❌

Normale Ansicht

Es gibt neue verfĂŒgbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Heute — 07. Juni 2025Haupt-Feeds

Quels leviers pour sortir la Tunisie de la stagnation économique chronique ?

07. Juni 2025 um 08:50

Tunisie Economie reformesLe service Ă©conomique de l’ambassade de France en Tunisie publie chaque annĂ©e une note de conjoncture dans la laquelle il analyse les diffĂ©rents indicateurs de l’économie tunisienne : croissance, balance des paiements, IDE, endettement, finances publiques, instabilitĂ© politique, risque sociaux 


De par sa qualitĂ© informative et analytique, la note, truffĂ©e de chiffres actualisĂ©s, constitue, du moins de notre point de vue, une feuille de route incontournable pour les analystes et investisseurs qui s’intĂ©ressent au site Tunisie. Pour information, en voici de larges extraits :

OĂč en est l’économie tunisienne ?

« FragilisĂ© par les chocs successifs survenus depuis la crise internationale de 2009 puis la rĂ©volution de 2011, le modĂšle de croissance tunisien sous-performe en comparaison rĂ©gionale, avec un PIB rĂ©el qui retrouve tout juste en 2025 son niveau d’avant Covid, malgrĂ© les atouts comparatifs du pays, comme sa forte intĂ©gration aux chaĂźnes de valeur europĂ©ennes ». C’est en ces termes que la note de conjoncture situe Ă©value l’évolution de l’économie ces 16 derniĂšres annĂ©es.

« En 2025, la Tunisie retrouve Ă  peine son niveau de PIB d’avant Covid, rĂ©vĂ©lant une croissance sous-performante et une incapacitĂ© Ă  rebondir comme ses voisins mĂ©diterranĂ©ens. »

 

« La dĂ©tĂ©rioration des Ă©quilibres macroĂ©conomiques (dĂ©ficits jumeaux et endettement public) pendant la derniĂšre dĂ©cennie a accentuĂ© les vulnĂ©rabilitĂ©s financiĂšres et monĂ©taires et risques de tensions sociales, au dĂ©triment de l’attractivitĂ© des capitaux Ă©trangers et de l’investissement. Le redressement du risque-pays et le retour de la confiance supposent une stratĂ©gie de rĂ©formes structurelles ambitieuse Â», lit-t-on dans le document.

Par l’effet des crises, la croissance n’a cessĂ© de reculer

Traitant de la croissance en Tunisie depuis une quinzaine d’annĂ©es, la note estime que « la croissance a Ă©tĂ© durablement affectĂ©e par les crises successives depuis 15 ans. Entre le dĂ©but des annĂ©es 2000 et la crise financiĂšre internationale de 2008-2009, une croissance moyenne de 4,5%/an a fait de la Tunisie l’une des Ă©conomies les plus dĂ©veloppĂ©es du continent.

L’instabilitĂ© politique aprĂšs la rĂ©volution de 2011, puis une succession de chocs externes (terrorisme, crise Covid, crise Ă©nergĂ©tique), ont contribuĂ© Ă  un ralentissement durable de la croissance (1 Ă  2%/an), alimentĂ© par le recul de l’investissement et de la productivitĂ©, et affaibli le revenu par habitant (de 4310 $/an en 2014 Ă  3840 $/an en 2023). AprĂšs une contraction de 9% provoquĂ©e par la crise Covid en 2020, l’économie n’a pas rebondi autant que les autres pays de la rĂ©gion.

« Le risque-pays dĂ©gradĂ©, l’incertitude politique et l’absence de vision Ă  long terme minent la confiance des investisseurs, maintenant l’économie tunisienne dans une stagnation chronique. »

 

En 2024, la croissance a atteint +1,4%, permettant tout juste de retrouver le niveau d’activitĂ© d’avant Covid. En 2025, la croissance resterait inchangĂ©e Ă  +1,4% (FMI). Le risque-pays dĂ©gradĂ© et la visibilitĂ© incertaine Ă  long terme pour les investisseurs, entretiennent l’atonie de la croissance. Par ailleurs, la croissance tunisienne est particuliĂšrement exposĂ©e Ă  la cyclicitĂ© des secteurs agricole (9% du PIB) et touristique (5% du PIB, et 10% avec les retombĂ©es indirectes), ainsi qu’à la conjoncture europĂ©enne dont dĂ©pend le secteur exportateur (70% des exportations).

Dans cette conjoncture difficile, la situation sociale reste fragile. Le chĂŽmage demeure Ă  un niveau Ă©levĂ© (16% au T3 2024, aprĂšs un pic Ă  18,4% en 2021 ; 40,5% chez les jeunes de moins de 25 ans), ce qui entretient le travail informel et une pression baissiĂšre sur les salaires et le pouvoir d’achat, rognĂ© par l’inflation Ă©levĂ©e que les hausses de salaires n’ont pas compensĂ© entiĂšrement (baisse d’environ 7% du salaire rĂ©el moyen dans le secteur privĂ© entre 2019 et 2024) Â».

Une balance de paiements sous forte pression

Au rayon des transactions financiĂšres, la note de conjoncture relĂšve globalement   une attĂ©nuation conjoncturelle des pressions sur la balance des paiements et sur la dette externe. On y lit : « Structurellement dĂ©ficitaire, le solde courant de la balance des paiements subit la volatilitĂ© des balances Ă©nergĂ©tiques et alimentaires ainsi que des recettes touristiques. AprĂšs s’ĂȘtre creusĂ© jusqu’à 9% du PIB en 2022, le dĂ©ficit courant s’est ensuite nettement rĂ©duit (2,3% du PIB en 2023, puis 1,7% en 2024) grĂące Ă  la reprise du tourisme et la stabilisation du dĂ©ficit des biens (11,4% du PIB en 2023, puis 11,7% en 2024) sous un effet prix favorable et les efforts de contrĂŽle des importations par l’Etat.

« Avec plus de 40 % de chĂŽmage chez les jeunes, la Tunisie affronte une vĂ©ritable bombe sociale : talents en exil, prĂ©caritĂ© de l’emploi et montĂ©e du travail informel deviennent la norme. »

 

Concernant le compte financier de la balance des paiements, la rĂ©silience des IDE entrants (0,9 Md€ en 2024 soit 2% du PIB) a rĂ©duit le besoin d’emprunts externes nĂ©cessaires pour stabiliser le niveau des rĂ©serves de change, qui atteignait 104 jours d’importations Ă  fin janvier 2025.

En l’absence d’échĂ©ances majeures de remboursement de dette externe avant juillet 2026, les risques de crise de balance des paiements s’attĂ©nuent alors que l’Etat privilĂ©gie dĂ©sormais les prĂȘteurs domestiques en monnaie locale, plutĂŽt que les bailleurs externes en devises Â».

Chiffres clés

1,4 % — Croissance prĂ©vue en 2025, inchangĂ©e par rapport Ă  2024
81 % — Niveau de la dette publique tunisienne en pourcentage du PIB en 2024
40,5 % — Taux de chîmage chez les jeunes de moins de 25 ans
28 Md TND — Besoin de financement de l’État tunisien en 2025
104 jours — RĂ©serves de change Ă©quivalentes Ă  104 jours d’importations en janvier 2025.

 

La soutenabilité incertaine des finances publiques inquiÚte les bailleurs de fonds

Autre indicateur analysĂ© par la note de conjoncture : la soutenabilitĂ© des finances publiques . La note devait relever, Ă  ce sujet,  que « malgrĂ© les efforts de consolidation budgĂ©taire, la soutenabilitĂ© des finances publiques suscite toujours l’inquiĂ©tude de certains prĂȘteurs ».

Et la note d’ajouter : Â« Face Ă  la soutenabilitĂ© incertaine de la dette publique, passĂ©e de 45% du PIB en 2013 Ă  81% du PIB en 2024, et un service de la dette atteignant 14% du PIB en 2024, les autoritĂ©s prĂ©voient une consolidation budgĂ©taire pluriannuelle graduelle visant Ă  rĂ©duire le dĂ©ficit public primaire (-2,2% du PIB en 2024).

« PassĂ©e de 45 % Ă  81 % du PIB en dix ans, la dette publique tunisienne atteint un seuil critique, contraignant l’État Ă  s’endetter massivement sur le marchĂ© intĂ©rieur. »

 

Le dĂ©ficit public (dons inclus) atteindrait 5,3% du PIB en 2025 (aprĂšs 6,3% en 2024) grĂące Ă  une stabilisation des dĂ©penses et une lĂ©gĂšre hausse des recettes fiscales (rĂ©formes de l’IRPP et IS).

Les subventions sur les produits de base et l’énergie reprĂ©sentent une charge Ă©levĂ©e (11,6 Md TND en 2025 soit 6,3% du PIB, contre 4,6% en 2021). La dĂ©gradation de la situation financiĂšre de certaines entreprises publiques reprĂ©sente aussi un risque pour les finances publiques.

Avec la dĂ©gradation du risque souverain et la hausse de ses besoins de financement, l’Etat se tourne davantage vers les prĂȘteurs internes. AprĂšs une brusque hausse Ă  partir de 2020 (passant de 10 Ă  20 Md TND/an), les besoins d’emprunt de l’Etat atteignent 28 Md TND en 2025 (soit 15% PIB, aprĂšs 28,2 Md TND en 2024). La stratĂ©gie d’endettement de l’Etat s’appuie dĂ©sormais davantage sur les ressources internes : Ă©missions de dette souscrites par les banques domestiques, emprunts nationaux, mais aussi emprunt auprĂšs de la BCT.

« La dĂ©pendance croissante des banques tunisiennes au financement de l’État fragilise le systĂšme financier national, tout en alimentant une inflation difficile Ă  contenir. »

 

Le service de la dette restera stable en 2025 (24,7 Md TND soit 13,3% du PIB), mais portera davantage sur la dette interne que sur la dette externe dont le service diminuera (de 3,7 Md € en 2024 Ă  3,1 Md€). Cette dynamique d’endettement entraĂźne une exposition croissante du secteur bancaire sur le secteur public (21% des actifs bancaires, contre 12% en 2018), ainsi qu’une crĂ©ation monĂ©taire qui pourrait entretenir l’inflation, que la BCT tente de combattre en conservant une politique monĂ©taire restrictive ».

EN BREF

  • La Tunisie connaĂźt une croissance faible et peu inclusive, freinĂ©e par 15 ans de chocs successifs.
  • Le PIB rĂ©el de 2025 retrouve Ă  peine son niveau d’avant Covid.
  • Le chĂŽmage des jeunes et l’inflation creusent les inĂ©galitĂ©s sociales.
  • La dette publique atteint un niveau critique (81 % du PIB), avec une charge d’intĂ©rĂȘts prĂ©occupante.
  • L’État se finance de plus en plus sur le marchĂ© intĂ©rieur, exposant les banques au risque souverain.
  • Le redressement passe par des rĂ©formes ambitieuses et une meilleure gouvernance budgĂ©taire.

 

L’article Quels leviers pour sortir la Tunisie de la stagnation Ă©conomique chronique ? est apparu en premier sur WMC.

Ältere BeitrĂ€geHaupt-Feeds

Budget de l’Etat 2025 : Deux bonnes nouvelles, le dinar s’apprĂ©cie et le prix de pĂ©trole baisse

03. Juni 2025 um 09:40

Le budget de l’État tunisien pour 2025 s’annonce sous de meilleurs auspices. Deux facteurs clĂ©s, l’apprĂ©ciation du dinar tunisien et la baisse du prix du pĂ©trole, devraient avoir des rĂ©percussions positives significatives sur les finances publiques et l’économie du pays.

Appréciation du dinar tunisien : Un coup de pouce pour la dette

Selon les indicateurs monĂ©taires et financiers publiĂ©s le 28 mai 2025 par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), le dinar tunisien a affichĂ© une apprĂ©ciation notable. Face au dollar amĂ©ricain, le dinar s’est renforcĂ© de 4,14 %, le billet vert s’établissant Ă  2,98 dinars contre 3,11 dinars un an auparavant. De mĂȘme, le dinar a gagnĂ© 0,52 % face Ă  l’euro, la monnaie europĂ©enne s’échangeant Ă  3,36 dinars contre 3,39 dinars Ă  la mĂȘme date en 2024.

“L’apprĂ©ciation du dinar aura des rĂ©percussions positives sur le remboursement du service de la dette.”

 

Ces fluctuations, selon la BCT, tĂ©moignent d’une certaine stabilitĂ© des Ă©quilibres du secteur extĂ©rieur. Bien que les rĂ©serves en devises aient connu une lĂ©gĂšre baisse conjoncturelle, s’élevant Ă  22,7 milliards de dinars (Ă©quivalent Ă  98 jours d’importation) contre 22,6 milliards de dinars (103 jours d’importation) fin mai 2024, l’apprĂ©ciation du dinar est une excellente nouvelle. Elle devrait, de toute Ă©vidence, allĂ©ger le fardeau du remboursement du service de la dette, estimĂ© Ă  7 milliards de dinars au 20 mai 2025, nĂ©cessitant ainsi moins de devises.

Baisse du prix du pĂ©trole : Une bouffĂ©e d’oxygĂšne budgĂ©taire

ParallĂšlement, le marchĂ© pĂ©trolier apporte Ă©galement de bonnes nouvelles. Le prix du baril de pĂ©trole a enregistrĂ© une tendance baissiĂšre continue. Entre le 27 et le 28 mai 2025, le pĂ©trole brut WTI a fluctuĂ© entre 62,33 $ et 60,83 $, tandis que le Brent s’est situĂ© entre 65,25 $ et 64,11 $. Le prix quotidien du panier de l’OPEP s’est Ă©tabli Ă  63,78 $ le baril le 28 mai 2025. Ces chiffres sont infĂ©rieurs au prix de 77,4 dollars sur lequel le budget de l’État 2025 a Ă©tĂ© calculĂ©.

Impact économique de la baisse du baril

Cette tendance baissiÚre du prix du pétrole devrait, selon les économistes, alléger significativement les tensions sur les finances publiques et générer des gains de plusieurs milliards de dinars. Ce surplus budgétaire aurait normalement servi à financer en devises les importations de produits énergétiques.

“La baisse du prix du baril de pĂ©trole va allĂ©ger, de maniĂšre significative, les tensions sur les finances publiques.”

 

L’économiste et universitaire Ridha Chkoundali souligne deux avantages majeurs de cette situation. Le premier est l’allĂ©gement de la pression sur les finances publiques. Ce surplus budgĂ©taire inattendu renforcera les rĂ©serves en devises du pays et stabilisera le dinar face aux monnaies Ă©trangĂšres. Chkoundali compare cette situation Ă  un “don extĂ©rieur” pour la Tunisie.

Le second avantage concerne les effets positifs sur l’économie rĂ©elle. Le maintien des prix de l’énergie Ă  un niveau bas limiterait les pressions inflationnistes, favorisant ainsi une baisse du taux directeur de la Banque centrale. Une rĂ©duction des taux d’intĂ©rĂȘt, comme le prĂ©cise Chkoundali, encouragerait l’investissement et soutiendrait la crĂ©ation de richesses.

EN BREF

  • Le budget de l’État tunisien 2025 bĂ©nĂ©ficie de deux facteurs favorables.
  • Le dinar tunisien s’est apprĂ©ciĂ© face au dollar (4,14%) et Ă  l’euro (0,52%) fin mai 2025.
  • Cette apprĂ©ciation allĂšge le coĂ»t du service de la dette, estimĂ© Ă  7 milliards de dinars.
  • Le prix du pĂ©trole est en baisse (63,78$ le baril OPEP), bien en dessous des prĂ©visions budgĂ©taires.
  • Cette tendance rĂ©duit la pression sur les finances publiques, libĂ©rant des milliards de dinars.
  • Elle pourrait Ă©galement freiner l’inflation et favoriser la baisse des taux d’intĂ©rĂȘt, stimulant l’investissement.

L’article Budget de l’Etat 2025 : Deux bonnes nouvelles, le dinar s’apprĂ©cie et le prix de pĂ©trole baisse est apparu en premier sur WMC.

Tabac en Tunisie : comment briser la chaĂźne ?

Von: hechmi
01. Juni 2025 um 21:26

TabacÀ l’occasion de la JournĂ©e mondiale sans tabac, la plateforme Med.tn a organisĂ© une table ronde pour « distinguer le vrai du faux » autour des alternatives aux cigarettes. AnimĂ©e par Malek Aouni, cette rencontre a rĂ©uni le cardiologue Dr Dhaker Lahidheb et le psychologue Dr Anas Laouini, spĂ©cialiste des thĂ©rapies comportementales, face Ă  un public de journalistes et de professionnels de la santĂ©.

La Tunisie affiche l’un des taux de tabagisme les plus Ă©levĂ©s d’Afrique et de la rĂ©gion MĂ©diterranĂ©e orientale. En 2023, prĂšs d’un homme adulte sur deux (49,8 %) Ă©tait fumeur, un chiffre stable depuis 2018. Chez les femmes, la prĂ©valence progresse doucement (1,9 %), tandis que la situation devient alarmante chez les jeunes : 11,9 % des 13-15 ans fument dĂ©jĂ , certains dĂšs 7 ans, et 17 % utilisent la cigarette Ă©lectronique.

« La vape ne doit pas devenir une porte d’entrĂ©e pour les jeunes. » – Dr Anas Laouini

 

Des freins persistants Ă  la lutte anti-tabac

Trois facteurs principaux freinent les efforts en matiÚre de prévention :

  • L’absence de campagnes percutantes depuis 2009.
  • Le non-respect de la lĂ©gislation interdisant de fumer dans les lieux publics.
  • La banalisation du tabac dans la sociĂ©tĂ©, accentuĂ©e par les mĂ©dias, les rĂ©seaux sociaux et l’inaction des figures publiques.

Dr Anas Laouini regrette que « les campagnes actuelles manquent d’empathie et n’offrent pas d’alternatives aux fumeurs ». Il plaide pour une prĂ©vention dĂšs l’enfance, notamment Ă  l’école, via des actions Ă©ducatives continues.

Une dépendance multifacette

Le tabac gĂ©nĂšre une dĂ©pendance comportementale, cognitive et Ă©motionnelle. Les thĂ©rapies cognitivo-comportementales (TCC) sont jugĂ©es particuliĂšrement efficaces, surtout face aux dĂ©clencheurs sociaux (cafĂ©s, fĂȘtes
).

« Le mimĂ©tisme est un facteur clĂ© chez les jeunes », rappelle Dr Laouini. Le marketing ciblĂ© (arĂŽmes, bonbons) renforce ce phĂ©nomĂšne, tout comme le rĂŽle de l’environnement familial.

« Les campagnes actuelles manquent d’empathie et d’alternatives. » – Dr Anas Laouini

 

Alternatives : une voie Ă  encadrer

Dr Dhaker Lahidheb affirme que le tabac chauffĂ© rĂ©duit jusqu’à 90 % les substances toxiques par rapport Ă  une cigarette classique. « Il peut constituer un outil de transition, mais pas une solution miracle », prĂ©cise-t-il. De nombreux pays intĂšgrent aujourd’hui la cigarette Ă©lectronique dans leurs politiques de rĂ©duction des risques.

Dr Laouini insiste cependant sur la vigilance : « La vape ne doit pas devenir une porte d’entrĂ©e vers le tabac chez les jeunes. Elle doit rester un outil rĂ©servĂ© aux adultes dans un cadre de sevrage accompagnĂ©. »

« Le mimĂ©tisme est Ă  l’origine d’un tiers des premiĂšres cigarettes chez les jeunes. »

Une responsabilité collective

Le sevrage doit ĂȘtre personnalisĂ©, non culpabilisant, associant soutien psychologique, substituts nicotiniques, groupes de parole, et valorisation de chaque tentative. La lutte contre le tabagisme en Tunisie appelle une mobilisation globale : parents, enseignants, mĂ©decins, mĂ©dias et politiques.

« L’avenir dĂ©pend d’une Ă©ducation durable, de politiques courageuses et d’une mobilisation collective », conclut Dr Lahidheb.

Chiffres clés

  • 49,8 % — des hommes adultes tunisiens fument (2023).
  • 17 % — des mineurs utilisent la cigarette Ă©lectronique.
  • 1 adolescent sur 3 — commence Ă  fumer par mimĂ©tisme.
  • 58,9 % — de tabagisme chez les 35-39 ans en 2023.
  • 2009 — derniĂšre grande campagne nationale anti-tabac.

L’article Tabac en Tunisie : comment briser la chaüne ? est apparu en premier sur WMC.

Étude IACE : Moins de dette, plus d’inĂ©galitĂ©s ? Les effets manifestes de la rĂ©forme des chĂšques

31. Mai 2025 um 09:28

ChequeNous l’avons dit et redit, lorsque l’on dĂ©cide d’engager des rĂ©formes, il faut auparavant rĂ©aliser des Ă©tudes d’impact et mettre en place des solutions de substitution. II est malheureux que les voix appelant Ă  pareilles approches soient au mieux ignorĂ©es, au pire mĂ©prisĂ©es, ceci aux dĂ©pens d’une Ă©conomie nationale oĂč, chiffres Ă  l’appui, le cash prend le dessus sur toutes sortes de transactions, la consommation, seul moteur de croissance, Ă  ce jour, s’essouffle et le pouvoir d’achat de la classe moyenne recule.

Mieux encore (sic) “chuuut”, il ne faut surtout pas le dire : la seule Ă©conomie qui prospĂšre dans notre pays est la parallĂšle dans toutes ses dimensions avec une expansion des produits de la contrebande ayant pignon sur rue et apparemment ne suscitant aucune inquiĂ©tude chez les dĂ©cideurs politiques et Ă©conomiques.

Ceci dans un contexte socioĂ©conomique oĂč la nouvelle loi sur les chĂšques a bouleversĂ© les habitudes de paiement. En tĂ©moigne la derniĂšre Ă©tude de l’IACE, qui rĂ©vĂšle un changement brutal des pratiques de consommation.

Le recours aux espĂšces explose

Le recours aux espĂšces explose et les classes moyennes semblent particuliĂšrement affectĂ©es, alimentant les craintes d’une exclusion financiĂšre. On voulait en finir avec le chĂšque Ă  crĂ©dit et c’est le pouvoir d’achat des mĂ©nages qu’on sanctionne depuis le 2 fĂ©vrier 2025, date Ă  laquelle, on n’use plus du chĂšque comme moyen de paiement diffĂ©rĂ©.

La pratique, largement rĂ©pandue dans le commerce tunisien, permettait aux consommateurs d’acheter Ă  crĂ©dit, souvent sans passer par le systĂšme bancaire formel.

“Le chĂšque offrait une bouffĂ©e d’oxygĂšne. Sa disparition Ă©touffe la classe moyenne.”

 

L’État a cru bon  d’assainir les transactions et rĂ©duire les effets inflationnistes de cette forme de crĂ©dit informel oĂč les dĂ©passements ne surpassaient, pourtant pas, le 1,4%, il aurait mieux fallu de mettre en place des gardes fous lĂ©gaux plus sĂ©vĂšres contre l’économie informelle ce qui aurait Ɠuvrer pour crĂ©er plus d’emplois et remplir les caisses de l’Etat.

Mais non, le changement brutal de la loi est en train d’enfoncer encore plus des classes socioprofessionnelles auxquelles les chĂšques offraient des bouffĂ©es d’oxygĂšnes financiĂšres leur permettant d’acheter Ă  termes ce qu’elles ne pouvaient pas payer au comptant.

Le retour en force du cash

Et comme les chiffres, en principe, ne trompent pas, pour mesurer l’impact de la rĂ©forme, l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) a menĂ© une enquĂȘte auprĂšs de 1100 utilisateurs rĂ©guliers de chĂšques. Les rĂ©sultats, publiĂ©s, mettent en lumiĂšre un bouleversement rapide et socialement contrastĂ©.

La réforme a profondément modifié les modes de paiement. Le chÚque, dans sa nouvelle version, est peu utilisé (7 %). En revanche, les espÚces redeviennent le mode dominant, avec 47 % des répondants déclarant les privilégier désormais, suivis des virements et des lettres de change (16 % chacun).

“47 % des utilisateurs privilĂ©gient dĂ©sormais le cash, rĂ©vĂ©lant un recul de la bancarisation.”

 

Ce retour au cash, malgré les efforts pour promouvoir des instruments modernes, illustre à la fois la réticence au changement, mais aussi les limites actuelles du systÚme financier tunisien : infrastructures incomplÚtes, méconnaissance des outils numériques, défiance vis-à-vis du systÚme bancaire.

DifficultĂ©s d’adaptation et consommation freinĂ©e

L’étude montre Ă©galement que prĂšs de la moitiĂ© des usagers (47 %) ont rencontrĂ© des difficultĂ©s de paiement depuis la mise en Ɠuvre de la rĂ©forme. Surtout, 29 % ont renoncĂ© ou reportĂ© un achat, dans la majoritĂ© des cas des dĂ©penses supĂ©rieures Ă  1500 dinars.

Les secteurs concernĂ©s ? L’électromĂ©nager, l’ameublement, les soins mĂ©dicaux ou encore le voyage. La population la plus touchĂ©e reste celle des classes moyennes : 88 % des rĂ©pondants ayant un revenu entre 1000 et 3000 dinars ont vu leurs capacitĂ©s d’achat restreintes. Le chĂšque agissait comme un levier d’accĂšs Ă  des biens de consommation, dĂ©sormais coupĂ© sans solution de remplacement pour beaucoup.

 Un impact Ă©conomique perceptible

La baisse de la consommation est prouvĂ©e par les Statistiques. Selon l’INS, l’indice des prix Ă  la consommation (IPC) a reculĂ© dans plusieurs postes historiquement sensibles au crĂ©dit par chĂšque, comme les vĂȘtements (-20 %), les meubles (-7 %), ou encore les loisirs (-7 %).

“La rĂ©forme Ă©tait censĂ©e discipliner le crĂ©dit ; elle a freinĂ© la consommation.”

 

Un effet dĂ©sinflationniste saluĂ© par les autoritĂ©s, mais qui pourrait signaler un ralentissement Ă©conomique plus large. La valeur ajoutĂ©e du commerce a d’ailleurs reculĂ© de 0,87 % entre le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Les commerçants, notamment dans les zones pĂ©riurbaines, s’inquiĂštent dĂ©jĂ  d’une baisse durable de leur chiffre d’affaires.

Vers une modernisation inachevée

Et comme l’inachevĂ© est devenu depuis plus de 10 ans la seule certitude en Tunisie, l’étude IACE rĂ©vĂšle une forte appĂ©tence pour les paiements numĂ©riques : 58 % des rĂ©pondants souhaitent utiliser leur tĂ©lĂ©phone portable pour payer, et 34 % plĂ©biscitent les cartes Ă  dĂ©bit diffĂ©rĂ©.

“En Tunisie, l’économie informelle prospĂšre pendant que l’économie formelle s’essouffle.”

 

Paradoxalement, l’offre bancaire reste en dĂ©calage avec cette demande. Les paiements mobiles restent rares, et les cartes diffĂ©rĂ©es sont peu diffusĂ©es. On a beau parlĂ© de la dĂ©matĂ©rialisation des transactions financiĂšres, le terrain prouve que c’est tout juste un vƓu pieux et que la Tunisie semble avoir normalisĂ© avec les projets inachevĂ©s creusant davantage le gap entre discours et rĂ©alitĂ©s Ă©conomiques.

Trouver l’équilibre entre la rigueur et l’inclusion

Si la rĂ©forme semble rĂ©pondre Ă  un objectif de rigueur budgĂ©taire et de lutte contre l’inflation, estime-t-on Ă  l’IACE, elle risque d’exclure financiĂšrement une partie importante de la population, Ă  commencer par les classes moyennes et les commerçants.

“RĂ©former sans alternatives, c’est risquer l’exclusion plutĂŽt que l’innovation.”

 

L’IACE appelle Ă  un accompagnement pĂ©dagogique, Ă  une inclusion numĂ©rique Ă©largie, et Ă  des rĂ©formes complĂ©mentaires, Ă  l’image du virement instantanĂ© devenu standard dans l’Union europĂ©enne. Reste que la transition, brutale pour certains, nĂ©cessite un soutien plus fort. Si rien n’est fait pour accompagner les usagers, la rĂ©forme pourrait creuser les inĂ©galitĂ©s et peser sur la reprise de la consommation intĂ©rieure.

Amel Belhadj Ali

Nouveaux moyens privilégiés de paiement :

  • EspĂšces : 47 %
  • Virement bancaire : 16 %
  • Lettre de change : 16 %
  • Carte bancaire : 14 %
  • Nouveau chĂšque : 7 %
  • Domiciliation : 0,4 %
  • 47 % des utilisateurs ont rencontrĂ© des difficultĂ©s de paiement.
  • 29 % ont reportĂ© ou annulĂ© un achat, dont 78 % pour des montants >1500 DT.

 Impact Ă©conomique et social

  • 88 % des classes moyennes (revenus 1000–3000 DT) sont les plus touchĂ©es.
  • Risque de ralentissement de la demande dans des secteurs clĂ©s : ameublement, Ă©lectromĂ©nager, santĂ©.
  • CorrĂ©lation avec la baisse de l’inflation sur plusieurs postes (ex. habillement : -20 %, meubles : -2 %, loisirs : -7 %).
  • Baisse de la valeur ajoutĂ©e dans le commerce entre fin 2024 et dĂ©but 2025.

 PrĂ©fĂ©rences futures

  • 58 % souhaitent utiliser le paiement mobile.
  • 34 % plĂ©biscitent la carte Ă  dĂ©bit diffĂ©rĂ©.
  • Seuls 2 % souhaitent revenir Ă  l’ancien chĂšque.

EN BREF

  • La rĂ©forme du chĂšque en Tunisie a bouleversĂ© les habitudes de paiement.
  • Les espĂšces redeviennent dominantes (47 %), rĂ©vĂ©lant un recul de la bancarisation.
  • PrĂšs de 88 % des classes moyennes sont touchĂ©es par la restriction d’accĂšs au crĂ©dit.
  • La consommation diminue, affectant l’électromĂ©nager, les soins et l’ameublement.
  • L’infrastructure bancaire ne rĂ©pond pas Ă  la demande croissante de paiements numĂ©riques.
  • L’IACE appelle Ă  une transition inclusive, sous peine d’exclusion sociale et de frein Ă  la reprise.

 

L’article Étude IACE : Moins de dette, plus d’inĂ©galitĂ©s ? Les effets manifestes de la rĂ©forme des chĂšques est apparu en premier sur WMC.

Ennakl Automobiles : Expansion continue

28. Mai 2025 um 11:25

Gouvernance institutionnelle bien rodĂ©e. Gestion managĂ©riale Ă  plein gaz. RĂ©sultats financiers probants et un premier rapport ESG. Au total Ennakl veille Ă  sa bonne tenue de route. Et ça carbure !

Mardi 27 courant, Ennakl Autos tenait sa sĂ©ance de communication financiĂšre pour l’annĂ©e 2024, au siĂšge de la Bourse de Tunis. Brahim Debbache, prĂ©sident du Conseil d’Ennakl et Anouar Ben Ammar, DG, s’acquittaient avec une prĂ©cision mĂ©canique de cette prestation.

Le management du Groupe est rompu Ă  cet exercice Ă©tant donnĂ© que le groupe est cĂŽtĂ© sur la place de Tunis ainsi qu’à la Bourse de Casa. Double public donc, mais un message unique d’un groupe qui veille Ă  la robustesse financiĂšre et aux choix stratĂ©giques en ligne avec l’évolution du marchĂ©.

Le passage des rapports est bien lissĂ© montrant que ce qui ne va pas en pay-out, en rĂ©munĂ©ration de l’actionnariat est bien affectĂ© en provisions. Ennakl est en posture de dĂ©veloppement en toute autonomie financiĂšre Ă©tant Ă  l’affĂ»t des opportunitĂ©s d’investissement.

Une présence forte sur le marché

Trait de gouvernance institutionnelle, bon an, mal an, le Groupe rĂ©alise ses objectifs. C’était le cas en 2024. Il faut dire que Ennakl Automobiles s’est construit un standing impressionnant. Le concessionnaire distribue six  marques de voitures de tourisme Ă  savoir: VW, Skoda, SEAT, Cupra, Audi, Porsche, fortement prisĂ©es par les automobilistes tunisiens ainsi qu’une marque de vĂ©hicules industriels ‘’Renault trucks’’.

En parallĂšle Ennakl possĂšde une filiale ‘’Car Gros’’ pour l’importation de piĂšces dĂ©tachĂ©es. Le Groupe s’oblige aux standards de qualitĂ© Ă©tablis par les constructeurs. C’est une attitude Ă©thique Ă  l’adresse de ses partenaires commerciaux et un contrat de confiance avec la clientĂšle. Sous l’enseigne Hertz, Ennakl fait de la location de voitures outre qu’elle vend Ă©galement des vĂ©hicules d’occasion.

Cette palette d’activitĂ© de large spectre procure au groupe une belle adhĂ©rence au marchĂ© avec une prĂ©sence sur tous les segments de la gamme premium jusqu’à la voiture populaire.

Un Groupe. Des synergies !

Ennakl Automobiles exploite une infrastructure commerciale et technique considérable sur trois sites différents à la Goulette, à la Charguia et enfin à Ain Zaghouan. Au total cela fait une superficie globale de 9 hectares.

Le rĂ©seau de concessionnaires Ă©toffĂ© assure une implantation territoriale Ă©tendue. Il existe 15 agences en 3S Sales, Services, Spar parts, 10 en 2S (Services, Spar parts ) et 17 agences de vente de piĂšces. Ennakl Automobiles reste leader du marchĂ© en terme d’immatriculations en 2024, hors voitures populaires.

Les activitĂ©s du groupe se complĂštent gĂ©nĂ©rant des synergies techniques  et une position confortable sur le marchĂ©. En 2024 Ennakl a entamĂ© un virage de durabilitĂ© et publie pour la premiĂšre fois un rapport ESG comme l’a instituĂ© la bourse de Tunis au mois de novembre 2023. Cela inscrit le Groupe dans la dynamique des transitions Ă©nergĂ©tique et environnementale.

Des résultats probants

L’annĂ©e 2024 a connu un petit contre temps Ă©tant donnĂ© que les pouvoirs publics ont rĂ©duit de 20%, le Programme GĂ©nĂ©ral d’importation de voitures neuves. Cela fait que le chiffre d’affaires de vente des voitures a baissĂ© de 7,8 % par rapport Ă  2023. Il a ainsi baissĂ© de 714 Millions de TND Ă  677 MD.

Etant donnĂ© l’effet de synergie du groupe, la baisse du chiffre d’affaires consolidĂ© s’en est trouvĂ©e attĂ©nuĂ©e et n’a Ă©tĂ© que de -5,4%. Pour sa part ‘’Car Gros’’ a  bien roulĂ© rĂ©alisant une croissance de +30% de son chiffre rĂ©alisant le seuil symbolique des 100 millions de TND.

Et Hertz, la talonne avec un bond de 27 %  de son chiffre d’affaires Ă  7,5 MD. Au total cela a permis au titre de rajuster son cours Ă  10,610 TND sur la place de Tunis avec un PER de 7,2.

Le Conseil s’est prononcĂ© pour un Pay out de 60% du rĂ©sultat net, le reliquat Ă©tant affectĂ© en rĂ©serves. Pour un bĂ©nĂ©fice par action de 1,450 dinars, 880 millimes seront distribuĂ©s. La mise en paiement a Ă©tĂ© fixĂ©e au mardi 3 du mois de juin prochain.

Site web : Ennakl automobiles

L’article Ennakl Automobiles : Expansion continue est apparu en premier sur WMC.

❌
❌