En 2025, l’inclusion financière en perte de vitesse (étude)
L’inclusion financière, qui s’était améliorée à l’échelle mondiale au cours des deux dernières années, a atteint un plateau en 2025, selon le dernier indice mondial d’inclusion financière (l’indice) de Principal Financial Group. Ces résultats marquent un tournant, l’incertitude économique étant due à l’évolution de la dynamique commerciale mondiale et des tensions géopolitiques. Ce qui pousse les entreprises à prendre des mesures en faveur de l’inclusion financière, telles que des rémunérations flexibles ou des prestations d’assurance et de retraite plus généreuses.
En réponse, les données montrent que les gouvernements et les systèmes financiers interviennent pour faire progresser l’inclusion financière.
L’indice, qui en est à sa quatrième année, est réalisé par le Centre for Economics and Business Research (CEBR) et Principal Asset Management, examinant comment les gouvernements, les systèmes financiers et les employeurs favorisent une plus grande inclusion financière sur 42 marchés.
Le rapport fournit une évaluation complète et comparative de l’inclusion financière à l’échelle mondiale, classant les marchés sur une base relative en plus d’une note absolue.
Ainsi, Singapour se classe comme le marché le plus inclusif au monde sur le plan financier, une position qu’il occupe depuis le lancement de l’indice.
« Les marchés financiers sont intervenus alors que les employeurs ont vu leur capacité à fournir un soutien régresser. Cette année, l’indice met en évidence la manière dont la culture financière crée un cercle vertueux, permettant aux ménages de mieux gérer leur endettement. Ce qui leur libère des fonds pour épargner en vue de la retraite et saisir des opportunités commerciales ». C’est ce qu’a déclaré Kamal Bhatia, président-directeur général de Principal Asset Management.
Il poursuit en ces termes : « Au cours d’une année marquée par des chocs géopolitiques et des conditions de financement plus strictes, les marchés dotés d’une meilleure éducation financière et d’un accès facilité par la technologie ont mieux réussi à protéger les familles du stress lié à l’endettement. Ces gains se traduisent par une résilience au niveau national, favorisant la croissance, l’investissement et la stabilité. Tandis que les marchés qui s’appuient sur des approches plus traditionnelles de soutien aux employeurs risquent de prendre du retard à mesure que le rythme de l’innovation financière se divise en deux ».
Principales conclusions de l’étude
Le score global d’inclusion financière mondiale s’élève à 49,4 sur 100, soit une légère baisse de 0,2 point par rapport à 2024.
-
- Ce score est nettement supérieur à celui de 41,7 enregistré lors du lancement de l’indice en 2022. En 2025, 20 marchés ont enregistré une amélioration annuelle de leur score, tandis que 19 marchés analysés ont connu une baisse.
Le soutien des employeurs a ralenti à l’échelle mondiale, le score mondial ayant baissé de 0,6 point.
-
- Trente-cinq marchés (83 %) ont enregistré une baisse de leur score en matière de soutien des employeurs. Ce qui suggère fortement que les risques géopolitiques et commerciaux ont eu un impact sur la confiance des entreprises, les amenant à adopter des approches plus conservatrices en matière d’avantages sociaux et d’initiatives de rémunération flexible.
Face au recul des employeurs, les gouvernements et les systèmes financiers ont intensifié leurs efforts pour améliorer l’accès aux produits et services financiers et leur compréhension.
-
- À l’échelle mondiale, le score du soutien gouvernemental a augmenté de 0,6 point, progressant dans toutes les grandes régions. Alors que dans les régions plus riches d’Amérique du Nord, d’Europe et du Moyen-Orient, le score du système financier a également augmenté. 35 marchés ont enregistré des améliorations d’une année sur l’autre pour le score du gouvernement et/ou celui du système financier.
Une modélisation détaillée montre qu’une meilleure éducation financière se traduit par une meilleure gestion de la dette des ménages et une baisse des coûts d’emprunt.
-
- Une amélioration de 1 % du niveau d’éducation financière est associée à une réduction de 2,8 % des défauts de paiement sur les prêts aux ménages et à une réduction de 6,7 % du ratio dette/revenu des ménages. Cela a un effet positif perceptible sur le PIB à long terme.
Depuis le lancement de l’indice, les marchés qui ont le plus amélioré leurs scores en matière d’inclusion financière sont ceux qui ont réussi à numériser leurs systèmes financiers grâce à des investissements dans les paiements instantanés et l’open banking.
-
- L’Argentine, la Corée du Sud, le Brésil, la Thaïlande et Singapour, qui ont enregistré les plus fortes progressions de l’indice, ont procédé à des réformes phares de leur infrastructure financière numérique.
Les États du Golfe du Moyen-Orient ont enregistré la plus forte augmentation d’une année sur l’autre dans le pilier du système financier, grâce à la technologie financière et à la transformation numérique.
-
- Les Émirats arabes unis ont enregistré la plus forte progression dans ce pilier (cinq places et 3,9 points), suivis par l’Arabie saoudite (quatre places et 1,8 point).
« Les chocs géopolitiques et les vents contraires économiques remodèlent l’inclusion financière. Les efforts menés par les employeurs perdent de leur élan. Tandis que les gouvernements et les systèmes financiers prennent le relais. Pour soutenir les progrès, nous avons besoin d’une meilleure éducation financière, d’institutions résilientes et de partenariats équilibrés », estime pour sa part Pushpin Singh, économiste en chef au Centre for Economics and Business Research.
Les États-Unis affichent des améliorations en matière d’inclusion financière globale malgré des vents contraires sur le plan économique
Les États-Unis ont enregistré une légère augmentation de leur score en matière d’inclusion financière. Tandis que leur classement est resté inchangé à la septième place. Les améliorations ont été principalement dues à un léger rebond du soutien au système financier, notamment grâce à des gains dans les scores sous-jacents relatifs à la présence, et à la qualité des technologies financières, aux droits de protection des emprunteurs et des prêteurs, et à l’accès au crédit, en particulier à l’essor des systèmes de prêt privés.
Si l’élargissement de l’accès au crédit et aux outils financiers a favorisé la hausse du score des États-Unis, les données suggèrent que le contexte économique plus difficile a constitué un obstacle à des progrès plus importants. L’accès au crédit a stagné et les indicateurs favorisant la croissance des petites et moyennes entreprises ont reculé, reflétant une disponibilité réduite des financements, due aux inquiétudes et à la confusion entourant les politiques et les fonctions.
L’article En 2025, l’inclusion financière en perte de vitesse (étude) est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.