Le bigaradier, oranger amer ou oranger de Séville a désormais son circuit écotouristique intitulé «Route du bigaradier» et qui célèbre les traditions régionales de distillation de la fleur d’oranger, utilisée dans la parfumerie, la cosmétique et l’art culinaire.
Ce projet est actuellement à un stade avancé et devrait être officiellement lancé en décembre 2025, a déclaré à l’agence Tap le commissaire régional au tourisme de Nabeul-Hammamet Wahid Ben Fraj lors d’une visite exploratoire du sentier.
Développé en collaboration avec l’Union régionale des agences de voyages, le Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et de terroir (Pampat), l’Association pour la préservation de Nabeul et la Direction régionale de l’artisanat, le sentier propose aux visiteurs une randonnée à travers des vergers de bigaradiers, des visites aux ateliers de distillation traditionnels et industriels, mettant en avant la production d’huile essentielle de néroli et d’autres produits dérivés.
L’objectif de la Route du Bigaradier est de promouvoir un tourisme durable tout en valorisant le patrimoine culturel et les produits locaux de Nabeul, notamment la harissa, l’eau de fleur d’oranger et l’huile essentielle de néroli, utilisées dans la fabrication de parfums haut de gamme. Un guide sera distribué aux agences de voyages, aux hébergements et aux restaurants afin d’encourager la participation et de promouvoir ce circuit écotouristique à grande échelle.
Khemis Nasfi, expert de l’Onudi et responsable du programme Pampat, a souligné à l’agence Tap que le projet est financé par la Suisse et s’inscrit dans une stratégie nationale de promotion des produits alimentaires de terroir de Nabeul et Kairouan. Les touristes pourront suivre le cycle complet de vie de l’orange amère, du verger à la distillation, en passant par le marché, et découvrir les pratiques artisanales et industrielles de la région.
Après la polémique autour de la prière collective dans la cour d’un établissement scolaire public à Hammamet, la société civile n’a pas manqué de faire entendre sa voix, contrairement aux autorités publiques (présidence de la république, gouvernement et ministère de l’Education) qui observent un étrange silence dont on ne sait pas s’il traduit de l’embarras ou un accord tacite avec les agitateurs religieux qui sont derrière cette affaire.
Réagissant à la demande de salles de prière dans les écoles présentée notamment par un groupe d’avocats dont la tendance islamiste ne fait pas de doute, la Fédération générale de l’éducation, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a pris position en faveur du personnel éducatif, dénonçant «les pressions, les actes de désobéissance et les manifestations violentes» dans les écoles.
Cette position a été exprimée après les manifestations qui ont éclaté à Hammamet, où des lycéens ont interrompu les cours pour prier et réclamé des espaces dédiés à la prière au sein de l’établissement.
Ce week-end, le bureau régional de Nabeul de la Fédération de l’enseignement secondaire a publié un communiqué condamnant fermement les incidents signalés dans plusieurs lycées de la délégation de Hammamet. Le texte cite deux incidents : une polémique autour de la prière dans un établissement et une manifestation contre le directeur du lycée Atef Chaieb suite à l’exclusion temporaire d’un élève. Il affirme son «soutien inconditionnel» au personnel enseignant. Le syndicat critique également le «refus de dialogue» de la part du ministère de l’Éducation, demandant une enquête pour déterminer les responsabilités.
Les syndicats soulignent par ailleurs la nécessité de préserver la neutralité du milieu scolaire et d’empêcher toute instrumentalisation de l’affaire. Ils dénoncent également une «campagne de diffamation» sur les réseaux sociaux visant les responsables du collège Taieb Bachrouch, exhortant le personnel à rester uni «pour défendre le service public» et se déclarant prêts à recourir à une nouvelle mobilisation si nécessaire.
La réponse des syndicats déplace ainsi l’attention de l’incident lui-même vers le cadre institutionnel. En toile de fond, ils soulignent la nécessité de concilier liberté de culte et neutralité de l’école, et appellent au rétablissement d’un climat de dialogue et de règles claires, en commençant par une enquête impartiale sur les événements de Hammamet.
La zone touristique Nabeul-Hammamet a accueilli 666 000 visiteurs au 10 septembre 2025, soit une légère hausse de 2% par rapport à la même période de l’année 2024.
C’est le qu’a indiqué le commissaire régional au tourisme, Wahid Ben Fraj, samedi 27 septembre, estimant que l’année touristique peut être considérée comme réussie, étant donné le niveau satisfaisant des différents indicateurs d’activité.
Les établissements hôteliers de la région ont enregistré au cours de la même période considérée plus de 3 millions de nuitées, soit une hausse de 2,5% par rapport à 2024. Autre indicateur positif et qui incite à l’optimisme, la poursuite de la saison touristique au cours de ce mois de septembre, et ce après la fin de la haute saison estivale, qui coïncide avec les mois de juillet et août.
Le taux de remplissage des hôtels a certes baissé depuis le début de ce mois, mais il reste relativement élevé. Par ailleurs, les réservations se poursuivent également pour les trois derniers mois de l’année ce qui permettra à la zone touristique de Nabeul-Hammamet d’atteindre le cap de 1 million de visiteurs par an, a ajouté Ben Fraj.
La récente affaire du lycée Mohamed Boudhina, à Hammamet – des élèves priant sur le terrain de basket – a réactivé un débat déjà ancien en Tunisie : faut-il autoriser les prières dans les établissements scolaires ? Entre la neutralité de l’école, la liberté de culte, les usages politiques et le rôle de l’éducation, les lignes de fracture réapparaissent avec acuité.
À Hammamet, des lycéens ont prié collectivement sur le terrain de basket, défiant la direction et brandissant le slogan : « On ne peut pas obéir à une créature et désobéir au Créateur ». Les images, devenues virales, ont aussitôt transformé un incident local en nouvelle querelle nationale sur la place du religieux dans l’école.
Mais il serait dangereux de réduire l’éducation tunisienne à ce théâtre d’affrontements identitaires. L’école est d’abord un espace de savoir, de liberté et d’émancipation. Elle ne doit pas devenir un champ de bataille idéologique, où les adolescents se retrouvent instrumentalisés par des logiques qui les dépassent.
La Constitution garantit la liberté de culte, mais aussi la neutralité des lieux publics. Ce double principe impose une règle simple : chacun doit pouvoir croire, prier ou ne pas prier — mais l’école doit rester neutre, protégée de toute forme de pression, qu’elle soit religieuse, politique ou idéologique. Laisser se développer des pratiques collectives visibles, sous l’œil des caméras et au détriment du cadre éducatif, revient à miner l’autorité de l’institution scolaire et à fragiliser l’égalité entre élèves.
Il y a une hypocrisie à invoquer la liberté religieuse tout en niant celle des autres : qu’en est-il de ceux qui ne veulent pas participer à ces démonstrations, mais qui subissent la pression du groupe ? L’école n’est pas une mosquée, pas plus qu’elle n’est une salle de meeting. Elle doit être un sanctuaire pour l’esprit critique, pas un terrain de surenchère.
À l’heure où la Tunisie peine à redresser ses résultats scolaires et à préparer ses jeunes aux défis de demain — science, technologie, climat, citoyenneté — se focaliser sur des tapis de prière au milieu d’un lycée est un luxe qu’elle ne peut plus s’offrir.
Le débat est révélateur : certains veulent faire de l’école un miroir des clivages religieux, d’autres un espace d’unité et de savoir. Il est temps que l’État tranche, clairement, pour rappeler que la mission de l’école n’est ni d’encadrer des rites, ni de nourrir des polémiques, mais de former des citoyens libres et éclairés.
Défendre la neutralité de l’école, ce n’est pas être contre la foi. C’est protéger le droit de chaque élève, croyant ou non, d’apprendre dans un espace serein, à l’abri des pressions.
La récente prière collective d’élèves dans la cour du lycée Mohamed Boudhina de Hammamet, qui a suscité une vive polémique, n’est pas un simple incident disciplinaire. C’est le signe visible d’un manque de repères symboliques et spirituels qui fragilise nos jeunes. Et au-delà de la gestion institutionnelle, il révèle une faille plus profonde : l’oubli du sens et l’absence d’une véritable intelligence spirituelle dans notre système éducatif. Quand l’école oublie de former à l’intelligence spirituelle, elle produit des diplômés compétents mais désarmés face aux dogmes.
Manel Albouchi *
Les Lumières sont arrivées jusqu’à nous, mais comme des valises étrangères. Sans histoire. Sans enracinement.
À l’école, on apprend par cœur des versets du Coran, on récite Voltaire, on mémorise des théorèmes. Mais pense-t-on vraiment ?
Depuis l’indépendance, l’école tunisienne a repris les modèles coloniaux et modernisateurs. Le savoir y est réduit à un instrument utilitaire, souvent simple levier d’ascension sociale. Le diplôme en devient l’horizon unique. On apprend aux élèves à réussir aux examens, à accumuler des savoirs techniques, mais rarement à se poser des questions de sens.
Comme le dit Edgar Morin, une éducation réduite à la transmission de connaissances techniques est incomplète : elle oublie ce qui relie les savoirs entre eux, ce qui relie l’homme à sa culture et à sa propre intériorité.
Ainsi, notre école a certes permis l’ascension sociale, mais elle a aussi produit une génération d’esprits brillants mais déracinés, flottant entre le vide et le dogme.
La dimension manquante
L’intelligence spirituelle ne peut se réduire à un courant de pensée, à un dogme ou à une religion. Elle inclut la sagesse, l’intuition et la conscience de la transcendance, c’est-à-dire du lien avec ce qui nous dépasse.
Le psychologue Robert Emmons a montré que l’intelligence spirituelle est la capacité à mobiliser des ressources intérieures pour affronter les épreuves, donner du sens à sa vie et transformer la souffrance en croissance.
Pour Danah Zohar et Ian Marshall, le Spiritual Quotient (SQ) est «l’intelligence ultime», celle qui intègre toutes les autres : raison, émotion, intuition. Sans elle, l’homme reste prisonnier de ses conditionnements; avec elle, il accède à une véritable liberté intérieure.
C’est cette dimension qui manque aujourd’hui. Sans intelligence spirituelle, nous formons des diplômés brillants mais fragiles, capables de résoudre des problèmes techniques, mais incapables d’habiter leur vie avec cohérence et profondeur. L’élève est alors comme une feuille emportée par le vent des dogmes : tantôt soumise, tantôt révoltée. Avec elle, il apprend à se tenir debout dans le monde, même au cœur des tempêtes.
Un langage du vide
L’incident de Hammamet n’est pas un simple problème de discipline. Il dit quelque chose de plus profond : l’absence d’un langage intérieur qui aide les jeunes à articuler leur foi, leur liberté et leur vie sociale.
Comme l’a montré Viktor Frankl, fondateur de la logothérapie, l’homme peut survivre à tout s’il trouve un sens. À l’inverse, le vide existentiel rend vulnérable aux idéologies et aux certitudes rigides. Ce n’est donc pas seulement la loi qui doit s’imposer à l’école, mais le sens : une boussole intérieure qui protège du fanatisme et du nihilisme.
La transmission vivante et le sacré oublié
Avant l’école moderne, le sens se transmettait par les récits, les contes, les mythes. Comme l’explique Mircea Eliade, le mythe n’est pas une fable, mais un récit fondateur qui relie l’homme au sacré.
Le rôle des mères était central : elles transmettaient mémoire et sens par leurs paroles. Par leurs berceuses et récits, elles offraient à l’enfant plus que du lait : une mémoire et une inscription dans l’histoire symbolique du groupe.
Aujourd’hui, cette parole vivante a presque disparu, remplacée par des écrans et des savoirs fragmentés. La conséquence est claire : une génération privée de repères symboliques, donc plus fragile face aux dogmes.
Le chemin de l’individuation
L’intelligence spirituelle ne se manifeste pas toujours tôt. Elle surgit souvent après les épreuves, dans la maturité. Carl Gustav Jung a parlé du Soi, centre organisateur de la psyché, qui se révèle progressivement dans le processus d’individuation.
Individuer, c’est intégrer ses contraires : raison et intuition, émotion et réflexion. C’est ce chemin qui permet de résister aux dogmes, non pas par rejet, mais par discernement.
Ainsi, l’éducation doit préparer ce terrain. Non pas seulement transmettre des savoirs, mais ouvrir un espace où raison, créativité, émotion et quête de sens peuvent dialoguer.
Réhabiliter le sens à l’école
Réformer l’école tunisienne, ce n’est pas seulement changer des programmes ou moderniser des infrastructures. C’est redonner aux jeunes une boussole intérieure.
L’intelligence spirituelle est cette couronne qui ordonne toutes les autres intelligences, nourrit la liberté intérieure et protège contre la soumission aveugle.
Sans elle, nous formons des diplômés efficaces mais orphelins de sens. Avec elle, nous donnons à nos enfants la capacité de réussir, mais surtout d’exister pleinement
La scène rocambolesque de prière collective dans la cour d’un établissement scolaire public à Hammamet à laquelle nous eûmes droit il y a quelques jours via les réseaux sociaux a marqué, à sa manière, la rentrée politique 2025/2026 en Tunisie. De par sa symbolique, ses visées et le contexte général très tendu dans lequel elle eut lieu, elle nous interroge sur l’évolution de notre société, pas encore débarrassée des «séquelles» de l’islam politique qui y a régné entre 2011 et 2021.
Raouf Chatty *
Au terme de quatre ans d’exercice sans partage du pouvoir politique, les autorités en place semblent avoir été prises de court par un événement qui n’a pas fini de susciter des interrogations sur sa portée éminemment politique.
En effet, fruit d’une mise en scène savamment orchestrée, la prière collective dans la cour d’un établissement scolaire étatique à Hammamet, célébrée par des élèves visiblement embrigadés par des agitateurs islamistes, n’a pas fini de susciter des interrogations sur ses tenants et des aboutissants. Elle vient rappeler que les islamistes n’ont pas été mis hors d’état de nuire, qu’ils sont loin d’avoir abandonné leurs vieilles méthodes entristes et qu’ils aspirent même à revenir sur les devants de la scène politique. Chassés par la porte de l’Assemblée, où ils ont régné sans partage pendant toute une décennie dite noire, ils tentent aujourd’hui de revenir par la fenêtre des écoles et des mosquées.
A la reconquête du pouvoir
Pour les commanditaires de la fameuse prière collective dans la cour du lycée Mohamed Boudhina de Hammamet, il s’agissait clairement de narguer le pouvoir en place, de tester ses capacités de réaction et de préparer d’autres actions similaires à l’avenir. Les islamistes, car c’est d’eux qu’il s’agit, ne désespèrent pas en effet de la reconquête du pouvoir politique. Chassés du pouvoir par les masses populaires le 25 juillet 2021 au terme d’une décennie de gestion catastrophique des affaires publiques, ils croient que la situation générale dans le pays est suffisamment pourrie pour qu’ils envisagent leur retour et s’y préparent à leur manière : par l’activisme socio-politique.
Si la fameuse prière collective des lycéens de Hammamet est en apparence un acte anodin, il n’en est pas moins cynique, calculé et dangereux. Il prouve, s’il en est besoin, que les islamistes croient pouvoir embobiner encore une fois les Tunisiens, en recourant aux mêmes méthodes cyniques et démagogiques de l’agitation religieuse. Au risque de dénaturer les nobles valeurs de l’islam et d’offrir de cette religion une image pitoyable.
Reprise en main du champ de la foi
L’embrigadement des jeunes, on le sait, fait partie des méthodes utilisées par les islamistes pour imposer leur loi à la société. La prière collective, dont le déroulement a été savamment planifié, devait marquer un moment important dans le processus de reprise en main du champ de la foi. Qui plus est, à une période marquée par un climat social très tendu et de grandes difficultés économiques et sociales. Le moment, à savoir la rentrée scolaire, a également été bien choisi pour frapper la conscience des millions d’élèves, d’enseignants et de parents. L’objectif étant de faire sortir leur mouvement de l’oubli dans lequel il a sombré ces dernières années et occuper de nouveau une scène politique laissée désespérément vide par un pouvoir politique hostile aux partis, aux associations et aux corps intermédiaires d’une façon générale.
Pour remplir ce vide, l’Etat doit sortir de sa léthargie et organiser un débat national auquel seront associées toutes les forces politiques civiles et progressistes et les grands partenaires sociaux et économiques. Le débat devrait porter sur le caractère civil de l’Etat, l’école républicaine et le principe d’égalité entre l’homme et la femme.
Le Centre culturel international de Hammamet accueille jusqu’à demain, dimanche 28 septembre, une exposition de tableaux de l’artiste américain Fedele Spadafora. Cette exposition est née d’une résidence artistique à Dar Sebastian et se poursuit depuis le 14 septembre sous le titre » Reflections « .
En soi, cet intitulé choisi par l’artiste intrigue par sa polyvalence et son intertextualité. En effet, en langue anglaise, le terme » Reflections » signifie aussi bien reflets que réflexions qui lui-même suggère une pensée en mouvement. En outre, cette notion pose la présence du réel dans une œuvre qui peut à la fois le reproduire ou lui faire subir une distorsion.
Ainsi, dès le premier mot, la démarche de Fedele Spadafora nous place dans un écart qui est celui de l’œuvre dans sa relation au réel. Ce réel, l’artiste le recrée à sa guise tout en plaçant notre regard dans un univers où l’hyperréalisme n’est jamais absent.
Dans sa manière de réaliser un portrait ou une nature morte, Fedele Spadafora semble installé dans un dispositif qui assimile ses tableaux à des photographies légèrement nimbées de flou mais absolument fidèles au modèle. Cette technique débouche sur des œuvres pétries de vérité et issues de scènes du quotidien ou de visages saisis dans leur placidité anonyme et leurs atours culturels.
Avec une palette d’une grande douceur, l’artiste sait feutrer ses couleurs, leur donner une texture photographique et une touche d’éternité. Parfois abstrait et impressionniste à la fois, parfois à la façon des grands néerlandais, Fedele Spadafora restitue des fragments de vérité, des feuillets d’observation et un jeu de réflexion de la lumière.
Tels qu’il les voit, ses personnages sont attachants, patinés par la lumière, burinés par le temps. Lorsqu’il peint des fruits, ils sont charnus, rutilant dans les reflets et alourdis par leur ombre.
Cette nouvelle série de l’artiste américain qui vit entre New-York et Hammamet mérite amplement le détour et complète à la perfection, la série antérieure intitulée » Carthage » dont elle constitue un second versant. Alors que le finissage de l’exposition » Reflections » est pour demain, il est encore temps de découvrir les inspirations d’un artiste qui se nourrit de lumières tunisiennes et de l’écho antérieur de nombreux peintres voyageurs ayant eux aussi sublimé notre pays, ses paysans et ses paysages.
Le secteur hôtelier tunisien a perdu aujourd’hui l’une de ses figures pionnières. Mohamed Laamouri, fondateur de la chaîne Hasdrubal, s’est éteint, laissant derrière lui une empreinte indélébile dans le paysage du tourisme national.
Visionnaire, il fut parmi les quelques rares précurseurs à défendre l’idée que la Tunisie devait miser sur le luxe pour se distinguer et attirer une clientèle internationale exigeante. À une époque où le pari pouvait sembler audacieux, il s’est engagé avec conviction à développer une offre haut de gamme, posant ainsi les jalons d’un tourisme différent, fondé sur l’excellence et le raffinement.
Son héritage se lit aujourd’hui dans les établissements qu’il a fondés à Hammamet, Sousse et Djerba, devenus des références dans l’hôtellerie tunisienne et méditerranéenne.
Avec sa disparition, la Tunisie perd un entrepreneur qui a contribué à redéfinir les contours de la destination, mais son œuvre continuera de vivre à travers les hôtels Hasdrubal, symboles de son audace et de sa vision.
L’équipe de Destination Tunisie présente ses condoléances les plus attristées à ses enfants mais également à tous ses collaborateurs.
Face à la fin du régime portugais et à la hausse du coût de la vie, Hammamet séduit une nouvelle génération de retraités italiens autonomes et bien dotés.
Ils sont discrets, mais bien là. Plus d’un millier de retraités italiens ont choisi, entre 2019 et 2023, de transférer leur résidence fiscale en Tunisie, selon un rapport de l’INPS publié hier par Corriere della Sera. Une migration silencieuse, mais révélatrice, dans un paysage post-retraite européen en recomposition.
Le profil de ces migrants de l’âge mûr a changé : plus jeunes, majoritairement des hommes (61 % en 2023), anciens fonctionnaires ou cadres, ils partent non plus pour des raisons familiales ou historiques, mais par arbitrage économique et climatique. La Tunisie, et plus particulièrement Hammamet, coche plusieurs cases : coût de la vie modéré, climat stable, proximité géographique et fiscalité avantageuse.
Depuis la suppression du régime portugais en 2024, la Tunisie a gagné en attractivité. À Hammamet, près de 4 000 retraités italiens vivraient désormais à l’année, selon des estimations croisées, représentant une part non négligeable des quelque 6 000 Italiens présents dans la ville.
L’impact est visible mais mesuré. Pas de “Little Italy” fermée sur elle-même : les retraités italiens s’intègrent, rénovent des maisons anciennes, fréquentent médecins privés, commerces de proximité, ou clubs bilingues. La fiscalité tunisienne, quant à elle, reste avantageuse : 80 % des pensions exonérées, imposition effective pouvant descendre à 5 % dans certains cas.
Pour la Tunisie, cette présence est source de devises stables, dans un contexte où l’euro reste précieux. Mais le pays ne semble pas encore structurer de politique claire d’accueil. Contrairement au Maroc, aucune agence nationale ne supervise ce flux, ni n’anticipe ses effets secondaires sur le logement ou les services de santé.
Si Hammamet n’est pas (encore) la nouvelle capitale des retraités européens, elle en incarne les prémices. Une géographie douce du vieillissement, portée par des choix individuels, des ajustements fiscaux, et une mer qui reste à portée de regard.
La saison touristique bat son plein à Hammamet, et les nouvelles sont encourageantes pour le secteur. Selon des professionnels du secteur, une hausse des réservations estimée entre 20 et 30 % par rapport à l’année précédente, qui était déjà considérée comme une année de référence.
Les hôteliers affirment avoir redoublé d’efforts pour offrir une expérience optimale : renforcement de la formation du personnel, amélioration continue des services disponibles 24h/24, et coordination avec les autorités locales pour garantir un environnement propre et sécurisé, rapporte Mosaique FM.
Si les marchés traditionnels comme la France, l’Angleterre ou encore l’Algérie sont de retour, c’est le touriste tunisien qui domine les statistiques. Il représente à lui seul plus de 45 % des réservations dans la région, confirmant son rôle moteur dans la relance du tourisme local.
Du côté des visiteurs, les retours sont globalement positifs. Plusieurs touristes ont confié se sentir à l’aise et bien accueillis, tout en soulignant la beauté naturelle de la Tunisie et la diversité des activités proposées dans les hôtels.
Un été prometteur donc, qui confirme que Hammamet reste l’un des piliers de l’offre touristique tunisienne, portée autant par les marchés étrangers que par une clientèle locale fidèle.
Ce soir-là, au Calypso de Hammamet, l’ambiance était électrique, la foule dense, et les poches vulnérables. Un iPhone 14 glisse entre des mains peu scrupuleuses. Les propriétaires, loin de céder à la panique, dégainent leur meilleure arme : Life360, une appli familiale qui géolocalise en temps réel. Premier appel : échec. Fausse promesse. Faux rendez-vous. Vrai vol.
Alors, cap vers le poste. Mais cette fois, la police ne sourit pas poliment. Elle agit. Patrouille déclenchée, sirènes coupées, cartes GPS à la main, les agents se lancent dans une filature digne d’un polar technologique. À chaque arrêt du signal, ils notent, croisent, recoupent. Le smartphone trace l’itinéraire, la police suit. Une enquête 2.0 à travers Hammamet.
Premier point de chute : rien. Deuxième adresse : une maison cossue, une Audi déjà signalée. Bingo. Confronté à la double pression – géolocalisation implacable + présence policière – le détenteur du téléphone opte pour la reddition molle : il tend l’appareil en murmurant l’éternel alibi « je l’ai trouvé par terre ».
Pas de plainte, pas de scandale. Mais une leçon discrète : quand citoyens connectés et police connectable se rencontrent, les voleurs n’ont qu’à bien se tenir.
Le 9 juillet 2025, l’aéroport d’Enfidha-Hammamet a accueilli le vol inaugural de la compagnie AIR HORIZONT. Cette liaison directe en provenance de Porto renforce les connexions entre la Tunisie et le Portugal, à l’ouverture de la saison estivale.
Une première arrivée saluée en grande pompe
Mercredi soir, un avion Boeing 737-400 de 149 places s’est posé sur le tarmac d’Enfidha. Il s’agissait du tout premier vol opéré par AIR HORIZONT entre Porto et la Tunisie. Pour l’occasion, les équipes de l’aéroport ont organisé une cérémonie officielle, marquant le lancement de cette nouvelle ligne.
Une liaison hebdomadaire pour l’été
La compagnie assurera un vol chaque mercredi, du 9 juillet au 10 septembre 2025. Cette fréquence répond à une demande ciblée : faciliter l’accès à la Tunisie pour les touristes portugais durant les vacances. Ce choix s’inscrit dans une volonté conjointe de dynamiser le trafic vers la côte tunisienne.
Un signal fort pour le secteur aérien
Avec cette nouvelle desserte, AIR HORIZONT devient la deuxième compagnie à relier le Portugal à Enfidha, après TAP Air Portugal. Cela montre une confiance croissante des transporteurs européens dans le potentiel touristique tunisien.
Un impact attendu sur le tourisme local
Grâce à ce vol, les régions du Sahel et du Cap Bon devraient attirer davantage de visiteurs. Ces deux zones, très appréciées par les touristes européens, bénéficient ainsi d’une meilleure accessibilité. En plus de soutenir l’activité touristique, cette liaison contribuera à renforcer l’économie régionale.
Chez TAV Tunisie, on estime que cette initiative représente une première étape vers un modèle aéroportuaire plus durable, où le bien-être humain et la préservation de la planète vont de pair.
Dans le cadre de ses engagements en faveur du développement durable, de l’amélioration de la qualité de vie au travail et de l’optimisation des services au sein de ses aéroports, TAV Tunisie annonce l’installation de plusieurs machines Kumulus Water à l’aéroport international Enfidha-Hammamet.
Cette initiative s’inscrit dans une politique RSE ambitieuse visant à proposer une alternative écologique, économique et durable à la consommation d’eau en bouteille. Grâce à cette technologie innovante, l’humidité de l’air ambiant est captée, filtrée, minéralisée, puis transformée en eau potable — sans aucun raccordement au réseau hydraulique. Chaque machine peut produire en moyenne 30 litres d’eau potable par jour, permettant de :
-Réduire significativement la consommation de plastique à usage unique ;
-Limiter les émissions de CO₂ liées au transport et à la logistique de l’eau ;
-Garantir un accès permanent à une eau fraîche, saine, certifiée et minéralisée ;
-Favoriser l’hydratation et le bien-être des employés de l’aéroport.
« Ce projet illustre parfaitement notre volonté d’intégrer des solutions innovantes et responsables au sein de nos infrastructures. Nous sommes fiers de contribuer activement à la protection de l’environnement, tout en améliorant le quotidien de nos collaborateurs », a déclaré Mélanie Lefebvre.
Lors de la cérémonie, les participants ont assisté à un atelier de présentation (« onboarding »), suivi de démonstrations pratiques et d’une dégustation d’eau Kumulus dans les espaces de détente du personnel. Une animation ludique sous forme de quiz a également permis de sensibiliser les collaborateurs aux enjeux liés à l’eau et à la durabilité.
Dans les prochains jours, l’aéroport international de Monastir Habib-Bourguiba sera également équipé de machines Kumulus Water, confirmant ainsi la volonté de TAV Tunisie d’étendre cette démarche durable à l’ensemble de ses plateformes aéroportuaires.
Kumulus Water, start-up franco-tunisienne fondée à Paris, est aujourd’hui reconnue au niveau international pour ses solutions innovantes d’eau atmosphérique. Lauréate de plusieurs prix prestigieux (EBRD, SelectUSA, VivaTech), elle collabore déjà avec des partenaires majeurs tels que Sanofi, l’IFC, World Bank Group, PWC ou encore plusieurs ONG internationales.
La région de Aïn Draham va voir s’implanter un nouvel hôtel arborant le brand La Badira. Détails du projet.
La Badira étend sa toile: après Hammamet, un nouvel établissement portant la même appellation est en cours de construction à Aïn Draham.
Il s’agit de l’ancien hôtel Les Chênes, propriété de la CTAMA qui a confié sa réalisation à Mouna Ben Halima, propriétaire de La Badira à Hammamet, qui l’exploitera lors de son ouverture en gestion pour compte sous l’appellation Les Chênes by La Badira.
Le site de l’ancien établissement a totalement été rasé; il est actuellement en pleine reconstruction pour en faire un hôtel de charme de 28 chambres avec 11 suites familiales de 4 lits et 4 autres très grandes suites de prestige notamment avec jacuzzi privatif, cheminées, etc.
L’avancement du chantier du futur Badira à Aïn Draham (juin 2025).
Le projet devrait accueillir ses premiers clients au premier trimestre 2026. Sa gestionnaire souhaite préserver la mémoire de l’établissement d’origine et recherche dans cette optique notamment des photos d’époque.
La renaissance de l’hôtel Les Chênes – qui est situé à 704 mètres d’altitude et dont l’origine remonte à l’année 1907- s’inscrit dans la foulée de la remise en exploitation d’un autre hôtel tout aussi mythique de la région, à savoir La Forêt qui a officiellement rouvert ses portes récemment après rénovation complète.
L’hôtel aura une capacité de 28 clés.
A Aïn Draham, ce renouveau hôtelier intervient dans le cadre d’une dynamique qui s’accélère dans le périmètre de cette zone forestière dont l’offre est complétée par un certain nombre de maisons d’hôtes de qualité (Dar Monia, les Chaumières de Aïn Draham…) qui participent à permettre à la région de renouer avec un caractère touristique qui était le sien il y a plusieurs décennies, à savoir une destination nature et immersive tout au long de l’année.
Pour rendre hommage à Leïla Menchari, l’hôtel La Badira à Hammamet a décidé de réaliser une suite spécifique en son nom. Plus encore, cet appartement reprend les références artistiques de celle qui était surnommée La Reine Mage.
On ne célèbrera jamais assez l’empreinte de Leïla Menchari; pour l’artiste iconique qu’elle était et pour son engagement en faveur de la valorisation de l’artisanat tunisien, notamment dans les fameuses vitrines de la maison Hermès à Paris qu’elle sublimait par ses créations originales.
Quelques-unes des vitrines d’Hermès reconstituées en miniature, oeuvres de Leila Menchari.
Artiste solaire et engagée, Leïla Menchari avait fait aussi de la ville de Hammamet un refuge, une source d’inspiration infinie, un dialogue silencieux entre l’art et la mer. Aujourd’hui, l’hôtel La Badira lui consacre une nouvelle suite que Mouna Ben Halima, maîtresse des lieux, s’est empressée de faire rayonner. « Nous avons voulu célébrer l’héritage de Leïla Menchari à travers un espace qui lui ressemble, alliant élégance, authenticité et poésie », explique-t-elle, soulignant que « cette suite est une invitation à découvrir Hammamet sous un nouveau jour, à travers les yeux d’une artiste qui l’a tant aimée.»
Cette opération s’inscrit dans le cadre des actions liées au 10e anniversaire de l’hôtel. Cette suite Legend de 160 m² complète ainsi une série de 6 grandes suites avec piscines privées dédiées à une figure illustre ayant marqué l’histoire et contribué au rayonnement international d’Hammamet, chacune dédiée, en plus de Leila Menchari, à Paul Klee, George Sebastian, Wallis Simpson, Claudia Cardinale et Jean Cocteau.
Successions d’hommages
Cette suite n’a pas vocation à être une simple chambre d’hôtel où l’on vient pour dormir ou se relaxer, contempler la plage et la mer. C’est un écrin vivant, vibrant des couleurs de Leïla Menchari, de son image et de ses souvenirs. Chaque détail évoque son regard unique sur le patrimoine, qu’elle savait magnifier sans jamais le figer. Le décor incite à la contemplation et à la méditation.
En guise d’accueil, et avant même de pénétrer dans la suite, dans le hall d’entrée, le nom de Leïla Menchari trône magistralement, telle une dédicace murale, aux côtés de 5 de ses vitrines miniatures reprenant fidèlement le travail qu’elle avait réalisé pour le compte d’Hermès.
Le subtil mélange de matériaux nobles, de couleurs chatoyantes et les éléments de l’artisanat tunisien qui la composent renvoie vers l’âme de l’artiste. Un travail de restitution et de mémoire réalisé par deux décoratrices tunisiennes, Arlette Zouaoui et Chebilya Sayah Kaouel.
« Une de nos bases de travail a été l’ouvrage de Leïla Menchari “Les Vitrines Hermès, Contes nomades” où sont décrites toutes ses vitrines qui sont des pures merveilles du point de vue de la composition, de l’originalité et de la création », explique Arlette Zouaoui, qui ajoute: « Nous avons voulu mêler couleurs vibrantes, objets rares et ce sens si aigu du théâtre qu’elle projetait dans les espaces réduits où elle s’exprimait ».
Dès l’entrée dans la suite, c’est une onde de couleurs chatoyantes qui subjugue le visiteur. A commencer par cette table en mosaïque de marbre aux thématiques maritimes (poissons, vagues et branches de corail, avec des incrustations de pierres semi-précieuses dont des lapis-lazuli pour rappeler le bleu de la Méditerranée et bucoliques) réalisée par un autre artiste, Mehdi Benedetto, qui eut l’occasion de collaborer avec Leïla Menchari en son temps.
Le décor renvoie vers la mer qui éclaire déjà tout le salon de sa lumière. Dans la continuité de la table, une œuvre de l’artiste tunisienne Sinda Belhassen trône magistralement dans la pièce avec ses branches de coraux et algues marines en 3D.
Deux autres grands tableaux aux tons pastel de la même artiste, inspirés par les croquis de Leïla Menchari et réalisés avec des matériaux naturels évoquant les jardins d’Hammamet, sont placés de part et d’autre de la table à manger.
La présence d’une selle de cheval ne laisse pas indifférent. Posée dans un angle du salon, elle interpelle le visiteur curieux de savoir quel rapport avec Leïla Menchari. Le lien existe bien-sûr puisqu’il s’agit d’une manière de dire que cette dernière faisait elle-même broder des éléments de sacs pour Hermès par un artisan des souks de Tunis.
Dans un des angles de la suite se trouve une selle traditionnelle, entièrement brodée à la main au fil d’argent, avec des motifs colorés. A droite, une suspension en verre soufflé tunisien rappelant l’atmosphère des palais anciens de l’époque du beylicat.
La chambre à coucher, une ode à la tradition tunisienne
Ce qui attire le regard en entrant dans la chambre tout d’abord, c’est la tête de lit avec son contour décoratif en bois connu sous l’appellation, hanout hajjem datant du XVIIème siècle. Son bois sculpté et incrusté de miroirs rappelle les décors des mille et une nuits.
Dans l’axe, un tableau typiquement tunisien fixé sous verre évoque les amours d’Antar et Abla, les « Roméo et Juliette de la littérature arabe », comme les décrit Amin Maalouf.
Face au lit, un panneau décoratif est inspiré de la vitrine « Les vagues de marbre » de Leïla Menchari, très joliment décrite dans le livre « Leïla Menchari, la Reine Mage », édité par Hermès chez Actes Sud.
Cette suite se complète par une terrasse spacieuse, baignée de lumière. Face à l’horizon infini, une mer azur, bercée par le doux clapotis des vagues.
Là, en toute intimité, la piscine privée ajoute à la fraîcheur, au confort absolu et l’élégance. Un écrin exclusif où le luxe se vit au rythme du soleil, entre ciel et mer et qui renvoie vers un jardin, celui de Dar Henson, la maison de Leïla Menchari à Hammamet, immortalisé.