Noureddine Taboubi: « La défense syndicale, un devoir national »
Près de trois mille personnes, membres des centrales syndicales et sympathisants de l’UGTT, se sont rassemblées le 21 août au siège de l’Union, brandissant des pancartes sur lesquels on pouvait lire des slogans : « Où sont les grandes réformes ? », « La hausse des prix », ou encore « La mise en place de la Cour constitutionnelle est un devoir national », entre autres.
Lors de son intervention, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, a salué la mobilisation des militants malgré les difficultés, les attaques et la répression orchestrées par les autorités, et ce, sous une température accablante de 46 degrés. Il a fermement dénoncé l’attaque violente du 7 août 2025 contre le siège de l’UGTT, « un acte soutenu par le pouvoir, dit-il, qui a porté des accusations infondées de corruption à l’encontre des syndicalistes, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles agressions ».
L’UGTT a exprimé sa colère collective face à ces atteintes et affirmé que tout Tunisien attaché à la liberté, à la dignité et à la paix sociale doit ressentir cette colère. Taboubi a rappelé le rôle historique de l’Union dans la défense des droits syndicaux ainsi que dans la lutte contre les politiques injustes imposées au pays.
Le secrétaire général a dressé un état des lieux préoccupant de la situation en Tunisie : effondrement des bases politiques et civiles, climat social empoisonné par la désinformation, la haine et la répression des libertés, aggravation de la crise économique et sociale qui frappe particulièrement les travailleurs. Il a vivement critiqué le refus du gouvernement d’engager un dialogue constructif ou de proposer des solutions durables.
« L’attachement indéfectible de l’UGTT au droit syndical, à la justice sociale et à la démocratie »
Noureddine Taboubi a réaffirmé l’attachement indéfectible de l’UGTT au droit syndical, à la justice sociale et à la démocratie. Il a une nouvelle fois appelé le gouvernement à reprendre sans délai les négociations sociales suspendues depuis mai dernier, avec des revendications claires pour des augmentations salariales dans les secteurs public et privé, ainsi que pour la revalorisation du salaire minimum.
Il précise dans ce contexte: « Nous ne sommes pas au-dessus de la critique, ni exempts d’erreurs ni intouchables, mais nous n’acceptons pas la poursuite des diffamations destinées à inciter à la haine contre les syndicalistes, mettre leur vie en danger, mobiliser contre le syndicalisme et l’UGTT pour porter atteinte à son image auprès des Tunisiennes et Tunisiens, afin de servir des plans visant à stériliser la vie politique, étouffer la société civile et vider l’espace de l’Union, ce rempart robuste qui a été l’obstacle principal face à des politiques impopulaires, non sociales, douloureuses et régressives, ralentissant tout progrès et livrant le pays à des influences étrangères. Il n’y a pas de recul ni de retour possible sur ces principes élevés fondateurs de l’UGTT. Défendre aujourd’hui l’organisation de Hached, c’est défendre une forteresse solide de la Tunisie, un bastion du combat résistant, la voix du peuple libre ».
Malgré les menaces et les campagnes de diffamation, l’UGTT reste déterminée à défendre ses principes fondateurs et à protéger la dignité des travailleurs, tout en s’opposant fermement aux tentatives visant à affaiblir le mouvement syndical et la société civile. L’Union se présente comme un pilier incontournable du pays, un rempart contre des politiques impopulaires et contre l’ingérence extérieure.
Pour conclure, Taboubi a appelé à l’unité et à la fierté des syndicalistes dans leur combat. Il a également exprimé son soutien à la cause palestinienne en dénonçant l’impérialisme et le sionisme. Dans ce cadre, il a lancé un vibrant appel à la résistance, à la défense des droits et à la construction d’une Tunisie libre, démocratique et souveraine.
« La Tunisie a besoin d’une union indépendante, forte, solide, libre de toute sujétion, claire dans ses orientations, porteuse d’initiatives et de propositions, défenseur des droits et libertés, refusant les diktats extérieurs. Merci à vous encore une fois pour votre présence et votre réponse à l’appel du devoir. Nous continuerons à défendre les droits syndicaux, à lutter contre toutes les formes de violations envers les syndicalistes, à imposer la négociation et à défendre les droits des travailleurs, bâtisseurs de la nation, créateurs de richesses, le sel de la terre, fermes et résilients. D’autres actions revendicatives auront lieu tant que persisteront le refus d’écoute, l’entêtement, le rejet du dialogue et le déni des droits des travailleurs », assure Taboubi.
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