Sami Tahri : « Urgence d’abolir le décret 54 »
Entre deux mille et trois mille manifestants se sont rassemblés jeudi 21 août 2025 sur la célèbre place Mohamed-Ali pour témoigner leur soutien à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
L’UGTT a présenté une série de revendications claires :
-Défendre le droit syndical et promouvoir le dialogue social ;
-Préserver l’indépendance de l’UGTT ;
-Protéger les droits des travailleurs des secteurs public, privé et de la fonction publique ;
-Exiger l’ouverture d’un nouveau cycle de négociations sociales ;
-Revendiquer la revalorisation des pensions des retraités ;
-Réclamer l’application des accords conclus avec les partenaires sociaux ;
-Dénoncer la campagne d’attaques visant l’UGTT ;
-Réaffirmer l’importance du Conseil national du dialogue social et réclamer sa réactivation ;
-Lutter contre la détérioration du pouvoir d’achat et la flambée des prix ;
-Défendre les libertés individuelles et collectives.
Sami Tahri, porte-parole de l’UGTT, a affirmé avec force que « les militants ne renonceront jamais à leurs libertés, ici même. Ils ne céderont pas la rue de la révolution, ni les droits de protester et de manifester. Ce ne sont pas de simples mots ni de la démagogie : aujourd’hui, tous les Tunisiens se mobilisent pour défendre l’Union, ce dernier bastion, et pour dire non à la répression et à la tyrannie ».
Il a rappelé que la répression et la tyrannie sont un fléau majeur, qui détruit la démocratie, appauvrit le peuple et le conduit à la faim. « Nous sommes convaincus que la démocratie doit être sociale, fondée sur une véritable justice fiscale et sociale. L’Union reste fidèle à ces principes, inébranlable, indépendamment de qui gouverne. Elle n’œuvre pour aucun agenda particulier », a-t-il déclaré.
Il a poursuivi : « Aujourd’hui, les Tunisiens réclament haut et fort l’abolition du décret 54, qui détruit des vies et entraîne des emprisonnements injustes, ainsi que la suppression de toutes les formes de répression et de restriction. La répression doit cesser immédiatement ».
« Cette colère est forte, mais demeure pacifique. Voilà le peuple tunisien, voilà l’Union : engagée dans une lutte non violente, ce qui explique son appel constant au dialogue », ajoute-t-il.
Pourquoi cet appel au dialogue ? « Pour préserver la paix et éviter le sang versé dans notre pays. Nos voisins vivent déjà les conséquences de la violence, et nous ne voulons pas tomber dans ce piège. Pourtant, le danger demeure réel et imminent ».
Sami Tahri a averti : » Si la situation ne s’améliore pas et que la crise persiste, une explosion sociale pourrait survenir à tout moment, elle s’est déjà produite. Il n’y aura plus de distinctions, cela affectera tout le monde. Nous aimons notre pays et refusons de voir le sang couler « .
Enfin, il a lancé un message : « La liberté, comme la vie, le pain, la dignité et le travail sont des droits indissociables que nous ne sacrifierons jamais ».
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