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Heute — 21. Oktober 2025Haupt-Feeds

Pharma, Énergie, Agrobusiness : les trois secteurs que l’IFC veut financer

21. Oktober 2025 um 16:40

L’International Finance Corporation (IFC) place la Tunisie au cœur de sa stratégie de développement, en alliant agrobusiness et transition énergétique. Sarah Morsi, représentante résidente de l’institution en Tunisie, illustre cette dynamique. Et ce, lors de la deuxième édition des « Rencontres du Financement », qui tient le 21 octobre 2025.

Elle l’a prouvé par deux projets majeurs : un financement de 68 millions d’euros pour un producteur de tomates à Gabès, qui générera 3 000 emplois; et le soutien à la centrale solaire Tozeur One. Cet engagement s’inscrit dans un cadre régional plus large, où la Tunisie, bien qu’affichant encore une part modeste, présente une croissance prometteuse sur les 2,5 milliards de dollars investis par l’IFC en Afrique du Nord.

Tout d’abord, le premier critère déterminant pour les entreprises tunisiennes souhaitant solliciter l’IFC est le seuil minimal d’intervention. L’institution exige un ticket d’entrée de dix millions de dollars ou d’euros, justifié par les coûts de transaction élevés et les exigences documentaires inhérentes aux standards internationaux. Sarah Morsi précise toutefois qu’une flexibilité est possible pour des projets aux perspectives de croissance exceptionnelles; même si le besoin immédiat s’établit à sept millions d’euros.

Ensuite, la viabilité commerciale et la robustesse technique des projets représentent les deuxième et troisième piliers d’évaluation. En effet, l’IFC n’intervient que sur des projets financièrement démontrables et techniquement solides. Tout excluant ainsi les initiatives spéculatives ou insuffisamment matures. Le cycle d’approbation nécessite environ six mois à partir de la signature d’une lettre de mandat.

Quant au quatrième critère, et souvent le plus contraignant pour les entreprises tunisiennes, il concerne le respect des normes environnementales et sociales.

Une palette financière étendue et adaptée

Par ailleurs, la gamme de services financiers offerts dépasse le simple prêt bancaire traditionnel. L’IFC développe activement des prises de participation minoritaires directes, généralement plafonnées à 20 %, avec des durées d’investissement pouvant atteindre dix ans. L’institution propose également des financements concessionnels pour les projets pionniers utilisant des technologies nouvelles ou générant des impacts sociaux et environnementaux positifs.

Pour les petites et moyennes entreprises ne répondant pas au seuil minimal, l’IFC a développé une stratégie d’intermédiation financière via les banques locales, les sociétés de leasing, les institutions de microfinance et les fonds de capital-investissement. L’institution a, par exemple, récemment investi dans le fonds de capital-risque Flat6Labs en Tunisie. Dès 2030, cette approche indirecte sera intensifiée pour toucher davantage de PME.

Le conseil : un accompagnement stratégique

En outre, les services de conseil représentent un volet distinct mais complémentaire aux financements. L’IFC propose des diagnostics standardisés en gouvernance d’entreprise, particulièrement sollicités par les entreprises familiales tunisiennes anticipant une transmission générationnelle. Elle offre aussi des études plus approfondies sur l’efficacité énergétique de nouvelles unités de production ou sur l’optimisation de la gestion financière. La décarbonation constitue un axe stratégique prioritaire, particulièrement dans le contexte de la mise en œuvre du mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières.

Les critères géographiques excluent certaines destinations prisées par les investisseurs tunisiens, comme les économies développées (France, Espagne) ou des pays comme l’Arabie Saoudite ou Dubaï. En revanche, l’institution suit l’usage des fonds plutôt que le lieu d’enregistrement du véhicule d’investissement. Ainsi, une entreprise tunisienne peut structurer son holding à Maurice ou au Luxembourg et bénéficier d’un financement si le projet se déploie dans une économie émergente éligible. La maturité des financements offerts par l’IFC constitue d’ailleurs un avantage compétitif majeur par rapport aux solutions bancaires commerciales locales.

Secteurs prioritaires et valeur ajoutée

Ainsi, Sarah Morsi identifie plusieurs secteurs prioritaires pour les futurs investissements en Tunisie. Le secteur pharmaceutique représente une opportunité stratégique, alignée sur l’objectif continental d’atteindre 60 % de production locale de médicaments en Afrique d’ici 2030-2035. L’énergie renouvelable demeure une priorité absolue, avec l’évaluation de nouveaux projets solaires et éoliens. L’agroalimentaire continue d’attirer l’attention de l’IFC; tandis que la gestion de l’eau représente un défi structurel auquel l’institution entend apporter des réponses concrètes.

Enfin, l’expertise sectorielle internationale de l’IFC constitue, souligne Sarah Morsi, une valeur ajoutée décisive. Elle permet aux entreprises tunisiennes de se benchmarker par rapport aux acteurs régionaux et internationaux. Un atout qui dépasse le cadre d’un financement classique.

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Financement des PME: des bailleurs internationaux détaillent leurs offres en Tunisie

21. Oktober 2025 um 15:57

L’accès au crédit demeure l’obstacle majeur pour quatre entreprises sur dix dans les économies émergentes, rappelle la Banque mondiale. Un diagnostic qui résonne particulièrement en Tunisie, où la deuxième édition des «Rencontres du Financement» a réuni le 21 octobre 2025 un panel d’institutions financières internationales face à un tissu entrepreneurial en demande de solutions concrètes.

Organisé par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française, le forum a traité 61 demandes de financement émanant d’entreprises tunisiennes tous secteurs confondus. Quarante-cinq entretiens bilatéraux entre porteurs de projets et financeurs ont été programmés parallèlement aux sessions plénières.

Khelil Chaibi, à la tête de la Chambre, a cadré les enjeux en appelant à repenser les outils de financement. Son intervention a mis l’accent sur l’impératif d’aligner les mécanismes financiers sur les contraintes opérationnelles des PME locales, confrontées simultanément à des mutations technologiques, des exigences environnementales croissantes et un contexte économique complexe. Les préconisations des organismes multilatéraux plaident pour un bouquet diversifié associant crédit bancaire classique, injection de capitaux, dispositifs de garantie et appui technique.

BERD: 2,7 milliards d’euros mobilisés via quatre dispositifs d’intervention

Depuis son entrée en Tunisie en 2012, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a mobilisé plus de 2,7 milliards d’euros dans l’économie nationale, avec une contribution de 240 millions sur la seule année 2024. Firas Moalla, banquier associé au département secteur privé, a détaillé l’architecture de l’offre institutionnelle.

Les entreprises peuvent d’abord solliciter un accompagnement consultatif dont la BERD assume 70 % du coût. Cette prestation couvre l’optimisation des chaînes de production, la mise aux normes internationales ou encore la réalisation d’audits énergétiques préparatoires à des installations solaires.

Au-delà de dix millions d’euros, la BERD octroie des prêts en direct. Pour les montants inférieurs, dès un million d’euros, elle a conçu un mécanisme de garantie partielle adossé aux contrats standards des banques tunisiennes partenaires. Cette formule simplifie les procédures tout en ouvrant l’accès à l’assistance technique et, dans certains cas, à des subventions additionnelles.

Trois illustrations concrètes ont été présentées: un conditionneur ayant acquis une ligne de production réduisant la consommation électrique de 15%, un transformateur agroalimentaire équipé d’une installation photovoltaïque et d’un système économisant 90% de la ressource hydrique, ainsi qu’une unité industrielle dotée d’une centrale solaire de 5 mégawatts.

La BERD injecte également directement des fonds propres dans certaines sociétés et participe à plusieurs véhicules d’investissement tunisiens. Dans le segment PME, Firas Moalla a évoqué Land’or, qui a développé une implantation industrielle au Maroc, ainsi que Telnet.

La Banque cible aussi les établissements bancaires locaux, les institutions de microfinance et les sociétés de crédit-bail. Dans les jours précédant la rencontre, deux accords de lignes de crédit ont été paraphés avec des banques pour faciliter l’accès de leur clientèle à des prêts destinés aux investissements écologiques.

Chaque dossier est évalué selon six critères: compétitivité, qualité de la gouvernance, inclusion socio-économique, résilience et performance environnementale, ce dernier axe occupant une position prioritaire.

BAD: un portefeuille régional de 600 millions d’euros

Fernando Rodrigues, responsable des opérations du secteur privé pour l’Afrique du Nord à la Banque africaine de développement, a exposé l’étendue des instruments disponibles. Au premier trimestre 2025, l’enveloppe dédiée au secteur privé dans la zone nord-africaine s’élevait à plus de 600 millions d’euros, extraite d’un portefeuille continental global de 5 milliards.

La structure de financement repose majoritairement sur des prêts à longue maturité (60 % du volume), complétés par des lignes de crédit, des injections en fonds propres et des garanties partielles de risque.

La BAD vise les entreprises autonomes financièrement, dotées d’une gouvernance structurée, pour des opérations démarrant à 10 millions d’euros. L’institution couvre typiquement le tiers du montant total requis. Les durées de remboursement s’étendent jusqu’à 15 ans, prolongées à 20 ans pour les projets d’infrastructure ou énergétiques. Des ressources concessionnelles viennent bonifier les conditions tarifaires dans le domaine des énergies renouvelables.

Le projet solaire de Kairouan, cofinancé avec la SFI pour 37 millions d’euros, constitue un exemple local de cette approche combinée. À l’échelle régionale, la Banque a appuyé un industriel franco-ivoirien spécialisé dans la transformation du caoutchouc et participé au bouclage financier d’une cimenterie de 50 millions d’euros au Maroc.

IFC: 68 millions d’euros dans l’agroalimentaire

Sarah Morsi, représentante résidente de la Société Financière Internationale, a explicité les conditions d’éligibilité. En janvier dernier, l’IFC a débloqué 68 millions d’euros pour un producteur tunisien de tomates cerises employant 3000 personnes dans la région de Gabès. Elle a également structuré le financement de la centrale solaire Tozeur One (100 mégawatts) sur une échéance de vingt ans.

Le ticket minimal d’entrée constitue le premier filtre : l’IFC requiert dix millions de dollars ou d’euros, un montant justifié par l’ampleur des coûts de traitement. Cette barrière peut être abaissée pour des initiatives présentant un potentiel de développement exceptionnel. La rentabilité commerciale, la solidité technique et le respect des standards environnementaux et sociaux complètent la grille d’analyse.

L’institution propose des participations minoritaires directes, plafonnées à 20% du capital, étalées sur une période pouvant atteindre dix ans. Pour les PME ne franchissant pas le seuil d’intervention directe, l’IFC a élaboré une stratégie d’accès indirect via les banques commerciales, les sociétés de leasing et les fonds de private equity. Un investissement récent dans le fonds Flat6Labs en Tunisie illustre cette approche.

Le volet conseil constitue un complément: diagnostics sur les pratiques de gouvernance, études d’efficience énergétique et accompagnement dans les stratégies de décarbonation, notamment face au dispositif européen d’ajustement carbone aux frontières.

Sarah Morsi a listé les secteurs d’intervention prioritaires: l’industrie pharmaceutique dans le cadre de l’objectif africain de 60 % d’autosuffisance médicamenteuse d’ici 2030-2035, les énergies renouvelables, l’agroalimentaire et la gestion hydrique. L’IFC travaille actuellement avec l’ONAS et la SONEDE sur des programmes visant à renforcer leur viabilité financière et à structurer des montages de partenariat public-privé.

 

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Financement des entreprises en Tunisie : le guide des solutions de la BAD

21. Oktober 2025 um 14:03

À l’occasion de la deuxième édition de La Rencontre du Financement, qui se tenait à Tunis le 21 octobre 2025, Fernando Rodrigues, chef des opérations du secteur privé pour l’Afrique du Nord à la Banque africaine de développement (BAD), a présenté aux entrepreneurs tunisiens un large éventail de solutions financières destinées à soutenir leur croissance. Avec un portefeuille de plus de 600 millions d’euros engagés en Afrique du Nord, sur un total de près de 5 milliards d’euros à l’échelle du continent, la BAD confirme son rôle de partenaire clé pour le financement, la modernisation et l’expansion internationale des entreprises tunisiennes.

Au premier trimestre 2025, le portefeuille du secteur privé de la BAD dans la région dépassait 600 millions d’euros; contre un total continental avoisinant 5 milliards d’euros. Environ 60 % de ces engagements se présentent sous forme de prêts à long terme, complétés par des lignes de crédit, des investissements en capital et des garanties partielles facilitant l’accès au financement en monnaie locale. Ces mécanismes permettent aux entreprises tunisiennes de sécuriser leurs investissements tout en créant un effet catalytique, attirant d’autres partenaires financiers pour renforcer l’impact économique et social.

Un guichet privé exigeant et mobilisateur 

Fernando Rodrigues a précisé que le guichet privé de la BAD cible exclusivement les entreprises financièrement autonomes et bien gouvernées, qu’elles soient publiques ou privées. Les financements concernent des projets d’un montant minimum de 10 millions d’euros, la Banque couvrant en moyenne un tiers du coût total. Cette approche vise à mobiliser des investisseurs complémentaires, renforcer la capacité des entreprises à se développer sur le marché local et favoriser leur expansion à l’échelle africaine.

Des instruments financiers flexibles et adaptés 

Les instruments proposés sont nombreux et flexibles. Les prêts à long terme peuvent atteindre 15 ans, et jusqu’à 20 ans pour les projets d’infrastructures ou d’énergie. Les fonds concessionnels, notamment dans les énergies renouvelables, viennent compléter ces prêts avec des conditions avantageuses, afin d’encourager les initiatives à faible impact environnemental. La BAD participe également à des fonds d’investissement dédiés aux PME locales, offrant un accompagnement stratégique et opérationnel pour favoriser la croissance et l’internationalisation. Les garanties partielles, quant à elles, permettent aux banques locales de financer des projets en dinars tout en limitant leur exposition au risque, ouvrant l’accès au financement dans des secteurs ou régions encore peu desservis.

Chaque projet fait l’objet d’une évaluation rigoureuse. Les dossiers doivent inclure un mémorandum d’information, les études de faisabilité, un modèle financier, ainsi qu’une évaluation environnementale et sociale. Selon la nature du projet, les délais d’instruction varient de quatre à douze mois. Ce processus garantit la viabilité et l’efficacité des financements, qu’il s’agisse de soutenir des entreprises établies ou de lancer de nouvelles unités industrielles et agro-industrielles.

Des projets concrets, de l’énergie à l’agro-industrie 

En Tunisie, le projet photovoltaïque de Kairouan, cofinancé avec la SFI pour 37 millions d’euros, dont une partie issue du fonds concessionnel Sustainable Energy for Africa, illustre cette approche intégrée. Ce projet bénéficie d’une maturité longue et d’une période de grâce adaptée, sécurisant le retour sur investissement, tout en soutenant la transition énergétique nationale.

Sur le plan régional, la Banque a soutenu un groupe franco-ivoirien dans le développement d’usines de transformation du caoutchouc en Côte d’Ivoire et au Ghana, favorisant la valorisation locale des ressources et la création d’emplois. Au Maroc, elle a contribué au financement d’une usine de ciment de 50 millions d’euros, en partenariat avec plusieurs banques locales, démontrant sa capacité à mobiliser des co-financeurs sur des projets industriels d’envergure.

Pour les chefs d’entreprises tunisiennes, ces instruments représentent une réelle opportunité de diversifier les sources de financement, de moderniser les outils de production et de préparer une expansion régionale. La BAD met un accent particulier sur l’agro-industrie et l’énergie, deux secteurs stratégiques pour l’économie tunisienne, en combinant financement direct, fonds concessionnels et accompagnement technique. Chaque projet est évalué selon son impact sur l’emploi, sa contribution fiscale et sa conformité environnementale et sociale, afin d’assurer un développement durable et inclusif.

Fernando Rodrigues a rappelé que la BAD n’est pas seulement un bailleur de fonds, mais un partenaire stratégique offrant un accompagnement global associant ressources financières, expertise opérationnelle et vision régionale. Grâce à sa notation de crédit élevée, l’institution mobilise des ressources à coûts compétitifs, un avantage directement répercuté sur les projets financés. Son objectif pour le tissu entrepreneurial tunisien est clair : moderniser, innover, diversifier et internationaliser les entreprises pour renforcer la compétitivité régionale et accélérer le développement économique.

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Voici comment la BERD finance vos projets ?

21. Oktober 2025 um 13:02

Plus de 2,7 milliards d’euros injectés dans l’économie tunisienne depuis 2012, dont 240 millions d’euros en 2024. C’est le bilan dressé par Firas Moalla, Associate Banker au secteur privé de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), lors de la deuxième édition de « La Rencontre du Financement » organisée à Tunis, ce 21 octobre 2025. Sur ces 240 millions investis l’année dernière, environ 13 % ont été orientés vers le secteur privé, s’inscrivant dans une dynamique mondiale de 160 milliards d’euros mobilisés à travers 6000 projets dans 38 pays, de l’Europe centrale à l’Asie centrale, en passant par le bassin méditerranéen et l’Afrique subsaharienne.

 

L’intervenant est revenu sur un arsenal financier structuré autour de quatre mécanismes complémentaires, pensés pour répondre aux besoins de financement des entreprises tunisiennes, particulièrement dans leur transition énergétique. De l’assistance technique subventionnée aux garanties bancaires innovantes, en passant par les prêts directs et les investissements en capital, chaque instrument répond à une logique précise d’intervention.

Premier mécanisme : l’assistance technique subventionnée à hauteur de 70 %

 

Le premier pilier repose sur l’assistance technique subventionnée aux PME, un dispositif porté par l’équipe ASB (Advisory for Small Businesses). Ce mécanisme permet aux entreprises tunisiennes de bénéficier d’un accompagnement dont 70 % du montant est financé par la BERD. L’objectif consiste à aider les bénéficiaires à améliorer leurs processus de production, à atteindre des standards internationaux ou à obtenir des certifications de qualité. Cette assistance technique couvre également le financement d’audits énergétiques préalables à l’installation de systèmes photovoltaïques ou à la mise en œuvre de programmes d’efficacité énergétique. Créant ainsi les conditions d’investissements verts plus structurés.

Deuxième mécanisme : le financement par la dette, de 1 à 10 millions d’euros et plus

 

Le deuxième instrument repose sur le financement par la dette. La BERD propose des prêts directs, généralement à partir de dix millions d’euro. Mais elle a développé un mécanisme de garantie innovant pour élargir son champ d’intervention aux montants plus modestes, dès un million d’euros. Firas Moalla, qui dirige l’équipe AF en charge de ce dispositif, a expliqué que ce processus allégé permet de contourner les lourdeurs administratives habituelles de la banque. Contrairement aux prêts directs qui nécessitent le recours à des avocats à Londres et locaux, le mécanisme de garantie s’appuie sur le contrat standard d’une banque tunisienne partenaire, auquel sont ajoutées quelques clauses spécifiques à la BERD. La banque locale finance directement l’entreprise, tandis que la BERD garantit une partie du prêt. L’entreprise bénéficiaire devient ainsi cliente de la BERD, accédant à l’assistance technique et, dans certains cas, à des subventions complémentaires qui viennent bonifier le package financier.

L’intervenant a illustré cette approche intégrée par trois dossiers concrets sur lesquels il a personnellement travaillé depuis son arrivée à la BERD en janvier 2023. Une société de packaging a acquis un équipement dont il a été démontré, en collaboration avec les équipes techniques de la banque, qu’il offrait une meilleure productivité par rapport aux modèles comparables tout en consommant 15 % d’énergie en moins. Cette performance a permis de débloquer une subvention. Dans le secteur agroalimentaire, une entreprise réglementée spécialisée dans le pré-export a bénéficié d’un financement pour l’installation de panneaux photovoltaïques et d’un système adiabatique permettant la récupération d’eau, générant une économie de 90 % de la consommation hydrique. Ce projet a également mobilisé une subvention. Enfin, une troisième société vient d’obtenir un financement pour déployer une installation photovoltaïque d’une capacité de 5 mégawatts, assortie elle aussi d’une subvention.

Troisième mécanisme : les investissements directs en capital

 

Au-delà de ces mécanismes de dette et de garantie, la BERD intervient également par des investissements directs en capital dans les entreprises. L’institution est présente dans plusieurs fonds d’investissement tunisiens, aux côtés d’autres acteurs du capital-investissement. Le portefeuille tunisien comprend des participations dans des entreprises publiques telles que l’Office des céréales, la Compagnie des services du textile et d’autres structures du secteur de la défense. Dans le segment des PME, Firas Moalla a mis en avant la réussite de Landor, une entreprise que la BERD a accompagnée et qui a développé une unité industrielle au Maroc. Il a également mentionné des financements accordés par le passé à Telnet, illustrant la diversité sectorielle des interventions.

Quatrième mécanisme : le financement des institutions financières pour démultiplier l’impact

 

Le financement des institutions financières constitue un quatrième levier stratégique majeur. La BERD collabore avec les banques locales à travers les mécanismes de garantie et de partage de risque. Tout en ciblant particulièrement les institutions de microfinance et les sociétés de leasing. Cette approche permet de démultiplier l’impact des financements en s’appuyant sur les réseaux de distribution des partenaires locaux. Illustration concrète de cette stratégie, la semaine précédant l’événement, deux lignes de financement ont été signées avec deux banques. Ces lignes sont destinées à permettre aux clients de ces établissements d’accéder directement à des prêts pour leurs investissements verts. Elargissant ainsi la portée des financements verts au-delà des interventions directes de la BERD.

Six critères stratégiques guident chaque investissement

 

Il affirme que les fondements stratégiques qui orientent les choix d’investissement de la banque depuis l’ouverture de son bureau tunisien en 2012 sont six :

  • la compétitivité, qui vise à favoriser des marchés encourageant la concurrence;
  • la gouvernance d’entreprise pour soutenir des structures transparentes adoptant les meilleures pratiques;
  • l’inclusion économique;
  • la résilience;
  • et la dimension environnementale. Cette dernière occupe une place centrale, la BERD accompagnant les entreprises dans leur transition énergétique par le déploiement de technologies vertes et l’amélioration de l’efficacité énergétique.

L’intervenant a clairement positionné l’institution en complément des banques locales, précisant qu’elle intervient pour financer des projets que ces dernières ne peuvent prendre en charge seules.

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Khelil Chaibi plaide pour des mécanismes de financement plus souples et adaptés

21. Oktober 2025 um 10:10


Soixante-et-une entreprises tunisiennes en quête de financement, 45 rendez-vous organisés entre entrepreneurs et bailleurs de fonds, et un constat accablant de la Banque mondiale : 40 % des PME des économies émergentes citent l’accès au crédit comme leur principal frein. Ces chiffres ont marqué le discours d’ouverture de Khelil Chaibi, président de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française, lors de la deuxième édition des « Rencontres du Financement », tenue le 21 octobre 2025.

Cette réalité statistique trouve un écho particulier en Tunisie, où les entreprises font preuve d’agilité et d’ingéniosité mais demeurent confrontées à des contraintes structurelles majeures.

L’événement, qui s’impose désormais comme un rendez-vous de référence pour le secteur privé tunisien, a enregistré une mobilisation concrète du tissu économique national.

Pour ce faire, la Chambre de commerce a lancé une enquête auprès de ses adhérents qui a généré les 61 requêtes de financement provenant d’entreprises de tous les secteurs, analysées en amont pour organiser les rencontres bilatérales en parallèle des panels de discussion.

Dans son intervention, le président de la CCITF a défendu une vision stratégique du financement, qu’il ne considère plus comme une simple question de liquidité mais comme un véritable levier de croissance et d’innovation. Il a insisté sur la nécessité de développer des mécanismes financiers adaptés aux réalités des petites et moyennes entreprises tunisiennes, capables de soutenir leurs ambitions d’investissement et de transformation face aux défis économiques, technologiques et environnementaux actuels.

Khelil Chaibi a particulièrement souligné les recommandations des institutions internationales en faveur d’une diversification des instruments financiers. Il a évoqué la nécessité de combiner le crédit traditionnel avec des fonds propres, des mécanismes de garantie et un accompagnement technique renforcé. Selon lui, les entreprises tunisiennes ont besoin de dispositifs plus souples, plus rapides et mieux calibrés, ainsi qu’un accompagnement structuré pour élaborer leurs projets et attirer les capitaux nécessaires à leur croissance.

Le président de la Chambre a défini la mission de l’institution qu’il dirige comme celle de créer des passerelles entre l’économie réelle, les institutions financières et les bailleurs de fonds. Cette ambition repose sur trois piliers : renforcer la confiance entre les différents acteurs, favoriser les synergies et transformer les opportunités en résultats concrets pour les entreprises.

La programmation de cette deuxième édition reflète cette approche multilatérale.

Le premier panel était consacré au rôle des fonds multilatéraux en Tunisie, avec la participation de la Société financière internationale (ICF), de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, et de la Banque africaine de développement. Khelil Chaibi a salué l’engagement de ces institutions qui soutiennent à la fois les grands projets structurants et le tissu des PME, notamment en matière de compétitivité, de transition verte et numérique, et de renforcement des chaînes de valeur industrielles.

Le deuxième panel a réuni les acteurs nationaux et français du financement. Le président de la CCITF a remercié Bpifrance ainsi que le Service économique régional de l’ambassade de France pour leur engagement en faveur du secteur privé tunisien.

Il a également salué la présence de partenaires tunisiens majeurs tels que la BFI et les acteurs du capital-investissement, qui incarnent selon lui la diversité des leviers financiers disponibles et partagent la conviction que le développement du secteur privé constitue le moteur d’une Tunisie prospère et inclusive.

Khelil Chaibi a réaffirmé l’ambition de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française : répondre toujours mieux aux attentes de ses membres, renforcer leur accès au financement et générer des résultats tangibles au service du tissu économique national.

 

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Gestern — 20. Oktober 2025Haupt-Feeds

BNA Assurances affiche une croissance robuste de 9,8% de son CA

20. Oktober 2025 um 20:04

BNA Assurances a annoncé des indicateurs d’activité trimestriels au 30 septembre 2025 extrêmement positifs, avec un chiffre d’affaires global atteignant 136,0 millions de dinars tunisiens ( MDT) , soit une progression de 9,8 % par rapport aux 123,8 MDT enregistrés à la même date en 2024. Ce dynamisme est principalement soutenu par l’activité Vie, dont les primes émises ont connu une croissance spectaculaire de 69,1 %.

Le chiffre d’affaires de la branche Vie est passé de 16,4 MDT au 30/09/2024 à 27,8 MDT au 30/09/2025, représentant une augmentation de 11,3 MDT. Quant à l’activité Non-Vie, elle s’établit à 108,1 MDT au 30/09/2025, marquant une légère hausse de 0,8 MDT par rapport aux 107,3 MDT réalisés l’année précédente.

Par ailleurs, les sinistres réglés totaux ont atteint 72,5 MDT au 30/09/2025, contre 68,3 MDT à la même période en 2024, représentant une variation de 6,0 %. Les produits financiers, qui englobent les revenus des placements immobiliers ainsi que les revenus financiers des valeurs mobilières et autres placements, s’élèvent à 30,6 MDT au 30/09/2025, progressant de 3,4 MDT par rapport aux 27,2 MDT de l’année précédente. La compagnie a également enregistré une forte progression des primes cédées, qui ont atteint 6,5 MDT au 30/09/2025 contre 4,4 MDT en 2024, soit une augmentation de 48,9 %. Enfin, les commissions se sont établies à 16,5 MDT au 30/09/2025, en hausse par rapport aux 15,5 MDT de l’exercice précédent.

 

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Tunisair Express : Helmi Hassine nommé Président du Conseil d’Administration

20. Oktober 2025 um 18:09

Le transporteur régional tunisien ouvre un nouveau chapitre de sa gouvernance. Helmi Hassine, ancien Directeur Général de l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT), a été officiellement désigné Président du Conseil d’Administration de Tunisair Express.

Professionnel aguerri du secteur aérien, M. Hassine compte près de trois décennies d’expérience au sein d’entreprises et d’institutions en Tunisie comme à l’étranger, notamment en Suisse, en Italie et au Maroc. Cette expertise internationale constitue un atout stratégique pour la filiale de Tunisair, engagée dans un processus de redynamisation de ses activités.

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AeTECH clôture un exercice difficile avec des capitaux propres lourdement négatifs

20. Oktober 2025 um 15:13

Advanced e-Technologies (AeTECH) clôture l’exercice 2024 avec une situation financière critique, affichant des capitaux propres consolidés lourdement négatifs s’élevant à 8,2 millions de dinars. Ils marquent une dégradation par rapport aux (7,4 MDT) enregistrés en 2023. Le résultat net consolidé de l’année reste déficitaire à 714 mille dinars.

Cette publication, qui sera soumise à l’approbation de l’Assemblée Générale Ordinaire le 11 novembre 2025, est assortie d’une opinion avec réserves de l’auditeur. Soulignant de graves incertitudes, notamment une insuffisance de passif concernant des dettes fiscales s’élevant à environ 713 mille dinars. Ainsi qu’un risque de pénalité de retard non comptabilisé sur les dettes sociales estimé à 480 mille dinars.

La pérennité du groupe est clairement remise en question, la société mère Advanced e-Technologies affichant des passifs excédant le total de ses actifs de près de 4,9 millions de dinars à fin 2024. Bien qu’un plan de restructuration ait été approuvé, l’Assemblée Générale Extraordinaire du 13 décembre 2024 a décidé de maintenir la continuité d’exploitation. Toutefois, la trésorerie du groupe est en chute libre, le solde de trésorerie à la clôture de 2024 s’établissant à un déficit de 1,74 millions de dinars; contre 533 mille dinars à la fin de 2023. Les liquidités et équivalents de liquidités sont passés de 195 mille dinars à seulement 18 mille dinars.

L’activité du groupe a considérablement ralenti. Les produits d’exploitation totaux se sont contractés, passant de 6,3 MDT en 2023 à seulement 4,6 MDT en 2024. Soit une baisse de 1,7 MDT. Cette diminution est principalement due à l’activité solutions dont les ventes ont chuté de 1,45 MDT à seulement 410 mille dinars. Malgré cette contraction des revenus, la perte d’exploitation s’est réduite, passant de 727 mille dinars en 2023 à 313 mille dinars en 2024. Et ce, grâce notamment à une forte baisse des achats consommés.

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Environnement : Situation « catastrophique » à Gabès

19. Oktober 2025 um 20:55

Le Groupe chimique tunisien ( CGT)  à Gabès provoque une situation environnementale « dangereuse et très dangereuse » avec des fuites de gaz survenant « tous les jours ou tous les deux jours », entraînant l’hospitalisation d’une dizaine d’enfants, de femmes et de femmes enceintes à chaque incident, alerte l’activiste environnemental indépendant Safwene Gouibi.

« C’est catastrophique », dénonce l’activiste  environnementale indépendant Safwene Gouibi qui qualifie également la situation de « très catastrophique » au regard des hospitalisations répétées de populations vulnérables. La vétusté des installations, vieilles de plus de 52 ans, est identifiée comme la cause principale de ces émissions toxiques récurrentes. Le groupe industriel public utilise des techniques de transformation des phosphates « anciennes et très anciennes », selon Safwene.

Les fuites se déclenchent systématiquement dès la mise en marche des chaînes de production du Groupe Chimique Tunisien. Cette crise sanitaire et environnementale soulève des questions urgentes sur la poursuite des activités du site industriel dans ces conditions.

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 Crise à Gabès : pourquoi choisir entre santé et emploi ?

19. Oktober 2025 um 20:34

La situation environnementale à Gabès semble avoir atteint un point de non-retour, forçant la population à une mobilisation massive et inédite.

 

Dans une déclaration à L’Économiste maghrébin, Ines Labyedh, coordinatrice du projet de justice environnementale au Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), alerte sur les effets cumulatifs catastrophiques de la pollution engendrée par le Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès.

 

Ce modèle de développement, qualifié d’extractiviste, domine la région de Gabès depuis plus de cinquante ans, surexploitant les ressources tout en générant une pollution dépasse les normes admises.

 

14 000 tonnes de phosphogypse déversées quotidiennement dans la mer

Le GCT est responsable du déversement quotidien de 14 000 tonnes de phosphogypse dans la mer de Gabès. Cette quantité dépasserait le poids de la Tour Eiffel à Paris, rejetée chaque jour dans le golfe de Gabès, selon les études citées par Ines Labyedh. Cette production s’inscrit dans la fabrication de phosphate, notamment le Di-Ammonium Phosphate (DAP 46), exporté presque entièrement vers la France.

La gravité de ce déversement est amplifiée par l’écologie du milieu marin. Les experts et scientifiques soulignent que le renouvellement des eaux dans le golfe de Gabès est extrêmement lent, ne se produisant qu’une fois tous les cent ans. Par conséquent, même si la pollution cessait immédiatement, il faudrait un siècle, voire plus, pour que la vie marine, les écosystèmes et les ressources halieutiques se rétablissent dans cette zone, s’alarment-ils.

 

« En Tunisie, les considérations économiques ont trop souvent primé sur les coûts environnementaux et humains », regrette Ines Labyedh. « Auparavant, la région de Gabès reposait sur la pêche, l’agriculture et le tourisme, avant de basculer vers ce modèle économique unique, faisant du complexe chimique le principal, voire l’unique, employeur de la zone ».

 

Une mobilisation historique des habitants

Face à l’ampleur des dégâts – environnementaux et humains -, la population a réagi par une protestation d’une magnitude jamais vue. Bien que des actions aient eu lieu par le passé, la marche populaire organisée cette semaine aurait mobilisé quelque 63 000 citoyens, un chiffre confirmé par le Conseil local de Chott Essalam, l’autorité locale.

 

Pour la coordinatrice du FTDES, cette mobilisation témoigne d’une prise de conscience profonde : des citoyens, même s’ils reconnaissent le risque de se retrouver au chômage si l’usine devait fermer, ont affirmé préférer ne plus vivre dans un environnement pollué.

 

Cette vague de protestation inclut les travailleurs du Groupe chimique eux-mêmes, premières victimes de la pollution, étant en contact direct avec les substances toxiques. L’UGTT et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme ont appelé à des actions de protestation suite à la marche populaire, avec la participation des employés du GCT qui ont d’ailleurs tenu leurs propres sit-in.

 

Quatre solutions urgentes pour sortir de la crise

Le département de la justice environnementale du FTDES avance plusieurs solutions urgentes pour répondre à cette crise. Premièrement, il est impératif que les unités polluantes qui émettent des fumées et des gaz toxiques cessent immédiatement leurs activités.

 

Deuxièmement, une prise en charge complète des personnes touchées et empoisonnées par cette pollution est nécessaire.

 

En troisième lieu, il est crucial d’ouvrir une enquête pour déterminer et désigner les responsabilités des manquements ayant conduit à cette situation écologique et sociale.

 

Enfin, il faut engager, avec l’État, la société civile et les travailleurs, une réflexion globale en vue de mettre en place un modèle alternatif de développement pour la région.

 

Ines Labyedh a également souligné que la crise a été aggravée par des défaillances techniques. Pour rappel, un ancien directeur du GCT a publiquement évoqué des erreurs techniques où des blocs contenant des substances chimiques n’auraient pas fonctionné correctement, menant à des réactions incontrôlées entre différents compartiments. Ce manquement technique est qualifié d’extrêmement grave, d’autant que les fuites causées par ces problèmes ne sont toujours pas corrigées depuis septembre dernier, augmentant ainsi les cas d’intoxication parmi la population.

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Fayçal Derbel : “La loi n°2005-96 sur la transparence financière, une illusion législative”

18. Oktober 2025 um 12:57

Plus de dix scandales financiers en une décennie, 78 % des commissaires aux comptes jamais contrôlés, 96 % n’ayant jamais alerté l’INLUCC : vingt ans après l’adoption de la loi sur la transparence financière, le bilan est accablant.

Ce samedi, lors du 7e forum organisé par le Centre tunisien de gouvernance des entreprises relevant de l’IACE, les chiffres présentés ont fait l’effet d’une douche froide. Deux décennies après la promulgation de la loi n°2005-96, censée assainir les pratiques financières du pays, la situation semble s’être détériorée plutôt qu’améliorée.

En 2005, la Tunisie avait pris les devants. Ébranlé par l’affaire Batam qui avait sapé la confiance des investisseurs, le législateur tunisien s’était inspiré des meilleures pratiques internationales. Commissariat collégial, rotation obligatoire des auditeurs, création de comités d’audit : tous les ingrédients semblaient réunis pour restaurer l’intégrité du système financier.

Vingt ans plus tard, le contraste est saisissant. Fayçal Derbel, qui dirige le CTGE rattaché à l’IACE, ne mâche pas ses mots. Avant 2005, un seul grand scandale avait justifié l’adoption du texte. Depuis, ils se sont multipliés : faillites bancaires et aériennes, effondrements simultanés de sociétés cotées, pyramide de Ponzi piégeant des dizaines de milliers d’épargnants, courtier en huile d’olive laissant des centaines de millions de dinars de dettes impayées.

Pour Derbel, le diagnostic est sans appel : un arsenal juridique, aussi sophistiqué soit-il, ne vaut rien sans application effective ni culture de surveillance.

Des professionnels coincés et sous-surveillés

L’enquête menée par le CTGE auprès de 120 acteurs – 60 experts-comptables et autant d’entreprises non financières – met en lumière des dysfonctionnements préoccupants.

Premier paradoxe : si près des trois quarts des professionnels affirment avoir refusé des missions pour préserver leur indépendance, plus de la moitié n’ont mis en place aucune procédure formelle d’évaluation des

risques en la matière. Plus grave encore, plus de 78 % n’ont fait l’objet d’aucun contrôle externe durant les trois dernières années.

Sur le terrain, les commissaires aux comptes détectent pourtant des anomalies. Plus d’un tiers identifient des failles majeures dans les systèmes de contrôle interne. Mais le système s’enraye au moment de l’alerte : 96 % n’ont jamais transmis de déclaration de soupçon à l’INLUCC, même si 41 % ont saisi le parquet pour des faits qualifiés de lèse-majesté économique.

Cette frilosité s’explique. Les auditeurs se disent pris en étau : dénoncer expose à des poursuites en diffamation, se taire peut valoir des sanctions pour manquement aux obligations. Face à ce dilemme, beaucoup optent pour la prudence.

Des entreprises aux pratiques opaques

Côté sociétés, l’enquête révèle des habitudes qui contournent l’esprit de la loi. Si le Registre National des Entreprises rencontre un franc succès – 81 % l’utilisent pour publier leurs états financiers, 89 % pour vérifier leurs partenaires –, la sélection des commissaires aux comptes reste problématique.

Près de la moitié des entreprises les choisissent sur recommandation, contournant de fait toute logique de mise en concurrence. Seulement 15 % respectent le principe de rotation des cabinets, pourtant inscrit dans la loi. Quant aux changements d’auditeurs pour conflit d’intérêts avéré, ils concernent à peine 9 % des répondants. Derbel pointe également l’inflation des tâches confiées aux commissaires aux comptes. Vingt-deux missions différentes leur incombent désormais, bien au-delà de leur cœur de métier : la certification des comptes. Cette dispersion dilue leur efficacité et accroît leur responsabilité sans qu’aucun mécanisme de protection ne soit renforcé.

Refondre le système : les pistes évoquées

Face à ce constat, le président du CTGE plaide pour une transformation profonde. Il faut, selon lui, abandonner la logique du “tout procédural” pour instaurer une véritable culture de responsabilité collective. Le contrôle dispersé actuel doit céder la place à une supervision centralisée et cohérente.

La proposition centrale : créer un organe de supervision indépendant inspiré du PCAOB américain, idée qui circule sans aboutir depuis plus d’une décennie en Tunisie. Autres mesures suggérées par les professionnels: bloquer l’immatriculation au RNE des sociétés sans commissaire aux comptes, imposer des critères académiques et professionnels stricts pour accéder aux fonctions d’administrateur.

Derbel conclut son intervention par un appel à passer des constats aux actes. La sécurité financière doit cesser d’être, dit-il, une “illusion législative” pour devenir “une réalité tangible et vérifiable”. Le forum du CTGE ambitionne de lancer cette refonte indispensable à la restauration de la crédibilité économique tunisienne.

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Transparence financière en Tunisie : une loi de 2005 à l’épreuve des scandales

18. Oktober 2025 um 12:26

Le Centre tunisien de gouvernance des entreprises (CTGE) relevant de l’IACE a tenu son 7e forum ce samedi, date anniversaire des vingt ans de la promulgation de la loi n°2005-96 relative à la transparence financière. À cette occasion, Fayçal Derbel, Président du CTGE, a présenté les résultats d’une enquête inédite dressant un constat sévère sur l’application du texte, malgré des ambitions initiales louables.

La loi de 2005, inspirée des législations internationales, était une réponse courageuse aux dérives de l’époque, symbolisées par l’affaire Bâtard, qui avait ébranlé la confiance dans les marchés financiers. Son objectif était de rétablir la crédibilité de l’information financière et de renforcer la responsabilité des dirigeants et des commissaires aux comptes. Elle introduisait des mécanismes modernes comme le commissariat collégial, la rotation des commissaires ou la création de comités d’audit.

Pourtant, vingt ans plus tard, M. Derbel dresse un bilan alarmant : « Les dérives financières se sont multipliées, d’un grand scandale avant la promulgation de la loi à plus de dix scandales durant les dix dernières années ». Il cite une banque et une compagnie aérienne en faillite, des sociétés cotées ayant fait faillite la même année, une affaire d’escroquerie pyramidale ayant fait plus de 50 000 victimes, ou encore un courtier exportateur d’huile d’olive ayant laissé des dettes de centaines de millions de dinars. Pour le président du CTGE, ce constat démontre l’« impuissance » du dispositif juridique sans une « application rigoureuse et sans culture de la supervision ».

L’enquête du CTGE : un regard cru sur la profession et les entreprises

Pour objectiver ce diagnostic, le CTGE a mené une enquête auprès de 60 professionnels (experts-comptables) et de 60 sociétés non financières et non cotées. Les résultats, qui seront publiés prochainement dans le détail, révèlent plusieurs points de vigilance.

Chez les experts-comptables, si 74,5 % déclarent avoir refusé des missions par souci d’indépendance, 55 % n’ont pas mis en place de procédure formalisée d’analyse des risques liés à cette indépendance. Plus inquiétant, 78,4 % des professionnels n’ont été soumis à aucun contrôle périodique et indépendant au cours des trois dernières années.

L’exercice du métier est également révélateur : 36 % des commissaires aux comptes déclarent avoir identifié des défaillances majeures dans le contrôle interne des sociétés qu’ils auditent. Cependant, 96 % d’entre eux affirment n’avoir jamais saisi l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) via des déclarations de soupçon, alors que 41,2 % ont procédé à des révélations de faits de lèse-majesté économique au parquet.

Le principal défi identifié par la profession est unanime : le risque pénal. Les professionnels se sentent pris « entre le marteau et l’enclume », risquant la diffamation s’ils révèlent des irrégularités ou des sanctions s’ils ne le font pas.

Des pratiques d’entreprise qui interrogent la gouvernance

Du côté des entreprises, l’enquête note une confiance affirmée dans le Registre National des Entreprises (RNE), avec 81 % y ayant recours pour communiquer leurs informations financières et 89 % pour s’informer sur leurs partenaires.

En revanche, le processus de désignation du commissaire aux comptes interpelle : 49 % des sociétés le choisissent sur la base de « recommandations » et seulement 15 % dans le cadre d’une rotation de cabinet, pourtant obligatoire. Seulement 9 % des entreprises déclarent avoir changé de commissaire aux comptes en raison d’un soupçon de conflit d’intérêt.

Le commissaire aux comptes, maillon surchargé et sous-protégé

Fayçal Derbel a également pointé du doigt la surcharge insupportable pesant sur les commissaires aux comptes, investis selon lui de « plus de 22 tâches » différentes, allant bien au-delà de la simple certification des comptes. Cette accumulation de missions, souvent redondantes, dilue leur efficacité et alourdit leur responsabilité sans renforcer la protection. Face à ce bilan, M. Derbel appelle à une refonte du modèle de sécurité financière. Il prône le passage d’une « logique de conformité formelle à une culture de la responsabilité partagée » et d’un « contrôle dispersé à une supervision coordonnée ».

La recommandation phare est la création d’un organe de supervision indépendant, sur le modèle du PCAOB américain, une proposition qui traîne depuis plus de dix ans en Tunisie. Parmi les autres réformes suggérées par les professionnels figurent le blocage de l’immatriculation au RNE des sociétés n’ayant pas désigné de commissaire aux comptes et l’instauration de conditions académiques et professionnelles pour le poste d’administrateur.

Le  président du CTGE a appelé à transformer « les constats en action » et à faire de la sécurité financière « une réalité vécue et vérifiable » plutôt qu’une « illusion législative ». Le forum s’annonce comme le point de départ d’une réflexion collective pour moderniser les institutions et restaurer la gouvernance comme pilier de la crédibilité économique tunisienne.

Retrouvez notre couverture complète des travaux du forum dans l’édition papier de l’Economiste maghrébin, en kiosque à partir du  22 octobre 2025

 

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Crise sanitaire à Gabès : les défaillances techniques du GCT révélées

18. Oktober 2025 um 08:47

La multiplication des intoxications à Gabès trouve son origine dans des anomalies techniques au cœur des unités de production du complexe industriel. C’est ce qu’affirme Ridha Sghiri, qui a dirigé la Compagnie des Phosphates de Gafsa, lors d’une intervention à RTCI le 17 octobre 2025.

D’après l’ancien cadre, deux défauts structurels expliquent la dispersion de substances nocives dans l’air ambiant. Premièrement, les compartiments où s’opèrent les transformations chimiques ne sont plus hermétiques. Deuxièmement, les proportions entre les différentes substances mises en œuvre ne respectent pas les normes requises.

Ridha Sghiri souligne qu’une transformation chimique industrielle exige un confinement absolu vis-à-vis de l’extérieur. Dès lors qu’un déséquilibre survient dans les quantités de matières premières introduites, des gaz dangereux s’échappent vers les zones habitées. Ce phénomène révèle, selon lui, une gestion opérationnelle lacunaire.

Face à cette urgence sanitaire et écologique, l’ancien dirigeant recommande l’instauration d’un système de vérification rigoureux. Il préconise des inspections régulières – idéalement plusieurs fois par jour – portant sur l’isolation des installations et sur la précision des mélanges chimiques. Faute de cette vigilance, prévient-il, l’infrastructure pourrait subir une dégradation irréversible obligeant à son remplacement intégral.

Mais cette option soulève un obstacle économique majeur. Il note que des équipements industriels de cette dimension représentent un investissement colossal. Il estime cependant indispensable de réaliser au préalable une expertise technique exhaustive pour évaluer l’état réel des infrastructures du complexe.

Ces déclarations surviennent dans un contexte de tension croissante. Les habitants de la région, confrontés à une vague d’empoisonnements, multiplient les appels à l’arrêt définitif de l’activité industrielle. La controverse s’intensifie autour des obligations de l’entreprise et de l’action publique face à cette menace grandissante pour la population et l’écosystème local.

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Stationnement à Tunis : un système sous tension et des pratiques contestées

15. Oktober 2025 um 14:00

À Tunis, le stationnement demeure une source quotidienne de frustration pour les automobilistes. Entre sabots, remorquages et procédures floues, la gestion du stationnement soulève de nombreuses interrogations. Selon les révélations du chroniqueur Moez Ben Othmane, invité de la Radio Nationale récemment, une large partie des opérations de remorquage effectuées dans la capitale ne respecterait pas la législation en vigueur.

D’après M. Ben Othmane, près de 80 % des remorquages réalisés dans la ville se feraient sans la présence d’un officier de police judiciaire, pourtant obligatoire pour valider toute intervention. Ce manquement concernerait particulièrement les zones centrales, comme Bab Bhar, où près de 70 % des opérations échapperaient à toute supervision officielle.

Ces interventions sont majoritairement assurées par des entreprises privées mandatées par la Municipalité de Tunis. Mais leurs agents, souvent non assermentés, ne disposeraient d’aucune habilitation légale pour procéder à la pose de sabots ou à l’enlèvement de véhicules. L’absence de contrôle municipal favoriserait, selon le chroniqueur, la multiplication d’abus. « Certains contrôleurs pointent le matin avant de partir travailler ailleurs. Tandis que des employés privés poursuivent les opérations sans encadrement », a-t-il dénoncé.

Un partenariat public-privé décrié

Depuis plus de vingt ans, la gestion du remorquage et du sabottage relève d’un contrat entre la municipalité et plusieurs sociétés privées. Moez Ben Othmane remet en question les termes de cet accord, qu’il estime défavorable à la collectivité. « Comment expliquer qu’une municipalité ne touche que 5 % du chiffre d’affaires généré par des sociétés opérant en son nom ? », s’est-il interrogé. Malgré un volume d’activité conséquent — 125 000 véhicules remorqués et 106 000 sabots posés chaque année — ces sociétés déclareraient peu ou pas de bénéfices. L’unique exercice bénéficiaire recensé remonte à 2015, année où un contrôleur municipal avait, selon lui, « travaillé avec rigueur ».

Le chroniqueur évoque également des soupçons de corruption et affirme détenir des preuves documentées sur des pratiques irrégulières au sein du dispositif.

Signalisation insuffisante et matériel vétuste

Au plan réglementaire, la loi exige une signalisation claire indiquant la possibilité d’un enlèvement et la localisation de la fourrière. Or, cette signalisation est souvent absente et certains remorquages auraient lieu dans des zones où cette procédure est elle-même interdite.
Le parc de véhicules utilisé par certaines entreprises serait par ailleurs obsolète, plusieurs dépanneuses circulant depuis trois décennies sans contrôle technique.

Le tarif actuel de 70 dinars pour récupérer un véhicule en fourrière est jugé excessif par Moez Ben Othmane, qui souligne l’absence de transparence sur la responsabilité en cas de dommages. Il affirme en outre que plusieurs sociétés n’ont pas publié leurs bilans financiers des trois dernières années, en infraction avec leurs obligations légales. Cette opacité renforcerait, selon lui, l’idée d’un système entretenu par des intérêts particuliers.

Face à ces constats, le chroniqueur appelle à une refonte complète du dispositif de stationnement dans la capitale. Il plaide pour un audit des contrats, une reprise en main par la municipalité et l’introduction de solutions numériques pour améliorer la transparence et la gestion des flux de véhicules.
Parmi ses propositions figure une réduction du tarif de récupération à 20 dinars, mesure qui, selon lui, pourrait à la fois soulager les citoyens et rendre le système plus efficace.

« Il est temps que la municipalité reprenne le contrôle de ses prérogatives », a conclu Moez Ben Othmane. Tout en estimant que le stationnement à Tunis ne doit plus être « une source d’injustice, ni un terrain d’irrégularités ».

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44 métiers déjà transformés par l’IA : la révolution silencieuse du travail

15. Oktober 2025 um 12:00

 Selon les chercheurs d’OpenAI, les modèles d’intelligence artificielle (IA) les plus avancés atteignent aujourd’hui des niveaux de performance qui se comparent à ceux de professionnels humains expérimentés et, dans certains cas, les dépassent même.

Baptisée GDPval, pour « Gross Domestic Product Value », cette étude ne se contente pas d’évaluer la capacité des systèmes sur des exercices académiques : elle juge leur valeur économique concrète en les confrontant à des tâches réelles.

La méthode retenue par les auteurs consiste à extraire plus de 1 320 tâches issues de quarante-quatre métiers représentatifs de secteurs couvrant plus de la moitié du produit intérieur brut américain. Ces tâches — conception technique, rédaction de rapports, analyses financières, synthèses documentaires, traduction juridique, conception UX, comptabilité, préparation de dossiers juridiques, et bien d’autres — ont été traitées par des professionnels humains et par des modèles d’IA tels que GPT-5 et Claude 4.1. Les livrables ont ensuite été évalués à l’aveugle par des experts indépendants, sans indication de l’origine humaine ou algorithmique.

Des résultats sans précédent : 80 % de la main-d’œuvre concernée

Les résultats sont sans précédent. L’étude conclut qu’environ 80 % de la main-d’œuvre américaine pourrait voir au moins 10 % de ses tâches modulées, accélérées ou automatisées par des systèmes de type GPT. Par ailleurs, 19 % des travailleurs pourraient potentiellement voir plus de la moitié de leurs activités remplacées par ces outils. Dans plusieurs comparaisons ponctuelles, les modèles ont produit des livrables de qualité professionnelle en des temps et à des coûts déclarés « nettement inférieurs » à ceux des humains, selon les auteurs, jusqu’à cent fois plus vite et cent fois moins cher pour certaines tâches standardisées. Ces chiffres, lorsqu’ils sont présentés ainsi, doivent cependant être lus comme des ordres de grandeur dépendant du type de tâche et des hypothèses de production retenues par l’étude.

Les professions examinées par GDPval forment un panorama large et diversifié. Y figurent des ingénieurs civils et informatiques confrontés à des problèmes de conception ou d’optimisation, des avocats et assistants juridiques chargés de recherches et de rédaction de notes, des comptables et contrôleurs de gestion planifiant des clôtures ou préparant des bilans, des analystes financiers numériques, des journalistes et éditeurs produisant des articles ou des synthèses, ainsi que des développeurs, chefs de produit et responsables de projet.

Le champ s’étend aux pharmaciens et techniciens de laboratoire pour des tâches de documentation, aux infirmiers pour des processus administratifs, aux data analysts et statisticiens manipulant jeux de données, aux architectes et urbanistes pour les études préliminaires, aux designers UX et graphistes pour la conception d’interfaces et supports, aux formateurs et enseignants en ligne pour la production de contenus pédagogiques, ainsi qu’à des métiers de la documentation, des ressources humaines, de la logistique, des assurances, de la communication et des sciences sociales appliquées comme la sociologie ou la psychologie. Cette liste, loin d’être théorique, illustre la diversité des tâches récurrentes susceptibles d’être prises en charge par des modèles de langage et de raisonnement automatisés.

Performance sur tâches isolées : ce que l’IA ne peut pas remplacer

L’étude distingue toutefois performance sur tâches et exercice intégral d’un métier. OpenAI insiste sur le fait que GDPval mesure la capacité des modèles à fournir des livrables isolés : il n’évalue pas la totalité des compétences nécessaires pour occuper un poste. Des dimensions humaines — négociation, persuasion, écoute, adaptation en temps réel, gestion de l’équipe, sens moral et discernement éthique — n’entrent pas dans la grille d’évaluation et restent, à ce jour, difficilement réductibles à des tâches standardisées. Ainsi, même lorsqu’une IA produit un rapport techniquement parfait, elle n’assure pas automatiquement la relation, la prise de décision complexe en contexte, ni la responsabilité légale et éthique qui incombent aux professionnels.

Malgré ces réserves, l’ampleur des résultats alimente un débat tangible sur la reconfiguration du travail intellectuel. Les secteurs caractérisés par des processus structurés et répétitifs, tels que la finance, le droit, la comptabilité, l’ingénierie et la gestion administrative de la santé, apparaissent comme les plus exposés à l’automatisation partielle. Les métiers où la structure prévaut — collecte et traitement de données, rédaction technique, audit, calculs normés — offrent des points d’entrée faciles pour des systèmes capables de généraliser des schémas et des modèles éprouvés. À l’inverse, les professions fondées sur la créativité intuitive, la relation humaine, le soin ou l’émotion restent, pour l’heure, plus résilientes. Même si l’étude signale que leur périmètre de résistance pourrait se réduire si les modèles progressent davantage en compréhension contextuelle et sociale.

Les technologies évaluées dans GDPval ne sont pas identiques. Selon le rapport, GPT-5 s’est distingué par sa rigueur technique et sa cohérence argumentative; tandis que Claude 4.1 a été reconnu pour la clarté de ses présentations et la qualité esthétique de ses documents. Ces différences font apparaître que la supériorité d’un modèle peut dépendre fortement du type de tâche : synthèse argumentative; mise en forme éditoriale; génération de code ou production d’un plan de projet. Les évaluateurs notent aussi une variabilité interne, liée aux instructions données au modèle, à la qualité des jeux de données et au protocole d’évaluation.

Du côté des dirigeants d’OpenAI, le message est tempéré. Sam Altman, PDG de l’entreprise, a résumé l’enjeu en indiquant que l’intelligence artificielle « ne remplace pas les gens, elle modifie ce qu’ils peuvent accomplir ».

Enjeux économiques et sociaux : vers une redistribution de la valeur

Sur le plan économique, les auteurs de GDPval affirment que l’intégration des systèmes d’IA aux processus de production intellectuelle pourrait modifier considérablement la productivité et la structure des coûts. Les gains de temps et d’argent sur des tâches standardisées peuvent libérer des ressources, mais ils posent aussi la question de la redistribution de la valeur créée. La transformation annoncée soulève des enjeux de formation professionnelle, d’adaptation des cursus universitaires et de protection sociale. Qui bénéficiera des gains de productivité ? Comment éviter l’accentuation des inégalités entre travailleurs adaptables au nouvel écosystème et ceux dont les compétences sont davantage exposées ? Ces questions sont centrales pour les décideurs publics et les acteurs économiques.

Les limites méthodologiques de GDPval sont clairement exposées par ses auteurs et par plusieurs observateurs. L’évaluation à l’aveugle par des experts réduit les biais d’appartenance à un fournisseur. Mais elle ne reproduit pas les conditions complexes d’un poste : interactions avec des collègues, imprévus, responsabilité juridique, pression temporelle cumulée sur de multiples tâches et coordination interservices. Les évaluateurs notent également que la qualité des productions d’IA peut varier selon le « prompting » employé, la qualité des données en entrée et la présence ou non d’un workflow humain de contrôle. Enfin, les scénarios de remplacement massifs évoqués par certaines lectures populaires reposent sur des extrapolations et non sur des transitions observées à l’échelle d’un marché du travail.

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Le défi africain : croissance et durabilité

15. Oktober 2025 um 10:23

Un panel de haute facture sur l’IA responsable, a mis en lumière la nature paradoxale de cette technologie, lors de la 3ème édition de l’African ESG Summit (9 octobre). Elle est d’une part un catalyseur puissant de performance ESG; de l’autre, elle représente une source de risques éthique et énergétique.

Elyes Ben Rayana, Co-Founder and CEO at Value, apportera une perspective continentale africaine essentielle en recentrant la réflexion sur les enjeux spécifiques du continent africain. Il affirme que la première priorité stratégique pour l’Afrique est de ne pas rater la révolution de l’intelligence artificielle. Un impératif qui pourrait déterminer la trajectoire de développement du continent pour les décennies à venir…

Dans son analyse, il pense que l’Afrique fait face à une véritable bombe sociale : le continent représente actuellement environ 18 % de la population mondiale. Une proportion qui devrait augmenter significativement pour atteindre 28 % d’ici 2050.

Mais en dépit de ce poids démographique considérable et croissant, l’Afrique ne représente que 4 % du PIB mondial. De ce fait, l’IA apparaît comme un levier fondamental de transformation, absolument indispensable pour révolutionner des secteurs clés comme l’éducation…

A partir de là, Ben Rayana expose un dilemme crucial : si l’Afrique suivait le même modèle de croissance fortement carbonée que d’autres nations ont emprunté lors de leur propre rattrapage économique historique, elle pourrait consommer près de 50 % du budget carbone restant qui est encore disponible pour limiter le réchauffement climatique à un niveau de 1,5 degré Celsius, le seuil critique identifié par les scientifiques.

Face à cette équation complexe, les gouvernements africains doivent investir massivement et simultanément dans la technologie, particulièrement l’intelligence artificielle, d’une part; mais aussi développer les énergies renouvelables pour atténuer significativement l’impact environnemental de leur décarbonation progressive et de leur développement économique, d’autre part.

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Les défis émergents : cognition, énergie et gouvernance

15. Oktober 2025 um 08:39

Un panel de haute facture sur l’IA responsable a mis en lumière la nature paradoxale de cette technologie, lors de la 3ème édition de l’African ESG Summit (9 octobre). Elle est d’une part un catalyseur puissant de performance ESG; de l’autre, elle représente une source de risques éthiques et énergétiques.

Les intervenants du panel ont également soulevé les risques nouveaux et considérables que la prolifération rapide de l’IA, notamment à travers l’émergence des agents autonomes, fait peser sur la gouvernance sociétale et sur l’humanité elle-même dans ses fondements cognitifs et organisationnels.

Pour ce, Ahmed Kaddour insistera sur l’émergence des agents IA autonomes. A savoir des systèmes dotés de capacités de raisonnement et de prise de décision indépendante.

Ainsi, il souligne que le défi imminent et pressant concerne la gouvernance de ces agents aux capacités sans précédent. Il est donc nécessaire de développer ce qu’il appelle des “Constitutions IA“. C’est-à-dire des ensembles structurés de lois et de règles destinés à encadrer rigoureusement ces systèmes. Exactement de la même manière que les êtres humains sont régis par le droit positif et les normes sociales…

Deux risques majeurs émergent, analyse Kaddour. Le premier concerne l’implication cognitive profonde de l’usage massif de l’IA. Pour étaye ses dires, il évoque le phénomène bien documenté du Google Effect, processus par lequel le cerveau humain externalise progressivement sa fonction mémorielle vers Internet et les moteurs de recherche. Il craint que l’externalisation croissante de l’intelligence vers des systèmes conversationnels, comme ChatGPT, ne conduise à une diminution progressive des capacités cognitives humaines fondamentales, menant potentiellement à une perte dangereuse de contrôle du raisonnement critique…

Quant au second risque majeur, il concerne l’impact énergétique considérable de l’infrastructure de l’IA. Les centres de données nécessaires au fonctionnement des systèmes d’intelligence artificielle représentent déjà environ 1,5 % de la consommation électrique mondiale totale. Une proportion qui atteint même 5 % aux États-Unis, le pays hébergeant la plus forte concentration de ces infrastructures.

Pour pallier à cet impact énergétique préoccupant et croissant, Maledh Marrakchi et Ahmed Kaddour plaident avec conviction pour une rationalisation profonde de l’usage de l’IA. Il est absolument impératif, estiment-ils, de ne pas utiliser des modèles surpuissants pour des tâches relativement simples qui ne nécessitent pas une telle puissance de calcul…

La solution pragmatique et écologiquement responsable réside dans l’adoption généralisée de Small Language Models, des modèles linguistiques de petite taille. Lesquels sont considérablement moins gourmands en énergie tout en étant parfaitement ciblés et efficaces sur des domaines précis et délimités.

M. Kaddour plaide pour que l’humain investisse du temps et de la réflexion en amont pour développer méticuleusement l’architecture conceptuelle et le plan détaillé d’un projet. Et ce, afin d’optimiser véritablement l’utilisation des capacités de l’IA et de s’assurer fermement de ne pas mobiliser inutilement une machine trop puissante pour des tâches qui ne le justifient pas. L’IA doit impérativement rester un outil auxiliaire qui aide à résoudre des problèmes préalablement et clairement analysés par l’intelligence humaine.

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Tuninvest SICAR poursuit sa trajectoire positive

14. Oktober 2025 um 12:16

Tuninvest SICAR continue de consolider ses résultats financiers, affichant une progression marquée de ses revenus au troisième trimestre 2025, ainsi que sur les neuf premiers mois de l’année. Cette dynamique est principalement soutenue par la hausse des dividendes générés par les sociétés composant son portefeuille. Ceci est le reflet d’une stratégie d’investissement orientée vers la performance et la distribution de revenus réguliers.

Les chiffres publiés récemment sur le site de la BVMT confirment cette trajectoire positive. Bien que certaines positions du portefeuille puissent nécessiter des ajustements supplémentaires lors de l’arrêté des comptes audités annuels. Malgré ces résultats encourageants, Tuninvest SICAR continue de gérer plusieurs contentieux fiscaux, mêlant des dossiers anciens et récents.

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Plomb dans les peintures : l’OTIC presse les autorités d’agir face à un danger sanitaire 

14. Oktober 2025 um 09:58

Alors que la Semaine internationale de la prévention de l’intoxication au plomb se déroule du 19 au 25 octobre 2025, l’Organisation tunisienne de l’information du consommateur (OTIC) tire la sonnette d’alarme. L’association appelle à une mise en œuvre immédiate du décret encadrant la teneur en plomb dans les peintures. Un texte resté bloqué depuis plus de trois ans au ministère de l’Environnement.

Le plomb demeure un contaminant silencieux, particulièrement dangereux pour les enfants et les femmes enceintes. Présent dans certaines peintures encore commercialisées sur le marché tunisien, il continue d’exposer la population à des risques graves pour la santé. L’OTIC rappelle que la protection du consommateur face à ce type de substances toxiques relève d’une responsabilité nationale urgente.

Le projet de décret, préparé à l’issue de longues consultations avec les producteurs, fixe des seuils maximaux de plomb et de cadmium dans les peintures fabriquées, importées ou distribuées localement. Il impose également un étiquetage clair en langue arabe mentionnant la composition chimique et les taux de métaux lourds. Ce texte, selon l’organisation, permettrait d’harmoniser la réglementation tunisienne avec les standards internationaux en vigueur.

Les inquiétudes ne datent pas d’hier. Dès 2013, une initiative portée par la société civile avait révélé l’ampleur du problème. Ainsi, sur 30 échantillons de peintures domestiques analysés, seuls deux étaient exempts de plomb. Tandis que la majorité affichaient des concentrations supérieures à 170 000 parties par million. Un chiffre qui dépasse largement la limite de 90 parties par million fixée par les normes internationales.

Malgré la gravité de ces résultats, le décret n’a jamais été promulgué. L’OTIC attribue ce blocage aux pressions exercées par certains acteurs économiques du secteur. Une situation qui, selon l’organisation, retarde la mise en place de mesures essentielles pour la santé publique.

Face à cette inertie, l’OTIC en appelle directement au président de la République. Elle demande que le texte soit publié sans délai au Journal officiel et que son entrée en vigueur soit ramenée de douze à trois mois. L’organisation réclame en outre que tout pot de peinture contenant du plomb porte une étiquette explicite indiquant la proportion de substances toxiques. Et ce, afin de garantir aux consommateurs leur droit à l’information et à un environnement sain.

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