L’Union européenne c’est bien un mythe et une illusion quand on en considère les aspects pratiques. D’abord il n’y a pas de visa européen et chaque pays a édicté ses règles dans ce domaine comme nous l’avons décrit dans un précédent article.
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Enfin, quand vous obtenez ce fameux sésame, vous avez une obligation : vous devez passer par le pays qui vous a délivré ce visa. Et, dans mon cas, j’étais obligé de passer par la France vu que cette ambassade a daigné m’autoriser pour une durée qu’elle a fixée l’accès à la civilisation occidentale, qu’elle en soit bénie.
Je vous avoue que la destination choisie pour ce transit obligatoire m’a agréablement surpris : j’ai pris l’avion pour Nice capitale de cette Côte d’Azur dont la réputation a largement dépassé les frontières hexagonales. D’ailleurs, quand on est à Nice on a l’impression de ne pas être en France, ce pays au passé glorieux et à l’avenir plutôt incertain … Ce n’est pas le sujet de ce papier.
Revenons à cette fameuse PROMENADE DES ANGLAIS qui a été créée par un certain Lewis WAY au XIXème siècle et son environnement. Cette ville, que l’on peut considérer comme la capitale de la Côte d’azur qui ne désemplit pas toute l’année, présente des caractéristiques bien spécifiques : 150 km de côtes, soit 2,5 % des côtes de la métropole, elle abrite environ 1,5 million d’habitants et reçoit 7 millions de touristes par an, soit proportionnellement deux fois plus que toute la France.
La ville semble avoir été organisée par une main de fer et présente un urbanisme qui met en valeur son passé et son devenir avec un vieux Nice bien aménagé, des places accueillantes, et des moyens de transport efficients et pratiques. Faut-il rappeler qu’elle a eu comme maire un MEDECIN JEAN …
Si cette ville a des relations spécifiques avec une de nos villes du Sahel dont beaucoup de ses habitants y ont émigré depuis des décennies – ce qui aurait pu faire d’une étude socioéconomique -, elle est marquée par un cosmopolitisme international qui semble vivre en toute harmonie, n’en déplaise aux Bardela et Marine de service …
Dès que je suis arrivée à l’aéroport et jusqu’à mon hôtel, j’ai comptabilisé les nationalités suivantes :
– le chauffeur du taxi qui m’a déposée à l’hôtel était italien;
– le groom marocain;
– la réceptionniste italienne;
– la femme de chambre polonaise;
– le directeur de l’hébergement du Costa Rica;
– le directeur de la restauration mexicain;
– le personnel asiatique et marocain;
– le veilleur de nuit mauritanien;
– le chauffeur de taxi qui m’a ramenée à l’aéroport libanais.
Pendant mon séjour, dans les rues on entendait toutes les langues et souvent beaucoup le dialecte tunisien ; dans les restaurants, le service était assuré par le reste de l’Europe, particulièrement de l’Est et du monde. J’ai même croisé des pieds noirs algériens qui parlaient plus de la Place de La Poste que de la Place Massena.
J’ai essayé de chercher les indigènes, je veux dire les Français, j’en ai trouvé en deux endroits :
– au théâtre : aussi bien les spectateurs que les acteurs; et ce, dans une ville qui compte une cinquantaine de petits théâtres d’une cinquantaine de places ou l’accueil chaleureux et raffiné vous rappelle que la France était un grand pays de culture ;
– et le soir sous les arcades, les fameux clodos qui font partie du paysage dans toutes les villes de France qui vous rappellent que le développement n’a pas touché tout le monde. Ces clochards qui semblent se complaire dans cette misère que nous essayons de supprimer sous nos latitudes.
Pour compléter la visite, un train dessert tous les sites de cette côte qui chacun offre sa spécificité et son charme : Cannes et les marches de son festival; Juan les Pins et sa plage rocailleuse; Monaco et son rocher, etc.
En quittant cette ville, je me suis remémoré les propos négatifs et agressifs de ces Zemmour et autres Marion qui veulent nettoyer leur pays et rester entre toubabs. Je leur dis bonne chance, car vous ne ferez que précipiter la décadence de ce pays qui semble sortir de l’histoire par la petite porte.
IBTISSEM
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