Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Gouvernance : Vers l’ancrage dans l’administration d’une culture du résultat

27. Juli 2025 um 10:30

Le ministère des finances a été fortement secoué, ces derniers temps. Et pour cause. Il a eu beaucoup de difficultés à faire passer au parlement, le projet de loi portant clôture du budget de l’Etat pour l’exercice 2021. Ce projet dont l’examen par le parlement a été reporté à maintes reprises, se proposait d’évaluer l’exécution du budget, de vérifier si les objectifs budgétaires fixés ont été atteints ou non et si les prévisions du budget correspondent ou non aux dépenses programmées et exécutées.

En principe, au plan procédural  tout projet de clôture de budget fait l’objet de deux examens, le premier par les institutions de contrôle de l’Etat (Cour des comptes) tandis que le second, il est effectué par le parlement.

D’après les données officielles, les recettes effectives du budget de l’État en 2021 ont atteint 37 983,3 millions de dinars. Quant aux dépenses réalisées, elles se sont élevées à 42 547,7 millions de dinars, enregistrant ainsi un déficit de 4 564,4 millions de dinars.

L’enjeu pour le contrôle de l’Etat et pour le parlement était donc de montrer les tenants et aboutissants de ce déficit. Le rapport de la Cour des comptes a relevé deux importantes contreperformances:

  • Un déficit structurel persistant dans les établissements publics,
  • Un écart important entre prévisions budgétaires et résultats réels, nécessitant une révision des hypothèses financières.

Au rayon des recommandations, la Cour des Comptes a suggéré une étude d’impact rigoureuse pour évaluer chaque projet de de loi de clôture du budget.

Des irrégularités à la pelle

Discutant le projet de loi, les députés ont relevé moult irrégularités pour la plupart procédurales.

Ils ont évoqué le dépassement des délais légaux afférents au renvoi du projet devant le parlement et la violation des dispositions des articles 68 et 72 de la loi organique du budget.

Les députés ont, en outre, relevé l’absence des états financiers approuvés par la Cour des comptes et la non-application des règles de la comptabilité publique et de la comptabilité analytique.

« L’examen du budget 2021 ne révèle pas qu’un déficit comptable, mais un déficit de gouvernance. »

 

Face à ces irrégularités, les députés ont mis l’accent sur la nécessité de se conformer au cadre législatif régissant les finances publiques, soulignant que l’examen des projets de clôture du budget de l’Etat est une occasion pour appréhender non seulement des questions d’ordre formel mais aussi des problèmes de fond liés à la transparence et à la gouvernance.

L’argumentaire du ministère des finances, pas toujours convaincant

Dans le cadre de la continuité de l’Etat, l’actuelle ministre des finances, Mechket Slama Khaldi qui n’était pas membre du gouvernement à l’époque a eu à défendre le projet de loi et à justifier les contreperformances précitées.

Concernant la question du retard, elle a évoqué les bouleversements politiques et économiques survenus en 2021, notamment  l’avènement de la pandémie du corona virus Covid-19 et ses conséquences désastreuses. Elle a fait, également, une mention spéciale pour les difficultés rencontrées en matière de digitalisation en Tunisie, déplorant un retard par rapport à certains pays moins avancés.

« La transparence budgétaire commence par le respect des délais et des normes comptables. »

 

Au rayon des enseignements à tirer, elle a assuré que son département s’efforce d’accélérer les délais de clôture des budgets grâce à la modernisation des normes comptables et à un travail collaboratif entre les différentes parties prenantes.

A ce sujet,  elle a appelé à une meilleure coordination et interconnexion entre les ministères ce qui permettrait, d’après elle, de limiter les dysfonctionnements.

Globalement, elle a indiqué que des efforts sont actuellement déployés pour corriger les anomalies et améliorer les services publics.

Fin de l’impunité des gestionnaires du budget

Abstraction faite des points de vue des uns et des autres, nous pensons que la polémique qu’a suscitée, au parlement, l’examen du projet de loi portant clôture du budget 2021 a té éminemment positive. Elle a eu pour grande mérite d’avoir attiré l’attention sur deux failles majeures : le peu d’intérêt accordé par l’administration profonde  à l’évaluation des budgets et l’impunité dont jouissaient les responsables en charge. Dorénavant, ces responsables doivent rendre des comptes.

« Cette polémique pourrait marquer le début d’une culture du résultat dans l’administration tunisienne. »

 

C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous interdire de considérer cette polémique comme le début d’une grande révolution, celle de l’ancrage dans l’administration profonde d’une culture du résultat. Cette même culture qui fait référence à une approche organisationnelle où l’accent est mis sur l’atteinte d’objectifs quantifiables et la performance, souvent avec une forte orientation vers les chiffres et les indicateurs de succès.

Abou SARRA

EN BREF

  • Le projet de loi portant clôture du budget 2021 a suscité un vif débat au Parlement tunisien.
  • Un déficit de 4 564,4 MD a été enregistré, avec de nombreuses irrégularités dénoncées.
  • La Cour des comptes pointe un déficit structurel des établissements publics et des écarts de prévision.
  • La ministre Mechket Slama Khaldi invoque les crises de 2021 et le retard numérique comme freins.
  • Cette crise révèle le manque de culture de résultat et d’évaluation au sein de l’administration.
  • Désormais, les gestionnaires publics sont appelés à rendre des comptes.

L’article Gouvernance : Vers l’ancrage dans l’administration d’une culture du résultat est apparu en premier sur WMC.

Tunisia Global Forum : la Tunisie vise l’émission d’un emprunt en devises sans le FMI, en 2026

Von: hechmi
23. Juli 2025 um 10:27

Banque mondialeLa BCT travaille activement, en collaboration avec un groupe de financiers tunisiens opérant à l’international à une probable émission en devises au courant de l’année 2026.

La Tunisie vibre du 15 juillet au 15 août au tempo du ‘’Diaspora Month’’ organisé par l’Atuge en partenariat avec WATT(World Alliance of Tunisian Talents). Et dans le cadre de cette initiative la journée du mardi 22, courant s’est tenue la deuxième édition du Tunisia Global Forum. La Diaspora était au cœur de tous les échanges. Un moment de Brain storming, de forte intensité. Et cette effervescence a débouché sur des résolutions pratiques.

Les Diaspora Bonds

C’est le gouverneur de la BCT qui a donné le la. La Diaspora, fait corps avec la collectivité nationale. Tout plaide, par conséquent, pour sa mise sur orbite financière en ligne avec le développement durable. L’objectif est d’intérêt national et la cause est noble! La BCT a présenté des leviers concrets pour faire participer les Tunisiens résidant à l’étranger. Le ‘’Diaspora Bond ‘’ serait un outil pratique et attractif.

C’est une façon vertueuse de canaliser davantage de transferts de la Diaspora tunisienne à destination de la place de Tunis. Faut-il rappeler que pour le moment ces transferts sont de taille. Ils représentent 30 % du stock de réserves de change du pays soit l’équivalent de 5,6 % du PIB. Convenons que c’est un effet en retour avantageux pour l’économie nationale du Brain Drain.

Ce mouvement nous dégarnit de nos compétences mais en revanche nous apporte une compensation financière en retour. D’une certaine façon, l’investissement dans l’éducation est in fine rémunérateur. Et ces flux de transferts seraient appelés à se développer, pour peu que l’on offre les vecteurs financiers appropriés, à l’instar de ce que font l’Inde ou l’Egypte et en respectant les meilleures pratiques internationale.

Les précieux concours de l’expertise tunisienne à l’étranger

Les concours de la Diaspora à l’économie tunisienne peuvent se faire également, via de l’expertise. Les talents Tunisiens à l’étranger comptent des individualités remarquables. Un certain nombre de talents tunisiens se trouvent à des postes de responsabilité de premier plan dans des secteurs clés.

Il en est ainsi du monde de la Finance. Le gouverneur a évoqué des contacts avec un groupe de quatre experts tunisiens lesquels occupent des postes décisionnels dans des structures financières de premier plan.

Ces contacts sont fructueux car ils focalisent entr’autres sujets d’intérêt sur la probable émission d’un souverain en devises sur le marché international de la dette. Le Gouverneur n’a donné aucune autre indication ni sur le montant ni sur la maturité de l’emprunt. Convenons que si l’opération finirait par se dénouer le pays aura gagné le pari de restaurer son crédit de solvabilité par ses propres moyens. Une gageure extrême !

Ali DRISS

EN BREF

  • La BCT prépare une émission souveraine en devises en 2026 avec l’appui de financiers tunisiens de la diaspora.
  • Ces transferts représentent déjà 30 % des réserves de change et 5,6 % du PIB.
  • Un « Diaspora Bond » est envisagé pour canaliser ces fonds vers l’économie nationale.
  • Des experts tunisiens occupant des postes clés à l’international sont sollicités pour accompagner ce projet.
  • Cette stratégie vise à restaurer la crédibilité financière de la Tunisie par des moyens internes et durables.

L’article Tunisia Global Forum : la Tunisie vise l’émission d’un emprunt en devises sans le FMI, en 2026 est apparu en premier sur WMC.

Fathi Ennouri, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie : La diaspora tunisienne, un atout stratégique pour l’investissement

Von: hechmi
22. Juli 2025 um 10:11

«La diaspora est un atout stratégique, un capital humain que nous souhaitons transformer en un actif financier durable, en orientant les transferts vers des investissements productifs», a déclaré Fathi Ennouri, gouverneur de la BCT, à l’ouverture du Forum annuel de l’ATUGE “Tunisia Global Forum”, placé sous le thème “Innover pour attirer. Investir pour transformer.”

Des transferts qui pèsent désormais dans l’économie nationale

Dans son discours, Fathi Ennouri a rappelé l’apport en devises de plus en plus important de la diaspora, passée de transferts modestes à un acteur stratégique du développement :

  • En 2024, les transferts ont atteint 6,5 % du PIB et 30 % des réserves en devises.
  • Plus de 50 % des Tunisiens résidant à l’étranger ont investi en Tunisie, pour un montant estimé à 2 milliards de dinars.

Des effets économiques positifs sur plusieurs fronts

Les TRE (Tunisiens Résidant à l’Étranger), précise le gouverneur, contribuent à:

  • Stimuler la consommation locale (1 800 TND par visite),
  • Réduire la pauvreté via l’effet redistributif,
  • Renforcer les recettes fiscales (2 % du total),
  • Dynamiser le secteur immobilier.

Un État engagé pour faciliter les démarches des TRE

L’État tunisien est fermement engagé dans la facilitation des formalités et procédures aux TRE, rappelle le gouverneur.

Cela passe par la modernisation des services, à travers le lancement imminent de la plateforme EXOP pour le dépôt et le suivi des requêtes en ligne, ainsi qu’une nouvelle version du site fiche-invest.bct.gov.tn dédiée aux investissements en devises.

Des produits financiers et mesures incitatives adaptés aux TRE

La BCT propose des produits financiers innovants tels que des Bonds pour financer des projets locaux mais aussi une épargne-retraite en devises.

Elle met également en place des mesures incitatives :

  • Taux de rémunération attractifs,
  • Liberté d’investir avec garantie de rapatriement des fonds,
  • Réduction des frais bancaires.

Communication proactive contre les fausses informations

Pour mettre fin aux fausses informations et rumeurs toxiques véhiculées sur les réseaux sociaux, la BCT a conçu une capsule vidéo explicative sur les avantages en matière de change et lancé des roadshows pour informer les TRE sur toutes les réglementations les concernant.

A.B.A

Indicateurs clés

  • 6,5 % du PIB en 2024 : part des transferts de la diaspora.
  • 30 % des réserves en devises issues des TRE.
  • 2 milliards de dinars investis par plus de 50 % des TRE.
  • 1 800 TND de consommation locale par visite des TRE.
  • 2 % des recettes fiscales provenant des TRE.

L’article Fathi Ennouri, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie : La diaspora tunisienne, un atout stratégique pour l’investissement est apparu en premier sur WMC.

BAD – Rapport pays 2025 : Une feuille de route pour relancer l’économie tunisienne

22. Juli 2025 um 09:25

Tunisie UEVéritable feuille de route pragmatique et réaliste, le rapport pays 2025, publié le 10 juillet courant par la Banque africaine de développement (BAD) sur la Tunisie, peut, au regard de la pertinence de son analyse et de ses recommandations, inspirer positivement le gouvernement de Sarra Zaafrani Zanzri pour relancer la croissance et le développement de l’économie du pays sur des bases plus solides et plus résilientes.

Ce rapport a pour mérite de reprendre, indirectement, à son compte des approches développementales diffusées actuellement à grande échelle dans le pays. Il s’agit principalement du compter sur soi, de la restructuration en cours des entreprises publiques, de la convergence institutionnelle, d’un meilleur ciblage de la subvention et d’une meilleure valorisation des richesses naturelles du pays (phosphate, tourisme, diaspora…).

« La Tunisie dispose d’un capital national diversifié mais sous-exploité. »

Un potentiel sous-exploité malgré un capital national diversifié

Concrètement, le rapport de la BAD, intitulé « Tirer le meilleur parti du capital de la Tunisie pour favoriser son développement », estime que la Tunisie dispose encore de leviers importants pour améliorer l’utilisation de son capital national, et ce, dans un contexte de croissance faible (prévisions de +1,9 % en 2025 et +2,3 % en 2026).

L’idée principale développée par le rapport est la suivante : la Tunisie dispose certes d’un capital national diversifié, mais son exploitation reste freinée par moult fragilités structurelles.

Les fragilités structurelles qui freinent le développement de la Tunisie

Au nombre de ces déficiences, le document cite cinq :

1️⃣ Des marges budgétaires limitées : En dépit d’une pression fiscale estimée en 2024 à 25 % et bien plus (34 % si on applique les critères de l’OCDE), ces marges sont freinées par deux facteurs : le coût élevé des subventions (20 milliards de dinars annuellement) et l’importance de la masse salariale. En 2024, cette masse est estimée à 13,5 % du PIB et à 39,6 % des dépenses totales du budget.

2️⃣ Une sous-exploitation des richesses naturelles : La mauvaise gestion et la mal gouvernance affectent des richesses minières et énergétiques confirmées, telles que les milliards de réserves de phosphate du gisement de Sra Ouertane (au nord-ouest de la Tunisie) et le fort potentiel des énergies renouvelables, qui ne représentent à ce jour que 4 à 5 % du mix énergétique.

3️⃣ Un environnement des affaires dégradé : Cette situation est particulièrement préjudiciable aux PME, ne permettant pas le développement d’un tissu industriel dynamique.

4️⃣ Un déséquilibre entre formation et besoins du marché : L’inadéquation entre les qualifications ouvrières disponibles et les besoins du marché expliquerait le taux élevé de chômage, notamment des diplômés du supérieur.

5️⃣ Un secteur financier peu inclusif : Le système bancaire en Tunisie reste limité et ne permet pas le financement de l’investissement privé (PME…), de l’innovation (startups…) et de l’entrepreneuriat.

Les réformes recommandées par la Banque africaine de développement

À court terme (2025-2026) : gouvernance, subventions et investissement

Le rapport recommande de renforcer la gouvernance du secteur extractif dès 2025 par une transparence accrue des contrats et des flux financiers, ce qui permettrait une meilleure valorisation des ressources naturelles et une redevabilité plus forte.

Le rapport plaide également pour un meilleur ciblage des subventions, à travers une approche technique rigoureuse, afin de réduire les dépenses sans fragiliser les populations vulnérables. Cette réforme budgétaire pourrait être engagée dès fin 2025.

« Un environnement des affaires dégradé pénalise gravement les PME. »

 

Concernant l’investissement, le rapport appelle à une meilleure convergence institutionnelle (le projet cher au président Kaïs Saïed). Des plateformes numériques comme Tunisia Trade Net (TTN), l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII) et l’Autorité tunisienne de l’investissement (TIA) devraient faire l’objet d’une interconnexion et d’une ergonomie plus efficientes, avec une modernisation à lancer dès 2025, en particulier pour les PME.

Dans le domaine de la santé, l’accès dans les zones défavorisées pourrait être amélioré via une cartographie numérique des besoins et une meilleure répartition des professionnels de santé, des actions envisageables dès 2026.

À moyen terme (2026-2028) : financement, diaspora, fiscalité et formation

Face à la difficulté d’accès aux marchés de capitaux, la BAD encourage la Tunisie à structurer davantage de projets rentables (« bancables ») en combinant financements publics, privés et concessionnels.

Des dispositifs comme la SOTUGAR devraient être étendus pour faciliter l’accès au crédit des PME, notamment celles engagées dans des projets écologiques ou innovants.

« Investir massivement dans les énergies renouvelables dès 2028 est crucial. »

 

La mise en place de bons d’investissements pour la diaspora tunisienne, visant à capter une part plus importante des transferts de fonds, pourrait voir le jour dès 2027.

La valorisation des actifs publics sous-utilisés, notamment fonciers, à travers des concessions encadrées, représenterait également une source supplémentaire de capital à lancer progressivement à partir de 2026.

Le rapport suggère également la mise en place d’un cadre institutionnel pour la création d’un fonds souverain vers 2027-2028, afin de stabiliser les revenus issus des ressources naturelles et financer des projets de développement à long terme.

Toujours à moyen terme, le rapport met l’accent sur les chaînes de valeur, la formation et la fiscalité (2026-2028). L’intégration des PME tunisiennes dans les chaînes de valeur nationales et régionales doit être renforcée par des mécanismes de labellisation, garanties financières et accompagnement technique à partir de 2026.

« Mieux cibler les subventions permettrait de réduire les dépenses sans fragiliser les plus vulnérables. »

 

Les programmes de formation technique doivent être alignés, dès 2027, avec les besoins des secteurs porteurs, en partenariat avec le secteur privé.

Concernant la fiscalité, un élargissement de l’assiette fiscale est recommandé via une mise à jour du cadastre, l’automatisation des contrôles fiscaux et une stratégie de formalisation de l’économie informelle, avec un démarrage estimé entre 2026 et 2028.

À long terme (2028 et au-delà) : transition énergétique et réforme de l’État

Pour transformer durablement l’économie tunisienne, le rapport encourage le pays à investir massivement dans les énergies renouvelables dès 2028, notamment dans le solaire et l’hydrogène vert, qui représentent des opportunités stratégiques à fort potentiel de croissance.

Simultanément, la modernisation du système éducatif devra se poursuivre au-delà de 2028, avec un accent sur les disciplines STIM (Sciences, technologie, ingénierie, mathématiques) et l’orientation professionnelle.

Enfin, une réforme progressive de la masse salariale de la fonction publique et l’institutionnalisation de l’évaluation systématique des dépenses publiques sont indispensables pour améliorer la soutenabilité budgétaire et l’efficacité des politiques publiques sur le long terme.

Abou SARRA

Indicateurs clés

  • 20 milliards de dinars : montant annuel des subventions en 2024.
  • 13,5 % du PIB : part de la masse salariale publique en 2024.
  • 4 à 5 % : part des énergies renouvelables dans le mix énergétique actuel.
  • +1,9 % en 2025 et +2,3 % en 2026 : prévisions de croissance du PIB.
  • 2028 : début conseillé pour investir massivement dans le solaire et l’hydrogène vert.

L’article BAD – Rapport pays 2025 : Une feuille de route pour relancer l’économie tunisienne est apparu en premier sur WMC.

QNB – Revue Economique : Quelles perspectives après la forte dépréciation du dollar américain ?

Von: hechmi
21. Juli 2025 um 19:44

Il n’existe pas de marché comparable à celui des changes (Forex). Avec plus de 7 500 milliards de dollars échangés chaque jour, il constitue de loin la plus grande et la plus liquide des classes d’actifs financiers au monde. Contrairement aux marchés actions ou obligataires, le Forex fonctionne 24 heures sur 24, cinq jours par semaine, et les principales paires de devises y sont négociées sur tous les continents. De plus, le marché des changes agit comme un baromètre en temps réel des dynamiques macroéconomiques mondiales, reflétant instantanément les flux de capitaux, le climat de risque, les attentes en matière de taux d’intérêt ou encore les développements géopolitiques.

Les variations des grandes paires de devises constituent un indicateur rapide et global des repositionnements des investisseurs, en réponse tant aux tendances cycliques qu’aux évolutions structurelles de l’économie mondiale. Dans ce contexte, la récente faiblesse du dollar américain a pris de nombreux acteurs du marché au dépourvu, car elle contredit le consensus précédent d’un « dollar fort », soutenu par l’idée d’une exceptionnelle résilience économique des États-Unis et par les effets escomptés de la politique de Donald Trump version 2.0. En réalité, après avoir culminé début janvier 2025, porté par l’optimisme suscité par l’arrivée d’une administration américaine perçue comme favorable aux marchés, l’indice du dollar (DXY) a chuté de 12 %.

QNB ECOUn effondrement historique

La forte dépréciation de l’indice DXY constitue le pire début d’année pour la devise américaine depuis 1973, année où le président Richard Nixon avait orchestré le détachement du dollar de l’étalon-or et provoqué une dévaluation significative. Cette récente dépréciation a été généralisée, touchant l’ensemble des principales devises incluses dans le panier DXY, à savoir : l’euro (EUR), le yen japonais (JPY), la livre sterling (GBP), le dollar canadien (CAD), la couronne suédoise (SEK) et le franc suisse (CHF).

QNB ECOUne défiance alimentée par les incertitudes américaines

Ce mouvement majeur trouve son origine dans la montée de l’incertitude entourant la politique économique des États-Unis. Celle-ci est nourrie par des arbitrages fiscaux et commerciaux confus, qui ont pesé sur le moral des investisseurs et conduit à une révision à la baisse des perspectives de croissance américaine. À cela s’ajoutent des interrogations de plus long terme sur la gouvernance, l’État de droit et le futur rôle des États-Unis en tant que valeur refuge pour les capitaux étrangers.

Face à une telle dépréciation, une question se pose naturellement : qu’attendre désormais du dollar ? Cette baisse a-t-elle été trop loin ? Quelles perspectives envisager à moyen et long terme ?

Des facteurs structurels orientent vers une poursuite de la baisse

À notre sens, même si l’ampleur de ce mouvement et la position très déséquilibrée des investisseurs pourraient justifier un rebond technique du dollar à court terme, les conditions actuelles semblent réunies pour une poursuite de la dépréciation à moyen et long terme. Trois arguments principaux étayent cette analyse :

La fin de l’exception américaine en matière de croissance
L’écart de croissance entre les États-Unis et les autres grandes économies avancées devrait se réduire sensiblement dans les prochaines années, atténuant ainsi l’idée d’un « exceptionnalisme » américain. Jusqu’ici, une forte immigration nette et une politique budgétaire plus accommodante ont soutenu la performance des États-Unis. Or, de nouvelles politiques migratoires et des marges budgétaires désormais limitées pointent vers un ralentissement à venir. À l’inverse, certaines grandes économies de la zone euro, comme l’Allemagne, devraient adopter des politiques plus expansionnistes, avec des investissements accrus dans la défense et les infrastructures. Résultat : l’écart de croissance du PIB entre les États-Unis et la zone euro, qui atteignait en moyenne 220 points de base par an ces dernières années, devrait se resserrer à 70 points de base sur la période 2025-2027. Cela devrait soutenir l’euro face au dollar et accentuer la baisse du DXY, l’euro représentant 57,6 % de cet indice.

Un dollar toujours surévalué
L’évaluation actuelle du dollar montre que la devise reste surévaluée et doit s’ajuster. Un moyen courant d’évaluer la « juste valeur » d’une monnaie consiste à analyser les taux de change effectifs réels (REER), pondérés par les échanges commerciaux et corrigés de l’inflation, et à les comparer à leurs moyennes de long terme. Cette méthode est plus robuste que les taux de change traditionnels car elle intègre l’évolution des échanges entre pays ainsi que les déséquilibres économiques via l’inflation et les écarts d’inflation. L’analyse du REER en mai 2025 indique que le dollar reste la devise la plus surévaluée parmi les économies avancées, à hauteur de 17 % au-dessus de sa valeur théorique. On peut donc s’attendre à ce qu’il s’ajuste vers un niveau plus juste à moyen terme.

Le rééquilibrage des flux financiers mondiaux
Enfin, les positions financières transfrontalières suggèrent qu’un rééquilibrage structurel des allocations mondiales de capitaux pourrait entraîner d’importantes sorties de capitaux des États-Unis. Le pays est actuellement un débiteur net majeur vis-à-vis du reste du monde, avec une position nette d’investissement international (NIIP) négative de 24 600 milliards de dollars. Cette situation s’est fortement dégradée, passant d’environ -9 % du PIB au début de la crise financière mondiale à -88 % fin 2024. Cela montre que les États-Unis concentrent une part disproportionnée des déséquilibres économiques mondiaux. Ce niveau d’exposition croisée commence à devenir inconfortable tant pour les créanciers que pour les débiteurs, ce qui nécessitera des ajustements significatifs. Ces derniers devraient se traduire par des sorties de capitaux étalées sur plusieurs années, exerçant une pression baissière supplémentaire sur le dollar.

Une tendance qui pourrait s’inscrire dans la durée

En résumé, l’année 2025 a déjà vu la plus forte dépréciation du dollar depuis un demi-siècle. Mais à moyen et long terme, plusieurs facteurs continuent de plaider en faveur d’une poursuite de ce mouvement : la réduction de l’écart de performance économique des États-Unis, la surévaluation persistante du dollar et l’accumulation massive d’actifs étrangers sur le sol américain. Un ajustement ordonné des devises exigerait sans doute une coopération macroéconomique mondiale renforcée.

Version originale en Anglais

Télécharger (PDF, 706KB)

L’article QNB – Revue Economique : Quelles perspectives après la forte dépréciation du dollar américain ? est apparu en premier sur WMC.

❌
❌