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Sidi Bou Said : L’inscription sur la liste du patrimoine Unesco est pour bientôt

26. November 2025 um 09:04

Le comité du patrimoine de l’Unesco devrait se réunir le 10 décembre à New Delhi en Inde. Plusieurs nouvelles inscriptions au patrimoine mondial de l’Unesco devraient être effectuées à cette occasion.

Toutefois, Sidi Bou Said devra attendre le mois de juin 2026 pour que le dossier soit étudié et probablement adopté.

Malgré la démarche  » urgente  » des autorités tunisiennes, le dossier Sidi Bou Said devra attendre encore un peu. Mais c’est en bonne voie !

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Au-delà des sommets, l’Afrique en quête d’un rôle au XXIe siècle

26. November 2025 um 08:08

Trois ans après le précédent sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine (organisé en février 2022 à Bruxelles), les dirigeants des États membres des deux organisations régionales se sont réunis en Angola (les 24 et 25 novembre), célébrant ainsi le 25ème anniversaire de leur partenariat.

Si les Européens se trouvent plongés dans un profond questionnement existentiel au regard du nouvel ordre mondial émergeant (dans lequel leur propre sécurité n’est plus garantie), le continent africain semble encore y chercher sa place. La reconfiguration des équilibres mondiaux questionne la place de l’Afrique dans la compétition internationale. 

La superficie de l’Afrique (plus de 30 millions de km², soit plus que la taille cumulée de la Chine, des Etats-Unis, de l’Inde et d’une partie de l’Europe) et son poids démographique (près de 1,5 milliard d’habitants, soit environ 20 % de la population mondiale) contrastent avec sa faible puissance politico-diplomatique et économique. Après une longue période coloniale, les indépendances nationales n’ont pas permis de rendre véritablement audible la voix des nouveaux Etats africains.

Sur le plan géopolitique, à défaut d’intégration continentale politique et économique, il est difficile de considérer l’Afrique comme une unité ou actrice globale, un « continent-puissance », des relations internationales parlant d’une seule voix. Les 54 Etats africains sont relativement marginaux sur la scène internationale (aucun n’est membre du Conseil de sécurité de l’ONU et seule l’Afrique du Sud fait partie du G20 et des BRICS) comme dans l’économie mondiale (même si certains d’entre eux occupent une position non négligeable dans des secteurs stratégiques comme les hydrocarbures : Algérie, Libye, Nigéria, etc.).

De même, les puissances africaines sont limitées dans leur influence régionale par de profondes faiblesses intérieures, qui exposent à l’influence de puissances non africaines.

Le continent est souvent considéré comme un simple objet du jeu de puissances, qui visent le contrôle de points géostratégiques et de ressources naturelles. Une politique de puissance qui se traduit par une répartition des zones d’influence étrangères sur le continent et par la multiplication des sommets du type Chine-Afrique, Turquie-Afrique ou Afrique-France.

Cela n’exclut cependant jamais une marge d’autonomie des acteurs politiques africains et une importante variété de leurs interactions avec ces puissances.

Sur le plan géoéconomique, l’Afrique est le continent le moins développé au monde et ne représente qu’environ 3 % du PIB mondial. Avec l’échec des projets de développement post-indépendance, l’Afrique compte trente-deux des quarante-six pays les moins avancés (PMA), tels que définis par les Nations unies. Et les données du développement y sont, quels que soient les indicateurs, les plus faibles du monde. La pauvreté est d’autant plus mal acceptée par les sociétés que celles-ci sont de plus en plus inégalitaires.

Un retard de développement socio-économique accru dans les pays d’Afrique subsaharienne et dont les causes sont liées : au poids de l’héritage colonial (avec des cadres étatiques et institutionnels relativement fragiles); à des défaillances de la gouvernance publique (avec en particulier le fléau de la corruption au sein de l’appareil politique et administratif); des infrastructures insuffisantes ou défaillantes; des situations politiques instables; des foyers de tensions et de conflits (intra-étatiques ou interétatiques) persistants ou récurrents (au Sahel, en Afrique centrale, dans la Corne de l’Afrique); des ressources naturelles (à l’origine d’industries extractives) exportées sans transformation et donc avec une faible plus-value; des richesses inégalement réparties et captées par une oligarchie (sur fond de corruption endémique); une transition démographique inachevée; l’impact du réchauffement climatique (alors que le continent contribue de façon marginale aux émissions de gaz à effet de serre), etc.

Les pays africains demeurent globalement, soixante ans après les indépendances, tributaires de l’exportation de matières premières brutes et sont très vulnérables aux variations de leurs prix.

Une réalité structurelle qui n’empêche pas les Etats africains de faire montre de leur volonté d’autonomie vis-à-vis des anciennes puissances coloniales et de rompre ainsi avec l’hégémonie occidentale.

Dès lors, face aux partenariats alternatifs (sur les plans militaires et économiques) qu’offrent la Chine et la Russie (mais aussi des puissances régionales comme la Turquie, l’Inde et le Brésil), la question est de savoir si le continent sera un simple terrain des rivalités entre les puissances ou s’il va s’affirmer comme un acteur majeur du monde multipolaire.

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Sondage sur les Musulmans de France : les frontières poreuses entre religiosité et radicalisme

25. November 2025 um 12:34

Un sondage réalisé par l’Ifop montre pour l’essentiel que contrairement à leurs aînés, les jeunes musulmans de France sont très nettement attirés par les formes les plus rigoristes de leur religion. Un constat vigoureusement contesté par le recteur de la grande Mosquée de Paris.

 

Faut-il prendre au sérieux les sondages en matière religieuse? Sachant que de manière générale, les croyants éprouvent une certaine pudeur à livrer à autrui ce qu’il y a de plus intime dans leur relation avec le Créateur.

Dans son ouvrage prophétique, « Le Choc des Civilisations », paru il y a presque 30 ans, Samuel Huntington évoqua une « Résurgence de l’islam » dans le monde arabo-musulman qui se propagera comme un feu de paille en Occident. Allant même jusqu’à comparer cette lame de fond à celle de la Révolution française, matrice des Lumières en Europe et au delà.

L’Histoire est-elle en train de confirmer les prédictions du penseur américain? Ce qui est certain, c’est qu’en espace de quatre décennies, l’Islam a gagné une place prépondérante au sein de la société française, devenant ainsi la deuxième religion en France derrière le catholicisme. C’est ce que révèlent les résultats de la récente enquête effectuée par l’Ifop.

L’islam, deuxième religion de France

Ainsi, entre 1985 et 2025, la proportion de musulmans au sein de la population française adulte est passée de 0,5 % à 7 %. Faisant de l’islam la deuxième religion de France après le catholicisme (43 %), mais devant le protestantisme (4 %). Cette croissance régulière s’inscrit dans un contexte plus large de recomposition du paysage religieux marqué par le recul du catholicisme et la montée des « sans religion » (37,5 %).

Force donc est de constater que les résultats de cette étude ne vont pas dans le sens des chantres du « Grand remplacement » qui assènent depuis des années l’idée erronée d’une présence massive des musulmans en France au point que les Français en viennent à croire qu’ils représentent 31 % de la population française.

Forte religiosité

L’enquête réalisée auprès de plus de 1 000 personnes de confession musulmane, révèle également que cette proportion croissante des fidèles musulmans en France va de pair avec une forte religiosité. C’est-à-dire une pratique régulière du culte par ses membres. 80 % des musulmans vivant dans l’Hexagone se déclarent religieux; contre 48 % des habitants se réclamant d’une autre religion. En sus, près des deux-tiers des fidèles à l’Islam affirment prier tous les jours; contre une moyenne de 18 % pour les adeptes des autres religions. Entre 1989 et 2025, le taux de fréquentation des mosquées a plus que doublé, passant de 16 % à 35 %.

Radicalité  croissante

Mais, là où le bât blesse, c’est que cette étude intitulée « État des lieux du rapport à l’Islam et à l’islamisme des musulmans de France : entre réislamisation et tentation islamiste », met en lumière un rigorisme croissant, notamment chez les jeunes musulmans. De même qu’elle démontre que la nouvelle génération est plus radicale que les précédentes.

Ainsi, les données révèlent une intensification des pratiques religieuses, un durcissement des positions sur les questions de mixité et une sympathie croissante pour les courants radicaux de l’islam politique. Au point que près d’un musulman sur deux (46 %) estime que la loi islamique doit être appliquée dans les pays où ils vivent, dont 15 % « intégralement quel que soit le pays dans lequel on vit » et 31 % « en partie » en l’adaptant aux règles du pays où on vit.

Pis : selon cette étude, un musulman sur trois (33 %) affiche de la sympathie pour au moins une mouvance islamiste, dont 24 % pour les Frères musulmans, 9 % pour le salafisme, 8 % pour le wahhabisme, 8 % pour le Tabligh, 6 % pour le Takfir et 3 % pour le djihadisme.

Toujours selon la même source, ce phénomène de radicalité se traduit dans la vie quotidienne des jeunes musulmans de France par une primauté des pratiques prescrites par la religion sur celles de la société. Ainsi, le jeûne quotidien pendant le mois saint du Ramadan est aujourd’hui observé par 73 % des fidèles, contre 60 % en 1989. 79 % des musulmans en France s’abstiennent de consommer de l’alcool. Ils étaient moins de 65 % en 1989.

Le voile, signe religieux ou identitaire ?

Dans ce registre, notons une plus forte radicalité chez les femmes que chez les hommes. Même si le port du voile reste une pratique à la fois minoritaire et irrégulière chez l’ensemble des musulmanes; il se banalise de plus en plus chez les jeunes. Ainsi, une musulmane sur deux âgée de 18 à 24 ans se voilent aujourd’hui. Soit trois fois plus qu’en 2003, année du grand débat sur son interdiction à l’Ecole publique.

D’autre part, 80 % des femmes portant le voile affirment se vêtir pour respecter une obligation religieuse. 38 % le font pour montrer « leur appartenance à leur religion » et un besoin de protection face aux pressions pesant sur les femmes dans l’espace public. A savoir que : 44 % disent le porter pour « ne pas attirer le regard des hommes »; 42 % pour « se sentir en sécurité »; 15 % pour « ne pas être perçue comme une femme impudique »; et 2 % « sous la pression directe de proches ».

« L’islam lu dans le noir »

Rappelons enfin que le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, a rapidement réagi à cette étude Ifop. Dans une tribune intitulée « Quand l’islam est lu dans le noir », il admet qu’une partie des jeunes musulmans pratique « davantage qu’hier. Ils prient, ils jeûnent, ils se réclament d’un sens plus profond que le seul consumérisme. Il y a là une recherche, peut-être une inquiétude, certainement un besoin d’idéal et de repères. Mais prêter à cette quête une intention politique relève du contresens ».

Toutefois, cette autorité religieuse rappelle une précédente enquête du même institut de sondage, en septembre, qui assurait « qu’une écrasante majorité de musulmans reste attachée à la République et hostile à toute violence religieuse. Et que trois musulmans sur quatre ne mettent aucun projet politique derrière le mot « charia »» . Et de conclure non sans pertinence : « A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer ».

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Tunis d’hier : La Salle maltaise se souvient

25. November 2025 um 10:03

Édifiée en 1893, la Salle maltaise sert aujourd’hui de siège à la Troupe de théâtre de la ville de Tunis. Dans le temps, ce local était destiné aux travailleurs maltais pour lesquels il a servi d’amicale et de lieu de ralliement.

Jusqu’à son affectation pour la Troupe de la ville de Tunis, la Salle maltaise a servi d’espace municipal. De nos jours, seule une plaque commémorative sur le fronton de l’édifice rappelle sa destination initiale.

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« Plans de paix » pour l’Ukraine et panique en Europe

24. November 2025 um 16:01

Tout semble avoir été arrangé les 24, 25 et 26 octobre entre le représentant de Vladimir Poutine, Kiril Dmitriev, et le représentant de Donald Trump, Steve Witkof, à Miami, à proximité de la résidence du président américain Mar-a-Lago.

La réunion-marathon de Miami a abouti à une « feuille de route » en 28 points ayant pour base « les principes issus du sommet d’Alaska » du mois d’août dernier entre Poutine et Trump. Les principales idées de cette feuille de route sont : « La Russie gardera les territoires qu’elle a annexés en Crimée et au Donbass. L’Ukraine bénéficiera de garanties de sécurité américaines, mais renoncera à son intention de devenir membre de l’OTAN et se contentera d’une armée de 600.000 soldats. »

La confirmation de cette feuille de route par la Maison Blanche, acceptée par Poutine comme « base pour les négociations », a eu l’effet d’un désastre pour Zelensly et les dirigeants européens qui le soutiennent, principalement à Londres, Paris, Berlin, Varsovie et Bruxelles bien sûr, siège de l’Union européenne et de l’OTAN.

Mais ce n’est pas le seul « désastre » qui a secoué Zelensky et les dirigeants européens. Presque en même temps a été rendue publique une grosse affaire de corruption portant sur le détournement de centaines de millions de dollars d’argent des contribuables américains et européens par de hauts responsables ukrainiens dans l’entourage immédiat du président ukrainien. Deux ministres ont démissionné et un ami de longue date et partenaire d’affaires de Zelensky, un certain Timur Mindich, s’est enfui avec le magot en Israël, via Varsovie…

La découverte de ce « vaste réseau criminel de détournement massif d’argent » en Ukraine ne semble pas avoir perturbé outre mesure les dirigeants européens qui continuent de porter leurs regards vers une seule direction, celle du « plan de paix américain » qui semble les avoir mis au pied du mur.

Dans une tentative désespérée de contrer l’initiative américaine, les dirigeants européens ont organisé à la hâte une réunion à Genève à laquelle était convié le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, et qui a abouti à leur propre « plan de paix » en 24 points.

Les 24 points sont un condensé des idées que Bruxelles, Paris, Londres et Berlin ne cessent de répéter : souveraineté de l’Ukraine sur tous ses territoires; cessez-le-feu immédiat; liberté de Kiev d’adhérer ou non à l’OTAN; utilisation des avoirs russes gelés pour la reconstruction de l’Ukraine… En un mot, aucune référence aux causes réelles du conflit et aucune proposition de nature à aider à mettre fin au conflit.

Ce n’est guère étonnant, car tout le monde sait que les dirigeants européens, en dépit d’une dégradation du taux de popularité sans précédent, continuent de tout faire pour que la guerre continue. Leur maintien au pouvoir en dépend.

Voici ce qu’a dit il y a quelques jour le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius dans une interview accordée au Frankfurter Allgemeine Zeitung : « Les experts et les sources de renseignements peuvent estimer approximativement quand la Russie aura reconstitué ses forces armées au point d’être capable de lancer une attaque contre un Etat membre de l’OTAN à l’Est.

Nous avons toujours affirmé que cela pourrait se produire en 2029. Certains estiment désormais que c’est envisageable dès 2028, et des historiens militaires pensent même que nous avons déjà connu notre dernier été de paix. » !!!

La France n’est pas en reste. Il y a deux ou trois jours, le chef d’état-major des armées françaises, le général Fabien Mandon a affirmé que« la France doit être prête à accepter de perdre ses enfants sur le champ de bataille pour faire face à la Russie ».

Avant lui, des ministres et des « spécialistes militaires » ont averti que « la France risquait d’être entraînée dans une guerre contre la Russie sur le sol européen d’ici trois ou quatre ans »…

En Grande Bretagne, le très impopulaire Premier ministre Keir Starmer (11 % d’opinions favorables), n’arrive pas à maitriser ses démangeaisons d’envoyer des « troupes au sol, des navires en mer et des avions dans les airs » contre la Russie…

Le monde se laissera-t-il entrainer dans une guerre apocalyptique au seul motif de mettre la première puissance nucléaire au monde à genoux ?

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Mémoire de Roubtzoff : Les Tunisiennes d’une autre époque

24. November 2025 um 12:25

Alexandre Roubtzoff a laissé une œuvre impressionnante qu’il a réalisée en Tunisie, son pays d’adoption et de sépulture.

Ces tableaux de Roubtzoff documentent avec talent des profils de Tunisiennes de la première moitié du vingtième siècle.

Spécialiste des portraits et des paysages, né à Saint Petersbourg, arrivé à Tunis en 1914, Roubtzoff fait pleinement partie de l’histoire de la peinture tunisienne.

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Visite de MBS à Washington : le deal du siècle !

20. November 2025 um 11:14

Le prince Mohammed Ben Salmane (MBS) achevait hier mercredi deux jours de visite à Washington où il affichait avec Donald Trump une connivence rare. Au menu de cette visite, des investissements saoudiens colossaux aux Etats-Unis en contre partie d’un accord de sécurité mutuelle.

Garde d’honneur montée sur des chevaux arborant les drapeaux américain et saoudien, coups de canon, survol d’avions de combat F-15 et F-35, réception officielle au porche sud de la Maison Blanche où des chasseurs américains ont effectué un spectacle aérien, le prince héritier Mohamed Ben Salman (MBS) fût traité avec des égards exceptionnels lors de sa visite de travail, mardi 18 novembre, à Washington.

L’on est loin du temps où, sous l’ère de Joe Biden, le dirigeant de facto du royaume Wahhabite était une sorte de paria, une persona non grata. Et ce, pour avoir commandité, selon un rapport de la CIA en 2018, l’assassinat du journaliste saoudien Jamal KhashoggiJamal Khashoggi. Celui-ci avait été séquestré, assassiné, puis découpé à la scie dans le consulat saoudien à Istanbul. Autre temps, autres priorités.

MBS innocenté

D’ailleurs, le président américain Donald Trump a volé au secours de MBS quand une journaliste de la chaîne ABC a posé une question au sujet de Jamal Khashoggi, l’ancien collaborateur saoudien du Washington Post : « Vous mentionnez une personne qui fut extrêmement controversée. Beaucoup de gens n’aimaient pas ce monsieur dont vous parlez. Qu’on l’aime ou pas, des choses arrivent ». Puis, désignant le prince héritier : « Mais il ne savait rien de tout cela. Et on peut en rester là. Vous n’êtes pas obligée d’embarrasser notre invité ».

« Nous avons aujourd’hui dans le Bureau ovale un homme extrêmement respecté, un ami de longue date, un très bon ami. Je suis très fier du travail qu’il a accompli », a déclaré le président américain avant de saluer, sans rire , les « accomplissements incroyables en matière de droits de l’homme » de son invité.

« C’est douloureux et c’est une énorme erreur et nous faisons tout notre possible pour que cela ne se reproduise plus », a déclaré pour sa part Mohammed Ben Salmane.

Des investissements colossaux

Pourquoi tant d’égards pour le prince héritier saoudien ? C’est que l’homme fort du royaume n’est pas venu les mains vides à Washington. Il a promis au locataire de la Maison Blanche d’investir la somme astronomique de 1 000 milliards de dollars dans l’économie américaine contre 600 auparavant.

« Nous croyons en l’avenir de l’Amérique. Je crois, monsieur le président, qu’aujourd’hui et demain, nous pouvons annoncer que nous allons augmenter ces 600 milliards à près de 1 000 milliards de dollars pour l’investissement », a-t-il promis. A la grande satisfaction du président américain, qui, manifestement, ne s’attendait pas à tant de largesse.

Le danger vient de Tel-Aviv

En contre partie, Donald Trump a donné son feu vert à un accord de vente d’armement majeur, qui inclut de futures livraisons de 28 F-35, des avions de combat furtifs. Sachant que jusqu’à présent, Israël est le seul pays du Proche-Orient à posséder des avions de chasse américains F-35.

C’est qu’aujourd’hui, la domination militaire écrasante d’Israël est considérée par Ryad comme l’élément le plus déstabilisant dans la région. Les ambitions expansionnistes d’Israël au Liban et en Syrie, les nombreuses violations du cessez-le-feu à Gaza depuis l’adoption du plan Trump, la recrudescence des violentes attaques commises par les colons contre les Palestiniens de Cisjordanie avec la complicité de l’armée israélienne, sont perçues comme une volonté délibérée d’étendre la « pax hébraïca » à l’ensemble du Moyen-Orient.

Partenariat stratégique

A part la vente d’avions américains de technologie avancée, les deux pays s’étaient entendus sur un partenariat de défense. L’Arabie saoudite- dont l’objectif est de se prémunir contre de nouvelles attaques visant des sites stratégiques vitaux, comme celles revendiquées par les Houthis contre les installations pétrolières saoudiennes de Khuraïs et d’Abqaiq, le 14 septembre 2019- veut des garanties américaines renforcées afin d’éviter que ne se reproduise le scénario traumatique des frappes israéliennes contre le Qatar du 9 septembre 2025. Or, les deux fois, l’administration Trump s’est abstenue de venir à la rescousse de ses partenaires du Golfe.

Cette instabilité régionale persistante explique que la priorité absolue pour MBS consiste à d’obtenir de Washington la signature d’un accord de sécurité mutuelle. Lequel stipule que toute attaque contre son pays serait considérée comme « une menace pour la paix et la sécurité des États-Unis ». Celui-ci prendrait d’abord la forme d’un Ordre exécutif, qui ne nécessite pas l’aval du Congrès, pour se formaliser ensuite en un accord de sécurité engageant et pérenne.

En attendant la signature officielle de cet accord stratégique, Donald Trump a par ailleurs annoncé lors du dîner de gala en l’honneur de son invité de marque, que l’Arabie saoudite devenait un « allié majeur non-membre de l’Otan ». Sachant que seuls 19 pays bénéficient actuellement de ce statut privilégié qui prévoit une étroite coopération militaire avec les États-Unis.

Or, l’Arabie saoudite ne peut se contenter de gestes symboliques. Riyad et Islamabad ont déjà signé un accord de défense mutuelle le 17 septembre 2025, une semaine après les bombardements israéliens sur Doha. Une manière de rappeler à leur grand allié américain que le royaume dispose de plusieurs cordes à son arc pour instaurer un rééquilibrage stratégique des rapports de force dans la région du Moyen-Orient.

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Le Maire de New-York, Zohran Mamdani, et la figure du musulman d’Occident

19. November 2025 um 17:36

L’élection de Zohran Mamdani à la tête de New-York a eu une onde de choc mondiale qui continue de produire ses effets. Face aux profonds clivages qui traversent une société américaine éclatée, son discours a su conjuguer et incarner multiculturalisme et progrès social. Son dynamisme a eu raison, le temps d’une élection, d’une oligarchie financière, médiatique et politique qui a fait bloc face à sa candidature. Un front animé par une islamophobie occidentale ciblant la figure d’un ennemi de l’intérieur et de l’extérieur.

 

Musulman et occidental

 

En Occident, la problématique de l’immigration et la montée d’un néonationalisme visent en particulier les nationaux de culture ou de confession musulmane, dont l’identité complexe contribue à un sentiment d’insécurité identitaire.

 

Pourtant, contrairement aux thèses culturalistes encore en vogue, il y a nulle incompatibilité entre le fait d’être musulman et l’adhésion au « modèle républicain » à la française ou à l’American way life ; des concepts structurels mais non figés.

 

Comme en Europe, l’islam est en effet devenu aux États-Unis une question de politique intérieure. La présence arabe et plus largement musulmane est perçue comme une menace sécuritaire et identitaire. Dans ce contexte, les citoyens « Arabes d’Occident » ou « Araboccidentaux » se trouvent piégés dans une sorte de chaîne de de soupçons : Arabes/musulmans, musulmans/islamistes, islamistes/terroristes. D’où vient une telle construction ?

 

La construction d’une représentation

 

Si la Bible mentionne l’existence des Arabes, qu’elle identifie comme les descendants d’Ismaël (premier fils du prophète Abraham), leur représentation se forge à partir de l’expansion de l’Empire islamique (jusque dans le sud de l’Europe), à travers les récits des conquêtes islamiques et des reconquêtes européennes (espagnole et française).

 

Renforcée par les chroniques des Croisades, la figure de l’Arabo-musulman domine au-delà des origines ethniques, entre Sarrasins et Maures par exemple ; dépeint sous les traits de l’ennemi envahisseur et de l’infidèle violent, il est néanmoins doté d’un esprit noble et animé par des valeurs chevaleresques qui faisaient encore défaut aux guerriers Francs.

 

Mieux, la figure du « transmetteur » s’impose dans l’Europe du Moyen-âge et de la Renaissance, lorsque celle-ci redécouvre la pensée grecque grâce aux traductions de l’arabe vers le latin des œuvres d’Aristote.

 

Les Arabes sont progressivement éclipsés par les Ottomans, dont la domination a signifié le monopole dans la représentation du monde musulman par les Européens (Ali Kazancigil). Le développement des relations diplomatiques entre le royaume de François Ier et la Sublime Porte de Suleyman Le Magnifique, au début du XVIe siècle, annonce l’ère de l’orientalisme scientifique et artistique.

 

Les Vénitiens forgent le concept de « despotisme oriental », despotisme absolu qui fait office de repoussoir pour les philosophes des Lumières (pour Montesquieu notamment).

 

Malgré sa richesse et son apport (y compris à la culture arabe), l’orientalisme esthétique est aussi à l’origine de la diffusion de stéréotypes sur un Orient fantasmé et décadent.

 

Le monde arabe moderne est encore prisonnier de ces images et archétypes construits au début du XIXe siècle, où l’Autre est relégué dans un exotisme anhistorique résumé à cette image : en son palais exotique orné d’or, le despote oriental est flanqué de son harem, de ses esclaves et de ses cavaliers enturbannés. Les Arabes n’apparaissant que « sous l’angle du voyage pittoresque ou d’un vague mysticisme teinté d’initiatique » (Jacques Berque).

 

La figure d’un ennemi

 

Des Croisades à la (dé)colonisation, la figure de la menace musulmane s’est cristallisée dans la représentation occidentale. Depuis la fin de la guerre froide, la montée de l’intégrisme islamique a coïncidé avec la recherche d’un nouvel ennemi stratégique et symbolique en Occident.

 

Partant, la critique de l’islam (isme) a pris la place du communisme.Une lecture culturaliste et essentialiste vient figer la représentation des musulmans dans l’image d’une masse archaïque, rétive à la modernité, à la fois soumise et incontrôlable (si ce n’est par la force). Cette perception a justifié le soutien des régimes occidentaux à des régimes arabes autoritaires, qui avaient le mérite de maintenir l’ordre et la stabilité…

 

Après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, la figure de l’Arabo-musulman incarne définitivement cet ennemi symbolique de l’Occident. Cette perception est étayée par la thèse du « choc des civilisations », développée par le politologue américain Samuel Huntington, selon laquelle l’ordre du monde tient à un conflit de systèmes de valeurs dans lequel la civilisation islamique menace l’Occident.

 

Enfin, les soulèvements de peuples arabes en 2011 ont fait resurgir l’obsession islamiste. Preuve de la persistance des vieux réflexes, des notions superficielles ou fantasmagoriques ont (re)surgi pour mieux réduire les Arabes à un bloc monolithique écrasé par le poids de la religion musulmane.

 

L’élection du nouveau Maire de New-York, Zohran Mamdani, vient rappeler que l’identité musulmane n’est pas incompatible avec la réussite d’un parcours personnel dans une société occidentale. La question est de savoir si au-delà des destins individuels, il est encore possible de reconstruire la représentation collective des musulmans en Occident près des décennies, voire des siècles de discours avilissant et dénigrants.

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Pékin et Tokyo s’écharpent sur l’île de Taïwan sur fond d’un passé douloureux

18. November 2025 um 12:33

Les récents propos de la nouvelle Première ministre japonaise concernant la position de son pays sur la question du statut de Taïwan ont créé un climat de tensions entre Pékin et Tokyo. Eclairage.

A-t-elle tourné sept fois sa langue dans sa bouche avant de répondre à des questions d’un élu d’opposition lors de sa première intervention à l’enceinte du Parlement ? C’est la question que se pose tout le monde au pays du Soleil-Levant après avoir entendu la nouvelle Première ministre Sanae Takaichi, partisane d’une ligne de fermeté vis-à-vis de la Chine, évoquer la semaine dernière le sujet très sensible d’une hypothétique invasion de Taïwan par la Chine et l’intervention militaire du Japon pour défendre l’île dont Pékin revendique la souveraineté et qui n’est qu’à 100 km de l’île japonaise la plus proche.

Si « une situation d’urgence » à Taïwan impliquait « le déploiement de navires de guerre et le recours à la force, cela pourrait constituer une menace pour la survie du Japon », a-t-elle déclaré; sans avoir consulté des notes préparées par des hauts fonctionnaires de son département. Des propos interprétés comme l’indication qu’une attaque contre Taïwan pourrait justifier un soutien militaire de Tokyo à Taipei.

Une déclaration stupéfiante qui s’est propagée comme une onde de choc dans la région de l’Asie de l’Est et même au-delà.

Regain de tensions

Signe de tensions entre les deux géants asiatiques après les déclarations de la cheffe du gouvernement nippon, la Chine a recommandé à ses ressortissants « d’éviter de se rendre au Japon dans un avenir proche », en raison de « risques importants » pour leur sécurité. Sachant que les touristes chinois représentent un quart des visiteurs étrangers au Japon qui accueille par ailleurs plus de 100 000 étudiants chinois. Ainsi, sur les neuf premiers mois de 2025, l’archipel a accueilli 7,5 millions de visiteurs chinois, selon des chiffres officiels nippons, soit une envolée de 42 % sur un an. Attirés par un yen faible, ils ont dépensé l’équivalent de 3,28 milliards d’euros au troisième trimestre.

Pour sa part, Tokyo a annoncé lundi 17 novembre avoir mobilisé son aviation. Et ce, après avoir détecté un drone suspecté d’être chinois près de son île la plus proche de Taïwan.

« Le samedi 15 novembre, il a été confirmé qu’un aéronef sans pilote, supposé d’origine chinoise, a survolé la zone entre l’île de Yonaguni et Taïwan. En réponse, l’aviation de chasse de la Force aérienne d’autodéfense japonaise a été mobilisée », a indiqué le ministère de la Défense sur X.

Que dit la Constitution nippone ?

Reste la question qui se pose avec insistance : le Japon peut-il entrer en conflit avec la Chine pour défendre Taïwan au nom « de la survie du Japon », selon les termes de Mme Takaichi ?

Selon la Constitution japonaise adoptée en 1947 sous diktat américain, le célèbre article 9 établit un principe clair : le Japon « renonce à jamais à la guerre » et à l’usage de la force pour régler les différends internationaux. Le texte va plus loin en interdisant au pays de maintenir des forces armées traditionnelles, une clause unique parmi les grandes puissances.

Pourtant, le Japon dispose aujourd’hui des Forces d’Auto-Défense (JSDF), créées dans les années 1950. Officiellement, il ne s’agit pas d’une armée offensive, mais d’un dispositif strictement dédié à la protection du territoire. Cette interprétation, acceptée au fil du temps, a permis au pays de se doter d’un outil militaire moderne; tout en respectant l’esprit pacifiste de la Constitution.

Or, dans certains cas extrêmes, le gouvernement japonais est autorisé à utiliser la force lorsque l’agression d’un pays tiers est considérée comme un péril direct contre le Japon et sa population. Un scénario qui, pourrait se justifier en cas de conflit autour de Taïwan, qui est situé à moins de 120 kilomètres de certaines îles japonaises.

« Une déclaration de guerre »

Mais la Chine conteste cette lecture : pour Pékin, Taïwan n’est pas un pays tiers, mais une province faisant partie du territoire chinois. Même si dans les faits, cette île de 23 millions d’habitants est autonome politiquement.

Ainsi, Pékin a profité de la sortie de la cheffe du gouvernement nippon pour s’attaquer directement à sa personne : le consul général de Chine à Osaka, Xue Jian, a ainsi menacé sur la plateforme X de « couper cette sale tête sans la moindre hésitation », visant implicitement le Premier ministre japonais. Les médias d’Etat sont aussi montés au créneau pour défendre la position chinoise : la réunification entre Taïwan et la Chine est inéluctable et aucune puissance ne peut se mêler de ce sujet interne à la Chine.

« Le sujet de Taïwan touche au cœur des intérêts de la Chine. Quiconque ose franchir cette ligne rouge affrontera l’opposition déterminée de plus de 1,4 milliard de Chinois et de l’entière nation chinoise ! » Ainsi a averti le Quotidien du peuple, le journal officiel du Parti communiste chinois.

« Fondamentalement, c’est une déclaration de guerre contre la Chine », a renchéri le professeur Xiang Haoyu, du think tank officiel, sur Weibo, le Twitter chinois. « Le Japon est un pays moderne et très développé mais son irrationalité collective n’est pas différente de celle qui prévalait il y a cent ans ». Une allusion au massacre de Nankin en décembre 1937 durant lequel des centaines de milliers de civils et de soldats chinois désarmés furent froidement assassinés et entre 20 000 et 80 000 femmes et enfants violés par les soldats de l’Armée impériale japonaise. Les démons du passé sont de retour.

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Edito : Finances

16. November 2025 um 05:00

Vue d’en haut, du ciel, la galaxie financière tunisienne a fière allure. Vue d’en bas, au plus près dans ses rapports avec le reste de l’économie, sa situation est moins idyllique. Le paysage paraît fort contrasté. Et pour cause ! Les banques, les compagnies d’assurance, les sociétés de leasing, le capital risque et le marché boursier affichent des résultats qui font grincer des dents les entreprises et les particuliers qu’ils sont censés financer, accompagner et concourir à leur prospérité. Les bénéfices engrangés par les institutions financières font pâlir d’envie et ajoutent aux frustrations des PME – et pas qu’elles seules -, qui luttent pour leur survie quand elles ne sont pas à deux doigts du dépôt de bilan. Les particuliers, faute de mieux, s’y résignent. Les PME crient au scandale au motif que l’accès au crédit est semé d’embûches, et quand elles y parviennent, le prix à payer est exorbitant. Les groupes bien établis, aux assises financières plus solides, ou du moins perçus comme tels, ont tendance à réduire à leur tour la voilure. Les banques publiques s’en méfient et les banques privées poussent jusqu’à l’excès le principe de précaution, mettant ainsi peu d’empressement à ouvrir les vannes du crédit. Ainsi va le pays.

Les banques, fer de lance de l’économie, s’en défendent et réfutent toute discrimination ou un quelconque resserrement de crédit. Elles font valoir leur bilan et leur concours à l’économie en progression continue, sachant qu’elles sont, elles-mêmes, soumises, sous la supervision de l’Institut d’émission, à des règles prudentielles strictes et contraignantes. Faisceau de malentendus ou  apports conflictuels banques-entreprises ? La question ne sera pas tranchée de sitôt. Les compagnies d’assurance, qui gagnent en puissance, ne sont pas en reste. Elles se disent engagées dans une vaste campagne de proximité et de conquête de sympathie de clients, grands et petits ; elles seraient à des années-lumière de toute forme de différenciation… Sans leur implication pleine et entière et leur capacité de prendre en charge les risques en tout genre, l’économie perdrait son principal levier d’investissement et de croissance. Et l’Etat l’un de ses principaux bailleurs de fonds.

Les sociétés de leasing ont de beaux restes. Elles sont, d’une certaine manière, confinées dans le rôle de variables d’ajustement financier. Elles seraient à ce titre au-dessus de tout soupçon. Elles font valoir leur singularité par rapport au secteur bancaire dont elles sont souvent issues. Comme quoi, les banques de la place font tout et les sociétés de leasing font le reste. La Bourse, en attendant l’arrivée de gros poissons, retrouve des couleurs et affiche des résultats qui ne laissent pas de marbre les grands comme les petits porteurs. Et pour compléter le tableau, le microcrédit, qui fait feu de tout bois, a dépassé le stade de voiture-balai. Hier, il ciblait les auto-entrepreneurs, les TPE; aujourd’hui, il est rejoint par la cohorte des PME, des exclus et des déçus du système bancaire.

Les sociétés de leasing ont de beaux restes. Elles sont, d’une certaine manière, confinées dans le rôle de variables d’ajustement financier. Elles seraient à ce titre au-dessus de tout soupçon.

Moralité : il y va de la PME comme de la classe moyenne, laminée et victime d’une paupérisation dont on ne voit pas la fin. Les banques, tant décriées par les uns et rarement encensées par ceux-là mêmes qui ont profité de leur concours pour régner souvent en maître sur l’économie, ont dû abuser de leur puissance. Pour autant, elles ont au final promu l’économie nationale et veiller à son développement. Sans l’engagement des banques et des assureurs, l’activité industrielle n’aurait pas atteint le niveau de sophistication qu’on lui connait, les services liés à l’industrie existeraient à peine et les vents de la modernisation n’auraient pas soufflé aussi fort sur l’agriculture.

Plus proches de nous dans e temps, ce sont surtout nos banques qui ont sauvé l’Etat d’un naufrage financier programmé. Sans leur concours à la limite du tolérable, au risque de provoquer un effet d’éviction de grande ampleur au désavantage de l’économie, l’Etat n’aura pas été assez loin du défaut de paiement. Il a pu, grâce à leur engagement, boucler son budget et éviter des fins de mois si difficiles qu’elles auraient mis en danger l’ensemble de l’édifice public. L’argent, c’est le nerf de la guerre. Dans leur rôle de pourvoyeur de fonds à l’Etat, mais aussi à l’économie, les établissements financiers n’ont pas failli à leur mission. Non sans en tirer profit. Il ne pouvait en être autrement, sans se mettre eux-mêmes en danger, pour assurer leur propre pérennité. A cette nuance près qu’ils ont restitué à l’Etat -qui ne les a guère ménagés sous forme d’impôt une grande partie des gains qu’ils avaient engrangés en finançant le déficit public.

Le niveau d’imposition n’a jamais été aussi élevé – faible croissance oblige. Les banques ne sont pas au bout de leur peine. Elles se voient infliger une réduction rétroactive de moitié des taux fixes de l’octroi de crédit, à concurrence de 8% de leur bénéfice, au profit d’entreprises marginales, sans garantie et sans intérêts. Ces mesures ne sont pas du genre à muscler nos banques, bien au contraire. Il est d’ailleurs à craindre l’annonce, à l’avenir, de résultats qui sèmeraient la panique chez les gros actionnaires et les petits porteurs. Ces mesures, prises à la hâte, sans concertation avec le secteur, sans de véritables études d’impact, pèseront lourdement sur les comptes et les résultats à venir des banques, en raison de la fragmentation et de l’atomisation du secteur bancaire.

Les banques ne sont pas au bout de leur peine. Elles se voient infliger une réduction rétroactive de moitié des taux fixes de l’octroi de crédit, à concurrence de 8% de leur bénéfice, au profit d’entreprises marginales, sans garantie et sans intérêts.

Cela vaut également pour les compagnies d’assurance, qui ne brillent pas par leur effet de taille. Des banques autrement plus grandes, sans rien perdre de leur agilité, s’en sortiraient mieux grâce aux économies d’échelle. On mesure l’ampleur du manque à gagner à l’idée que nos banques et nos compagnies d’assurance se soient détournées des voies de croissance externe autrement plus accélérée, via des manœuvres de fusion-acquisition. Qu’il n’y ait aujourd’hui aucune banque ou compagnie d’assurance dans le top 20, voire dans les 50 premières africaines, semble hors de raison et nous laisse sans voix. Comment, dans ces conditions, pouvons-nous prétendre nous frayer un chemin dans un continent plus ouvert et plus concurrentiel que jamais ? L’internationalisation inéluctable de nos entreprises aura d’autant plus de chances d’aboutir quand elle est précédée et accompagnée par nos banques au faîte de leur puissance. Il serait vain de s’en remettre à des banques étrangères, qui prêchent pour leur paroisse et défendent leurs propres entreprises.

Il ne fait aucun doute que des banques aux ambitions internationales seraient à même de préfigurer la banque de demain, solidement connectée, affichant haut et fort sa transformation digitale et sa force d’innovation. Elles seraient bien en place dans la compétition régionale, voire continentale, auréolées d’une offre de produits qui mettraient nos entreprises à l’égal de leurs compétiteurs. Non que les petites banques à l’instar des assurances – de proximité ou qui campent sur des niches spécifiques ne soient pas utiles, bien au contraire, mais cela n’enlève rien à la nécessité de faire émerger des champions nationaux de taille mondiale pour faire jeu égal avec les grands de la région. Et tirer l’économie nationale vers le haut.

Il ne fait aucun doute que des banques aux ambitions internationales seraient à même de préfigurer la banque de demain, solidement connectée, affichant haut et fort sa transformation digitale et sa force d’innovation.

Les ambitions managériales continentales des établissements financiers n’y suffiront pas. Il faudra pour cela l’appui franc et massif de l’autorité publique. En clair, une législation plus permissive avec moins de réticence, d’hésitation et de principe de précaution abusif, une vision politique plus aboutie et plus assumée et une volonté d’ouverture sur le monde sans restriction aucune. Il y a plus de deux siècles, un ancien ministre français connu pour ses compétences, appelé de sa retraite à la rescousse par le roi pour redresser l’économie, n’a rien trouvé de mieux à lui dire : Sire, faites-nous de bonne politique, et je vous ferai de bonnes finances. Nous y voilà

Cet éditorial est publié dans le dernier numéro de L’Économiste Maghrébin – Spécial Finances, actuellement disponible en kiosque.

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Déglingué, saturé, plein à craquer : il roule, il roule le métro léger

12. November 2025 um 09:59

Pourquoi avons-nous préféré métro léger à tramway ? C’est l’une des questions qui se reposent sans cesse lorsqu’on évoque le métro léger de Tunis.

Avec un réseau qui comprend plusieurs lignes, ce métro reste relativement peu performant à cause de retards fréquents et de rames surchargées sur toutes les lignes.

En outre, les usagers se plaignent unanimement d’une certaine insécurité qui prévaut à cause de la petite délinquance. Quant aux rames, elles sont pour certaines clairement obsolètes et mériteraient d’être réformées.

Et pourtant, il continue à rouler ce métro léger qui rend d’éminents services mais pourrait bien mieux faire.

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Snapshot : La tristesse des portes fermées d’une bibliothèque publique

11. November 2025 um 12:06

La Bibliothèque publique de la rue de Yougoslavie a longtemps constitué un pôle culturel dans le centre-ville de Tunis. Depuis quelques années, cette bibliothèque a mystérieusement fermé et depuis, elle est abandonnée ainsi que l’immeuble où elle se trouve.

Les portes restent tristement fermées alors que les usagers seraient certainement nombreux. Heureusement, la Médiathèque de l’Institut français pallie cette défaillance du service public alors que nul ne sait ce qui est advenu et adviendra de ce qui fut la bibliothèque référence du centre-ville de la capitale.

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Mosquées de Tunisie : A Carthage, l’oratoire méconnu de Lamine Bey

10. November 2025 um 09:59

Dans le quartier de Carthage Hannibal, non loin de l’ancien palais beylical ( aujourd’hui devenu L’Académie tunisienne Beit El Hikma ), une mosquée se cache dans une ruelle.

Etirée en longueur, de petite taille et ne payant pas de mine, cet oratoire a été fondé par Lamine Bey en 1950. Destiné à servir de lieu de prière de proximité, ce modeste sanctuaire sera fréquenté par le bey lui-même et aussi par les soldats de la garde beylicale et quelques habitants des environs.

Avec la mosquée de Douar Chatt, cet oratoire constituait l’un des rares lieux de culte à Carthage.

Cet oratoire a fermé ses portes lors de la déposition de Lamine Bey et ne rouvrira que deux décennies plus tard avec la fonction de mosquée du vendredi. Plusieurs imams de premier plan se sont succédés à la chaire de cette mosquée qui reste peu connue.

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Djebel Ichkeul : Tortues magiques, canards sauvages et Jamous el Bey

09. November 2025 um 10:12

À une soixantaine de kilomètres de Tunis, Djebel Ichkeul est un parc national où abondent les animaux. Dans un environnement naturel marqué par la forte présence des oliviers sauvages, une promenade à l’Ichkeul est autant un bol d’oxygène qu’une escapade écologique.

Parmi la faune de ce parc, les tortues d’eau figurent en bonne place. Appelées Ommek Derreb, ces tortues sont un symbole d’abondance et de fertilité et, selon les légendes locales, posséderaient des vertus magiques.

Un rituel local concerne les femmes qui ne parviennent pas à avoir d’enfants : elles viennent prier les tortues d’intercéder en leur faveur en chantant d’anciennes suppliques à Ommek Derreb.

Ces tortues d’une trentaine de centimètres qui peuvent vivre jusqu’à soixante ans, sont ainsi parées de pouvoirs magiques.
Autres animaux présents à Ichkeul, les canards siffleurs sont nombreux à hiberner dans le lac. Près d’une cinquantaine d’espèces y cohabitent, notamment les oies cendrées et les foulques macroules. Quelques rapaces, surtout le balbuzard pêcheur vivent aussi dans les parages.

Ce sont enfin les buffles d’eau qui peuplent les marges du lac. De l’espèce Bubalus, ils sont présents à Ichkeul depuis plusieurs siècles.

Les Hafsides puis les Ottomans avaient ici leurs réserves de chasse et même des officiers chargés du troupeau de buffles et de la faune.

Ces buffles de l’Ichkeul sont d’ailleurs nommés Jamous el Bey en référence à cette époque. Cette dénomination a survécu et remonte à 1859, lorsque Sadok Bey avait reçu en présent d’une princesse de Sicile, un nouveau troupeau de ces buffles qui avaient été libérés entre lac et djebel.

Un siècle plus tard, menacé de disparition, le troupeau ne comptait plus que trois femelles. Pour le sauver, il fallut importer un étalon à l’origine des buffles actuels qui sont au nombre d’une centaine.

Une visite de l’Ichkeul permet de voir ce troupeau de buffles sillonner les marécages qui sont un terrain de parcours idéal pour les jeunes bufflons qui se nourrissent des plantes aquatiques qui poussent alentour.

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Street-Food à la tunisienne : En Avignon, la Kasbah des Halles cartonne !

09. November 2025 um 10:00

Spécialistes de toutes les nuances de la cuisine tunisienne, les équipiers de la Kasbah des Halles sont à l’image de trois mousquetaires qui, au lieu d’Athos, Porthos et Aramis, s’appelleraient Harissa Tastira et Kefta.

Depuis la fondation de ce restaurant tunisien en Avignon, dans le sud de la France, ils réjouissent les palais et ensoleillent les papilles.

Plébiscités par gourmets et gourmands, les trois mousquetaires d’Avignon sont les dignes ambassadeurs de la cuisine tunisienne qu’ils déclinent à merveille sur les modes Street-Food et gastronomie.

Entre couscous et mloukhia, depuis juillet 2024, la Kasbah des Halles apporte les saveurs de Tunisie et aussi l’art de vivre comme à Tunis, Djerba ou Sidi Bou Said.

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Place Barcelone : L’œuvre restaurée de l’artiste espagnole Eulália Fabregas de Sentmenat

08. November 2025 um 09:19

Avec la réhabilitation de la place Barcelone, une œuvre d’art revit et retrouve sa beauté originelle.

Il s’agit d’un bas-relief offert par la ville de Barcelone à la ville de Tunis lors du jumelage de ces deux métropoles en 1959.

Cette œuvre représente une danse rassemblant un groupe d’Arabes et de Catalans se donnant les mains et formant un cercle de l’amitié.

Oubliée, cette œuvre de l’artiste Eulália de Fabregas de Sentmenat ( 1900-1952 ) vient d’être rafraîchie et illumine désormais la place Barcelone où elle se trouve depuis son inauguration en 1972.

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Sept villages-fantômes du sud tunisien

07. November 2025 um 11:15

Sur la route qui mène de Médenine jusqu’à Tozeur, j’ai appris à traverser de nombreux villages abandonnés, m’y arrêtant toujours pour sacrifier aux vieilles pierres et aussi y observer les rares traces de vie.

A Metameur, je ne manque jamais de marquer l’étape du ksar fortifié qui coiffe le village. Là, parmi les ghorfas abandonnées, une femme travaille, attend le passage des touristes pour gagner son pain quotidien. Sans elle, rien sinon l’écho des pierres ne vivrait dans ce qui, grenier à blé d’antan, à désormais sombré dans un oubli coupable.

Je continue ensuite ma route jusqu’à Toujane dont le site ancien est en contrebas. Des ruines ocres parfois interrompues par le blanc de la chaux vive d’une maison qui vit encore, où l’on voit quelques chèvres dont les bêlements trouent le silence.

Métameur

Chaque jour, les habitants de Toujane sont confrontés à ce village fantôme d’où jaillissent quelques miettes de vie et traversent eux-mêmes le temps qui s’est arrêté sur le seuil des demeures de leurs ancêtres.

J’arrive dans la région de Matmata. Ici les maisons troglodytes sont nombreuses et parfois enclavées dans des terroirs lunaires. C’est à Tamezret que se trouve mon village entre splendeur et chute, à la fois vivant et mort, comme un corps en décomposition. Je marche dans les ruines tenaillé par l’incompréhension et la tristesse des marabouts délaissés. Parfois, mes pas aboutissent à la vieille cité de Tamezret, à quelques kilomètres, loin dans les terres et oubliée de tous.

Aucune politique patrimoniale ne se soucie de ce legs immémorial qui s’effrite et se perd. Comme si une malédiction silencieuse pesait sur cet héritage pourtant autochtone. Je ressens ce manque et, chaque fois que je visite cette désolation, me demande pourquoi un site punique ou romain importe-t-il davantage qu’un ksar amazigh ou un village berbère.

Mides

Ma route des villages fantômes continue jusqu’à ce que j’appelle l’envers de Kebili. Au cœur de cette oasis du Nefzaoua, la grandeur fanée de la cité est en ruines malgré une tentative de restauration qui a fait long feu. Dans les vestiges où seule une mosquée rassemble les travailleurs agricoles, la vie bat encore au rythme des prières et des invocations.

J’ai souvent marché seul dans le dédale de ce qui fut un village, admiré ce double silencieux de la ville contemporaine de Kebili. Dans les ruelles qui devaient vibrer de vie, quelques portes en bois de palmier résistent mais sont proches de leur dernier souffle. Dans ce village devenu sa propre dernière demeure, comme une calligraphie invisible, les prières des orants montent au ciel comme une interminable fatiha psalmodiée au chevet d’une dépouille.

Plus loin, au-delà de Tozeur, trois autres villages fantômes attendent dans les replis montagneux : Chebika dont la source nourricière tourne le dos aux maisons abandonnées ; Mides dont l’étrange cité abandonnée surplombe les méandres d’un canyon ; et Tamerza dont le site ancien se confond avec le lit d’une rivière.

Hanté par ces villages, j’y reviens toujours, par la même route, la tristesse chevillée au cœur tout à la joie des retrouvailles avec les vestiges.

Toujane

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Snapshot – Tunis : Qui pour restaurer les « ganarias » en ruines ?

05. November 2025 um 10:02

Un peu partout dans la médina de Tunis – mais aussi à Sidi Bou Said et la Marsa -, plusieurs « ganarias » de maisons traditionnelles sont en piteux état, parfois en ruines.

Personne ne semble s’en soucier. Ni les services municipaux, ni les instances du patrimoine ou celles du tourisme ne semblent se soucier de cette situation qui altère l’esthétique des villes concernées.

En toute hypothèse, il n’existe même pas de relevé méthodique ou de recensement de ces balcons en bois qui, avec les portes cloutées, font le charme singulier des médinas tunisiennes.

Si la situation perdure, plusieurs de ces « ganarias » seront irrémédiablement altérées et il ne nous restera que nos yeux pour les pleurer.

Notre photo prise rue Abdelwahab n’est qu’indicative et souligne l’urgence de la situation.

Notons que le terme ganaria provient de l’italien galleria et désigne ces balcons en bois également désignés par le mot « moucharabieh ».

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Nostalgies : La Marsa au bon vieux temps du Hafsi

04. November 2025 um 10:18

Au cœur de la ville, entre le Zéphyr historique et la gare, le Hafsi fut longtemps un bar et restaurant où se retrouvaient des générations de Marsois à l’heure de l’apéritif.

Démoli quand les travaux du complexe commercial avaient été lancés, le Hafsi a disparu en même temps que le petit cinéma qui le jouxtait.

Cette enseigne qui n’a pas été remplacée reste présente dans la mémoire de la Marsa.

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