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Entrée en vigueur du nouveau système d’entrée dans l’espace Schengen
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- Tunisie : les marges des promoteurs immobiliers ne dépassent pas 30 %, selon Mubawab
Tunisie : les marges des promoteurs immobiliers ne dépassent pas 30 %, selon Mubawab
La notation de Fitch: une bonne nouvelle sur le fond de vulnérabilités
Si la note de la Tunisie s’est légèrement améliorée, de CCC+ à B- avec des perspectives stables, le contexte économique et financier demeure encore trop fragile pour crier victoire. Cette amélioration, bien que modeste, traduit une légère évolution de la position extérieure d’un pays qui a toujours montré sa capacité à respecter ses engagements de court terme. Toutefois, la Tunisie reste dans le «Speculative grade » et fortement exposée à des vulnérabilités budgétaires, financières et institutionnelles.
Vulnérabilités budgétaires : la Tunisie a entamé un processus de réduction progressive de son déficit budgétaire, passé de 7,4% du PIB en 2023 à 6% en 2024. Cette amélioration puise ses racines dans une meilleure maîtrise de la masse salariale, une diminution du coût des subventions liée à la baisse des prix des matières premières et dans la diminution progressive du volume de la dette. Cependant, cette dynamique positive cache une certaine fragilité au niveau de la rigidité de la structure des dépenses publiques. Les salaires, le service de la dette et les subventions continuent d’absorber la majeure partie des ressources de l’Etat, limitant ainsi les dépenses d’investissement.
Vulnérabilités financières : face au tarissement des financements externes, la Tunisie a privilégié le financement de son déficit via des ressources domestiques. La Banque centrale était toujours présente pour renflouer les caisses de l’Etat avec des prêts à taux zéro en 2024 et 2025. Le secteur bancaire continue de soutenir le Trésor public et demeure fortement exposé au risque souverain en raison de ses importantes souscriptions aux titres du Trésor, emprunts nationaux et prêts syndiqués en devises, sans compter les créances sur les entreprises publiques et les garanties sur leurs engagements.
Vulnérabilités institutionnelles : la Tunisie reste crédible aux yeux de ses créanciers. Elle a toujours été au rendez-vous pour honorer ses engagements financiers. En revanche, les indicateurs de gouvernance pèsent fortement sur le rating souverain de la Tunisie, avec des notes négatives en matière de stabilité politique, d’Etat de droit, de qualité institutionnelle et de lutte contre la corruption.
En somme, le chemin qui mène à l’« Investment grade » semble être encore semé d’embûches tant que l’action politique et les nouveaux textes réglementaires ne cessent de se transformer en leviers de méfiance, alimentant davantage un attentisme suicidaire pour l’environnement économique.
Article de Noura Harboub-Labidi
Cette analyse est disponible dans le mag de l’Econoniste Maghrébin n 929 du 8 au 22 octobre 2025
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Fin de la démocratie | Vers une gouvernance algorithmique ?
Depuis deux mille cinq cents ans, le mot démocratie incarne l’idéal politique par excellence. Héritée d’Athènes, elle fut pensée comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple — une définition que Lincoln a reprise à son compte en 1863. Mais à l’ère du numérique, les jeunes génies de la Silicon Valley, baignés dans la culture des data et des algorithmes prédictifs, remettent en cause cette conception. À leurs yeux, la démocratie représentative est lente, irrationnelle et inefficace face à des crises globales (écologiques, économiques, sanitaires) qui exigent des réponses rapides et fondées sur des données massives.
Zouhaïr Ben Amor *

L’idée d’une gouvernance algorithmique, bien que futuriste, est déjà présente dans les travaux de chercheurs tels que Shoshana Zuboff (The Age of Surveillance Capitalism, 2019) et Yuval Noah Harari (Homo Deus, 2015), qui envisagent un monde où la donnée devient un nouvel instrument de pouvoir. Cette «technocratie numérique» n’est plus une fiction, mais un horizon politique envisagé dans les laboratoires californiens, entre une réunion chez OpenAI et un colloque chez Palantir.
I. Le procès de la démocratie
Pour les jeunes ingénieurs de la Silicon Valley, la démocratie est malade. Les taux d’abstention records, la polarisation idéologique, la lenteur législative et la désinformation sur les réseaux sociaux en sont les symptômes les plus visibles. Le politologue Pierre Rosanvallon (La légitimité démocratique, 2008) avait déjà diagnostiqué cette crise de confiance, montrant comment la démocratie représentative s’érode sous le poids de la défiance et du populisme.
Ces nouveaux techno-réformateurs considèrent que la «voix du peuple» exprimée par le vote est obsolète face à la puissance des algorithmes capables de capter nos comportements en continu. Le philosophe Bernard Manin (Principes du gouvernement représentatif, 1995) rappelait pourtant que l’élection repose sur une confiance symbolique, non sur la pure rationalité. Or les Jeunots Génies veulent substituer à cette confiance une mesure permanente des désirs collectifs, comme s’il suffisait d’observer pour comprendre.
Leur critique n’est pas sans fondement : les scandales de corruption et la manipulation électorale (Cambridge Analytica, 2018) ont montré les limites d’un système vulnérable à la désinformation. Mais en voulant remplacer la délibération par la modélisation, ces ingénieurs risquent de réduire la politique à un problème d’optimisation mathématique, oubliant que, selon Hannah Arendt (La Condition de l’homme moderne, 1958), la politique est avant tout un espace d’action et de parole, non de calcul.
II. Une gouvernance par l’algorithme
Le projet des Jeunots Génies est clair : créer une gouvernance où l’intelligence artificielle (IA) remplace la représentation. Chaque citoyen serait un flux de données – ses achats, ses déplacements, ses interactions – analysé pour produire une image fidèle de la volonté collective. L’IA deviendrait un arbitre omniscient, garantissant la justice et l’efficacité.
Cette vision s’inscrit dans la logique du dataïsme décrite par Harari (Homo Deus, chap. 11) : la croyance selon laquelle les données représentent mieux la réalité que les récits humains. En s’appuyant sur des technologies comme la blockchain et l’apprentissage profond (deep learning), l’IA pourrait proposer des politiques fiscales, écologiques ou sanitaires « optimales », basées sur des indicateurs en temps réel.
Mais cette idée rejoint la cybernétique politique imaginée par Norbert Wiener dès 1948, où le contrôle des flux d’information remplace le débat humain. Evgeny Morozov (To Save Everything, Click Here, 2013) met pourtant en garde contre cette illusion du solutionnisme technologique : croire que la technologie peut résoudre les problèmes politiques en les dépolitisant.
Le danger est que cette IA devienne non plus un outil, mais un souverain algorithmique. Qui programmera ses valeurs ? Qui contrôlera ses priorités ? Comme l’a souligné Nick Bostrom (Superintelligence, 2014), une IA dotée d’un pouvoir de décision pourrait rapidement échapper au contrôle humain, transformant la gouvernance en une forme inédite de despotisme numérique.
III. Utopie ou dystopie ?
Le rêve d’une rationalité parfaite se heurte à la question du libre arbitre. Si la machine devine nos désirs avant nous, que devient la liberté ? L’éthique de l’IA, développée notamment par Luciano Floridi (The Ethics of Information, 2013), rappelle que toute donnée est une interprétation : elle n’est ni neutre ni objective. L’IA reproduit les biais de ses concepteurs (bias-in, bias-out).
L’élimination du débat public, de la contradiction et du conflit risquerait d’abolir ce qui fonde la démocratie : la pluralité. Jacques Rancière (La Mésentente, 1995) montre que la démocratie est précisément l’espace du désaccord, où la parole du peuple surgit contre l’ordre établi. La remplacer par un consensus algorithmique reviendrait à instaurer une police des comportements.
De plus, la gouvernance algorithmique pourrait accentuer les inégalités de pouvoir. Comme l’a démontré Cathy O’Neil (Weapons of Math Destruction, 2016), les algorithmes prétendument neutres renforcent souvent les discriminations qu’ils sont censés éliminer. L’utopie d’une justice automatisée vire ainsi à la dystopie technocratique.
IV. Vers un modèle hybride ?
Face à ces dérives potentielles, certains chercheurs envisagent une voie médiane : une démocratie augmentée par l’IA, mais non remplacée par elle. Ce modèle rejoint les réflexions d’Antoinette Rouvroy et Thomas Berns (Le gouvernement algorithmique et la politique des affects, 2013), selon lesquels l’IA peut contribuer à la décision publique, à condition que la transparence et la responsabilité soient assurées.
L’IA deviendrait alors un auxiliaire : elle simule les scénarios, aide à anticiper les crises, éclaire les citoyens. Les élus deviendraient des médiateurs entre le savoir algorithmique et la volonté populaire. Ce modèle rappelle le concept d’«intelligence collective» cher à Pierre Lévy (L’intelligence collective, 1994), où la technologie amplifie la réflexion humaine sans la remplacer.
Mais un tel projet exige une révolution éducative et éthique. Comme le souligne Timnit Gebru (2020), cofondatrice de Black in AI, sans diversité culturelle et contrôle citoyen, aucune IA ne peut prétendre servir l’humanité. L’éducation au raisonnement critique et à la donnée deviendra alors un pilier de la citoyenneté numérique.
Conclusion
Les Jeunots Génies ont raison sur un point : la démocratie athénienne, dans sa forme actuelle, ne suffit plus à gérer la complexité du monde. Cependant, vouloir substituer la machine à l’homme revient à oublier que la démocratie n’est pas une méthode de calcul, mais un projet moral. Claude Lefort (L’invention démocratique, 1981) rappelait que la démocratie repose sur un vide symbolique : nul ne détient le pouvoir en propre, il se négocie en permanence. Or, l’algorithme, en prétendant incarner la vérité, referme cet espace du vide et du débat.
Ainsi, entre l’idéalisme athénien et le pragmatisme algorithmique, la voie à inventer est celle d’une démocratie éclairée par la technologie, mais guidée par des valeurs humaines : liberté, pluralité, responsabilité. La question n’est pas de savoir si l’IA remplacera la démocratie, mais comment elle peut l’aider à se réinventer sans la trahir.
Bibliographie sélective :
- Arendt, H. La Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, 1958.
- Bostrom, N. Superintelligence: Paths, Dangers, Strategies, Oxford University Press, 2014.
- Floridi, L. The Ethics of Information, Oxford University Press, 2013.
- Harari, Y. N. Homo Deus, Albin Michel, 2017.
- Lefort, C. L’invention démocratique, Fayard, 1981.
- Manin, B. Principes du gouvernement représentatif, Flammarion, 1995.
- Morozov, E. To Save Everything, Click Here, PublicAffairs, 2013.
- O’Neil, C. Weapons of Math Destruction, Crown, 2016.
- Rancière, J. La Mésentente, Galilée, 1995.
- Rosanvallon, P. La légitimité démocratique, Seuil, 2008.
- Rouvroy, A. & Berns, T. Le gouvernement algorithmique et la politique des affects, Presses Universitaires de Namur, 2013.
- Wiener, N. Cybernetics: Or Control and Communication in the Animal and the Machine, MIT Press, 1948.
- Zuboff, S. The Age of Surveillance Capitalism, Profile Books, 2019.
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La Presse de Tunisie
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Pauvreté en Tunisie : pourquoi les politiques d’assistance échouent depuis 1956
Pour se donner bonne conscience et masquer leur incapacité à éradiquer la pauvreté, et ce, depuis l’accès du pays à l’indépendance, les exécutifs des régimes politiques qui se sont succédé à la tête du pays, ont cette tendance à faire beaucoup de bruit autour des quelques mesurettes qu’ils instituent, chaque année, dans le cadre des lois de finances en faveur des pauvres appelées chastement personnes vulnérables.
Le projet de loi de finances 2026, tel qu’il est présenté récemment par le gouvernement de Sarra Zenzeri, n’a pas échappé à la règle avec une importante nuance, voire une nouveauté.
Pour comprendre les tenants et aboutissants de la pauvreté
Avant d’expliquer cette nuance, rappelons à nos lecteurs trois éléments d’information majeurs sur la pauvreté dans le monde et en Tunisie.
Selon la Banque mondiale, la pauvreté est, principalement, définie en termes monétaires, en utilisant un seuil de revenu par jour pour mesurer l’extrême pauvreté. Ce seuil international, actuellement de 2,50 dollars en parité de pouvoir d’achat, sert de référence pour suivre les progrès mondiaux.
La Banque, tout comme des agences spécialisées de l’ONU (PNUD…), utilisent aussi le taux de pauvreté multidimensionnelle qui inclut des aspects non monétaires comme l’accès à l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité pour obtenir une vision plus complète de la pauvreté.
Le deuxième élément d’information concerne le nombre de pauvres en Tunisie.
Selon les critères de la Banque mondiale, sur une population totale de 11 millions environ, la Tunisie compte, officiellement, 1,7 million de pauvres qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (7 dinars par jour) dont un demi-million environ vit dans l’extrême pauvreté avec seulement 4 dinars par jour.
Ce chiffre est effrayant. Et pour cause. La Chine, dont le peuple était rationné dans les années 50 et avait le même degré de développement que la Tunisie, a annoncé, en 2020, l’éradication totale de la pauvreté à la faveur d’une vision claire. Il s’agit d’un véritable exploit lorsqu’on sait que ce pays compte 1,4 milliard d’habitants.
Le troisième élément porte sur l’effort déployé, depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, pour encadrer la pauvreté. D’après l’ancien ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi (2020-2021) « depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, la Tunisie n’a jamais eu de véritable politique de lutte contre la pauvreté ». Le ministre qui intervenant sur la chaîne de télévision privée Attessia, a jouté que « les gouvernements qui se sont succédé à la tête de pays n’ont fait qu’instituer des mesures d’accompagnement pour venir en aide aux pauvres du pays et non pour extirper la pauvreté ».
La nouveauté du PLF 2026
Pour revenir à la nouveauté du PLF 2026, ce projet met l’accent sur l’autonomisation effective des catégories vulnérables en pariant sur l’inclusion financière, la formation, et l’élargissement des sphères de l’économie sociale et solidaire.
Dans d’autres pays qui ont lutté avec efficacité contre la pauvreté, cas du Mexique, ils ont exigé en contrepartie des aides matérielles, l’engagement de leurs bénéficiaires à scolariser leurs enfants, à les vacciner et à les orienter vers la formation professionnelle en cas de décrochage scolaire. L’ultime but étant de leur donner les moyens de vivre dignement. La règle est simple : un adulte pauvre ne doit plus enfanter des progénitures aussi pauvres que lui. La pauvreté n’est pas une fatalité.
Quant aux chances de mener à terme cette nouvelle politique d’éradication de la pauvreté avec comme corollaire l’autonomisation et la responsabilisation des bénéficiaires, nous pensons qu’elle a peu de chance de réussir en raison de l’instabilité politique et gouvernementale qui prévaut dans le pays. Comprendre : l’instrumentalisation des pauvres par les régimes politiques comme filon électoral pour perdurer sera toujours hélas à l’ordre du jour. C’est le commerce sordide des pauvres.
ABOU SARRA
CHIFFRES CLÉS
- 2,50 $ : c’est le seuil mondial d’extrême pauvreté, défini par la Banque mondiale, qui sert de référence pour mesurer les progrès économiques.
- 7 dinars par jour : seuil tunisien de pauvreté monétaire, en dessous duquel vivent près de 1,7 million de citoyens.
- 500 000 Tunisiens : un demi-million de personnes ne disposent que de 4 dinars par jour pour survivre.
- 2020 : année où la Chine a officiellement éradiqué la pauvreté, contrastant avec la stagnation tunisienne.
- 1956-2025 : près de 70 ans d’indépendance sans politique structurelle de lutte contre la pauvreté.
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- Où se situe la Tunisie dans le classement mondial des pays les plus dangereux pour la conduite automobile ?
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- Étudiants tunisiens à l’étranger : le nouveau décret-loi sur les transferts de devises officiellement publié
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La Presse de Tunisie
- La Tunisie, première destination sûre pour les touristes chinois selon Tongcheng Travel
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- Sur la route de la soie touristique, la Tunisie devient une escale de confiance
Sur la route de la soie touristique, la Tunisie devient une escale de confiance
La Tunisie s’impose désormais comme une escale de confiance sur la nouvelle route de la soie touristique. Selon un rapport publié par la plateforme chinoise Tong Cheng Travel, l’une des plus grandes agences de voyages en ligne du pays, la Tunisie a été classée première destination mondiale la plus sûre et la plus attrayante pour les touristes chinois durant les congés de la Fête de la mi-automne (1ᵉʳ–8 octobre 2025), rapporte l’Agence TAP.
Ce classement place Tunis devant des poids lourds du tourisme international comme le Japon, l’Espagne, le Vietnam et la Nouvelle-Zélande. Un symbole fort, dans un contexte mondial où la sécurité et la qualité du séjour sont redevenues des critères décisifs pour les voyageurs.
L’étude de Tong Cheng Travel met en lumière une tendance claire : les touristes chinois se tournent de plus en plus vers des voyages lointains, haut de gamme et sécurisés. Durant cette période, les réservations de produits touristiques dits Safe Choice ont augmenté de 30 % par rapport à la fête du Travail, tandis que les séjours de plus de deux nuits ont progressé de 52 %.
Ce glissement traduit une mutation culturelle : les touristes chinois recherchent moins la consommation de masse que l’expérience authentique et la fiabilité du service. C’est dans cette niche qualitative que la Tunisie s’est distinguée, en offrant un équilibre entre patrimoine, hospitalité et stabilité.
Diplomatie et stratégie gagnante
Derrière cette réussite se dessine une stratégie de reconquête du marché asiatique, amorcée depuis plusieurs années par les autorités tunisiennes et l’Office national du tourisme tunisien (ONTT). Participation aux salons spécialisés, campagnes ciblées sur les réseaux chinois et partenariats avec des agences locales : tout concourt à inscrire la Tunisie dans le radar du voyageur chinois moderne.
Dans un Moyen-Orient et une Afrique en pleine reconfiguration touristique, la Tunisie apparaît comme une alternative sûre et élégante, loin des zones de tension, mais proche des imaginaires méditerranéens.
Cette distinction dépasse le seul cadre touristique. Elle renforce la crédibilité internationale d’un pays qui cherche à conjuguer ouverture et sécurité, tradition et modernité.
Sur la route de la soie du XXIᵉ siècle, la Tunisie ne se contente plus d’être un carrefour géographique : elle devient un carrefour de confiance, où la culture, la stabilité et la qualité de vie attirent désormais les regards venus d’Orient.
Lire aussi:
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- Tunisie : Sidi Bou Saïd parmi les dix plus beaux villages blancs du monde, selon Architectural Digest
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Italianités : La présence italienne dans l’architecture tunisienne
Dualité d’une esthétique socioculturelle
C’est à l’occasion de l’ouverture récente du Palais Ahmed Bey, à La Marsa (du côté du Saf-Saf), qu’une exposition consacrée aux monuments, bâtiments et palais, œuvres d’architectes, entrepreneurs et artisans italiens, et situés à Tunis, a été proposée au public le jeudi 9 octobre dernier, en présence des initiateurs, et plus particulièrement des initiatrices, de ce projet.
Organisée par l’association « Nous Tous », les « Archives de la mémoire des Italiens de la Tunisie » (AMIT), le « Laboratoire d’archéologie et d’architecture maghrébines » (LAAM) et le Centre culturel Dante Alighieri de Tunisie, avec le soutien de la Fondation Rosa Luxemburg, cette exposition se poursuivra jusqu’au 12 octobre. Elle se déplacera ensuite à l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis (ENAU), du 13 au 19 octobre, puis à El Teatro d’El Mechtel, du 21 au 31 octobre. Elle révèle l’influence italienne dans l’architecture de la ville de Tunis et de ses environs.
En prélude, les représentantes de ces institutions – Mme Silva Finzi, commissaire de l’exposition ; Rabaâ Ben Achour, de l’association « Nous Tous » ; Beya Laâbidi, directrice du LAAM et historienne – ainsi que les chercheurs Ahmed Saâdaoui (archéologue et professeur d’histoire à l’Université de la Manouba), Sabrina Ghattas et Rosy Candiani (écrivaine et professeure en histoire du théâtre et du mélodrame), ont tenu un point de presse afin d’éclaircir les grandes lignes, les tenants et les aboutissants de cet événement culturel d’envergure.
Ce qu’il faut savoir de prime abord, c’est que les Italiens, le XVI -ème siècle et jusqu’au début du XX -ème siècle, ont été bien plus nombreux que d’autres communautés, comme la française ou la maltaise. Émigrant massivement vers la Tunisie pour des motifs économiques, politiques et autres, ils ont été bien accueillis – et le sont toujours – occupant de multiples fonctions, s’intégrant à la société tunisienne et devenant propriétaires de terres agricoles et d’établissements industriels et manufacturiers.
De génération en génération, la Tunisie va être significativement influencée, particulièrement dans le domaine de l’architecture. Bon nombre de nos quartiers résidentiels dans le Tunis moderne ou la « Ville européenne », en dehors de la Médina, présentent des œuvres à caractère baroque et rococo, que ce soit dans les édifices religieux, les palais beylicaux, les demeures et résidences de notables, les simples immeubles, ou même les habitats ruraux.
Il faut noter qu’une bonne partie de cette communauté italienne, notamment les propriétaires terriens, s’était aussi installée aux abords de la Medjerda, dans les villages avoisinants.
Mme Silva Finzi a donné un aperçu de cette initiative et de son objectif : faire découvrir les spécificités de l’influence italienne en Tunisie dans le domaine de l’architecture et de la décoration, ainsi que les échanges qui se sont établis entre les deux communautés. Elle a précisé qu’un des notables italiens, Giuseppe Rappo, qui s’est fait un nom dans le pays, avait marié sa fille à Mahmoud Bey, illustrant par là cette dualité de l’héritage culturel.
L’exposition en elle-même est un corpus composé de 13 panneaux, sous forme de photographies, révélant la présence et la profondeur de l’empreinte italienne tant dans la ville de Tunis et ses environs que dans les villages de la basse vallée de la Medjerda. On y trouve des façades d’immeubles, des éléments décoratifs, des motifs de carreaux de faïence… L’ensemble d’édifices a été sélectionné parmi le millier de monuments que Sabrina Ghattas avait visité et photographié, incluant, entre autres, Tourbet El Bey, la Mosquée de Halfaouine et la Mosquée Hammouda Pacha, connus pour leur riche décor baroque. Le tout est accompagné de textes explicatifs de chercheurs, ainsi que de biographies d’architectes et d’entrepreneurs nés et ayant exercé en Tunisie.
C’est une exposition fort riche, qui traduit ces liens ancestraux entre les deux pays voisins et les deux communautés qui ont partagé des pans entiers de l’histoire de cette Mare Nostrum, cette Méditerranée qui nous a toujours réunis.
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Quelles réponses de l’Etat aux exigences légitimes des habitants de Gabès ?
Le président Kaïs Saïed a ordonné le déploiement d’une équipe à l’usine d’acide phosphorique du Groupe chimique Tunisien (GCT) à Gabès «afin de remédier au plus vite aux problèmes», par allusion aux rejets toxiques de cette usine dont se plaignent depuis plusieurs années les habitants de la région, plaintes qui ont pris récemment la forme de sit-in et marches de protestation.
Latif Belhedi
Cette décision a été annoncée lors de la rencontre du chef de l’Etat avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, et le ministre de l’Environnement, Habib Abid, samedi 11 octobre 2025, au palais de Carthage.
On ne sait pas ce que les deux responsables vont pouvoir décider ou annoncer, puisqu’on ne les a pas entendus jusque-là parler du drame qui se déroule à Gabès, mais ce qu’on a compris, c’est que l’équipe conjointe des deux ministères qui va être dépêchée à Gabès doit «remédier au plus vite aux problèmes», selon l’expression du président.
Ils devront mettre en œuvre d’urgence un plan stratégique qui mette un terme définitif aux catastrophes environnementales, inspiré du plan élaboré par les jeunes de Gabès il y a plus de dix ans, a ajouté le président de la république.
Une baguette magique
Comment ces responsables vont-ils parvenir à mettre un terme définitif à la catastrophe environnementale à Gabès sans ordonner l’arrêt des machines de l’usine pollueuse ? Par quelle baguette magique vont-ils pouvoir changer une situation qu’on a laissé pourrir pendant deux ou trois décennies et qui s’est transformée, au fil des ans, en un drame sanitaire et humain qui nous explose aujourd’hui à la figure ?
On n’aimerait pas être à la place de ces responsables, car leur tâche ne sera pas de tout repos, mais on aimerait savoir de quels moyens et de quelle marge de manœuvre ils disposent pour pouvoir répondre aux attentes des habitants de Chatt Essalem et Ghannouch. Car entre les espérances des uns et les capacités de réponse des autres, il y a un énorme fossé que seul l’argent peut combler. Or, c’est l’argent qui manque le plus aujourd’hui dans les caisses de l’Etat, et il va falloir faire preuve d’une grande ingéniosité pour espérer débloquer les fonds nécessaires à l’opération de sauvetage de l’environnement à Gabès, qui plus est, dans un délai raisonnable et acceptable par la population.
Kaïs Saïed, qui dit suivre de près la situation, a noté, selon un communiqué de la présidence, que «de nombreuses irrégularités ont été détectées dans le fonctionnement de l’usine, notamment dans les procédures de maintenance et d’entretien des équipements par des spécialistes accrédités, entraînant les fuites de gaz» qui ont causé l’asphyxie de nombreux enfants transportés en urgence à l’hôpital.
Le président a également souligné qu’il n’y aura aucune tolérance pour quiconque a failli à ses devoirs, en avertissant contre toute tentative d’exploitation du mécontentement de la population de Gabès, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, en agitant, comme à son habitude, le spectre de vagues comploteurs qui chercheraient à attiser les tensions à Gabès pour s’attaquer à son régime, au risque de politiser une poussée de fièvre sociale amplement justifiée.
Entre espoir et incrédulité
«Notre peuple à Gabès, comme partout ailleurs dans la République, aura tous ses droits, car il est la véritable richesse, celui qui construira la Tunisie nouvelle comme il l’entend, une Tunisie verte, débarrassée de toute forme de pollution et de tous les pollueurs pollués», a déclaré le chef de l’Etat en recevant les deux ministres, sauf que les mots ne suffisent pas pour calmer les maux d’une population qui se sent abandonnée depuis très longtemps et qui est animée par un lancinant sentiment d’injustice.
C’est pourquoi, les habitants de Gabès, et tous les Tunisiens qui sont solidaires avec eux, attendent avec un mélange d’espoir et d’incrédulité l’annonce des remèdes miracles qui seront trouvés par la fameuse équipe dépêchée à leur chevet au cours des prochains jours.
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Tunisie : Pluies éparses et orages attendus sur plusieurs régions
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- Tunisie : Le film “Le Pont” de Walid Mattar primé au Festival du Film Arabe de Fameck
Tunisie : Le film “Le Pont” de Walid Mattar primé au Festival du Film Arabe de Fameck
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- Gabès étouffe encore : Kaïs Saïed dépêche ses ministres après une nouvelle fuite toxique
Gabès étouffe encore : Kaïs Saïed dépêche ses ministres après une nouvelle fuite toxique
Le président Kaïs Saïed a ordonné une mission “conjointe et urgente” dans le complexe chimique de Gabès. Une annonce de plus pour une région qui suffoque depuis quarante ans sous les fumées du phosphate et les promesses non tenues.
À Gabès, la routine de la pollution se répète.
Deux jours après de nouveaux malaises respiratoires dans un collège de Chatt Essalem, Kaïs Saïed a chargé Fatma Thabet Chiboub, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, et Habib Abid, ministre de l’Environnement, de dépêcher une équipe conjointe à Gabès, selon un communiqué de la présidence.
Le chef de l’État affirme suivre la situation “de manière continue” et exige que “tout soit réparé dans les plus brefs délais”.
Jeudi, plusieurs élèves asphyxiés avaient été transportés d’urgence à l’hôpital universitaire de Gabès.
Les habitants ont bloqué la route menant au complexe du Groupe chimique tunisien, dénonçant un silence d’État devenu insupportable.
Un mois plus tôt, à Ghannouch, une trentaine de personnes avaient déjà été intoxiquées après une fuite de gaz.
Fin septembre, Kaïs Saïed dénonçait “l’assassinat de l’environnement et de la santé” lors d’une réunion de crise à Carthage.
Il avait alors évoqué l’idée d’une stratégie “inspirée des propositions formulées par la jeunesse de Gabès il y a plus d’une décennie”.
Lire aussi: Gabès : Kaïs Saïed dénonce « l’assassinat de l’environnement et de la santé »
Dans le communiqué du 11 octobre, le président a réaffirmé qu’“aucune tolérance ne sera accordée à ceux qui ont failli à leurs devoirs” et mis en garde contre “toute tentative de récupération ou de surenchère, venue de l’intérieur ou de l’extérieur”.
Il a assuré que “les habitants de Gabès recevront leurs droits entiers”, les décrivant comme “la richesse et le rempart de la Tunisie nouvelle”.
Lire aussi: Gabès : Colère à Chatt Essalem après de nouveaux cas d’asphyxie
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