Tunisie : Le Grand Rodeo de la CNAM et des Pharmaciens
Chaque année, comme les saisons, le même feuilleton revient : la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) et les pharmaciens se dressent l’un contre l’autre, négocient, menacent, suspendent, puis renouvellent. Et les assurés ? Ils regardent, attendent, parfois payent à la fin. Bienvenue au Grand Rodeo Annuel – où les stars, c’est la palabre et la promesse, mais le script, lui, ne change jamais.
Acte I : L’alerte solennelle
C’est toujours la même chanson. Les pharmaciens montent au micro : « Nous ne pouvons plus subir les retards de paiement ! ». « Certaines clauses ne sont jamais respectées ! ». « Si la convention n’est pas renouvelée, ce sera la faillite… ».
Le Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot) a en effet annoncé, mardi 16 septembre 2025, une mesure exceptionnelle visant à suspendre le système du tiers payant pour les médicaments destinés aux maladies ordinaires à partir du 1er octobre 2025, dénonçant « la situation critique » provoquée par le retard de la CNAM dans le paiement des sommes dues aux pharmaciens pour le remboursement des médicaments.
Il a ainsi décidé de suspendre le tiers payant pour les maladies ordinaires à partir du 1er octobre 2025, et de convoquer une assemblée générale extraordinaire le 25 octobre 2025 pour décider des mesures à adopter face à cette situation.
Et de l’autre côté, la CNAM : « Vous exagérez ! ». « Voici ce que nous pouvons faire… mais pas plus ! ». « On ne promet pas de miracles, mais de bonnes volontés ! »
Acte II : Le bras de fer
Les dates butoirs approchent. Le calendrier s’embrase : menaces de suspension du tiers-payant pour les maladies ordinaires, procès de mauvaise foi, communiqués médiatiques, déclarations tonitruantes. Internet s’enflamme, les syndicats se lèvent, tout le monde a un haut-parleur.
Le public – c’est-à-dire nous – retient son souffle. On espère un accord. On redoute la rupture. Mais au fond, on connaît déjà la fin.
Acte III : Le dénouement… attendu
La date définie comme frontière fatidique est enfin franchie. Surprise (non) : la convention est renouvelée. La CNAM signe, les pharmaciens acceptent. Quelques aménagements, des promesses. « On digitalisera un peu », « on réglera les créances bientôt », « on tâchera de faire mieux dans les délais ».
Tous respirent. Soulagement dans les officines. Fierté dans les bureaux ministériels. Et sur les visages des assurés : un haussement d’épaules. Parce que, vraiment, que changerait-on ?
À quand un vrai changement ? Un vrai !
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