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Étude IACE : Moins de dette, plus d’inégalités ? Les effets manifestes de la réforme des chèques

31. Mai 2025 um 09:28

ChequeNous l’avons dit et redit, lorsque l’on décide d’engager des réformes, il faut auparavant réaliser des études d’impact et mettre en place des solutions de substitution. II est malheureux que les voix appelant à pareilles approches soient au mieux ignorées, au pire méprisées, ceci aux dépens d’une économie nationale où, chiffres à l’appui, le cash prend le dessus sur toutes sortes de transactions, la consommation, seul moteur de croissance, à ce jour, s’essouffle et le pouvoir d’achat de la classe moyenne recule.

Mieux encore (sic) “chuuut”, il ne faut surtout pas le dire : la seule économie qui prospère dans notre pays est la parallèle dans toutes ses dimensions avec une expansion des produits de la contrebande ayant pignon sur rue et apparemment ne suscitant aucune inquiétude chez les décideurs politiques et économiques.

Ceci dans un contexte socioéconomique où la nouvelle loi sur les chèques a bouleversé les habitudes de paiement. En témoigne la dernière étude de l’IACE, qui révèle un changement brutal des pratiques de consommation.

Le recours aux espèces explose

Le recours aux espèces explose et les classes moyennes semblent particulièrement affectées, alimentant les craintes d’une exclusion financière. On voulait en finir avec le chèque à crédit et c’est le pouvoir d’achat des ménages qu’on sanctionne depuis le 2 février 2025, date à laquelle, on n’use plus du chèque comme moyen de paiement différé.

La pratique, largement répandue dans le commerce tunisien, permettait aux consommateurs d’acheter à crédit, souvent sans passer par le système bancaire formel.

“Le chèque offrait une bouffée d’oxygène. Sa disparition étouffe la classe moyenne.”

 

L’État a cru bon  d’assainir les transactions et réduire les effets inflationnistes de cette forme de crédit informel où les dépassements ne surpassaient, pourtant pas, le 1,4%, il aurait mieux fallu de mettre en place des gardes fous légaux plus sévères contre l’économie informelle ce qui aurait œuvrer pour créer plus d’emplois et remplir les caisses de l’Etat.

Mais non, le changement brutal de la loi est en train d’enfoncer encore plus des classes socioprofessionnelles auxquelles les chèques offraient des bouffées d’oxygènes financières leur permettant d’acheter à termes ce qu’elles ne pouvaient pas payer au comptant.

Le retour en force du cash

Et comme les chiffres, en principe, ne trompent pas, pour mesurer l’impact de la réforme, l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) a mené une enquête auprès de 1100 utilisateurs réguliers de chèques. Les résultats, publiés, mettent en lumière un bouleversement rapide et socialement contrasté.

La réforme a profondément modifié les modes de paiement. Le chèque, dans sa nouvelle version, est peu utilisé (7 %). En revanche, les espèces redeviennent le mode dominant, avec 47 % des répondants déclarant les privilégier désormais, suivis des virements et des lettres de change (16 % chacun).

“47 % des utilisateurs privilégient désormais le cash, révélant un recul de la bancarisation.”

 

Ce retour au cash, malgré les efforts pour promouvoir des instruments modernes, illustre à la fois la réticence au changement, mais aussi les limites actuelles du système financier tunisien : infrastructures incomplètes, méconnaissance des outils numériques, défiance vis-à-vis du système bancaire.

Difficultés d’adaptation et consommation freinée

L’étude montre également que près de la moitié des usagers (47 %) ont rencontré des difficultés de paiement depuis la mise en œuvre de la réforme. Surtout, 29 % ont renoncé ou reporté un achat, dans la majorité des cas des dépenses supérieures à 1500 dinars.

Les secteurs concernés ? L’électroménager, l’ameublement, les soins médicaux ou encore le voyage. La population la plus touchée reste celle des classes moyennes : 88 % des répondants ayant un revenu entre 1000 et 3000 dinars ont vu leurs capacités d’achat restreintes. Le chèque agissait comme un levier d’accès à des biens de consommation, désormais coupé sans solution de remplacement pour beaucoup.

 Un impact économique perceptible

La baisse de la consommation est prouvée par les Statistiques. Selon l’INS, l’indice des prix à la consommation (IPC) a reculé dans plusieurs postes historiquement sensibles au crédit par chèque, comme les vêtements (-20 %), les meubles (-7 %), ou encore les loisirs (-7 %).

“La réforme était censée discipliner le crédit ; elle a freiné la consommation.”

 

Un effet désinflationniste salué par les autorités, mais qui pourrait signaler un ralentissement économique plus large. La valeur ajoutée du commerce a d’ailleurs reculé de 0,87 % entre le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Les commerçants, notamment dans les zones périurbaines, s’inquiètent déjà d’une baisse durable de leur chiffre d’affaires.

Vers une modernisation inachevée

Et comme l’inachevé est devenu depuis plus de 10 ans la seule certitude en Tunisie, l’étude IACE révèle une forte appétence pour les paiements numériques : 58 % des répondants souhaitent utiliser leur téléphone portable pour payer, et 34 % plébiscitent les cartes à débit différé.

“En Tunisie, l’économie informelle prospère pendant que l’économie formelle s’essouffle.”

 

Paradoxalement, l’offre bancaire reste en décalage avec cette demande. Les paiements mobiles restent rares, et les cartes différées sont peu diffusées. On a beau parlé de la dématérialisation des transactions financières, le terrain prouve que c’est tout juste un vœu pieux et que la Tunisie semble avoir normalisé avec les projets inachevés creusant davantage le gap entre discours et réalités économiques.

Trouver l’équilibre entre la rigueur et l’inclusion

Si la réforme semble répondre à un objectif de rigueur budgétaire et de lutte contre l’inflation, estime-t-on à l’IACE, elle risque d’exclure financièrement une partie importante de la population, à commencer par les classes moyennes et les commerçants.

“Réformer sans alternatives, c’est risquer l’exclusion plutôt que l’innovation.”

 

L’IACE appelle à un accompagnement pédagogique, à une inclusion numérique élargie, et à des réformes complémentaires, à l’image du virement instantané devenu standard dans l’Union européenne. Reste que la transition, brutale pour certains, nécessite un soutien plus fort. Si rien n’est fait pour accompagner les usagers, la réforme pourrait creuser les inégalités et peser sur la reprise de la consommation intérieure.

Amel Belhadj Ali

Nouveaux moyens privilégiés de paiement :

  • Espèces : 47 %
  • Virement bancaire : 16 %
  • Lettre de change : 16 %
  • Carte bancaire : 14 %
  • Nouveau chèque : 7 %
  • Domiciliation : 0,4 %
  • 47 % des utilisateurs ont rencontré des difficultés de paiement.
  • 29 % ont reporté ou annulé un achat, dont 78 % pour des montants >1500 DT.

 Impact économique et social

  • 88 % des classes moyennes (revenus 1000–3000 DT) sont les plus touchées.
  • Risque de ralentissement de la demande dans des secteurs clés : ameublement, électroménager, santé.
  • Corrélation avec la baisse de l’inflation sur plusieurs postes (ex. habillement : -20 %, meubles : -2 %, loisirs : -7 %).
  • Baisse de la valeur ajoutée dans le commerce entre fin 2024 et début 2025.

 Préférences futures

  • 58 % souhaitent utiliser le paiement mobile.
  • 34 % plébiscitent la carte à débit différé.
  • Seuls 2 % souhaitent revenir à l’ancien chèque.

EN BREF

  • La réforme du chèque en Tunisie a bouleversé les habitudes de paiement.
  • Les espèces redeviennent dominantes (47 %), révélant un recul de la bancarisation.
  • Près de 88 % des classes moyennes sont touchées par la restriction d’accès au crédit.
  • La consommation diminue, affectant l’électroménager, les soins et l’ameublement.
  • L’infrastructure bancaire ne répond pas à la demande croissante de paiements numériques.
  • L’IACE appelle à une transition inclusive, sous peine d’exclusion sociale et de frein à la reprise.

 

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Tunisie : un nouveau plan de développement axé sur l’investissement, la justice sociale et la transition énergétique

Von: walid
26. Mai 2025 um 09:39

La Présidence du gouvernement a annoncé, les principaux axes du programme économique et social de l’Etat, après la tenue, samedi au Palais du gouvernement à la Kasbah, d’un conseil ministériel sous la présidence de la Cheffe du gouvernement Sarra Zaafrani Zenzri .

Selon un communiqué publié par la Présidence du gouvernement, ce programme économique et social de l’Etat comporte plusieurs axes qui concernent tous les secteurs, dont la santé, la finance, l’éducation, la science, l’industrie, l’énergie, la jeunesse, le sport, la culture, l’administration et les différents services publics.

Promouvoir l’emploi et améliorer le niveau de vie

Les axes du programme s’appuie principalement sur l’emploi, l’amélioration du niveau de vie, le renforcement du système de la protection sociale et la valorisation du capital humain, notamment, à travers le développement des politiques sociales pour atteindre l’équité sociale, et en adoptant plusieurs mesures pour préserver le pouvoir d’achat des catégories à faibles et moyens revenus.

Il s’agit également de mieux renforcer l’encadrement social des catégories précaires, ainsi que l’encadrement et l’accompagnement pour la création de projets.

Ces axes ciblent, en outre, l’accélération de l’exécution des procédures en lien avec l’amélioration de revenu, le renforcement des mécanismes d’intégration économique et sociale, la création d’emplois, la mobilisation des conditions d’un travail décent, la rupture avec les phénomènes du travail précaire, en plus de la facilitation de l’accès à un logement, le renforcement de l’attachement social, l’amélioration des services publics et le développement du système de la sécurité et de la couverture sociale.

Réformes législatives

Le programme comporte des réformes législatives qui concrétisent l’approche économique et sociale et garantissent l’adéquation du cadre légal avec les défis de la prochaine étape, souligne la même source.

Réformer le système éducatif

Le programme est basé sur le concept de réforme et de développement du système éducatif, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle afin de répondre aux demandes du marché de travail et de hisser le système de santé.

Il s’agit, également, de renforcer les activités culturelles et sportives et de booster l’investissement dans le cadre d’une approche globale basée sur la libéralisation de l’initiative privée et l’amélioration du climat d’affaires.

Cette approche repose également sur l’impulsion de l’investissement dans le cadre d’une démarche globale basée sur la libéralisation de l’initiative privée, la diffusion de la culture de l’entrepreneuriat, l’amélioration du climat des affaires, la valorisation du réserve foncier, la réalisation des projets publics, outre la modernisation de l’infrastructure de transport, la mise à niveau des ports et des aéroports, le renforcement des réseaux de transport ferroviaire, le développement du réseau routier, l’évolution du commerce et le développement territorial.

Le même programme vise à assurer la garantie de la sécurité alimentaire, le développement de l’industrie et du tourisme, la numérisation des services publics, la protection du tissu économique.

Il s’agit également de maitriser la gestion des importations, tout en soutenant les exportations, de simplifier et d’accélérer les opérations douanières et d’appliquer les lois de défense commerciale.

Le programme de l’État comprend également l’accélération de la transition énergétique et le développement du taux de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables pour répondre aux défis climatiques et énergétiques croissants, ainsi que la protection du littoral et le renforcement de l’économie circulaire.

Promouvoir le développement régional

Il s’appuie sur une approche de développement régional fondée sur des principes constitutionnels pour impulser le processus de développement dans les régions qui contribuera à formuler leurs priorités selon une nouvelle méthodologie participative émanant des propositions du programmes et des projets au niveau du conseil local, ensuite le conseil régional, puis le conseil des districts, enfin au niveau national, sur la base duquel sera élaboré le plan de développement pour la période 2026-2030, en plus de soutenir le système d’entreprises communautaires, selon la même source.

Consacrer la transition numérique de l’administration

Le même programme inclue la transition numérique de l’administration tout en accélérant l’interconnexion, qui sera un levier axial pour le programme économique et social de l’Etat en tant qu’outil de modernisation de l’administration, consacrant la transparence, facilitant les transactions, ouvrant des horizons plus larges pour soutenir l’économie numérique, stimuler les initiatives des jeunes tout en développant des services administratifs à distance. Il s’agit également de faire progresser l’économie numérique, protéger le cyberespace national et renforcer la confiance digitale.

La présidence du gouvernement a souligné qu’une méthodologie développée sera adoptée pour suivre la mise en œuvre de toutes les procédures, ainsi que les projets inclus dans le cadre de l’exécution du programme économique et social, sur la base d’indicateurs de mesure du rendement, en les reliant avec des objectifs spécifiques dans le temps, et avec l’exploitation de mécanismes technologiques modernes pour le suivi, ce qui permettra de surmonter les difficultés de manière proactive, à même de garantir la concrétisation de ces procédures et projets, dans les délais impartis, selon le communiqué.

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