Crises mondiales : Quel avenir pour l’économie tunisienne ?
L’expert en développement économique, Walid Belhaj Amor a souligné les impacts des tensions économiques et géopolitiques mondiales sur l’économie du pays lors de son intervention récente sur les ondes d’Express FM.
Il estime que l’augmentation des coûts de production en Chine affecte la Tunisie, qui dépend fortement des importations chinoises. En outre, la baisse de la consommation en Europe impacte les exportations tunisiennes, notamment dans le secteur industriel.
De plus, les guerres commerciales initiées par Donald Trump, c’est-à-dire les conflits commerciaux entre les États-Unis, la Chine et l’Union européenne, perturbent les chaînes d’approvisionnement mondiales et augmentent la volatilité des prix du pétrole et des devises, ce qui aggrave les difficultés économiques tunisiennes.
Toutefois, il part du constat que l’économie tunisienne, fortement ouverte (importations et exportations représentant près de 100 % du PIB), est particulièrement vulnérable.
Ainsi, les secteurs industriels touchés comprennent les industries tunisiennes, comme celles produisant des câbles pour l’automobile destinés à l’Europe, qui souffrent de la baisse de la demande.
Il en va de même pour les réserves, qui sont insuffisantes. Selon lui, les faibles réserves en devises ne permettent pas à la Tunisie de résister à une crise prolongée.
Ainsi, Walid Belhaj Amor a mis en évidence plusieurs fragilités structurelles, à savoir : la dépendance économique (une dépendance excessive aux partenaires traditionnels, Europe et Chine, limite les capacités d’adaptation), le manque de diversification (l’absence de diversification des marchés d’exportation aggrave cette fragilité) et les crises successives (la Tunisie est continuellement affectée par les crises internationales, telles que la COVID-19 et la guerre en Ukraine).
Pour faire face à ces défis, il préconise entre autres la diversification des marchés en explorant le potentiel du marché africain, notamment en Afrique subsaharienne (plus de 1,5 milliard d’habitants en 2024), et les investissements stratégiques, via le renforcement des secteurs innovants comme l’industrie 4.0 et les technologies avancées. Cela amène à réviser le modèle économique pour adapter l’économie tunisienne aux mutations mondiales et attirer davantage d’investissements directs étrangers.
Dans son analyse sur Express FM, Walid Belhaj Amor a mis en lumière les défis majeurs auxquels fait face l’économie du pays dans un contexte mondial instable. Les tensions commerciales entre grandes puissances perturbent directement la Tunisie, qui subit une double pression liée à ses importations chinoises coûteuses et à la baisse de ses exportations vers l’Europe.
Il souligne que ces difficultés sont amplifiées par les faiblesses structurelles du pays : dépendance excessive aux partenaires traditionnels, manque de diversification des marchés et réserves insuffisantes. Cependant, il identifie aussi des opportunités dans le développement des relations commerciales avec l’Afrique subsaharienne et dans l’investissement dans des secteurs innovants.
En conclusion, Walid Belhaj Amor appelle à une prise de conscience collective et à des réformes profondes pour repositionner l’économie tunisienne dans un monde en mutation rapide. »
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