Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 13. August 2025Haupt-Feeds

« Tunis tout court » les 3, 4 et 5 octobre à la Maison de la culture Ibn-Rachiq à Tunis : Le grand retour

13. August 2025 um 18:40

Créé en 2005, le festival est né de la volonté de rendre ce format plus visible et accessible, conscient de son rôle central dans l’innovation cinématographique et dans l’émergence de nouveaux talents.

Le retour d’une manifestation consacrée au court-métrage tunisien professionnel, absente de la scène culturelle depuis six ans.

La Presse — L’Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (Atpcc), représentant tunisien de la Fédération Internationale de la Presse Cinématographique (Fipresci), en partenariat avec le Centre national du cinéma et de l’image (Cnci) la Maison de la Culture Ibn-Rachiq, fête le 20e anniversaire du festival «Tunis Tout Court» (Festival national du court-métrage) les 3, 4 et 5 octobre à la Maison de la culture Ibn-Rachiq à Tunis.

A cette occasion, l’Atpcc lance un appel à candidatures. Les inscriptions doivent être effectuées via le formulaire en ligne (https://forms.gle/Rh1pA8HxtxnNH6Py8) avant le 25 août 2025 à minuit.

Cette 13e édition marque le grand retour d’une manifestation consacrée au court-métrage tunisien professionnel, absente de la scène culturelle depuis six ans. Créé en 2005, «Tunis Tout Court» est né de la volonté de rendre ce format plus visible et accessible, conscient de son rôle central dans l’innovation cinématographique et dans l’émergence de nouveaux talents.

A l’époque, le court-métrage occupait une place croissante dans la production tunisienne, tant sur le plan quantitatif qu’artistique. L’accès facilité aux outils de tournage et de montage avait encouragé nombre de cinéastes — pas uniquement des jeunes — à se lancer sans attendre des subventions ministérielles incertaines. Mais la réalité de la distribution et de l’exploitation en Tunisie limitait fortement la visibilité de ces œuvres, souvent ignorées par les chaînes de télévision et absentes des circuits classiques.

Dans ce contexte, «Tunis Tout Court» a vu le jour pour offrir un espace critique et un regard professionnel sur ces créations, contribuant à leur reconnaissance et à celle de leurs auteurs. Depuis sa première édition, la manifestation a accompagné la maturation de la production tunisienne de courts-métrages, comme en témoignent la diversité des films présentés et la notoriété acquise au fil des ans.

Malheureusement, d’autres rendez-vous dédiés à ce format ont disparu, tels que «Les Journées Internationales du Court-Métrage de Tunis (créées en 1996 par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs – Ftca), qui partageaient la même vocation mais avec une ouverture internationale, ou encore «Ksayer w yhayer» (2015-2019) qui était dans une dynamique de diffusion régulière du court-métrage en Tunisie.

Heureusement, quelques initiatives régionales résistent, comme le Festival du court-métrage du Kef, organisé par l’Association des Arts pour le Cinéma et le Théâtre du Kef, aujourd’hui à sa 7e édition.  Ces expériences ont prouvé qu’il est possible de créer des rendez-vous cinématographiques dédiés à ce format, tout en mettant en lumière la fragilité du réseau de diffusion.

Afin que le court-métrage tunisien s’ancre durablement dans les écrans locaux, il reste à bâtir un circuit de diffusion structuré et rentable, associant salles de cinéma, télévision nationale et plateformes numériques.

Pour le moment, réjouissons-nous du retour du festival «Tunis tout court» prévu les 3, 4 et 5 octobre à la Maison de la culture Ibn-Rachiq à Tunis.

On nous écrit – Hommage posthume à Yasser Jeradi : L’art comme preuve d’amour

Von: La Presse
13. August 2025 um 18:30

Par Emira DÉBBÈCHE 

Venir témoigner des traits forts du riche parcours de l’artiste complet et profondément humain, Yasser Jeradi est un devoir de mémoire.

Comment résumer une vie aussi dense en si peu de mots ? Et comment se résoudre à utiliser l’imparfait pour parler de Yasser Jeradi ? Il était un grand. Un Homme libre, une âme pure et joyeuse qui semait l’amour partout où il passait. Un être profondément humain dans ses gestes, ses mots, sa présence. Il ne laissait jamais indifférent. 

C’était un passionné, un rêveur lucide qui a su vivre de son art dans un pays où cela reste un défi. Passionné de sciences, d’arts plastiques, de musique, de nature, de sport, de cuisine, de lecture… Il rêvait grand, mais gardait les pieds sur terre, réalisant ses projets avec ténacité. Profondément sociable, il faisait vivre ses spectacles aux quatre coins de la Tunisie ainsi qu’à l’étranger. Pourtant, il chérissait aussi les moments de solitude qu’il protégeait avec soin.

Son lien avec la nature était intime et sincère. Les plantes, les vagues, le vent, les oiseaux étaient ses amis. Il disait que les arbres l’embrassaient pendant ses moments de repos lors de son tour de la Tunisie à vélo où il a rendu hommage à Christopher le personnage principal du film « Into the wild » en écrivant son nom sur un bus abandonné à Chott el-jérid au sud du pays. Ce voyage à vélo entrepris après les longues périodes de confinement liées au Covid, fut à la fois une traversée intérieure et une expérience humaine intense.

Artiste dans l’âme, diplômé en sculpture de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis, Yasser Jeradi a embrassé une démarche contemporaine, pop, nourrie par l’identité arabe. Il s’est exprimé à travers la peinture, la sculpture, la vidéo et l’installation. En arts plastiques, il s’est illustré par de nombreuses expositions personnelles et collectives en Tunisie comme à l’international. Il a participé à plusieurs éditions de l’exposition annuelle de l’Union des artistes plasticiens tunisiens, le Printemps des arts plastiques de La Marsa, au club culturel Tahar Haddad, entre autres.

 

En 2003, il s’est tourné vers la calligraphie arabe. Il a appris le Khatt Al-Maghribi propre au Maghreb avant d’inventer ce qu’il appelait la Pop’calligraphie — une calligraphie populaire. Ce fut le cœur de son projet de résidence artistique à Berne,en Suisse, aboutissant à une exposition et à un livre encore inédit, dans lequel il a calligraphié les poèmes d’Al-Mutanabi sur des pages de magazines locaux, donnant naissance à un style unique.

Sa rencontre avec la guitare eut lieu dans la cour de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis. Il a appris à jouer des morceaux de musique classique et a repris des chansons à texte dans les langues arabe, française, anglaise et espagnole. Puis, il composa des chansons en arabe et en dialecte gabésien chantant la liberté, la patrie, l’amour, mariant rythmes occidentaux et identité locale, construisant ainsi une signature musicale singulière.

Ses chansons retracent le parcours de sa vie amoureuse et engagée. En 2017, il crée un spectacle « Anè w Emira » « Moi et Emira » rebaptisé plus tard« Yasser Mhabba » « Yasser Amour » dans lequel il met en scène sa grande histoire d’amour — de l’amour humain jusqu’à l’amour divin et universel.

Ce spectacle fut présenté plus de cent fois à travers toute la Tunisie où il allait à la rencontre de Tunisiens n’ayant pas accès à la culture. Son ambition : toucher au moins une personne par représentation  et semer en elle le goût d’aimer.Grand lecteur, profondément imprégné de culture soufie, sa rencontre avec Ibn Arabi a marqué un tournant spirituel.

Il trouvait dans les écrits du maître soufi un écho à son amour infini du divin « le Créateur » qu’il percevait dans toutes les créatures. L’une de ses citations préférées, qui résumait sa philosophie de vie, était : « L’Amour est ma foi et ma religion » Yasser Jeradi était un artiste engagé. Sa personnalité s’est forgée à travers ses études, ses lectures, ses voyages, mais aussi par son militantisme.

Il était actif au sein de plusieurs associations telles que La ligue des droits de l’Homme, l’Association de lutte contre la torture, l’Association tunisienne des femmes démocrates, la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs la Fédération tunisienne des ciné-clubs, Amnesty International, … Il répondait toujours présent, avec sa guitare et ses chansons engagées, dans les marches, les actions et les événements, sous Ben Ali comme après la révolution.

La cause palestinienne occupait une place centrale dans son œuvre tant plastique que musicale. Il réalisa plusieurs installations autour des poèmes de Mahmoud Darwich et composa trois chansons sur ce thème cher à son cœur, « Sket, silence » « Nachid al hajar, le chant des pierres », « Ahna akid rajiine, on va sûrement revenir ».

Il est parti le 12 août 2024, à l’âge de cinquante-quatre ans, vers un monde meilleur, laissant derrière lui un patrimoine artistique et musical d’une richesse remarquable.Mais plus encore, il laisse dans le cœur de toutes celles et ceux qui l’ont croisé une trace flamboyante de beauté, d’amour et d’espoir.

E. D.

Leila Alaoui victime d’un accident de la route en Égypte

13. August 2025 um 16:56
Leila Alaoui victime d’un accident de la route en Égypte

L’actrice égyptienne Leila Alaoui a été victime, ce mercredi, d’un accident de la route dans la région du littoral nord de l’Égypte, où elle passait ses vacances estivales. Selon une source proche citée par Al Arabiya, la collision s’est produite à l’intérieur d’un village touristique alors que la comédienne conduisait seule, lorsqu’un autre véhicule l’a […]

The post Leila Alaoui victime d’un accident de la route en Égypte first appeared on Directinfo.

Ce soir au festival international de Hammamet : Nabiha, la voix qui nous ressemble

13. August 2025 um 16:05

Une grande dame de la chanson tunisienne célèbre la femme, la scène… et l’âme.

La Presse — Ce soir, la scène de Hammamet portera une voix que l’on connaît par cœur. Une voix qui berce, réveille, emporte. Nabiha Karaouli revient là où tout a du sens : la scène, les racines et le public. Et pour clore en beauté cette édition du Festival international de Hammamet, elle chante les femmes, toutes les femmes, leur liberté, leur histoire. Le 13 août. Une date comme un hymne.

Née à Gafsa, dans le Sud profond, Nabiha Karaouli n’a jamais oublié d’où elle vient. Dans son chant, il y a la poussière rouge des mines, les silences longs des femmes fortes, la parole déterminée et forte. Formée au chant oriental, au lyrique et au théâtre, elle a très tôt su que sa voix ne serait jamais neutre.

Elle serait une voix habitée, engagée, aimante. De Cheikh Imam à Anouar Brahem, en passant par les scènes mythiques de l’Olympia, Zénith, Opéra du Caire, Montréal ou Timgad, Nabiha a porté haut les couleurs d’une Tunisie musicale, cultivée et multiple.

Elle n’a jamais cédé à la facilité. Chez elle, chaque note raconte quelque chose. Avec elle, la chanson tunisienne prend des airs de fado oriental. Elle chante la passion, la révolte, le manque, la fierté. Toujours entre deux rives : celle de la tradition qu’elle honore avec dignité, et celle de la modernité qu’elle habite avec finesse.

Son répertoire est une traversée : de l’ombre à la lumière, du cri au murmure, du moi au nous. Ce soir, à 22h00, elle sera là. Face au public de Hammamet. Pour dire nous. Pour chanter les femmes. Celles d’hier, d’aujourd’hui, de demain. Les femmes debout, libres, vivantes. Comme elle.

Pour la clôture du Festival international de Hammamet, à l’occasion de la « Fête de la Femme en Tunisie », elle vient partager un univers intense, habité par l’amour des mots, des sons, de la scène… et de la Tunisie.

L’héritage de Zoubeïda Bechir revisité par Wafa Ghorbel et Hichem Ketari

Von: S. M.
13. August 2025 um 15:38

L’écrivaine et cantatrice Wafa Ghorbel était l’invitée de RTCI ce mercredi 13 août. Elle y a évoqué son dernier roman Fleurir, ainsi que son projet musical Hanin (Nostalgie), un spectacle dédié à la poétesse tunisienne Zoubeïda Bechir, pionnière de la littérature féminine.

Wafa Ghorbel a présenté Hanin, un spectacle musical créé en collaboration avec le compositeur Hichem Ketari, mettant en musique six poèmes tirés du recueil éponyme de Zoubeïda Bechir, publié en 1968. « Ces textes parlent d’amour avec une audace rare pour l’époque, une parole libre et poétique qui m’a profondément touchée », a-t-elle expliqué.

Le spectacle, d’une durée de 40 minutes, a été interprété par une dizaine de musiciens. Ghorbel a souligné la musicalité naturelle des vers de Bchir, qu’elle a adaptés en chansons avec une approche instinctive. « Ces mots auraient pu être les miens. Il y a une communauté spirituelle entre son œuvre et moi », a-t-elle confié.

Née en 1938 et disparue en 2011, ZoubeïdaBechir  a marqué la littérature tunisienne par son expression libre et audacieuse, abordant des thèmes comme l’amour et le désir féminin à une époque où cela restait tabou. Ghorbel a salué son courage : « Elle osait dire ce que les femmes des années 60 n’exprimaient pas. Son écriture est d’une beauté et d’une sincérité rares. »

L’hommage s’inscrit dans le cadre du 30e anniversaire du prix littéraire Zobaïda Bchir, organisé par le CREDIF. Ghorbel, lauréate de ce prix en 2017 a exprimé son souhait d’enregistrer un album reprenant les textes de la poétesse.

FIH2025 : « Osool »… univers musical alternatif et narration artistique imaginée!!!

13. August 2025 um 16:00
FIH2025 : "Osool"… univers musical alternatif et narration artistique imaginée!!! | Univers News

Tunis, UNIVERSNEWS (CULT) – L’avant-dernier spectacle pour le clap de fin de la 59ème édition du Festival international de Hammamet (FIH, 11 juillet-13 août 2025) pour cette saison estivale a mis en lumière les couleurs et les sonorités de « OSOOL », un projet musical né entre Tunis et New York durant le confinement de 2020, porté par le saxophoniste franco-tunisien Yacine Boularès.

La passion pour la musique de Yacine Boularès n’a jamais été freinée par son parcours académique en philosophie. Bien au contraire, cette passion l’a conduit à l’Institut supérieur de musique de Paris, où il obtient son diplôme en jazz et musiques improvisées. C’est de là que débute son voyage artistique à travers le monde, qui le place aujourd’hui parmi les saxophonistes les plus remarquables de la scène contemporaine.

Dans la soirée du mardi 12 août 2025 au théâtre de plein air du Centre culturel international de Hammamet, les notes de saxophone ont résonné lors d’une soirée qui a transcendé les continents, alternant entre musiques tunisiennes traditionnelles (Mezwed, Stambeli, Chaâbi, Fazzani) et afro-américaines (jazz, soul, hip-hop).

Le spectacle « OSOOL » (Racines), puise son essence dans l’histoire et l’identité. De Carthage à La Nouvelle-Orléans en passant par l’Afrique de l’Ouest, Yacine Boularès signe une œuvre qui cherche à revisiter les traces de la légende du mythique Dizzy Gillespie à travers des performances artistiques explorant les liens profonds entre la musique tunisienne et les traditions musicales afro-américaines.

Pour cette création, Yacine Boularès était accompagné de Nesrine Jabeur au chant, du rappeur Mehdi WMD, et des musiciens Omar El Ouaer au piano, Hedi Fahem à la guitare, Youssef Soltana à la batterie et Nasreddine Chebli aux percussions. Ensemble, ils ont invité le public à découvrir un univers musical alternatif et une narration artistique imaginée, où se mêlent les sonorités du jazz et du funk aux rythmes traditionnels du Mezwed, du Fazzani et du Stambali.

Autour d’une célébration des valeurs de vie et d’amour, et d’un appel à la justice, à l’unité des peuples et au refus de la guerre menaçant la paix partout dans le monde, l’ensemble a offert un patchwork rythmique prônant la tolérance et l’acceptation de l’autre, dans un mélange harmonieux de jazz, soul et musiques africaines authentiques.

Ce métissage culturel n’est pas étranger à Yacine Boularès, tunisien de naissance, ayant vécu à Paris avant de s’établir à New York. Maîtrisant l’art de fusionner l’afrobeat et le jazz, il a pu franchir les frontières géographiques. Sa carrière internationale a décollé en 2006 lorsqu’il a remporté le prix du meilleur musicien au concours Spirit of Jazz, ce qui lui a ouvert les portes de collaborations avec de grands noms comme Chilla Jordan, Tabou Combo et Richard Bona.

Et c’est sur les derniers rythmes qui ont voyagé, portés par les voix ayant résonné avec « Osool », que la 59ème édition du Festival international de Hammamet s’apprête à accueillir sa dernière soirée, celle du 13 août 2025, jour de la Fête de la Femme tunisienne, avec la chanteuse tunisienne Nabiha Karaouli.

Les Gipsy Kings à El Jem : un cadre unique pour une soirée envoûtante

Von: La Presse
13. August 2025 um 14:38

L’amphithéâtre d’El Jem, véritable bijou de l’Antiquité romaine tunisienne, s’apprête à vibrer au rythme de la 7ᵉ édition du Festival El Jem World Music, prévue du 20 au 31 août 2025.

Parmi les temps forts de ce festival dédié aux musiques du monde, mêlant jazz, reggae, soul et sonorités latines, la soirée phare sera sans conteste celle des Gipsy Kings, programmée pour le samedi 30 août. Ce groupe emblématique, dont le style unique mêle flamenco, rumba et rythmes latins, promet une performance inoubliable dans un décor à couper le souffle.

À cette occasion, le public – attendu nombreux – sera littéralement transporté hors du temps. Emmenés par l’énergie de Pablo Reyes, les Gipsy Kings offriront une expérience sonore où se croisent des combinaisons musicales audacieuses entre flamenco, pop, salsa et rumba. Une fusion qui fait leur renommée mondiale et qui résonnera avec intensité dans les voûtes antiques de l’amphithéâtre.

Ce concert transformera El Jem en un véritable laboratoire vivant du patrimoine, où la musique contemporaine sublime l’histoire millénaire des lieux. L’événement portera également une forte dimension pluriculturelle, mettant en valeur l’universalité de la musique et créant un dialogue vibrant entre les civilisations.

Le passage tant attendu des Gipsy Kings en Tunisie aura aussi un impact touristique notable : il attirera un public local venu des quatre coins du pays, ainsi que de nombreux visiteurs étrangers, contribuant à la mise en lumière de la richesse patrimoniale tunisienne.

Nocturnes d’El Jem : Symphonie d’innovations et fête de la femme

13. August 2025 um 14:51

Haut lieu de la musique classique depuis des années, l’amphithéâtre d’El Jem, appelé aussi le Colisée de Thysdrus, accueille du 12 juillet au 16 août 2025 les  Nocturnes d’El Jem . La soirée du mardi 12 août 2025 a particulièrement marqué les esprits, avec la prestation de l’Orchestre Symphonique de Carthage sous la direction de Hafedh Makni, qui s’est produit sur la prestigieuse scène d’El Jem. Il convient de noter que la Fondation des Arts & Culture by UIB est le mécène principal de l’événement.

Bien avant le spectacle, nous avons rencontré Moufida Hamza, vice-présidente en charge de la programmation et du sponsoring, ainsi que trésorière de la Fondation Art et Culture by UIB. Elle nous a expliqué que, concernant la place de la femme tunisienne dans le secteur bancaire, le principal défi demeure la continuité.

En effet, il ne s’agit pas d’un obstacle nouveau, mais d’une constante nécessité d’être présente, proactive et engagée face aux multiples enjeux de la banque, au bénéfice de toutes ses parties prenantes. Au sein de l’UIB, elle rappelle que femme ou homme ne font pas de différence : on parle de responsables, de managers et de collaborateurs, au delà du genre.

Par conséquent, l’égalité entre hommes et femmes est une réalité concrète. Ainsi, le véritable défi consiste à relever ceux liés à la banque elle-même, qu’il s’agisse d’adaptation à l’environnement social, économique. La femme, au sein de l’UIB,selon elle, occupe une place importante où elle est écoutée et reconnue comme force de proposition.

La représentation féminine est quasi paritaire

En effet, la représentation féminine est quasi paritaire, avec un partage de 50-50% dans les instances de gouvernance et au Comex, tandis que dans le conseil d’administration, les femmes représentent environ 33% (4 sur 12). Cette présence féminine est également visible dans le quotidien où l’on atteint une proportion de 40 à 50% et un niveau d’engagement de 70%.

Sur le plan sociétal, la femme de l’UIB est très active, notamment à travers l’association féminine qui a su créer un véritable écosystème.

Par ailleurs, toutes les femmes tunisiennes occupant des postes clés au sein des entreprises et institutions du pays sont affiliées à cet environnement, renforçant ainsi l’influence et l’impact sociétal de la femme à la banque.

À l’occasion de la Journée nationale de la femme tunisienne, qui se tient le 13 août, Moufida Hamza adresse un message fort à toutes les Tunisiennes : « bravo pour tout ce qui a été accompli et surtout, garder le cap, rester fortes, présentes et croire en elles, car elles sont des femmes merveilleuses ».

Rencontré à l’issue de cette édition, Mabrouk Laayouni, directeur du festival d’El Jem, souligne que chaque édition est marquée par une volonté constante d’innovation et d’ambition pour se réinventer.

Le programme, riche et varié, a proposé un large éventail de styles : musique classique, latine, orientale, à l’instar de Oum Kalthoum alf lila w lila, musique  tunisienne  de Hédi Jouini, et quelques medley du gospel comme We are family   offrant ainsi un panorama complet mêlant musiques internationale et locale. Le travail du professeur Makni qui forme près de 150 jeunes musiciens mérite d’être salué et encouragé.

Par ailleurs, un rendez-vous est d’ores et déjà fixé chaque 12 août avec cet orchestre, lequel parvient à réunir à la fois jeunes et moins jeunes, rappelant la tradition des opéras classiques. Cette mixité attire un public diversifié, petits et grands, qui suivent avec enthousiasme tous les styles présentés.

Le festival a remporté un grand succès cette année, ouvrant la voie à des programmations encore plus ambitieuses. Sur le plan financier, bien que l’État joue un rôle important, il est essentiel de développer d’autres ressources via des mécènes et sponsors culturels. “C’est pourquoi la Fondation Arts & Culture by UIB est à remercier pour son soutien. Un appel est ainsi lancé à tous les acteurs culturels tunisiens pour soutenir ce festival et pérenniser son rayonnement”, poursuit-il.

Reconnu comme l’un des festivals les plus prestigieux du pays, une chose est sûre: il doit continuer à innover pour attirer un public nouveau.

Ainsi il est temps de promouvoir des formes modernes de musique symphonique, telles que le hip-hop symphonique, qui séduit particulièrement les jeunes générations. À l’international, plusieurs ensembles intègrent jazz, rap et hip-hop dans des arrangements symphoniques, ouvrant la musique classique à de nouveaux publics.

Pour le cas de la Tunisie, l’objectif est d’encourager la collaboration entre orchestres symphoniques et artistes rap pour créer des spectacles innovants et accessibles à un large public.

Et de conclure: « Ce projet prometteur, mêlant tradition et modernité, offre ainsi à la scène musicale tunisienne un avenir riche en découvertes et diversité, combinant des mariages culturels, entre le rap et la symphonie ou le jazz et le classique. »

Aujourd’hui, il est certain que la musique classique s’impose et s’affirme, attirant toujours plus de publics, jeunes comme moins jeunes. Cela démontre que la musique seule unit les diverses cultures, sans avoir besoin de mots, car elle demeure le summum de la multiculturalité.

L’article Nocturnes d’El Jem : Symphonie d’innovations et fête de la femme est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Mort du romancier Sonallah Ibrahim ou Kafka l’Égyptien

13. August 2025 um 14:32

L’écrivain égyptien Sonallah Ibrahim, figure littéraire de la «génération des années 1960» et l’un des auteurs les plus engagés du monde arabe, est mort le 13 août 2025 au Caire, à l’âge de 88 ans, «des suites d’une longue maladie». Romancier, nouvelliste et traducteur, il s’était imposé comme une conscience critique implacable des régimes successifs en Égypte, ses œuvres mêlant fiction, documentaire et observation politique.

Né en 1937 au Caire, alors royaume d’Égypte, Sonallah Ibrahim étudie le droit à l’université du Caire et rejoint rapidement le Mouvement démocratique pour la libération nationale (DMNL), de sensibilité marxiste. Le régime de Gamal Abdel Nasser, qui engage dès la fin des années 1950 une répression contre les communistes, arrête Sonallah Ibrahim en 1959,et le condamne à sept ans de prison par un tribunal militaire. Il le libérera en 1964, à l’occasion de la visite de Nikita Khrouchtchev pour l’inauguration du barrage d’Assouan. Des années d’incarcération qui marqueront profondément son œuvre, et notamment son premier livre, ‘‘Cette odeur’’, un des textes fondateurs de la modernité littérature égyptienne.

Romancier de conviction, Sonallah Ibrahim intègre dans ses récits de nombreux extraits de journaux, de magazines et de sources politiques, dans un style narratif froid, proche du reportage, afin de mettre en lumière des enjeux politiques ou sociaux précis. 

Ses romans explorent la résistance aux grandes puissances politiques et économiques, dénonçant notamment l’emprise des multinationales sur le tiers-monde. ‘‘Charaf’’ fustige ainsi les politiques des grands laboratoires pharmaceutiques dans les pays du Sud, tandis que ‘‘Beyrouth Beyrouth’’ dresse un tableau de la guerre civile libanaise et que ‘‘Warda’’ éclaire un épisode méconnu de l’histoire des mouvements communistes au Yémen et à Oman dans les années 1960-1970. Avec ‘‘Amrikanli. Un automne à San Francisco’’, il détourne un terme arabe signifiant «à l’américaine» pour en faire une parodie historique, faisant écho au mot «Othmanly» associé à la domination ottomane.

Son œuvre est également marquée par une dimension kafkaïenne, comme dans ‘‘Le Comité’’, où un protagoniste se heurte aux procédures d’une organisation obscure, prétexte à de longues réflexions politiques.

‘‘Le petit voyeur’’ évoque l’enfance avec un père dans un petit appartement du Caire, tandis que ‘‘Le Gel’’, publié en 2015, rend compte du désœuvrement d’un étudiant étranger dans la Russie soviétique.

L’œuvre de Sonallah Ibrahim est traduite dans de nombreuses langues, dont le français.

L’article Mort du romancier Sonallah Ibrahim ou Kafka l’Égyptien est apparu en premier sur Kapitalis.

Décès de l’homme de théâtre Ridha Ben Slimane

13. August 2025 um 12:34

Ridha Ben Slimane, homme de théâtre, est décédé ce mercredi 13 août 2025, des suites d’une longue maladie qui l’a empêché d’assister, hier, à l’enterrement de son ami de cinquante ans, le metteur en scène et cinéaste Fadhel Jaziri, inhumé hier au cimetière d’Utique.

Ridha Ben Slimane a pris une part active au mouvement de renouvellement du théâtre tunisien, au cours des cinquante dernières années. Régisseur de théâtre, il a travaillé avec la plupart des metteurs en scène ayant marqué de leur empreinte indélébile le renouveau théâtral tunisien : les Fadhel Jaziri, Fadhel Jaïbi, Raja Farhat, Mohamed Driss et autres Taoufik Jebali. Il a aussi accompagné, dans les années 1980-2000, l’aventure de la troupe du Théâtre Phou, aux côtés du couple formé par Moncef Sayem et feue Raja Ben Ammar.  

Taoufik Jebali a commenté la perte de son ami dans un poste Facebook en arabe que nous traduisons ci-dessous : «Ridha Ben Slimane a pris son ultime décision aujourd’hui.  Le fondateur du théâtre Phou et le camarade d’El Teatro dans toutes ses tribulations, le compagnon fidèle, l’ami du théâtre et des théâtreux, le chasseur rusé et l’agriculteur tenace, le gentleman aventurier qui traverse nos vies comme une brise d’une rare élégance et douceur. Aujourd’hui il a décidé de s’en aller et de ne plus revenir. C’est son choix. Nous attendrons, nous autres, comme une lointaine moisson ou une tournée théâtrale qui a pris du retard».     

L’inhumation du défunt artiste aura lieu cet après-midi à 16h au cimetière de Bouficha où il habite.

I. B.

L’article Décès de l’homme de théâtre Ridha Ben Slimane est apparu en premier sur Kapitalis.

Fête de la femme : Gratuité de l’accès aux sites, monuments et musées aujourd’hui

Von: La Presse
13. August 2025 um 10:45
L’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC)  informe le public que le l’accès aux sites, aux monuments et aux musées ouverts et dépendant de l’AMVPPC sera gratuit le mercredi le 13 Aout 2025 à l’occasion de la fête de la femme.
  »Bénéficient de la gratuité d’entrée tous les Tunisiens ainsi que les personnes étrangères résidentes en Tunisie sur présentation de la carte d’identité nationale ou de la carte de séjour durant les jours suivants, ajoute l’AMPVPP son site officiel en ligne, expliquant que la gratuité annuelle est valable le premier dimanche de chaque mois, le 18 avril à l’occasion de la Journée internationale des sites et des monuments ainsi que le 18 mai qui correspond à la Journée internationale des musées ainsi que les jours fériés afin de  de profiter de ces occasions pour découvrir la richesse patrimoniale de la Tunisie et de visite les musées, sites et monuments.
Elle appelle les visiteurs à à visiter le lien suivant afin de connaître la liste des musées, des sites archéologiques et des monuments historiques à découvrir sur le lien suivant :

Festival international de Hammamet : un avant-dernier soir aux couleurs de “Osool”

Von: La Presse
13. August 2025 um 10:28

L’avant-dernier spectacle pour le clap de fin de la 59ème édition du Festival international de Hammamet (FIH, 11 juillet-13 août 2025) pour cette saison estivale a mis en lumière les couleurs et les sonorités de « OSOOL », un projet musical né entre Tunis et New York durant le confinement de 2020, porté par le saxophoniste franco-tunisien Yacine Boularès.

La passion pour la musique de Yacine Boularès n’a jamais été freinée par son parcours académique en philosophie. Bien au contraire, cette passion l’a conduit à l’Institut supérieur de musique de Paris, où il obtient son diplôme en jazz et musiques improvisées. C’est de là que débute son voyage artistique à travers le monde, qui le place aujourd’hui parmi les saxophonistes les plus remarquables de la scène contemporaine.

Dans la soirée du mardi 12 août 2025 au théâtre de plein air du Centre culturel international de Hammamet, les notes de saxophone ont résonné lors d’une soirée qui a transcendé les continents, alternant entre musiques tunisiennes traditionnelles (Mezwed, Stambeli, Chaâbi, Fazzani) et afro-américaines (jazz, soul, hip-hop).

Le spectacle « OSOOL » (Racines), puise son essence dans l’histoire et l’identité. De Carthage à La Nouvelle-Orléans en passant par l’Afrique de l’Ouest, Yacine Boularès signe une oeuvre qui cherche à revisiter les traces de la légende du mythique Dizzy Gillespie à travers des performances artistiques explorant les liens profonds entre la musique tunisienne et les traditions musicales afro-américaines.

Pour cette création, Yacine Boularès était accompagné de Nessrine Jabeur au chant, du rappeur Mehdi WMD, et des musiciens Omar El Ouaer au piano, Hedi Fahem à la guitare, Youssef Soltana à la batterie et Nasreddine Chebli aux percussions. Ensemble, ils ont invité le public à découvrir un univers musical alternatif et une narration artistique imaginée, où se mêlent les sonorités du jazz et du funk aux rythmes traditionnels du Mezwed, du Fazzani et du Stambali.

Autour d’une célébration des valeurs de vie et d’amour, et d’un appel à la justice, à l’unité des peuples et au refus de la guerre menaçant la paix partout dans le monde, l’ensemble a offert un patchwork rythmique prônant la tolérance et l’acceptation de l’autre, dans un mélange harmonieux de jazz, soul et musiques africaines authentiques.

Ce métissage culturel n’est pas étranger à Yacine Boularès, tunisien de naissance, ayant vécu à Paris avant de s’établir à New York. Maîtrisant l’art de fusionner l’afrobeat et le jazz, il a pu franchir les frontières géographiques. Sa carrière internationale a décollé en 2006 lorsqu’il a remporté le prix du meilleur musicien au concours Spirit of Jazz, ce qui lui a ouvert les portes de collaborations avec de grands noms comme Chilla Jordan, Tabou Combo et Richard Bona.

Et c’est sur les derniers rythmes qui ont voyagé, portés par les voix ayant résonné avec « Osool », que la 59ème édition du Festival international de Hammamet s’apprête à accueillir sa dernière soirée, celle du 13 août 2025, jour de la Fête de la Femme tunisienne, avec la chanteuse tunisienne Nabiha Karaouli.

Wafa Ghorbel : « On commence toujours par s’en prendre aux femmes quand on veut changer une société »

13. August 2025 um 11:00

Entre littérature et musique, entre Tunisie et ailleurs, Wafa Ghorbel incarne une voix rare, à la fois fragile et puissante. Universitaire, romancière et chanteuse, elle explore dans son œuvre les silences et les révoltes, les blessures et les renaissances. Une artiste aux multiples facettes qui refuse les cases et les compromis, portée par une quête de vérité et de liberté. Dans cet entretien, elle se dévoile sans fard, évoquant avec lucidité et passion son parcours, ses combats et sa vision de la création au féminin. Un dialogue où résonnent les échos du jasmin noir, des dunes et des chants intérieurs…

Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de L’Économiste Maghrébin ?
Je suis Wafa Ghorbel, romancière, universitaire et chanteuse, trois expressions d’un même souffle. Née en Tunisie, j’ai traversé des territoires
multiples, géographiques et intimes, que je cherche à raconter dans mes livres et mes chansons. Mes romans, Le Jasmin noir, Le Tango de la déesse des dunes et Fleurir, explorent les liens entre mémoire, traumatisme, exil, traditions, féminité, art et résilience.
Je crois que la littérature et la musique (mais également la peinture – que je pratique humblement – ainsi que toute autre forme d’expression artistique) sont des espaces où l’on peut dire l’indicible, rendre visible l’invisible, toucher des vérités souvent tues. Chaque texte, chaque note, chaque forme, chaque couleur est une invitation à écouter ce qui se cache derrière le silence.
Vous êtes à la fois chanteuse et romancière. Est-il facile, aujourd’hui, d’être une femme occupant ces deux rôles ? Une bénédiction ou un défi ?
Je dirais : les deux à la fois, une bénédiction et un défi. Une chance précieuse, mais aussi un combat quotidien. La société attend encore des
femmes qu’elles se définissent par un seul rôle, une seule fonction. Être une artiste aux multiples facettes peut dérouter, déranger… ou fasciner. Mais cela implique souvent une forme de solitude. Pourtant, je ne me vois pas autrement, quitte à avancer seule. Je refuse de cloisonner ma créativité. Il y a des jours où l’écriture s’impose, d’autres où c’est ma voix qui cherche à percer. Ce qui est difficile, ce n’est pas de conjuguer les deux (voire les trois : je suis également universitaire), mais de le faire dans un monde qui valorise la productivité, l’image rapide, l’instantané, et qui laisse peu de place à la lenteur, à la profondeur, à l’exploration intérieure.
Être écrivaine est généralement bien accepté. Être chanteuse, en revanche, dérange souvent davantage, notamment dans le milieu universitaire, comme si le corps, la voix, l’expression scénique rendaient la femme trop visible, trop libre, comme si chanter n’était pas une activité assez sérieuse pour une enseignante. En tant que femme, il faut donc aussi naviguer dans un milieu artistique encore traversé par de nombreuses inégalités. Mais cette tension donne de la force. Elle m’oblige à rester entière, indocile, authentique.
Comment analysez-vous la représentation des femmes dans la littérature tunisienne d’expression française ?
La littérature tunisienne d’expression française s’affirme de plus en plus, avec des voix de femmes qui osent sortir des sentiers battus, qui refusent les caricatures ou les assignations. Ces dernières années, une littérature plus incarnée, plus intime, a vu le jour. On y lit des récits de femmes qui parlent d’elles-mêmes, de leurs corps, de leurs blessures, de leurs désirs,
sans filtre ni complaisance. Mes romans, Le Jasmin noir, Le Tango de la déesse des dunes et Fleurir, explorent tous les trois ces questions dans toute leur complexité : les lois et traditions qui régissent encore la vie des femmes tunisiennes, les violences liées au viol, certaines pratiques ancestrales, les mariages forcés des mineures, ainsi que le poids des familles qui, tout en aimant, peuvent étouffer ou blesser. Ces thématiques ne sont pas seulement sociales ou politiques, elles sont profondément intimes, et c’est à travers ce prisme que la littérature donne chair à ces réalités urgentes. C’est cette parole forte, nécessaire et plurielle que je tente d’incarner, avec l’attention à ne jamais
réduire la femme à un simple symbole, mais à lui rendre toute sa complexité et sa résistance.
Une femme écrivain peut-elle, selon vous, mieux défendre la cause des femmes qu’un homme ?
Elle peut sans doute en parler avec une forme de justesse qui vient de l’intérieur. Non pas parce qu’elle serait automatiquement plus engagée ou plus légitime, mais parce qu’elle écrit à partir d’une expérience vécue, d’un corps traversé, d’un quotidien marqué par des injonctions, des luttes ou des silences. Cela dit, je ne crois pas que l’écriture ait un genre figé. Certains hommes parviennent à écrire le féminin avec une grande finesse, une écoute sincère, une attention à ce qui échappe aux regards ordinaires, même à ceux des
femmes. Ce qui compte, c’est la qualité du regard, la capacité à écouter, à transmettre une vérité humaine, au-delà des appartenances. Défendre la cause des femmes n’est pas une affaire de sexe, mais d’engagement, de lucidité et de sensibilité.
Quel est votre regard sur la situation actuelle des femmes en Tunisie ?
Je ressens, d’un côté, une admiration profonde, et de l’autre, une inquiétude qui surgit par moments. Admiration pour la force, la
combativité, l’intelligence des femmes tunisiennes qui, malgré les obstacles, continuent d’avancer, de créer, de s’exprimer, d’occuper l’espace
public, de porter leurs familles, leurs métiers, leurs rêves. Mais inquiétude aussi, car les acquis restent fragiles. Depuis la révolution tunisienne, j’ai compris qu’on commence toujours par s’en prendre aux femmes quand on veut changer une société. Les lois progressistes ne suffisent pas toujours à les protéger dans la réalité, surtout quand les mentalités ne suivent pas. La violence, les inégalités économiques, les jugements sociaux, les pressions familiales, tout cela pèse encore lourd.
Ce que je perçois, c’est une tension permanente entre un élan de modernité et des résistances profondes, souvent invisibles. Il ne faut jamais relâcher la vigilance. Les femmes tunisiennes valent mieux que la résilience permanente : elles méritent le respect, l’écoute, la reconnaissance pleine et entière de leur humanité.
Pourquoi le métier d’écrivain peine-t-il à faire vivre ses artistes ?
Le métier d’écrivain repose souvent sur une forme d’invisibilité. On admire les écrivains, on les invite à parler de leurs livres, on salue leur
« courage », leur « lucidité », mais on oublie que, derrière les mots, il y a des années de travail, de recherche, de solitude. Et ce travail est rarement rémunéré à sa juste valeur. Le système éditorial, surtout chez nous, est encore fragile. Les tirages sont modestes, la distribution limitée et les lecteurs peu nombreux, en dépit d’un élan indéniable ces dernières années faisant de la lecture un phénomène de mode instagrammable. La culture du livre peine à s’installer durablement, et l’auteur devient un artisan du vivant qui crée souvent sans sécurité.
La plupart des écrivains cumulent plusieurs activités pour survivre. Ils sont enseignants, traducteurs, correcteurs, ingénieurs… Écrire devient un acte presque clandestin, porté par la passion plus que par des perspectives concrètes. Pourtant, sans écrivains, une société perd son miroir, son souffle critique, sa mémoire sensible. C’est une grande contradiction de notre époque : on encense la parole littéraire, mais on la laisse s’épuiser dans le silence économique. Autrement dit : on célèbre les écrivains, mais on ne leur permet pas de vivre de leur art.
Un mot pour clore cet échange ?
J’aimerais vous exprimer ma gratitude pour cet espace de dialogue, pour chaque question qui invite à creuser plus loin que la surface. J’aimerais aussi dire mon espoir. Pas un espoir naïf, mais celui qui persiste même dans les zones d’ombre, celui qui pousse à écrire, à chanter, à transmettre, malgré les doutes et les vents contraires. Je crois profondément que l’art, sous toutes ses formes, peut encore faire

L’article Wafa Ghorbel : « On commence toujours par s’en prendre aux femmes quand on veut changer une société » est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

FIH 2025:  Quand La musique traditionnelle africaine… fait vibrer le public!!!

13. August 2025 um 11:30
FIH 2025:  Quand La musique traditionnelle africaine… fait vibrer le public!!! | Univers News

Tunis, UNIVERSNEWS (CULT) – La fin de cette édition exceptionnelle rime avec des calibres de la chanson mondiale. Ainsi, Bassekou Kouyaté et son groupe N’goni Ba, qui nous viennent directement du Mali, ont fait l’effet d’une bombe pour les mélomanes présents. Parmi le public, une poignée de connaisseurs, les autres sont partis à la découverte et sont sublimés.

La musique fait voyager et les virtuoses du N’goni le savent et l’appliquent si bien. Les musiciens à l’honneur manient à la perfection le Luth traditionnel, « la N’goni », répandue au Mali et dans toute l’Afrique de l’ouest, de quoi ravir les sens des amoureux de la musique exotique, ici ressentie dans toute sa splendeur. La musique traditionnelle africaine fait rage : habits traditionnels, sons inédits, prestations scéniques remarquables ont fusionné sur scène, donnant lieu à un concert des plus mémorables. Bassekou Kouyaté, la star leader, tient les rênes d’un spectacle de haut volet, entouré des siens : sa femme, son fils et de ses proches, qui ensemble, perpétuent la tradition musicale, innovent, propulsent pour le monde, leur savoir-faire musical ancestral. Depuis 2005, les Ngoni Ba n’ont cessé d’évoluer.

Quoi de mieux que le morceau « Kanougnon » pour inaugurer une évasion sonore des plus éclectiques voire inédite. Suivie d’ « Abe Soumaya », « Ngoni fola », sans oublier, « Djadje », « Kanto Kelena » et pour finir en beauté « Wela Cuba » pour conquérir le public. Le joueur de calebasse/batterie est le petit frère de Bassekou Kouyaté. Les sonorités subsahariennes interprétées tirent leurs forces de cet instrument magique, envoûtant pour le public.

Les éditions Santillana font revivre une «Tunisie plurielle»

13. August 2025 um 08:14

L’espace Hammamet Art et Culture et l’Espace Jeelen, situé dans la médina de Nabeul, accueillent les 15 et 16 août 2025 à 18 heures des journées de présentation de la collection ‘‘Tunisie Plurielle’’ publiée par les éditions Santillana, à Tunis, et qui a publié plusieurs essais consacrés aux minorités en Tunisie. (Ph. Habib Kazdaghli et Samal El Métoui, auteure d’un ouvrage sur les juifs en Tunisie sous la colonisation française).

L’événement est organisé par les éditions Santillana en partenariat avec l’Association Manouba pour les monuments et la culture. Outre la présentation des ouvrages en présence de leurs auteurs, il comprend une exposition photographique et des projections de films sur le même sujet. L’événement sera marqué par la présence de la romancière Maya Ksouri et du cinéaste Dhafer El Khatib.

La collection Tunisie Plurielle, dirigée par l’historien Habib Kazdaghli, veut «contribuer  à faire perdurer les traces des communautés, minorités ethniques et religieuses, qui ont vécu en Tunisie». Elle aspire aussi à «dépasser la vision unilatérale d’une identité tunisienne construite autour  du seul élément arabo-musulman» et à reconstituer ainsi la belle mosaïque ethnique et culturelle que représente, justement, cette Tunisie plurielle.

La collection a déjà publié des ouvrages consacrés aux communautés juive, italienne, grecque, espagnole en Tunisie, écrits par des auteurs aussi bien tunisiens qu’étrangers.

I. B.

L’article Les éditions Santillana font revivre une «Tunisie plurielle» est apparu en premier sur Kapitalis.

Polémique en France autour d’un livre sur la cause palestinienne

13. August 2025 um 07:34

Un livre de coloriage intitulé ‘‘From the River to the Sea’’ («De la rivière à la mer»), destiné aux enfants, fait actuellement polémique en France. Ce livre, qui propose une introduction à la cause palestinienne à travers des illustrations et des textes, a suscité une vive controverse en raison de son contenu politique et de son titre chargé de sens. D’autant que le slogan qu’il porte en titre est également utilisé par l’extrême droite israélienne, pour revendiquer la souveraineté israélienne sur le territoire allant de l’Euphrate à la Méditerranée: le rêve du Grand Israël.

Le slogan «From the River to the Sea» est un cri politique historique, revendiquant un État palestinien s’étendant du fleuve Jourdain à la mer Méditerranée. Si ce slogan est pour certains un appel à la justice et à l’égalité, il est aussi associé à des mouvements considérés comme radicaux, notamment le Hamas, ce qui le rend très sensible et sujet à diverses interprétations.

La librairie parisienne Violette and Co, engagée dans la défense des causes féministes et LGBTQIA+, a subi une campagne d’intimidation après avoir mis en avant ce livre. Des tags antisémites ont été apposés sur la vitrine, et des menaces ont été adressées à l’équipe. La librairie dénonce une opération de harcèlement menée par des groupes d’extrême droite. Par ailleurs, elle rappelle que les bénéfices générés par la vente du livre sont intégralement reversés à des actions humanitaires en Palestine.

Cette affaire souligne à quel point les symboles et discours liés au conflit israélo-palestinien restent extrêmement sensibles, en particulier en France où le débat est souvent vif, et plus souvent encore dominé par la propagande israélienne, notamment dans les médias mainstream. Elle pose également la question de la place de l’éducation politique dès le plus jeune âge, notamment lorsqu’il s’agit de causes justes, comme celle du peuple palestinien, soumis à un horrible génocide par la machine de guerre de l’Etat d’Israël.

Dans un contexte international marqué par des tensions renouvelées au Moyen-Orient, ce débat français illustre la complexité de traiter de sujets géopolitiques sensibles au sein de la société civile et dans l’espace public, fortement travaillées, depuis des décennies, par le lobby sioniste international.

Djamal Guettala 

L’article Polémique en France autour d’un livre sur la cause palestinienne est apparu en premier sur Kapitalis.

Madonna appelle le pape Léon XIV à se rendre à Gaza

13. August 2025 um 07:10

Madonna, la reine incontestée de la pop, a lancé, via son compte Instagram, un message destiné au pape LéonXIV lui demandant de se rendre à Gaza : «Vous êtes le seul d’entre nous à qui l’on ne peut refuser l’entrée». Nous reproduisons ci-dessous la traduction de son message, qui au moment où nous le publions a recueilli 318 467 ‘J’aime’ sur Instagram…  

«La politique ne peut pas affecter le changement.
Seule la conscience le peut. Par conséquent, je m’adresse à un homme de Dieu.
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon fils Rocco.
Je pense que le meilleur cadeau que je puisse lui faire en tant que mère est de demander à tout le monde de faire ce qu’il peut pour aider à sauver les enfants innocents pris dans les tirs croisés à Gaza.
Je ne pointe pas du doigt, je ne blâme pas et je ne prends pas parti. Tout le monde souffre. Y compris les mères des otages. Je prie pour qu’ils soient libérés aussi.
J’essaie simplement de faire ce que je peux pour empêcher ces enfants de mourir de faim.»

L’article Madonna appelle le pape Léon XIV à se rendre à Gaza est apparu en premier sur Kapitalis.

Gestern — 12. August 2025Haupt-Feeds

WWF-Afrique du Nord : Révision des normes d’intrants chimiques en agriculture en Tunisie

12. August 2025 um 20:14

Le bureau du WWF-Afrique du nord envisage d’élaborer deux notes d’orientation (policy briefs) relatifs à la révision des normes d’usage des intrants chimiques en agriculture et à la réforme du système de subventions agricoles.

 Un appel est lancé, à cet effet, pour sélectionner un bureau d’étude qui se chargera de l’élaboration de ces notes d’orientation qui proposeront des éléments de réflexion ou d’action, dont l’ultime objectif est d’assurer une utilisation durable des ressources naturelles.

  Il s’agit aussi de promouvoir des intrants biologiques et d’intégrer des critères écologiques et sociaux dans le système d’octroi de subventions agricoles.

   « Ces deux instruments sont considérés comme structurants car ils façonnent les choix technico-économiques des producteurs agricoles, influencent la santé des écosystèmes, et déterminent l’orientation des investissements publics ».

   Selon le WWF, la persistance des pratiques actuelles , subventions peu différenciées, usage extensif d’intrants chimiques, absence de ciblage environnemental, renforce les pressions sur la biodiversité et compromet les engagements internationaux de la Tunisie, notamment dans le cadre de l’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité.

  Face à l’urgence de transition, les Policy Briefs constituent un levier décisif de sensibilisation et de plaidoyer, en particulier auprès des décideurs politiques, du Parlement, des ministères sectoriels (Agriculture, Finances, Environnement), des bailleurs de fonds et des partenairebiodiversité

s technique.

 Ces documents devraient présenter une vision claire, argumentée et réalisable des réformes à engager, en s’appuyant sur les résultats des travaux collectifs des ateliers nationaux, les résultats des consultations en ligne, les cadres réglementaires nationaux, les engagements internationaux, et les bonnes pratiques issues d’expériences comparables.

  Dans le cadre de son engagement pour la biodiversité, le WWF-Afrique du nord a mise en œuvre le projet « BIODEV 2030 », qui est une approche expérimentale de mainstreaming de la biodiversité engagée dans 15 pays pilotes aux contextes socioéconomiques, environnementaux et géographiques multiples, dont la Tunisie.

 A travers un processus axé autour du dialogue multi-acteur basé sur la science, le projet vise à contribuer à la mise en œuvre de l’accord de Kunming-Montréal dans ces pays en favorisant l’adoption de pratiques productives conciliant biodiversité et développement.

L’article WWF-Afrique du Nord : Révision des normes d’intrants chimiques en agriculture en Tunisie est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Ragheb Alama en Égypte : fin de la polémique sur son interdiction de chanter

12. August 2025 um 21:00
Ragheb Alama en Égypte : fin de la polémique sur son interdiction de chanter

La venue du chanteur libanais Ragheb Alama au siège du Syndicat des professions musicales égyptien a permis de mettre fin à la polémique autour de son interdiction de se produire en Égypte. Cette affaire faisait suite à un concert donné récemment dans une station balnéaire de la côte nord, où plusieurs jeunes femmes étaient montées […]

The post Ragheb Alama en Égypte : fin de la polémique sur son interdiction de chanter first appeared on Directinfo.

❌
❌