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Le nouveau maître de Damas : de la kalachnikov aux costumes trois-pièces

04. Januar 2025 um 11:24

Collier de barbe fourni mais soigné, costume trois-pièces, chemise blanche et cravate noire… Que cache ce changement de look vestimentaire arboré par le nouveau maître de Damas, l’homme qui a annoncé abandonner son nom de guerre associé à son passé djihadiste, Abou Mohammed al-Joulani, pour retrouver son patronyme de naissance, Ahmed al-Charaa ?

 

maître de Damas
Le nouveau maître de Damas

Quelle spectaculaire métamorphose ! Au premier jour de la chute spectaculaire de Damas, le monde découvrait, ébahi, le visage du nouveau maître de la Syrie, Ahmad al-Charaa, alias Abu Mohammed al-Joulani, vêtu d’un uniforme militaire, une kalachnikov sur l’épaule et une barbe fournie.

Le lendemain, le même homme, toujours en tenue militaire mais sans arme, dirigeait la prière à la grande mosquée des Omeyyades, joyau de l’architecture et de l’art islamiques, pour signer de facto la fin du régime de Bachar al-Assad

Métamorphose

Changement total de look au troisième jour. Le chef du groupe armé islamiste, Hay’at Tahrir Al-Cham, apparut en costume sombre mais sans cravate.

Le lendemain, en accueillant le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, il troqua le treillis militaire contre un classique complet-cravate, assorti d’une chemise blanche et d’une sévère cravate noire. Sans oublier de passer chez son coiffeur pour lui tailler la barbe qui était bien fournie !

Une mise en scène soigneusement élaborée qui témoigne du passage de l’homme du djihadisme aux manières douces des codes de la diplomatie et de l’urbanité dans un monde qui ne jure désormais que par les images. On est loin des premières interviews à la chaîne Al Jazeera, en 2015, où il s’était alors exprimé en tant qu’émir du Front Al-Nosra, en cachant son visage avec un long châle noir.

Ainsi, maîtrisant désormais les ficelles de la communication, bien coaché, l’homme qui aura combattu aux côtés d’Al-Qaïda en Irak et en Syrie cherche désormais à lisser son image et à « vendre » un visage plus modéré. Pourtant, il était l’un des djihadistes les plus recherchés de la planète ;  sa tête était mise à prix à 10 millions de dollars par les États-Unis. Sachant que cette récompense a été retirée par Washington après que le nouvel homme fort de la Syrie a reçu pour la première fois, vendredi 20 décembre 2024, une délégation américaine à Damas.

Changement de façade

L’ancien chef du Front Al-Nosra a-t-il vraiment changé ? Il justifie sa modération apparente par la maturité. « Un homme de 20 ans aura une personnalité différente d’un homme de 30, 40 ou 50 ans, c’est la nature humaine », explique celui qui a annoncé abandonner son nom de guerre pour retrouver son patronyme de naissance, Ahmed al-Charaa, lors d’une récente interview sur CNN.

La vérité, c’est que l’homme n’a pas idéologiquement changé. Jugez-en vous-même.

Lors de l’arrivée à Damas des ministres français et allemand des Affaires étrangères, vendredi 3 janvier, une scène a retenu l’attention du monde entier : Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, a été accueilli par une poignée de main de la part d’Ahmad al-Charaa. En revanche, son homologue allemande, Annalena Baerbock, a vu son geste ignoré, al-Charaa se contentant d’un simple salut.

Ce comportement, inédit dans les protocoles diplomatiques internationaux, s’inscrit dans une conception rigoriste de l’islam d’un autre âge qui prohibe tout contact physique entre hommes et femmes, fût-ce une simple poignée de main.

Rappelons à cet égard qu’avant cette rencontre, les ministres se sont rendus à la prison de Saydnaya, près de Damas, symbole de la répression sous le régime d’Assad. Dans un message publié sur X, Jean-Noël Barrot a réaffirmé que la France et l’Allemagne se tiennent «aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité», et souhaitent favoriser une transition pacifique ».

Lire aussi: Des diplomates français et allemand en Syrie

Ainsi, cette visite marque un tournant dans les relations internationales avec la Syrie, en étant la première de ministres des Affaires étrangères de grandes puissances occidentales depuis l’arrivée au pouvoir des nouveaux dirigeants.

Pragmatisme

Non, le leader de Hay’at Tahrir al-Cham, groupe ayant pris le contrôle du pays après le renversement de Bachar al-Assad, n’a pas idéologiquement changé, mais il aura opté pour un certain pragmatisme et une démarche politique flexible au détriment de l’idéologie rigide des mouvements djihadistes mondiaux, à l’instar  d’Al-Qaïda, dont l’inflexibilité est de plus en plus considérée inefficace et improductive.

Reste la question fondamentale : la coalition de Hay’at Tahrir al-Cham au pouvoir, qui regroupe des courants islamistes hétérogènes, saura-t-elle muter, à l’instar de son chef, d’un mouvement djihadiste global à un mouvement nationaliste islamiste, style Erdoğan ?

L’avenir nous le dira.

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La Tunisie craint le retour de ses jihadistes libérés en Syrie

03. Januar 2025 um 11:55

L’agence de presse allemande DPA, citée par Al Ahram Online, a rapporté, jeudi 2 janvier 2025, que la Tunisie a dérouté les vols en provenance de la Turquie vers un terminal séparé par crainte du retour des combattants jihadistes de Syrie.

Selon la même source, la compagnie aérienne publique Tunisair a confirmé que les vols en provenance de Turquie seront redirigés vers un terminal n°2 de l’aéroport international de Tunis-Carthage par mesure de précaution.

Ces vols seront traités au terminal secondaire, généralement réservé aux pèlerins du Hajj se rendant dans des lieux saints en Arabie saoudite.

En conséquence, les passagers en provenance de Turquie seront soumis à des contrôles douaniers dans une autre installation, a ajouté DPA.

Tunisair a publié un bref communiqué confirmant que la décision avait été prise par les autorités tunisiennes, mais n’a pas fourni plus de détails.

Selon DPA, cette décision fait suite aux inquiétudes des groupes de la société civile concernant le retour potentiel de jihadistes tunisiens de Syrie via la Turquie après que le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) a lancé une offensive éclair qui a renversé le président Bachar Al-Assad le 8 décembre. HTS, qui gouverne désormais de fait le pays, a des racines dans Al-Qaïda et son ancienne branche syrienne, le Front Al-Nosra.

I. B.

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Une Syrie post-islamiste est-elle possible?

02. Januar 2025 um 11:16

Est-ce que le nouveau régime syrien connaîtra la même évolution que le régime précédent, ou construira-t-il un ordre politique interne qui tienne compte des changements culturels des sociétés musulmanes et des aspirations de la jeunesse?

Lahouari Addi *

La nouvelle Syrie entrera-t-elle dans le post-islamisme? Cette photo ci-dessus (le nouvel homme fort à Damas, Ahmed Al-Charaa, recevant une délégation de chrétiens syriens) est de bon augure. Le post-islamisme rappelle l’évolution du christianisme politique qui a donné naissance en Europe au 19e siècle aux partis de la démocratie-chrétienne et aux socio-démocrates de sensibilité chrétienne. Comparaison n’est pas raison, mais les similitudes sont là.

Les islamistes des années précédentes ont construit leur projet politique autour des ‘ibadates (devoirs religieux), ce qui est non seulement irréaliste mais contraire à l’esprit du Coran qui stipule que seul Dieu est juge des ‘ibadates. Les hommes ne peuvent juger que les mou’amalates, c’est-à-dire les actions profanes de tous les jours.

Pour juger les mou’amalates, les hommes instituent un droit inspiré par leur culture et par la conscience sociale liée à une représentation du monde. On dira «oui, mais en islam, la charia est le droit immuable décrété par Dieu». Bullshit! Cette thèse est celle des orientalistes occidentaux qui, à l’appui de textes de théologiens musulmans du Moyen Age, l’ont propagée.

La réalité est que la culture musulmane fait la distinction entre la charia, idéal de justice divine pour une société parfaite, et le fiqh, droit religieux séculier. La charia n’est pas du droit; elle est une norme juridique idéale que les hommes, faits de bois tordu comme dit Kant, sont incapables d’atteindre. A l’inverse, le fiqh est un droit positif religieux créé par des fouqahas sur la base de la culture de leur époque. Il est aujourd’hui tombé en désuétude parce que ne correspondant plus la culture des sociétés musulmanes d’aujourd’hui.

Les islamistes doivent s’adapter ou disparaître

Le droit évolue en fonction des cultures et de la conscience de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas. Si au 12e siècle, il paraissait juste de marier une petite fille âgée de 12 ans, aujourd’hui c’est considéré comme inacceptable. C’est le réel, l’histoire et la vie qui imposent aux islamistes d’évoluer et de s’adapter sinon ils disparaîtront.

C’est ce qu’a compris le post-islamiste Recep Tayyip Erdogan qui, par expérience, sait qu’il n’existe pas et qu’il ne peut exister un Etat religieux. Les Etats sont des constructions politiques, et quand ils se légitiment par la religion, les dirigeants se substituent à Dieu pour juger les hommes, ce qui contredit le Coran qui stipule que al hakimya appartient à Dieu.

Al hakimya en arabe veut dire arbitrer. L’arbitre du match de football est appelé en arabe al-hakam. Dieu est l’arbitre, lors du jugement dernier, des divergences entre musulmans, chrétiens et juifs, mais aussi entre les différentes pratiques religieuses parmi les musulmans. Ce mot al-hakimya a été mal compris par le Pakistanais Al-Mawdudi dont la langue maternelle n’est pas l’arabe, mais l’ourdou. Il l’a traduit par souveraineté, déduisant ainsi que la démocratie est kofr. Les orientalistes occidentaux en ont fait leur tarte à la crème, érigeant Al-Mawdudi comme un théologien alors qu’il était journaliste de formation et de profession.

Le post-islamisme est la rupture avec les écrits d’Al-Mawdudi et de son élève Sayyed Qotb pour qui les sociétés musulmanes sont retombées dans la jahilya. Qotb a implicitement dit que nous, nos parents et grands-parents ne sont plus musulmans et que nous irons tous en enfer! Mais pourquoi ces thèses burlesques sont devenues populaires au point où l’islam est devenu une idéologie politique?

L’échec du nationalisme arabe radical

La réponse à cette question renvoie à l’échec du nationalisme arabe radical représenté par Nasser, Boumédiène, Saddam, Assad… qui, soucieux de préserver leur pouvoir, n’ont pas osé entamer la réforme théologique qu’avait prônée le mouvement de la Nahda ou Renaissance au 19e siècle. C’est parce qu’il n’y avait pas une théologie musulmane moderne compatible avec la liberté de conscience et l’égalité hommes-femmes que l’islam politique s’est propagé.

L’islam politique est l’enfant illégitime de Nasser, Boumédiène, Saddam, Assad… En Algérie, le FIS était le fils du FLN. Ce FLN qui, une fois au pouvoir, n’a pas osé toucher à la théologie. Boumédiène avait même mobilisé les imams payés par l’Etat, ce qui est une hérésie, pour défendre la révolution agraire. Son discours se limitait à condamner verbalement l’impérialisme, ce qui est nécessaire mais pas suffisant. (C’est ce qu’ont compris les Chinois depuis 1980).

Les régimes de Nasser, Boumédiène, Saddam, Assad… n’avaient pas de projets de modernisation de la société, de la culture et de l’économie. Ils avaient instrumentalisé les aspirations des couches populaires à la justice sociale et à la modernité pour s’accaparer du pouvoir que leur culture considérait comme un butin de guerre. C’est là la cause de l’échec de Saddam et de Assad. Les héritiers de Nasser en Egypte n’ont sauvé son régime qu’en s’appuyant sur les anciennes puissances coloniales et sur Israël.

La question qui se pose est la suivante: est-ce que le nouveau régime syrien connaîtra la même évolution que le régime précédent, ou construira-t-il un ordre politique interne qui tienne compte des changements culturels des sociétés musulmanes et des aspirations de la jeunesse? La Syrie est à un carrefour: ou bien elle suivra Mawdudi et Qotb, et dans 20 ans il y aura une autre guerre civile, ou bien elle construira une démocratie dite musulmane compatible avec la liberté de conscience et les valeurs universelles de la dignité de la personne qui a le droit de croire au dieu qu’il veut.

* Professeur à l’Institut des études politiques de l’université de Lyon.

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Au cœur du système d’espionnage du régime d’Al-Assad

30. Dezember 2024 um 08:44

La RDA (Allemagne de l’Est) a connu sa Stasi, la Roumanie de Ceaușescu sa Securitate, la Syrie de la famille Al-Assad a fait mieux avec une multitude d’agences de sécurité mise en concurrence les unes les autres pour garantir la pérennité de la mainmise de cette famille sur le pouvoir.

Imed Bahri

Dans la hiérarchie des pires tyrannies du monde arabe contemporain, celle de la famille Assad figure en bonne place. Une emprise totale sur la population syrienne à laquelle nul n’échappait pas même les enfants qui pouvaient faire les frais de la machine de la délation et de l’arbitraire. 

«Ils n’ont pas eu assez de temps pour brûler tous les documents», c’est par ces mots qu’a débuté le voyage du Sunday Times dans les méandres des secrets du système de surveillance établi par le régime de la famille Al-Assad en Syrie.

À Homs et plus précisément dans les locaux de quatre services de renseignement, le journal britannique a eu une occasion rare de documenter comment le régime déchu a transformé sa population en un réseau d’informateurs.

Pendant deux jours, le journal a fouillé des milliers de dossiers manuscrits imprimés en arabe classique. Dans les salles remplies de cendres, des documents ont survécu à la tentative de tout brûler et racontent l’histoire terrifiante d’un État qui faisait de l’espionnage de ses citoyens son mantra et sa routine quotidienne. Même les enfants n’échappaient pas à ce système. 

Les archives de la Sécurité politique de Homs ont révélé l’un des cas les plus surprenants, celui d’un enfant de douze ans qui s’est retrouvé entre les mains des services de sécurité à cause d’un papier déchiré à l’effigie du président.

Les «oiseaux» sont partout

Les détails de l’affaire, manuscrits dans le rapport d’interrogatoire, révèlent comment un simple incident en classe s’est transformé en une affaire de sécurité. Cela a commencé lorsque des élèves ont trouvé un morceau de papier déchiré sous le siège de leur camarade déclenchant une série de signalements successifs: des élèves à l’instituteur, de l’instituteur au surveillant pédagogique et l’affaire s’est terminée au commissariat.

Bien que l’enseignant lui-même ait déclaré que l’élève était «calme et de bonne moralité» et qu’il n’avait jamais eu de mauvais comportement et bien que les enquêtes de sécurité aient prouvé que le dossier familial était exempt de toute activité d’opposition, cela ne l’a pas aidé. Quatre jours seulement après l’incident, l’enfant a été traduit devant la Justice dans une affaire qui résume la manière avec laquelle le régime a traité même les événements les plus simples comme une menace pour la sécurité.

Dans un autre dossier, apparaît l’histoire d’une jeune femme d’une vingtaine d’années. Après sa libération en 2017, ses souffrances n’ont pas pris fin. Une instruction claire a été donnée aux policiers: «Gardez un œil sur elle et si des signes négatifs apparaissent, prenez les mesures appropriées.»

Ils étaient surnommés «les oiseaux» (Al-touyour), terme par lequel les Syriens qualifiaient les informateurs qui s’infiltraient partout. Certains d’entre eux ont infiltré les rangs des manifestants en 2011, d’autres ont infiltré les groupes armés plus tard et nombre d’entre eux ont dénoncé leurs proches et leurs voisins.

Ironie du sort, ces documents révèlent à quel point le régime se méfie même de ses propres informateurs. Un rapport évoque une femme qui espionnait sa famille: «Elle ne peut pas se rendre dans nos locaux de peur d’être dénoncée. Elle craint pour sa vie.»

Une autre histoire montre comment un informateur a risqué la vie de sa sœur lorsqu’il l’a envoyée dans une zone contrôlée par les rebelles. Ces derniers connaissaient son identité et ils lui ont envoyé un message confirmant qu’ils le connaissaient.

Les surveillants surveillés

Les travailleurs humanitaires ne sont pas à l’abri de la surveillance. En 2016, les dossiers documentaient l’histoire d’un père d’un enfant travaillant pour une organisation humanitaire. Son crime a été de «coordonner avec les rebelles» pour atteindre les zones assiégées afin de fournir de l’aide. Ils ont surveillé son compte Facebook, piraté son ordinateur puis l’ont arrêté pour «communication avec des terroristes». Son histoire s’est terminée par des tortures à mort en prison.

Le système de surveillance était complet et étouffant. Non seulement il mettait des téléphones sur écoute et pirataient des ordinateurs mais il documentait également des détails incroyables sur la vie des suspects. Dans un rapport, on a enregistré l’emplacement du garage où la mère de l’un des suspects réparait sa voiture. Dans un autre rapport, on a compté le nombre d’immeubles appartenant à une personne.

Les «oiseaux» eux-mêmes n’étaient pas à l’abri de la surveillance et des foudres du système tyrannique. Les documents révèlent de nombreux cas d’informateurs qui ont été arrêtés puis relâchés après qu’on a découvert qu’ils étaient des agents secrets des services de sécurité. Tout le monde épiait tout le monde.

Aujourd’hui, après la chute du régime, les nouvelles autorités parlent de demander des comptes aux personnes impliquées. Dans une interview à Tartous, le gouverneur Anas Ayrout affirme que des personnalités éminentes du régime seront jugés, mais ajoute: «Nous ne jugerons personne sans preuves concrètes». On peut toujours l’espérer… Alors que la Syrie tente de se remettre de ce régime oppressif, ces documents apportent le témoignage sur une époque où le régime transformait les citoyens en espions et faisait de cet espionnage et de la délation une constance de la vie sociale en Syrie. Des séquelles et des traumatismes qui marquent une société conditionnée par ces pratiques et dont il n’est pas aisé de guérir. La rupture avec ce sinistre passé qui a duré très longtemps et le changement de la société syrienne seront un long processus.

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Syrie : polémique autour des propos de la cheffe des affaires de la Femme

29. Dezember 2024 um 21:48
Syrie : polémique autour des propos de la cheffe des affaires de la Femme

Les déclarations de Aïcha al-Debs, présidente du Bureau des affaires de la Femme en Syrie, ont déclenché une vive controverse le dimanche 29 décembre 2024. Lors d’une interview avec la chaîne turque TRT, elle a affirmé que seules les associations féministes soutenant le modèle proposé par les nouvelles autorités seraient acceptées, suscitant des accusations d’autoritarisme. […]

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Les contradictions de la position européenne sur la Syrie (Vidéo)

23. Dezember 2024 um 09:02

Dans un discours qu’il a prononcé devant le Parlement européen, le 17 décembre 2024, le député belge de la gauche unitaire européenne, Marc Botenga (PTB), a pointé les contradictions de la position européenne sur la Syrie. Nous en reproduisons ci-dessous la transcription de son discours réalisée par Mahmoud Gabsi. Vidéo.

«Madame Kallas *, nouvelle ministre des affaires étrangères de l’Union Européenne :

Après la chute du régime d’Assad, vous condamnez à raison la présence russe en Syrie, mais vous ne condamnez pas, bizarrement, la présence américaine ou la présence israélienne.

Vous parlez de Syrie libre, mais vous acceptez que vos alliés, Israéliens, Américains, etc…, occupent illégalement une partie du pays. Alors, comment construire un pays libre sous occupation?

Vous parlez de Syrie indépendante, mais vous acceptez que les Américains contrôlent le pétrole et que les Israéliens détruisent l’armée. Comment construire un pays indépendant sans armée, ni pétrole?

Vous dites vouloir aider les Syriens, mais depuis une décennie, l’Union européenne détruit l’économie de la Syrie par des sanctions.

Alors madame Kallas, les actes parlent plus clairement aujourd’hui que les paroles : il faut le dire, l’Europe aujourd’hui n’est pas en train d’œuvrer pour une Syrie forte et indépendante, mais pour un pays faible, divisé, à exploiter sans merci par nos multinationales. Comme d’ailleurs tant d’autres pays dans la région.

Pétrole, gaz, géopolitique, l’Europe aujourd’hui ne défend que les intérêts de ses multinationales. Et tout le reste, le discours sur le droit international, clairement est pour la galerie.»

* Le député d’adressait à Kaja Kallas, la nouvelle haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité/vice-présidente de l’Union européenne. 

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Al-Joulani : le terroriste devenu homme d’État fréquentable

23. Dezember 2024 um 07:57

Ahmad Al-Joulani, un djihadiste de 42 ans, longtemps qualifié de terroriste par les États-Unis, est en passe de devenir un homme d’Etat fréquentable, grâce à un retournement diplomatique défiant la logique des valeurs démocratiques.

Leith Lakhoua *

Ce djihadiste notoire est à la tête de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), un groupe insurgé qui, au départ, a été étiqueté par États-Unis comme une organisation terroriste. Washington a même mis une prime de 10 millions de dollars pour sa capture, soulignant ainsi la menace qu’il représente pour la sécurité internationale.

Pourtant, aujourd’hui, cet ancien chef djihadiste semble s’être métamorphosé en un homme d’État fréquentable, reçu par les représentants de puissances occidentales, et même soutenu, directement ou en sous-main, par des pays comme Israël et la Turquie.

Ce paradoxe soulève des questions profondes sur la nature de l’engagement international, les priorités géopolitiques et la place de la démocratie dans les relations internationales.

Un passé radical et une vision totalitaire

Lors de sa première interview en 2014,  Al-Joulani avait clairement exposé ses objectifs : établir un régime islamique en Syrie, excluant toute coexistence avec les minorités religieuses, y compris les Alaouites, les Chiites, les Druzes et les Chrétiens. Ses propos étaient sans ambiguïté : il n’y aurait pas de place pour ces communautés dans une Syrie régie par la loi islamique.

Cette vision radicale a contribué à sa réputation de terroriste et à la désignation de son groupe, Hayat Tahrir  Al-Cham, comme une menace pour la paix et la stabilité.

Aujourd’hui, Al-Joulani semble avoir évolué. En dépit de son passé, il bénéficie d’une attention croissante de la part de l’Occident, en plus d’Israël et de la Turquie, qui sont prêts à engager le dialogue avec lui.

Ce retournement est frappant, non seulement en raison du passé de l’homme, mais aussi parce qu’il se déroule dans un contexte où  Al-Joulani n’a aucune légitimité populaire en Syrie. Les Syriens, épuisés par des années de guerre civile, semblent désabusés face aux jeux de pouvoir menés par les différents acteurs extérieurs, dont l’Occident.

Une réflexion sur les valeurs et les intérêts

Ce soutien extérieur soulève des interrogations. Comment un homme, responsable d’une organisation terroriste notoire, peut-il se retrouver ainsi sur les devants de la scène internationale comme un acteur de premier ordre? Est-ce une conséquence de la realpolitik, où les intérêts stratégiques l’emportent sur les principes démocratiques? Les Occidentaux, tout en clamant leur soutien à la démocratie et aux droits de l’homme, semblent prêts à fermer les yeux sur les agissements de cet homme pour servir leurs propres intérêts géopolitiques.

Cette situation met en lumière l’hypocrisie des puissances occidentales, qui, tout en se présentant comme les champions de la démocratie, sont prêtes à établir des alliances avec des groupes qui ne partagent en rien leurs valeurs. Si la Syrie devait un jour être gouvernée par un homme tel qu’Al-Joulani, cela constituerait un coup de maître pour ces puissances, mais un véritable échec pour les principes de liberté et de justice dont elles se proclament mensongèrement.

Il est essentiel de se demander ce que cela signifie pour les Syriens. Vont-ils accepter un régime sous la houlette d’un ancien terroriste, soutenu par l’Occident, ou se révolteront-ils pour réclamer un État laïque et civil, où toutes les communautés auraient une place égale?

La bataille pour l’avenir de la Syrie ne se joue pas uniquement sur le terrain militaire, mais aussi sur celui des valeurs et de la légitimité politique.

L’Occident face à ses contradictions

L’évolution d’Al-Joulani, de djihadiste recherché à homme d’État fréquentable, est symptomatique des contradictions de la politique internationale contemporaine. Alors que l’Occident prône les valeurs démocratiques et la défense des droits de l’homme, il semble parfois prêt à faire des compromis avec des acteurs qui incarnent des idéologies opposées à ces mêmes valeurs.

Pour les Syriens, la question demeure : accepteront-ils un tel renversement de valeurs ou se lèveront-ils pour défendre un avenir plus juste et plus libre? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : la situation en Syrie continuera de refléter les jeux d’intérêts complexes et souvent contradictoires des puissances mondiales.

* Consultant en organisation industrielle et logistique.

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Dabaiba s’oppose au renforcement de la présence russe en Libye

22. Dezember 2024 um 12:38

Abdulhamid Dabaiba s’oppose à la décision de la Russie de renforcer ses bases militaires en Libye et affirme que son pays ne doit pas être une plate-forme pour régler des comptes internationaux après la chute d’Assad en Syrie.

Patrick Wintour

La décision de la Russie de renforcer sa base militaire dans l’est de la Libye après le renversement du régime d’Assad en Syrie se heurte à la résistance du gouvernement du pays soutenu par l’Onu.

Le Premier ministre du gouvernement basé à Tripoli, Abdul Hamid Dabaiba, a déclaré qu’il s’opposait à toute tentative de faire de la Libye un centre de conflits entre grandes puissances, soulignant que son pays ne serait pas une plate-forme pour régler des comptes internationaux. «Nous sommes préoccupés par le déplacement des conflits internationaux en Libye, et par le fait que ce pays deviendra un champ de bataille entre les puissances», a déclaré Dabaiba.

La présence militaire russe pose problème  

La Libye a enduré des années de conflit depuis le soulèvement soutenu par l’Otan en 2011 qui a mis fin au règne de 40 ans du dictateur Mouammar Kadhafi. Il reste divisé entre le gouvernement reconnu par l’Onu à Tripoli et une administration rivale à l’est, soutenue par le chef militaire Khalifa Haftar.

Des rapports ont indiqué ces derniers jours que les forces russes transféraient du matériel militaire de la base navale syrienne de Tartous et de la base aérienne de Hmeimim vers l’est de la Libye, où l’administration rivale reçoit le soutien russe depuis des années.

Dabaiba a déclaré que son gouvernement n’autoriserait pas le transfert d’armes russes en Libye, avertissant que cela ne ferait que compliquer davantage la crise interne libyenne. Il a ajouté que «personne doté d’une once de patriotisme ne souhaite qu’une puissance étrangère impose son hégémonie et son autorité sur le pays et le peuple».

Dabaiba a déclaré avoir été en contact avec l’ambassadeur russe en Libye pour exiger une explication. Les bases russes dans l’ouest de la Syrie ont été cruciales pour sa capacité à projeter sa puissance en Méditerranée et en Afrique du Nord. Moscou a négocié avec les nouveaux dirigeants syriens pour les conserver, mais aucun accord n’a encore été conclu à ce sujet.

Jalel Harchaoui, chercheur associé au think tank de défense Rusi, a qualifié les propos de Dabaiba comme un «moment décisif», ajoutant : «Le simple fait qu’il prononce ces mots est profondément problématique pour la Russie, car une partie de la doctrine russe au Moyen-Orient consiste à ne jamais être perçu comme étant à 100% d’un côté contre l’autre.»  «La Russie était donc censée être cet acteur magique qui suscitait essentiellement l’approbation active des deux côtés de la crise libyenne. Et tout cela est fini», ajouté le chercheur.

Les pressions américaines sur Tripoli

L’intervention de Dabaiba, a-t-il encore déclaré, peut signifier qu’il «estime que c’est le moment de passer pour un bon gars aux yeux des Américains, car il est sous pression sur de nombreux fronts». Les États-Unis ont en effet commencé à exercer une pression économique sans précédent sur les principaux acteurs libyens en raison de la corruption.

Le nouveau directeur de la Banque centrale libyenne, Naji Issa, a révélé dans une lettre adressée cette semaine au Libyan national audit bureau que la Federal Reserve Bank de New York, avec le soutien du Trésor américain, avait déclaré qu’elle suspendrait toutes les transactions de change en dollars avec la banque jusqu’à ce qu’un auditeur indépendant, spécialisé dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, soit nommé pour superviser toutes les transactions.

La Réserve fédérale a fait pression sur la Banque centrale en partie après que la Libyan National Oil Corporation a admis que la Libye avait terminé l’année 2023 avec seulement 14 milliards de dollars (11 milliards de livres sterling) de revenus provenant de la vente de 1,2 million de barils de pétrole brut par jour, laissant environ 9 milliards de dollars manquants ou dépensés en carburant pour les échanges de pétrole brut.

Harchaoui a déclaré : «La lettre montre que les Américains s’inquiètent de ce qui se passe. Ils ont donc besoin d’un audit, et ils ont besoin que les Libyens paient pour cet audit.»

Les responsables libyens ont déclaré que l’audit devrait probablement révéler des preuves de contrebande de pétrole dans l’est du pays et de liens financiers étroits avec la Russie, ouvrant ainsi la voie à l’imposition de sanctions aux principaux personnages impliqués.

Harchaoui a déclaré qu’il était incontestable que, depuis la chute d’Assad au début du mois, des avions cargo russes ont effectué plusieurs vols vers la base libyenne d’Al-Khadim à l’est de Benghazi, dont deux depuis la Biélorussie. Il y a également eu des vols de Moscou vers la Libye qui ont survolé l’espace aérien turc.

Harchaoui a déclaré que, peu importe si le nouveau gouvernement de Damas chasse complètement la Russie de Syrie, la valeur des bases pour la Russie changerait.  «L’environnement en Syrie, pour la Russie, est devenu plus hostile, plus incertain, plus précaire et plus coûteux», a-t-il déclaré.

La Russie déploie ses forces en Afrique

«Le niveau de partage de renseignements qui existait entre le régime d’Assad et la Russie, nécessaire à la Russie pour maintenir sa propre présence militaire, a disparu. Peut-être que le nouveau gouvernement promettra quelque chose d’équivalent, mais il ne pourra jamais être au même niveau de confort qu’avant», a ajouté le chercheur.

Haftar était obsédé par la nécessité de la défense aérienne russe pour éviter une répétition des attaques contre ses forces en 2020, lorsqu’elles ont été décimées par des drones fournis par la Turquie, estime encore Harchaoui.

Le Wall Street Journal a rapporté que les avions cargo russes qui se sont rendus en Libye transportaient des équipements de défense aérienne avancés, notamment des radars pour les systèmes de défense aérienne S-400 et S-300.

La Russie avait déjà augmenté cette année sa présence en Libye, en apportant davantage de véhicules blindés, de camions militaires, d’équipements en général et de personnel. Le nombre de soldats est passé d’environ 900 l’année dernière à environ 1 200-1 500.  

Traduit de l’anglais.

D’après The Guardian.

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