L’entrepreneuriat en français connaît une dynamique croissante, notamment parmi la jeunesse. Les intervenants d’un récent panel ont souligné l’importance d’innover et de créer en français. Surtout avec la prévision que 80 % de francophones qui seront présents en Afrique d’ici 2050. Dans cette optique, la conférence “Quand la diversité et le numérique se rencontrent : imaginer l’avenir de l’entrepreneuriat francophone”, s’est tenue le 8 novembre 2024. Elle a mis en lumière le potentiel du bilinguisme et de la diversité culturelle pour offrir aux États une double ouverture sur le monde.
Organisée sous l’égide de la Représentation de l’Organisation internationale de la Francophonie pour l’Afrique du Nord, cet événement s’inscrit dans la continuité des sommets de la Francophonie. Et notamment ceux de Djerba en 2022 et de Villers-Cotterêts en 2024, qui ont respectivement abordé les thèmes de la connectivité, de la solidarité, de la création et de l’innovation.
Une chose est certaine : les jeunes entrepreneurs francophones cherchent à établir des réseaux professionnels solides; malgré des défis comme la peur de l’échec et le financement. Le numérique émerge comme un vecteur crucial pour leur croissance, permettant de dépasser les barrières linguistiques et culturelles.
Rencontrée en marge de l’événement, Haoua Acyl, Représentante de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) pour l’Afrique du Nord a fait savoir que l’entrepreneuriat en français est en pleine croissance. Parce qu’aujourd’hui, on innove et on crée aussi en français. Il ne faut pas oublier non plus que d’ici 2050, 80 % des francophones se trouvent sur le continent africain.
Et de poursuivre : « Ce qui monte aussi en exponentiel, la création et l’innovation et l’entrepreneuriat en français. Je pense qu’on a eu également un échange sur la question de la langue. La langue, le français, cohabite avec plusieurs langues. Nous sommes la cinquième langue la plus parlée au monde avec 321 millions de francophones. Et donc, je dirais tout simplement qu’aujourd’hui, la nécessité est à ce qu’on soit dans cette lancée de la thématique du sommet de Villers-Cotterêts qui est « Créer, innover et entreprendre en français pour les jeunes, avec les jeunes » ».
Toutefois, la question essentielle est de savoir si les entrepreneurs francophones, peuvent former un réseau fort dans le monde, un réseau professionnel qui peut les appuyer, les soutenir via une plateforme numérique? A cette interrogation, elle a répondu : « Je pense que ce serait intéressant, effectivement, d’avoir une plateforme qui met en connexion toutes ces associations-là. Et je pense que c’est une très bonne idée, qui est très pertinente et une belle initiative, si jamais, effectivement, on doit se pencher dessus. »
En ce qui concerne l’entrepreneuriat numérique, Haoua Acyl souligne que l’entrepreneuriat du numérique n’est pas une question d’anglophone ou de toute autre langue; mais bien une question de créativité, d’imagination et de pousser au-delà ces connaissances et ces pensées pour parvenir, effectivement, avec un nouveau projet qui peut être intéressant, enrichissant; voire même un outil qui facilite beaucoup de choses, pas seulement pour le français, mais également pour toutes les autres langues.
Elle précise dans ce contexte : « Aujourd’hui, vous parlez de l’anglais, alors qu’on voit certains de nos jeunes s’orienter vers la langue coréenne. Et il y en a beaucoup quand même. Donc, je pense que c’est cela la richesse, ce sont les langues, des outils de communication qui nous permettent aujourd’hui, vous et moi, de communiquer. Et cette riche langue qu’est la langue française, il nous faudra la préserver, malgré nos diversités culturelles. »
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