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Heute — 01. August 2025Haupt-Feeds

ECLAIRAGE – Giorgia Meloni entre solidarité occidentale, intérêts méditerranéens et réalités géopolitiques

01. August 2025 um 14:00

Depuis son accession au pouvoir en octobre 2022, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, incarne un virage à droite de la politique italienne. Il est caractérisé par un atlantisme affirmé et un alignement stratégique sur les positions occidentales, notamment celles des États-Unis et d’Israël.

Sur la question palestinienne, Mme Meloni n’a pas dérogé à cette ligne : soutien explicite à Tel-Aviv; condamnation ferme du Hamas; et défense du « droit d’Israël à se défendre » comme principe non négociable.

Cette posture, bien que cohérente avec sa ligne idéologique et diplomatique, soulève néanmoins une série de tensions, tant sur le plan intérieur qu’international. En Italie, une partie de la société civile, du monde universitaire, de la gauche et des organisations catholiques expriment une solidarité historique envers le peuple palestinien, alimentée par les principes du droit international humanitaire. À l’extérieur, l’Italie est confrontée à un environnement méditerranéen où la cause palestinienne reste un facteur de sensibilité politique majeur.

La Méditerranée comme ligne de fracture

Le gouvernement Meloni est engagé dans une stratégie active de « Pacte pour l’Afrique », visant à renforcer l’influence de l’Italie dans le bassin méditerranéen et à endiguer les flux migratoires. Or, dans cette région marquée par un fort sentiment de solidarité envers la Palestine – en Tunisie, en Algérie, en Égypte ou au Liban – l’alignement inconditionnel sur Israël peut apparaître comme une faute stratégique.

Les relations avec des partenaires clés du Sud souffrent ainsi d’un double discours. D’un côté, Rome affiche son ambition de devenir un pont entre l’Europe et l’Afrique. De l’autre, elle néglige la perception régionale du conflit israélo-palestinien, notamment après les offensives israéliennes récurrentes à Gaza. Ce déséquilibre complique l’agenda méditerranéen de Meloni, en particulier dans les enceintes de coopération multilatérale comme l’Union pour la Méditerranée (UpM) ou le Dialogue 5+5.

 

Dans cette région marquée par un fort sentiment de solidarité envers la Palestine – en Tunisie, en Algérie, en Égypte ou au Liban – l’alignement inconditionnel sur Israël peut apparaître comme une faute stratégique.

 

Les contradictions d’une droite post-idéologique

Mme Meloni revendique l’héritage de la droite conservatrice. Et ce, tout en tentant de se démarquer du passé néofasciste du parti Fratelli d’Italia. Toutefois, sa position sur la question palestinienne révèle une continuité idéologique plus profonde. Celle d’un nationalisme identitaire pro-occidental, dans lequel la sécurité d’Israël est perçue comme une extension des intérêts européens.

Ce prisme conduit à une lecture sécuritaire du conflit, qui évacue les dimensions historiques, humanitaires et juridiques de la question palestinienne. Il en résulte une incapacité à proposer une diplomatie équilibrée, qui puisse conjuguer solidarité avec Israël et reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens, notamment à un État viable et souverain.

Le dilemme stratégique de Rome

Face à l’enlisement du conflit et à la radicalisation des positions, Giorgia Meloni est confrontée à un dilemme stratégique : rester alignée sur la doctrine occidentale au risque de perdre toute capacité de médiation régionale; ou redéfinir une position plus nuancée, capable de parler à la fois à l’Europe, au Maghreb et au Moyen-Orient.

Or, dans un contexte global de fragmentation des alliances, où les puissances émergentes comme la Turquie, le Qatar ou les pays du BRICS investissent le champ diplomatique au Proche-Orient, l’Italie prend le risque d’un effacement progressif si elle ne réévalue pas sa grille de lecture. Le silence sur les exactions israéliennes, les frappes sur les civils, ou encore l’asphyxie de Gaza minent la crédibilité morale et politique de Rome dans les fora internationaux.

 

Dans un contexte global de fragmentation des alliances, où les puissances émergentes comme la Turquie, le Qatar ou les pays du BRICS investissent le champ diplomatique au Proche-Orient, l’Italie prend le risque d’un effacement progressif si elle ne réévalue pas sa grille de lecture.

 

Entre fidélité idéologique et aveuglement géopolitique

La position de Giorgia Meloni sur la question palestinienne illustre les limites d’un tropisme idéologique non adapté à la complexité du théâtre méditerranéen. En s’enfermant dans une solidarité exclusive avec Israël, l’Italie compromet son ambition de leadership régional et se prive d’un rôle constructif dans une paix durable au Proche-Orient. Pour redevenir un acteur crédible, Rome devra tôt ou tard réintroduire dans sa diplomatie les principes de justice, d’équilibre et de souveraineté, sans quoi la Méditerranée lui restera fermée.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Gestern — 31. Juli 2025Haupt-Feeds

ECLAIRAGE – Le retour de l’axe Carthage-Rome : vers une Méditerranée stratégique partagée

31. Juli 2025 um 16:39

Au cœur d’une Méditerranée en recomposition, le rapprochement stratégique entre la Tunisie et l’Italie prend des allures de recentrage historique. Loin d’un simple partenariat bilatéral, cette relation se réinvente autour de défis partagés, d’ambitions énergétiques, de préoccupations migratoires et d’un nouvel équilibre géopolitique. Dans un contexte où les grands axes traditionnels sont fragilisés, l’axe Carthage-Rome réémerge comme l’un des plus crédibles, porteurs d’un projet commun de stabilité, de prospérité et d’intégration régionale.

Une relation historique, réactivée par les réalités contemporaines

L’Italie et la Tunisie ont toujours été liées par une proximité géographique évidente, mais aussi par une histoire dense faite d’échanges, de rivalités, de migrations et d’interdépendance. Si cette relation fut longtemps cantonnée à une diplomatie de voisinage, marquée par une coopération commerciale et culturelle classique, elle s’est, depuis peu, transformée en un véritable partenariat stratégique. Ce changement de nature est dicté par l’évolution des priorités nationales des deux pays : la Tunisie cherche de nouveaux appuis pour sortir de l’impasse socio-économique, tandis que l’Italie veut consolider sa position d’acteur clé au sud de l’Europe, à l’heure où les incertitudes géopolitiques secouent les équilibres méditerranéens.

Cette convergence s’est accélérée sous l’effet conjugué de la crise énergétique mondiale, de la reconfiguration des flux migratoires, de l’instabilité au Sahel et de la nécessité pour l’Europe de repenser ses partenariats au sud. L’Italie ne se contente plus de regarder vers l’Est et le Nord : elle revient vers le Sud avec une stratégie claire, où la Tunisie occupe une place centrale.

 

Ce changement de nature est dicté par l’évolution des priorités nationales des deux pays : la Tunisie cherche de nouveaux appuis pour sortir de l’impasse socio-économique, tandis que l’Italie veut consolider sa position d’acteur clé au sud de l’Europe, à l’heure où les incertitudes géopolitiques secouent les équilibres méditerranéens.

 

Un pacte énergétique au cœur du nouvel agenda

La transition énergétique est devenue un pilier du partenariat tuniso-italien. L’interconnexion électrique ELMED, projet emblématique soutenu activement par les deux gouvernements, vise à relier la Tunisie au réseau européen via la Sicile. Cette initiative, stratégique à plusieurs niveaux, permet à la Tunisie de s’ériger en futur corridor énergétique pour l’Europe, en valorisant son potentiel en énergies renouvelables. Pour l’Italie, il s’agit d’ancrer durablement sa position de plaque tournante énergétique en Méditerranée, particulièrement depuis que la guerre en Ukraine a mis en lumière la vulnérabilité des dépendances gazières vis-à-vis de la Russie.

Cette coopération énergétique dépasse le simple échange technique : elle illustre une vision partagée d’une Méditerranée intégrée, solidaire et résiliente face aux chocs extérieurs. Elle trace les contours d’un nouveau modèle de co-développement, dans lequel la Tunisie peut passer du statut de périphérie dépendante à celui de partenaire stratégique incontournable.

La migration comme catalyseur de coopération sécuritaire

La question migratoire, souvent source de tensions, devient dans ce cadre un terrain de dialogue stratégique. L’Italie, en première ligne des flux migratoires méditerranéens, a choisi une voie réaliste : soutenir la stabilité de la Tunisie pour contenir les départs, mais aussi pour construire une approche concertée de la mobilité humaine. Ce choix s’est manifesté par un appui constant, y compris dans les périodes où d’autres partenaires occidentaux adoptaient une posture d’attentisme critique.

Loin d’une politique uniquement sécuritaire, l’Italie promeut une logique de responsabilité partagée : appui au développement local, lutte contre les réseaux de traite, régularisation ciblée et soutien budgétaire. Ce positionnement est à contre-courant des discours stigmatisants souvent entendus ailleurs en Europe. Il redonne à la Tunisie un rôle actif dans la co-construction d’un pacte migratoire plus équilibré, plus humain et plus ancré dans la réalité des territoires.

 

L’Italie, en première ligne des flux migratoires méditerranéens, a choisi une voie réaliste : soutenir la stabilité de la Tunisie pour contenir les départs, mais aussi pour construire une approche concertée de la mobilité humaine.

 

Une diplomatie économique qui redéfinit les priorités

L’Italie ne se contente pas d’une présence symbolique. Elle investit dans les infrastructures tunisiennes, soutient les petites et moyennes entreprises, accompagne la modernisation du tissu productif et encourage les partenariats technologiques. Ce retour actif s’illustre par des visites régulières de haut niveau, des programmes conjoints dans l’agriculture, l’éducation professionnelle, le numérique, et une volonté claire de construire des chaînes de valeur régionales. Il ne s’agit plus d’assistance ponctuelle, mais d’une diplomatie économique assumée, où la Tunisie devient un partenaire de production, un relai logistique et un marché d’avenir.

Cette orientation, bien que déséquilibrée en termes de poids économique, s’inscrit dans une volonté de structuration d’un espace économique commun. Elle redéfinit les termes de la coopération Nord-Sud, en sortant des logiques d’aide classique pour entrer dans celles du co-investissement stratégique.

Un levier d’autonomie géopolitique pour la Tunisie

Dans un monde marqué par la fragmentation des alliances et la résurgence des logiques de blocs, le partenariat avec l’Italie offre à la Tunisie une opportunité rare : celle de préserver sa souveraineté tout en s’inscrivant dans une dynamique régionale porteuse. Loin des conditionnalités rigides imposées par d’autres partenaires, Rome adopte une approche pragmatique et respectueuse, fondée sur la proximité, l’écoute et l’intérêt mutuel. Cette posture donne à la Tunisie une marge de manœuvre pour diversifier ses partenariats, retrouver une voix diplomatique crédible, et affirmer son rôle dans les équilibres méditerranéens.

Mais cette opportunité implique aussi une exigence : celle de construire un État stratège, capable de négocier, de prioriser ses intérêts, et de mobiliser ses ressources internes pour faire de ce partenariat un levier de développement endogène. Sans cette capacité à structurer une vision nationale claire, même les partenariats les plus prometteurs risquent de rester lettre morte.

 

Loin des conditionnalités rigides imposées par d’autres partenaires, Rome adopte une approche pragmatique et respectueuse, fondée sur la proximité, l’écoute et l’intérêt mutuel. Cette posture donne à la Tunisie une marge de manœuvre pour diversifier ses partenariats, retrouver une voix diplomatique crédible, et affirmer son rôle dans les équilibres méditerranéens.

 

In fine, une Méditerranée à reconstruire, un axe à réinventer

Le recentrage de l’axe Carthage-Rome n’est ni nostalgique ni improvisé. Il repose sur une convergence d’intérêts stratégiques, une volonté politique partagée et un regard commun vers une Méditerranée stabilisée, inclusive et intégrée. Ce partenariat est encore en construction, mais il ouvre la voie à une diplomatie méditerranéenne renouvelée, qui refuse la logique des blocs et privilégie celle des ponts.

Dans un monde où les repères traditionnels s’effritent, l’axe tuniso-italien peut devenir une boussole pour repenser les relations Nord-Sud. Il revient désormais aux deux capitales de nourrir cette dynamique, d’y injecter de la confiance, de la vision et de la constance. Car de ce partenariat pourrait bien dépendre l’avenir de la Méditerranée centrale.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Programme – 4e Festival Brises de la Méditerranée, La Goulette

25. Juli 2025 um 20:40

La 4ème édition du Festival Brises de la Méditerranée, la Goulette, se tiendra du 30 juillet au 13 août 2025 dans divers espaces de la ville portière de la Goulette dans la banlieue de Tunis.

Ci-près le programme complet:

29 juillet : Les marionnettistes Ayed ben Maakel & Adam Jebali

30 juillet : Mohamed Jebali

31 juillet: Manifestations de divertissement et de sensibilisation

02 Août: Film « Sahbek Rajel »

03 Août: Spectacle « ksar Ethara » de Hafedh Khlifa

05 août : Groupe « Good vibes » du Sénégal

05 août : Moncef Abla

7 août : Troupe de chant d’Alep

8 août : Abdellatif Ghozzi

10 août : Cirque Paparouni

11 août : Ahmed Mejri

12 août : Hassen Doss

13 août : Lamia Riahi

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Dr Houda Ben Jannet et la transition énergétique en Tunisie

25. Juli 2025 um 12:06

Lors d’une interview exclusive accordée à Energy Connects Studio lors du 9e séminaire international de l’Opep, qui s’est tenu les 9 et 10 juillet 2025 au Hofburg Palace, à Vienne, Autriche, le Dr Houda Ben Jannet, directrice générale de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), a souligné la position de la Tunisie comme pont énergétique essentiel entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

L’experte franco-tunisienne, figure de proue de la transition énergétique en Méditerranée, a appelé à une coordination régionale renforcée, à des infrastructures évolutives et à l’engagement du secteur privé pour libérer tout le potentiel énergétique de l’Afrique.

La Tunisie s’engage à promouvoir l’intégration transfrontalière et à placer le continent au cœur des flux énergétiques mondiaux, a-t-elle expliqué, en mettant l’accent sur l’interconnectivité, les voies de transition propre et la sécurité énergétique à long terme.

Le Dr Houda Ben Jannet a été nommée directrice générale de l’OME depuis le 1er janvier 2013.

I. B.

Vidéo de l’interview de Dr Ben Jannet en anglais.

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Maroc | Tanger Med double la capacité de son terminal routier

18. Juli 2025 um 09:08

Tanger Med, le plus grand port du Maroc, va doubler la capacité de la partie camions de sa plateforme logistique. Un investissement de 5 milliards de dirhams, soit environ 500 millions d’euros, lui permettra d’accueillir jusqu’à 1 million de véhicules. Et pendant ce temps-là, le projet de port en eau profonde d’Enfidha, dont on parle en Tunisie depuis la fin des années 1990, tarde encore à sortir des cartons. A l’époque personne ne parlait encore de Tanger Med. Cherchez l’erreur !

Mehdi Tazi, Pdg de Tanger Med, explique le projet chiffres à l’appui : «Le port a traité plus de 500 000 camions en 2024, soit une augmentation de 8,1% par rapport à l’année précédente, et environ 10 millions de conteneurs, soit une augmentation de 18,8% par rapport à l’année précédente.» Mais la demande est en constante croissance, précise-t-il, au rythme des exportations marocaines dans des secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique et l’agroalimentaire.

Grâce à sa situation stratégique, au bord du détroit de Gibraltar, dans le nord du Maroc, Tanger Med est la plateforme logistique idéale pour les voyageurs transméditerranéens. Avec ses 9 kilomètres de quai, il relie 180 ports dans le monde, s’étend sur environ 3 000 hectares et comprend des terminaux de fret et de passagers avec des zones économiques intégrées, le tout entièrement alimenté par des énergies renouvelables. Il abrite également la plus grande usine Renault d’Afrique et du Moyen-Orient.

Le projet d’expansion du parc de camions est financé principalement par des prêts internationaux, dont 2 milliards de dirhams (200 millions de dollars) de JPMorgan Chase et environ 2 milliards de dirhams (200 millions de dollars) de la Société financière internationale (SFI), une institution du Groupe de la Banque mondiale. Tanger-Med fournira le reste.

Tanger-Med est déjà le leader de la manutention de conteneurs en Afrique et en Méditerranée et se classe actuellement au 17e rang mondial. Par l’intermédiaire de Marsa Maroc, il exploite 25 terminaux à conteneurs pour un débit total de 187 millions de tonnes de marchandises. Il a attiré des investissements cumulés de 130 milliards de dirhams (environ 13 milliards d’euros, dont un peu plus de 5 milliards publics et plus de 8 milliards privés) d’ici fin 2024.

I. B.

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