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Karim Beguir : « L’IA, une opportunité de développement pour la Tunisie »

20. Mai 2025 um 16:41

Le co-fondateur et CEO d’InstaDeep a exposé sa vision sur le potentiel de l’intelligence artificielle comme levier de développement pour la Tunisie et le continent africain. Et ce, lors de la 26ème édition du Forum de l’Économiste Maghrébin qui s’est tenue le 20 mai 2025.

Lors de son intervention au Forum de l’Économiste Maghrébin, Karim Beguir, co-fondateur et CEO d’InstaDeep, a présenté les perspectives offertes par l’intelligence artificielle pour le développement économique de la Tunisie et de l’Afrique. L’entrepreneur tunisien, également auteur du livre « Le saut décisif : Construire l’avenir de l’Afrique à l’ère de l’IA », a souligné l’importance d’une approche collaborative entre secteur privé et puissance publique pour tirer pleinement parti de cette révolution technologique.

Une révolution accessible à tous

« La révolution de l’IA touche tout le monde aujourd’hui. Tout le monde peut tirer parti de ces outils », a affirmé Karim Beguir, encourageant son auditoire à faire preuve de curiosité intellectuelle et à expérimenter avec ces technologies. Il estime que le potentiel de l’IA réside non pas tant dans la capacité à développer des systèmes complexes, mais plutôt dans celle de « gérer des équipes de développeurs IA » et d’utiliser efficacement les agents d’intelligence artificielle.

Un modèle de développement adapté au contexte tunisien

Pour Karim Beguir, le positionnement stratégique de la Tunisie doit s’inscrire dans une perspective africaine plutôt que de tenter d’imiter les pays du Golfe. « Si on voit les moyens dont dispose la Tunisie et les atouts dont elle dispose, on est beaucoup plus proche de la problématique africaine que de celle des pays du Golfe », a-t-il expliqué. Tout en rappelant les investissements colossaux récemment annoncés par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar – « plus de 1000 milliards de dollars dans l’IA ». Face à cette réalité, le CEO d’InstaDeep préconise une approche fondée sur la créativité et l’optimisation des ressources disponibles, à l’image du succès du « Start-up Act » tunisien, qu’il cite comme un modèle de collaboration efficace entre entrepreneurs et État.

Trois piliers pour l’avenir numérique de la Tunisie

Interrogé sur les fondamentaux nécessaires pour développer l’IA en Tunisie, Karim Beguir a présenté une vision articulée autour de trois axes majeurs. L’éducation constitue selon lui la brique fondamentale de cette stratégie, avec la nécessité d’une formation alliant dimension humaniste et approche pratique. Pour le CEO d’InstaDeep, il s’agit moins d’apprendre à développer des systèmes d’IA que de savoir les utiliser efficacement et gérer les équipes qui les conçoivent.

Le deuxième pilier repose sur les énergies renouvelables, secteur dans lequel la Tunisie dispose d’atouts considérables. « Aujourd’hui, le renouvelable est en fait le moyen le moins cher de produire de l’électricité. C’est une chance extraordinaire pour la Tunisie », a souligné Karim Beguir, insistant particulièrement sur le potentiel solaire dont bénéficie le pays. Cette ressource abondante pourrait constituer un avantage compétitif majeur dans le développement de l’IA, secteur fortement consommateur d’énergie.

Le troisième axe identifié par l’entrepreneur concerne les infrastructures de calcul, qu’il considère comme un enjeu stratégique à l’échelle nationale. « Dans l’avenir, quand on posera la question de l’importance géopolitique d’un pays, on regardera notamment sa puissance de calcul », a affirmé Karim Beguir. Selon lui, l’implantation de data centers et l’acquisition de capacités de traitement avancées, notamment en GPU (processeurs graphiques), représentent un investissement essentiel pour permettre à la Tunisie de se positionner dans l’économie numérique mondiale.

Un livre au service de la formation

En conclusion de son intervention, Karim Beguir a annoncé la sortie prochaine d’une édition spéciale tunisienne de son ouvrage « Le saut décisif ». Les revenus générés par les ventes de ce livre contribueront à financer une initiative ambitieuse visant à former 10 000 jeunes aux technologies de l’IA.

« N’ayez pas peur de l’IA en tant que quelque chose d’incompréhensible, il faut vraiment pratiquer », a-t-il exhorté en conclusion. Tout en invitant son auditoire à voir dans cette technologie non pas un moyen de « faire la même chose avec moins de dépenses »; mais plutôt d’investir pour « faire 10 fois ou 100 fois plus de choses ».

L’article Karim Beguir : « L’IA, une opportunité de développement pour la Tunisie » est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Tunisie automobile 2030 : comment l’IA et l’électrification peuvent booster les exportations à 4,5 milliards ?

20. Mai 2025 um 14:06

 Lors de la 26ᵉ édition du Forum de l’Économiste Maghrébin tenu le  25 mai 2025, un panel a été dédié au thème : « L’intelligence artificielle au service de la compétitivité dans l’industrie automobile ». Les experts présents ont dressé un état des lieux du secteur et exploré les opportunités pour la Tunisie face à la triple révolution qui bouleverse l’industrie : électrification, numérisation et intelligence artificielle.

Le modérateur Serge Degallaix a introduit le panel en présentant des chiffres clés du secteur automobile tunisien : 3,5 milliards d’exportations de composants automobiles en 2024 qui devraient atteindre 4,5 milliards en 2030, représentant 80% des exportations industrielles du pays et 30% des exportations générales, avec un taux d’intégration d’environ 50%. Le secteur emploie 110 000 personnes dans 300 entreprises. Il a présenté les cinq intervenants et structuré le débat autour des mutations technologiques qui touchent la chaîne de valeur automobile et des recommandations pratiques pour améliorer la position de la Tunisie dans ce secteur. Degallaix a souligné l’importance de l’intelligence artificielle dans cette transformation et a orienté les questions vers les implications pour la Tunisie et sa capacité à s’adapter à cette révolution technologique dans l’industrie automobile.

Électrification et repositionnement stratégique : la Tunisie à la croisée des chemins

 

Hajer Chekir, directrice commerciale chez BYD Tunisie  a présenté une analyse détaillée de la reconfiguration du secteur automobile mondial, articulée autour de trois révolutions majeures : l’électrification, la numérisation et l’intelligence artificielle. Elle a souligné le déplacement du centre de gravité mondial vers l’Asie, particulièrement la Chine, en citant l’exemple de BYD qui a vendu plus de 10 millions de véhicules électrifiés depuis 2021, dont 4 millions en 2024. Au niveau de l’électrification, elle a décrit une croissance spectaculaire du marché, passant de 2 millions de véhicules électriques (2,5% du marché mondial) en 2019 à 17 millions (22%) en 2024, avec une projection de 45 à 50 millions (40%) d’ici 2030.

Chekir a insisté sur la transformation profonde que cela implique pour la chaîne de valeur automobile : un véhicule thermique contient environ 40 000 pièces contre seulement 4 000 pour un véhicule électrique, entraînant un déclin de la mécanique au profit de l’électronique, des batteries, du logiciel et de l’intelligence artificielle. Pour la Tunisie, bien que des mesures incitatives existent (exonérations fiscales pour les véhicules électriques), elle a appelé à un repositionnement stratégique autour de trois piliers : modernisation industrielle et digitalisation, développement d’un écosystème technologique et diversification des marchés vers le Maghreb, l’Afrique et le Moyen-Orient. Elle a conclu en proposant de s’inspirer du modèle BYD pour développer en Tunisie des projets de recyclage et de stockage d’énergie liés aux batteries de véhicules électriques, tirant parti des 3000 heures d’ensoleillement annuel du pays.

L’IA frugale : une opportunité pour la Tunisie dans la mobilité intelligente

Imène Khanfir CTO Exypnos, a abordé le rôle crucial de l’intelligence artificielle dans l’industrie automobile, présentant cette technologie comme une réalité tangible et non plus une simple promesse. Elle a détaillé l’impact de l’IA sur toute la chaîne de valeur automobile, de la conception à l’expérience utilisateur. Au niveau de la conception, elle a expliqué comment l’IA remplace les simulateurs physiques coûteux par des modèles prédictifs et permet l’exploration de millions de formes et matériaux, citant l’exemple de Microsoft Azure Quantum Elements qui a identifié un matériau réduisant de 70% l’utilisation du lithium dans les batteries.

Concernant la conduite autonome, elle a souligné que l’IA est au cœur des systèmes d’aide à la conduite, combinant capteurs, caméras et données cartographiques pour doter le véhicule d’une compréhension de l’environnement supérieure à celle de l’humain.

Pour la maintenance, elle a mentionné la capacité de l’IA à anticiper les pannes avant qu’elles ne surviennent. Khanfir a présenté le produit développé par Exypnos, « Iris », un système biométrique d’identification du conducteur qui permet non seulement le démarrage du véhicule mais aussi l’ajustement automatique des équipements selon le conducteur, la détection de fatigue, de stress ou de malaises, et l’analyse du style de conduite. Face aux défis liés à cette révolution technologique, notamment la cybersécurité et l’éthique dans l’utilisation des données personnelles collectées, elle a préconisé pour la Tunisie de s’orienter vers une « IA frugale », moins consommatrice de ressources et adaptée aux environnements aux ressources limitées, plutôt que de chercher à concurrencer les géants mondiaux de l’IA. Elle a expliqué qu’Exypnos développe depuis quinze ans des technologies basées sur les théories de l’incertitude et de fusion de l’information, permettant de créer des modèles légers mais performants dans la mobilité intelligente, la biométrie et la cybersécurité.

Du physique au logiciel : saisir la nouvelle chaîne de valeur automobile

Mehdi Hadrouch directeur du développement commercial chez Focus  a souligné la transformation majeure en cours dans l’industrie automobile, où la valeur se déplace des composants physiques vers le logiciel. Il a rappelé les chiffres impressionnants du secteur des composants automobiles en Tunisie, mais a insisté sur le fait que cette chaîne était désormais « physique » alors que l’industrie est en pleine mutation. Selon les études qu’il a citées, d’ici 2030, 40 à 60% de la valeur d’une voiture serait liée au logiciel, avec un développement désormais axé sur l’expérience utilisateur plutôt que sur les composants. Face à ces changements radicaux, Hadrouchi a souligné l’importance pour les petites entreprises tunisiennes spécialisées dans le développement logiciel de prendre plus de valeur dans l’offre globale pour l’automobile et de faire le lien entre l’industrie des composants et la demande future des constructeurs et équipementiers. Il a expliqué que sa société, Focus, a choisi de capitaliser sur son expertise existante tout en l’augmentant par l’IA pour développer des solutions innovantes comme l’automatisation de tests logiciels pour les systèmes d’infodivertissement, qui suscitent désormais l’intérêt des constructeurs automobiles. Hadrouchi a conclu que l’émergence de l’IA a permis de faire tomber certaines barrières à l’entrée sur le marché, créant de nouvelles opportunités pour les entreprises tunisiennes.

Semi-conducteurs et systèmes embarqués : l’atout tunisien dans l’intelligence ‘edge

Mohamed Ben Ahmed DG de STMicroelectronics  a présenté STMicroelectronics comme une multinationale d’origine européenne spécialisée dans les semi-conducteurs, avec une particularité distinctive : son modèle « IDM » (Integrated Device Manufacturer) intégrant à la fois la conception et la fabrication des semi-conducteurs, ce qui permet de maîtriser toute la chaîne de valeur et de sécuriser la production pour ses clients. Il a précisé que le marché automobile représente environ 45% des activités de ST, avec également des présences dans les secteurs industriel et des objets connectés.

Concernant la présence de ST en Tunisie depuis 2001, Ben Ahmed a expliqué que les activités locales sont principalement orientées vers la conception de microprocesseurs et le développement de logiciels embarqués, un domaine stratégique où la stabilité est essentielle, contrairement au marché mobile où les technologies évoluent rapidement chaque année. Il a souligné que ST a investi depuis 20 ans dans les systèmes embarqués en Tunisie, cherchant les talents là où ils existent, notamment pour des compétences combinant matériel et logiciel. Avec environ 300 personnes, le centre tunisien possède une expérience significative et Ben Ahmed voit de nouvelles opportunités liées à la transformation de l’automobile vers l’électrification et la digitalisation avec l’IA.

Il a mentionné que les constructeurs automobiles se transforment eux-mêmes en sociétés de développement logiciel, créant des opportunités pour la Tunisie si elle parvient à adapter son écosystème de formation, notamment en accélérant certains masters spécialisés. Ben Ahmed a conclu en évoquant la stratégie « edge » de ST, qui consiste à ramener l’intelligence au niveau des composants de manière autonome sans connexion permanente, une révolution qui combine hardware et software embarqué et représente une opportunité pour la Tunisie de se positionner dans divers domaines d’application comme l’industrie, la santé ou la mobilité.

Écosystème et formation : bâtir les fondations de l’innovation automobile tunisienne

Hichem Turki CEO de Novation City  a présenté la mission de Novation City en tant que technopole chargée de créer un écosystème entre l’enseignement supérieur, la recherche et les entreprises pour répondre aux besoins en talents nécessaires à l’accompagnement des transformations technologiques. Il a détaillé la mise en place de deux centres de compétences majeurs. Le premier, dédié à l’Industrie 4.0, vise à accompagner les industriels dans leur transformation digitale et l’implémentation de l’intelligence artificielle, avec trois volets : conseil, développement de briques technologiques, et mise à disposition d’une « smart factory » pour tester les composants.

Le second centre est focalisé sur l’intelligence artificielle, avec un investissement dans une capacité de calcul mise à disposition des start-ups et entreprises pour créer de l’IA. Turki a souligné l’importance de la formation, mentionnant l’organisation de formations massives certifiantes en IA pour des étudiants et professionnels – 1500 personnes formées l’année précédente et un objectif similaire pour l’année en cours. Il a mis en avant le statut de la Tunisie comme premier pays pour MCA en nombre d’ambassadeurs (58), qui deviennent à leur tour des formateurs. Bien que satisfait des progrès réalisés grâce aux financements étrangers (notamment de la GIZ), Turki a exprimé le besoin de passer à une échelle plus importante pour permettre un rayonnement au-delà des frontières tunisiennes. Il a également souligné le rôle des start-ups issues de cet écosystème qui développent des technologies utilisées localement, créant ainsi un cercle vertueux d’innovation.

 

L’article Tunisie automobile 2030 : comment l’IA et l’électrification peuvent booster les exportations à 4,5 milliards ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Ni Washington ni Pékin : Mehdi Houas prône une voie méditerranéenne pour l’IA

20. Mai 2025 um 11:30

Le président fondateur de Talan et administrateur de Numeum est intervenu  lors de la 26ème édition du Forum de l’Economiste maghrébin qui s’est tenue le 20 mai 2025 à Tunis. Son intervention a porté sur : « L’IA pour plus d’indépendance et moins de dépendance… ». 

Mehdi Houas a appelé à construire une nouvelle forme d’interdépendance stratégique face aux deux grands modèles dominants de l’IA. Il décrit un monde fragile où « la crise économique nous a montré du doigt notre profonde dépendance à la Chine ». Yandis que d’autres crises internationales nous interrogent sur nos valeurs fondamentales.

Face à ce constat, l’entrepreneur identifie deux modèles prépondérants : « La voie américaine basée sur le rapport de force » et « la voie chinoise basée sur le contrôle et un respect limité des libertés individuelles et collectives ». Il propose alors de développer « une troisième voie » en alliance avec l’Europe, plus conforme aux « valeurs gouvernementales et universitaires » méditerranéennes.

La Tunisie comme pont entre l’Europe et l’Afrique

Pour M. Houas, la position géopolitique de la Tunisie représente un atout majeur : « La Tunisie a une position géographique stratégique parce qu’elle est le préjugé idéal de ces deux continents », soulignant l’opportunité de devenir « un phare IA dans la Méditerranée » qui se tournerait à la fois vers l’Europe et l’Afrique.

Cette position privilégiée permettrait, précise-t-il, de développer « une voie de dépendance, d’indépendance, et donc d’affaires dépendantes individuelles, mixées, choisies et pilotées ».

Le dirigeant de Talan propose un modèle économique inspiré de l’histoire récente : « Nous avons importé les matières premières et exporté des produits chimiques. Je pense qu’aujourd’hui, nous pouvons suivre un chemin analogue en disant que les matières premières, ce sont les technologies que nous allons importer, et nous allons construire des services à valeur ajoutée que nous pouvons exporter. »

Il préconise une acceptation lucide de la dépendance technologique : « On n’est pas en mesure aujourd’hui de rattraper le retard qu’on a pris sur le développement des technologies […] Il faut que nous acceptions d’être dépendants de ces technologies. »

Des atouts locaux à capitaliser

Mehdi Houas souligne plusieurs avantages comparatifs pour la Tunisie. Il met d’abord en avant un capital humain de qualité : « Nous avons une population des universités de premier plan, qui forment des médecins […] On a des ingénieurs aussi de premier plan ». Il valorise ensuite une jeunesse dynamique et pragmatique : « Nous avons une jeunesse qui est à l’âge et aussi à la précarité, c’est-à-dire qu’elle est habituée à faire plus avec moins ». Enfin, il évoque un environnement propice à l’innovation frugale, capable de développer « des services qui peuvent être utilisés par le monde entier ».

L’intervenant identifie plusieurs domaines d’application prioritaires pour l’IA en Tunisie. Il évoque d’abord la transition énergétique : « Nous pouvons réellement innover sur la structure de réseaux électriques et solaires, particuliers، intercommuniqués pilotés par des IA ». Il met également en avant la gestion de l’eau : « Nous pouvons aussi utiliser l’intelligence artificielle pour réellement contrôler la façon dont l’eau est distribuée ». Dans le domaine agricole, il rappelle que « plus de 40 % des récoltes agraires en Afrique sont perdues […] Nous pouvons aussi utiliser l’intelligence artificielle pour aider les agriculteurs à mieux développer leurs récoltes ». Enfin, il souligne l’importance du secteur de la santé : « Nous avons énormément de richesses en matière de santé, la recherche dans la santé est un point sur lequel nous pouvons réellement nous positionner. »

L’éducation comme priorité absolue

Mehdi Houas insiste sur l’importance fondamentale de l’éducation : « Nous devons continuer à investir de manière thématique sur l’éducation. 30 % de la population africaine a moins de 25 ans, cette population va doubler dans les 25 prochaines années. Nous devons prendre la mesure de cet enjeu et de ce défi en investissant de manière massive dans l’éducation, l’éducation primaire, sinon… »

Le dirigeant observe une dynamique positive sur le continent africain : « Le continent africain est en train de bouger, le continent africain est en train de rattraper son retard ». Il note que « l’année dernière, plus de 3 milliards de dollars ont été investis dans les startups africaines dans les nouvelles technologies ». Soit un montant comparable aux « 2,7 milliards de dollars investis pour le premier trimestre en Europe ».

Cette évolution s’explique selon lui par l’engagement total des entrepreneurs africains : « La startup pour eux n’est pas un jouet, la startup pour eux n’est pas une façon, c’est réellement le seul moyen qu’ils ont de se faire agir ».

Un positionnement stratégique pour la Tunisie

En conclusion, Mehdi Houas identifie les atouts stratégiques de la Tunisie pour se positionner dans l’économie de l’IA :

  • Sa position géographique privilégiée;
  • Son héritage éducationnel et culturel;
  • Ses compétences de premier niveau dans le domaine de la santé;
  • Son potentiel énergétique pour l’hébergement de centres de calcul.

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Nizar Yaïche : « Les tensions géopolitiques éclipsent des défis majeurs »

20. Mai 2025 um 11:02

Nizar Yaïche, ancien ministre des Finances, a dressé lord de la 26ème édition du Forum de L’Economiste Maghrébin, un panorama complet des mutations géopolitiques et économiques mondiales, tout en proposant une réflexion stratégique sur la position de la Tunisie dans ce contexte en pleine évolution. Son analyse s’est articulée autour de plusieurs axes majeurs, mettant en lumière les défis systémiques, les rapports de force entre puissances et les opportunités pour les pays du Sud, notamment la Tunisie.

M. Yaïche a débuté son intervention en soulignant les fragilités économiques des États-Unis, première puissance mondiale mais confrontée à une dette colossale de 36 000 milliards de dollars, avec un service de la dette dépassant les 850 milliards de dollars annuels. Cette situation, couplée à un déficit commercial avoisinant le trillion de dollars, pousse selon lui l’administration américaine à adopter une posture agressive pour préserver son hégémonie. Il a cité les mesures protectionnistes, les tensions tarifaires et la concurrence accrue pour les investissements étrangers comme des symptômes de cette stratégie défensive. Par ailleurs, il a noté le recul relatif du dollar dans les réserves mondiales (62-63 % contre des niveaux plus élevés auparavant), signe d’une perte d’influence progressive.

La Chine, puissance montante et redéfinition des équilibres globaux

Face au déclin relatif des États-Unis, M. Yaïche a insisté sur la montée en puissance de la Chine, qui devrait représenter 42 % de l’industrie mondiale d’ici cinq ans. Il a relevé ses avancées technologiques, avec un leadership en matière de brevets, et son expansion académique, passant de 26 à 76 universités classées parmi les meilleures en quinze ans. Sur le plan économique, la Chine est déjà le premier pays en termes de PIB en parité de pouvoir d’achat et pourrait dépasser les États-Unis en PIB nominal d’ici 2035. Cette dynamique, selon lui, redéfinit les équilibres géoéconomiques et marginalise progressivement l’Europe, qui peine à s’adapter.

L’Europe, entre dépendance et recherche de souveraineté

M. Yaïche a pointé les défis auxquels fait face l’Europe, tiraillée entre les États-Unis et la Chine. Il a évoqué les dépenses militaires accrues (800 milliards d’euros prévus), les difficultés énergétiques et les pressions inflationnistes qui limitent sa marge de manœuvre. Le manque de cohésion politique et la dépendance technologique vis-à-vis des autres puissances affaiblissent, selon lui, sa capacité à peser dans les grands arbitrages mondiaux.

Le « Grand Sud » pris en étau par les politiques monétaires du Nord

Une partie importante de son intervention a porté sur l’impact des politiques monétaires restrictives des banques centrales occidentales (Fed et BCE) sur les économies du Sud. M. Yaïche a détaillé les mécanismes par lesquels la hausse des taux d’intérêt renchérit le service de la dette, déprécie les monnaies locales et accroît le coût des importations pour les pays vulnérables. Il a qualifié ces effets de « taxe cachée » pesant sur les pays les plus fragiles, avec des pertes estimées en centaines de milliards de dollars. Il a également critiqué l’absence de solidarité internationale, illustrée par les inégalités d’accès aux vaccins pendant la pandémie et l’inaction face aux crises humanitaires, comme à Gaza.

Les grands enjeux occultés : pauvreté, climat et démographie

M. Yaïche a regretté que les tensions géopolitiques éclipsent des défis majeurs tels que l’extrême pauvreté (720 millions de personnes concernées), le réchauffement climatique (2024, année la plus chaude jamais enregistrée) et les déséquilibres démographiques. Il a souligné le paradoxe d’une Afrique dont la population devrait doubler d’ici 2050, sans infrastructures éducatives et sanitaires suffisantes, tandis que l’Europe et le Japon font face au vieillissement et à la dépendance économique.

La Tunisie comme acteur clé dans un monde en mutation

Pour M. Yaïche, la Tunisie doit se repositionner stratégiquement en tirant parti de sa position géographique et de ses atouts. Il a proposé trois axes majeurs :

  1. Énergie verte : la Tunisie pourrait devenir un fournisseur clé de l’Europe en électricité renouvelable, avec des coûts de production bien inférieurs à ceux du marché européen. Il a évoqué un potentiel de 15 à 90 % des besoins énergétiques de l’UE, grâce aux vastes étendues désertiques tunisiennes propices aux énergies solaires et éoliennes.

  2. Technologie et IA : le pays pourrait se positionner comme un hub technologique, en modernisant ses infrastructures et en investissant dans l’intelligence artificielle.

  3. Nouveaux partenariats avec l’Europe : M. Yaïche a appelé à une révision des accords économiques, notamment agricoles, jugés déséquilibrés, et à une meilleure gestion des flux migratoires, fondée sur une approche structurelle plutôt que sécuritaire.

La confiance, fondement des relations internationales

En conclusion, M. Yaïche a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance dans les relations internationales, en respectant strictement le droit et les institutions multilatérales. Il a critiqué les doubles standards dans l’application des décisions de justice internationale et plaidé pour une coopération équitable, seule capable selon lui de répondre aux défis globaux.

L’intervention de Nizar Yaïche a offert une vision à la fois critique et prospective des dynamiques mondiales, tout en esquissant des pistes concrètes pour la Tunisie. Son diagnostic des déséquilibres économiques et géopolitiques, étayé par des données précises, en fait une contribution majeure au débat sur l’avenir des pays du Sud dans un monde en recomposition.

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Ferjani à l’OMS : « La fuite des compétences médicales nécessite des solutions durables »

19. Mai 2025 um 15:31

Le ministre  de la Santé, Mustapha Ferjani, a appelé à une coopération responsable pour lutter contre la fuite des compétences médicales. Un phénomène qui affecte particulièrement les pays du Sud. Ces déclarations ont été faites lors de la 27ᵉ session des Rencontres francophones de la santé, en marge de l’Assemblée mondiale de la santé à Genève.

Devant les représentants de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’association LEEM (Les Entreprises du Médicament), M. Ferjani a détaillé les actions mises en place par la Tunisie pour encourager les professionnels de santé à rester dans le pays, notamment dans les régions défavorisées. Parmi ces mesures :

  • Le développement des infrastructures sanitaires,

  • La généralisation de la télémédecine,

  • La digitalisation accrue des services de santé.

Renforcer la coopération Nord-Sud plutôt que les départs isolés

Le ministre a insisté sur la nécessité d’accords institutionnels transparents entre pays développés et en développement, plutôt que de recourir à des recrutements individuels, qui fragilisent les systèmes de santé des pays du Sud. « L’amélioration des conditions de travail locale et une collaboration équitable sont essentielles pour freiner l’exode des compétences », a-t-il affirmé.

Cette prise de position intervient alors que la pénurie de personnel médical s’aggrave en Tunisie, avec des milliers de professionnels partant chaque année vers l’Europe et le Golfe.

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Forum de L’Économiste Maghrébin : Réinventer le partenariat Tunisie-Europe à l’ère de l’IA

19. Mai 2025 um 11:30

Intervenant sur les ondes d’Express FM le 19 mai 2025, Hédi Mechri, directeur de publication de Promedia (éditeur de Managers et L’Économiste Maghrébin), a présenté la 26ème édition du Forum qui s’articule autour de deux axes fondamentaux : un bilan approfondi de l’accord d’association entre la Tunisie et l’Union européenne, signé en juillet 1995; et l’analyse des options stratégiques du pays à l’heure des défis de l’intelligence artificielle dans un environnement international instable. 

Lors de son intervention radiophonique, Hédi Mechri a rappelé le contexte historique de cet accord. « 30 ans dans un contexte particulièrement difficile », a-t-il souligné. Il précise que l’accord initial se concentrait essentiellement sur l’industrie notamment les secteurs automobile et textile.

Selon M. Mechri, la situation actuelle impose une réévaluation complète de ce partenariat. « Aujourd’hui, on évolue dans un univers presque incertain », a-t-il déclaré sur Express FM, faisant référence au « tourbillon géopolitique » qui caractérise les relations internationales contemporaines. Cette incertitude rend indispensable « une vision anticipatrice vers l’avenir » et une identification précise des enjeux actuels.

Le directeur de publication a insisté, sur l’importance d’établir un diagnostic rigoureux des besoins des entreprises tunisiennes dans ce nouveau contexte. Il a également rappelé que « notre relation avec l’Europe demeure basée sur l’histoire, la géographie et une vision sécuritaire ». Tout en soulignant ainsi les fondements durables mais aussi les limites potentielles de ce partenariat.

Pour analyser ces questions complexes, le Forum réunira un panel d’experts de premier plan dont :

  • Nizar Yaïche, ancien ministre des Finances tunisien;
  • Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie;
  • Habib Karaouli, directeur général de Cap Bank;
  • Amel Saïdane, CEO de Beta Waves;
  • Yves Montenay, auteur, conférencier, démographe et géopolitologue;
  • Mehdi Houas, président-fondateur de Talan, administrateur de Numeum;
  • Karim Beguir, Co-Founder & CEO de InstaDeep, et auteur du livre : “Le saut décisif : construire l’avenir de l’Afrique à l’ère de l’IA”.

Hédi Mechri a précisé que la journée du 20 mai 2025 sera consacrée à un thème d’importance capitale : « La Tunisie face à la nouvelle donne mondiale : quelles options stratégiques à l’heure de l’IA ». Ce sujet, selon lui, « s’impose de lui-même » dans un contexte où la Tunisie doit définir ses priorités face à un « futur incertain et un avenir en pleine mutation ».

L’impact des politiques commerciales américaines

Le directeur de publication a particulièrement insisté sur l’effet déstabilisateur des nouvelles politiques commerciales américaines. Les droits de douane imposés par le président Donald Trump constituent, selon ses termes, « une décision qui a introduit un élément de grande incertitude ». Il a d’ailleurs regretté que le Forum n’ait pas pu être organisé pour coïncider avec les 100 premiers jours du nouveau mandat de Trump, estimant que « s’il avait appliqué tout son programme, il aurait pu mettre à genoux toute l’économie mondiale ».

M. Mechri a qualifié ces mesures protectionnistes de « véritable guerre contre son rival stratégique, la Chine, et même ses alliés européens ». Il a alerté les auditeurs d’Express FM sur les conséquences en cascade de ces tensions : « Si l’Europe subit les conséquences, la Tunisie en sera lourdement impactée ». Cette situation renforce l’urgence d’une révision de l’accord d’association avec l’UE, dont « l’accélération des changements géopolitiques a coïncidé avec le 30ème anniversaire », nécessitant « révision et progression ».

L’intelligence artificielle comme levier stratégique

Face à ces défis, l’intelligence artificielle est présentée par Hédi Mechri comme un « levier stratégique capable d’accélérer la modernisation et le développement de l’économie tunisienne ». Cette technologie transformative pourrait permettre au pays de renforcer sa position dans plusieurs secteurs clés.

Secteurs prioritaires et intégration de l’IA

Détaillant le programme, le directeur de publication a expliqué que la journée du Forum sera structurée autour de trois panels sectoriels, ciblant les domaines où la Tunisie possède « une valeur ajoutée et des aspects préférentiels » :

  1. L’industrie automobile et aéronautique – Un secteur traditionnel de l’accord d’association qui doit désormais intégrer les innovations technologiques.
  2. L’industrie pharmaceutique – Un domaine à fort potentiel pour la Tunisie sur les marchés internationaux.
  3. Les services financiers – Un secteur stratégique pour le développement économique du pays.

L’objectif de ces panels sera d’explorer comment intégrer l’intelligence artificielle pour « faire évoluer et moderniser » ces trois secteurs stratégiques, renforçant ainsi leur compétitivité sur les marchés internationaux.

Innovation dans le format du Forum

Par ailleurs, Hédi Mechri a annoncé une innovation majeure : le Forum de L’Économiste Maghrébin organisera des séances de rencontres B2B entre représentants d’entreprises. Cette évolution dans le format de l’événement témoigne de sa vocation pratique et de son orientation vers l’action concrète.

Célébrant son 26ème anniversaire, le Forum confirme ainsi sa mission d' »interroger et de questionner les problématiques » économiques contemporaines. Et ce, tout en proposant des plateformes d’échange et de collaboration entre acteurs économiques, a conclu le directeur de publication.

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Code du travail : l’UGTT dénonce un projet de loi élaboré « sans concertation »

19. Mai 2025 um 10:10

L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) examinera ce mardi 20 mai un projet de loi modifiant certaines dispositions du Code du travail relatives aux contrats de travail et à la sous-traitance de main-d’œuvre, selon un communiqué de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) publié par Echaab News.

La centrale syndicale reproche au gouvernement d’avoir élaboré l’amendement du code du travail  « unilatéralement » et sans consultation préalable des partenaires sociaux, notamment du Conseil national du dialogue social. « Le projet a été préparé sans consultation de la partie sociale la plus représentative des travailleurs », indique le communiqué de l’UGTT, qui rappelle que cette « démarche contrevient aux dispositions de l’article 3 de la loi n° 54 de 2017 portant création du Conseil national du dialogue social« .

Selon cette loi, « le Conseil national du dialogue social doit obligatoirement être consulté sur les projets de lois et les projets de décrets gouvernementaux relatifs au travail, aux relations professionnelles, à la formation professionnelle et à la protection sociale ».

Face à cette situation, le Bureau exécutif national de l’UGTT a tenu deux réunions avec des experts pour analyser le projet gouvernemental. Les conclusions de ces délibérations seront présentées aux travailleurs, aux syndicalistes et à l’opinion publique dans une série de communications.

L’UGTT souligne également que cette approche gouvernementale « contredit ses engagements pris en vertu des conventions internationales du travail ratifiées par la Tunisie », qui imposent la consultation des organisations professionnelles les plus représentatives lors de l’élaboration des textes législatifs en matière sociale.

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La BCT ouvre les portes de l’histoire : lancement du site du musée de la Monnaie

17. Mai 2025 um 11:52

À l’occasion de la Journée internationale des musées, célébrée ce 18 mai 2025, et dans le cadre de la clôture du mois du Patrimoine, organisé du 18 avril au 18 mai, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a officiellement dévoilé le nouveau site web du musée de la Monnaie, accessible via musee.bct.gov.tn. Une journée d’information a été tenue pour présenter les fonctionnalités de cette plateforme, notamment la visite virtuelle du musée et la possibilité d’effectuer des achats via une boutique en ligne.

Dans une déclaration publiée sur le site, Fethi Zouhaier Nouri, gouverneur de la BCT, a salué cette initiative comme une porte ouverte sur l’histoire monétaire tunisienne. « Ce site constitue une plateforme numérique moderne offrant à chacun, ici en Tunisie comme à l’étranger, l’opportunité d’explorer la richesse de notre monnaie à travers un contenu interactif et visuel », a-t-il affirmé. Il a également mis en avant les collections rares de pièces et billets illustrant les étapes clés du patrimoine économique et culturel du pays, reflet des civilisations qui s’y sont succédé.

Le gouverneur a insisté sur l’importance d’une collaboration étroite entre le musée et les chercheurs pour « promouvoir la recherche scientifique, l’échange d’idées et la sauvegarde de la mémoire collective ». Il a également souligné le rôle des technologies dans la démocratisation de l’accès à la culture, ajoutant que ce projet « traduit la volonté de la BCT de renforcer sa proximité avec le public et de promouvoir l’éducation financière à travers des outils digitaux innovants ».

Le musée de la Monnaie, véritable témoin de l’évolution économique tunisienne, se présente ainsi comme un miroir des civilisations ayant façonné l’histoire du pays, tout en illustrant le lien indissociable entre identité nationale et héritage économique.

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Tunisie : la population atteint près de 12 millions d’habitants en 2024

17. Mai 2025 um 10:42

Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi 17 mai 2025, l’Institut national de la statistique (INS) a dévoilé les résultats officiels du Recensement général de la population et de l’habitat 2024.

Principaux chiffres

  • Population totale : 11 972 169 habitants en Tunisie (données arrêtées au 6 novembre 2024).

  • Répartition par sexe :

    • 50,7% de femmes

    • 49,3% d’hommes
      (Écart de 1,4% en faveur des femmes).

Analyses sectorielles

Les données, présentées par le directeur de l’INS, Abdelkader Talhaoui, couvrent plusieurs thématiques :

  • Démographie

  • Éducation et formation

  • Emploi et protection sociale

  • Santé

  • Migrations (interne et internationale)

  • Parité de genre

  • Dynamiques des populations jeunes et âgées

Tendances clés

  • Baisse marquée de la part des 0-4 ans :

    • 5,86% en 2024 (contre 11% en 1965), reflétant un ralentissement de la natalité.

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Négociations salariales dans le secteur privé : le ministre des Affaires sociales demande un report

17. Mai 2025 um 09:36

La session de négociation sur l’augmentation des salaires dans le secteur privé, initialement prévue le 19 mai, a été reportée au 23 mai. Ce report fait suite à une demande du ministre des Affaires sociales, en raison d’un chevauchement avec un conseil des ministres, selon le site Ech-Chaab News.

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La Tunisie s’alarme des violences en Libye et offre sa médiation

16. Mai 2025 um 22:30

La Tunisie s’est déclarée prête à servir de médiateur pour un dialogue entre les différentes factions libyennes, sous l’égide des Nations Unies, afin de trouver une solution politique à la crise en Libye. Dans un communiqué publié le 16 mai 2025 , le ministère tunisien des Affaires étrangères a exprimé sa « profonde préoccupation » face à l’aggravation de la situation sécuritaire à Tripoli, mettant en garde contre ses conséquences sur la stabilité régionale.

 
Le gouvernement tunisien a exhorté toutes les parties libyennes à « cesser immédiatement l’escalade » et à renoncer à la violence, privilégiant le dialogue comme « seule voie » pour résoudre les différends. Il a également insisté sur la nécessité de préserver l’unité et la souveraineté de la Libye, tout en garantissant les intérêts de tous les Libyens « sans exclusion ».

Un processus sous l’égide de l’ONU
La Tunisie a réaffirmé son soutien à un processus politique mené sous l’égide des Nations Unies, visant à organiser des élections et à établir des institutions étatiques stables. Elle a souligné que toute solution devait émaner « de la volonté des Libyens eux-mêmes, sans ingérence extérieure ».

Cette initiative intervient dans un contexte de tensions croissantes en Libye, où les affrontements entre milices et groupes armés menacent de faire dérailler le fragile processus de transition. La communauté internationale suit de près les développements, craignant une nouvelle escalade des violences.

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Libye : Trois ministres jettent l’éponge après des violences à Tripoli

16. Mai 2025 um 21:54

Le ministre libyen de l’Économie et du Commerce, Mohamed al-Hawij, a annoncé sa démission vendredi 16 mai 2025, rejoignant deux autres membres du gouvernement reconnu internationalement. Cette vague de démissions survient dans un contexte de violents affrontements et de manifestations populaires exigeant des réformes politiques.

Les deux autres ministres ayant quitté leurs fonctions sont Badr al-Tumi (Collectivités locales) et Abu Bakr al-Ghawi (Logement). Leurs démissions interviennent après plusieurs jours de tensions à Tripoli, où des heurts entre factions rivales ont fait plusieurs blessés et alimenté la colère des manifestants. Le gouvernement libyen, déjà fragilisé par des divisions internes, voit ainsi sa légitimité encore ébranlée. Les protestations, qui réclament davantage de transparence et une meilleure gestion des services publics, pourraient s’intensifier dans les prochains jours. Aucun successeur n’a encore été désigné pour remplacer les ministres démissionnaires, laissant planer l’incertitude sur la stabilité politique du pays.

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Libye : le Conseil suprême de l’État déclare illégitime le gouvernement de Dbeibah

16. Mai 2025 um 21:32

Le Conseil suprême de l’État en Libye a déclaré illégitime le gouvernement d’union nationale dirigé par Abdelhamid Dbeibah, estimant qu’il avait perdu toute légitimité politique, juridique et populaire. Dans un communiqué publié le 16 mai 2025, l’instance a exigé la formation d’une nouvelle direction dans un délai de 48 heures pour éviter un vide exécutif.

Le Conseil a demandé au président du Parlement d’engager immédiatement des discussions en vue de désigner un chef de gouvernement intérimaire. Ce dernier aura pour mission d’assurer la continuité institutionnelle en attendant la formation d’un exécutif transitoire, chargé d’organiser des élections transparentes.

Le texte salue « la voix de la rue libyenne, rejetant la stagnation et les divisions » et appelle la communauté internationale à soutenir une transition pacifique, conforme aux aspirations du peuple en matière de stabilité et de changement.

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Tunisie : Pas d’obligation fiscale pour les revenus à l’étranger des expatriés

16. Mai 2025 um 17:47

Le ministère des Finances a affirmé, vendredi 16 mai 2025, qu’aucune nouvelle mesure fiscale n’a été adoptée à l’encontre des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE). Ces derniers ne sont pas tenus de fournir des attestations fiscales concernant leurs revenus perçus hors du territoire national.

Dans un communiqué officiel, le ministère a précisé que les TRE peuvent, si nécessaire, obtenir une attestation de non-imposition auprès du bureau des impôts compétent, en se basant sur l’adresse inscrite sur leur carte d’identité. Il a également rappelé que les citoyens peuvent adresser leurs réclamations ou interrogations à la Direction générale des impôts, ou contacter le centre d’informations fiscales au (+216) 81 100 400.

Élargissement des avantages économiques pour les TRE

Cette annonce intervient après un conseil ministériel restreint tenu le 6 mai 2025, consacré à l’amélioration des services de transport (aérien, maritime et terrestre) ainsi qu’aux procédures administratives et douanières. Lors de cette réunion, le gouvernement a insisté sur l’importance d’étendre aux TRE les mêmes privilèges que ceux accordés aux résidents, notamment en matière de change.

Parmi les mesures évoquées figurent :

  • La possibilité d’acheter et de vendre des biens immobiliers, des droits fonciers et des actifs commerciaux en Tunisie.

  • L’autorisation d’acquérir ou de céder des titres et actions de sociétés tunisiennes.

  • La conclusion de contrats de crédit en dinars tunisiens et l’ouverture de comptes bancaires locaux.

  • La libre disposition de leurs gains et propriétés sur le territoire national, y compris la signature de contrats hypothécaires.

En outre, les TRE bénéficieront d’une exemption de déclaration et de rapatriement des revenus lors de leur retour définitif en Tunisie. Ils pourront également ouvrir des comptes en devises convertibles, avec la garantie de transfert des revenus issus de leurs investissements.

Ces mesures visent à faciliter les opérations économiques des Tunisiens établis à l’étranger tout en encourageant les investissements dans le pays.

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Gouvernance à l’UGTT : Sfax dénonce « la dérive autoritaire » de Taboubi

16. Mai 2025 um 14:54

L’Union régionale du travail de Sfax a officiellement réclamé des mesures disciplinaires à l’encontre de Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Dans un communiqué officiel publié le 16 mai 2025, les représentants syndicaux sfaxiens accusent Taboubi de pratiques autoritaires et de mépris envers leur région. Ils lui reprochent notamment d’avoir empêché le bon déroulement du Conseil national en septembre 2024, en refusant notamment de soumettre au vote une proposition de congrès extraordinaire, ce qui constituerait, selon eux, une violation des procédures démocratiques de l’organisation.

La tension s’est intensifiée après des propos attribués au secrétaire général sur les réseaux sociaux, où il aurait qualifié l’Union régionale de Sfax de « réseau mafieux », suscitant l’indignation dans cette région considérée comme un bastion historique du mouvement syndical tunisien.

Le bureau régional pointe également du doigt la responsabilité de Taboubi et de certains membres du bureau exécutif dans plusieurs dysfonctionnements internes : fractionnement de l’organisation, procédures d’exclusion, abandon des valeurs militantes traditionnelles et retrait d’une plainte déposée contre le gouvernement auprès de l’Organisation internationale du travail, interprété comme un rapprochement avec le pouvoir en place.

Les syndicalistes de Sfax demandent la suspension immédiate du secrétaire général et sa comparution devant l’instance disciplinaire. Ils expriment leur confiance dans les instances nationales pour finaliser les travaux du Conseil et rappellent leur attachement à une UGTT ancrée dans ses bases militantes, fidèle à sa mission de défense sociale et de soutien aux principes démocratiques.

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La Bourse de Tunis : épicentre de la finance arabe en 2025

14. Mai 2025 um 17:21

La Tunisie accueille la conférence annuelle de l’Union des Bourses arabes, un événement de portée régionale qui consacre son rôle central sur la scène financière arabe. À cette occasion, le directeur général de la Bourse de Tunis et président en exercice de l’Union, Bilel Sahnoun, a souligné l’importance de cette rencontre pour renforcer la visibilité de la Tunisie dans les marchés financiers et pour impulser une stratégie de coopération régionale.

Intervenant en marge de la conférence, M. Sahnoun a précisé que la présidence tunisienne de l’Union représente à la fois une opportunité et une responsabilité. Il s’agit, selon lui, de définir une feuille de route commune pour consolider l’intégration des marchés financiers arabes, encore fragmentés et dominés par quelques grandes places comme celle de l’Arabie saoudite.

Le responsable tunisien a insisté sur les enjeux abordés lors de la conférence, notamment la mise en cohérence des législations financières, le développement de produits adaptés aux investisseurs régionaux, ainsi que la cybersécurité et la gestion des données. Il a également évoqué l’importance d’intégrer des thématiques innovantes telles que l’économie verte et les défis liés à l’empreinte carbone, qui constituent des priorités partagées à l’échelle arabe et internationale.

Enfin, Bilel Sahnoun a mis en avant les retombées médiatiques positives pour la Tunisie. La présidence de l’Union permet au pays d’accroître sa visibilité dans les médias spécialisés, aussi bien à l’échelle arabe qu’africaine, dans un contexte économique régional marqué par de fortes mutations.

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Négociations sociales : le secteur privé à la table des discussions le 19 mai

14. Mai 2025 um 14:43

La réunion de négociations sur les revendications du secteur privé en Tunisie se tiendra le lundi 19 mai 2025 au siège du ministère des Affaires sociales, selon Echaâb News, l’organe officiel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Cette rencontre, qui marque le lancement d’un nouveau cycle de pourparlers, fait suite à une séance préparatoire organisée le 9 mai dernier. La centrale syndicale avait précédemment réclamé l’ouverture de ces négociations sociales sectorielles, portant à la fois sur des aspects financiers et organisationnels.

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Quand l’intimité devient létale : les féminicides dans l’espace privé tunisien

14. Mai 2025 um 12:00

Lors d’une conférence régionale tenue à Tunis, mercredi 14 mai 2025, l’association Aswat Nissa a dressé un tableau glaçant des féminicides en Tunisie. Son rapport révèle une société malade de sa violence patriarcale, où 30 femmes ont péri sous les coups de leurs proches en 2024. Une plongée dans l’horreur ordinaire des crimes de genre.

L’année 2024 a enregistré 26 cas de féminicides avérés auxquels s’ajoute une tentative non médiatisée. Cette stabilité numérique par rapport à 2023 dissimule une réalité plus complexe : le nombre réel de victimes s’élève à 30 femmes, certaines affaires ayant fait plusieurs martyres. Quatre crimes ont particulièrement frappé les consciences par leur caractère familial, impliquant simultanément des belles-mères et leurs filles dans le cycle de la violence. Un cas a vu une mère et sa fille unies dans la mort, ultime symbole d’un système patriarcal qui ne tolère aucune résistance.

Géographie de la terreur : l’omniprésence du fléau

L’analyse spatiale des crimes révèle une diffusion inquiétante à travers le territoire national. Le Grand Tunis concentre à lui seul 64 % des affaires, avec une prédominance marquée dans la capitale (huit cas) et sa voisine Ariana (six cas). Pourtant, aucun gouvernorat n’est épargné : de Sousse à Sidi Bouzid, de Jendouba à Kairouan, le mal ronge l’ensemble du pays. La comparaison avec 2023 est édifiante : 16 gouvernorats touchés contre 11 l’année précédente, témoignant d’une banalisation progressive de la violence féminicide à l’échelle nationale.

Portraits de l’horreur : victimes et bourreaux sous la loupe

L’étude démographique des victimes montre une concentration dans la tranche 26-35 ans (28 % des cas). Mais elle révèle surtout que la majorité des femmes assassinées avaient dépassé 35 ans. Le cas le plus symbolique reste celui d’une nonagénaire dont la vie s’est achevée dans la violence.
Face à elles, des agresseurs majoritairement quadragénaires (neuf cas) et quinquagénaires (cinq cas). Avec la singulière exception d’un jeune homme de 22 ans, auteur d’un viol suivi de meurtre.
Les liens unissant victimes et bourreaux dessinent une carte sinistre de la violence intrafamiliale. Ainsi 36 % des crimes émanent du conjoint. Les ex-maris représentent deux cas particulièrement médiatisés et trois fils ont porté le coup fatal à leur mère. Tandis que quatre affaires impliquent des beaux-parents. Ce tableau confirme le foyer comme lieu le plus dangereux pour les femmes tunisiennes.

Méthodes de l’innommable : chronique de morts annoncées

L’arsenal meurtrier des agresseurs privilégie les armes blanches (16 cas), notamment le couteau (13 cas), instrument du crime banalisé. Mais le rapport décrit aussi des méthodes plus singulières : strangulation, usage de véhicules comme armes, ou brûlures intentionnelles. Certains cas défient l’entendement par leur cruauté calculée : une Tunisienne poignardée vingt fois au Canada par son époux; des corps mutilés puis jetés comme des déchets. Ou ce cadavre conservé pendant une année entière dans un réfrigérateur domestique.

Le système en échec : protection en berne, impunité en hausse

L’analyse institutionnelle du rapport est accablante. Les signalements préalables restent souvent lettres mortes, les mesures de protection théoriques, les médias minimisent régulièrement les faits en les qualifiant de « drames passionnels ». L’absence de statistiques officielles fiables complète ce tableau d’une société qui refuse de regarder en face l’ampleur du phénomène.

L’heure des remèdes : propositions pour briser le cycle

Face à cette hécatombe silencieuse, Aswat Nissa formule des recommandations :
  • Création d’un délit spécifique de féminicide;
  • Formation obligatoire des forces de l’ordre;
  • Campagnes nationales de choc;
  • Mise en place d’un observatoire centralisé.

Autant de mesures qui attendent encore leur concrétisation.

Des vies en suspens

Derrière la froideur des chiffres se cachent trente destins brisés, trente histoires interrompues. Alors que la Tunisie moderne célèbre chaque année ses avancées sur les droits des femmes, le rapport d’Aswat Nissa vient rappeler l’urgence d’agir contre ce fléau qui ronge les fondements mêmes de la société. Comme le souligne amèrement l’association : « Les lois ne suffisent pas à protéger les vivantes ». Un constat qui résonne comme un appel au sursaut national.

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