L’Espérance conserve son titre de champion de Tunisie : Au prix de la persévérance et du long souffle…
Le parcours des «Sang et Or» n’a pas été un fleuve tranquille cette saison. Après les moments de doute, voire de crise, Maher Kanzari a pu redresser la barre et conserver le titre de champion de Tunisie à une journée de la fin de l’exercice. La saison n’est pas finie pour autant.
La Presse — « Quand j’ai pris en main l’équipe, nous étions ex aequo avec l’USM. A une journée de la fin, nous remportons le titre de champion de Tunisie avec en prime quatre longueurs d’avance sur les Monastiriens, un écart que nous sommes en mesure de creuser davantage puisqu’il nous reste encore un match à disputer », a déclaré Maher Kanzari, le sourire aux lèvres.
Si l’Espérance de Tunis ajoute un 34e titre de champion de Tunisie, pour Maher Kanzari, c’est son premier sacre en tant qu’entraîneur en chef : « Il est vrai que je suis habitué à remporter des titres. En tant que joueur et membre du staff technique, j’ai 10 titres à mon actif, sans compter un titre remporté en Arabie saoudite. Cela dit, être sacré champion avec l’Espérance a toujours une sensation spéciale d’autant plus que c’est mon premier titre de champion en tant qu’entraîneur en chef. J’ai pris le train en marche au moment où l’équipe traversait une période difficile. Nous avons gagné tous nos matchs et c’est important. Je ne prétends rien. J’ai fait ce que j’avais à faire. Dieu merci, le défi a été relevé ».
Kanzari : Un parcours sans faute
S’il n’a pas réussi à qualifier l’équipe en demi-finales de la Ligue des champions alors qu’il avait pris en main les rênes de l’équipe à peine deux semaines auparavant, Maher Kanzari est parvenu à redresser la barre en championnat : quatre victoires en autant de matchs disputés avec en prime le derby remporté sur le score de 3-1.
Sur les quatre matchs disputés, l’attaque a bien carburé avec 10 buts marqués. Et si la première sortie en championnat a été ponctuée par une courte victoire devant EGSG, la suite était nettement plus forte Les « Sang et Or » n’ont, en effet, pas fait de cadeau aux Kasserinois (6-0) et Hammam-lifois en coupe (4-0) avant d’infliger une correction aux Béjaois dimanche (5-0). Outre que le résultat a été associé dimanche à la manière, l’Espérance a surtout profité du faux pas de son adversaire direct, l’USM, qui a concédé le nul face à l’ESM.
Par ailleurs, la fête sera au rendez-vous après-demain étant donné que le trophée du championnat sera décerné aux « Sang et Or » lors de l’ultime sortie contre l’USM. Un match qui s’apparentera finalement à une simple formalité. Une grande fête qui sera bien utile aux joueurs pour décompresser le temps d’un après-midi après les moments difficiles qu’ils ont pu traverser au cours de la saison.
Des périodes de doute
Le parcours des champions de Tunisie en titre n’a pas été un fleuve tranquille cette saison. Le 20 octobre dernier, la défaite concédée à Zarzis a signé le départ de Miguel Cardoso. Un départ qui s’expliquait par un blocage des joueurs qui n’arrivaient pas à s’exprimer pleinement sur le terrain. Le paradoxe est que Miguel Cardoso a réussi à remporter le championnat et atteindre la finale de la Champions League la saison précédente avec un effectif de moindre qualité.
Le technicien portugais, qui avait tout l’été devant lui pour faire la préparation d’intersaison et les recrutements qu’il fallait au mercato, a présenté une copie peu convaincante. Dans les esprits, on s’est toujours interrogé sur la capacité de cette équipe à aller loin en Ligue des champions et quel visage est-elle en mesure de présenter en Coupe du monde des clubs. Pour la première question, on a déjà la réponse, sauf que Cardoso, passé sur le banc des sud-africains, connaissait si bien l’Espérance.
Si le paradoxe de Miguel Cardoso était de ne pas avoir réussi au moment où toutes les conditions lui avaient été propices, Laurentiu Reghecampf manquait tout simplement de punch. Il s’est toujours obstiné à l’idée que l’effectif dont il disposait ne lui permettait pas d’atteindre les objectifs escomptés, alors qu’il était recruté pour donner un nouveau départ à l’équipe, chose que le technicien roumain n’a pas réussi à faire pour, au final, revenir au même blocage connu sous la houlette de Miguel Cardoso.
L’enfant du club à la rescousse
A la mi-mars, donc, il fallait trouver un nouveau capitaine pour mener la barque. Un capitaine qui connaît bien le fonctionnement de la maison, car il n’y avait plus le temps à l’adaptation. C’est pourquoi Hamdi Meddeb a fait appel à une vieille connaissance, un enfant du club, en l’occurrence Maher Kanzari qui a retrouvé le Parc B 12 ans après.
S’il a échoué à sauver la face en Ligue des champions et c’est logique quelque part, Kanzari a réussi son premier défi, celui de préserver le titre de champion. Son deuxième défi est le doublé en s’adjugeant le trophée de la Coupe de la Tunisie, un titre qui échappe à l’Espérance depuis neuf longues années.
Bref, la saison n’est pas encore terminée. Loin de là. Les ambitions ne font qu’être renouvelées pour Maher Kanzari et l’Espérance de Tunis, appelés à présenter un visage plus qu’honorable en Coupe du monde des clubs. Ce sera la meilleure façon de faire oublier la débâcle de la Ligue des champions. Eh oui, à l’Espérance, les célébrations des sacres sont souvent de courte durée, car il y a toujours de nouvelles épreuves à réussir.