Le ministre du Commerce, Samir Abid, a annoncé samedi 15 novembre, lors de la séance plénière consacrée au budget 2026, que la Tunisie poursuit des discussions avec l’Union européenne et les États-Unis pour réduire les taxes douanières sur ses exportations. Cette démarche vise à rendre les produits tunisiens plus compétitifs à l’international et à renforcer la balance commerciale.
Une stratégie pour dynamiser les exportations
Selon Samir Abid, l’allègement des taxes douanières permettra de booster les ventes tunisiennes à l’étranger, tout en réduisant le déficit commercial. La Tunisie a déjà obtenu des résultats positifs avec certains partenaires, notamment la Turquie, et espère reproduire ce succès avec l’UE et les USA.
La stratégie ministérielle repose sur plusieurs axes :
Élargir et diversifier les exportations ;
Moderniser et numériser les circuits commerciaux ;
Simplifier les procédures pour les entreprises exportatrices ;
Promouvoir le commerce électronique et lutter contre les pratiques illégales à l’importation.
Soutien aux producteurs et régulation des marchés
Parallèlement aux discussions internationales, le ministère prévoit d’installer des points de vente directs du producteur au consommateur dans chaque gouvernorat, afin de limiter les intermédiaires et maîtriser les prix des produits essentiels.
Des quotas spécifiques sont également appliqués sur le café, le sucre et les bananes, avec 30 % réservés à la consommation familiale, et de nouveaux importateurs autorisés pour casser les monopoles historiques.
Le suivi de la chaîne de valeur, du producteur à l’exportateur, permet d’améliorer la qualité et la valorisation des produits tunisiens, notamment l’huile d’olive, les dattes et les produits de la mer. Ces efforts ont permis à la Tunisie de remporter plusieurs distinctions à l’international et de renforcer la compétitivité de ses exportations.
Le ministère de la Justice a lancé l’expérimentation de 200 bracelets électroniques, pour un coût de 1,6 million de dinars, afin de tester les peines alternatives. L’annonce a été faite lors de la séance plénière du samedi 15 novembre consacrée à l’examen du budget 2026 du ministère, en présence des commissions de la législation générale et du règlement intérieur des deux chambres du Parlement et des régions.
Une expérimentation ciblée et coûteuse
Selon le ministère, l’usage des bracelets électroniques représente un coût significatif, mais constitue une mesure alternative à l’emprisonnement. L’objectif est de désengorger les établissements pénitentiaires tout en maintenant un contrôle strict sur les détenus placés sous surveillance électronique.
Les bénéficiaires ciblés par cette expérimentation incluent les détenus hospitalisés ; les travailleurs des ateliers pénitentiaires ; d’autres catégories de personnes se trouvant dans des situations similaires.
Un pas vers les peines alternatives
Cette initiative vise à offrir une alternative plus humaine et sécurisée à la détention classique, tout en permettant un suivi individualisé.
Le ministère de la Justice a rappelé que la mise en place de peines alternatives nécessite des crédits importants, soulignant l’enjeu budgétaire lié à cette modernisation de l’exécution des peines. L’expérimentation des bracelets électroniques s’inscrit dans une politique de modernisation du système pénal et de réduction de la surpopulation carcérale.
Lors d’une séance plénière commune au palais du Bardo consacrée au budget 2026 du ministère de l’Industrie, la ministre Fatma Thabet Chiboub a affirmé que le secteur industriel tunisien est le premier pourvoyeur d’emplois dans le pays. Elle a détaillé la structure du tissu industriel, les secteurs dominants et l’importance des entreprises exportatrices dans l’absorption de la main-d’œuvre nationale.
Selon les chiffres présentés par la ministre, 5000 entreprises industrielles emploient plus de dix salariés, dont 2066 entièrement exportatrices. Ces dernières représentent 45% du total des entreprises industrielles et concentrent 70% des postes d’emploi, un indicateur clair de leur poids dans l’économie tunisienne.
Les statistiques de l’Institut national de la statistique (INS) pour le deuxième trimestre 2025 indiquent que les industries manufacturières fournissent 20% de l’emploi national, soit près de 720.000 emplois, plaçant le secteur au cœur de la création d’emplois en Tunisie.
Une cartographie sectorielle détaillée
La ministre a précisé la répartition sectorielle du tissu industriel :
Textile, habillement, cuir et chaussures : un tiers du tissu industriel et 34% des emplois.
Industrie agroalimentaire : 22% des entreprises industrielles, représentant 15% des emplois.
Industries mécaniques et électriques : 906 entreprises (20% du total) et 30% des postes.
Cette cartographie montre à la fois l’importance historique des secteurs traditionnels et l’émergence de secteurs modernes offrant des emplois qualifiés et diversifiés.
Renforcer la compétitivité
Fatma Thabet Chiboub a souligné que le programme industriel de son ministère vise à booster la compétitivité des entreprises tunisiennes sur les marchés internationaux ; préserver le tissu industriel existant, garant de stabilité et d’emploi ; et développer les services industriels pour accompagner la modernisation et la diversification économique.
L’accent est mis sur la consolidation du secteur industriel comme levier central de l’économie et sur son rôle stratégique dans la création d’emplois durables.
La Fédération tunisienne de football a annoncé vendredi que huit joueurs ne participeront pas au match amical Tunisie–Brésil prévu le 18 novembre au stade Pierre-Mauroy de Lille (20h30).
Ces absences, dues à des difficultés d’obtention de visa, touchent plusieurs titulaires clés. La rencontre s’inscrit dans la préparation des Aigles de Carthage pour la Coupe arabe 2025 et la Coupe d’Afrique des Nations 2025–2026.
Des forfaits liés à des problèmes administratifs
Le sélectionneur national, Sami Trabelsi, a confirmé que les huit joueurs retenus pour ce forfait sont : Mohamed Amine Ben Hamida, Ali Maâloul, Hamza Jelassi, Chiheb Jebali, Oussama Haddadi, Mahmoud Gharbel, Issam Jebali et Mohamed Ben Ali.
Ces absences interviennent après deux matches amicaux disputés cette semaine au stade Hammadi Agrebi de Radès : un nul 1-1 face à la Mauritanie et une victoire 3-2 contre la Jordanie.
Le match contre le Brésil constitue une étape préparatoire avant deux échéances importantes, la Coupe arabe 2025 au Qatar, du 1er au 18 décembre ; et la Coupe d’Afrique des Nations au Maroc, du 21 décembre au 18 janvier.
Malgré les absences, la sélection tunisienne reste concentrée sur l’intégration et la cohésion de l’équipe en vue de ces compétitions.
La liste des joueurs retenus
Gardiens : Aymen Dahmène, Nourredine Farhati, Sabri Ben Hassan
Défenseurs : Yan Valery, Dylan Bronn, Montassar Talbi, Mortadha Ben Ouannès, Yassine Meriah, Marouane Sahraoui, Ali Abdi
Lors d’une séance plénière conjointe ARP–CNRD consacrée au budget 2026 de son département, la ministre de l’Industrie, Fatma Thabet Chiboub, a révélé que les missions de contrôle menées en 2024-2025 ont mis au jour de nombreuses infractions aux réglementations. Vingt dossiers ont été transmis à la justice judiciaire et quatre à la Cour des comptes. Le ministère affirme renforcer sa politique de lutte contre la corruption.
Une série de contrôles qui mettent en lumière des infractions graves
Devant les deux chambres, la ministre a détaillé les résultats des missions d’inspection menées par l’Inspection générale entre 2024 et 2025. Trente opérations ont été effectuées : contrôles approfondis, inspections partielles et enquêtes administratives. La majorité est désormais finalisée.
Ces contrôles ont débouché sur deux types de renvois :
20 dossiers transmis à la justice judiciaire pour des infractions susceptibles de poursuites pénales ;
4 dossiers adressés à la justice financière, notamment à la Cour des comptes, pour fautes de gestion et irrégularités administratives.
Pour Fatma Thabet Chiboub, ces résultats témoignent d’une vigilance accrue contre les dépassements dans les établissements sous tutelle du ministère.
Inspections, actions conjointes et procédures clarifiées
La ministre a expliqué que ces missions s’inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Outre les inspections internes, le ministère a conduit des opérations coordonnées avec le Haut comité de Contrôle administratif et financier, ainsi que des missions inopinées déclenchées en cas d’indices sérieux de dépassement.
Le département a également assuré un suivi des rapports émanant de l’Inspection générale et des structures de contrôle externes, en collaboration avec l’organe de contrôle de la présidence de la République.
Pour prévenir de nouvelles infractions, des circulaires ont été adressées aux institutions sous tutelle afin de clarifier les procédures et combler les lacunes administratives.
En conclusion de son intervention, Fatma Thabet Chiboub a invité les députés à transmettre au ministère tout dossier ou document lié à la corruption. Cet appel vise à renforcer la réactivité du département et à élargir les sources d’alerte pour des missions de contrôle futures.
Face à l’accélération mondiale du développement de l’intelligence artificielle et à ses implications croissantes sur l’économie, la gouvernance et les services publics, plusieurs voix s’élèvent en Tunisie pour appeler à une vision plus structurée et ambitieuse. Dans ce contexte, l’ingénieur Mustapha Stambouli adresse une lettre ouverte au Président de la République afin de plaider pour la création d’un ministère spécifiquement dédié à l’Intelligence Artificielle. Cette proposition vise à positionner la Tunisie dans la compétition technologique internationale tout en assurant un encadrement éthique, stratégique et efficace des usages de l’IA. Voici la lettre dans son intégralité :
Tribune | Par Mustapha STAMBOULI, ingénieur ENIT/EPFL à la retraite et ancien expert auprès des agences des Nations Unies
Lettre ouverte au Président de la République
Monsieur le Président,
Face à l’essor rapide de l’intelligence artificielle (IA) et à son impact considérable sur les différents secteurs de la société, il est impératif de prendre des mesures concrètes pour orienter son développement en Tunisie. Nous proposons ainsi la création d’un ministère exclusivement dédié à l’Intelligence Artificielle, tout en maintenant le ministère des Technologies, chargé de la transformation numérique et de la supervision des entreprises publiques opérant dans le secteur technologique.
Pourquoi cette proposition est-elle nécessaire ?
Coordination stratégique et cohérence des politiques publiques : La création d’un ministère dédié permettrait de centraliser les politiques publiques liées à l’IA et de garantir une articulation fluide des axes d’innovation, d’éducation, de santé, de sécurité et de protection sociale, en évitant les duplications et les frictions entre différents ministères.
Leadership national sur l’innovation : Placer l’IA au cœur des politiques publiques soutiendrait la compétitivité économique du pays, stimulerait l’investissement privé, favoriserait la formation de talents locaux et encouragerait une adoption responsable des technologies émergentes.
Régulation éthique et responsabilité sociale : Un cadre réglementaire clair et stable est indispensable pour protéger les droits fondamentaux des citoyens, tels que la vie privée, la transparence et la sécurité, tout en régulant les usages potentiellement néfastes de l’IA (biais algorithmiques, surveillance excessive, automatisation destructrice).
Exemples et leçons tirées de l’expérience internationale
Royaume-Uni – Centre national de l’IA et cadre éthique : Le Royaume-Uni a mis en place des initiatives publiques coordonnées par des organismes dédiés qui intègrent recherche, réglementation, données et compétences numériques, avec une attention particulière portée sur l’éthique et la transparence. Cette expérience montre l’efficacité d’une structure ministérielle dédiée pour coordonner les actions publiques et faciliter la coopération entre secteurs public et privé.
Canada – Stratégie nationale et conseil fédéral sur l’IA : Le Canada a adopté une approche holistique combinant recherche, éducation et cadre réglementaire, tout en protégeant les données personnelles et en garantissant l’équité dans l’accès à l’innovation. Cette approche fédérale nécessitant une coordination précise illustre l’importance d’un ministère central pour éviter les zones grises.
Chine – Plan d’intégration et supervision sectorielle : L’État chinois a déployé un cadre global pour l’IA, couvrant la production, le déploiement industriel et la sécurité nationale. Cette expérience met en évidence la nécessité d’un cadre fort pour encadrer les applications de l’IA tout en veillant à la souveraineté numérique et à la sécurité.
États-Unis – Coordination interagences et initiatives public-privé : Bien que les États-Unis ne disposent pas d’un ministère unique pour l’IA, les initiatives fédérales et les partenariats public-privé témoignent de l’efficacité d’une coordination centrale, notamment sur les enjeux de l’éthique, de la sécurité et de la protection des données.
Union européenne – Réglementation et gouvernance : L’UE s’attelle à établir des cadres harmonisés sur l’IA et les données, avec des exigences de transparence et de traçabilité des modèles. Une coordination renforcée entre l’échelle nationale et européenne permettra d’optimiser les bénéfices de l’IA tout en protégeant les droits des citoyens.
Qu’apporterait concrètement un ministère dédié à l’IA et à la numérisation ?
Stratégie nationale et feuille de route des investissements : La définition d’objectifs clairs et mesurables en matière de formation, de recherche, d’infrastructures et d’adoption numérique permettrait de guider efficacement les investissements publics et privés tout en maximisant leur impact.
Cadre réglementaire clair et évolutif : Le ministère proposerait des règles précises concernant la protection des données, la transparence des algorithmes et la responsabilité des prestataires, tout en intégrant des mécanismes d’évaluation d’impact social et environnemental.
Excellence en recherche et formation : Le financement de laboratoires pluridisciplinaires et des programmes de formation continue pour les travailleurs permettront d’accompagner l’émergence d’une innovation utile et éthique. Des partenariats solides entre les universités, l’industrie et les pouvoirs publics seraient essentiels pour accélérer cette dynamique.
Gouvernance et éthique opérationnalisée : L’instauration de comités d’éthique dédiés à l’IA, d’audits d’algorithmes et de mécanismes de reddition de comptes garantirait une supervision rigoureuse des technologies utilisées dans les services publics et dans les secteurs sensibles.
• Inclusion numérique et équité sociale : Des programmes ciblés pour réduire la fracture numérique et améliorer l’accès à l’IA, notamment pour les petites et moyennes entreprises et les régions moins connectées, permettraient de garantir une inclusion numérique plus large.
Sécurité, résilience et souveraineté : Le ministère mettrait en place une stratégie de cybersécurité et de gestion de la chaîne d’approvisionnement en données et en composants critiques, assurant la résilience du pays face aux risques technologiques.
L’IA au service de l’Administration fiscale
Par ailleurs, l’Intelligence Artificielle pourrait jouer un rôle clé dans l’optimisation des services fiscaux. Grâce à des algorithmes avancés, l’IA permettrait d’améliorer l’efficacité de la collecte des impôts, en identifiant plus rapidement les fraudes et en simplifiant les démarches administratives.
En automatisant certaines tâches, l’IA pourrait alléger les charges des citoyens tout en garantissant une plus grande équité dans la répartition des ressources. Cela contribuerait à une collecte de fonds plus juste et transparente, soutenant ainsi les efforts de l’État pour financer des politiques publiques au service du bien-être de tous.
Axes d’action prioritaires
Développement de compétences et reconversion professionnelle : Des cursus adaptés dès le secondaire et des programmes de reconversion pour les métiers impactés par l’automatisation permettront de préparer la main-d’œuvre aux défis futurs.
Gouvernance des données et infrastructure : La mise en place de cadres d’accès et de normes sur l’interopérabilité et la qualité des données facilitera la recherche et l’innovation.
Transitions industrielles responsables : Des aides à l’adoption de l’IA dans les PME et les secteurs stratégiques (santé, énergie, agriculture) permettront d’assurer une transformation numérique durable et inclusive.
Santé et bien-être : L’IA pourrait être utilisée pour améliorer le diagnostic médical, la gestion des soins et l’efficacité des systèmes de santé, tout en garantissant la protection des données sensibles.
Services publics améliorés : L’IA permettrait de moderniser les administrations publiques, de simplifier les démarches administratives et de rendre les services plus accessibles et plus efficaces.
Monsieur le Président, la création d’un ministère dédié à l’Intelligence Artificielle serait un levier stratégique pour positionner la Tunisie à la pointe de l’innovation tout en assurant une gestion responsable des enjeux technologiques. Cette initiative permettrait de renforcer la cohérence des politiques publiques, de préparer notre pays aux mutations économiques et sociales à venir et de garantir un avenir numérique inclusif et équitable
Il est temps de prendre les devants pour bâtir un avenir numérique prospère, sécurisé et durable.
Depuis plusieurs décennies, Noureddine Lahmar est fleuriste. Dans le temps, son stand se trouvait au milieu de l’avenue Bourguiba, non loin du Théâtre municipal. Aujourd’hui, il a pris ses nouveaux quartiers à Tunis-Marine, en face de la station du TGM.
Noureddine est un véritable amoureux des fleurs qu’il dispose toujours avec l’attention que requiert leur fragilité. Assis devant ses étalages, il coupe les branches, dégage les bulbes, arrose et surveille les agencements de couleurs.
Toujours heureux de participer à la joie de ses clients, il confectionne les bouquets avec adresse et dispose chaque fleur à sa place. Selon la tradition et l’étiquette, il recommande le nombre de fleurs à offrir et la couleur qui sied à chaque circonstance.
Dans les effluves des roses et des jonquilles, Noureddine laisse ainsi le langage des fleurs dicter les saisons et les célébrations.
La 4ᵉ chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a décidé, vendredi 14 novembre, de reporter au 5 décembre l’examen de l’affaire dite du « bureau d’ordre » visant la présidente du PDL, Abir Moussi, et la dirigeante du parti, Meriem Sassi. La demande émane de la défense, qui souhaite préparer ses arguments.
Selon Me Nafaa Laâribi, membre du comité de défense, ce second ajournement vise à permettre aux avocats de contacter leurs clientes et de consolider leurs moyens de défense. La première audience avait déjà été reportée, le tribunal ayant demandé au barreau de désigner des avocats pour Abir Moussi, qui avait assuré elle-même sa défense jusque-là.
Me Laâribi a indiqué que la 4ᵉ chambre criminelle a officiellement sollicité la désignation de deux avocats pour garantir le bon déroulement de la procédure. Le président de la section régionale de l’Ordre national des avocats de Tunisie a donné son aval, conformément aux dispositions légales encadrant l’assistance judiciaire.
Cette décision vise à assurer que l’accusée bénéficie d’une défense complète et conforme aux exigences du procès pénal.
Kaïs Saïed a reçu, vendredi 14 novembre au palais de Carthage, la cheffe du gouvernement Sarra Zaafrani Zenzri. Le président a pointé une série de défaillances au sein de l’appareil administratif, estimant que plusieurs responsables n’ont toujours pas pris la mesure des défis nationaux. L’entretien a également porté sur les services publics, les réformes et le rôle de la jeunesse.
Responsables défaillants : Saïed dénonce un manque de compréhension des enjeux
Au cours de la réunion, le président de la République a reproché à de nombreux responsables – qu’ils soient en poste au niveau central, régional ou local – de ne pas avoir saisi l’ampleur des défis auxquels la Tunisie est confrontée. Il a insisté sur la nécessité d’une action gouvernementale cohérente, dénonçant « des agissements » qui, selon lui, aggravent volontairement la situation du pays.
Saïed a affirmé qu’il ne tolérera plus les comportements qu’il juge défaillants. Il a mis en garde contre ceux qui invoquent de prétendues instructions présidentielles pour justifier leurs décisions, rappelant qu’il intervient lui-même, parfois pour régler des questions locales simples relevant normalement des autorités administratives.
Le chef de l’État a tenu à préciser que l’État « ne veut persécuter personne », tout en assurant que jamais un citoyen ne devait être maltraité. Il a indiqué que des efforts sont en cours pour permettre aux jeunes de s’engager davantage dans ce qu’il qualifie de « bataille de la libération nationale ».
Martelant que « la Tunisie n’a plus besoin d’une compétence sans patriotisme », Kaïs Saïed a estimé que le moment est venu d’accélérer le rythme des réformes dans les différents secteurs afin de répondre aux attentes populaires.
Fonction publique et neutralité : une priorité réaffirmée
L’entretien a également porté sur la situation des services publics. Le président a insisté sur l’impératif de garantir leur neutralité totale et a demandé à chaque responsable de veiller à ce que ces services servent exclusivement l’intérêt général.
Selon lui, l’efficacité de l’administration et la crédibilité de l’État passent par une gestion stricte, transparente et débarrassée de toute influence extérieure ou partisane.
Le président Kaïs Saïed a reçu, vendredi 14 novembre au palais de Carthage, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti. Au centre des discussions : plusieurs accords internationaux que le chef de l’État considère comme nuisibles aux intérêts tunisiens. Saïed a également réaffirmé les fondements de la politique étrangère tunisienne et appelé à renforcer l’encadrement des Tunisiens de l’étranger.
Accords jugés préjudiciables : la volonté d’un réexamen en profondeur
Lors de la rencontre, Kaïs Saïed a insisté sur la nécessité de revoir un ensemble d’accords conclus par la Tunisie au fil des années, qu’il estime « gravement préjudiciables » à l’économie nationale.
Selon la présidence, certains engagements internationaux auraient pesé sur plusieurs secteurs, fragilisant les équilibres du pays et limitant sa marge de manœuvre stratégique.
Le chef de l’État a demandé que ces textes soient réévalués « dans l’intérêt exclusif de la nation », tout en rappelant que la politique étrangère tunisienne doit rester guidée par la souveraineté, l’indépendance de décision et la protection des ressources nationales.
Réaffirmation du non-alignement et des principes constitutionnels
Kaïs Saïed a profité de l’entretien pour rappeler les fondements idéologiques et constitutionnels de la diplomatie tunisienne. Citant le préambule de la Constitution du 25 juillet 2022, il a souligné que la Tunisie refuse toute forme d’alliance susceptible de compromettre sa neutralité ou son autonomie.
Il a également réitéré le rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires nationales, appelant à une diversification des partenariats internationaux sur la base des seuls intérêts tunisiens. Pour le chef de l’État, cette orientation marque un retour à une ligne diplomatique plus indépendante, centrée sur la préservation du modèle tunisien.
Soutien à la communauté tunisienne à l’étranger : un dossier prioritaire
Un autre volet de la réunion a été consacré à la situation des Tunisiens établis hors du pays. Kaïs Saïed a demandé au ministère des Affaires étrangères de renforcer son action en faveur des Tunisiens à l’étranger, en appelant à « redoubler d’efforts » pour leur apporter un meilleur soutien administratif, social et consulaire.
Selon lui, la diaspora représente un « pilier essentiel » de la nation, dont les droits doivent être pleinement garantis et les besoins mieux pris en charge.
Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations 2026, effectué vendredi par la Confédération africaine de handball, a placé la Tunisie dans un groupe C à sa portée. Les Aigles affronteront la Guinée, le Cameroun et le Kenya lors du tournoi prévu au Rwanda du 21 au 31 janvier.
Un tirage favorable pour les Aigles
Le tirage au sort de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations de handball 2026 a livré son verdict : la Tunisie évoluera dans le groupe C, où elle retrouvera la Guinée, le Cameroun et le Kenya. Un groupe jugé équilibré mais globalement accessible pour une sélection qui vise toujours le dernier carré continental.
La compétition se déroulera au Rwanda du 21 au 31 janvier 2026, avec seize équipes réparties en quatre groupes.
Confiance prudente autour de la sélection
Dans les premières analyses à chaud, plusieurs observateurs estiment que ce tirage offre à la Tunisie une entrée en matière maîtrisable, même si la Guinée et le Cameroun progressent d’année en année. Le Kenya, en plein renouvellement, apparaît comme l’adversaire le moins expérimenté du groupe.
La pression reste cependant importante pour les Aigles, régulièrement attendus parmi les prétendants au titre avec l’Égypte.
Groupe A : Algérie, Nigeria, Rwanda, Zambie
Groupe B : Égypte, Angola, Gabon, Ouganda
Groupe C : Tunisie, Guinée, Cameroun, Kenya
Groupe D : Cap-Vert, Maroc, Congo, Bénin
Le Championnat d’Afrique des nations de handball, qui est organisé tous les deux ans depuis 1974, est dominé par trois nations : la Tunisie (10 titres), l’Égypte (9 titres) et l’Algérie (7 titres), aucune autre nation n’ayant remporté de titre.
Le tenant du titre est l’Égypte, qui a remporté son 9e titre en 2024 alors que la Tunisie a remporté son dernier titre en 2018.
Lors de la plénière consacrée au budget 2026 du ministère de l’Industrie, la situation environnementale à Gabès a éclipsé toutes les autres questions. Les députés ont dénoncé l’inaction de l’État face au phosphogypse rejeté en mer et aux dégâts sanitaires, tandis que la ministre Fatma Thabet Chiboub a tenté de rassurer sur les priorités du gouvernement.
Gabès au cœur des inquiétudes
Le rapport conjoint des commissions parlementaires de l’Industrie et des secteurs productifs a ouvert la voie à un débat dominé par la crise environnementale à Gabès, décrite comme l’une des plus graves du pays.
Les députés ont pointé la situation du Groupe chimique de Gabès, l’état du complexe industriel et surtout la poursuite du rejet du phosphogypse en mer, considéré comme un facteur majeur de pollution et de risques sanitaires.
Plusieurs élus ont mis en garde contre la hausse des cancers, la dégradation des oasis, l’appauvrissement des terres agricoles et l’effondrement de la pêche. Beaucoup ont exigé des solutions durables, une responsabilisation des acteurs publics et un respect du droit constitutionnel à un environnement sain.
Certains parlementaires ont également plaidé pour une décision nationale urgente concernant le démantèlement des unités vétustes du complexe chimique, en reprochant au ministère un manque de coordination avec les élus de la région.
Le député Abdelhalim Bousma a, pour sa part, soutenu une approche pragmatique : traiter au cas par cas les grandes entreprises industrielles publiques — notamment la CPG et le Groupe chimique tunisien — et envisager des partenariats public-privé pour alléger la charge financière de l’État.
Le ministre défend une approche graduelle
Face à un hémicycle tendu, la ministre de l’Industrie a assuré que Gabès figure parmi les priorités du gouvernement. Elle a également rappelé que l’État reste attaché à la préservation de l’emploi et des entreprises publiques, affirmant que le Président de la République suit personnellement ce dossier.
La ministre a évoqué l’existence de programmes urgents, mais aussi de plans à moyen et long terme visant à améliorer la production et renforcer le respect des normes environnementales.
Le ministère de l’Environnement a annoncé un durcissement important du dispositif de contrôle et de sanction des pollutions industrielles. Lors de la séance plénière du 13 novembre 2025 consacrée à la présentation du budget 2026, le ministre Habib Obeid a précisé que les entreprises en infraction s’exposent désormais à des amendes allant de 50.000 à 100.000 dinars, en fonction de la gravité des dépassements constatés.
Ce durcissement intervient dans un contexte marqué par plusieurs affaires de pollution industrielle. Plus tôt cette année, le ministère avait identifié 71 entreprises responsables de rejets illégaux dans l’Oued Meliane et sur les plages de la banlieue sud de Tunis, conduisant à 86 procès-verbaux.
Le nouveau cadre de sanctions vise à renforcer l’efficacité de ces actions de contrôle.
Un système sous pression : 10.000 tonnes de déchets par jour
Habib Obeid a rappelé que la Tunisie fait face à une surcharge structurelle :
10.000 tonnes de déchets sont générées chaque jour,
réparties entre 16 décharges contrôlées, dont la plupart sont saturées.
Dans le Grand Tunis, où la production atteint 2700 tonnes/jour, le ministère prépare la mise en place de quatre unités de valorisation destinées à moderniser le traitement des déchets.
Le ministre a également annoncé un programme d’assainissement visant 136 quartiers populaires, ainsi que le déblocage de 37 projets d’infrastructures sur les 40 qui étaient en suspens.
Valorisation énergétique : une feuille de route jusqu’en 2050
Dans un second volet, le ministère mise sur la transformation des déchets en énergie. Une station pilote sera lancée en 2025, en partenariat avec la STEG. Le gouvernement a déjà publié un arrêté autorisant les unités électriques fonctionnant à partir de déchets, et prépare un texte supplémentaire pour reconnaître officiellement le combustible alternatif (RDF).
Ces orientations s’inscrivent dans une feuille de route élaborée par l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME) et des partenaires internationaux, qui prévoit des scénarios de valorisation énergétique jusqu’en 2050.
Littoral, secteurs spécialisés et recherche : un dispositif renforcé
Le ministre a annoncé deux enveloppes majeures pour la protection du littoral : 60 millions d’euros dédiés aux interventions prioritaires dans les zones les plus exposées (Sousse, Nabeul, Bizerte, Monastir, Mahdia) et 240 millions de dinars alloués à des opérations encadrées par l’Agence de protection du littoral.
Parallèlement, le secteur du traitement des déchets spécialisés s’est consolidé avec 9 entreprises agréées pour les déchets de soins et 2 entreprises autorisées pour les déchets pharmaceutiques. La question du marjine, résidu issu de la filière oléicole, fait enfin l’objet d’un programme de recherche scientifique mobilisant des experts afin d’identifier des solutions de valorisation durable.
Dix personnes ont été condamnées dans une affaire de corruption financière et administrative à la Compagnie des phosphates de Gafsa. Les peines vont jusqu’à cinq ans de prison, tandis que certaines accusations ont été écartées ou jugées non fondées par le tribunal de première instance de Tunis.
Des peines allant de trois à cinq ans
Le tribunal de première instance de Tunis a rendu son verdict dans une affaire de corruption touchant la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
Dix accusés ont été condamnés à des peines de prison allant jusqu’à cinq ans pour des délits financiers et administratifs, tandis que certaines accusations d’exploitation d’un fonctionnaire public ont donné lieu à un non-lieu.
Profils et sanctions
Slim Feriani, ancien ministre de l’Industrie, et un ex-responsable à la CPG ont été condamnés à quatre ans de prison.
Lotfi Ali, ancien député, son frère, un ex-directeur de la société et un ancien responsable ont écopé de trois ans de prison et d’une amende de trois millions de dinars chacun.
Romdhane Souid, ancien directeur général de la CPG, a bénéficié d’un non-lieu. Trois autres personnes ont été écartées de cette affaire principale et seront poursuivies dans un dossier indépendant, selon le tribunal.
La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a infligé vendredi 14 novembre 2025 une peine de deux ans de prison et une amende à Rached Ghannouchi, ancien président de l’ARP, pour un don effectué au Croissant-Rouge tunisien. Son comité de défense dénonce un jugement « politique » et des irrégularités procédurales.
Un don humanitaire au cœur de la condamnation
Selon le comité de défense de Rached Ghannouchi, le jugement concerne un don effectué au Croissant-Rouge tunisien. Ce don correspondait au montant d’un prix international reçu par Ghannouchi le 7 novembre 2016 pour sa promotion des principes gandhiens de paix et de tolérance, une distinction qu’il a été le premier Arabe à obtenir.
Le montant, supérieur à 14.000 dollars, avait été reversé intégralement au Croissant-Rouge pour soutenir ses actions humanitaires. La remise du prix avait eu lieu lors d’une cérémonie officielle, largement médiatisée, en présence de représentants de l’organisation et de plusieurs personnalités politiques.
Des accusations contestées
Le comité de défense souligne que l’affaire présente plusieurs irrégularités procédurales : poursuites maintenues malgré la prescription, recours à des procès-verbaux jugés nuls pour vices de forme, et jugement rendu dès la première audience sans délai pour préparer la défense.
Lors de la 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire (CIFF), qui se déroule du 12 au 21 novembre 2025, un panel organisé en partenariat avec Coventry University s’est penché sur une question essentielle : comment restaurer et préserver le patrimoine visuel du cinéma arabe ?
Intitulé « Restaurer le patrimoine visuel du cinéma arabe », ce rendez-vous a réuni des acteurs essentiels du champ de la préservation : Hussein Fahmy, Tamer El Said, Ossen El Sawaf et Stefanie Schulte Strathaus, sous la modération de Maggie Morgan. Durant près d’une heure et demie, les intervenants ont exploré le travail de restauration comme un acte artistique, un devoir moral, un effort collectif, mais aussi un travail de préservation et de mémoire. De leurs échanges s’est dégagée une vision nuancée, parfois complexe, mais toujours passionnée de ce que signifie sauver l’image arabe.
Choisir les films à restaurer relève d’un véritable casse-tête. Les priorités sont fixées en fonction de l’importance artistique des œuvres et de leurs auteurs : il cite par exemple Hassan Limam, dont les films doivent être restaurés en priorité. La restauration devient alors un acte de sélection, mais aussi un devoir de transmission. Il rappelle que, pendant longtemps, préserver un film était extrêmement complexe : les négatifs étaient dispersés dans de multiples boîtes, nécessitant des conditions de conservation strictes, notamment le froid. La numérisation permet aujourd’hui une stabilisation durable, tout en ouvrant la voie à une diffusion plus large, notamment grâce aux sous-titres en anglais désormais intégrés aux copies restaurées.
Mais il insiste sur un point souvent mal compris : « Restaurer ne veut pas dire simplement réparer des défauts et des imperfections. » La restauration est un processus bien plus profond, qui interroge le sens même du film.
Cette réflexion est reprise et largement développée par Tamer El Said, fondateur de la cinémathèque du Caire en 2012. Son institution, située en plein centre-ville, travaille depuis plus d’une décennie à préserver les archives du cinéma égyptien, à les restaurer, à les numériser et à leur offrir une nouvelle vie. Pour lui, la question « Pourquoi restaurer ? » mérite d’être posée. L’Égypte possède des archives énormes sur le plan cinématographique, et il considère essentiel de les rendre accessibles, de créer de nouveaux débats, d’offrir aux jeunes cinéastes la possibilité de se nourrir de ce patrimoine. Pendant trop longtemps, dit-il, la restauration se faisait chez les Occidentaux. D’où l’importance cruciale de ramener ce savoir-faire dans la région, de « se réapproprier notre patrimoine ».
Dans son laboratoire, Tamer utilise un appareil capable de scanner tous les formats, en préservant le support original sans l’endommager. Sa structure possède aussi un appareil de colorisation, un atelier pour développer les films analogiques, et procèder ensuite à la numérisation afin de conserver chaque film sous deux formes : analogique et numérique. Grâce à cette maîtrise technique, mais aussi à un réseau international solide, son équipe peut retrouver à l’étranger des copies disparues d’Égypte. Les collaborations universitaires intègrent également un volet de formation permanent.
Pour lui, restaurer exige de suivre des règles éthiques précises : même si la technologie permet aujourd’hui d’obtenir une qualité exceptionnelle, voire de coloriser des films anciens, il refuse toute intervention qui modifierait la nature même de l’œuvre. « Un film de 1958 doit correspondre à son époque », affirme-t-il. Sans sources de recherche, une restauration peut facilement trahir un film. Il cite un exemple frappant : en consultant les archives de Hussein Sharif, ils découvrent que pour un de ses films, il avait décidé que chaque scène devait avoir une couleur différente. Sans ce document, lors de la restauration, ils auraient pu uniformiser les teintes, à l’encontre de la volonté du cinéaste, et produire ainsi une œuvre différente de celle voulue par son réalisateur.
Cette exigence traverse le programme Remastered, un cycle de quatre mois durant lequel neuf mentors ont formé huit restaurateurs d’image et huit restaurateurs de son. Les participants n’ont pas seulement appris les outils techniques : ils ont travaillé à comprendre ce que les cinéastes voulaient dire, à analyser les dommages sur les pellicules, à manipuler les supports originaux avec discernement. La venue d’une spécialiste de Bologne — l’un des plus importants centres de restauration de film au monde — a marqué un moment fort, d’autant plus qu’elle avait travaillé sur La Momie de Shadi Abdel Salem.
À l’issue de cette formation, un partenariat avec Misr International a permis la restauration de quatre films de Youssef Chahine. Trois d’entre eux avaient été restaurés auparavant, mais d’une manière qui ne respectait pas les exigences techniques et esthétiques nécessaires à la fidélité des œuvres. Leur travail vise donc à reprendre intégralement ces restaurations pour en restituer l’intégrité, tout en restaurant également un quatrième film. Parallèlement, d’autres projets avancent : des films légendaires arabes, notamment syriens et soudanais.
CIFF 2025 – Hussein Fahmy et Tamer El Said
À ce stade de la discussion, la question de la collaboration internationale est posée : pourquoi est-elle si importante, et à qui appartiennent ces films ? C’est Stefanie Schulte Strathaus, de l’Arsenal – Institut für Film und Videokunst e.V., qui prend la parole. Elle commence par interroger sa propre présence dans un panel consacré au cinéma arabe, avant de présenter le « living archive » qu’elle dirige, fondé en 1963. Les archives de l’Arsenal rassemblent des films venus du monde entier : de l’Est, de l’Ouest, d’Amérique latine. Elle raconte comment, dès la première édition du Festival de Berlin en 1971, l’Arsenal sous-titrait les films en allemand pour les montrer dans l’espace germanophone. Les copies, conservées au fil des décennies, ont fini par vieillir et représenter un véritable enjeu de préservation.
Mais un obstacle apparaissait : les fonds disponibles étaient réservés à la restauration et à la préservation des archives allemandes. La question des films internationaux restait donc sans réponse, jusqu’au jour où une chercheuse indienne, incapable de retrouver un film dans son propre pays, finit par le découvrir chez eux. De là est née l’idée d’ouvrir leurs collections, de permettre aux gens de venir rechercher leurs films. Ce geste a attiré des financements, permis des restaurations communes et donné naissance à une dynamique internationale de collaboration. « La question n’est pas de savoir qui possède le film, mais comment le préserver ensemble », résume-t-elle.
La réflexion s’approfondit encore lorsque Ossen El Sawaf, de l’Association Jocelyne Saab, intervient. Fondée en 2019, cette ONG s’est donnée pour mission de restaurer les films de la réalisatrice, dont beaucoup étaient endommagés. Il raconte une anecdote révélatrice : un technicien étranger, très fier de son travail sur la restauration sonore, finit par avouer qu’il ne comprenait pas l’arabe. Comment restaurer un son sans comprendre ce qu’il porte ? Cette question ouvre tout un champ de réflexion : restaurer ne consiste pas à « nettoyer » une piste sonore, mais à préserver un héritage, des idées, un langage.
Il rappelle également l’aspect financier : restaurer un film à l’étranger est extrêmement cher, parfois plus cher que la production du film lui-même. Et surtout, envoyer les films hors du monde arabe signifie confier leur traitement à des institutions qui, même bien intentionnées, prennent des décisions selon leurs propres critères. Pour éviter cela, l’association mise sur la recherche, l’étude des archives personnelles et la formation. Elle organise des workshops pour former de nouveaux restaurateurs, qui à leur tour formeront d’autres. Un workshop débute d’ailleurs au sein même de ce festival.
L’objectif est double : restaurer et diffuser. Ossen explique que les archives du film Dunia (2005), conservées à la Cinémathèque française, étaient tellement abîmées qu’elles étaient inutilisables — preuve de l’urgence de reprendre la main sur la restauration dans la région. Une nouvelle structure ouvrira au Liban en 2026, avec un personnel formé et dédié. L’association souhaite multiplier les workshops dans de nombreux pays arabes, afin d’enraciner cette pratique dans un tissu culturel local. L’Archive Circulation Initiative, autre entité que l’association a fondée, met en relation chercheurs, restaurateurs et institutions, documente les processus et aide les films restaurés à retrouver une visibilité.
C’est alors qu’une question précise est posée à Tamer El Said : comment se coordonne la restauration en Égypte, et les cinéastes arabes sont-ils impliqués ? Il rappelle l’existence d’une grande entraide, fondée sur un réseau solide d’institutions, de musées du cinéma, et de collaborations — notamment avec Misr International. Ce travail s’articule aussi avec les initiatives du CIFF ou de l’Association Jocelyne Saab. Mais il insiste : personne ne peut travailler seul. Rechercher les copies, comprendre l’histoire d’un film est un travail complexe, impliquant de multiples intervenants. Parfois, pour décider si une imperfection doit être conservée ou supprimée, il faut retrouver une copie à l’étranger et la comparer avec la copie qu’on a, pour déterminer si ce « défaut » apparaît sur toutes les copies ou sur une seule, et s’il s’agit d’un choix artistique. « Cela n’est possible que si nous connaissons la volonté du cinéaste », dit-il.
Enfin, la question est posée : existe-t-il un projet de coloriser les films en noir et blanc ? Hussein Fahmy répond catégoriquement : non. Si un réalisateur a choisi le noir et blanc, il faut respecter ce choix. « C’est notre devoir moral », affirme-t-il. Il reconnaît que des expériences de colorisation ont eu lieu ailleurs, mais sans grand succès. En revanche, il souligne, au-delà de la restauration, l’importance essentielle de diffuser les films restaurés, de les faire revivre auprès du public.
Au terme du panel, une idée domine : restaurer un film arabe n’est pas seulement une opération technique. C’est un processus qui exige de la recherche, de l’éthique, du respect, une collaboration internationale, un savoir-faire local, et surtout une conscience aiguë de ce que représente la mémoire cinématographique. C’est un geste de sauvegarde, mais aussi un geste de transmission. Et dans ce travail patient, multiple, exigeant, le patrimoine visuel du cinéma arabe retrouve une vie nouvelle — et un avenir.
Au-delà de tout ce travail de restauration, une question demeure, presque urgente : que fera-t-on de cette mémoire si les jeunes générations ne s’en emparent pas ? Les intervenants l’ont rappelé à plusieurs reprises, parfois explicitement, parfois par la simple force de leurs témoignages : restaurer ne suffit pas, encore faut-il regarder. Ces films, revenus d’un long silence, ne demandent qu’à dialoguer avec un public nouveau, à transmettre des formes, des idées, des gestes de cinéma que l’on ne fabrique plus de la même manière. La préservation n’a de sens que si elle ouvre un passage, si elle pousse les jeunes cinéastes à comprendre d’où ils viennent pour imaginer où ils peuvent aller. Et peut-être est-ce là l’enjeu le plus essentiel : que ce patrimoine restauré devienne non seulement un héritage, mais aussi un point de départ, une invitation à apprendre, à questionner, à créer — et surtout à aller voir ces films pour leur offrir une nouvelle vie.
La Tunisie produit chaque jour 10.000 tonnes de déchets, dont une partie sera prochainement transformée en électricité grâce à un projet pilote de la STEG. Le ministre de l’Environnement détaille également les mesures pour lutter contre les décharges sauvages.
Un projet pilote pour produire de l’électricité à partir des déchets
Le ministre de l’Environnement, Habib Obeid, a annoncé jeudi 13 novembre que la Tunisie génère 10.000 tonnes de déchets par jour, réparties sur 16 décharges contrôlées.
Dans le cadre d’une initiative conjointe avec la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG), une expérimentation pilote sera lancée pour transformer une partie de ces déchets en énergie électrique.
Le littoral et les décharges sauvages sous surveillance
Lors de la séance plénière consacrée à la mission environnementale, Habib Obeid a souligné que les ressources du ministère restent insuffisantes pour aménager l’ensemble du littoral tunisien. Une aide de 60 millions d’euros sera mobilisée par l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (APAL) selon un plan établi par des experts.
Concernant les décharges sauvages, le ministre a confirmé la coordination avec le ministère de l’Intérieur pour leur fermeture et le renforcement du contrôle. Il a également indiqué que le décret relatif au combustible alternatif est en cours de finalisation et sera prochainement publié.
Trois bus transportant des élèves ont été caillassés jeudi 13 novembre dans différentes zones du gouvernorat de Jendouba. Aucun blessé n’a été signalé, mais les véhicules ont subi des dégâts importants, relançant les inquiétudes sur la sécurité des transports scolaires dans la région.
Trois attaques successives en pleine tournée scolaire
Fin d’après-midi agitée à Jendouba. Trois bus de la société régionale de transport ont été visés par des jets de pierres alors qu’ils ramenaient les élèves à leurs domiciles. Selon les premières informations recueillies, les attaques se sont déroulées sur trois trajets différents, à plusieurs kilomètres les uns des autres.
Le premier bus a été touché sur la route reliant Jendouba à Traydia, près du centre de collecte de lait. Le second a été ciblé dans la localité de Kaâibiya, alors qu’il assurait la ligne Fernana–Kaâibiya. Le troisième a été attaqué sur l’axe Oued Meliz–Hfaydhia.
Aucun enfant ni conducteur n’a été blessé, mais les bus ont subi des dommages matériels qualifiés de « notables » par des sources locales.
Réactions et renforcement de la sécurité
Les incidents, survenus lors d’une même tournée de retour scolaire, ont aussitôt mobilisé les autorités régionales. Une enquête a été ouverte pour identifier les auteurs, tandis que des mesures de sécurité supplémentaires doivent être mises en place sur les lignes les plus exposées.
Ces agressions interviennent dans un gouvernorat où les actes de vandalisme contre les biens publics se multiplient depuis plusieurs mois, suscitant l’inquiétude des parents et du personnel éducatif.
Jeudi matin, presque tous les quartiers de Kiev ont été visés par une attaque qualifiée de “massive”. Le maire Vitali Klitschko parle de frappes coordonnées menées par la Russie, qui continue de cibler la capitale ukrainienne près de trois ans après le début de son invasion. Selon le président Volodymyr Zelensky, au moins quatre personnes ont été tuées, et les services d’urgence dénombrent plus de 24 blessés.
La Russie revendique avoir abattu 216 drones ukrainiens
Le ministère russe de la Défense affirme que ses systèmes anti-aériens ont intercepté ou détruit 216 drones ukrainiens, dont 66 dans la région de Krasnodar. Cette hausse du recours aux drones longue portée illustre l’évolution du conflit : une confrontation technologique où Kiev cherche à contourner la supériorité matérielle russe en saturant sa défense.
Moscou agite la menace d’une “guerre clandestine”
Le FSB dit avoir déjoué un projet d’assassinat visant un haut responsable gouvernemental, attribuant l’opération à l’Ukraine. Comme souvent, ces annonces s’inscrivent dans le récit sécuritaire du Kremlin, qui cherche à présenter la Russie comme un État assiégé, alors même qu’elle est à l’origine de l’agression contre l’Ukraine.
Les frappes sur Kiev, la riposte technologique ukrainienne et les narratifs sécuritaires russes traduisent un conflit qui déborde largement les lignes de front. L’envahisseur russe élargit le spectre de la guerre — militaire, psychologique, énergétique et informationnelle — dans un effort continu d’épuisement de l’État ukrainien.
At night, kamikaze drones attacked the Sheskharis oil terminal and the Russian SAM 300/400 air defense base in Novorossiysk. pic.twitter.com/hdGUby1Dna