Le président du conseil du deuxième district et représentant de Ben Arous à l’Assemblée des représentants du peuple, Ahmed Barouni, a critiqué vendredi sur les ondes de la Radio Nationale la manière dont les députés ont modifié le projet de loi de finances.
“La majorité des ajouts n’a aucun lien avec le budget”
Il a affirmé que l’ARP avait introduit 155 articles, un volume qu’il a qualifié d’« exceptionnel » et inédit, rappelant que le précédent record avoisinait une centaine d’articles. Selon lui, la majorité de ces ajouts n’ont aucun lien avec la loi de finances, qui doit normalement se limiter aux recettes, aux dépenses et aux orientations budgétaires de l’État.
Barouni a estimé que plusieurs propositions ne respectent pas les équilibres financiers ni le plan de développement, considérant que certains députés ont profité du texte budgétaire pour y glisser des mesures à caractère populiste, dans une logique qu’il associe à des campagnes électorales anticipées.
Le responsable a relaté un échange entre un député et une ministre lors des discussions : « Nous répondons à la volonté du peuple. Quant à l’argent et aux contraintes budgétaires, cela vous concerne. »
Pour Barouni, cet épisode illustre une tendance à s’éloigner du cadre strictement budgétaire que devrait respecter la loi de finances.
L’étudiant en médecine Mohamed Jihad Majdoub a quitté la prison ce lundi après qu’un arrêt de la chambre criminelle spécialisée en terrorisme de la Cour d’appel de Tunis a réduit sa peine à deux ans d’emprisonnement, assortis d’un an de contrôle administratif. Cette décision revient à confirmer le jugement de première instance tout en rendant sa libération immédiate.
Selon une source judiciaire contactée par l’agence TAP, la chambre criminelle a tenu sa séance du jour dans des conditions normales et a examiné l’ensemble des dossiers inscrits, dont celui de Mohamed Jihad Majdoub.
Un dossier ouvert depuis septembre 2023
Mohamed Jihad Majdoub avait été arrêté en septembre 2023 dans le gouvernorat de Kasserine, accusé de tentative de rejoindre des groupes terroristes actifs dans la zone montagneuse de Chaâmbi. La justice l’avait condamné en première instance à dix ans de prison, assortis de cinq ans de contrôle administratif.
Avec l’arrêt rendu ce 8 décembre, la peine est ramenée à deux ans d’emprisonnement, déjà purgés, ce qui a permis sa libération immédiate et la réduction du contrôle administratif à un an.
Né le 8 décembre 1935, Stanislav Malakhov aurait eu 90 ans aujourd’hui. Celui qui fut un amoureux des paysages tunisiens laisse une œuvre impressionnante.
Artiste russe, Stanislav Malakhov a souvent séjourné en Tunisie. Jusqu’à sa disparition en février 2019, il a continué à réaliser des oeuvres dont l’épicentre se trouve dans les paysages tunisiens. Une exposition rétrospective a rendu hommage à sa mémoire en février 2020 au palais Khereddine à Tunis.
A sa manière, Stanislav Malakhov a réédité un pan de l’aventure d’Alexandre Roubtzoff au début du vingtième siècle. En effet, comme ce dernier, il a sillonné la Tunisie, cherchant son inspiration dans les paysages et aussi dans les scènes de vie. De Gafsa où il résidait, il aura rayonné sur toute la Tunisie, laissant une somme impressionnante d’oeuvres.
Paysagiste dans l’âme, Malakhov aimait par-dessus tout les paysages montagneux qu’il parvenait à restituer admirablement. De Orbata à Zaghouan, il peignait hauteurs tourmentées et pics effilés et affectionnait la couleur ocre plutôt sombre, si représentative de nos paysages. Rendant le relief dans ses circonvolutions, notre artiste a réalisé de nombreux tableaux dans les gorges de Midés ou bien autour de Thelja. Chaque fois, il parvenait à recréer une nature tourmentée qu’on dirait déchiquetée et le faisait dans un respect des harmonies qui mêlent le ciel et la terre dans un même élan.
Les paysages de Malakhov sont pluriels. Il aimait errer au gré de l’inspiration pour capturer l’atmosphère des villes nimbées de lumières ou celle de ruelles dans les médinas du pays. Ses tableaux nocturnes sont un régal en soi: sous la pleine lune, il y restitue des pans de médina obscures et recouvre le réel d’un halo bleuté. Cette série de Nocturnes urbains vaut à elle seule le détour et, rarement, artiste aura travaillé et excellé dans cette direction précise. Vivant dans le sud, Malakhov avait aussi une nette prédilection pour les oasis et leurs miracles jaillissant sous la forme de cascade ou d’échappées vertes dans une nature âpre.
Qu’ils soient cavaliers ou bédouins, les gens du sud sont aussi très présent dans l’oeuvre de Malakov. On y retrouve les caravaniers et leurs chameaux, les cavaliers tout à leurs joutes équestres et aussi les femmes dans leurs costumes rutilant de lumière. Il se dégage de ces oeuvres une impression de sud profond et aussi une simplicité qui emprunte autant au rustique qu’au bucolique. A regarder ces oeuvres, on imagine aisément l’artiste et son attirail planté en pleine nature ou bien esquissant rapidement un drapé, une silhouette ou un geste ample. Ces scènes de vie capturées entre Sned, Tamerza, Chenini ou Nefta sont des témoignages éloquents d’une passion pour le sud.
Autre passion de l’artiste, les sites archéologiques sont également très présents dans ses collection de tableaux. On y retrouve surtout Dougga et Sbeitla, peints sous plusieurs facettes et gorgés de lumière. On y retrouve aussi El Djem et son amphithéâtre ou les aqueducs romains et les rivages de Carthage. Très précis dans son travail, Malakhov restitue la patine des monuments et aussi leur puissance. Il semble nous inviter à méditer sur la fuite du temps et la permanence de la pierre. Ou encore sur la dialectique incessante entre la mer et la terre, le fluide et le solide. Ces jeux auxquels se livre l’artiste sont présents dans chacune de ses oeuvres, quelqu’en soit la technique.
Car s’il affectionne la peinture à l’huile en premier, Stanislav Malakhov n’hésite pas à se servir de pastels ou bien se mettre à l’aquarelle. Pour cette dernière technique, une surprenante série prend pour motif Sidi Bou Said sous divers aspects. En une dizaine d’aquarelles, l’artiste résume tout, de la quintessence de la lumière à l’atmosphère mystique qui inonde les lieux. Avec un fort pouvoir de séduction, cette série souligne combien la colline des soufis se prête à la peinture, combien la plastique de ce village est exceptionnelle. Mais au-delà de cette incursion, Malakhov reste surtout un oasien qui sait traquer la beauté du sud dans ses replis les plus subreptices. Rarement peintre aura accumulé autant d’oeuvres et d’esquisses ayant pour thème Gafsa et ses environs.
Ce long apprentissage du sud lui a appris à maîtriser toutes les fluctuations de la lumière qu’on retrouve parfois sur des tableaux reproduisant ( plutôt recréant) le même paysage. Hors des sentiers battus et sans référence ancrée dans une école précise, Malakhov restitue un sud tunisien inédit, baignant dans la lumière et comme préservé dans une aura virginale. De fait, Malakhov sublime ce sud, le transfigure tout en le peignant tel quel. C’est là que réside le tour de main de ce grand artiste, dans la lignée d’Alexandre Roubtzoff ou Natacha Markoff.
A l’occasion de la « Semaine du Plan national d’adaptation », le ministère de l’Agriculture a révélé de nouvelles données climatiques particulièrement préoccupantes pour l’avenir du pays.
Mohamed Chamseddine Harrabi, président de la commission sectorielle des changements climatiques au ministère, a livré un diagnostic sévère : sans accélération des mesures d’adaptation, la Tunisie pourrait faire face, avant 2050, à des bouleversements majeurs affectant l’agriculture, les ressources hydriques et la sécurité alimentaire, a-t-il dit dans une déclaration accordée à Mosaique fm.
Des projections thermiques et hydriques inquiétantes
Selon Harrabi, les modèles climatiques internationaux prévoient pour la Tunisie une hausse des températures d’environ 2°C à l’horizon 2050, soit plusieurs décennies avant l’augmentation globale attendue en 2100.
Cette accélération locale du réchauffement serait accompagnée d’une diminution marquée des précipitations, estimée entre -14 et -22 mm, impactant directement les zones irriguées et les principales filières stratégiques, notamment les céréales et l’oléiculture.
Le responsable alerte également sur la montée du niveau marin, qui pourrait menacer près de 50% des ressources hydriques côtières, accentuant la salinisation, la pression sur les nappes phréatiques et la vulnérabilité des terres agricoles situées près du littoral.
Cinq années d’études pour bâtir un plan national d’adaptation
Depuis 2020, le ministère travaille sur une série d’études scientifiques destinées à mesurer l’impact du changement climatique sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Les premiers résultats, jugés « alarmants », ont conduit à l’élaboration d’un Plan national d’adaptation financé par le Fonds vert pour le climat et mis en œuvre avec l’appui technique de la FAO.
Ce plan a déjà permis de renforcer la résilience des systèmes agricoles, de stimuler l’investissement dans les filières vulnérables, et de soutenir les agriculteurs des zones rurales les plus exposées.
Un secteur agricole à la croisée des chemins
Pour Mekki Abderrahmane, responsable des terres et de l’eau au bureau sous-régional de la FAO à Tunis, cette semaine d’événements marque la clôture du projet dédié au développement de la stratégie d’adaptation.
Financé durant trois ans par le Fonds vert pour le climat, le programme débouche aujourd’hui sur une vision nationale renouvelée, harmonisée avec les contributions déterminées au niveau national (NDC) et les objectifs du Plan de développement 2026–2030.
Selon lui, cette stratégie permettra au ministère de bâtir une agriculture plus résiliente, capable d’absorber les chocs climatiques tout en maintenant un niveau acceptable de sécurité alimentaire.
Les experts réunis lors de la « Semaine du Plan national d’adaptation » ont souligné l’urgence de renforcer les infrastructures hydrauliques, de développer des techniques agricoles adaptées à la sécheresse, d’orienter davantage de financements vers les systèmes alimentaires, et d’améliorer la gouvernance du secteur.
L’Ambassade de la République de Pologne à Tunis et El Ksar Palais Ahmed Bey ont offert au public une première lueur des fêtes de Noël avec une soirée chaleureuse qui s’est tenue ce samedi 6 décembre.
Pour ce concert des Chants de Noël polonais, la musique traditionnelle montagnarde de Podhale (sud de la Pologne) était à l’honneur avec un groupe d’artistes venus de Pologne.
Un public nombreux et bigarré était présent. Les uns reprenaient en chœur les chants de Noël et d’autres admiraient les costumes et les instruments de musique.
Conviviale, festive et riche en découvertes, cette soirée artistique a ouvert le cycle des concerts et marchés de Noël avec une attachante touche polonaise et des moments de grâce avec la performance d’une formation folklorique polonaise dans une magnifique demeure du dix-neuvième siècle tunisien.
Le Festival international du film du Caire (CIFF) rend hommage, lors de sa 46ᵉ édition, à la réalisatrice hongroise Ildikó Enyedi, en lui décernant la Pyramide d’Or pour l’ensemble de sa carrière. Cette distinction, qui lui sera remise lors de la cérémonie de clôture, salue une œuvre rare, exigeante et profondément humaniste, portée par une vision singulière du monde et par une sensibilité que peu de cinéastes possèdent encore aujourd’hui. Dans le cadre de cet hommage, le CIFF a édité un livre intitulé Cinéma d’Ildikó Enyedi, Pour que la magie ne disparaisse pas du monde. Le festival a également organisé une rencontre publique animée par Mohamed Tarek : c’est à cette occasion que la cinéaste est revenue sur son parcours, ses influences et sa conception du cinéma.
Née à Budapest en 1955, Ildikó Enyedi a d’abord étudié l’économie avant de s’orienter vers les beaux-arts et le cinéma. Cette formation multiple, alliant rigueur intellectuelle et curiosité artistique, a façonné une approche très personnelle de la création. Dès son premier long métrage, Mon 20e siècle, couronné de la Caméra d’Or à Cannes en 1989, elle impose une signature singulière, mêlant poésie, philosophie et observation du réel. Suivront Magic Hunter(1994),Tamas et Juli (1997) et Simon le mage (1999), œuvres marquées par la fable, le rêve et la recherche d’un langage cinématographique libre. Après une longue parenthèse consacrée à l’enseignement et à la télévision, elle revient en 2017 avec Corps et âme, Ours d’Or à la Berlinale, puis en 2021 avec L’histoire de ma femme, sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes. Cette année, Silent Friend poursuit sa réflexion sur la perception, le vivant et l’altérité.
Face au public du Caire, la cinéaste s’est confiée avec douceur et franchise. « Beaucoup de choses m’ont influencée, a-t-elle raconté. En tant qu’adolescente, pendant les années 1980, j’ai eu la chance de choisir parmi ces influences, souvent sans en avoir conscience. J’ai toujours été très curieuse ; j’aimais les sciences naturelles, qui m’ont beaucoup marquée dans ma jeunesse. ».
Cette curiosité, qu’elle définit comme une force instinctive, guide toute sa démarche. « Je suis timide, ce qui rend les choses parfois difficiles pour moi, mais quelque part, je suis ma voie. Mon éducation et ma culture sont européennes, mais ma voix est personnelle. Un jour, j’ai lu un livre sur les réalisateurs : j’étais citée dans le chapitre “Outsiders”. C’est exactement ce que je suis. »
Pour Ildikó Enyedi, ses films ne reposent pas sur des oppositions morales ou idéologiques, mais sur une vision fluide de la réalité : « Je ne vois pas de polarisation dans mes films. Il n’y a pas de gentils et de méchants ; il y a de tout. Je suis pour l’humain, et parfois pour les animaux. Je considère la réalité comme un fluide ; je ne divise pas. »
Cette philosophie traverse Silent Friend, présenté au CIFF : un film autour d’une neuroscientifique travaillant sur la perception des plantes. « C’est une exploration de la manière dont nous percevons le monde. » La cinéaste cite une phrase de son film : « We are hallucinating every time, and when we agree about hallucination, we call it reality » (Nous hallucinons à chaque instant, et quand nous nous mettons d’accord sur une hallucination, nous appelons cela la réalité). Pour elle, la réalité n’est qu’une convention, un accord collectif.
Elle évoque aussi sa jeunesse, marquée par la curiosité et l’expérimentation : « À dix-sept ans, je traversais une période d’ouverture à de nouvelles formes de communication. Nous marchions pieds nus dans l’herbe, nous cherchions à comprendre comment exister dans le monde sans confrontation. C’était une époque naïve, mais fondatrice. En moi, il reste encore cette adolescente. »
Lorsqu’elle parle d’écriture, son approche révèle un mélange d’intuition et de rigueur. « J’écris longtemps. Chaque projet est différent. Parfois, une musique m’habite dès le départ. Pour Silent Friend, tout est né d’une chanson évoquant la fragilité de l’existence humaine. » Pour elle, l’écriture naît d’une sensation : « Je note des impressions, des émotions, puis l’histoire vient après. J’ai besoin de partager des sensations. L’histoire est une éponge qui les absorbe toutes. »
Son rapport aux acteurs illustre la même attention humaine. « Avec les animaux, il faut créer des situations qui les feront réagir. On reste à l’affût, prêt à s’adapter. Avec les non-professionnels, c’est pareil : il faut les mettre en confiance, créer un cadre. Les professionnels, eux, ont davantage de ressources, parfois ils trouvent en eux ce que le rôle exige sans répétition. Les deux se nourrissent mutuellement ; c’est très enrichissant. »
À propos de la tendresse qui traverse son cinéma, elle raconte comment Corps et âme est né d’un moment très précis : « Un jour de printemps, je marchais dans la rue. Les fleurs allaient éclore, et j’étais émue sans savoir pourquoi. Je me demandais ce qu’étaient la vie, l’amour, la solitude… » À cette période, elle lisait beaucoup de poésie. Un poème en particulier l’a profondément marquée, avec cette image d’une tempête de neige et d’un feu au fond de soi. « Je me suis dit que ce serait génial de faire un film à propos de ce genre d’expérience. Le même jour, je me demandais comment faire un film sur cela et j’ai juré à Dieu que ces deux personnages seraient bien construits, comme si je les connaissais vraiment, avec leur passé, leur vie. » Ces deux personnages, qui deviendront les protagonistes de Corps et âme, sont deux êtres solitaires qui, dans le film, partagent le même rêve nocturne sans se parler dans la vie réelle. « Ils ne se parleraient jamais si je ne les mettais pas dans une situation de se connaître. Je les ai poussés dans cette situation et je les ai suivis. C’est ma vision de la tendresse. »
Cette attention au détail et à l’observation vient de loin. Ildikó Enyedi se souvient de son adolescence : « À l’école, on nous avait demandé d’écrire une histoire courte sur une expérience personnelle. J’ai pris cela très au sérieux : je suis allée sur la terrasse d’un café, je me suis assise et j’ai passé des heures à observer les gens vivre leur vie. Je prenais des notes sur ce que je voyais, leurs gestes, leurs attitudes. » C’est à partir de ces notes qu’elle rédige ensuite son devoir, en racontant simplement cette après-midi passée à regarder le monde autour d’elle. « Mon professeur était furieux, il a pensé que j’avais saboté l’exercice : les autres avaient écrit à propos de situations dramatiques, de problèmes qu’ils avaient rencontrés, et moi, j’avais juste observé la vie. » Cette anecdote, où son texte ne faisait que restituer ce qu’elle avait vu, éclaire déjà son rapport au cinéma : un art qui regarde, écoute, capte, sans forcément surdramatiser.
« Au cinéma, nos sens sont limités au son et à l’image, explique-t-elle. Il faut donc apprendre à s’exprimer sans dialogues. La lumière devient alors essentielle ; elle peut tout dire. » Depuis ses débuts, elle travaille avec le même directeur de la photographie : « Il se souvient de la fonction de chaque scène, de ce qu’elle apporte au film. C’est un travail d’équipe : je partage ma vision, j’écris à chacun une lettre expliquant ce que j’attends. »
Elle insiste aussi sur l’importance du travail d’équipe et des détails concrets. « Depuis mon premier film, je travaille avec le même directeur de la photographie. Je partage avec lui ma vision de chaque scène, la fonction de chaque moment dans le film, et j’écris à toute l’équipe une lettre où j’explique ce que j’attends d’eux. » Elle raconte une anecdote révélatrice à propos d’une assistante, lors d’une scène où un personnage devait utiliser un poivrier. « Sur la table, il y avait plusieurs poivriers, de matériaux différents. Elle devait en choisir un. Elle aurait pu prendre n’importe lequel, le poser là et basta. Mais je l’ai entendue expliquer pourquoi c’était ce poivrier-là et pas un autre, en quoi cet objet précis disait quelque chose du personnage. » Le fait qu’elle ait d’abord sélectionné un poivrier parmi plusieurs, puis justifié son choix en termes de sens et de caractère, montre à quel point elle avait compris l’essence même de la scène et du rôle. « Quelle belle énergie elle dégageait », conclut la réalisatrice.
La cinéaste évoque aussi les obstacles rencontrés à ses débuts : « J’avais obtenu un financement en partie à Hambourg, mais en Hongrie, la police me suivait et mon film était interdit. Ce n’était pas facile. »
Interrogée sur l’intelligence artificielle, Enyedi adopte un regard ouvert : « J’ai traversé plusieurs époques, du celluloïd au numérique. Nous avons connu un moment où tourner en pellicule était devenu snob. Aujourd’hui, tout cela est dépassé. L’important, c’est la liberté : choisir la forme qui sert le film, qu’il soit en noir et blanc, en 35 mm, en digital. Si l’IA permet de créer, de mélanger les techniques, de stimuler l’imagination et d’entrer en connexion avec le public, pourquoi pas ? »
À la fin de la rencontre, un cinéaste présent dans la salle se souvient : « J’étais membre du jury de la Caméra d’Or en 1989. Votre film s’est imposé immédiatement. Nous avions compris que nous avions devant nous une grande réalisatrice. »
Ildikó Enyedi sourit, émue : « C’était mon premier festival. Mon diplôme m’avait été retiré pour des raisons politiques, mais j’avais réussi à faire le film, et il avait été à Cannes. »
L’hommage du Festival du Caire vient donc refermer un long cycle : celui d’une cinéaste qui, depuis ses débuts, n’a cessé de chercher à comprendre le monde sans le juger, à observer la vie avec douceur, à célébrer la fragilité de l’existence. La Pyramide d’Or lui rend justice : elle consacre non seulement une œuvre, mais une façon d’être au monde — curieuse, ouverte, sincère.
Le Théâtre des régions à la Cité de la culture a accueilli samedi 6 décembre, une soirée flamenco organisée par l’ambassade d’Espagne en Tunisie avec le concours de l’Institut Cervantes et la Coopération internationale espagnole. Cette soirée était organisée en partenariat avec le Théâtre de l’Opéra.
Devant une salle comble, le flamenco était à l’honneur pour un spectacle intitulé » Vengo Jondo « , la dernière œuvre de Marco Flores présenté comme l’une des voix les plus originales du flamenco actuel.
Prix national de Flamenco, Marco Flores se distingue par une technique raffinée, un profond respect de la tradition et une vision contemporaine de cet art foncièrement espagnol.
La venue de Marco Flores en Tunisie était en soi un événement tant cet artiste incarne le flamenco contemporain et la longue tradition qui l’irrigue. Avec plus de vingt ans de carrière et des distinctions telles que El Ojo Crítico et le Prix Max 2020, Marco Flores a su développer un langage chorégraphique personnel, élégant et reconnu sur les scènes internationales les plus prestigieuses : Sadler’s Wells, Sydney Opera House, Teatros del Canal, entre autres.
De plus, le spectacle proposé incluait une plongée dans l’âme profonde du flamenco. Le titre du spectacle est en lui-même tout un programme. Car l’expression » Vengo Jondo » traduit le cœur profond de cet art et fait référence au » Cante Jondo « , le chant profond, la sensibilité humaine du flamenco et sa sincérité.
Dès le titre, le spectacle de Marco Flores pose une pétition de principe, une authenticité artistique et une profondeur de l’émotion. Ce qui était sur scène venait du » fond « , des entrailles, du cœur et de l’âme, là où se trouvent les sources et l’origine du flamenco.
Dès les premiers instants, le voyage musical promis a enchanté l’assistance. Quelques accords à la guitare, des pas de danse dans une ambiance obscure puis une voix qui monte des trefonds. Ils étaient trois en scène entre état de grâce et transe rituelle. Comme si la musique et les corps revisitaient les racines profondes du flamenco.
Une heure durant, avec humour et emphase, Marco Flores et ses compagnons ont produit un flamenco de très haut niveau qui dans sa démarche, évoque le travail du chorégraphe et danseur tunisien Rochdi Belgasmi qui lui aussi, tente brillamment de sortir notre danse traditionnelle des entraves folkloriques. Avec Marco Flores, c’est un flamenco de la plénitude qui était exprimé, un cri du cœur porté par un lumineux projet artistique.
Le public ne s’y est pas trompé et a réservé une ovation de plusieurs minutes aux artistes à bout de souffle après une formidable prestation où chaque souffle, chaque geste et chaque arpège tutoyaient les limbes.
Le marché automobile tunisien est à la croisée des chemins. Les tarifs des véhicules flambent, les modèles populaires sont saturés, et le parc vieillit rapidement. Selon Brahim Debbech, président de la Chambre des concessionnaires et constructeurs automobiles, le système actuel de taxes et de montage local rend l’accès à la voiture quasi impossible pour le citoyen moyen.
Les voitures neuves, même basiques, atteignent des prix prohibitif. Entre la fiscalité qui pèse sur presque la moitié du coût final, les frais d’importation, et le surcoût des technologies modernes (voitures électriques, hybrides, connectées), la voiture est devenue un luxe. Le pouvoir d’achat tunisien, fragilisé, ne peut plus suivre. Les acheteurs sont contraints de se tourner vers des solutions alternatives ou de différer leur acquisition.
La voiture populaire : un succès coincé
Les modèles dits « populaires », plafonnés à 35.000 dinars, connaissent une demande explosive. Plus de 7800 unités ont été vendues jusqu’à fin octobre, et le chiffre devrait dépasser 10.000 pour 2025. Pourtant, de nombreux Tunisiens attendent leur véhicule depuis plusieurs années, soulignant un déséquilibre profond entre capacité de production et besoins du marché.
Pour contourner les prix, près de 25.000 véhicules ont été importés via le mécanisme FCR jusqu’à fin octobre 2025. Une bouffée d’air pour les acheteurs, mais une solution provisoire. Elle ne résout ni l’inaccessibilité des véhicules neufs, ni le vieillissement du parc, dont 50% des voitures ont plus de 15 ans.
La transition électrique freinée par le coût et l’infrastructure
Le marché des véhicules électriques reste embryonnaire : à peine 400 voitures enregistrées en 2025. L’insuffisance des bornes de recharge (moins de 160 dans tout le pays) et le coût élevé empêchent tout essor. Même les modèles hybrides et rechargeables, malgré les mesures fiscales prévues en 2026, ne verront leurs prix baisser que marginalement.
La Tunisie possède un secteur des composants robustes, mais la production locale de voitures s’effondre. Les taxes cumulées sur les composants et le véhicule assemblé rendent le montage local non compétitif, favorisant l’importation et maintenant des prix élevés pour les consommateurs. Une occasion manquée de produire à moindre coût et d’ouvrir des perspectives d’exportation.
Solutions pour rendre la voiture accessible
Brahim Debbech préconise trois leviers pour rendre la voiture accessible :
Réviser la fiscalité sur les véhicules de petite taille pour réduire l’écart entre modèles populaires et non-populaires ;
Relancer la production locale avec des mesures fiscales et industrielles attractives ;
Développer les infrastructures électriques pour soutenir la transition vers les véhicules modernes et réduire le coût global pour l’utilisateur.
Certaines catégories, notamment les hybrides rechargeables, pourraient bénéficier d’allègements fiscaux et voir leurs prix légèrement diminuer. Mais pour que le marché retrouve un équilibre, une réforme structurelle est nécessaire, impliquant fiscalité, production et politique d’importation.
Aujourd’hui, le SPOT met en œuvre sa décision de suspendre le système de tiers-payant pour les assurés de la CNAM. À partir de ce 8 décembre, les pharmacies ne délivreront plus les médicaments pris en charge dans le cadre du tiers-payant, jusqu’à nouvel ordre.
Cette mesure radicale intervient après l’accumulation des dettes de la CNAM envers les officines, l’absence de garanties contractuelles claires après les négociations, ainsi qu’une crise financière profonde dans l’ensemble de la chaîne pharmaceutique – des grossistes aux officines.
Motifs invoqués par les pharmaciens
Le SPOT explique sa décision par plusieurs raisons :
Le non-règlement des créances dues par la CNAM aux pharmaciens, ce qui met en danger la viabilité financière des officines.
L’absence de « vision claire » ou d’« engagement officiel » résultant des négociations, rendant incertaine la poursuite de la convention entre pharmaciens et CNAM.
Une détérioration générale de la chaîne de distribution du médicament, avec des grossistes et fournisseurs eux-mêmes en difficulté, menaçant l’ensemble de l’approvisionnement en médicaments.
Le syndicat réclame notamment la clarification du cadre juridique régissant les pharmacies, des mesures urgentes pour stabiliser la distribution, et un financement exceptionnel de la CNAM via la future loi de finances 2026.
Ce que cela change pour les assurés dès aujourd’hui
Les assurés de la CNAM devront désormais payer la totalité du coût des médicaments à la pharmacie — la prise en charge via tiers payant est suspendue jusqu’à nouvel accord.
Les remboursements, s’ils sont maintenus, seront différés ou feront l’objet d’un autre mécanisme, tant que les dettes de la CNAM n’auront pas été réglées.
Cette situation pourrait compliquer l’accès aux soins pour de nombreux citoyens, notamment les plus vulnérables, les malades chroniques ou les personnes vivant dans des zones rurales ou défavorisées.
Conséquences pour le système pharmaceutique
Le SPOT avertit que si la situation persiste, plusieurs officines – en particulier dans les zones intérieures – risquent de cesser l’activité, ce qui menacerait l’accès aux médicaments.
La rupture du tiers-payant pourrait engendrer une crise majeure de l’accès aux soins de base, aggravant les inégalités sociales et fragilisant davantage le système de santé public.
Le SPOT demande une intervention urgente des pouvoirs publics à savoir régler rapidement les dettes de la CNAM envers les pharmacies ; clarifier le cadre juridique des officines privées ; mettre en place un soutien financier exceptionnel pour garantir la continuité de la chaîne du médicament ; et garantir le droit des citoyens à l’accès aux traitements essentiels.
Les pharmaciens se disent prêts à reprendre le service de tiers-payant dès que des garanties financières et juridiques seront fournies. Mais sans solution rapide, le pays s’expose à une crise d’ampleur.
Lors du Mobile World Congress Doha 2025, Ooredoo Tunisie a annoncé un partenariat stratégique avec Oredata et Google Cloud visant à accélérer la modernisation de son marketing et de ses interactions avec les abonnés, en s’appuyant sur les technologies avancées d’intelligence artificielle de Google Cloud.
Des technologies IA pour personnaliser l’expérience client
Cette alliance combine les dernières innovations en IA générative, notamment la plateforme Vertex AI et les modèles Gemini et Veo, avec des solutions de communication client de nouvelle génération. L’objectif est de permettre à Ooredoo Tunisie de proposer des campagnes et des expériences plus personnalisées, plus pertinentes et mieux synchronisées avec les besoins de ses utilisateurs.
Grâce à ce projet, l’opérateur optimisera toute sa chaîne de communication, depuis la création des contenus marketing jusqu’à la diffusion d’offres ciblées, offrant ainsi à ses équipes de nouveaux leviers de créativité, de précision et d’efficacité.
Oredata au cœur du déploiement des solutions Google Cloud
Oredata, partenaire de services gérés de Google Cloud, supervisera l’intégration et le déploiement de ces technologies IA au sein de l’écosystème marketing de l’opérateur.
« Chez Ooredoo, nos clients sont au centre de nos priorités », affirme Mansoor Rashid Alkhater, CEO de Ooredoo Tunisie. « Avec les capacités d’IA de Google Cloud et le savoir-faire d’Oredata, nous réinventons notre manière de communiquer afin de rendre chaque interaction plus personnalisée, plus pertinente et plus riche de sens. »
Pour Ömer Faruk Kurt, CEO d’Oredata, « cette collaboration ouvre une nouvelle phase d’innovation dans le marketing télécom. En réunissant les technologies IA de Google Cloud et l’expertise opérationnelle d’Oredata, Ooredoo Tunisie pourra établir de nouvelles références en matière d’engagement client et de créativité. »
Ghassan Kosta, Directeur Général Régional Google Cloud pour le Moyen-Orient et l’Afrique, souligne que « la vision de Ooredoo Tunisie illustre parfaitement comment l’IA peut renforcer la créativité tout en approfondissant la relation client. Cette collaboration permettra d’offrir des expériences personnalisées à grande échelle. »
Cette initiative confirme l’engagement de Ooredoo Tunisie en faveur de l’innovation, de l’excellence digitale et de la centration client, consolidant son rôle de pionnier régional dans la transformation marketing pilotée par l’IA au sein du groupe Ooredoo.
Le derby Espérance – Club Africain accueilli hier par le Parc B a été émaillé par des agressions inacceptables subies par les Clubistes.
Cette violence reflète l’ambiance délétère dans laquelle se déroulent parfois les rencontres sportives des jeunes et les dangers encourus par ces derniers à cause de publics fanatisés.
Cette violence devenue ordinaire ne doit pas être passée sous silence par les équipes concernées, la Ligue et la Fédération.
Hier, le match EST-CA dans la catégorie juniors a été arrêté avant terme, à deux minutes de la fin, alors que le Club Africain menait par 2 à 1. Un envahissement brutal a entraîné l’arrêt du match et causé plusieurs blessés dans le camp clubiste.
Triste réalité et stupides agissements de supporteurs qui sont la honte de notre sport.
Le nombre total de retraités italiens qui s’installent à l’étranger est en recul, selon les données de l’INPS reprises par le Corriere della Sera. Entre 2018 et 2024, les départs sont passés d’environ 5700 à 4300, soit une baisse globale de 23,8%. Cette tendance générale ne touche toutefois pas toutes les destinations, certaines continuant d’attirer davantage de retraités, dont l’Espagne et la Tunisie.
Un flux italien stable vers la Tunisie
Entre 2019 et 2023, près de 2300 retraités italiens ont déménagé en Espagne, qui demeure la première destination. Le pays a enregistré 536 nouveaux arrivants en 2023, contre 451 en 2022, confirmant une progression continue.
La Tunisie fait également partie des rares destinations à résister à la tendance générale. Environ 1000 retraités italiens s’y sont installés entre 2019 et 2023, en particulier à Hammamet. Ce volume place le pays en deuxième position, loin devant la Roumanie (environ 500 nouveaux retraités) et l’Albanie (200, dont 100 pour la seule année 2023).
À l’inverse, plusieurs destinations historisées connaissent une chute marquée. Le Portugal, qui avait attiré des milliers de retraités grâce à son régime fiscal, a vu les nouvelles installations diminuer de plus de 83% en 2023 après la fin de son dispositif RNH. D’autres pays enregistrent une stagnation ou un recul des flux.
Un cadre fiscal stable qui renforce l’attractivité tunisienne
La Tunisie conserve sa dynamique grâce à un régime fiscal qui prévoit l’exonération de 80% des revenus transférés, assorti d’un abattement pouvant atteindre 1500 euros et d’un taux maximal plafonné à 35%. Ce cadre, resté inchangé ces dernières années, contraste avec les ajustements intervenus dans plusieurs pays européens.
Selon les données italiennes, 63% des retraités présents dans la région d’Hammamet sont d’anciens fonctionnaires, dont les pensions ne sont pas imposées en Italie lorsqu’ils résident à l’étranger. Le coût de la vie, nettement inférieur à celui de l’Italie ou de l’Espagne, constitue un autre facteur important : une pension comprise entre 1300 et 1500 euros permet de couvrir largement les dépenses courantes.
L’INPS indique par ailleurs que 43,9% des retraités quittant l’Italie en 2024 sont des étrangers retournant dans leur pays d’origine, ce qui contribue mécaniquement à la baisse du nombre total d’expatriations italiennes. Dans ce contexte, la Tunisie apparaît comme l’une des destinations qui maintiennent ou renforcent leur attractivité, malgré le recul global observé ailleurs.
L’équipe nationale féminine de handball se prépare à un rendez-vous décisif dans le cadre du tour principal du Mondial 2025. Opposées à l’Argentine pour leur troisième sortie dans le Groupe 3, les Tunisiennes ont l’occasion de signer une victoire historique et de consolider les progrès entrevus lors de leur précédent succès contre l’Autriche. Un match à enjeu, programmé à 15h30 et diffusé sur beIN Sports Fr 4.
La Tunisie aborde cette rencontre avec un objectif clair : décrocher un deuxième succès au tour principal, une performance encore jamais atteinte dans l’histoire du handball féminin national en championnat du monde.
L’élan né de la victoire face à l’Autriche a renforcé la confiance du groupe, qui sait toutefois que la marge d’erreur reste étroite dans un groupe dominé par deux cadors européens, la France et les Pays-Bas.
L’Argentine, adversaire mal classé mais dangereux
Dernière du Groupe 3 et toujours à la recherche de ses premiers points, l’Argentine demeure un adversaire à aborder avec prudence. Malgré son statut de lanterne rouge, la sélection sud-américaine reste capable de déstabiliser les formations qui lui concèdent trop d’espace ou baissent en intensité. Les Tunisiennes devront donc maintenir la rigueur défensive affichée face à l’Autriche pour éviter toute mauvaise surprise.
Si les deux premières positions du groupe – synonymes de qualification pour les quarts – semblent promises à la France et aux Pays-Bas, la Tunisie conserve l’espoir de décrocher une place honorable dans un tableau particulièrement dense. Une victoire aujourd’hui permettrait de s’installer durablement dans cette bataille du milieu de tableau, où la Pologne et l’Autriche restent également en lice.
La dynamique tunisienne à confirmer
Au-delà de l’enjeu comptable, les joueuses de la sélection nationale visent surtout la continuité dans le jeu. Leur montée en puissance s’est matérialisée par une meilleure efficacité offensive, une discipline plus nette en défense et une cohésion croissante dans les phases de transition.
En maintenant ce niveau, la Tunisie peut espérer capitaliser sur la confiance accumulée pour franchir une nouvelle étape symbolique sur la scène mondiale.
Les derniers indicateurs publiés par la Banque centrale de Tunisie confirment une dynamique positive des revenus du travail sur les onze premiers mois de 2025. Cette amélioration s’inscrit dans un paysage économique contrasté, marqué à la fois par une reprise soutenue du secteur touristique et un recul notable du service de la dette, mais aussi par une pression croissante sur la masse monétaire fiduciaire. Les chiffres actualisés offrent un aperçu précis des équilibres macroéconomiques à l’approche de la clôture de l’exercice.
La BCT révèle que les revenus du travail cumulés ont progressé de 6,5% en glissement annuel. Ils atteignent désormais près de 8 milliards de dinars, un niveau qui témoigne à la fois de la résilience du marché de l’emploi et de l’amélioration des transferts formels, notamment depuis l’étranger.
Cette évolution confirme une tendance déjà observée depuis le début de l’année, où la croissance des revenus déclarés semble dépasser celle de l’activité globale. Elle pourrait également refléter une meilleure intégration des flux de travail dans les circuits bancaires.
Tourisme : un secteur qui consolide sa reprise
Les recettes touristiques continuent d’afficher une trajectoire ascendante. À fin novembre 2025, elles atteignent 7,5 milliards de dinars, contre 7 milliards un an auparavant, soit une progression de 6,8%.
Cette hausse confirme la vigueur retrouvée de l’activité touristique, soutenue par une fréquentation plus dense sur la haute saison et par une diversification progressive des marchés émetteurs. Le secteur reste ainsi l’un des principaux contributeurs à l’amélioration des revenus extérieurs.
En parallèle, les services de la dette affichent un recul d’environ 14%, passant de 13,3 milliards à 11,5 milliards de dinars. Une telle baisse demeure inhabituelle dans un contexte où les engagements extérieurs restent importants. Cette contraction réduit mécaniquement la pression sur les réserves en devises et offre une légère marge aux finances publiques.
Avoirs extérieurs en devises à 104 jours d’importation
Les avoirs nets en devises, eux, connaissent une légère érosion. Au 5 décembre 2025, ils s’établissent à 24,6 milliards de dinars, soit un repli de 1,5% par rapport à la même période l’an dernier.
Converti en jours d’importation, ce niveau correspond à 104 jours, un seuil qui reste supérieur à la ligne de sécurité usuelle mais qui rappelle la nécessité de préserver les flux de financement extérieur et la stabilité des recettes en devises.
La monnaie fiduciaire en circulation poursuit sa hausse spectaculaire. Les billets et pièces totalisent 26,1 milliards de dinars, contre 22 milliards en décembre 2024, soit une progression de 18,2%.
Pris dans leur ensemble, les indicateurs publiés par la BCT dépeignent une économie où certaines composantes – revenus du travail, tourisme, service de la dette – évoluent favorablement, tandis que la liquidité fiduciaire et la contraction légère des réserves extérieures rappellent les fragilités structurelles.
Un point de presse a été organisé pour présenter la 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025. Si le programme avait déjà été largement dévoilé sur la page Facebook du festival, cette rencontre a permis de mieux comprendre la vision de cette édition et les nouveautés qu’elle introduit.
On y retrouve les sections classiques — compétitions officielles de longs et courts métrages, sélection hors compétition, panorama du cinéma tunisien et différents focus — mais aussi quelques nouveautés.
Retour aux sources et hommage au cinéma palestinien
Tarek Ben Chaabane, directeur de cette 36ᵉ édition et président du comité d’organisation, a ouvert la rencontre en remerciant son équipe, composée en grande majorité de jeunes collaborateurs. Il a ensuite exposé les grandes lignes de cette édition, conçue comme un retour à l’esprit d’origine des JCC : mettre à l’honneur les films d’auteur et les cinémas du monde arabe et africain.
Le cinéma palestinien en sera cette année le fil conducteur et sera présent dans plusieurs sections, à commencer par le film d’ouverture, Palestine 36, réalisé par Annemarie Jacir, choisi d’ailleurs par la Palestine pour la course à l’Oscar du meilleur film international. Le festival présentera également la deuxième partie de From Ground Zero, film d’anthologie coordonné par le réalisateur Rashid Masharawi, qui réunit plusieurs courts métrages tournés à la fin de la guerre de Gaza. Ce projet collectif, chargé d’émotion et de mémoire, explore la survie, la résistance et la reconstruction à travers des récits pluriels.
Cette édition proposera un focus sur le cinéma arménien, à travers quatre films restaurés, des œuvres de jeunes cinéastes, une exposition d’affiches et une master class sur le thème Cinéma arménien et identité, animée par la réalisatrice arménienne Tamara Stepanyan, le mercredi 17 décembre 2025 à 15h00, au MACAM – Musée National d’Art Moderne et Contemporain, Cité de la Culture Chedly Klibi, Tunis.
Un autre focus sera consacré au cinéma philippin, ainsi qu’à un panorama du cinéma espagnol et à un voyage à travers le cinéma d’Amérique latine, mêlant films anciens et récents pour offrir un regard global sur ces cinématographies. Parmi les titres espagnols programmés, Sorda (Deaf), réalisé par Eva Libertad, nommé pour les Arab Critics’ Awards for European Films, se distingue particulièrement par sa sensibilité et sa puissance formelle.
Hommages et patrimoine restauré
Le cinéma africain aura, bien sûr, une place de choix, avec un hommage à Souleymane Cissé, accompagné d’une installation consacrée à son œuvre et à sa recherche sur la lumière. Cissé, pionnier du cinéma africain, fut aussi l’un des fondateurs de la Fédération africaine de la critique cinématographique. L’hommage rendu à Cissé est rehaussé par la présence de la réalisatrice Fatou Cissé qui présentera son film Hommage d’une fille à son père, une œuvre retraçant l’enfance, la jeunesse et le travail du réalisateur et révélant les moments qui ont façonné sa vision cinématographique et son influence sur l’histoire du cinéma africain.
Un hommage sera rendu à Mohammed Lakhdar-Hamina, premier cinéaste maghrébin et africain à remporter la Palme d’or, en 1975, pour Chronique des années de braise. La version restaurée du film sera projetée lors du festival, rappelant l’importance historique de cette œuvre majeure.
Le festival célèbrera aussi le centenaire de Paulin Soumanou Vieyra, figure fondatrice du cinéma africain, historien et critique essentiel à la reconnaissance du septième art sur le continent.
Plusieurs autres hommages viendront enrichir la programmation : celui rendu à Ziad Rahbani, compositeur et metteur en scène libanais disparu récemment, honoré à travers la projection de ses films et de ses musiques emblématiques ; à Abdelaziz Ben Mlouka, avec la projection de plusieurs des films qu’il a produits, dont la version restaurée de Star Wars : Épisode I ; à Fadhel Jaziri (1948-2025), à travers la projection de deux œuvres majeures auxquelles il a pris part — La Noce (1978), restauré et présenté pour la première fois en Tunisie, et Traversées (1982) de Mahmoud Ben Mahmoud, où il incarne le rôle principal ; à Mahmoud Ben Mahmoud, qui animera une master class offrant l’occasion d’explorer son parcours et sa vision artistique ; et enfin à Claudia Cardinale, la légendaire actrice récemment décédée, célébrée à travers trois films : Les Anneaux d’or (1956) de René Vautier et Mustapha El Fersi, Claudia Cardinale, la plus belle Italienne de Tunis (1994) de Mahmoud Ben Mahmoud, et Claudia Cardinale : Splendeur et beauté (2025) de Lotfi Bahri.
Dans cette continuité, le festival introduira une nouvelle section intitulée JCC Classiques, dédiée aux films restaurés. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique mondiale qui redonne au patrimoine cinématographique sa juste place dans les grands festivals internationaux.
Présence et valorisation des invités
Questionné à propos de la cérémonie d’ouverture, Tarek Ben Chaabane n’a livré que peu de détails, évoquant notamment un hommage à Ziad Rahbani. Quant à la présence de stars, il a repris avec humour une phrase de Nejib Ben Ayed : « Les véritables stars des JCC sont les réalisateurs. »
Une position défendable, certes, mais qui soulève une interrogation récurrente : pourquoi les JCC ne mettent-ils pas davantage en valeur ceux et celles qu’ils honorent ? Les hommages se limitent souvent à la remise d’un trophée et à la projection d’un ou plusieurs films, sans qu’un véritable dialogue ne s’instaure avec le public. L’exception demeure l’hommage à Youssef Chahine en 2016, enrichi d’une exposition et d’un panel réunissant plusieurs de ses proches collaborateurs.
Pourquoi ne pas renouer avec cette tradition d’échanges ?
D’autres festivals, comme ceux d’El Gouna, du Caire ou de Cannes, organisent des panels, master classes ou conversations avec leurs invités d’honneur. Au Caire, par exemple, le président du jury participe chaque année à une rencontre avec le public.
Pour cette édition, le festival aurait pu, par exemple, organiser une rencontre avec la présidente du jury de la compétition longs métrages de fiction, Najwa Najjar, autour du cinéma palestinien, ou avec Mariam Naoum, scénariste égyptienne et présidente du jury Première Œuvre – Prix Tahar Cheriaa, à propos de son parcours et de son succès. En Égypte, un scénario signé Mariam Naoum est presque synonyme de succès !
Table ronde : un nouveau cinéma arabe ?
Une table ronde réunira cinéastes et critiques arabes autour d’un thème à la fois ambitieux et symbolique : Y a-t-il un nouveau cinéma arabe ? Quarante ans après le film Camera arabe de Férid Boughedir, la question demeure brûlante. La rencontre, prévue mercredi à 10h au cinéma Africa, sera accompagnée de projections d’œuvres arabes marquantes des vingt dernières années.
Le sujet est prometteur, mais il aurait été tout aussi intéressant d’aborder des thématiques plus concrètes, notamment celles liées à la production et aux tournages en Tunisie. Le pays, autrefois terre d’accueil de nombreuses productions internationales, a peu à peu laissé la place à ses voisins : le Maroc, la Jordanie, l’Égypte et même l’Arabie saoudite. Star Wars – Épisode I, dont plusieurs scènes avaient été tournées dans le sud tunisien, sera d’ailleurs projeté cette année dans le cadre des hommages. Cette projection rappellera à quel point la Tunisie a pu être un décor majeur du cinéma mondial. On ne peut s’empêcher de rêver qu’un jour, de grandes productions y reviennent, à condition que les lois et les structures de soutien à l’industrie cinématographique suivent. Pourquoi ne pas profiter de la présence en Tunisie d’un grand nombre de cinéastes et de journalistes étrangers pour leur montrer tout ce que le pays a à offrir ?
Par ailleurs, d’autres thématiques auraient pu être abordées, comme la circulation des films africains et arabes hors de nos frontières. À un moment où la question du narratif est devenue essentielle, il est temps que nous, Africains et Arabes, puissions imposer nos propres récits, nos propres regards, plutôt que de laisser les autres raconter nos histoires à travers leur prisme culturel.
Une autre piste aurait pu être celle de la coproduction, qui joue aujourd’hui un rôle crucial dans la visibilité internationale de nos films. Ces collaborations, souvent européennes, permettent à nos œuvres de participer aux grandes compétitions internationales sous des drapeaux occidentaux. Mais elles posent aussi une question fondamentale : ces coproductions imposent-elles parfois des contraintes sur le contenu, ou une adaptation du propos pour correspondre à des attentes extérieures ? Autant de thèmes qui auraient pu enrichir la réflexion.
Réflexion et publications
Deux signatures de livres sont annoncées : Pépites du cinéma arabe, volume 1, publié par l’ATPCC, et Champs contractuels de Kamel Ben Ouanes. Ces présentations viennent enrichir le programme intellectuel du festival, qui ne se limite pas aux projections mais s’ouvre également à la réflexion et à l’édition.
Budget et transparence
Chaker Chikhi, chargé de la gestion du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), a insisté sur l’effort de transparence entrepris cette année. Pour la première fois, l’intégralité des chiffres relatifs au budget du festival sera publiée sur les sites officiels des JCC et du CNCI, permettant à chacun d’en connaître les détails.
Le budget global de cette édition s’élève à 3,8 millions de dinars, contre 2,5 millions en 2024. L’année précédente, les JCC avaient enregistré un déficit de 400 000 dinars. Pour 2025, environ 650 000 dinars proviendront des partenaires du festival, et 130 000 dinars devraient être générés par la billetterie selon les prévisions. Le budget est réparti de manière équilibrée : un tiers consacré aux ressources humaines, un tiers aux locations d’équipements, de salles et d’hôtels, et un dernier tiers au volet artistique.
Quel avenir pour les JCC ?
Interrogé sur l’avenir du festival face à la montée en puissance des autres rendez-vous arabes, Tarek Ben Chaabane a répondu avec sérénité : « C’est une question philosophique. L’essentiel est de préserver l’âme des JCC. Peu importe la concurrence : notre festival a une identité, une mémoire et une responsabilité. »
Quant à un éventuel retour du festival à ses dates historiques d’octobre ou novembre, il a reconnu que le défi restait ouvert : « Pour y parvenir, il faut renforcer notre plateforme professionnelle. Les grands festivals paient cher pour obtenir des premières mondiales. Le cinéma est aussi une industrie, et il nous faut travailler dans cette direction. »
Mémoire, archives et continuité
À la veille de son soixantième anniversaire, qui sera célébré en 2026, la question des archives du festival demeure cruciale et a été soulevée à plusieurs reprises par les journalistes. Déjà en 2020, une équipe avait tenté de reconstituer la mémoire des JCC pour préparer une rétrospective. Mais le travail accompli semble aujourd’hui perdu. Selon Chaker Chikhi, les archives existent bel et bien, mais elles sont éparpillées entre plusieurs institutions et entreprises privées. Le festival, lui, ne dispose toujours pas d’un fonds propre — une carence inquiétante pour un événement d’une telle portée.
Ouverture citoyenne et perspectives
Fidèles à leur vocation citoyenne, les JCC poursuivront leur démarche d’ouverture, avec des projections prévues dans les régions, les prisons et les casernes, afin de permettre à un public large et diversifié d’accéder à la programmation.
À l’heure où le cinéma se transforme, les Journées cinématographiques de Carthage doivent affirmer leur rôle de passerelle entre les cinémas arabes et africains et le reste du monde. Leur avenir dépendra de leur capacité à conjuguer mémoire et renouveau, à faire dialoguer patrimoine restauré et créations contemporaines, et à renforcer leur visibilité sur la scène internationale.
Plus que jamais, les JCC ont vocation à demeurer un lieu de rencontre, de réflexion et de passion pour un cinéma libre, ancré dans nos réalités et ouvert sur l’avenir.
L’équipe nationale de Tunisie a quitté la Coupe Arabe dès le premier tour, en dépit d’un succès convaincant face au Qatar (3-0) lors de la dernière journée du groupe. Une performance tardive qui n’a pas suffi à effacer les contre-performances des rencontres précédentes, laissant les Aigles de Carthage à la troisième place du classement final.
La Tunisie a pourtant livré l’un de ses matchs les plus aboutis dans la compétition. Mohamed Ali Ben Romdhane a ouvert le score dès la 16e minute, avant que Yassine Meriah ne fasse le break à l’heure de jeu (62e). En toute fin de rencontre, Mohamed Ben Ali a scellé la victoire à la 90e+4, confirmant la domination tunisienne.
Malgré cette nette victoire et une différence de buts améliorée, le destin du groupe s’est joué dans l’autre rencontre. La Syrie et la Palestine se sont en effet quittées sur un match nul (0-0), au terme d’une confrontation engagée mais sans réalisme offensif. Ce partage des points a permis à la Palestine, solide et disciplinée, de conserver la première place du groupe, tandis que la Syrie, appliquée et dangereuse par séquences, a assuré la deuxième position.
À Tembaïne dans le sud profond, les campements nomades viennent de s’enrichir avec l’ouverture d’une nouvelle unité.
Désormais, les passionnés du désert auront l’embarras du choix, avec le Mars Camp, le Camp Abdelmoula et le plus récent Tiniri Camp.
Une bonne nouvelle pour le tourisme saharien dont le potentiel est énorme dans la région qui va de Sabria à El Faouar et Matrouha en passant par Tembaïne.
Au moins quatorze personnes ont été tuées et trente-quatre autres blessées, samedi 6 décembre 2025, lorsqu’un autobus a dérapé et s’est renversé dans la région de Tebelballa, à environ 400 km au sud de Béchar, selon la Protection civile. Les images relayées par les médias locaux montrent le véhicule retourné sur son toit au bord de la route, témoignant de la violence du choc. L’autocar circulait sur la route nationale reliant Béchar à Tindouf lorsqu’il a quitté sa trajectoire avant de se renverser.
Le président Abdelmadjid Tebboune s’est déclaré « profondément attristé » par le drame et a présenté ses condoléances aux familles endeuillées. Les autorités n’ont pas encore précisé l’origine exacte du dérapage, mais une enquête a été ouverte.
Le pire accident routier depuis août
Cet accident est le plus meurtrier depuis celui survenu en août dernier, lorsqu’un autobus transportant des voyageurs avait chuté d’un pont dans un oued près d’Alger, faisant dix-huit morts et vingt-quatre blessés. Le véhicule avait quitté sa trajectoire avant de plonger dans le lit asséché de la rivière, entraînant une intervention massive des secours.
Comédienne réputée, Hélène Catzaras a été révélée au grand public grâce au film « Soleil des hyènes » de Ridha Behi. Cette œuvre forte et iconoclaste est restée un classique du cinéma tunisien.
Ce film fera d’ailleurs le tour du monde, suscitant aussi un lien insécable entre Hélène et Ahmed Senoussi, son premier partenaire à l’écran et l’homme de sa vie.
Hélène poursuivra sa carrière au cinéma et aussi à la télévision, interprétant plusieurs rôles qui lui vaudront l’estime et la reconnaissance du public.
Tunisienne d’origine grecque, elle affirme qu’elle a deux pays qu’elle aime et qui l’aiment. Et c’est tout dire de son lien lumineux et charnel aussi bien à la Grèce de ses ancêtres qu’à la terre qui l’a vue naître.
Aujourd’hui, outre ses responsabilités professionnelles, Hélène anime le chœur des chants grecs de Tunis et participe à des lectures à haute voix. Elle maintient ainsi son engagement culturel et apporte son savoir-faire à plusieurs initiatives.
Toujours engagée pour l’art, elle dégage une énergie rayonnante, celle-là même qui faisait dire au cinéaste Ridha Behi que la beauté d’Hélène Catzaras avait donné à son premier film, une humanité et une force inouïes.