Tourisme en Tunisie : un appel urgent pour désenclaver le Sud et ses oasis
Le potentiel touristique du Sud tunisien, incluant le désert et les oasis, reste largement sous-exploité, attirant actuellement moins de 10 % des touristes du pays, un chiffre jugé inacceptable par les professionnels. Lors de son intervention sur les ondes d’Express FM, Ahmed Bettaieb, Président de la Fédération tunisienne des agences de Voyages (FTAV), a lancé un appel à une action immédiate et concertée pour relever ce secteur historiquement structuré dès les années 70. Malgré des succès récents, des obstacles majeurs persistent, notamment le manque de connectivité aérienne et les défis de financement.
Historiquement florissant, le Sud tunisien bénéficiait dans les années 90 de jusqu’à 14 vols directs internationaux, permettant des séjours complets. Cependant, des périodes d’instabilité politique ont conduit à classer toute la région en « zone rouge », une image que le pays cherche aujourd’hui à effacer. La zone concernée, vaste, couvre six gouvernorats : Tozeur, Douz, Kébili, Gafsa, Tataouine et Gabès.
M. Bettaieb identifie deux failles structurelles critiques. La première est la connectivité aérienne. Il appelle à une révision des règles obsolètes, et à encourager les compagnies, notamment low-cost, à desservir les aéroports du Sud, tel que celui de Tozeur, trop souvent fermé. Il cite en exemple le Maroc et l’Égypte, où l’augmentation du trafic aérien a dynamisé l’économie locale.
La seconde faille est le financement. M. Bettaieb souligne l’existence du Fonds de développement de la compétitivité dans le secteur du tourisme , alimenté par les professionnels du tourisme, qui doit servir à organiser des événements culturels, musicaux et touristiques tout au long de l’année pour une activité continue. La FTAV travaille sur un programme annuel et prévoit également des subventions via des partenariats avec des organismes internationaux. Une réunion est imminente pour allouer les fonds nécessaires à ces opérations promotionnelles génératrices d’un cycle économique majeur.
Le défi pour la Tunisie est donc de transformer ce secteur, soutenu par un réseau croissant de maisons d’hôtes et d’hôtels, en un marché stable et dynamique. Cela nécessite d’accélérer les réformes sur les infrastructures et la politique aérienne, garantissant ainsi un accès régulier et moderne à cette région au potentiel exceptionnel.
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