Photos de mineurs sur les réseaux sociaux : quand le respect et l’éthique sont bafoués
Aujourd’hui, un phénomène préoccupant prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux : certaines personnes se présentant comme photographes prennent des photos de jeunes enfants sans demander leur consentement ni celui de leurs parents. Ces images, souvent publiées sans contrôle, exposent ces enfants à des critiques parfois blessantes, voire à du harcèlement en ligne. C’est notamment le cas récent d’une jeune fille âgée d’environ 10 à 14 ans, émue en chantant lors d’un spectacle, dont les photos largement diffusées ont suscité des jugements injustes de la part des internautes. Cette situation soulève ainsi plusieurs questions importantes, notamment sur le respect des lois qui interdisent de photographier des mineurs sans autorisation, mais aussi sur la responsabilité de ceux qui utilisent ces images à des fins personnelles ou commerciales, sans considérer l’impact sur ces enfants.
Selon le communiqué conjoint de la Commission des photographes de presse et de la Commission d’éthique professionnelle, ces deux instances ont suivi sur les réseaux sociaux, de vidéos et de photos réalisées sans respect des principes d’éthique professionnelle, portant atteinte à la dignité des personnes, notamment dans le cadre de la couverture des festivals d’été. Ces images sont souvent prises par des individus qui n’ont aucun lien avec la profession journalistique, dans un contexte marqué par une recrudescence de l’usurpation du statut de journaliste ou de photographe professionnel. Cette situation est particulièrement visible avec la gestion de pages sur les réseaux sociaux ou la recherche de notoriété via des contenus superficiels, en totale contradiction avec les règles et valeurs de la profession.
Le communiqué rappelle avec fermeté l’importance du respect de la Charte d’éthique professionnelle ainsi que des normes strictes entourant la couverture journalistique. Il souligne également les dangers majeurs liés à la confusion entre professionnels qualifiés et imposteurs, dont les erreurs sont injustement attribuées à l’ensemble du secteur, ce qui nuit gravement à sa réputation.
Face à ces abus constatés, le communiqué :
Informe l’opinion publique que les images diffusées sans autorisation ne proviennent en aucun cas des photographes ou journalistes professionnels, mais bien d’individus usurpant ces fonctions à des fins personnelles, commerciales ou promotionnelles.
Condamne fermement la pratique, observée notamment dans certains bureaux de communication lors de festivals, qui accordent illégitimement le statut de couverture médiatique à des non-professionnels, et demande une rectification immédiate.
Appelle les bureaux de communication et les organisateurs d’événements à ne collaborer qu’avec des journalistes et photographes titulaires d’accréditations officielles délivrées par des organismes reconnus, comme la Commission nationale d’attribution de la carte de journaliste professionnel et le Syndicat national des Journalistes Tunisiens.
Rappelle que le respect strict de l’éthique professionnelle est la condition indispensable pour garantir un contenu médiatique digne, respectueux du public, et essentiel à la préservation de la crédibilité du journalisme.
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