transport avec chauffeur), a été fermée lundi 24 mars 2025 et les autorités ont déclenché des mesures contre la société. Derrière, il y a des accusations de blanchiment d’argent. Nous évoquons le sujet aujourd’hui non pour donner un avis sur l’affaire, mais pour penser à la meilleure manière de libérer le secteur du transport.

Pour ceux qui ne le savent pas, il y a une liaison directe entre la productivité et la qualité du service de transport dans un pays.

Bonne nouvelle, mauvaise nouvelle

Les différentes applications de réservation de taxis ont permis de résoudre les problèmes de certains et en ont créé d’autres pour d’autres. Puisque les courses coûtent au moins le double de ce qui aurait été facturé sur la base du compteur, ceux qui ont un revenu élevé ont trouvé dans ce système un refuge. Cela permet de trouver le moyen d’atteindre sa destination même dans les heures de pointe.

En revanche, pour les personnes qui ont un revenu modeste, trouver un taxi est devenu un calvaire. Qui peut s’offrir un trajet à 20 dinars, montant qui équivaut les dépenses de deux ou trois jours? Cela explique les avis partagés sur les réseaux sociaux depuis la publication de l’annonce.

Néanmoins, cette mesure va faire du mal à plusieurs professionnels qui ont investi dans des véhicules confortables comme taxis, en tablant sur des recettes élevés grâce à ces applications. Nous connaissons tous le coût d’un véhicule acquis par un financement leasing. Comment parvenir maintenant à générer suffisamment de revenus pour payer sa lettre de change, assurer l’entretien, payer l’assurance, rémunérer le chauffeur et le propriétaire et économiser pour les risques d’accident? C’est quasiment une mission impossible.

Autoriser le covoiturage

Le business des VTC présente un problème. Avoir des avantages pour l’acquisition du matériel roulant et profiter des applications pour multiplier ses recettes n’est pas juste. Il fallait intervenir. Cela nous renvoie à la possibilité d’accorder le droit d’exercer cette activité aux individus. La pratique du covoiturage est devenue une habitude, mais elle coûtera chère au chauffeur s’il tombe entre les mains d’un contrôle routier. Pourquoi ne pas autoriser cette pratique capable de résoudre le calvaire du transport pour des dizaines de milliers?

En contrepartie, l’Etat pourra exiger une taxe de circulation plus élevé et imposer une prime supplémentaire dans les primes d’assurance. Cela permettra de compenser, partiellement, la recette fiscale qui aurait dû être générée par le secteur organisé. C’est même plus rémunérateur pour l’Etat car les taxis ne déclarent pas leurs vrais revenus – ils ne sont pas les seuls à le faire.

Pour l’Etat, cela est bénéfique sur tous les plans. Il va réduire la demande sur le transport public. Ce qui signifie une meilleure qualité de services.

De plus, le nombre de voitures qui circulent sur les routes va diminuer puisque plusieurs feront le choix d’opter pour le covoiturage.

La consommation des carburants et la pollution se retrouveront réduites. Cela sans compter une plus grande disponibilité des taxis qui ne vont plus refuser les courses peu profitables selon leurs estimations. Qu’en pensez-vous?

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Trottoirs — Ces arbres, arbustes et plantes qui gênent la circulation

25. März 2025 um 12:52

On n’en parle pas. Pourtant ils gênent le piéton et peuvent être même à l’origine d’accidents. Ils peuvent encore porter un tort à l’environnement. On atteint de ce fait le contraire de l’objectif visé.

Une récente visite du gouverneur de Tunis à la Médina de la capitale a suscité nombre d’intérêt pour l’occupation illégale de l’espace public. Parmi lesquels des trottoirs qui sont trustés par les commerçants et cafés. Au mépris des lois.

Un rapport de l’Observatoire national de la sécurité routière (ONSR) a révélé, il y a moins d’un an, du reste que « la moitié des trottoirs tunisiens sont inutilisables, soit en raison de leur état de délabrement avancé, soit à cause d’occupations illicites ». Ajoutant que « les pavés arrachés, les trous béants et l’absence d’entretien transforment ces espaces en véritables zones de danger ».

S’armer d’un peu d’empathie

Un phénomène qui est tellement présent dans toutes nos artères que l’on ne s’étonne et ne se soucie même plus de ce spectacle. Une occupation qui prend des formes diverses qui gêne même la circulation. Obligeant souvent les piétons à aller sur la chaussée.

L’affaire ne suscite pas, selon certains, trop de désagréments. Ce qui est faux. Le tout effectivement est de s’armer d’un peu d’empathie en pensant aux piétons qui risquent jusqu’à l’accident. Notamment lorsque cette occupation s’étend sur une longue distance. Pensons à une mère avec la poussette de son bébé!

Irraisonnable

La loi est pourtant explicite. Elle dit ceci : « Les piétons doivent utiliser les emplacements qui leur sont réservés tels que les trottoirs, les accotements et les espaces aménagés à cet effet ». Ce qui sonne comme une obligation. Mais que faire lorsque cela vous est carrément interdit?

Et il y a, à ce niveau, une occupation des trottoirs qui est irraisonnable, sinon plus. C’est celle de ces arbres et autres arbustes et plantes qui peuplent les trottoirs qui sont quelquefois plantés, selon leurs auteurs, pour rendre agréable leur devant chez soi et égayer notre environnement. Il arrive que ce spectacle soit perçu tout juste à proximité d’un espace public. Comme face à une clôture.

Des nids à moustiques

Est-ce le cas? L’intention est sans doute bonne. Mais le résultat ne l’est pas toujours. Dans la mesure où ces plantes ne sont pas, en plus, toujours bien entretenues et laissent leurs feuilles par terre. Ce qui attire des bestioles et encourage même des passants à jeter – tant qu’à faire – tout près les sacs poubelles et d’autres sachets, notamment alimentaires.

Il en est ainsi de ces plantes qui pendent des clôtures et qui, parce qu’elles sont rarement taillées – pour ne pas dire jamais – et deviennent ainsi des nids à moustiques et offrent, en tout cas, un spectacle navrant.

L’environnement prend un coup!

Il y a encore ces bacs qui ne contiennent pas des fleurs, mais jusqu’à des arbustes. Des bacs bel et bien encombrants. Ils sont tellement en nombre que l’on se demande s’ils ne sont pas là pour empêcher de s’approcher du mur de l’établissement devant lequel ils sont placés.

Faut-il encore parler de ces plantes et arbres coupés dans les jardins et qui sont jetés sur les trottoirs et qui restent quelquefois des jours et des jours sans être levés. Car, ceux qui en sont à l’origine ne prennent pas la peine toujours d’aller les poser dans les décharges créées à cet effet.

C’est ce qu’on appelle atteindre le contraire de l’objectif visé. De ce fait, l’environnement en prend un coup! Les photos que nous publions, ici, peuvent vous donner une idée de ce que nous affirmons.

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ECLAIRAGES – Tensions de liquidité et stratégie monétaire en Tunisie : une équation délicate

25. März 2025 um 08:29

L’évolution des indicateurs monétaires et financiers en Tunisie (au 21 mars 2025) met en lumière des tensions grandissantes sur la liquidité, aussi bien au niveau du secteur public que bancaire.

Dans un contexte économique marqué par une croissance atone, une inflation persistante et une pression sur les réserves en devises, la Banque centrale de Tunisie (BCT) adopte une posture prudente, tout en naviguant entre stabilisation macroéconomique et nécessité de relancer l’investissement. Il s’agit de liquidité.

Un Trésor sous pression

La baisse du solde du compte courant du Trésor, qui recule à 296,2 millions de dinars (MDT), témoigne des tensions sur les finances publiques. Cette contraction reflète l’augmentation des décaissements, probablement en raison du règlement des salaires de la fonction publique et/ou du service de la dette.

Dans un contexte où les recettes fiscales peinent à suivre le rythme des dépenses, l’État tunisien pourrait être contraint d’intensifier ses émissions de Bons du Trésor à court terme, accroissant ainsi la pression sur les marchés financiers domestiques.

Cette situation met en exergue un défi majeur : comment concilier la nécessité de financer le déficit budgétaire sans fragiliser davantage l’équilibre financier des banques et sans alourdir la charge de la dette publique.

 

La Tunisie semble opter pour une stratégie d’allongement de la maturité de sa dette, comme en témoigne la progression des Bons du Trésor Assimilables (BTA), qui atteignent désormais 21,4 milliards de dinars. Si cette approche réduit la pression immédiate sur la trésorerie de l’État, elle ne résout pas pour autant la question de la soutenabilité de la dette à moyen terme.

Une liquidité bancaire sous tension

En parallèle, le solde du compte courant des banques affiche un recul, traduisant une demande accrue de liquidités. Ce resserrement pourrait être lié à plusieurs facteurs, notamment une hausse de la demande de crédit ou une augmentation des besoins en monnaie fiduciaire, comme en témoigne la progression des billets et monnaies en circulation, qui s’élèvent à 23,2 milliards de dinars.

Cette évolution suggère un certain essoufflement des dépôts bancaires à court terme, ce qui contraint les établissements financiers à puiser davantage dans leurs réserves pour assurer le bon fonctionnement du système.

Face à cette situation, la BCT ajuste prudemment son intervention sur le marché monétaire. L’encours global des opérations de refinancement s’établit à 12,8 milliards de dinars, en recul de 1,4 milliard par rapport à la période précédente. Si cette contraction témoigne d’un resserrement des conditions monétaires, elle s’inscrit également dans une volonté de maîtriser l’excès de liquidité afin d’atténuer les pressions inflationnistes.

Une politique monétaire sous contrainte

Le maintien du taux directeur à 8 % confirme la posture prudente de la BCT, qui privilégie la lutte contre l’inflation au détriment d’un assouplissement monétaire susceptible de dynamiser l’investissement.

Cette politique vise à stabiliser le dinar et à limiter la fuite des capitaux vers des devises plus attractives. Toutefois, elle a pour effet collatéral de renchérir le coût du crédit, ce qui freine la reprise économique et pénalise les entreprises déjà fragilisées par un environnement incertain.

Le taux du marché monétaire (TMM) évolue autour de 7,99 %, en légère hausse, ce qui reflète une certaine tension sur les taux interbancaires. Ce resserrement des conditions de financement pourrait accentuer les difficultés d’accès au crédit pour les entreprises et les ménages, limitant ainsi les perspectives de croissance.

Les moteurs extérieurs de résilience

Dans ce contexte complexe, les entrées de devises constituent un facteur clé de stabilisation.

Les recettes touristiques affichent une progression de 5,1 % sur un an, atteignant 1 071,6 millions de dinars, confirmant la reprise du secteur après plusieurs années difficiles.

De même, les revenus des Tunisiens à l’étranger augmentent de 7,3 %, représentant un apport essentiel à la balance des paiements.

Cependant, ces signaux positifs ne suffisent pas à compenser la baisse des avoirs nets en devises, qui reculent de 785,3 millions de dinars en un an pour s’établir à 22,6 milliards de dinars.

Cette érosion des réserves, désormais à 99 jours d’importation contre 106 jours précédemment, reflète une dépendance persistante aux financements extérieurs et une vulnérabilité face aux fluctuations des prix des matières premières et de l’énergie sur les marchés internationaux.

Sur le marché des changes, le dinar affiche une évolution contrastée : une légère appréciation face au dollar (+0,24 %), qui pourrait atténuer l’impact de l’inflation importée, mais une dépréciation face à l’euro (-0,15 %), renchérissant le coût des importations essentielles.

Un marché boursier en attente de catalyseurs

Dans ce climat d’incertitude, la Bourse de Tunis fait preuve d’une relative stabilité, avec un indice Tunindex qui progresse modestement à 10 884 points (+0,06 %).

 

Ce calme apparent masque néanmoins une prudence accrue des investisseurs, qui restent attentifs aux évolutions macroéconomiques et aux éventuelles décisions de politique monétaire.

Entre stabilisation et relance : quel cap pour la BCT?

L’analyse des indicateurs monétaires et financiers révèle une économie tunisienne confrontée à des arbitrages délicats. La BCT maintient une politique monétaire restrictive pour contenir l’inflation et préserver la stabilité du dinar, mais cette stratégie se heurte à la nécessité de stimuler une croissance en berne.

Dans un contexte où les marges de manœuvre budgétaires sont réduites et où la liquidité bancaire se tend progressivement, la question centrale demeure : la Tunisie peut-elle se permettre de poursuivre cette politique de rigueur monétaire sans compromettre sa dynamique économique?

Si le pays parvient à mobiliser davantage d’investissements étrangers et à renforcer ses réserves en devises, un certain assouplissement monétaire pourrait être envisagé pour soutenir l’investissement et la consommation.

À défaut, la contrainte financière risque de se durcir davantage, avec des répercussions sur l’activité économique et le marché de l’emploi.

L’équation reste donc complexe : entre nécessité de stabilisation macroéconomique et impératif de relance, la Tunisie devra trouver le juste équilibre pour préserver sa résilience et éviter un enlisement économique.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

 

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Tebboune joue subtilement la carte de la désescalade

24. März 2025 um 12:16

Jouant l’apaisement, le président algérien Abdelmadjid Tebboune appelle à « régler tous les problèmes » avec Emmanuel Macron, son « alter ego »; avec lequel cependant il y eut alternativement « des moments de sirocco, des moments de froid ».

Alors que les relations, au demeurant tumultueuses, entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale prenaient un tournant dangereux- notamment depuis que le ministre de l’Intérieur Bruno Retaillau, la nouvelle coqueluche de la droite, a mis sa démission dans la balance si la France venait à céder sur le dossier des Algériens expulsables- le président algérien Abdelmadjid Tebboune semble jouer la carte de l’apaisement en estimant que la crise entre Alger et Paris a été « créée de toutes pièces » et en réitérant sa volonté de « régler tous les problèmes » avec Emmanuel Macron.

« Alter ego »

Il faut, a-t-il dit, « savoir raison garder, nous avons d’excellentes relations, beaucoup d’amis (en France) qui aiment l’Algérie ». Emmanuel Macron est « mon alter ego, on a eu des moments de sirocco, des moments de froid »; mais « c’est avec lui que je travaille ».

Ainsi, en indiquant clairement que son homologue français est son seul et unique interlocuteur, le locataire du palais d’Al-Mouradia coupe ainsi de facto l’herbe sous les pieds du patron de la place Beauvau. Ce dernier voyant sa popularité monter en flèche à la faveur de son hyperactivité médiatique et de ses prises de position très droitières. Au point de croire désormais en ses chances de prendre la tête des Républicains, et rêve même de l’Elysée.

Ainsi, « pour ne pas tomber dans le brouhaha, ni le capharnaüm politique là-bas [en France], je dirais seulement trois mots : nous, on garde comme point de repère et unique point de repère le président Macron ». C’est ce qu’affirmait le président algérien Tebboune dans une interview retransmise samedi 22 mars à la télévision algérienne. En indiquant ainsi qu’Emmanuel Macron reste son « unique point de repère » dans la crise actuelle entre Alger et Paris.

Dressant le constat de « deux États indépendants » avec « deux présidents qui travaillent ensemble. Tout le reste ne nous concerne pas », a-t-il souligné. Abdelmadjid Tebboune estime d’ailleurs que les tensions entre son pays et la France sont « un moment d’incompréhension ». Tout en affichant sa volonté de « régler tous les problèmes » uniquement avec le président français ou « avec la personne qu’il délègue, à savoir les ministres des Affaires étrangères entre eux ».

Les sujets qui  fâchent

La prise de position du président algérien est-elle en mesure de calmer les esprits alors que la crise entre les deux pays est attisée par des manœuvres de « l’extrême droite française revancharde et haineuse », selon les termes du communiqué émanant du ministère algérien des Affaires étrangères?

Difficile d’y croire, tellement les contentieux hérités des blessures du passé colonial et qui demeurent vives des deux rives de la Méditerranée, empoisonnent encore les relations entre les deux pays.

Le Sahara occidental encore et toujours

Parmi les sujets qui fâchent, figure la crise depuis l’été 2024 lorsque Emmanuel Macron, au mépris de la traditionnelle neutralité de la France dans ce dossier explosif, reconnut la marocanité du  Sahara occidental. Alger avait alors retiré son ambassadeur à Paris. Une victoire pour Rabat, un coup dur pour Alger.

Sur un ton virulent, le ministère algérien des Affaires étrangères avait publié un communiqué par lequel Alger affirmait vouloir « en tirer toutes les conséquences » en indiquant « que la France en assumera seule la pleine et entière responsabilité ». Une précision lourde de sous-entendus était ajoutée : « Les puissances coloniales, anciennes savent se reconnaître, se comprendre et se tendre des mains secourables. »

Pourtant, le président Tebboune semble tourner la plage en assurant samedi dernier que l’amitié entre Paris et Rabat « ne nous dérange pas du tout, contrairement à ce qu’on dit ». Tout en condamnant les visites récentes de Rachida Dati et Gérard Larcher dans ce territoire, dont le Maroc contrôle de facto 80%, considéré « non autonome » par l’ONU qui propose une large autonomie sous sa souveraineté. Alors que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination.

L’affaire Sansal

Or, à peine cette couleuvre avalée par Alger, voila que l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal lance une bombe en déclarant le 2 octobre- lors d’une émission du média marqué à droite Frontière– que l’ouest algérien faisait partie du Maroc au moment de la colonisation française. « Tout le problème vient d’une décision prise par le gouvernement français : quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc, Tlemcen, Oran et même jusqu’à Mascara […] la France a décidé comme ça, arbitrairement, de tracer une frontière», a-t-il  avancé. Des  propos considérés comme portant atteinte à l’intégrité du territoire algérien et qui auraient motivé en partie son arrestation par les autorités algériennes pour « atteintes à la sûreté de l’État ».

En déplacement à Bruxelles, Emmanuel Macron a répété son appel à « une issue rapide » pour que l’auteur emprisonné et atteint d’un cancer « retrouve la liberté », appelant à la « clairvoyance » de son homologue algérien.

Le dossier brûlant des OQTF

Dernière dossier ayant  fini de ternir la relation bilatérale : le refus de l’Algérie d’accueillir plusieurs ressortissants algériens sous OQTF expulsés par la France. La crise ayant atteint son paroxysme après l’attentat de Mulhouse ayant fait un mort, commis par un Algérien qui avait fait l’objet de plusieurs OQTF.

A noter que  Bruno Retailleau aura menacé d’une « riposte graduée » si l’Algérie continue de refuser d’admettre ses ressortissants expulsés. Une démarche « rejetée sur la forme et le fond » par le gouvernement algérien qui invite les autorités françaises « à suivre le canal d’usage en l’occurrence celui établi entre les préfectures et les consulats ». Le sujet est clos.

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Quand Trump puise dans les pages sombres de l’histoire américaine

24. März 2025 um 11:32

L’objectif que le président américain ne cesse de proclamer, depuis son premier mandat et jusqu’à ce jour, est de « rendre sa grandeur à l’Amérique » (Make America great again). Sa conception de la grandeur est bien particulière. Car la grandeur d’un pays, selon le bon sens commun ne se mesure pas uniquement par la puissance économique et militaire. La grandeur se mesure aussi et surtout par le respect des principes élémentaires du droit, de la morale et de l’humanisme.

De ce point de vue, et sans remonter très loin dans l’histoire, on peut affirmer sans risque d’erreur, que depuis George W. Bush jusqu’à Donald Trump, aucun président n’a œuvré pour la grandeur de son pays; ni même pris la moindre décision pour améliorer un tant soit peu sa réputation fortement endommagée aux yeux du monde.

Depuis sa prise de fonctions, Trump est en train d’œuvrer non pas à rendre sa grandeur à l’Amérique, mais à endommager encore plus son image et sa réputation dans le monde. Passons sur ses prétentions consternantes sur le Canada, le Mexique, Panama et le Groenland, et concentrons-nous sur le soutien de Trump à son ami Netanyahu, le Premier ministre génocidaire d’Israël. Un soutien qui, du fait de l’immoralité et l’irrespect des principes élémentaires du droit et de l’humanisme, détruit aux yeux de l’écrasante majorité des pays du monde le peu qui reste de la réputation en lambeaux des élites gouvernantes à Washington.

Les dernières statistiques palestiniennes parlent de plus de 51 000 morts et plus de 114 000 blessés à Gaza depuis le début de la campagne génocidaire israélienne. Rares sont les bâtisses qui tiennent encore debout dans l’enclave palestinienne. Et, en plein mois de Ramadan, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire, privant les survivants du génocide de nourriture, d’eau et d’électricité!

Ces données terrifiantes n’ont pas empêché Donald Trump de donner le feu vert au gouvernement israélien de reprendre le bombardement des ruines de Gaza et de poursuivre sa campagne génocidaire contre le peuple palestinien.

La haine insensée que témoigne le président américain envers les Palestiniens est incompréhensible. Il ne se contente pas de poursuivre, dans les traces de son prédécesseur, l’implication de son pays dans l’entreprise génocidaire du gouvernement israélien; mais il ordonne, en violation de la Constitution américaine et du droit international, l’arrestation de quiconque manifeste son soutien à la cause palestinienne.

Le cas de l’étudiant syrien Mahmoud Khalil, diplômé de l’université new yorkaise de Columbia est révélateur à cet égard. Khalil est résident permanent, titulaire de la « Green Card » et marié à une Américaine de naissance. Il a été arrêté il y a quelques jours à la résidence universitaire où il habite et transféré immédiatement dans une prison pour immigrants dans l’Etat de Louisiane.

Il n’est accusé ni de crime, ni de mauvaise conduite, et encore moins de violation d’aucune loi américaine. Il est arrêté sur la base de cette étrange déclaration du Secrétaire d’Etat Marco Rubio : « Le soutien de Mahmoud Khalil à un Etat palestinien est un obstacle à la mise en œuvre de la politique étrangère américaine » !!!

Epoustouflant. Parce que Mahmoud Khalil a dénoncé dans un rassemblement universitaire le génocide qui se déroule à Gaza et à Jénine, le Secrétaire d’Etat Rubio va trouver des difficultés à effectuer son travail…

Mais l’affaire de Khalil Mahmoud ne s’arrête pas là. La subvention de 400 millions de dollars dont bénéficie l’université de Columbia a été suspendue. La raison? Les responsables de cette institution « n’ont pas fait le nécessaire pour s’opposer à l’antisémitisme à l’université. »

Sous l’administration de Joseph Biden et sous l’administration actuelle, la définition de l’antisémitisme ne concerne plus seulement la défense des droits des Palestiniens; mais aussi la dénonciation du génocide et de l’entreprise d’annihilation de tout un peuple.

Peu de temps après l’arrestation de Mahmoud Khalil, ce fut le tour d’une professeure de médecine libanaise à l’université Brown. Résidente permanente aux Etats-Unis, elle est arrêtée à son retour du Liban à l’aéroport Logan de Boston. La raison? La police, qui s’est permis de consulter son téléphone portable, a découvert une vidéo qui montre la présence de la professeure aux funérailles du chef de Hezbollah, Hassan Nasrallah. C’était suffisant pour qu’elle soit expulsée vers le Liban, en dépit de l’ordonnance d’un juge fédéral interdisant l’expulsion.

Quelle grandeur Trump prétend-il rétablir quand le dévoiement de la plus grande puissance du monde atteint des proportions si absurdes? En fait, le président américain est en train de puiser dans les pages les plus sombres de l’histoire américaine. Sa politique rappelle celle des « Raids de Palmer » des années 1919-1920, du nom du procureur général Mitchell Palmer qui entreprit d’arrêter et d’expulser quiconque soupçonné de communisme et d’anarchisme. Une page noire de la politique américaine du début du XXe siècle qui s’est terminée par l’exécution sur la chaise électrique de Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, accusés d’anarchisme, dont l’histoire est relatée dans le célèbre film de Giuliano Montaldi qui porte leur nom.

Trump puise aussi dans l’histoire tragique du Maccarthysme des années 1950, du nom du sénateur Joseph McCarthy, qui déclencha ce que les historiens qualifient de « chasse aux sorcières » et de « Peur rouge » qui saisit alors les Etats-Unis.

Plutôt que d’œuvrer à la grandeur de l’Amérique comme il le prétend, Trump est en train de puiser dans les pages sombres de son histoire. Avec en prime la continuation de la politique entamée par son prédécesseur : la participation par l’argent, les armes et le soutien politique au génocide du peuple palestinien.

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ECLAIRAGES –USA – Maghreb – Incertitudes économiques …2/2

24. März 2025 um 07:48

Le ralentissement économique américain et ses répercussions sur les pays du Maghreb : une réflexion rationnelle.

 

Dans un monde interconnecté, où les destins économiques des nations se croisent et s’entrelacent, le poids des grandes puissances, en particulier celui des États-Unis, se fait sentir avec une intensité palpable.

Aujourd’hui, alors que l’Amérique traverse une période de ralentissement économique, une ombre inquiétante plane non seulement sur ses propres rivages, mais également sur les terres vibrantes du Maghreb. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie se voient confrontés à un tournant qui pourrait redéfinir leur avenir économique et social.

 

L’écho des exportations et des investissements 

Les économies maghrébines, liées par un fil invisible aux États-Unis, ressentent déjà les tremblements de ce ralentissement. Le Maroc, par exemple, envoie une multitude de ses produits, des textiles élégants aux fruits gorgés de soleil, vers les marchés américains.

Une baisse de la demande américaine n’est pas qu’une question de chiffres : c’est une menace qui pèse sur les familles, des artisans aux agriculteurs, dont la subsistance dépend des échanges commerciaux. Lorsque les exportations diminuent, c’est comme si une part de l’espoir s’évanouissait, laissant place à l’anxiété et à l’incertitude.

Les entreprises locales, souvent déjà frêles, se voient contraintes de réduire leurs effectifs, et avec elles les rêves d’une vie meilleure s’effacent lentement.

De plus, la perspective d’une diminution des investissements directs étrangers (IDE) américains ne fait qu’aggraver ce sentiment d’inquiétude. Les projets d’infrastructure, qui pourraient transformer des régions entières, sont désormais menacés par la prudence des investisseurs, craintifs face à un horizon économique incertain. Les promesses de progrès s’effritent, et avec elles les aspirations d’un futur radieux pour des millions de citoyens.

Un secteur touristique en danger 

Le tourisme, fleuron des économies maghrébines, se retrouve au cœur de cette tempête. Des destinations comme le Maroc et la Tunisie, qui ont longtemps séduit les voyageurs américains par leurs paysages enchanteurs et leur riche patrimoine culturel, pourraient voir leurs rives désertées.

La peur d’un avenir incertain pourrait pousser les visiteurs à restreindre leurs envies d’évasion, réduisant ainsi les flux touristiques qui nourrissent non seulement les entreprises, mais aussi l’âme de ces nations.

Les conséquences d’une telle diminution vont bien au-delà des simples statistiques : elles touchent des cœurs, des familles, et des communautés entières qui, dans leur quotidien, dépendent de l’afflux des touristes.

La diaspora maghrébine, vibrant lien entre ces pays et les États-Unis, joue également un rôle crucial. Les transferts d’argent, qui permettent à des milliers de familles de vivre dignement, pourraient s’assécher face à un ralentissement économique.

La douleur de l’incertitude se propage, affectant non seulement le bien-être immédiat de ces familles, mais aussi la vitalité de petites entreprises et d’initiatives locales qui comptent sur ces fonds pour fleurir et grandir.

 Une volatilité éprouvante sur les marchés financiers 

La volatilité des marchés financiers, exacerbée par le ralentissement américain, amplifie encore davantage le sentiment d’angoisse. Les capitaux, hésitants, s’éclipsent des marchés émergents, tels ceux du Maghreb, laissant derrière eux des promesses non tenues et un accès plus difficile au financement. Les gouvernements et les entreprises, déjà fragilisés, se retrouvent confrontés à une insurmontable montagne de défis pour réaliser leurs projets de développement.

Avec un dollar américain qui se déprécie, les coûts d’importation explosent, entraînant une inflation qui étrangle littéralement le pouvoir d’achat des consommateurs locaux. Les familles, déjà en difficulté, voient leurs ressources s’amenuiser, plongeant encore plus profondément dans un cycle de précarité qui semble inéluctable. 

La dépréciation du dollar pourrait être globalement bénéfique pour la Tunisie en réduisant la facture des importations. Mais cet effet dépendra de l’évolution d’autres devises et des prix internationaux des matières premières. Une appréciation de l’euro ou des hausses de prix sur les marchés mondiaux pourraient limiter les avantages pour l’économie tunisienne.

Vers un avenir incertain mais résilient?

Les défis posés par le ralentissement économique aux États-Unis ne sont pas que des chiffres sur un tableau statistique. Ils incarnent des luttes, des espoirs et des rêves d’une génération au-delà des graphiques abstraits.

Les pays du Maghreb, bien que confrontés à des obstacles, doivent puiser dans leur résilience et leur ingéniosité pour naviguer à travers une conjoncture éclectique.

La route est semée d’embûches, mais c’est souvent dans les moments les plus sombres que la lumière de la solidarité et de la créativité humaine brille le plus intensément.

En ces temps incertains, le Maghreb doit se dresser avec courage, se réinventer et tracer un chemin vers un avenir meilleur.

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Article en relation :

ECLAIRAGES – USA : incertitudes économiques …

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Nouvelle nomination au palais de La Kasbah

22. März 2025 um 11:07

Kamel Maddouri a été remercié dans la nuit de jeudi à vendredi et remplacé dans la foulée par la ministre de l’Équipement, Sarra Zaafrani Zenzri. Sans explication aucune.

 

Au soir d’un jeudi gris où les drapeaux n’ont même pas été hissés pour égayer la commémoration des soixante-neuf ans de la déclaration de l’indépendance de la Tunisie, le président de la République décida, dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 mars 2025, de limoger son chef du gouvernement, Kamel Maddouri, et de nommer dans la foulée la ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Sarra Zaafrani Zenzri, pour lui succéder.

Six chefs de gouvernement en un seul mandat

La nouvelle locataire du palais de La Kasbah est la seconde femme à être promue à cette haute charge, et la quatrième à occuper ce poste depuis le 25 juillet 2021 après Najla Bouden (du 11 octobre 2021 au 1er août 2023), Ahmed Hachani (du 1er août 2023 au 7 août 2024), et Kamel Maddouri (du 7 août 2024 au 20 mars 2025).

À noter que depuis son accession à la magistrature suprême en octobre 2019, six (6) chefs de gouvernement se sont succédé à ce siège éjectable. En effet, aux quatre précédemment nommés, il faut y ajouter Elyès Fakhfakh (de février à septembre 2020), puis Hichem Mechichi (de septembre 2020 à juillet 2021).

À titre de comparaison et durant plus de 30 ans au pouvoir, de 1956 à 1987, le président Bourguiba usa cinq locataires du palais de La Kasbah. Béhi Ladgham en tant que secrétaire d’État à la présidence puis Premier ministre après la création de ce poste en 1969, et ce, de 1958 à 1970 ; ensuite, Hédi Nouira de 1970 à 1980 auquel a succédé Mohamed Mzali d’avril 1980 à juillet 1986 ; puis Rachid Sfar (de juillet 1986 à octobre 1987) ; enfin, Zine El Abidine Ben Ali, du 2 octobre 1987 au 7 novembre 1987, date du « coup d’État médical ».

Pour sa part, Ben Ali a eu trois Premiers ministres en 23 ans de pouvoir : Hédi Baccouche de novembre 1987 à septembre 1989 ; Hamed Karoui, de septembre 1989 à novembre 1999, et enfin Mohamed Ghannouchi, de novembre 1999 jusqu’à la fuite du président déchu en Arabie saoudite le 14 janvier 2011.

Griefs obscurs

Révocation ou démission ? Le protocole observé lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale à laquelle l’ancien Premier ministre a pris part, était le signe avant-coureur de sa disgrâce : sa chaise à la droite du président était occupée par le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Brahim Bouderbala.

Mais que reproche Kaïs Saïed à son ancien Premier ministre ? Rien de très précis, sauf que lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale du 20 mars 2025, il aura évoqué l’existence de « bandes criminelles opérant dans plusieurs services publics, avec des agents à leur solde » en déplorant que certains « lobbys de la corruption et leurs agents cherchent à étendre leurs activités à La Kasbah, oubliant que la mission du gouvernement est d’assister le président dans l’exercice de ses fonctions exécutives ».

Il a par ailleurs jugé suspecte une série de mouvements sociaux et d’immolations par le feu avant le mois de ramadan. « Tout cela a coïncidé avec le début du procès des accusés dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’État », a-t-il lancé. « Pas besoin d’en dire plus » !

Il semble donc que M. Maddouri, qui n’a passé que 7 mois à son poste, ait servi de « fusible ». Dans la conception du chef de l’État, Premier ministre, chef de gouvernement ou « secrétaire d’État à la présidence » ne sont que des appellations pour désigner un « collaborateur » chargé d’exécuter les orientations présidentielles, comme il l’a rappelé non sans insistance lors du Conseil de sécurité nationale.

Compétence et intégrité

Kaïs Saïed a-t-il fait le bon choix en plaçant Mme Sarra Zaafrani Zenzri, 62 ans, au palais de La Kasbah ?

Diplômée en génie civil de l’École nationale d’ingénieurs de Tunis (ENIT) et spécialisée en génie géotechnique de l’Université de Hanovre en Allemagne, Sarra Zaafrani Zenzri aura dirigé, à partir de 2009 au sein du ministère de l’Équipement, la division chargée de la construction des autoroutes, où elle négociait notamment avec les bailleurs de fonds.

Polyglotte, maîtrisant l’arabe, le français, l’anglais et l’allemand, un atout pour représenter la Tunisie sur la scène internationale, sans affiliation partisane connue, perçue comme une fonctionnaire efficace et intègre, dotée d’une maîtrise des rouages administratifs, elle incarne le profil technocratique en ces temps où la Tunisie est confrontée à de graves difficultés économiques et financières, avec une croissance poussive de 0,4% en 2024, un taux de chômage de 16% et une dette équivalente à environ 80% de son produit intérieur brut (PIB).

In fine, Sarra Zaafrani Zenzri semble tout indiquée pour occuper ce poste exposé afin de mettre en pratique les réformes, ô combien urgentes, qui s’imposent. À condition qu’on lui laisse les coudées franches pour affronter la tempête. Elle en a l’étoffe et la carrure.

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ECLAIRAGES – USA : incertitudes économiques …

22. März 2025 um 06:10

Le maintien des taux d’intérêt par la Réserve fédérale (Fed) américaine, annoncé mercredi 19 mars, témoigne d’une situation d’incertitude sans précédent dans la première économie mondiale. Deux mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les responsables de la Fed signalent une dégradation de leurs prévisions économiques, reflétant une méfiance croissante face aux décisions politiques récentes et à la dynamique économique.

incertitudes économiques
Incertitudes économiques américaines

Le contexte …

La Fed, institution incontournable pour la régulation monétaire aux États-Unis, a une mission essentielle : maintenir la stabilité des prix et maximiser l’emploi. Sa récente décision de maintenir les taux d’intérêt dans une fourchette de 4,25 % à 4,50 % — des niveaux conservés depuis décembre — reflète une prudence face à un environnement économique tumultueux. Ce statu quo était largement anticipé par les marchés, qui s’attendaient à ce que la Fed prenne le temps de digérer les implications des nouvelles politiques économiques de l’administration Trump.

Jerome Powell, le président de la Fed, a affirmé que l’incertitude est « inhabituellement élevée». Cette déclaration souligne non seulement les inquiétudes concernant la trajectoire économique à court terme, mais aussi l’impact potentiellement profond des décisions politiques sur l’économie américaine. En effet, les nouvelles mesures tarifaires et les réformes proposées par Trump pourraient entraîner de réelles perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et la consommation.

 

Jerome Powell, le président de la Fed, a affirmé que l’incertitude est « inhabituellement élevée ». Cette déclaration souligne non seulement les inquiétudes concernant la trajectoire économique à court terme, mais aussi l’impact potentiellement profond des décisions politiques sur l’économie américaine.

 

Des bouleversements aux révisions des prévisions …

Les révisions effectuées par la Fed dans ses prévisions économiques sont révélatrices des défis à venir. La croissance du produit intérieur brut (PIB) est désormais anticipée à +1,7 % pour fin 2025. Soit un abaissement significatif par rapport à l’estimation précédente de 2,1 %. Un tel ralentissement soulève des questions sur la capacité des États-Unis à maintenir un rythme économique soutenu face aux bouleversements récents.

Parallèlement, l’inflation est projetée à 2,7 %. Ce qui vient contrarier les efforts de la Fed de maintenir les prix sous contrôle, la cible étant de 2 %. Une telle hausse pourrait résulter des nouvelles taxes sur les importations, qui, selon Powell, commencent à alimenter une pression inflationniste dans l’économie. De plus, le taux de chômage a été légèrement rehaussé à 4,4 %, ajoutant une autre couche de complexité à la situation. Cette augmentation, bien que modeste, est un indicateur préoccupant d’un possible affaiblissement du marché du travail.

Lire aussi : ECLAIRAGES – La « Trump-economics » à l’épreuve des marchés

Du politique à l’économique, impacts …

L’impact des politiques économiques de Donald Trump est déjà perceptible. L’imposition de nouvelles taxes sur les importations a créé une pression supplémentaire sur les entreprises américaines, qui doivent maintenant naviguer dans un environnement de coûts accrus. Cela a conduit les consommateurs à devenir plus vigilants dans leurs dépenses. Ce qui pourrait potentiellement ralentir la croissance économique. Les entreprises, de leur côté, commencent à questionner leur stratégie d’investissement dans un climat d’incertitude.

Les mesures controversées prises par Trump, en particulier celles concernant les droits de douane et la réduction des dépenses publiques, suscitent des critiques, y compris de la part d’économistes habituellement en faveur de ses réformes. Cette situation a engendré un climat de scepticisme parmi les investisseurs, qui commencent à douter de la capacité des États-Unis à surmonter cette « essoreuse » économique, dans une conjoncture éclectique.

 

Cette situation a engendré un climat de scepticisme parmi les investisseurs, qui commencent à douter de la capacité des États-Unis à surmonter cette « essoreuse » économique, dans une conjoncture éclectique.

 

Les attentes du marché

Dans ce contexte incertain, les anticipations entourant les mouvements futurs de la Fed deviennent concluantes. Les marchés cherchent des indices quant à une éventuelle baisse des taux d’intérêt, qui pourrait survenir dans la seconde moitié de l’année. Toutefois, cela doit être mis en balance avec les pressions inflationnistes croissantes. Lesquelles pourraient inciter la Fed à relever ses taux pour éviter un emballement des prix.

Les économistes ont des points de vue divergents sur la direction que pourrait prendre l’économie américaine. Certains craignent qu’une hausse de l’inflation, associée à un ralentissement de la croissance, puisse précipiter une récession. D’autres, cependant, estiment qu’il est encore possible pour Trump de regagner la confiance des investisseurs et des consommateurs, à condition que ses politiques soient ajustées pour répondre aux besoins économiques actuels.

Des embûches …

La décision de la Fed de maintenir les taux d’intérêt face à une incertitude économique croissante témoigne d’une volonté de prudence dans un environnement en mutation rapide. Les conséquences des politiques de Trump, marquées par des interventions abruptes et des changements dans la réglementation, créent un climat d’appréhension tant pour les investisseurs que pour les consommateurs. Ce climat d’incertitude amène la Fed à jongler avec des signaux contradictoires, dans un contexte où l’inflation et la croissance économique évoluent dans des directions opposées.

 Suivra – « Impacts sur la Tunisie »

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST

21. März 2025 um 13:33

Mon patron m’a coupé les vivres… Normal, je n’ai rien écrit ni publié depuis quelque temps malgré ChatGPT! L’inspiration ne venait pas, de quoi voulez vous que je vous parle, surtout que les publications sur Facebook et les tweets sur X ne vous laissent aucun espace ni d’idée à développer.

Alors, j’ai essayé de voir l’actualité sous un angle particulier vu que tous les jours que Dieu fait on a l’impression que des scènes de cinémas se déroulent sous vos yeux, et on ne sait plus si ce sont des comédies, des thrillers surtout des western, compte tenu actuellement du climat délétère qui règne sur cette planète où un cow-boy déchaîné venant de l’Ouest a décidé d’en faire à sa tête aussi bien chez lui que partout où il peut intervenir. Surtout que beaucoup de titres de westerns se prêtent à ces jeux de maux.

De ce fait, le spectacle en vaut la peine! Un Trump IMPITOYABLE maltraitant un HOMME DES VALLEES PERDUES. Le pauvre ZELENSKY qui voyait son pays se dissoudre sous les coups de boutoir d’une HORDE SAUVAGE dirigée par un HOMME A L’AFFUT. Poutine, cet HOMME DE L’EST, qui ne tolérait aucune FAUTE et a transformé la région en un PAYS DE LA VIOLENCE. Il faut dire que le pauvre bougre était prêt à vendre ses métaux rares POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS, voire POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS, mais il n’a rencontré que des réactions HOSTILES. Car il ne savait pas qu’il fallait qu’il DANSE AVEC LES LOUPS… chose qu’il était censé savoir faire lui qui a fait le clown dans les cirques…

Mais les dures lois de la politique font que pour en faire de la politique il faut savoir avant les autres voire être l’HOMME QUI EN SAVAIT TROP. D’ailleurs cette actualité devient une véritable jungle où on ne sait plus qui se doit d’être LE BON, LA BRUTE, ou LE TRUAND. Et s’il fallait être un patriote ou un des SEPT MERCENAIRES pour mener à bien cette MISSION IMPOSSIBLE qui consiste à libérer ces pauvres hères que sont devenus les Palestiniens qu’une avalanche de bombes de plus de 400 jours n’a pas encore réussi à mater et qui, pour reconquérir leur pays et se doivent d’en payer le PRIX DU SANG. Et on pourrait encore longtemps poursuivre cette énumération de noms de films ou de westerns.

Mais encore une fois que faire quand on est un spectateur impuissant devant cette mascarade socioéconomique qui ne tient qu’à une saute d’humeur de l’homme réputé être le plus puissant du monde? Car tôt ou tard on dira IL ETAIT UNE FOIS L’AMERIQUE quand cette dernière perdra toute son influence et son pouvoir devant les coups de boutoirs répétés et silencieux d’un pays qui étend son influence sur cette planète. Un pays qui « riz » jaune devant le comportement d’une Europe outrée du mépris trumpiste, d’une France « désafrikée » – au propre comme au figuré – et d’une Angleterre qui ne sait plus à quel saint se vouer avec cette histoire d’UK-REINE!

Pendant ce temps, la pauvre Afrique semble subir les effets du changement climatique et politique sur ses structures sociales, économiques et financières et n’arrive ni a utiliser ni à développer son potentiel humain. Et elle navigue à vue sur l’océan des tourmentes, tout en voyant ses enfants se noyer dans ces bateaux de fortune…

Quant au monde arabe, si on peut appeler cela un monde, il est peuplé de gens dont on peut dire que leur expression est marquée par LE SILENCE DES AGNEAUX. Et qui, depuis qu’il a enterré OUM KHALTHOUM, n’a plus rien à dire et tôt ou tard retournera dans son désert quand l’or noir perdra de ses couleurs…

Et nous, que devenons-nous dans cet océan d’incertitudes? Dans un pays où généralement on est optimiste et on considère que TOUT LE MONDE IL EST BEAU TOUT LE MONDE IL EST GENTIL, remplir son couffin devient aussi problématique que de remplir nos barrages. Et si on ajoute les essaims de criquets qui nous envahissent et de pauvres émigrés clandestins qui ne cherchent qu’à se faire « lampeduser » et rêvent de cette DERNIERE ILE. Alors on se réfère au Seigneur pour éviter l’INEVITABLE CATASTROPHE et se dire qu’après tout MOURIR PEUT ATTENDRE!

IBTISSEM

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La TSB a consommé tous ses fonds propres, en attendant la recapitalisation

21. März 2025 um 12:03

L’Assemblée générale ordinaire de la Tunisian Saudi Bank (TSB), statuant sur les résultats de l’exercice 2023, s’est tenue comme prévu. L’affectation des résultats a fait passer les résultats reportés à -228,695 MTND et les capitaux propres à -45,414 MTND.

Cette situation est inquiétante pour un établissement de crédits tel que la TSB. Et l’augmentation de capital de 100 millions de dinars (MTND) votée par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) urge.

Une recapitalisation qui attend

Cette opération sera supportée à hauteur de 50 MTND par l’actionnaire saoudien et le reste par les parties tunisiennes. L’Etat va souscrire à la place de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), l’ETAP et Tunisair. En tout, il mettra 49,625 MTND. Seule la CNSS va suivre l’opération et ne sera pas diluée.

Lors des discussions au niveau de la Commission des finances et du budget, certains chiffres ont été présentés. Ainsi, la banque affiche un ratio Tier I de 0,96 % fin 2022. Le taux des créances classées s’est établi à 46 %.

Nous ignorons les raisons pour lesquelles la recapitalisation n’a pas encore eu lieu. En même temps, elle pourrait être réalisée après la publication des états financiers et du rapport des commissaires aux comptes.

A notre sens, la vraie question qui se pose concerne l’impact réel de cette injection de fonds. Techniquement, cela donnera une durée de vie supplémentaire à la banque. Et ce, en lui permettant d’enregistrer des pertes; mais sans tomber dans des fonds propres négatifs.

Combien cela va-t-il durer? Sans une reprise d’activité, le besoin d’augmenter le capital risque d’être renouvelé d’ici 2026.

Le problème est structurel. Car c’est une banque universelle, mais sans une empreinte géographique capable de drainer un flux de dépôts récurrents et des dossiers de crédits rentables avec les entreprises.

Un business model à réviser?

La TSB a été créée pour soutenir les grands projets de développement et non pour concurrencer les autres établissements sur un segment retail déjà pris. La décision à prendre concerne le business model que la banque doit poursuivre.

En effet, soit elle préserve sa nature universelle. Et dans ce cas, il faut que les actionnaires mettent à sa disposition tous les moyens financiers, humains et matériels nécessaires pour concurrencer sérieusement les autres établissements.

Soit elle retrouve son statut initial de banque d’affaires. Ce retard enregistré dans la recapitalisation aura donc un impact sur la qualité des prévisions du plan de redressement présenté aux autorités et sur la base duquel la décision de participer à l’opération a été prise.

Sans oublier à cet égard que cela pourrait affecter l’image de la Tunisie en tant que partenaire et pays ouvert à l’investissement aux yeux des Saoudiens. Nous sommes en train de parler de la première puissance économique de la région MENA. Il y a tout intérêt à ce que l’opération réussisse et que la banque exploite son potentiel au profit de l’économie tunisienne.

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